Romane

Ils mont filé un sort de souvenir, pour que je puisse me rappeler de tous les détails. En fait, cest moins douloureux que ce à quoi je mattendais : je veux dire de revivre toutes ses épreuves, parfois traumatisantes. Bon, où en étais-je ? Ah oui : la fuite. Je métais réveillé le lendemain, très tôt dans la matinée ; le soleil nétais pas encore levé.

Je me redressai et étudiai mon environnement : jétais toujours nue, toujours sale de la veille et adossée cette fois à la paroi dune falaise dont le renfoncement nous servait dabris. Un feu de campement, entouré de grosses pierres fumait encore, il avait été construit à quelques centimètres du mur. Zvolk dormait juste à quelques mètres de moi, le couteau dans la main. Je ressenti une grande douleur en me levant : ayant dormi sur un sol rocailleux, mes fesses étaient couvertes de bleus. Mes mouvements réveillèrent le Hobgobelin (avant je ne faisais pas la différence, mais jai rapidement appris à la faire, peut-être que je serai amené à le raconter aussi) qui se rua sur moi pour placer son couteau sous ma gorge.

Je criai de surprise, et de peur ; Zvolk me relâcha, et sexcusa :

— Tes réveillée ? Désolé, cest juste que jai cru que cétait un garde. Quand je suis avec une femell avec une femme, je préfère faire gaffe, au cas où.

— Je, jai dormi combien de temps ? demandai-je.

Il se redressa. Zvolk était en forme et son fonctionnement interne devait être similaire à celui des hommes de chez nous, puisque sa queue fit de même. Je déglutis, heureusement quil était dans mon camps : je métais trompé, il me paraissait bien plus gros que lavant-veille. A moins que ce soit un effet doptique ? Ou Magique ? Jétais tellement perdue : jaurais sûrement agi autrement dans dautres circonstances, mais je ne fis aucune remarque, essayant juste de ne pas attarder le regard sur ses attributs. Il finit par me répondre :

— Deux jours complets (il marqua une pause). Bah quoi, fais pas cette tête, tas déjà eu beaucoup de chance de ten sortir vivante. Tes pas tombée sur la merde la plus facile à se débarrasser : les blobs de dedans leau sont les plus dangereux, ils se cachent sous la vase pour attaquer super rapidement. Dailleurs, tu dois avoir lhabitude davoir plaisir, sinon tu te serais laissée faire.

— Non mais ça va pas non ? mécriais-je scandalisée. Je ne suis pas une traînée !

Jétais scandalisée, mais sûrement rouge de honte également. En soi, il navait pas tort : je pouvais être très coquine dans lancien monde, chose que jai rapidement laissé de côté lorsque je suis arrivée ici. Question de survie Par contre, je me souviens quà lépoque déjà je détestais ce type de remarque, et ça ne sest pas amélioré avec le temps. Zvolk fit une moue et laissa planer un silence de quelques minutes, que je nosai pas briser. Ma colère sestompa rapidement lorsque je me rendis compte de mon état : jétais morte de faim :

— Zvolk, tu naurais pas quelque chose à manger ?

Il me désigna quelque chose sur ma droite dun mouvement de tête. Il devait avoir utilisé un trou dans la roche pour le remplir de terre : je mis quelques secondes avant de comprendre à quoi javais à faire. Grosse comme le pouce, une petite plante dépassait du sol, toute verte. Un frisson me parcouru léchine lorsque je la reconnu : cétait exactement le même type de plante qui mavais surprise deux jours auparavant, celle qui mavait engrossé. Elle était juste beaucoup plus grande et épaisse. Jeus un mouvement de recul : bel euphémisme pour dire que je bondis à lautre bout de la « caverne » dans laquelle on avait élu domicile.

— Tu te fous de moi ? Non mais ça va pas mieux, cest hors de question que je recommence. En plus, si ce que tu mas raconté est vrai, jai failli y passer !

— Bah alors tu manges pas, répondit-il. Y a rien dautre pour linstant, et je lai pas déterré et replanté pour rien. Tiens je te donne une astuce : si tu pisse dessus, elles peuvent pas appeler les gardes. Je lai fait, tu peux y aller. Si tu veux de leau, y a un ruisseau qui coule à trois pas en longeant la falaise, sur la gauche. Moi aujourdhui je vais chasser, ça fait cinq jours que jai pas bouffé. Jen ai pour au moins deux jours, si tu veux rester ici tu peux, jai mis un sort de mirage à côté de la plante, comme ça personne voit la cachette.

