Dorian. Une petite ville du Nord de Téméria bordée par une nature hostile, un lac mythique et des mystères insondables. Mon enfance était bercée de récits de monstres et de légendes terriblement réelles. Mais même si je mendormais en me cachant sous les épaisses couvertures, je me promenais le lendemain dans des rues terriblement ennuyeuses. Les hautes murailles flanquées de quatre tours massives protégeaient la ville des monstres et de toute source damusement.
Je regardais à chaque crépuscule le soleil se coucher vers un horizon daventures. Du moins, à partir de lâge où javais commencé à courir plus vite que les gardes. Jadorais tant les voir pester en me voyant escalader nimporte quel mur pour menvoler vers de meilleurs points de vue.
Aux yeux des habitants, jétais un trublion. La richesse de mon père et ses relations avec le bourgmestre mont évité quelques froides nuits en geôle. Mais même si les gardes semblaient désespérer de ne pouvoir me mettre aux fers pour mapprendre les bonnes manières, je navais jamais dépassé la ligne rouge : aucun vol, quelques nez cassés et entrejambes broyés dun coup de genou, mais rien de vraiment consistant pour faire de moi une délinquante.
Javais surtout besoin dexister, dêtre vue, considérée pour ce que jétais et non comme étant simplement « la fille de ». Si le poids de mon nom de famille était parfois dur à porter, il mavait permis dapprendre lescrime et le tir à larc. Je brillais particulièrement à la rapière. Je navais peut-être pas la carrure dun homme, mais javais deux fois plus dambition, de volonté et de ténacité que ne pouvaient en contenir leurs chausses. Jétais souple comme un serpent et je savais très bien piquer là où ça fait mal.
Mon père mavait appelée Alysia, mais tout le monde mappelait Lys. Mes oreilles sifflaient à chaque fois que mon nom de naissance était prononcé, si bien que je ny répondais plus. Seul mon père, têtu comme une mule, se refusait à mappeler ainsi.
Dix-neuf années avaient ainsi passé, entre études ennuyeuses, entraînement extatique et échappées nocturnes pour aller menivrer à la taverne au milieu des petites gens, incognito. Petites gens qui me semblaient dailleurs infiniment plus grands que ces péteux de bourgeois qui ne mettaient jamais une botte dehors sans escorte.
Je savais quà laube de mes vingt ans mon père songeait à me marier au fils de lune de ses relations de la haute société. Lidée même de devenir une femme au foyer mhorrifiait. Depuis plus dun an, je volais de discrètes sommes dargent dans la besace de mon géniteur afin dorganiser ma fuite. Jaurais bien pu méchapper en prenant un paquetage de vagabonde, mais lidée de partir telle une aventurière me semblait plus sage et adaptée à mes ambitions.
Javais passé commande au forgeron dune armure de cuir cloutée de bonne facture, dune rapière, dun arc débène, dun carquois de flèches et dun sac en cuir robuste. Je métais trouvé seule une cape faite de la peau dun loup blanc. Un dimanche dautomne, javais enfin rassemblé le tout dans la plus grande discrétion.
La nuit tombée, je sortis discrètement de ma chambre équipée de telle manière que tout bruit suspect soit évité. Je menfonçai dans la rue, encapuchonnée pour que mes longs cheveux blonds légèrement bleutés ne soient pas reconnus à la lueur des torches des gardes. Je passai telle une ombre dans leur dos, me baissant sur mes cuisses pour ne pas attirer leur attention. Une légère brume masquait toute visibilité à plus de 20 mètres. Cétait parfait.
Enfin je vis les portes de la cité, encore entrouvertes. Je mavançai, mapprêtant à affronter la plus difficile épreuve de mon échappée. Deux hallebardiers surveillaient lentrée. Javais là encore prévu mon forfait en imitant un laissez-passer de la châtellerie. Javais passé deux semaines à reproduire le sceau en cire rouge. Cétait à présent lheure de vérité…
À mon grand désarroi, le premier garde regarda simplement son confrère et haussa les épaules en voyant simplement laspect officiel de la missive. Cétait bien la peine de me donner tant de mal… Sans demander mon reste, je mavançai aussitôt sur le pont-levis et posai le premier pied sur le chemin de ma liberté. Bientôt, la forêt devant moi mengloutit. Et une heure plus tard, je ne distinguais déjà plus la cité-prison où jaurais pu rester cloîtrée à enfanter jusquà la fin de mes jours.
