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La Queue du Diable (Our Demon Side CH1) – Chapitre 2




Tempter Tempter lincube Oh oui, Tempter ! Oui !

Il y a quelques minutes cet homme nétait quun parfait inconnu, un propriétaire damulette à voler, et voilà quà présent, il me remplissait brutalement, tandis que je me délectai malgré moi du bruit mat de ses testicules gonflées claquant contre mon cul. Le jean quil portait encore ainsi que le reste de ses habits- navait pu les retenir dans leur prison de tissu.

Je retins un hurlement de plaisir : sa queue, que je ne pouvais pas imaginer plus massive, venait encore denfler en moi, si bien que je me demandai comment tout pouvait entrer sans me broyer les entrailles.

— Dis-le ! ordonna-t-il dune voix presque aussi dure que son sexe colossal. Dis mon nom, Wara.

Par Satan Le mien dans sa bouche enflammait littéralement le moindre centimètre carré de ma peau. Pourtant, mais au prix certes dun effort surhumain, je parvins à résister à son ordre :

— Ja jamais, ducon, je haletai. Tu as pris tout ce que tu voulais de moi, tu ah tu nauras paspas ça.

Crier son nom alors que jétais aussi proche de lorgasme le plus intense de ma vie Non, cétait beaucoup trop intime.

Tout à coup, je me cambrai si fort que mes seins quittèrent le parquet du couloir. Le contact froid du sol, à linstar de celui du corps brûlant de lincube, constituait depuis le début du coït un contraste saisissant. Mon corps se mit à trembler, et toute pensée un tant soit peu cohérente sévapora. Dans mon ventre, ce fut comme si de la lave se répandait, et mon vagin entier sembla se tendre. Jallais jallais exploser.

Jouvris la bouche pour pousser un cri dextase, mais aucun son nen sortit. La sensation était trop intense et bloquait ma voix au fond de ma gorge. Javais envie de crier, dextérioriser le trop plein dexcitation qui grondait en moi, prêt à séchapper. Jétais si près… Oui, ça y est, je

Tout à coup, la tension qui me raidissait disparue, et je redescendis brutalement sur terre. Mon corps reprit une position normale, rendant à mes poumons lair nécessaire pour me permettre de parler. Je poussai un cri de frustration qui me surprit par son intensité : Tempter sétait retiré. Je ne sentais dailleurs plus son poids sur moi, il mavait libérée. Étrangement, je nen éprouvais aucune satisfaction, même si je métais débattue pour lui échapper. Le salopard dincube !

Dun mouvement vif, je me redressai sur les genoux et me retournai pour me retrouver face au démon que je savais debout dans mon dos. Cependant, javais mal évalué la distance qui nous séparait et cest sa queue que je pris en plein visage. Mes yeux restèrent une demi-seconde accrochée à lénorme membre écarlate et parcouru de veines gonflées dexcitation, avant que lincube me saisisse les cheveux à pleines poignées. Je mattendis à ce quil menfonce sa verge démesurée dans la gorge lui-même sembla hésiter- mais au lieu de ça, il me tira vers le haut et me remit sur pieds.

Je levai les yeux vers lui, pour découvrir ses traits parfaits crispés de douleur, et sa mâchoire qui semblait prête à se décrocher tant il serrait fort les dents. Le halo éblouissant de lumière écarlate lenveloppait toujours, signe quil ne sétait pas encore soulagé et que la nécessité quil le fasse avait atteint son paroxysme. Comment Diable parvenait-il à se retenir de me sauter ? Je navais pourtant rien fait pour quil arrête.

Sa prise sur ma tête se fit plus forte tandis quil se penchait sur moi, pliant son grand corps et plaçant son visage à hauteur du mien. Il approcha si près que ses cheveux dorés se mêlèrent au miens et que jeu le souffle coupé de voir de si près les émeraudes splendides qui lui servaient dyeux.

— Je suis sur le point de téclabousser de ma semence, ashtarot, gronda-t-il de la voix la plus grave et menaçante que jai jamais entendue. Alors

Il me secoua tandis que je le regardai bouche bée devant ce spectacle aussi beau queffrayant.

— dis mon nom !

Javais la bouche sèche.

— Pourquoi cest si important pour toi ? je mentendis demander dune voix plus tremblante que je ne laurai voulu.