Sous le choc, linformation mis du temps à parvenir jusquà mes oreilles. Lorsque je pris conscience de ce quil venait de dire, jeus du mal à comprendre :

— Tu as fait quoi ?

Zvolk sapprocha de moi : malgré le fait que le haut de sa tête me parvenait à peine au sein, jeus un mouvement de recul. Il me saisit la main et mentraina à lextérieur de labri. Ses doigts étaient très épais, craquelés et presque mal formés : je ne men étais pas rendue compte auparavant. Jétais encore gênée dêtre nue devant lui, voire même dêtre nue tout court. Avec le recul, jaurais tout donné pour que cela sarrête à lépoque. En fait, je me serai presque abandonnée aux gardes sils sétaient montrés aussi gentils que Zvolk lavait été avec moi. Ils auraient très facilement pu me faire croire que Xanthos était le meilleur moyen de rentrer chez moi, comme ils font maintenant.

Je regardai autour de moi : situé juste dans le creux dune vallée, on pouvait clairement distinguer la forêt sétendant de tous les côtés, séparés de nous par une petite prairie qui, à lépoque, permettait à Zvolk de voir venir une quelconque menace. Le renfoncement, caché par quelques arbres et buissons qui longeaient la falaise, devait être difficile à observer de loin. En me retournant, je restai abasourdie : le renfoncement dans la roche avait disparu. Là où quelques minutes auparavant nous étions en train de dormir, on pouvait maintenant distinguer la continuité de la roche. Devant mon étonnement, le Hobgobelin se mit à rire :

— Cest un sort de mirage : regarde.

Il se précipita en courant sur la roche, et passa à travers ; jétais sur le cul. Il finit par en ressortir, passant au travers aussi facilement quil y était entré.

— Cest un sort de mirage, personne sait ce quil y a derrière à part celui qui la lancé. Ca non plus y a pas là doù vous venez, toutes. Pourtant cest super pratique, et puis y en a plein des sorts : des pour te transporter dun endroit à un autre, des pour transporter des trucs, pour te rendre plus fort Je suis même pas sûr de tous les avoir testé, tiens regarde.

Il me reprit la main et me guida à lintérieur : je le vis passer à travers le mur, laissant mes doigts en dehors, avant de tout doucement les approcher du mur. Ils passèrent au travers aussi facilement que lui. Une fois la main passée, il me tira à lintérieur, avant de retourner sassoir et de saisir une sphère vermeille très lisse, qui mavait échappé, au coin du feu de camp et me la lança. Je lattrapai.

— Cest ça. Ça se trouve de temps en temps sur Xanths. Je tapprendrai à les utiliser si tu veux. Quand on est arrivé avant-hier, je tes caché là et je suis allé faire un tour pour voir si je pouvais en trouver. Je suis tombé pile sur la bonne, même si une autre aurait pu fonctionner aussi. Les rouges comme ça ce sont des sorts de mirage, les autres sont dautre couleur. Je tai emmené près des falaises parce que cest plein de crevasse et de grottes pour se cacher. Cest pratique pour échapper aux gardes, mais je crois quon a été un peu bruyant, cest possible quils nous aient suivi.

Je les avais complètement zappé ceux-là. A vrai dire, je ne savais pas vraiment sils existaient : peut-être que Zvolk les avaient inventé pour mattirer dans un piège et mieux pouvoir abuser de moi. Je décidai de rester prudente.

— Celui-là dure quun temps : la boule va rétrécir jusquà disparaître, et son effet va disparaître aussi. Dici trois-quatre jours ça devrait être fini, faudra quon parte à ce moment-là.

— Tu vas où toi ? demandai-je.

— Jai faim, je vais chasser. Je reviendrai dici deux ou trois jours. Si tu me fais confiance, reste là caché derrière le sort. Tu peux même allumer le feu, cest pris en compte, la fumée est absorbée par le sort, cest pas visible depuis dehors. Dailleurs tu verras, cest marrant, la lumière sarrête dun coup par terre. Par contre fait gaffe, on peut pas te sentir, mais on peut tentendre de dehors.

Zvolk se leva, ramassa son maillet et me jeta son couteau devant le nez.

— Je te prête ça, vu que ça ta bien aidé. Que tu restes ou pas, fais gaffe : tas lair sympa. Même si je sais que de toute façon tu vas finir à Xanthos, si tu pouvais y aller le plus tard possible ce serait bien. Et rase-toi.

