Il était presque 17 heures lorsqu’Anton franchit le seuil du magasin. Ophélie était occupée avec un client souhaitant offrir un appareil à sa petite-fille qui venait de se découvrir une passion pour la photographie. Elle s’excusa auprès de lui, le temps de venir saluer son ami. Elle embrassa Anton, de cette manière si particulière qui lui faisait toujours penser qu’elle aurait espéré un peu plus qu’effleurer de ses lèvres ses joues mal rasées.

  

    ─ Je finis avec ce monsieur et je te propose d’aller boire un verre au bar un peu plus bas. Mon apprentie prendra la relève le temps que nous célébrions cette visite. Tu te fais de plus en plus rare

  

Anton acquiesça et laissa ses yeux parcourir les étagères, puis son regard revint sur Ophélie, qu’il observa discrètement. Elle était tout de noir vêtue, comme à son habitude depuis la toute première fois qu’il l’avait rencontrée. Elle lui tournait le dos, lui offrant involontairement un point de vue idéal sur son petit cul, moulé dans un jean. Il ferma les yeux, se demandant ce qui clochait chez lui. Depuis son retour, il ne semblait penser qu’au sexe. Était-ce vraiment lui qui y pensait ? Il avait un peu l’impression que le sujet s’imposait à lui, que ce soit sa sur qui l’allumait ou, à l’instant, Ophélie qui se présentait idéalement. Il se concentra sur les sacoches, la sienne ayant été mise à rude épreuve lors de ces derniers mois. Puis ses pensées revinrent sur la façon qu’avait Ophélie de l’embrasser. Il s’était toujours refusé à aller trop loin, la considérant un peu comme sa petite sur. Sauf que l’argument ne tenait plus : il venait de déflorer Sabrina et ce, quelques heures plus tôt. À cette seule pensée, ce fut comme si sa queue lui disait « Oh oui, s’il te plaît, laisse-moi faire encore un tour de manège ! »

  

Il fallait se rendre à l’évidence : sa sur était une vraie bombe, et elle risquait de lui péter à la gueule. Il devinait aisément la soif sexuelle de Sabrina. Ce n’était pas de la nymphomanie, juste une envie de découverte. Il ne pouvait l’en blâmer, ayant été lui aussi assailli par cette même soif, et il n’était pas encore pleinement rassasié. S’il avait été plus proche de sa sur aînée, il lui aurait certainement demandé comment elle avait vécu cette période ; mais voilà, malgré une seule année de différence au compteur, leurs contacts étaient sporadiques. Ce n’était pas une réelle mésentente, juste que Gwenaëlle avait quitté le foyer familial très tôt.

  

    ─ Alors, Monsieur le photographe, on fantasme devant mon matériel ? À moins que ce soit moi qui te fasse rêver plaisanta Ophélie.

    ─ Oh ! Je ne t’avais pas entendue arriver, répondit Anton qui semblait tout juste émerger d’un long sommeil.

  

Après les amabilités d’usage, ils quittèrent le magasin pour discuter tranquillement dans le cadre feutré du « Cap Horn », tenu par un ancien marin échoué loin des côtes et amoureux d’une Brésilienne à la peau sombre qu’il avait tirée des griffes d’un proxénète cacochyme. Ils entrèrent dans l’établissement tout en boiseries et tentures de velours aux tons chauds. Les lumières tamisées obscurcissaient les nombreux recoins qui agrémentaient la salle à la géométrie particulière. Ophélie commanda un thé, ce qui correspondait dans ce bar qu’elle fréquentait assidûment à une énorme théière, pleine à ras-bord. Anton hésita un instant, souhaitant tout d’abord boire quelque chose de fort pour lui donner un coup de fouet et l’aider à se lancer dans son monologue, puis il préféra quelque chose de plus soft, qui lui éviterait d’avoir la langue qui l’encombrerait comme un galet dans la bouche. 