Il me lança un regard noir qui me glaça, mais neut pas le temps de répondre : entre nous, sa queue bondit et il se mit à trembler. Jeu à peine le temps dapercevoir les paillettes rouges prendre plus de place dans ses prunelles, que je me retrouvai soulevée de terre et plaquée contre le mur avec violence. Il écarta mes jambes sans douceur pour les passer autour de sa taille, et je sentis son gland effleurer mes lèvres intimes ultrasensibles. Aussitôt, toute trace de peur disparue et mon excitation grimpa si vite que jen eu le tournis.

— Tu es la première à me résister de la sorte, Wara, et je déteste ça.

Avant que jai le temps de dire « ouf », il senfonça en moi jusquà la garde. Je poussais un cri suraigu de surprise mais surtout de comblement. Les parois de mon vagin nattendaient que ça et elles répondirent aussitôt à la queue de lincube en se mettant à palpiter follement.

Ce dernier enfonça ses doigts dans ma hanche et mes reins pour mempaler encore plus profondément sur lui, et nous poussâmes un long râle ensemble. Je rejetai la tête en arrière et sentis son regard se river à mon visage.

Il recommença à aller et venir, et les mêmes sensations que plus tôt massaillirent. Au bout de trois coups de reins magnifiquement bien envoyés, je ne pus résister davantage à lincroyable envie de hurler que javais volontairement refoulé jusque-là :

— Oui ! Tempter !

Ce dernier poussa un gémissement étouffé et mattrapa la mâchoire pour me forcer à le regarder dans les yeux, ce que je fis. Les siens étaient entièrement pourpres à présent. Je frissonnai.

Sans ciller, il accéléra le rythme, et la cadence devint si rapide que jétais sûre de ne pas voir son bassin bouger si je lavais regardé, tant il allait vite. Il ne men fallait pas plus : arrivée au point de non-retour, le corps tendu à lextrême et le cerveau vrillé, je me laissai sombrer au fond du précipice. Je jouis avec une intensité que je naurai pas crûe possible, et mon corps fut secoué de spasmes violents. Une chaleur cuisante envahie mon corps entier et sintensifia quand Tempter me rejoignis dans lorgasme.

Il se déversa au fond de moi en longues giclées de sperme brûlant, son membre lourd se dilatant et se contractant au rythme des palpitations de mon propre sexe. Un cri rauque et guttural séchappa de sa gorge, ses mains senfoncèrent dans ma chair, tandis que son aura démoniaque chargée de sexe sinfiltrait dans chacun des pores de ma peau nue.

Incapable de le quitter des yeux, jobservai la lumière qui lentourait sestomper, pour lentement disparaître. Après quelques secondes au cours desquelles nous tentions de reprendre notre souffle, il se retira et me déposa sur le sol. Je découvris avec surprise que son sexe navait que très peu dégonflé.

Mon attention se reporta sur lépais filet de sperme qui coula entre mes cuisses. Jallai y porter les doigts mais Tempter me devança, il en recueillit avec ses doigts et les porta à mes lèvres. Surprise une fraction de seconde, je les entrouvris ensuite instinctivement. Oui, je voulais le goûter.

Plantant mon regard dans le sien, magnifique, je le laissai introduire deux doigts dans ma bouche, et la refermait sur sa semence. Le sourire victorieux quil me décocha lorsquil me vit apprécier ce quil étalait sur ma langue, se transforma en lèvres pincées lorsque je me mis à suçoter ses doigts.

Un pâle halo écarlate se mit à réapparaître à la surface de sa peau et je reprenais le contrôle de mes esprits. Diable ! Ce qui était en train de se passer entre nous, je ne maîtrisais rien. Dun geste brusque, je méloignai dun pas chancelant, lui tournant le dos. Jétais exténuée, trempée autant par la bière, la sueur, mon liquide intime et sa semence. Est-ce que je venais vraiment de baiser une cible ? Pire, un démon du sexe et fils direct de Satan ? Merde ! Sil suivait les instincts que lui imposait sa nature, il allait maintenant me tuer. Mais pas question de le laisser faire.