Il décolla, sans autre forme de procès, et avant même que je puisse lui lancer son couteau dans la figure. Je métais retenue de dire quoi que ce soit : après tout je navais rien à lui dire, et était trop contente de me retrouver seule, protégée de surcroit, pour le retenir. Jattendis quelques minutes, seule et adossée contre la paroi, et me mit à pleurer. Je repensai à tout ce que javais perdu : ma vie davant, ma famille, mes amis, mes études. Tout ça pour me retrouver perdue, du jour au lendemain dans un monde étrange, dont je ne savais presque rien, prête à me faire tuer au moindre accident, ou pire Epuisée, je finis par mendormir.

***

Je me réveillai quelques heures plus tard, encore toute endolorie par ma couche, en pierre. Je partis boire là où Zvolk mavait indiqué une source deau, non sans faire attention avant de sortir de la « zone de sécurité ». En revenant, je regardai la petite plante au fond de la caverne : des traces de terres étaient visibles au sol, reliant lemplacement originel du végétal jusquà lendroit où Zvolk lavait replanté : il faudrait que je les efface. Haute dune dizaine de centimètre, large dà peine un ou deux, elle se tenait bien droite. Je mapprochai : Il lui avait pissé dessus, lodeur sentait encore. Jeus un haut le cur, hors de question que jenfonce cette chose dans mon intimité, dautant quelle était bien plus épaisse que celles sur lesquelles il mavait trouvé, et pire encore, quil avait uriné dessus.

Jhésitai à explorer les environs pour me trouver à manger : javais toujours été très mauvaise en orientation, mais la topologie du terrain semblait facile à repérer. Le problème, cétait quil était complètement découvert, mis à part les trois buissons qui cachaient ce pan de la falaise. Finalement, jabandonnai lidée, par peur.

Mon ventre grouillait : jétais complètement morte de faim. Il fallait que je mange. Non sans dégout, je mapprochai de la plante pour la toucher du bout du doigt : elle y resta collée, dégageant une étrange sensation de chaleur. Elle se mit à grossir, passant de la taille dun pouce à celui dun pénis de bonne dimension. Je limaginai en moi, tremblante de désir malgré mon dégout et mes convictions. Javais tellement faim Mais sil restait coincé à lintérieur ? Comme les autres étaient restées accrochées à mon corps ? Zvolk ne mavait pratiquement rien expliqué, et je sentis une colère intérieure se développer à son encontre. Bizarrement, elle avait perdu de sa couleur verdâtre, pour se rapprocher du jaune : était-elle en train de faner ? Et pourquoi était-elle toute seule alors que des centaines avaient abusé de mon corps la fois dernière ? Jétais complètement à la rue.

Jattrapai le couteau, au cas où, je pourrais toujours men servir. Je me plaçai à califourchon au-dessus du végétal, non sans grimacer, descendant doucement sur mes cuisses. Jémis un cri de surprise lorsque le végétal frôla mon clitoris : la sensation de chaleur sur mon entrecuisse fut instantanée, se répandant à travers tout mon ventre en une fraction de secondes. Lorsque jeus enfin le courage de me rebaisser, elle se mit à mon grand étonnement à bouger le long de ma fente. Je gémissais : le végétal se mouvait seul, il glissait le long de ma vulve, essayant parfois comme de sétirer pour entrer dans mon intimité. Pour moi : le plaisir montait, mes peurs seffacèrent, je me sentais joyeuse malgré moi alors que la chaleur émise par le végétal parcourait mon corps par vagues. Cétait si bon.

Je décidai de me contenir : de jouir une fois avant, pour ne pas me laisser tenter et rester sur la plante une fois que jen aurais fini avec elle (ou plutôt, quelle en aurait fini avec moi). Javais honte de mon comportement, mais la simple image du sexe de Zvolk urinant sur la pousse me fit mouiller : la plante continuait ses aller-retours, et en quelques minutes je finis par râler de plaisir en sentant mon vagin se contracter de lui-même, projetant quelques gouttes de mouille sur le bourgeon. Une fois venue, je décidai de mabaisser : je sentis progressivement la plante sancrer dans mon ventre, jusquà ce que je mes grandes lèvres entre en contact avec la terre encore fraiche du sol. Je me rendis compte trop tard quun peu de terre resta collée à la mouille de ma fleur : je me relevai légèrement, les jambes tremblantes. Je me sentais tellement pleine : la plante faisait du mieux quelle pouvait faire de petits allers-retours dans mon ventre, me remplissant au point de mabandonner. Je sentais des vagues de chaleurs provenir de toutes les parois de mon vagin, abrutissant mon cerveau à grand coup de plaisir : cétait tellement bon. Là encore jaurais voulue rester pénétrée là toute ma vie, oubliant Xanths, oubliant mon histoire : perdue à jamais.