Voyager de nuit était un pari risqué, mais seule la Dame blanche dans le ciel pouvait couvrir ma fuite. Je la remerciai dune révérence au premier carrefour que je croisai. Après plusieurs heures de marche pleines dentrain, je finis par marrêter dans une petite clairière, bordée par un ruisseau, où je décidai de passer la nuit.
Je montai rapidement une tente et allumai un feu sans difficulté. Je métais longuement préparée à ce départ et navais pas peur de mettre du cur à louvrage, avec dextérité et intelligence. Mais il était, hélas, une vérité que je navais pas envisagée alors : cétait que la Nature recélait surtout plus lorsquelle est ensorcelée bien plus de dangers que lon ne pouvait le concevoir.
Je mendormis, bercée par la douce mélodie des chouettes et la litanie du clapotis de leau. La nuit était paisible, comme mon sommeil, sans rêves. Cest peut-être ce qui ma sauvé la vie. Un bruit, comme une masse quon tirerait de leau, marracha à mon sommeil. Un gémissement plaintif, suivi dun grondement ressemblant à un râle bestial sapprochait lentement de ma tente. Je dégainai ma rapière et, fermant juste la dernière attache de mon armure, je pris une torche vierge et sortis, cheveux au vent, face à linconnu.
Plus un bruit. Le feu de camp brûlait encore de quelques flammèches, suffisantes heureusement pour enflammer doucement ma torche. Mes yeux fixaient la pénombre sans rien voir. Le prédateur attendait sans doute son heure pour frapper. Et jétais encore aveugle. Mais à peine ma torche léchait lombre de mon agresseur quil se jeta sur moi avec une plainte cadavérique infâme. Dinstinct, je piquai mon agresseur qui me plaqua au sol.
Là, face à moi, à quelques centimètres de mon visage, coulait la bave immonde dun noyeur. Ce cadavre putréfié mécrasait sous son poids, et mon coup sembla tout juste larrêter dans son élan. Ses yeux vides me fixaient pleinement dune faim dévorante. Ses mâchoires décharnées claquaient dans un bruit grinçant à un pouce de ma gorge.
Je rassemblai ma force dans mon bras gauche afin de me dégager. Spontanément je portai un coup destoc et un violent coup de poing de la garde de ma lame sur le crâne du monstre. Il ne sembla guère sonné, et sans attendre que je sois pleinement assurée sur mes deux pieds, il décocha deux volées de griffes qui entamèrent le plastron de mon armure. Ciel, un investissement aussi rentable quéphémère !
Je neus guère le temps de penser à mon armure ainsi mise en piteux état que jesquivai de nouveau sa charge. La peur et ladrénaline me retiraient toute pensée parasite. Seule comptait à présent mon envie de survivre.
Jexplosai de rage et inversai les rôles. Me remémorant les meilleures passes de mon adolescence encore vivace je lacérai la chair décomposée du monstre, lui sectionnant le bras dun mouvement de levier. Javais visé la gorge, mais je la manquai de peu. Dune ruade, il me fit sentir la terre sous mes fesses. Attrapant ses cheveux délétères dans un éclair de lucidité avant quil nait le temps de marracher la gorge, je terminai dabattre pour de bon la bête en lui déchirant le cou.
Il était… « mort ». Enfin.
Le silence applaudissait ma victoire alors que la tête décapitée du monstre roulait à moins dun mètre de mon corps exténué. Javais frôlé la mort pour la première fois de ma vie. Je repliai mes jambes contre mon torse découvert, mais heureusement sauf. Je soupirai longuement. Mon corps semblait se relâcher totalement, révélant la douleur des coups et des charges du monstre. À défaut de pouvoir compter les pièces dor dune première mission accomplie, je pourrais sans doute dénombrer les nombreux bleus qui devaient parsemer mon corps.
