33.

Lautomne sinstalla enfin. Bérénice, tout comme Alice recommencèrent à mettre des bas. Les deux amantes continuaient de se voir le lundi après-midi.

— aujourdhui, jai envie de ton cul, dit Bérénice sans ambages.

— non, tu sais que jaime pas.

— moi non plus je ne suis pas friande de sodomie. Pourtant, je ne rechigne pas quand tu me le demandes.

Alice baissa la tête. Bérénice avait raison en lui renvoyant en pleine figure son égoïsme.

— bon daccord, je vais me préparer.

— eh ! Hauts les curs ma chérie.

Alice revint presque une demi-heure plus tard. Bérénice lattendait, le gode-ceinture atour de la taille. Depuis sa défloraison au printemps, elles navaient fait quune seule tentative qui sétait soldée par un échec, dû principalement à la mauvaise volonté dAlice.

Mais cette fois, Bérénice ne lentendait pas de cette oreille et Alice allait devoir se lier à ses exigences du jour et surtout celles à venir.

— mets-toi à genou et suce-moi. Comme je le fais avec toi.

Alice obéit. Toujours aussi docile. Peut-être même plus semble remarquer Bérénice.

Le travesti sactivait sur le phallus en latex.

— humm, ma chérie, on dirait que tu as fais ça toute ta vie.

Alice lui lança un regard noir, et pas à cause de labus du khôl et du mascara. Docile, mais encore un peu rebelle.

— ça suffit. En position !

Alice se déplaça et posa ses coudes sur le canapé. Bérénice plaça un coussin sur le parquet et sagenouilla. Elle écarta les fesses pour mettre en lumière le petit trou. Elle se pencha et commença à le lécher. Contre toute attente, Alice apprécia.

— humm, cest bon ça.

— contente que ça te plaise.

Bérénice continua. Elle tenta par moment de faire rentrer sa langue dans le petit trou. Alice réagissait positivement. Les doigts remplacèrent la langue, mais Alice était moins réceptive. Bérénice nen avait cure. Index, majeur, index et majeur. Lentement, ils préparaient lentrée en sexe du seigneur phallus. Et en effet, elle se redressa, planta le gland dans le trou ouvert et poussa doucement.

Alice cria de douleur.

— oups, dit Bérénice, jai oublié de lubrifier.

Une bonne dose de gel plus tard, Bérénice réessaya. Alice soufflait, souffrait, Bérénice le sentait, mais elle ne disait rien. Seul son corps parlait pour elle.

— et voila ma chérie, je suis en toi.

— bouge doucement.

— oui, ne tinquiète pas.

Tout aussi lentement, Bérénice se retira. Et entra de nouveau. La lubrification faisait son effet, mais cétait surtout Alice qui se décontractait enfin.

— tu vois, si tu ne résistais pas, ça irait tout seul.

— si tu le dis.

— mais oui ma chérie. Tu verras, à force, ça rentrera du premier coup sans que tu ten aperçoives.

Bérénice sactiva doucement. Alice gémissait, ahanait plus exactement. Surement pas de plaisir mais elle répondait au coup de butoir.

— allonge-toi sur le dos, demanda Bérénice en se retirant. Je veux te voir jouir. Ou du moins faire semblant.

Alice colla son dos sur le parquet froid et ramena ses genoux sur elle. Bérénice guida le faux sexe dans lanus ouvert, prit appui sur les cuisses et senfonça en elle.

Alice lâcha un cri de surprise. La position avait ouvert encore plus son trou et Bérénice allait et venait sans problème. La pénétration déjà profonde en levrette létait encore plus dans cette position. Son sexe encagé, bougeait au rythme des assauts de Bérénice.

— han, han, han.

— tu commences à y prendre gout, dit Bérénice heureuse.

— cest un réflexe, dit Alice

— alors tu es sur la bonne voie.

Bérénice accéléra la cadence. Alice ahanait dautant plus.

— oh putain, cest bon, lâcha vulgairement Bérénice, je vais jouir.

Elle accéléra encore, comme en transe

— oh oui, oh oui, ouii, ouii, ouiiiiii.

