Hélène,  11 la Performance.

 

La proposition de Christine m’avait profondément troublée. Une semaine après notre visite, en l’absence de Pierre, je me suis rendue sur son site. J’y suis à peine restée, mal à l’aise. Puis j’y suis retournée plusieurs fois, fascinée par ces corps exhibés, fouettés, écartelés, agenouillés, presque séduite par l’esthétique des photographies. Ce jeudi, après le déjeuner, je tourne et je retourne la carte de Christine entre mes doigts. Une boule au ventre, je me décide, et je pianote le numéro.

–    Bonjour, vous êtes bien chez Christine, je suis indisponible, mais laissez un message..

Je raccroche, finalement assez soulagée. Je vais  poser mon portable quand celui-ci sonne.

–    Bonjour, c’est Christine, vous m’avez appelée ?

–    Bonjour, c’est Hélène.

–    Hélène ?

–    Hélène le corset ivoire.., Pierre, vous m’aviez donné votre carte.

–    Ah oui, je me souviens. Vous vous décidez à nous servir de modèle.

–    Non, c’est pour une performance.

–      

–    Allo, vous avez raccroché.

–    Non, Hélène, mais c’est si surprenant.

–    Comment on s’organise ?

–    Hélène, on ne peut pas parler de ça au téléphone. Il faut qu’on se voie.

–    Je ne suis libre que le lundi.

–    Ça me va. Rendez-vous lundi vers treize heures, chez moi,  je vous donne l’adresse.

–    Pas au magasin. Lui dis-je.

–    Non,  chez moi, nous pourrons parler entre femmes.

–    Alors à lundi.

–    Christine. C’est Hélène

–    Oui. Montez. Me répond l’interphone.

Mon hôtesse m’attend sur le palier, en peignoir de soie, elle me semble plus petite qu’à notre rencontre. Elle n’est pas maquillée, pas de queue de cheval, seulement  peignée, pas apprêtée, simplement nature.

Elle m’entraine dans ses deux pièces et me fait assoir à un bout du canapé.

–    Vous ne vous ressemblez pas. Lui dis-je

–    Et vous, où est la bombe de l’autre soir.

C’est vrai, je me suis habillée passe-partout,  un kilt à mi- mollet, un pull bleu avec un foulard dans le même ton, des trotteurs presque sans talon, un manteau à capuche, bref un look de  bourgeoise catho versaillaise.

–    J’ai quand même mis des bas.

–    Et une culotte ?

–    Une italienne super confortable !

–    Vous me décevez !

–    Le tissu de la jupe est assez rêche. Ca me gratte.

Un silence s’installe. Puis elle pouffe, et éclate franchement de rire. Je la suis dans son hilarité. Puis je lui avoue que mon cul est encore irrité de ma dernière fessée.

–    Et bien, les déesses descendent de leur piédestal.

Elle s’éclipse dans la cuisine, et revient avec du thé des tasses et un assortiment de mini viennoiserie.

–    Je viens de lever. On se fait un brunch. Fait-elle, en attaquant un mini pain au chocolat.

–    Il faut que j’entretienne mes formes. Et je fais un sort à un beignet.  

Nous discutons de tout et de rien. Puis.

–    Hélène, il faut que nous parlions de notre affaire.

–    .

–    Pourquoi voulez-vous faire ça.

–    C’est un cadeau d’anniversaire pour Pierre.

–    Mauvaise idée !

–    Comment ça ?

–    Vous allez faire quelque chose d’extraordinaire, ne dévalorisez pas votre don en l’associant à quelque chose d’aussi trivial qu’un anniv. Et elle reprend

–    Il faut que vous compreniez que le don que vous allez faire à Pierre marquera votre relation comme au fer rouge. Même dans vingt ans votre Chéri et vous vous rappellerez ces événements avec netteté comme s’ils dataient d’hier.

–    Oui, je comprends.

–    Je vous propose de fixer les « détails techniques », nous reviendrons après sur votre  don. Votre amant vous fouette où.

–    Sur les fesses, les seins, parfois le sexe, les cuisses.

–    Jamais ailleurs. Alors, vous porterez un corset qui protégera votre ventre et votre dos. Pierre vous prend comment ?