Ce relâchement fut ma seconde erreur. À peine avais-je eu le temps de reprendre mes esprits que deux bruits sourds retentirent dans mon dos. Jaillissant de leau, deux immondes créatures hélas semblables à celle que je venais doccire magrippèrent les cheveux et le haut de larmure, me tirant vigoureusement en arrière.
Incapable de lutter contre leur férocité, je poussai un hurlement de terreur avant de sentir leau glaciale noyer mon souffle. Jallais mourir. À cet instant, cette pensée était bien plus douloureuse que le poids des créatures sur mon corps immergé. La noyade quelle mort affreuse ! Ainsi, la vie était bien cruelle…
Ma vision se troublait, mes yeux brûlaient, je sentais leau qui commençait à entrer dans mes poumons. Puis, dans mon malheur je distinguai une flamme vive et sentis le poids de lune des créatures disparaître. Ma vision devenait rouge alors que le sang des créatures ou le mien, peut-être se répandait dans leau.
Le temps sembla sarrêter ; je sentais la vie quitter mon corps.
Cest alors quune main agrippa mon vêtement, me tirant vigoureusement des eaux. Soulevée comme une feuille morte, jatterris brutalement sur la rive. Je toussai bruyamment et vidai mes poumons dans des spasmes incontrôlables, mes bras à peine assez forts pour porter mon propre poids.
Je lâchai un gémissement de douleur. Jétais épuisée. Le peu de forces que je parvenais à rassembler à cet instant suffit à mallonger sur le dos pour faciliter ma respiration sifflante. Ma vision saméliorait peu à peu, me permettant de dévisager celui qui mavait sauvé la vie.
Cétait un homme grand, massif, tout en puissance. Il me dominait, debout, impassible, une grande épée dans la main droite. Une armure de cuir serré recouvrait son corps musclé. De longs cheveux blancs entouraient un visage fermé, anguleux, dont javais encore du mal à distinguer les traits hautement esthétiques.
Avant que ma vision ne sobscurcisse trop dune inconscience menaçante, mes yeux sarrêtèrent sur un pendentif trônant en majesté sur larmure de cet être dont laura respirait la légende : un loup dargent, féroce, tout de pointes, les crocs proéminents, semblait fixer mon corps entre la vie et la mort.
« Sorceleur… » Seul ce mot arriva à vibrer dans ma tête avant que le néant ne mengloutisse.
Un oiseau qui chantait à quelques mètres dans le vague me tira dun sommeil qui ressemblait plus à un trou noir quà un repos réparateur. Je prenais doucement conscience de mon corps meurtri. La douleur sonnait comme un espoir : je nétais pas morte. Jouvris les yeux sur la paroi de ma tente, me redressant en gémissant malgré moi. Mes yeux firent un cercle pour prendre connaissance de ma situation bien pathétique.
Il était là. Mon sauveur était assis, impassible, devant un feu nourri dune bûche fraîche. Le regard fixé sur les flammes, il ne semblait pas me considérer.
Je me traînai en dehors de labri précaire, me levant avec difficulté. Mes yeux croisèrent les dépouilles du premier noyeur que javais réussi à défaire, puis enfin les deux corps un peu plus loin, tranchés dans le sens de la largeur dun coup net, presque surhumain.
Les noyeurs ne sont jamais seuls. Ils chassent en meute. Tu as eu de la chance…
Sa voix froide et tranchante me glaça sur place.
Je…
Rien ne voulait sortir de ma bouche. Mes yeux fixaient lhomme massif, bâti comme un dieu, le visage perdu dans une réflexion impénétrable. Je sentais pourtant son regard de glace sur tout mon corps sans même souffrir du tranchant de ses iris sur mon corps frêle.