  

    ─ Pour moi ce sera un panaché ; mais un grand, s’il vous plaît.

    ─ Oh toi, tu as quelque chose qui te tracasse ! De tous les mecs que je connaisse, tu es le seul à éviter de boire des alcools forts pour se donner du courage. 

    ─ Suis-je si transparent à tes yeux ?

    ─ Oui. Tu as encore quelques secrets pour moi, mais je te calcule plus rapidement que la plupart des filles, à part tes surs et ta mère certainement. Pendant des années, j’ai essayé de te comprendre, de deviner pourquoi tu te refusais à moi. Nous étions tout le temps fourrés ensemble mais tu n’as jamais voulu

    ─ Tu le sais, tu es comme une sur pour moi et je ne voulais pas risquer de perdre cette si précieuse amie que tu es si cela avait mal tourné entre nous.

    ─ Je sais, je sais. Alors, qu’est-ce qui te chagrine ?

    ─ C’est à propos de ma sur, justement. Sabrina, la plus jeune.

    ─ Rien de grave au moins ?

    ─ Si ; enfin, non Pas un souci de santé en tout cas. 

  

Anton expliqua le manque de réelle motivation de sa sur quant à son orientation scolaire, l’idée de sa mère pour la laisser vivre sa vie le temps de se trouver une vraie voie, et finalement l’envie de Sabrina de faire de la photo sans toutefois entrer dans le monde des mannequins. Ophélie éclata de rire quand Anton lui demanda si elle voulait bien lui faire quelques prises afin de lui constituer un semblant de book.

  

    ─ Je veux bien, mais tu es quand même le mieux placé pour faire ça. Elle peut avoir une totale confiance en toi, dans ta bienveillance, et tu es certainement meilleur photographe que moi, qui plus est.

  

Anton avala une longue gorgée et Ophélie se demanda si la bouteille elle-même n’allait pas y passer. Il fit signe au patron qui passait à proximité de leur table d’en ramener une autre. Elle pensa que, finalement, elle ne le connaissait pas tant qu’elle le prétendait quelques instants auparavant. Il lui confia avoir fait quelques photos, le matin même.

  

    ─ Le problème, c’est qu’elle m’allume continuellement.

    ─ Elle découvre son pouvoir de séduction et tu en fais les frais. Mais ce n’est pas bien grave, laisse-la s’amuser un peu. Tu ne vas tout de même pas me dire que ta surette te fait peur ?

    ─ Je peux te confier un secret ?

    ─ Houlà ! Tu m’inquiètes. 

  

 Anton narra comment la séance de photos s’était déroulée, et finalement il se sentit apaisé de raconter à quelqu’un ce qu’il avait fait avec sa sur. Ophélie le regarda, perplexe. 

  

    ─ Bon vous êtes majeurs, tu ne l’as pas forcée Montre-moi quelques photos de Sabrina, cela fait si longtemps que je n’ai pas vu ta sur.

  

Anton sortit son appareil de son sac à dos. Il ne se séparait que rarement de sa boîte magique. Ophélie vint s’installer à côté de lui et il lui fit voir quelques vues ; les plus sages, bien évidemment. Il fit toutefois défiler un poil trop rapidement la série, et une photo où Sabrina jouait avec sa poitrine vint remuer le couteau dans la plaie d’Anton et dilata les pupilles de la jeune femme.

  

    ─ Ah, mais là je comprends que tu aies fini par céder même moi, j’en ai les ovaires qui frétillent ! La vache ! Ce n’est plus la petite jeune fille timide que j’apercevais quand j’allais chez toi. Et dire que tu ne voulais pas coucher avec moi parce que j’étais comme une sur pour toi

  

Ils éclatèrent spontanément de rire puis se turent ; ils venaient de comprendre la portée de cette dernière phrase. Ophélie réalisa que son rêve de toujours serait peut-être enfin exaucé et Anton comprit que cette fois il n’avait plus d’excuse. Il songea à Kanyaphat, seule chez elle. Malgré la réserve qu’elle affichait au prime abord, c’était une jeune femme débordante d’énergie qui accueillait volontiers les différentes options que pouvait offrir la vie. Tant sur le plan spirituel, intellectuel que sexuel.