–    Par derrière, J’aime être enculée.

Notre discussion continue. Nous établissons ensemble  les listes des sévices que je veux subir, pinces, martinet, fouets, nombre de cinglées,  positions et immobilisations.

–    Vous voulez être filmée ?

–    Pardon.

–    Il est interdit de filmer la performance. Tout le monde laisse son portable à l’entrée. Mais je peux sauvegarder l’instant en branchant une caméra, ou la confier à une personne de confiance. On enregistre directement sur une carte qui vous sera remise tout de suite.

–    D’accord.

 

Puis je pose la question qui me taraude depuis le début.

–    Vous avez souvent des « clientes » comme moi.

–    Vous étés la première.

–    La première, comment ça ?

–    Les autres performeuses  sont amenées par leur maitre. Je les reçois dans mon bureau. C’est leur dominant qui les amène et qui choisit pour elles. On pourrait dire qu’elles ne suivent que la volonté de leur amant. Puis elle reprend.

–    Vous êtes l’unique qui vient de sa propre volonté. Je n’ai jamais vu auparavant un don aussi libre et aussi extrême. Au fait votre sultan est au courant ?

–    Non, je vais lui faire la surprise.

–    Pas de surprise, vous devez lui en parler et obtenir son accord. Sinon il se braquera. Appelez-moi quand ce sera fait, j’organiserai la performance.

    

J’ai eu du mal à convaincre Pierre, mais vous savez que je suis une soumise à laquelle son sultan ne sait pas dire non

Je n’ai rien mangé, ni mon chéri non plus.

La performance aura lieu vers minuit, mais il nous a été conseillé d’arriver à onze heures pour nous préparer.

Nous nous douchons en silence, nous savonnons l’un l’autre, il m’essuie.

Je m’agenouille pour le prendre en bouche, mais il me relève. D’habitude, les ablutions sont une occasion de jeux, d’exploration, d’attouchements, mais là, le cur n’y ait pas.

Je ne sais comment m’habiller pour le trajet. Puis une inspiration, je mets la parure rouge de notre deuxième rencontre.

Pierre, tu peux m’aider pour les bas, s’il te plait.

Il entre dans le dressing, ma tenue lui arrache un sourire, il se glisse derrière moi, il m’agrafe mes dessous. Il n’a pas encore boutonné sa chemise, j’en profite pour me plaquer contre sa poitrine.  A travers les dentelles,  Il sent sur sa peau mes tétons dressés.

Il me pose un baiser sur ma joue, et murmure des mots d’amour.

Nous finissons de nous vêtir. Je me suis habillée bon chic bon genre, avec une jupe ample, sous le genou et un grand manteau qui me couvre du cou jusqu’ aux pieds.

Nous roulons vers Paris, dans la nuit. Je relevé ma jupe, je me saisis de la main de mon seigneur, et je la place sur ma cuisse au-dessus de la lisière du bas.

Nous nous garons, mon seigneur m’ouvre la portière et m’aide à descendre.

Nous nous dirigeons vers le théâtre de mes exploits. Il me prend par la taille.

Nous croisons quelques couples dont certains se tiennent la main.

Combien d’entre eux imagine un seul instant que la bourgeoise qu’ils croisent va se livrer aux sévices qu’elle a choisis d’offrir à son compagnon.

Christine nous a laissé une petite pièce, avec une douche attenante,  en guise de loge.

Je demande à Pierre de me préparer, je ne veux pas que quelqu’un d’autre me touche. Ce rite avant mon supplice n’appartient qu’à nous. C’est à lui que revient le plaisir de me transformer de petite bourgeoise à victime consentante.

Il me déshabille, puis une fois nue, il me passe le corset de cuir  qui me servira de costume de scène. Il ajuste dans mon dos les boucles métalliques qui ferment mon carcan.

–    Plus serrée, la taille, mon Chéri.

–    Tu vas étouffer.

–    Un ou deux crans de plus s’il te plait.