Dun coup, je sentis mon vagin sécarter encore : ce qui me fit gémir à mesure que la grosseur escaladait la colonne végétale. Finalement, la plante se déversa dans mon ventre, répandant sa semence en moi et mengrossant. Elle resta immobile : la chaleur quelle dégageait était toujours présente, mais la plante de se mouvait plus dans mon bas-ventre.

Jessayai de me relever, et y parvint sans difficulté ; du moins venant de la plante. Mes jambes tremblaient de plaisir, et jeus tous le mal du monde à mextirper de ma position, sentant au passage la pousse sortir petit à petit de ma fleur. Finalement, dans un ultime effort je parvins à mextirper, tombant à la renverse : je me sentais frustrée, encore. Le plaisir était monté très haut, même après mon premier orgasme, et je ressentais le profond besoin de me masturber. Décidée à enfin pouvoir manger, jécartai les cuisses et plaça ma main sur ma toison : en fermant les yeux, je commençais par menfoncer un, puis deux doigts dans le con, laissant libre-cour à mon imagination pour combler le vide laissé par la plante. Dans un soupir de plaisir, je sentis lorgasme approcher : me rappelant ma dernière expérience daccouchement, jécartais grand les cuisses pour laisser sortir le corps étranger.

Quel ne fus pas mon étonnement

Je sentis mon vagin se dilater, et mon orgasme dura aussi longtemps que celui deux jours auparavant. Mais ce qui en sorti était beaucoup moins gros : la « racine » mesurait à peine quelques centimètres de diamètres. Je la plaçai sous mon nez pour la sentir : elle ne sentait rien. Brisée, je meffondrai en sanglot, encore une fois. Jétais encore passée à côté de quelque chose, et jen payais le prix. Javais tellement faim que je me décidai davaler le peu de repas étant à ma disposition : au moins, le goût ne reflétait pas lodeur, il était plus agréable. En réfléchissant, je compris où était ma faute : je navais pas laissé le temps à la graine de se développer dans mon ventre ; elle navait pas eu le temps de grossir, doù sa taille. Enfin, à lépoque je ne comprenais toujours pas comment elle aurait pu grossir sans que je ne lui apporte quoi que ce soit pour, mais réflexion faite, je recommençai.

Pour la seconde fois, je me plaçai sur la plante et le manège se reproduisit. Une fois mêtre faite engrosser une nouvelle fois, je me retirai, et attendit. Je mis plusieurs minutes avant de me rendre compte de quoi que ce soit : mon ventre sétait progressivement mis à gonfler ; mais contrairement à la première fois, je neus mal quau bout de plusieurs minutes, mais de manière moins prononcée. Je décidai dattendre encore. Au bout dun moment, la situation devint insupportable : je transpirais, sentais ma peau écartelée par la chose qui grossissait presque à vue dil dans mon ventre, affreusement douloureux. Je repris mon affaire, ce qui étonnamment stoppa la croissance de la graine, et finit par me faire venir, malgré la douleur. Cette fois je sentis la différence : lorgasme me sembla durer des heures, jhurlai de bonheur et de plaisir alors que la graine écartait mes chairs pour se frayer un chemin vers la lumière. Les cuisses grandes ouvertes, feulant comme une folle, mon vagin se dilata.

Je me mis à convulser de plaisir : le passage de la graine, dont le diamètre devait approcher le demi-décimètre, racla sur les parois de ma vulve qui se contractait, augmentant indéfiniment mon plaisir. Finalement, la graine finit par sortir de mon ventre. Je restai plusieurs minutes allongées sur le dos, à même le sol, encore toute souriante du plaisir qui mavait secoué. Sil y avait bien un seul et unique bon point dans ce qui marrivait, cétait bien de pouvoir jouir à volonté : deux doigts et quelques minutes suffisaient toujours. Finalement, jétais parvenue à pondre une racine de près de vingt centimètres de long, pour un peu plus de cinq de large. Satisfaite (autant moralement que physiquement je dois dire), je passai à table.

***

Laprès-midi fut un peu plus calme, et je profitai de la vue pleinement dégagée pour ramasser quelques feuilles et branches aux alentours, qui me permettraient de me construire une couche et de faire du feu. Jeus même loccasion de ramasser quelques tiges dun arbre qui ressemblait à un palmier pour me confectionner un vêtement. Plus ou moins décidée à attendre le retour de Zvolk, jy passai laprès-midi. Le résultat nétait pas vraiment à la mesure de mes attentes, et couvrait à peine mes tétons et mon intimité. Mais au moins, même si lon devait clairement pouvoir deviner la forme de mes seins, et que le contact des feuilles sur mon buisson tendait à me titiller, je me sentais bien moins exposée, et le résultat semblait tenir.