  

Alors qu’ils visitaient tous deux sa région natale dans le nord-est de la Thaïlande, elle lui avait présenté une amie d’enfance, transsexuelle également, qu’elle avait invitée à se joindre à eux plusieurs nuits d’affilée. Anton avait d’ailleurs plaisanté sur le fait qu’au fil des jours, il se levait à une heure de plus en plus tardive et finirait ainsi par passer pour un vampire ne se réveillant qu’à la nuit tombée. Puis il s’était fait plus sérieux.

  

    ─ N’es-tu pas jalouse de me voir prendre du plaisir avec une autre ? s’était-il enquis.

    ─ Voir deux personnes faire l’amour est un spectacle d’une grande beauté et riche en enseignements. Je découvre de quelle manière ton corps réagit aux caresses, mieux que je ne pourrais le voir en étant à sa place. Ainsi je peux apprendre comment accroître le plaisir que je te donne et comment mieux recevoir celui que tu m’offres. Mais je sais que tu me regardes différemment, qu’il y a quelque chose en plus dans tes yeux quand tu es avec moi. Tant que tu auras cette chose en plus, je ne crains rien.

  

Il avait voulu l’interrompre mais elle avait posé son index sur ses lèvres, lui intimant de la laisser finir son explication. La seule chose qu’elle lui avait permise en guise de pause fut un bref et délicat baiser. 

  

    ─ Tu sais, tu l’as constaté, il y a ici beaucoup de « ladyboys », comme disent les Européens. Quelles que soient leurs raisons, beaucoup vivent de leurs fesses et servent, au mieux de fantasme et au pire de vide-couilles aux touristes venus dans ce seul but ; ils font des séances photos qui alimentent l’industrie pornographique occidentale. Nous n’avons pas souvent la chance de trouver un homme qui nous respecte comme toi tu le fais, même parmi mes compatriotes. Alors pourquoi priverais-je une amie ou même une inconnue du plaisir que vous pourriez, que nous pourrions partager ?

  

Tout en lui expliquant son point de vue, elle avait joué de ses muscles autour de sa queue et, arrivée à la fin de sa phrase, elle lui avait déclenché une de ses plus belles éjaculations. Elle s’était ensuite allongée sur le dos, serrant les fesses pour garder sa semence en elle. Il était venu entre ses jambes pour une fellation qu’il lui prodigua avec application tandis que Kanyaphat  continuait ses commentaires. 

  

    ─ Je comprends aussi que tu aies parfois envie de lécher une petite chatte. Tout ce que je te demande en contrepartie, c’est que tu ne me mentes jamais : je préfère savoir que tu assouvis un désir que sentir que tu me caches quelque chose.

  

C’était ainsi qu’elle l’avait achevé, psychologiquement. Cette sage et frêle jeune femme l’avait rendu amoureux, intensément amoureux. De cette liberté consentie, il avait pensé n’avoir jamais besoin. Jusqu’à maintenant, dans ce bar où Ophélie ne tarderait pas à lui proposer une partie de jambes en l’air ; pas aussi ouvertement : elle aurait plus de classe. Pour l’instant elle se contentait de sourire de toutes ces dents. Cependant, son sourire n’était en rien carnassier. Après tout, elle ne pouvait avoir que le triomphe modeste : s’il capitulait enfin, il n’en restait pas moins amoureux ; et hélas, ce n’était pas d’elle. Mais son visage resta lumineux : Anton lui dévoilait une facette qu’elle ne lui connaissait pas, et elle appréciait d’être surprise.