Dun coup de rein, elle senfonça au maximum dans le cul dAlice dans un « aaaaaaah » qui hésitait entre douleur et plaisir.

— oh, cétait trop bon. Jai adoré. Et toi ?

— bof !

— pourtant tu répondais bien.

— réflexe, je tai dit

— cest ça oui. A ton tour de te faire plaisir, mais avant, jai un petit cadeau pour toi.

Bérénice se leva et sortit de son sac une petite boite quelle tendit à Alice.

— quest-ce que cest ?

— ouvre-le, tu sauras.

Alice en sorti un objet métallique avec une base plate et qui se terminait par une boule en forme de goutte deau.

— quest-ce que cest ?

— tu ne sais pas ?

— ben non

— cest un rosebud ou plug anal.

Bérénice prit lobjet dans ses mains pour le chauffer un peu puis lenfonça dans le cul dAlice avant quil ne se referme.

— et voila. Tu le gardes avec toi, le jour ou la nuit, ou les deux.

Bérénice quitta son gode ceinture et enleva la cage qui retenait prisonnier son sexe, elle le suça un court moment puis, Alice toujours sur le dos, vint sempaler sur le sexe dressé.

Encore une fois, cétait Bérénice qui imposait sa propre cadence. Elle se retirait quand elle sentait quAlice allait jouir.

— pas maintenant, cest moi qui décide, disait-elle

Finalement, après une vingtaine de minutes de ce traitement, elle laissa Alice se déverser dans son vagin.

— désormais, je te sodomiserai chaque fois que je viendrais. Et si tu veux un conseil, use et abuse de mon cadeau. Et la semaine prochaine, cest promis, tu auras droit à mon cul. Je taime ma chérie.

Comme dhabitude, elles échangèrent un long baiser avant de se séparer

34.

La semaine suivante, Bérénice soccupa une fois de plus du petit trou dAlice. Si elle nalla pas aussi loin que la fois précédente, elle réprimanda Alice pour ne pas avoir utilisé le rosebud. Par contre, elle lui laissa plus de liberté pour soccuper delle.

— on tinvite dimanche, dit Bérénice en se rhabillant.

— on cest gentil.

— je voudrais présenter Alice à mon mari.

— je crois que ce nest pas une bonne idée.

— oh, si au contraire. Je suis sure que Patrice appréciera. Il est comme toi, il aime les dessous.

— il se travesti ?

— oh non ! Mais il aime les femmes sexy.

— jai le choix ?

— bien sur. Mais .

— mais si tu ne fais pas ce que je veux, on ne se verra plus, récita Alice.

— voila.

— je pourrai porter plainte pour chantage.

— oui, je sais. Mais je sais aussi que tu ne le feras pas. Tu aimes trop nos cinq à sept. Même si je te pousse dans tes retranchements.

— je taime.

— je taime aussi. Dimanche ? Tu viens en garçon et quand Patrice reviendra de sa sieste, il fera la connaissance dAlice.

— bon, ok.

— sois sexy. Très sexy.

— faut que je mette ma cage, et tout et tout ?

— oui. Epilation impeccable, vernis, etc. ne tinquiète pas tout se passeras bien.

— jespère.

Lorsquil arriva, Damien fut accueillit par Patrice, qui lui broya la main. Il se demandait comment cet homme pourrait laccepter si au premier contact il lui faisait comprendre quil nétait pas vraiment le bienvenu.

Ils rentrèrent rapidement avant de se faire mouiller par la pluie battante et visitèrent la maison. Ils arrivèrent à la cuisine où Bérénice, en talons aiguille et bas couture sactivait derrière les fourneaux. Un tablier blanc protégeait sa robe dont le décolleté arrière laissait présager de ce que pourrait être celui de devant.

— bonjour Damien, dit-elle en lui faisant la bise. Pas de souci pour venir ? Ça souffle aujourdhui.

— non ça a été.

— installe-toi. Patrice, tu sers lapéritif ? Jarrive.

Bérénice sassit à coté de Damien, le collant littéralement. Comme pressenti, la robe de Bérénice cachait à peine ses seins et le jeune homme eut beaucoup de mal à détacher son regard de la poitrine menu de son amante.