Une fille de ton âge na rien à faire seule dehors dans cette forêt. Tu es soit folle, soit inconsciente. Rentre chez toi.
Le deuxième coup quil porta à mon ego manqua de peu de marracher des larmes. Je pris soudain conscience de nêtre quune adolescente en armure, bien loin de limage de guerrière que je métais construite à labri du vrai monde extérieur. Toutefois, si ma confiance était ébranlée par ma cruelle défaite de la veille, je nen restais pas moins un fort caractère.
Je préfère crever lépée à la main plutôt que de mourir en couche. Ma liberté est plus chère à mes yeux que la chaleur dun foyer.
Un petit rire fut sa seule réponse. Son visage fermé sembla souvrir un peu.
Un fort caractère. Beaucoup de naïveté. Un optimisme propre à la jeunesse. Une envie tenace de faire ses preuves. Et visiblement, une pudeur perdue dans quelque lieu divrognerie bien loin de là où tu aurais dû traîner normalement lâcha-t-il, sarmant dun sourire plus large et encore froid.
Baissant un peu mes yeux, je maperçus que mon armure endommagée laissait apparaître très clairement ma poitrine nue. Il semblait ne pas fixer mon corps, respectueux, mais son regard même pointé sur les flammes semblait pouvoir me déshabiller totalement par sa simple volonté.
Je ramenai simplement ma cape sur mes épaules pour couvrir au moins mes seins, sans masquer totalement mon décolleté. Il avait raison : cela faisait longtemps que je navais plus peur de la nudité.
Avec une certaine malice, mais toujours intimidée par la présence surhumaine de mon hôte, je me plaçai nonchalamment en face de lui.
Cest alors quil plongea ses yeux dacier dans les miens. Javais grande peine à soutenir la puissance de son regard mais, prise de vanité, je refusais de baisser les yeux. Il me regarda quelques instants, fronçant les sourcils, plus de curiosité que dagacement.
Vous êtes un sorceleur, nest-ce pas ?
Ma question sonnait comme un acte de rébellion.
En effet, répondit-il simplement dune voix grave et suave.
Je respectai spontanément le silence qui simposa alors avant de reprendre :
Je mappelle Lys. Et… vous ?
Il continuait de me fixer.
Geralt. Geralt de Riv.
Mon cur fit un bond : une véritable légende se tenait devant moi ! Je ne savais quoi lui répondre.
Geralt… sire de Riv… vous mavez sauvé la vie ; je ne sais comment vous remercier. Je vous paierai grassement dès que je le pourrai ; votre prix sera le mien.
Il ne sembla pas sourciller à ma gêne ni à ma proposition :
Geralt. Juste Geralt. Je crains, jeune Lys, que tu naies de quoi toffrir mes services. Mais tu peux déjà testimer heureuse davoir mérité un tiers de ma prime, puisque tu as quand même réussi à vaincre un noyeur, seule, et juste avec une rapière, qui plus est. Cétait peut-être de la chance… peut-être pas…
Un sourire plus marqué se dessina alors sur les lèvres de Geralt. La froideur et la gravité de son ton cachaient une certaine chaleur, indépendamment du caractère très… torride de son corps.
Je pourrais… hésitai-je, avant de continuer dun ton bravache, enivrée de ses charmes …vous payer autrement quen pièces sonnantes et trébuchantes. À défaut de remplir votre bourse, je pourrais vider son pluriel. Par différents moyens. Tel quil vous plaira.
Un rire sonore résonna après ma petite improvisation. Je voyais pour la première fois le masque de la légende dévoiler lhomme quil recouvrait.
Cest la proposition la plus poétique, et en même temps la plus osée que lon mait faite. Tu es intrigante ; raconte-moi ton histoire, Lys.
Jaffichai un sourire satisfait et taquin, prenant conscience davoir réussi à piquer lintérêt dun homme aussi séduisant, qui devait pourtant avoir eu dans sa couche des centaines de femmes plus éloquentes, matures et belles que je ne létais. Mais cela me plaisait dainsi chatouiller du doigt le danger dun refus et linvitation de mapprocher.