Vivement, je fis volte-face et adoptai une position de défense pour me retrouver face à rien. Le couloir était désert, lincube avait disparu. Seuls mes vêtements en lambeaux et ma sacoche en cuir, qui avait dû voler pendant notre combat, demeuraient sur le sol et prouvaient ce quil sétait passé à larrière du bar. Je jetai un coup dil rapide sur le parquet mais non, il navait pas oublié de récupérer lamulette quil avait détachée de son cou.

— Putain !

Rageusement, je me penchai pour ramasser les habits et lançai mes sens surnaturels aux alentours. Le salopard avait bel et bien disparu. Et en plus, je me retrouvai nue.

— Putain ! je répétai.

***

— Bien joué, petit frère

De lautre côté de la chaussée, jobservai la femelle ashtarot que Tempter venait de sauter, sortir du trou à rat que ces imbéciles dhumains appelaient « bar ». Wara un prénom aussi raffiné quelle semblait lêtre. Une peau dalbâtre, un corps tonique, élancé, des cheveux châtains aux reflets dun cuivre presque roux qui lui tombaient au creux des reins, des yeux dencre profonds à sy perdre, mais surtout, un cul de miss univers et une poitrine rebondie à damner le pire des démons moloch. Une vraie petite déesse, qui faisait certainement se mettre au garde à vous nimporte quelle verge, humaine ou démone. La mienne avant toutes, atrocement douloureuse entre mes cuisses. Ah douze heures dabstinence, cétait déjà beaucoup trop !

En tout cas, frangin, cette femelle-là tu nallais pas louper loccasion de te la faire, et tu mavais devancé de peu. Mais peu importait, dans deux jours, cest ma bite dincube qui allait la faire hurler. Hum jen avais la bouche sèche.

La démone ashtarot jeta un coup dil aux alentours et ses yeux glissèrent sur moi comme si je nexistais pas. Çaurait très certainement été différent si je navais pas pris les traits dun vieillard et masqué mon aura démoniaque. Car en plus dêtre fils de Satan, moi, Predator, était fils de démone similicienne, une race capable de changer dapparence à volonté. Très pratique, je devais lavouer.

Wara sélança dans la rue et je me mis à la suivre. Elle avait des vêtements trois fois trop grands pour elle, mais imaginer son cul ferme se balancer sous ces fripes fit instantanément gonfler mon sexe. Encore plus. Si bien que je devais presque me retenir de me branler immédiatement, en pleine rue, et déclabousser les passants hébétés de sperme trop longtemps contenu.

— Patience, je sifflai entre mes dents.

Dans deux jours, elle serait à moi Une chance que Tempter ne lai pas tuée, mais de toute façon même sil avait essayé, je serai intervenu.

Oui, Wara ignorait à quel point elle était devenue importante depuis hier, pour nous autres habitants dInfra. Son père lavait mise dans de sales draps : il avait tué pour une quelconque raison un démon moloch, lun des plus laids et débiles des Enfers, de vraies brutes tyranniques ces bestioles-là ! Là nétait pas le problème car, bien sûr, tuer un démon ici, chez les humains, nétait pas puni -nous étions des monstres après tout- et cest certainement pourquoi Wara chassait chez eux ; cependant à Infra, cétait un crime.

Comme Père était sadique, réputation obliqe, il avait décidé de condamner, non pas le père ashtarot, mais sa fille aînée, soit la bandante Wara. Tous les trois jours, jusquà sa mort ou jusquà ce que le Diable en décide autrement, le premier démon à la sauter aurait le droit de lui demander dexaucer une requête. Nimporte laquelle. De quoi motiver tous les Enfers ! Mais il ne fallait pas seulement la baiser. Pour que le deal fonctionne, il fallait aussi quelle prononce pendant lacte le nom de son amant. Cétait un bon moyen pour Père de sassurer que la démone était consciente lorsquelle se faisait violer Oui, voilà ce quil en était de la punition du démon ashtarot : sa fille se ferait traquer et violer sans répit par tout Infra, jusquà ce quun démon la tue, volontairement ou sous leffet de la passion.

Et le premier à profiter de cette aubaine était Tempter. Il est vrai que Père ne lui avait pas pardonné le meurtre de sa quatorzième femelle similicienne Peut-être était-ce pour ça quil voulait sattirer ses faveurs en baisant Wara ? Ça promettait dêtre intéressant.