Le soir, ne parvenant pas à faire de feu avec les deux bouts de bois séché que mavait laissé Zvolk, je mendormis.

***

Le lendemain matin, ne disposant plus de nourriture, je décidai de recommencer. Le mal de ventre fut un poil plus long à arriver, et bien moins douloureux cette fois-ci. La puissance de lorgasme, elle, était restée intacte. Affalée contre la paroi de la falaise, jobservai le sort de mirage : la sphère avait nettement rétrécie, environ dun tiers ; si Zvolk avait vu juste, elle devrait pouvoir tenir encore deux jours. Aucun signe de lui par ailleurs.

Je décidai de mentrainer à allumer un feu, ça pourrait toujours me servir, notamment dans le nouvel environnement où jétais tombé. En fait, tout aurait pu merveilleusement bien se passer si je navais pas entendu quelque chose se rapprocher. Apeurée, je saisie le couteau du Hobgobelin en me collant à la paroi de la falaise (cétait débile, vu que le sort était toujours activé ; mais je pense quà lépoque je ne devais pas être complètement à laise avec ce type de trucs). Les individus étaient deux, et jentendais leur conversation se rapprocher au fur et à mesure des secondes qui passaient. Finalement, deux géants apparurent dans mon champ de vision.

Mesurant plus de deux mètres, les deux humanoïdes disposaient dune musculature colossale, les dressant presque aussi larges que hauts. Ils avaient la face écrasée, plusieurs dents dépassant de leur bouche et étaient terriblement poilus : on aurait dit des singes. Contrairement à Zvolk, ils étaient habillés, et disposaient même dune importante réserve de couteaux et darmes le long de leur ceinture, avec une hache gigantesque dans le dos. Lun deux disposait dun petit objet en forme de miroir de poche, quil détaillait avec beaucoup dintérêt. Sur le moment je métais surprise moi-même : quelques jours auparavant, jaurais pu crier ou au moins me retenir de le faire ; à ce moment précis, ce fut la première fois où je réussis à garder mon calme. Le poing serré autour du couteau, je regardai attentivement lemplacement des deux humanoïdes, prête à résister si lun deux franchissait la ligne du sort. Le plus petit, celui avec lobjet en question avait entamé le dialogue. Sa voix, caverneuse et affreusement grave me glaçait le sang :

— Selon lradar cest là. Font chier ces trucs à pas être précis, comment on la retrouve la gamine ? Cest un signal vert. Cest encore une plante à la con. Elles se font toutes niquer comme ça où y en a qui tombe sur des animaux un peu ?

— Tu me casses les couilles Dürk. Ça fait dix soleils quon patrouille et je tai dit cent fois de fermer ta gueule, si elle est dans le coin elle peut se barrer. Bon là elle doit être en train de se frotter quelque part, mais on pourrait tomber sur une vagabonde, et ça cest une autre paire de manche. Si seulement tu pouvais fermer un peu ta gueule.

Cest à ce moment-là de la conversation quils étaient rentrés dans mon champ de vision. Jessayai de me faire la plus discrète possible, pour néveiller aucun soupçon. Les deux étaient très grossiers, et je navais aucune idée de pourquoi ils semblaient me chercher, si cétait bien moi quils cherchaient.

— Ouais, cest bon Jespère que si on tombe sur une on pourra la niquer parce que sinon ça vaut pas le coup.

— Nathanaël est pas daccord, et tu le sais très bien. Tauras droit à deux gamines gratos à la fin de ton service avec les deux filles que tu veux parmi celles qui sont à Xanthos. Tu dis pas que je te lai dit, tes prévenu. Dailleurs pour moi ça va pas tarder, ma fin de service arrive dans deux printemps. Tas raison elle est dans le coin. Viens on fait une pause, de toute façon elle va pas se barrer de sa mousse. A tous les coups on va devoir se taper la falaise alors on est pas à deux minutes près.

Mon sang ne fit quun tour. Les deux humanoïdes sassirent à quelques pas de moi : lendroit était ombragé par les plantes, et une source deau coulait à deux pas. Dailleurs ils ne se privèrent pas daller y puiser.

— Sérieux, on risque quoi à en baiser une ?