  

Ophélie s’était blottie contre lui ; il n’avait pas rechigné. Ils restèrent ainsi quelques minutes, aucun des deux n’osant briser ce moment un peu hors du temps. Elle savait qu’elle tenait là sa chance mais hésitait cependant à profiter de la vulnérabilité passagère d’Anton. Mais il était si proche Elle devinait toutefois qu’elle n’aurait certainement plus jamais une telle occasion. Elle glissa lentement une main entre les cuisses de son ami, comme pour lui laisser la possibilité de refuser ce contact. Il n’intervint pas, et elle constata que le membre avait déjà cédé à la tentation.

  

Elle lui adressa un petit sourire, et d’un léger mouvement de tête elle l’invita à la suivre dans les toilettes. Elle le prit par la main comme pour lui indiquer le chemin, à moins que ce soit pour s’assurer qu’il ne s’enfuirait pas. Elle marchait à reculons et, le regardant droit dans les yeux, elle se mordit la lèvre inférieure.

  

    ─ Depuis le temps que j’attends ça ! Tu vas voir, tu ne regretteras pas je te le promets, lui murmura-t-elle.

  

Ils entrèrent dans les toilettes, excités comme des ados. Heureusement pour eux, l’endroit offrait assez d’espace pour rendre leur rapport le plus confortable possible. À peine la porte fermée, Ophélie dégrafa le pantalon de son ami puis se mit à genoux. Le membre ayant déjà pris beaucoup d’ampleur, il ne fallut pas longtemps pour qu’il soit bandé au maximum. Anton chercha de la monnaie dans sa poche pour prendre un préservatif. 

  

    ─ Tu as pris un risque ?

    ─ Un petit Normalement non, mais on ne sait jamais. 

    ─ Tu me devras un autre tour de manège, sans capote, quand tu seras sûr à cent pour cent. Promis ?

  

    

Elle déchira l’enveloppe et enfila la protection de latex sur la verge. Elle passa ses bras autour du cou d’Anton, l’embrassa et le supplia de lui mettre le feu à la cheminée. Il la souleva comme un fétu de paille ; elle croisa les jambes autour de sa taille. Elle sentit la verge entrer en elle. Il la plaqua contre le mur. Sa langue envahit la bouche d’Ophélie, qui ne donna pas la sienne au chat. À chaque coup de reins, les fesses de la jeune femme cognaient contre le mur. Aucun des deux ne s’inquiéta de savoir si le bruit s’entendait de l’autre côté de la cloison. Elle n’avait pas imaginé qu’Anton serait aussi fougueux ; elle s’attendait au contraire à un peu plus de réticence. Il la pilonnait comme s’il cherchait à rattraper le temps perdu. Lui aussi s’étonna de son ardeur. Cherchait-il à se vider de son énergie ? Ainsi, il ne succomberait plus à Sabrina, ou au moins retarderait l’échéance.

  

La température grimpait en flèche dans cette pièce fermée. La sueur perlait déjà sur leur front ; le rythme n’en ralentit pas pour autant. Les longs cheveux d’Ophélie s’y collaient parfois au gré des secousses. Quand ce n’était pas leurs bouches qui se dévoraient, c’était leurs yeux. C’était toujours fugace. Ils avaient mieux à faire que se regarder dans les yeux ; croiser leur regard leur suffisait. Ils s’assuraient simplement qu’ils étaient toujours sur la même longueur d’onde, que l’autre ne regrettait pas, finalement. Non, ils ne regrettaient rien !

  

Les souffles devinrent bruyants comme deux locomotives faisant la course. Elle déboutonna sa chemise, révélant  un soutien-gorge, noir évidemment, qui laissait ses petits seins nus. Ils n’étaient pas si menus que ça, mais comparés à la poitrine de Sabrina, ils ne jouaient clairement pas dans la même catégorie. Il plongea la tête sur ces nibards à la peau tendre et blanche. Ophélie gémit au contact des joues non rasées sur son délicat épiderme.