Patrice servit lapéritif, whisky pour les hommes, martini pour madame. Bérénice faisait du pied à Damien ou le caressait le plus naturellement du monde. Ces petites attentions qui mettaient très mal à laise Damien néchappaient pas à Patrice qui sen amusait.

Ils passèrent à table. Le gigot fut délicieux. Damien découvrait les talents de cordon bleu de Bérénice. Puis comme la dernière fois, Patrice sexcusa pour aller faire sa sieste. Qui, cette fois, ne fut pas feinte.

Bérénice attendit quelques minutes puis entraina Damien vers la salle de bains du rez-de-chaussée. Il sabsenta à son tour et revint rapidement avec son sac qui contenait Alice.

Elles prirent leur temps, mettant toutes les chances de leur coté pour réussir la transformation. Pour une fois, Bérénice se chargea du maquillage, même si Alice ne se débrouillait pas trop mal. Elle vérifia aussi la présence de la cage et du rosebud.

— on va faire lamour ? demanda Alice avec une pointe dinquiétude dans la voix

— non, pas aujourdhui ma chérie. On naura pas le temps. La prochaine fois peut-être.

Tout comme Bérénice, Alice avait opté pour des bas couture. Mais elle avait repris la première robe quelle avait achetée un an plus tôt.

— pas mal, mais il faudra changer ta garde-robe. Tu ne vas pas toujours mettre les mêmes choses. Ça ne se fait pas.

— pourquoi. Je ne vis pas en femme tous les jours. Cest juste pour toi que je le fais.

— on en reparlera une autre fois.

Elles finirent de ranger la cuisine et sinstallèrent enfin dans le canapé. Patrice arriva enfin, les yeux encore ensommeillés.

— coucou mon chéri. Je te présente Alice. Ou plutôt Damien au féminin.

— bonjour Alice, enchanté de faire ta connaissance, dit Patrice en la déshabillant du regard. Tu es très belle et très féminine. Je connais des femmes qui seraient jalouses.

— cest ce que je narrête pas de lui dire, ajouta Bérénice. Mais elle ne veut pas me croire.

— on doit se retourner sur toi dans la rue.

— surtout parce que je suis un trav, se plaignit Alice.

— tu ne tes jamais promenée toute seule ?

— non, jamais.

— cest dommage davoir fait tout ce travail pour rester enfermer chez soi. Et puis même ta voix est féminine.

Poussée par Bérénice, elle avait cherché un nouveau timbre, plus léger, plus féminin. Ce nétait pas encore ça, mais les progrès étaient réels.

Ils continuèrent à discuter, de tout et de rien.

— bon, je vais devoir y aller, dit Alice. Je vais me changer.

— non ! dit sèchement Patrice. Tu vas rentrer comme ça. Il est temps que tu franchisses le pas. Et puis, désormais, je ne veux voir quAlice. Damien est déclaré interdit de séjour ici.

Alice nen revenait pas. Après Bérénice, cétait au tour de Patrice de lui dicter ses volontés. Il se tourna vers Bérénice, espérant trouver un soutien. Mais le sourire qui illuminait son visage lui fit comprendre que cétait peine perdue.

Pour la deuxième fois depuis le début de sa liaison, Damien doutait du bien fondé de cette relation adultère et se demandait sérieusement sil ne ferait pas mieux de tout laisser tomber.

Bérénice eut largument fatal. Naturellement, elle releva sa robe et ajusta la jarretelle de son bas. Sil ny avait pas eu la cage, son sexe se serait dressé illico. Damien capitula.

— je crois quon sest compris, dit Patrice. A bientôt Alice.

Il sapprocha et lui fit la bise, à la grande stupéfaction dAlice. Mais aussi de Bérénice qui ne sétait pas attendue à une telle prise de contrôle de la part de Patrice, et encore moins quil lui fasse la bise. Car, malgré le maquillage, la perruque, la robe et les talons aiguille, Alice était et restait un homme.

Le couple accompagna la travesti jusquà sa voiture. La tempête sétait calmée. Pour linstant du moins. Bérénice lui fit la bise et Patrice aussi.

Alice monta dans sa voiture, plus troublée quelle ne laurait voulu.

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