Voilà, je suis ajustée. Il me place les seins dans les encoches prévues à cet effet. Ils ne sont plus soutenus, ma poitrine est libre, et pend légèrement. C’est vrai, qu’ils se tiennent bien pour mon âge. Il s’agenouille et fixe mes bas. Je sens son souffle sur la peau de mes cuisses, puis sur mon vison intime. En un instant, il me vole un baiser sur mon mont de vénus. Il me chausse avec des escarpins à hauts talons, mais pas exagérées. Il referme sur mes chevilles et mes poignets, les bracelets de cuir, munis de mousquetons. Je m’assois dans la bergère face à au miroir. Il me peigne, puis il tresse mes cheveux, en une natte partant du sommet de ma nuque.

–    Mon rouge, Chéri.

Je carmine mes lèvres, puis cercle légèrement mes mamelons quand Christine fait son entrée.

    

–    Voilà, ce document précise les « activités » dont vous serez le protagoniste ce soir. Pouvez-vous le dater et le signer ?

–    

Je prends ce qui ressemble à un menu de restaurant, et qui décrit par le détail ce que je vais subir ce soir. Notre hôtesse me tend un stylo. Je date, mais au moment de signer, j’ai une autre idée.

Je farfouille dans mon sac, et j’en sors un paquet d’aiguilles à coudre, j’en sélectionne une.

–    Pierre, donne- moi ta main.

Mon chéri  comprend instantanément ma demande,  et avance sa paume. Puis se ravisant, il fait sauter trois boutons de sa chemise et saisit mes doigts. En me fixant dans les yeux,  Il avance ma main et l’aiguille vers son torse et appuie la pointe sur sa poitrine, juste au-dessus du cur. La peau blanche résiste, puis cède. Je sens la chair crisser autour du métal. Puis il repousse l’outil perforant. Pendant un instant, rien ne se passe, puis une petite goutte rouge suinte, qui grossit comme une perle, et se transforme en filet. Je trempe mon index dans le flux rouge, et l’applique en guise de signature sur le contrat. Je défais  encore un bouton de la  chemise de mon seigneur, et je pose mes lèvres sur la plaie, je le lèche, je le bois. Pendant cet échange, nos  yeux sont restés rivés l’un à  l’autre.

–    Quel beau rituel vampirique, quel romantisme !

Christine vient de rompre le charme de ce moment hors du temps. Mon sultan se tamponne avec un mouchoir, le trou se referme, le flot se tarit, et mon amour reboutonne sa chemise.   

–    Finissez de vous préparer tranquillement, je suis à  coté, je viendrai vous chercher.

Je me lève,

–    Mon amour, attache moi les mains et finis de me préparer.

Mon maitre m’obéit, il me menotte, je suis liée dans le dos. Un pas de plus  vers mon offrande.

Il attrape la cagoule et me l’enfile,  il positionne les trois orifices en face des yeux et de la bouche. Il sort ma natte par la fente prévue derrière ma tête.

Je veux continuer à être l’ordonnatrice de ma parure.

–    Le bâillon, les pinces, le bandeau.

Pierre glisse la boule noire entre mes lèvres pourpres. Il écartèle mes lèvres carminées, et serre la sangle sur ma nuque

Il se saisit des deux pinces. Chaque branche se finit par un demi-cercle ce qui  permet d’enserrer complétement  le téton, formant un rond garni de petites pointes pyramidales. Il me les présente. J’acquiesce des paupières. Il relâche la première mâchoire, la douleur est à peine supportable, je me cambre en arrière, je grogne sous le bâillon. Mon bourreau chéri me place le deuxième instrument,  je gémis. Tendrement, il resserre les deux mâchoires.

Il y accroche deux bijoux lestés, Mes framboises sont gonflées par l’afflux du sang. Le poids des ornements étire mes bouts vers le bas. Mon supplice commence  et c’est mon amour qui m’inflige ma première souffrance.

Il me place devant le miroir. Je ne me reconnais pas. Mon visage masqué m’anonymes, ma bouche entoure d’un cercle rouge la boule du bâillon,  Seules les zones à torturer sont exposées. Je suis disponible que du Cul, de la poitrine et du sexe. Mes seins en liberté se balancent doucement, les pointes étirées par les objets de torture, mon cul opulent, cerné de noir par la lisière des bas, les jarretelles, et le corset,   est cambré et  appelle la flagellation.