— Tamuse pas à ça : quand je suis rentré dans la garde, y en a un qua craqué et qua engrossé une petite nouvelle. Il était tombé dessus par hasard, avant même quelle tombe sur quelque chose dautre (Il se mit à rire). Cette connasse était tellement désespérée que quand il lui a dit que se faire baiser la ramènerait sur sa terre, elle sest foutue à quatre pattes direct. Bref, il lui a mis un gamin dans le ventre, puis Nathanaël la décapité.

Cétaient eux les gardes. Une fois les premiers instants de panique passés, je me rendis bien compte que je ne pouvais pas rester ici : pour une raison que jignorais la plante devait continuer à émettre un signal, alors que Zvolk mavait assuré le contraire. Pourtant, le reste de ses histoires semblaient coller : les gardes étaient bien là, et apparemment ils semblaient bien se débrouiller pour localiser les filles par lintermédiaire des bestioles sur lesquelles elles tombaient. Mais lheure nétait pas aux interrogations, je devais trouver un moyen de sortir dici.

— Si je pouvais le casser le petit vieux, ça me ferait bien rire. Ce mec, il est tout seul et dirige lîle pénard, tout ça parce quil sait faire péter deux pétards, je

— Arrête de blasphémer. Et il est pas tout seul. Tiens, cest quoi ça ?

Oh non ! Je me rendis compte bien trop tard de mon erreur : javais oublié deffacer les traces de terres laissées par Zvolk lorsquil avait déplacé la plante. Lorsque lhumanoïde (qui était le plus grand) sen rendit compte, il se dirigea vers les arbres derrière lui et arracha un buisson de la terre, mettant en lumière le trou creusé par Zvolk lorsquil avait arraché lherbe du sol. Les tâches de terre étaient plus ou moins visibles, et se dirigeaient vers moi. Je serrais le couteau dans ma main, prête à frapper pour ma survie : hors de question que je tombe entre leurs mains. Jeu un frisson lorsque je le vis sourire : il semblait me regarder à travers le mur. Il savait, jen étais sûre, et la suite le mit en valeur :

— Quest-ce que tas ? demanda le plus petit.

— La salope Dürk, je crois quon est tombé sur une vagabonde, elle doit être super douée.

Il commença à sapprocher. Je le vis avancer sa main sur ce qui devait être la paroi du mirage. Il était à quelques centimètres de moi, prêt à franchir le mirage si un seul de ses doigts arrivait à le passer. Cétait fini, jallais finir en reproductrice comme me lavait expliqué Zvolk. Putain, mais où est-ce quil sétait barré celui-là ? Je me sentais bête de ne pas lui avoir proposé à manger, juste par principe. Et pourquoi est-ce que je navais pas balayé la terre ? En plus la trace était à peine visible !

Cétait cuit, jétais au bord des larmes. Mais elles se dissipèrent rapidement : apparemment, lhumanoïde parvint à passer sa main en travers du mirage, puisquil se mit à rire. Sentant la colère monter, je bondis sur lui et lui assena un coup de couteau en plein sur la poitrine. Lautre neut pas le temps de se relever, observant son compagnon tomber par terre en hurlant de douleur et de surprise : je fonçai sur lui, et lui en donnant un léger coup sur le bras, trop secoué par ladrénaline pour être précise ou puissante. De panique et dinexpérience, ma main fourcha et la lame sembla rebondir sur larmure qui recouvrait ses épaules : cétait le seul endroit couvert par quelque chose de résistant, et javais tapé dessus comme une idiote. Complètement paniquée, je pris mes jambes à mon coup.

Je courus à en perdre haleine, longeant la falaise pour trouver un endroit pour lescalader. Je finis par atteindre le bord de la mer, et localisai un petit chemin rocailleux conduisant au sommet. Ce fut à ce moment que je me rendis compte que la lame de Zvolk mavait échappée. Regardant derrière moi, je remarquai que le fameux Dürk courrait dans ma direction. Prise de panique, je repris ma course, escaladant tant bien que mal le petit chemin, plus vertical quhorizontal. Ladrénaline me donnait des ailes, et je finis par atteindre le sommet au bout dune dizaine de minute : le chemin continuait, descendant légèrement avant de remonter vers une autre montagne, plus haute encore. Je ne pus que descendre de quelques mètres, le monstre sauta du sommet pour atterrir devant moi, réalisant un saut de plusieurs mètres, et faisant trembler la terre. Prise de surprise, je tombai à la renverse.

— Lâchez-moi ! criais-je. Barrez-vous ! Je Ah !

Il mavait saisi par le cou, me soulevant de terre avec un sourire sardonique sur le visage. Il sentait la bête sauvage : ses mains puissantes menserraient, mempêchant presque de respirer.

