LES ROUTIERS SONT SYMPAS Chapitre 11

Fontaine, je voudrai boire ton eau. – 1

Bonjour,

Si vous avez lu mes histoires, je n’ai plu besoin de me présenter.

Dans l’entreprise, les samedis et les dimanches ne sont pas travaillés.

En principe, pour nous les conducteurs, l’organisation des transports fait que nous rentrons le vendredi soir ou le samedi dans la matinée. Ce sont les mécaniciens qui assurent une permanence en faisant les entretiens des véhicules les week-ends, en contrepartie de congés compensatoires.

Dans l’entreprise, il y a plusieurs services :

La direction avec le PDG et deux secrétaires

Les services techniques avec un directeur, un magasinier, trois mécaniciens, quatre rippers, une cinquantaine de conducteurs, un veilleur de nuit. Ce sont tous des hommes. Je suis le plus jeune en âge, et dernier embauché, depuis un an et demi.

Les services administratifs comprennent :

La comptabilité / paye avec deux femmes.

Le service réception, accueil de la clientèle, règlement des litiges avec deux femmes et un homme.

Le service transports / affrètement avec cinq femmes.

C’est ce service qui est concerné dans cette histoire.

Parmi son personnel, il y a Yvonne, chef du service, cinquante-deux ou trois ans, stricte en affaires mais le cur sur la main. Toujours prête à aider les autres.

Son mari, négociant en vins et spiritueux est souvent absent. Elle a la réputation de compenser ces absences avec quelques amants. Pour éviter des conflits d’intêrets et des ruptures de ménages, ce ne sont pas des hommes de l’entreprise, sauf moi. C’est parce que je suis célibataire et jeune que, de temps en temps, je tombe entre ses bras et dans son lit…

Il y a Élodie, jeune fille de presque vingt-cinq ans, jolie, sympathique, sérieuse. Elle est très agréable à regarder. C’est le genre de fille qui fait retourner les hommes sur son passage.

Son visage dégage une expression de tristesse. On a envie de la protéger…

Elle a été embauchée depuis un peu plus de six mois, en remplacement d’une collaboratrice partie à la retraite. Elle est la seule femme célibataire de l’entreprise. On ne lui connait pas de copain ou de petit ami. Elle semble fuir la compagnie des hommes ou, tout au moins, s’en écarter.

Les relations que nous avons, nous les hommes, avec elle, sont celles du travail. C’est elle qui nous fait passer les documents pour effectuer les transports. C’est elle qui répond au téléphone quand on appelle l’entreprise. C’est à elle que nous rendons compte et les papiers au retour des livraisons. Les seuls contacts charnels que nous avons, c’est l’échange de bises de salutation quand on se croise.

Un soir, Yvonne, d’un ton grave, m’invite à prendre l’apéritif chez elle. Cela m’inquiète un peu…

Á l’heure convenue, nous nous retrouvons, face à face, dans les fauteuils de son salon, un verre à la main.

« Je t’ai fait venir car il y a quelque chose qui m’inquiète…

Nos relations intimes commencent à être connues, tu as peur que ton mari l’apprenne ?…

Non… Il s’en fout… Il sait que je le fais cocu… Il ne s’en prive pas d’en faire autant… C’est Élodie…

Qu’est ce quelle a ?… Elle ne se plait pas dans l’entreprise ?… Elle est malade ?…

Rien de tout ça… Depuis qu’elle est là, je commence à la connaitre… Pour son travail, elle est sérieuse, consciencieuse, irréprochable…

C’est quoi qui te chagrine ?…

Entre nous, au bureau, elle est de bonne compagnie. Elle participe à nos discussions sur divers sujets…

Mais si on parle de nos relations avec nos maris ou avec d’autres hommes, elle se renferme… Quand on lui demande si elle a un flirt, un petit ami, on sent qu’elle est gênée, elle ne répond pas. Les larmes lui viennent aux yeux si on insiste un peu… Il me semble qu’elle cache un lourd secret… Elle me fait de la peine…