Durant un temps qui me fut inconnu, je racontai ma vie qui nétait peut-être pas très palpitante mais que je ponctuai dun maximum danecdotes, parfois sordides. Je mimais, gesticulais, telle une comédienne.
Geralt semblait samuser de mon récit. Il en avait sans doute entendu de plus passionnants, mais je semblais retenir son attention de par mon étrangeté. Jétais dailleurs très satisfaite de sentir son regard glisser sur mes seins à la nudité oubliée. Parfois je marrêtais quelques secondes, juste pour sentir tout son charisme menlacer contre lui. Il était magnétique, divinement beau. Impénétrable et mystérieux. Je cachais ma timidité derrière la bravoure feinte de mon récit. Jaurais pu lui parler des jours entiers pour continuer de bénéficier de sa présence.
Une panne dinspiration termina quelque peu maladroitement ma performance théâtrale. La peur me saisit à lidée de faire retomber lintérêt suscité. Mais alors que le silence sinstallait de nouveau, je sentis le regard de Geralt briller dune étincelle indescriptible.
Il abaissa doucement son dos en sappuyant sur ses mains glissées derrière lui. Ses jambes se détendirent. Ce simple changement de position menflamma le bas-ventre. Un simple mot acheva de me rendre folle de désir pour lui.
Approche souffla-t-il dun murmure grave, suave et irrésistible.
Japprochai, presque tremblante, marmant de mon insolence qui semblait le séduire. Alors que quelques pas nous séparaient, je me penchai en avant pour me mettre à quatre pattes, terminant darriver à son contact, lourdement armée du décolleté plongeant le plus obscène et du regard le plus assuré que je pouvais avoir.
Ma main droite se souleva et toucha pour la première fois ce qui était pour moi une relique sacrée. Le revers de mes doigts glissa sur son torse protégé par sa seyante armure. Je nosai effleurer son médaillon de peur de commettre un affront.
Ma surprise fut totale quand sa main sagrippa à mon plastron pour me tirer contre lui. Son armure était glaciale, mais je pouvais sentir son désir ardent au dessous. Il plaqua ses lèvres sur les miennes et assura sa prise, mais il navait nullement besoin de me retenir : pour rien au monde je naurais voulu quitter son étreinte.
Je découvris son goût, son odeur, sa chaleur dans des baisers soutenus ; le démon de la danse possédait nos langues joueuses. Je déployai tout mon arsenal pour attiser en lui le désir. Jagrippai le rivet de son armure pour enlever les attaches et profitai de la faille quil moffrait pour découvrir son torse.
Je fus surprise par lincroyable chaleur qui se dégageait de lui ; alors que ma main passait sur sa peau, jétais presque brûlée. Son magnétisme était si intense que je ne pus résister à lenvie de me frotter frénétiquement contre lui.
Je quittai ses lèvres pour me jeter à son cou, baiser sa nuque, ses épaules, son torse. Jétais en transe, subjuguée par cet instant aussi insolite quirréel. Sa peau était délicieuse. Elle dégageait une odeur de cuir, de bois, dherbe mouillée par la pluie. Une odeur terriblement virile, mais fine et raffinée. Ma langue joueuse rejoignit peu à peu le combat alors que je dégustais son corps, la courbure de chacun de ses muscles, ses abdos dessinés à la perfection, jusquà son ventre ferme.
Frénétique à lidée de le déshabiller totalement, je semblai le surprendre par tant dempressement et dambition. Il me laissait faire, visiblement charmé par mon approche. Il ne fallut pas longtemps à mes mains pour retirer son pantalon. Je dévoilais à présent son membre viril, aussi long et terrible quune épée, saillante et brûlante. Je fantasmais déjà quelle me transperce ; mais avant cela, je voulais lui offrir le meilleur de moi-même.