— Tas tué Drênk. Tes contente ? Je vais te le faire payer, crois-moi. Alors tu vas ouvrir grand la bouche

Il attrapa une petite gourde, et la déboucha avec deux doigts, me tenant fermement de lautre main. Ne parvenant pas à respirer, jouvrai bien malgré moi la bouche, espérant happer un mince filet dair : il en profita pour vider son contenu dans la gorge, et me relâcha. Tombée par terre, je pus enfin respirer un grand coup, manquant de métouffer. Le goût de ce quil mavait fait boire était proche de celui dune eau quelconque, mais quelque chose clochait. Il se pencha sur moi et glissa lentement sa main sous ma mâchoire, levant mes yeux vers lui. Aujourdhui, je peux vous affirmer quil avait toujours la même gueule horrible, mais à lépoque, quelque chose en moi avait changé.

— Écoute-moi bien. Je vais te baiser, et gicler dans ton ventre. Ensuite, tu te regarderas gonfler, jusquà exploser dans datroces souffrances. Ce sera ma vengeance. On est daccord ?

En fait, il était devenu magnifique. Je me mis instantanément à le désirer, sentant un mince filet de mouille perler de ma vulve. Je tendis une main vers ses abdominaux : sa musculature saillante me laissa presque sans voix. Instinctivement, je retirai mes « vêtements », mexposant nue à sa vue. Il afficha un grand sourire, exposant deux rangées de dents acérées. Automate, je me mis à quatre pattes :

— Tout ce que vous voulez. Pour vous, je ferai nimporte quoi.

Il se mit à rire, dun rire lourd et gras. Il balança son pagne devant mes yeux, ce qui me fit me cambrer. Lhumanoïde attrapa mes deux fesses et les écarta violemment. Il plaça son gland sur mon intimité : il était énorme, sûrement du même calibre que celui de Zvolk, cest-à-dire bien plus que ce que javais jamais eu lhabitude de recevoir. Pourtant, il entra en dans mon ventre comme dans du beurre : jétais trempée, prête à le recevoir et à me faire engrosser. Jécartai plus largement les cuisses : la roche sous mes genoux me faisait mal, je saignais ; mais prenait tellement de plaisir. Je sentis ses couilles frapper mes lèvres : il était entré jusquà la garde. Alors il se mit à me besogner, violement, comme un mufle : mes seins ballotaient, je hurlais de bonheur. Ces coups de butoirs étaient si puissants quils estompèrent ma douleur : le plaisir me ravagea, détruisant mon cerveau au rythme des coups de reins quil me procurait.

Jappris plus tard que cétait un ogre, donc en moyenne 2m10 pour 150 kilos de muscles et de poils, jen faisais 60 à tout casser, et me faisais défoncer la vulve en hurlant de bonheur : son sexe semblait repousser mon col à chaque assaut, mélargissant toujours plus. Moi jessayais de contracter mon vagin : le plaisir en était décuplé. Il mattrapa par les cheveux, me faisant cambrer plus encore, et jeus un orgasme. A côté, la petite plante nétait rien : le plaisir me dévora par vagues, à tel point que je me mis à convulser. Mes yeux roulaient dans mes orbites :

— Encore ! criais-je. Sil vous plait Ah ! Encore. Pitié !

— Ne tinquiète pas, ça vient ma belle

Il mattrapa par les hanches et minfligea un dernier coup de reins, surpuissant, restant bien ancrée dans mon intimité : il allait venir en moi, et jétais prête à recevoir sa semence. Mais je fus très déçu. Il se retira dun coup, me griffant les hanches au passage : Je hurlai ma désapprobation. Constatant quil ne revenait pas, bien trop sonné par mon orgasme pour réagir au quart de tour, je me retournai : une femme, habillée de peau de bête, blonde aux cheveux courts, était en train de se battre. Elle avait un bâton dans la main, très long, et lorsque lhumanoïde chercha à lui assener un gigantesque coup de hache, dont la taille devait égaler la mienne, elle larrêta dun seul doigt. Net. Elle rangea le bâton dans son fourreau, derrière son dos, et attrapa la lame de la hache, pour la briser dune simple pression de la main.

Je croyais rêver. Elle lui assena un gigantesque coup de poing dans le ventre, passant au travers. Lhumanoïde tomba à genoux, crachant du sang. Elle Elle lavait tué ? Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps, et hurlant à la mort, je me précipitai vers elle, une envie de meurtre au plus profond du ventre. Elle fit un pas vers moi, et alors que je mapprêtai à létrangler, elle massena un coup de boule : cela me plongea dans le noir.