Prisonnier de ce corps fatigué de vieil humain, je cessai de suivre cette dernière et lobservai séloigner au pas de course. Je la reverrai bien assez tôt. Massurant que personne ne regardait dans ma direction, je croisai les poignets et lâchai un sifflement volontairement lugubre. Seuls les enfants directs du Diable pouvait aller et venir ainsi à Infra : la plante de mes pieds me picota un instant et, dun coup, je me volatilisai.

***

— Reste éveillée, ma bonne Wara Aller, ne tendors pas, ne tendors pas Du nerf, ma grande !

Il était près de minuit, et je me forçais à parler pour ne pas sombrer dans le sommeil, assise à mon bureau dans mon petit appartement miteux aux poutres de toit apparentes, dans le quartier mal fréquenté de Pigalle. Je ne voulais pas le revoir, être confrontée à nouveau à son regard émeraude remplit des flammes de lenfer. Damné soit cet incube de malheur ! Déjà deux nuits quil hantait mes songes, le saligaud.

Cétait toujours pareil : à chaque fois que je fermais les yeux, il mapparaissait. Il se tenait debout, devant moi, diablement sexy avec son air de bête féroce avide de sexe. Moi, jétais frustrée au plus haut point de le voir entièrement habillé, jamais il ne se montrait nu. A chaque fois, jétais assise sur le même lit recouvert de soie rouge, dans une espèce de chambre aux murs de pierres sombres et baignée de la lumière des flammes dune cheminée encastrée dans le mur. Tempter demeurait juste debout, et me fixait les mains dans les poches, tandis que je me tortillais sur le lit, incapable de me lever et de le toucher, comme si des liens invisibles me ligotaient au lourd matelas. Le regard dont il me couvait était si intense, si brûlant et reflet de pensées obscènes, quil suffisait à me faire mouiller suffisamment pour former une large tâche humide sur le tissu écarlate. Mes seins nus étaient douloureux, mes tétons dressés à lextrême nattendaient que son contact.

En proie à une torture que je savais quil nignorait pas, je le suppliais en haletant :

— Tempter Tempter, baise-moi. Tempter, sil te plaît approche et touche-moi Je te veux Tout entier Viens Tempter, je prononcerai ton nom autant de fois que tu le voudras, je te laisserai me faire ce que tu veux. Oh, Tempter

Alors, ses lèvres sétiraient en un sourire narquois, et je savais quil nen ferait rien. Il prenait trop de plaisir à me faire souffrir, car ce vide en moi devenait si dérangeant en sa présence quil sagissait bien de souffrance. Parce que je me sentais blessée, humiliée de sentir mon corps réagir à ce point pour un connard de la sorte, je me mettais à hurler.

— Fils de pute ! Jamais tu ne mauras à nouveau ! Je te tuerai !

Et là, tandis que je déversais sur lui ma colère, Tempter passait une main dans ses cheveux dor et se mettait à rire. Un rire grave, provenant du plus profond de sa gorge, que je détestais car il mexcitait encore plus que je ne létais déjà. Puis soudainement, il se détournait et sapprochait dune petite table pour se servir un grand verre. Au début, je ne savais pas de quoi il sagissait, mais lorsquil faisait volte-face pour sapprocher à nouveau, je reconnaissais le liquide ambré : de la bière. Certainement celle quil avait léchée sur ma peau en me prévenant que jallais prendre un pied denfer.

Tempter avançait ensuite encore dans ma direction, saccroupissait devant le lit et levait les yeux vers moi. Il était si près Je sentais presque son souffle chaud sur mes genoux. Alors, je tirais sur mes liens invisibles, qui semblaient sêtre encore resserrés, et grondais de rage en voyant que ça ne servait à rien. Puis je sursautais car lincube venait de sortir sa langue et de la faire onduler tout autour du rebord du verre.

— Oh, mon Dieu, je murmurais, en transe.

A nouveau, il souriait.

— Évoquer Dieu, cest un peu hypocrite pour un démon, tu ne penses pas ?

Pour être honnête, je nen avais absolument rien à foutre. Pour le lui prouver, je me penchais en arrière et écartais les jambes, lui offrant mon sexe trempé et palpitant dexcitation. Mon clitoris était si douloureux

— Sil te plaît, Tempter. Baise-moi, maintenant !