Qu’est ce tu attends de moi ?…

Tu es célibataire, à peu près du même âge. Tu es beau gosse, tu plais aux filles… J’ai pensé que tu pourrais l’aborder, essayer de savoir pourquoi elle n’est pas heureuse…

Je veux bien essayer… Ce ne sera pas facile, je suis toujours sur les routes… Quand je rentre, les bureaux sont fermés, vous avez débauché…

Je vais t’aider. Je vais te donner des transports plus courts… Tu ne viendras pas au bureau chercher les papiers, je t’enverrais Élodie te les porter… Ce sera à toi de jouer… »

Nous nous quittons après avoir "fignolée" notre stratégie pour savoir pourquoi Élodie est triste…

Quand je la croise, en plus de la bise rituelle, je lui fais un compliment sur sa tenue vestimentaire, sur sa coiffure, etc.

Petit à petit, je sens  la glace fondre entre nous. Avec Yvonne, quand nous nous concertons, je lui fais part de ces petits changements à mon égard. Par contre, elle me dit qu’au bureau, elle n’a rien remarqué… Nous décidons de continuer encore quelque temps avant d’essayer autre chose…

Notre stratégie semble la bonne et devient payante.

Lorsque je croise Élodie, si nous sommes seuls, je profite de ces quelques moments pour lui faire un brin de cour. Au début, elle semble gênée, elle hausse les épaules, me tourne le dos et s’en va… Petit à petit elle accepte de répondre à mes compliments…

Entre nous, la glace fond de plus en plus… Nous sommes au début du mois de mai 1974… Le changement de saison favorise le rapprochement… C’est le printemps… La nature s’éveille…

Comme chaque année, l’ascension tombant un jeudi, notre direction nous accorde le pont du vendredi.

Sans grand espoir de réussite, le mercredi soir, avant la débauche, j’invite Élodie, si elle est libre, au restaurant, pour ce jeudi midi… Contre toute attente, elle accepte…

« Puisque tu es d’accord et si tu veux, on ira à Beaucoin la Forêt. C’est le petit village ou je suis né et y ai passée mon enfance… Il y a un petit restaurant qui fait de la bonne cuisine familiale.

Je connais pour y être passé… Pourquoi tu m’invites ?

Parce que je suis seul ce long week-end… J’ai peur de m’emmerder… Je crois que toi aussi tu es seule… Alors j’ai pensé qu’il nous serait agréable de passer un moment en tant que collègues de travail, faire plus connaissance… En plus, pour être tout à fait franc, j’ai l’impression que tu t’ennuis…

Je te remercie pour cette invitation… C’est bien entendu que c’est entre collègues et que ça n’ira pas plus loin… Si je te donne l’impression de m’ennuyer, c’est mon problème…

Ne te vexe pas… Je veux être ton ami, tout simplement…

Amis ?… Tout simplement ?… Je suis d’accord…

Je passerai te chercher vers onze heure et demie, il faut un petit quart d’heure pour y aller.

Je veux bien…»

Nous discutons encore un petit moment pour régler les derniers détails de notre rencontre car je ne savais même pas ou elle habitait.

Elle m’explique qu’elle loue une petite maison, la deuxième à gauche, en entrant, dans le lotissement de Bel Air, sur la route des Pyrénées.

Comme prévu, je la retrouve le lendemain. Quand je la vois, je suis époustouflé par sa tenue et son allure. J’avais l’habitude de la voir au travail en pantalon de jean, un chemisier à col rond, chaussures en toile, genre tennis aux pieds. Suivant le temps, elle porte une veste en toile ou un blouson genre coupe-vent molletonné. Ses cheveux bruns, mi-longs, légèrement ondulés, flottent librement sur ses épaules où sont rassemblés en un genre de chignon au-dessus de sa nuque.

Aujourd’hui, elle est vêtue d’une jupe légère, aux couleurs claires, qui lui descend au-dessous des genoux. Son corsage en coton blanc, à col en Vé, laisse apercevoir la naissance de sa poitrine. Une veste ouverte, assortie à la jupe, complète sa vêture. Ses pieds sont dans des chaussures, marron clair, à talons compensés. Pas de trace de maquillage sur son visage à la peau lisse, légèrement dorée.