***

Je finis par me réveiller beaucoup plus tard, dans une salle sombre éclairée seulement quelques rayons de lumières filtrés par une trappe en bois au plafond. Lhabitat devait mesurer une vingtaine de mètre carré grand maximum, sûrement creusée dans la terre au vue de la tête des parois ; seul le sol semblaient un tant soit peu régulier. Toutefois, on y tenait à peine debout sans devoir se plier. De petits objets et plantes parsemaient toute la pièce, à tel point quil devait y être difficile de marcher ; jen reconnus lune delle, la même qui mavait fournie à manger pendant deux jours.

Cest à ce moment-là que tout me revint : les humanoïdes, la fille ; et bien sûr, mon coït Jétais perplexe : dans mon souvenir, jétais tout à fait libre, réfléchissais à mes actions et complètement consentante. Pourtant, javais écarté grand les cuisses, prête à me faire engrosser par cette chose. Prête à mourir donc, par pur plaisir. Le pire, cétait que je nen ressentais aucune mauvaise pensée : le souvenir était agréable, au contraire. Mais mes pensées furent vite interrompues : lon ouvrit la trappe, et la jeune femme blonde sauta à lintérieur de la pièce. Elle me regarda. Javais eu une profonde envie de meurtre envers elle lorsquelle « nous » avait interrompu. Plus rien aujourdhui : elle était très belle, les cheveux mi- long, blonde aux yeux bleus et légèrement bronzée, et faisait plus jeune que moi.

— Bien dormi la déesse ? Vous auriez peut-être préféré que je laisse logre vous pénétrer ?

Jétais estomaquée, javais faim et soif. Je pus à peine articuler quelques mots :

— Je Vous Vous pouvez me tutoyer. Et Merci, vous mavez sauvé la vie.

— Gardez vos remerciements, je ne vous suis pas venu en aide pour vous sauver. Jespérais vous échanger à Nathanaël contre ma liberté, mais il ne veut rien entendre. Tenez, buvez et mangez autant que vous voulez, ensuite partez. Ça fait quatre jours que vous puisez dans mes réserves.

Elle avait quoi ? Combien de temps cétaient déroulé depuis quelle mavait assommé ? Et où était Zvolk ?

— Vous Vous avez quoi ?

— Ecoutez, je nai pas de temps à perdre. Plus vous restez, plus mes chances de survivre sont minces. Vous êtes un poids dont je ne compte pas mencombrer, alors prenez ce dont vous avez besoin en nourriture et partez. Quand je vous ai assommé, jai appelai la garde. Enfin, une autre… Jai proposé de vous donner contre ma liberté. Les ogres ont à peine accepté de moffrir une chance supplémentaire en échange. Jai refusé. Alors maintenant, dépêchez-vous.

Sur le moment, trop dinformations mavaient été délivré en peu de temps, je navais pas eu le temps de bien comprendre à quel point cet endroit pouvait nous changer : il nous poussait vers nos limites, nous forçant à agir de manière horrible. Si je lui en avais voulu à cette époque, aujourdhui jai compris et accepté sa réaction ; en fait, jaurais probablement agis de la même manière à sa place. Sur le coup, la colère montant, je commençai à me ravitailler, réfléchissant à la manière de la placer de mon côté : à deux, nous aurions plus de chance que seules. Au bout de quelques instants, je tentai ma chance, alors quelle sactivait à distribuer de petites boulettes noires dans les bocaux des plantes, creusés à même la roche :

— Jai réfléchi, lançais-je. Seules, nous avons moins de chance de survie. Nous devrions nous entraider. Comment vous appelez-vous ?

— Il ny a pas de nous. Vous vous êtes fait capturée de manière stupide, on vous a donné de leau provenant dune source dattraction. Vous lavez bu, et avez failli mourir. Je vous ai observé : sans ce gobelin bleu, combien de fois seriez-vous morte ? Il vous laisse deux jours et vous vous retrouvez déjà sans merci ? Vous nêtes pas capable de survivre, et je ne tiens pas à mourir.

Ces remarques mavaient piqué au vif, son ton était sec : elle commençait à ménerver. Je soupirai, avant de me lever pour me planter devant elle. Elle eut un mouvement de recul, et se releva : pour la première fois dune longue série, nous nous fîmes face, nous dévisageant dans le blanc des yeux.

— Je ne partirais pas, lançais-je avec une lueur de défi.

— Très bien, je vous ferais partir alors.

Pour la seconde fois, elle massena un coup de boule. Le temps de retrouver mes esprits, elle me frappa plus fort encore à la tête de son bâton, me plongeant dans le noir. Pour la deuxième fois

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