Et – la pire torture qui soit- il mobservait les yeux mi-clos, sans broncher. Je me tortillais sur les draps de soie souillés, et mon cur ratait un battement lorsque enfin, il se levait. Dun geste brusque, il balançait son verre encore plein dans les flammes sans même le regarder se briser contre la pierre de lâtre, et se jetait sur le lit.

Ivre de satisfaction, je poussais un petit cri de joie et me tendais toute vers son corps massif et imposant, profitant du moindre détail de sa plastique parfaite.

Puis tout à coup, mes liens se brisaient et jétais libre. En un éclair, je saisissais mon incube par les cheveux et collait son visage à ma fente aux lèvres gonflées. Et, quand enfin sa bouche douce mais brutale se refermait sur mon clitoris, je me réveillais.

Cétait arrivé dinnombrables fois ces dernières nuits, et je nen pouvais plus de me masturber à chaque réveil. Lorgasme ne mapportait quun assouvissement éphémère et je repartais aussitôt dans le même rêve torride. Ce démon mavait retourné le cerveau.

Un fracas dans mon dos eut pour effet de me réveiller instantanément et ladrénaline afflua dans mes veines. Ça, ce nétais pas un rêve. Je bondis sur mes pieds en manquant de renverser la table sur laquelle reposait la petite lampe qui allumait faiblement la pièce.

— Il y a quelquun ? je lançai, aux aguets, frissonnant en me souvenant que cest ce que toutes les personnes sur le point de mourir demandaient dans les films dhorreur.

Je saisis en silence la dague que je gardais souvent accrochée à la cuisse, juste au cas où. Ah si je navais pas porté de minishort ce jour-là, jaurais pu men servir pour dissuader Tempter de me sauter à larrière du bar. Il naurait pas hanté mes songes, au moins !

Un bruissement se fit entendre à ma gauche, vers la porte de la cuisine, et je my précipitai, la lame la première. Dun geste vif, je plantai la dague dans lobscurité, là doù le bruit venait, et un hurlement suraigu de douleur répondit à mon acte. Laissant le couteau fiché dans ce dans quoi je lavais planté, je sautai sur linterrupteur et lactivai.

La lumière inonda la cuisine et méblouit un instant mais je pus voir au moins cinq petites créatures vertes aux cornes rouges détaler dans le salon en glapissant.

— Des diablotins !

Jen fus immédiatement soulagée. Ces petits démons étaient mineurs. Asexués, leur seule occupation dans le monde des humains était de foutre le bordel. Les chaussettes perdues, la porte qui claque toute seule, cétait eux. Ils prenaient un malin plaisir à énerver et effrayer les hommes, même si, bien sûr, seul les démons les voyaient. Je ne parvenais à comprendre pourquoi, mais depuis deux, trois jours, ils me collaient aux basques. Plus que dhabitude en tout cas.

Je mapprochai avec douceur du diablotin que javais blessé, le libérai et le laissai rejoindre les autres. Sa queue était perforée mais dici cinq minutes, il serait guéri. Quant à moi, ladrénaline disparue, je navais quune envie : piquer un gros somme.

Je jetai un coup dil à lheure du micro-ondes : minuit six. Ah A quoi bon se battre ? Je devrai bien dormir un jour ou lautre et ces rêves ardents allaient bien finir par sarrêter. Je devais juste me remettre de mes émotions.

Les yeux brouillés de sommeil, je pénétrai dans la chambre et me débarrassai de mes habits et de mon arme, pour me glisser dans les draps frais. Mallongeant sur le côté, je me roulai en boule, ma position préférée. Confortablement installée, je soupirai.

La porte qui claqua me fit à peine sursauter. Tant que les diablotins ne jouaient pas avec toute la nuit, ils pouvaient bien faire ce quils voulaient. Ce qui me fit sursauter en revanche, cest le lit qui saffaissa dans mon dos. Instantanément, mon sang se glaça et je poussai un cri strident en me redressant, mais des bras puissants se refermèrent brutalement sur moi, me clouant au lit avec force.

Je tentai de me dévisser le cou pour regarder dans mon dos, mais une tête nichée dans mon cou bloquait la mienne. Un souffle saccadé me caressa loreille et je me figeai sur ces mots prononcés dune voix sourde :

— Bonsoir, Wara.

A suivre

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