Je plantai mes yeux dans les siens, bien déterminée à le satisfaire totalement. Ma langue sortit comme un diable de ma bouche pour lécher longuement sa verge de bas jusquen haut, lui dévoilant dans ce long mouvement du plat de la langue la profondeur de ma bouche et de ma gorge que javais envie de lui offrir.
Je découvrais chaque centimètre de son sexe, faisant tournoyer difficilement ma langue autour de son gland, de sa toute-puissance. Jembrassais son arme en faisant glisser ma salive tout le long comme si cétait le sang de son ennemi.
Je fis lentement pénétrer son sexe en serrant mes lèvres le plus possible pour quil imagine séprendre autrement que de ma bouche. Il lâcha alors un petit râle de plaisir ; je souris à cette première récompense, puis je fis entrer sa verge aussi loin que permis par ma morphologie, tentant de ne pas être timide et de le pousser jusque dans ma gorge. Je voulais être son fourreau. Je profitai dun instant de repos de ma bouche pour retirer ce quil restait de mon armure afin de dévoiler pleinement ma poitrine, et laissai mes cheveux cascader le long de mes épaules.
Je serrais à présent son sexe dans le creux de mes seins que jétreignais aussi fort que possible pour le masser de haut en bas alors que ma bouche restait totalement offerte à sa longueur.
Sa main se plaqua sur mes cheveux, puissante, laissant présager le meilleur pour la suite. Il pressait maintenant son colosse dans ma bouche à son rythme. Je moffrais sans broncher, déglutissant difficilement. Seul mon regard, joueur, ambitieux, revêche, le défiait. Il joua ainsi de longues minutes avant de décider de me pousser au sol, mon dos contre lherbe. Position quelque peu inconfortable, mais toute douleur ne pouvait quêtre éclipsée par tant de désir.
Il sapprochait, puissant, son sexe bouillonnant et dur comme lébène, menaçant, sur mon ventre, serrant mes seins de ses implacables mains torrides et brûlantes. Ses lèvres cherchaient encore les miennes. Je le sentais volontaire pour me rendre le plaisir que je lui avais offert, mais jondulais frénétiquement sous lui, linvitant du creux de mes reins à me posséder sans attendre.
Je sentais sa vigueur caresser implacablement mon sexe. Jétais déjà trempée ; la rivière qui nous observait en silence avait du souci à se faire ! Je lâchai un cri de plaisir quand je sentis son sexe senfoncer en moi. Conscient de sa nature imposante, il me laissa mhabituer à son diamètre, doucement lové dans mon vagin prêt à être aussi malmené quil le voudrait. Je reculai de quelques centimètres pour quil senfonce totalement ; je me sentis comme empalée par une torche brûlante de plaisir.
Il écarta mes bras et saisit mes poignets. Le premier coup de reins marracha un gémissement de plaisir, le second laissa place à un cri de jouissance. Il était tellement massif, et pourtant sa pénétration était tendre ; ce mélange de sauvagerie et de retenue termina de menlever toute inhibition.
Mon bassin sactivait à chaque passage pour quil nhésite pas à me pénétrer totalement. Mes mains posées sur son torse, je ne pus résister à lenvie de saisir la chair de son dos lorsquil accéléra ses charges entre mes cuisses. Je griffais malgré moi ce corps de rêve en priant pour quil ne sarrête jamais.
Geralt abandonna toute douceur lorsquil me vit aussi réceptive à ses coups de reins ; il faut dire que mon regard laissait transparaître une offrande totale et consentie de mon être à ce demi-dieu.
Je sentais quil prenait énormément de plaisir, semblant gonfler encore plus en moi. Jétais malmenée, mais bien trop extasiée par le plaisir pour minquiéter des douleurs de mon combat de la veille et de lui demander daller plus doucement. Il plaçait parfois sa main sur mon cou, serrant doucement son étreinte, me coupant le souffle, renforçant mon plaisir.
Voyant que je tenais bon face à sa puissance, il se dégagea bientôt dentre mes cuisses pour me retourner sans mal, telle une poupée de chiffon. Il tira mes fesses vers lui. Je moffrais à lui là encore sans bouder mon plaisir.