  

Estimant qu’Anton avait assez joué avec sa devanture, elle lui demanda de la redéposer. Elle se tourna, et les mains contre le mur, se campa sur ses jambes. Elle voulait qu’il se déchaîne, qu’il la secoue. Elle voulait être à lui, se donner. Elle eut à peine le temps de tendre la croupe qu’il s’engouffra à nouveau dans son sexe avide. Le pilonnage reprit de plus belle. Elle était heureuse de sentir ce poilu qui partait à l’assaut de sa tranchée. Il l’embrassa dans le cou. Les baisers devinrent rapidement morsures. Elle inclina la tête sur le côté, offrant sa nuque aux dents agressives du photographe. Le temps leur était compté ; il leur faudrait bien libérer la place. Dernière ligne droite. D’ailleurs elle la sentait bien droite, cette ligne qui lui ramonait copieusement la salle de jeu !

  

Une dernière poussée la colla contre la paroi. Ophélie griffa le carrelage mural tandis qu’Anton était secoué d’anarchiques soubresauts. Elle aurait aimé sentir le jus gicler en elle Une autre fois, peut-être. Elle fit face à son fougueux amant, et tous deux reprirent leur souffle. Se souriant à tour de rôle, ils échangeaient de brefs baisers, comme pour ne pas entraver le retour de l’air dans leurs poumons.

  

    ─ Espérons que personne n’attende derrière la porte ; les ragots iraient bon train

    ─ Je me sens légère. Je crois que je m’en fous, des ragots !

    ─ Alors affrontons vaillamment l’extérieur.

  

Ophélie fut presque déçue de ne croiser personne en sortant des toilettes. Dans la théière, le liquide avait gardé encore un peu de chaleur, et cette fois-ci Anton commanda une bière. Ils riaient pour un rien, surtout quand l’un d’eux passait une main sur un front encore chaud.

  

    ─ Tu sais que tu as un bol immense ?

    ─ Que fit Anton avec un geste de la tête en direction des toilettes.

    ─ Non, je ne parle pas de ça. De ta demande, pour ta sur

    ─ Ah ?

    ─ Une amie styliste m’a demandé si je connaissais quelqu’un pour porter ses robes et faire quelques photos. Elle vient de se lancer, avec une de ses amies qui tient une boutique de fringues. Pour l’instant elles ne font que des pièces uniques qu’elles comptent vendre dans son magasin. Ce n’est pas vraiment un job qui paye, autant te prévenir. 

    ─ Pas grave. C’est surtout pour lui constituer un book. Et aussi pour qu’elle découvre un peu le fonctionnement des shoots.

    ─ J’étais sur le point de refuser, par manque de temps et surtout parce que je ne connais personne jusqu’à ce que tu déboules avec l’histoire de ta sur. 

    

Elle souriait encore et avait l’impression de ne plus pouvoir s’arrêter. Elle attrapa son sac à main et fouilla, à la recherche de son téléphone.

  

    ─ Laisse-moi appeler Isabelle ; elle sera folle de joie !

  

Elle fit sonner longtemps mais personne ne répondit. Elle laissa un message enthousiaste, lui demandant de la rappeler dès qu’elle pourrait. Ophélie posa avec précaution son smartphone sur la table, pas par crainte de l’abîmer, mais pour se concentrer sur ce qu’elle s’apprêtait à dire. Elle fit une pause, regarda Anton droit dans les yeux avec une moue qui avait tout d’un sourire qu’elle tentait de dissimuler. Elle posa le coude sur la table, bloqua la paume de sa main sous son menton, et les doigts repliés un instant sur ses lèvres tentèrent de l’aider à prolonger encore un peu son silence. Un autre sourire inonda son visage.

  

    ─ On mange ensemble ? Ça nous permettra d’attendre la réponse à mon coup de fil et de l’arroser avec un dernier verre, chez moi

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