En quelques enjambées rapides, d’une allure sportive, elle franchit la distance séparant sa maison de ma voiture. J’ouvre les bras pour l’accueillir et échanger les traditionnelles bises de salutation. Elle marque un temps d’arrêt, pose une main sur mon épaule pour me faire tenir à distance, me tend la joue. Nous nous embrassons… Je ne peux pas m’empêcher de reculer de deux pas, de l’admirer, de lui dire :

« Ma chère !… Tu as mis un coup de pied dans ta garde-robes… Tu es toute belle !… Tu vas bien ?… Tu m’as l’air en forme…

Merci de tes compliments… Je ne suis pas si en forme que ça… J’ai mal dormi…

Tu es malade ?…

Non… C’est un peu à cause de toi…

Pourquoi ?… Qu’est-ce que je t’ai fait ?…

Quand tu m’as invité… J’ai accepté… Hier soir, j’ai réfléchi… Je ne savais pas si je devrais venir ou pas…

Pourquoi ?…

Parce que je ne peux pas sortir avec un garçon… Je ne peux pas avoir de copain…

Pourquoi ces mystères ?… Tu aimes les filles ?… Pourquoi tu t’es faite belle pour venir ?… Tu veux toujours venir ?…

Oui,… Je vais t’expliquer…

Non, ne dis rien… Nous allons allé manger pour ne pas gâcher ce moment… Tu me diras après…

Tu as raison… Allons-y… »

En cours de route, je voyais bien quelle s’était renfermée dans ses pensées… Elle me demande :

« Je peux te faire confiance ?… Si je te confie un secret, tu sauras le garder ?…

Bien sûr !… Je me doute bien que tu as un problème… En parler, te confier, ça soulage…

D’accord, mangeons d’abord… Je te dirai après… » – me dit-elle d’un air soulagé…

Après le repas, il faisait beau, nous nous sommes promenés dans le village… Trouvant un banc public, un peu écarté des sentiers de promenade, nous nous asseyons pour discuter :

« Alors, Élodie, dis-moi ce qui te chagrine…

Je ne suis pas une fille normale…

Pourquoi tu dis cela ?

Parce que je ne peux pas avoir de relations avec un garçon ou un homme…

Et pourquoi tu ne peux pas ?… Tu as un handicap caché ?… Tu es est encore vierge et tu as peur de faire le saut pour devenir femme ?…

Non, je n’ai rien de tout ça… Je ne suis plu vierge…

Tu n’a pas la foufoune en travers ?…

Ne te moque pas de moi… Je suis tout à fait sérieuse…

Je ne me moque pas de toi… Mais tu es triste quand tu dis que tu n’es pas normale… On dirait que tu portes toute la misère du monde sur tes épaules… Si tu as un secret trop lourd à porter, fais-moi confiance, libère-toi… Ça soulage… »

Elle ne répond pas… Elle fond en larmes… Je la prends dans mes bras, l’attire contre ma poitrine… Elle penche sa tête sur mon épaule… Je lui caresse les cheveux et le dos… Elle se calme… Avec les doigts, je lui essuie les larmes qui coulent sur ses joues… Elle me murmure à l’oreille :

« Je vais te confier mon secret, tu me promets de le garder, je peux te faire confiance?…

Promis, juré, tu peux… – Elle se redresse.

J’avais un petit ami que j’aimais bien… Le jour de mes vingt ans, nous avons fêté mon anniversaire… J’avais un peu trop bu… Mon copain a voulu coucher avec moi… J’ai cédé… Nous nous sommes isolés… Quand il a voulu me pénétrer, il y a été trop brusquement… J’ai saigné, j’ai eu mal pendant plus de huit jours… Nous avons rompu nos relations… Quelques mois après, j’ai fait la connaissance d’un autre garçon… Nous nous sommes fréquentés plusieurs semaines… C’est moi qui ai eu envie de coucher avec lui… Quand nous avons fait ça, il a mis un préservatif… Mon ymen etant rompu, il m’a pénétré en douceur… J’avais beaucoup de plaisir… Tout d’un coup, du liquide a giclé de ma vulve… Nous avons été très surpris… Il a cru que c’était de l’urine… Il s’est fâché, m’a insulté, traitée de salope… Il est parti en colère… Nous avons rompu… Il s’est vanté, auprès de ses copains, de m’avoir baisée mais que j’étais une fille dégueulasse, je lui avais pissé dessus… Très vite, avec cette réputation, je me suis retrouvée mise à l’écart de toutes mes relations amicales…