Je me tourne vers mon amour, il lui reste une dernière tâche à accomplir. Je le regarde dans les yeux, je vais être aveuglée, la dernière image avant la fin du sacrifice sera la sienne, nous nous lions du regard pendant de trop courtes secondes. Puis il rabat les obturateurs. La nuit. Mon homme m’attire à lui. Je respire son odeur, il pose sa main sur ma fesse. Je m’appuie sur lui, je suis bien. Ces courts moments sont une éternité de bonheur.

–    Il faut y aller, les amoureux. Nous interrompt Christine.

Pierre se place à ma gauche pour me guider, Christine à ma droite.

Bâillonnée, aveuglée, menottée, je marche vers le supplice que j’ai librement choisi d’offrir à mon doux maitre. D’un coup, je me sens sereine, presque apaisée. Même la morsure des pinces, accentuée par le balancement de mes seins me semble agréable.

Un murmure se lève devant moi, ça y’est je suis sur la scène, le brouhaha gonfle puis s’arrête.

Une main ferme me crochète le bras et m’arrache à mon amour.

On me délie les mains,  mais c’est pour m’attacher les bras vers le haut.

Mes jambes sont écartées et bloquées. J’expose mon sexe à peine ombré

Un bruit mécanique et je suis étirée.  On se saisit de ma natte, et on y entrelace une corde, ma tête est tirée en arrière. On place un coussin entre mon dos et l’appareil de contention sur lequel je suis exposée. Ma poitrine est projetée en avant.

Je comprends ce qui m’attend. Si je n’avais pas un bâillon boule, je claquerais des dents.

Le silence n’est troublé que par le souffle des spectateurs.

J’imagine mon amour, au premier rang des spectateurs.

Y’a-t-il des femmes dans le public qui m’entoure, sont-elles des épouses, des mères, des soumises, des dominatrices. Combien  parmi elles ont-elles déjà été  suppliciées pour le plaisir de leurs amants ?

Combien auront-elles envie de me succéder sur l’autel des sacrifices ?

Un craquement de l’estrade, puis un léger souffle, et la première cinglée s’abat sur ma poitrine.

Puis une autre, et une autre en aller-retour, faisant valser mes seins et secouant les pinces, ajoutant la douleur de mes mamelons pincés à la cuisson des lanières.

Mon bourreau s’applique, visant le dessous de ma poitrine, puis il s’attaque à mes mamelons, tissant une résille rouge sur mon buste.

J’essaie d’échapper au martinet, mais ma chevelure attachée me bloque,

Le ballotement de mes mamelles entraine le balancement des pendentifs. La douleur de l’étirement s’ajoute à celle de la fouettée. Je crie sous mon bâillon.

Je suis au bord de l’évanouissement.

J’ai choisi l’enfer !!!

Plus rien, silence. Ma gorge me cuit. Mes tétons me lancent.

Puis la tension de mes bras se relâche. On dénoue le lien de ma natte, un aide libère mes jambes, je les resserre et j’essaie de me tenir debout. On détache mes poignets. Mes genoux me lâchent. Mais avant que je m’écroule quatre bras solides me rattrapent. Pierre n’en fait pas partie, je ne sens pas sa douce odeur.

Je fais quelques pas, soutenue par les assistants du bourreau.

On m’assoit, puis on me bascule en arrière, je suis couchée sur le dos sur un coussin.  Mes poignets sont attachés à des chaines au-dessus de moi. Puis mes deux chevilles sont soulevées vers le haut, écartées,

J’entends le cliquetis des mousquetons. Je me balance doucement. Une têtière soulage ma nuque et l’empêche de basculer en arrière.  Mon compas écartelé offre un point de vue imprenable sur mon sexe, et mon anus.

Une main fine,  donc féminine dépose quelques gouttes de liquide sur ma rosette.

Puis un objet métallique appuie sur mon anneau. Il coulisse doucement, dilatant doucement mon oignon. Je goutte avec plaisir cette pénétration anale que j’apprécie tant.

Puis d’un coup, mon muscle se referme sur une tige plus fine. Un rosebud, un gros. Une voix douce, presque celle d’un ange.