Il serra puissamment ses mains sur les frêles os de mon bassin, ancrant ses doigts dans ma chair, puis me prit dun coup sec. Il senfonça aussi cruellement que lune de ses lames dans le corps dun monstre. Sur le coup, je criai de surprise. Au deuxième assaut, jarrachai lherbe sous mes doigts, le visage plaqué au sol. Sa main dans mes cheveux me releva, mobligeant à me cambrer encore plus. Les quelques centimètres gagnés marrachèrent des va-et-vient incontrôlables sur son sexe. Je voulais quil fusionne avec moi…
Plusieurs jouissances memportèrent successivement, hâtées et renforcées par ma main glissée sournoisement entre mes cuisses pour caresser mon clitoris malgré linconfortable position. Mes cuisses ruisselaient de cyprine. Lorsquil fessa fortement mon derrière, je manquai de basculer, lui fournissant lopportunité de me retirer vers lui et de me planter à nouveau.
Toujours en transe, je ressentis comme une envie de reprendre le contrôle de notre plaisir. Je poussai de toutes mes forces mes fesses en arrière, et il sembla accepter volontairement, bien sûr de sasseoir. Je me retrouvai de dos, assise sur son sexe. Avec un malin plaisir, je commençai à jouer avec son plaisir, comme si javais eu lhonneur de tenir dune poigne tenace lune de ses épées légendaires. Je sentais le poids de son regard sur mes fesses qui montaient et descendaient aussi vite que possible en avalant son sexe. La position me contraignant à serrer tous mes muscles, je lui arrachai un grondement de plaisir.
Je me retirai un instant et mallongeai sur lui, goûtant de nouveau à ses lèvres qui me manquaient. Puis avant de lui laisser le temps de reprendre linitiative, je paralysai mon adversaire sous mon corps et reculai pour comprimer son sexe de nouveau en moi. Jétais à présent à cheval sur le légendaire Geralt de Riv, et cela ne semblait pas lui déplaire… Ma chevauchée fut aussi longue et intense que mes forces le permirent ; javais tout le loisir de sentir son regard envahir mon âme en même temps quil envahissait mes cuisses.
Si notre épopée avait tout dune magnifique histoire, je voulais absolument que la fin soit exceptionnelle. Inoubliable. Embrassant parfois ses lèvres sacrées, baisant sa poitrine de mes seins, ondulant comme une sirène sur son sexe incandescent, josai lui donner le seul ordre qui brûlait mes lèvres :
Geralt, je veux que tu me remplisses. Remplis-moi…
Telle une sorcière, je dévorai sa réponse dun baiser puis, serrant fermement mon bassin, il se recula pour me pénétrer le plus sauvagement possible. Je sursautai sous une telle furie entre mes cuisses, mais rien naurait pu mempêcher de lui offrir absolument tout de moi.
Ce nest quaprès de longues minutes quun éclair embrasa son regard, quil étreignit de toutes ses forces mon corps sur son sexe et quil se mit à pousser un cri bestial, sauvage. Mon orgasme suivit à peine une seconde après avoir senti le puissant jet chaud qui remplit mon vagin. Je raffolai dautant plus de sentir la seconde giclée et la troisième, plus douce, alors quil appuyait sur ma nuque afin de membrasser. Il mordit ma lèvre presque jusquau sang, mais cette douleur mextasiait, renforçant limmense plaisir que javais de sentir sa semence en moi.
Je serrais tellement fort mon sexe contre le sien que pas une seule goutte ne séchappa de notre étreinte. Un long silence, seulement menacé par nos souffles fatigués, se prolongeait. Il enlaça mon corps, peau contre peau. Sentir mes seins contre sa poitrine mapaisa tellement que le sommeil me faucha sans prévenir.
Je posai simplement ma tête contre son torse, toujours sur lui, maccordant un repos bien mérité, ses bras protecteurs me protégeant telle une armure.
Ce jour-là, javais glissé plus quune pièce au sorceleur…