C’est malheureux, mais des cons, il y en a partout… Depuis, tu n’as plu d’amis, ni garçons ni filles…

Personne… Personne à qui me confier…

Même pas du côté de ta famille, ta mère, un médecin, par exemple…

J’avais trop honte… Je voulais en parler à personne… Tu es le premier à qui je me confie…

Je comprends pourquoi tu tiens tes distances avec les gars de l’entreprise… Avant de venir chez nous, tu as travaillé ailleurs ?…

Oui, j’avais commencé des études de commerciale à la CCI… J’ai arrêté, j’ai cherché du travail… Je suis partie dans une boite du côté de Limoges. Là-bas, je n’étais pas connue… Mon travail me plaisait… Je prenais de plus en plus confiance en moi… J’ai fait connaissance d’un homme divorcé après treize ans de mariage… Il avait dix ans de plus que moi… Il me plaisait bien… Je pensais qu’il avait une certaine expérience sexuelle… Quand nous avons eu notre premier rapport, il m’a bien excité… Mais, dès qu’il m’a pénétré, les jets de liquide ont recommencé… J’ai reçu la plus belle paire de gifles de ma vie… Lui aussi a cru que je l’avais arrosé d’urine… Il n’a jamais voulu croire que je n’y étais pour rien… Je me suis jurée que jamais plus un garçon ou un homme ne me toucherait… J’ai quitté mon emploi et attendu presque six mois avant de me faire embaucher dans notre entreprise…

Ma pauvre Élodie, c’est bien triste ce que tu viens de me raconter… Je te comprends… Je te plains… Mais ce qui est le plus triste, c’est que tu t’ais traumatisée pour bien peu de choses…

Tu ne me crois pas ?… Tu te moques de moi ?… Toi qui es un homme, ça ne risque pas t’arriver… Je te dis que je ne suis pas normale !…

Arrête de dire ça ! Écoute-moi !… Je suis curieux de nature… Je lis beaucoup et n’importe quoi… J’ai lu, dans une revue scientifique, un article qui traitait de ce phénomène chez certaines femmes, quand elles sont sexuellement bien excitées. C’est relativement rare mais il n’y a rien d’anormal, d’après la médecine…

Je serais donc une fille exceptionnelle ?…

Peut-être… Je ne suis pas gynécologue, ni médecin, même pas infirmier, mais je crois connaître quelqu’un qui saura t’expliquer…

Tu m’a promis de garder le secret et tu commences à me dire que tu connais quelqu’un à qui tu vas en parler !… Je ne te fais plu confiance !!!

Élodie, ne te fâche pas !… Je t’ai promis de garder le secret… Je tiendrai cette promesse… La personne à qui je souhaite en parler est, de part sa profession, tenue au secret… On peut lui faire confiance… Si je fais ça, c’est pour toi, pour ton bien… Tu ne vas pas rester toute ta vie renfermée, isolée dans ton coin… Je suis sûr que tu veux profiter de la vie !… Je t’ai dis que je voulais être ton ami… Tu as accepté…Alors, ensemble, surmontons ce mauvais moment… Faisons en sorte que cela reste un mauvais souvenir… Tu veux bien ?…

Oui… Je veux bien… -répond-elle après un moment de réflexion.

Ce soir je vais téléphoner et demain je viens te donner une réponse… Tu es d’accord ?…

Oui… »

Nous terminons la journée en discussions diverses. Après avoir déposée Élodie chez elle, en finissant d’arriver chez moi, je calcule comment lui faire surmonter son traumatisme…

Demain sera un autre jour, le début d’une autre histoire…

Petkokin

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