    Voilà, ma chérie, tu es protégée d’un mauvais coup. Me murmure Christine à l’oreille.

Elle s’éloigne, après une fraiche et légère caresse sur l’intérieur de ma cuisse.

Un autre chuchotement.

    Pas tout de suite, laisse lui un instant de paix. Elle profitera mieux après.

 

Une douleur violente irradie de la face interne de ma cuisse gauche, puis de la droite. Ma torture a commencé. Les lanières impitoyables incendient mon sexe. Elles cinglent mes petites lèvres.

Elles reviennent et mordent mon bourgeon, qui se dresse.

Ma liqueur coule le long du périnée jusque à mon bijou.

Je mouille , je mouille de souffrance  

Mon compas me brule, mon sexe bave, trempé par la souffrance. On me laisse balancer dans le swing,  j’ai l’impression qu’on m’ a arraché mon bourgeon. Mon clitoris me lance au rythme des pulsations sanguines qui l’irrigue. Pourrais-je encore jouir des caresses buccales de mon chéri.

On me délie les bras et les jambes, je n’arrive pas à les retenir, ils pendent de la balancelle.

Quatre bras me soulèvent, me redressent et m’entrainent vers l’autel de mon dernier supplice.

Je suis penchée sur un tréteau ou plutôt un cheval d’arçon. Mon ventre est poussé vers un coussin en cuir, mes bras sont étirés vers l’avant. Mes seins  pendent sous moi. On accroche des poids à mes pinces, Je les avais presque oubliées, celles-là, mais la sensation n’est pas trop douloureuse, mes mamelons sont  comme anesthésiés.

Le premier coup s’abat sur une fesse, puis un deuxième sur l’autre ; Mon tortionnaire enchaine les cinglées, en prenant soin de ne jamais frapper au même endroit malgré les ruades désespérées de mon cul.

Il fait une pause pour me laisser déguster cette session. Ma poitrine est aussi douloureuse, mes mouvements ont entrainé le balancement désordonné de mes mamelles lestées et pincées.

Une deuxième livraison démarre,  la cravache entreprend un quadrillage systématique d ma croupe.

Mes hurlements sont bloqués par la boule, je pleure sous ma cagoule, je vais m’évanouir.

Plus rien, mon fouetteur a interrompu mon supplice. Je geins sans m’arrêter, je sanglote. J’ai perdu le compte. Est-ce fini.

Le temps reste suspendu.

Une douce odeur, un souffle à mon oreille droite :

–    Je t’aime

Pierre ! Puis un sifflement. Une douleur en diagonale en travers de mes fesses. Mes jambes me lâchent, je pends en travers de l’arçon. Mon bourreau adoré me laisse savourer cette dernière cinglée.

 Je suis soulevée par la taille et remise sur pied. Une fraiche caresse effleure mon cul martyrisé.

On libère mes chevilles, on détache mes poignets, mais on les rattache aussitôt dans mon dos.

Je sens une odeur familière, mon amour me prend par la taille pour me soutenir et me guide vers les coulisses. Des applaudissements accompagnent ma sortie,  Arrivées dans la loge, mon seigneur m’assoie sur le canapé. Il m’ôte la boule, je respire à plein poumons.  Mon doux sultan veut m’ôter les obturateurs qui m’aveuglent et mes menottes qui me lient.

–    Non laisse les moi, ne me détache pas. Embrasse-moi.

Sa langue fouille ma bouche, je me livre sans défense, Etre embrassée, aveugle et menottée est une sensation extraordinaire. Nous sommes liés par ce baiser si intense  que je ne veux plus l’interrompre.

Je me cambre vers sur lui, je le dévore. Je viole mon amant par la bouche. Puis épuisée, je m’effondre.

Tu as soif ?

Je n’ai pas le temps de répondre,  ses lèvres se posent sur les miennes, sa langue force ma bouche, et il fait couler le champagne dans gorge. Je redemande ce si suave baiser, Je me désaltère à la tendresse de mon amour,

Mon Chéri m’enlève  ma cagoule, me délie les poignets, Il m’allonge sur le canapé de la loge. Il  fait sauter les agrafes des bas et détache le corset qui glisse à mes pieds. Pierre m’emballe dans le kimono, je pose ma joue sur un coussin.

Je ferme les yeux, je serre la main de mon cruel seigneur, attentive à la douleur qui irradie de tout mon corps.

Un courant d’air près de moi, un léger baiser sur ma joue, une caresse sur mon cou. J’ouvre les yeux. Christine.

Elle est vêtue du cou jusqu’au pied d’une grande robe noire, qui la cache complétement. Elle s’agenouille et dégante sa main pour saisir la mienne.

    Ça va ?

    Oui, ou plutôt non.

    Vos seins, et entre les cuisses, c’était moi.

    Pourquoi ?

    J’ai eu peur qu’un homme vous fasse mal, Un femme sait mieux doser.

    Pierre est plutôt bon, il est tendre et délicat.

    Oui, mais il faudra que je lui donne des cours, il ne sait pas tout, Et puis ma chérie, j’en avais vraiment envie, vous êtes une soumise si tentante.

    

Puis Christine désigne un gros sac noir près la porte.

    

    Je vous y ai mis le corset, les instruments et la carte mémoire. Est-ce que je vous reverrai.

    Je ne sais pas, répond Pierre, Pouvez-vous nous laisser maintenant ?

Christine se redresse,  fait deux pas vers la porte, puis se retourne et m’embrasse la bouche, puis séloigne.

 

 

 

Mon amant  écarte les pans de mon kimono, m’étale la pommade calmante sur les seins, les fesses et l’intérieur des cuisses. Puis il m’enveloppe dans un grand manteau pour me réchauffer. Il m’installe dans la voiture, et incline le siège, en mode chaise longue. Je me laisse aller.    

La voiture démarre, et rejoint le périphérique. Je sens le sommeil me gagner. Avant de sombrer, j’écarte les pans du manteau et du kimono. J’attire la main de Pierre sur ma cuisse, elle y restera pendant tout le trajet.

Je m’endors. La voiture vole en douceur jusqu’à St Remy. Nous arrivons à notre maison. Mon chéri me guide jusqu’à la salle de bains, règle la température, me débarrasse de mes vêtements, et m’entraine sous la douche. Tout en douceur, Il me savonne, me lave ma sueur, il me débarrasse de mon rosebud, il me rince, Il me purifie. Ce rituel de propreté m’apaise, et le corps et l’âme. Après m’avoir essuyé,  Il me couche et me rejoint après s’être lui-même douché.

Je m’allonge sur le dos, je guide son beau membre en moi. Mon bourreau adoré me fait l’amour  avec une infinie tendresse, un doux orgasme me balaye

Je me blottis contre lui.

Mais je  m’effondre, épuisée, le sommeil nous prend enlacés.

OOOOO

Quinze jours plus tard.

–    Pierre, si on mettait la performance sur la télé.

Mon sultan lance la vidéo, je me coule contre lui. Les images défilent, je frémis, je lui broie le doigt à chaque sévices, chaque fouettée.

La performance se termine et je reconnais le moment où mon bourreau a marqué un arrêt.

Il se tourne vers l’assistance et invite quelqu’un de l’assistance à monter sur scène. Il lui tend le manche de la cravache. L’inconnu entre dans les champs de la caméra. C’est toi, tu armes ton bras et tu me fouettes. Je sursaute, je ressens une deuxième fois la cinglée.

–    Pourquoi.

–    Tu m’as dit que te marquer était  un don de toi à moi. Nul autre que moi n’a le droit de te marquer.

  

Mon chéri coupe la vidéo, et éteint la lampe de chevet. Je suis encore sous le coup de ce spectacle dont je fus l’actrice. Dans ma tête, les pensées se bousculent, ça sent l’insomnie. Je me colle à mon homme, je voudrais l’engloutir dans mes formes. Puis doucement, son doux parfum m’enveloppe. Je me pose sur le creux de son épaule, le nez  dans son cou, mes cheveux couvrant la panthère.

–    Serre-moi.

–    Dors bien ma beauté.  

Je lui murmure

–    Chéri, je veux une autre séance.     

Il m’étreint, repoussant le spectre de la nuit blanche. Il m’aime.

 

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