Comment dire ? Il ne s’est guère passé qu’un an depuis les terribles évènements qui m’ont conduit en prison dans une honte totale (celle qu’elle redoutait par dessus tout et qui a fini par l’écraser telle un rouleau compresseur). Je n’avais fait que quelques mois de prison (juste de la préventive) conséquence à mon témoignage pour faire tomber Kassim et son réseau. Je n’avais pris que du sursis et ai dû entrer dans un centre de désintoxication. Je m’aperçus avec horreur que se débarrasser de l’héroïne qui coulait dans son sang s’avérait plus douloureux que d’en ingurgiter … Cependant, ma bonne volonté me permit de m’en sortir très rapidement. Mais à part cela, lorsque la baie vitrée du centre de désintoxication se referma, me laissant libre, cette liberté me fit peur … terriblement peur … J’étais debout, dans la faible chaleur de ce soleil printannier, habillée du survêtement qu’on avait bien voul u m’offrir durant mon année de détention. Mes parents, mes rares amis m’avaient complètement tourné le dos, ne voulant plus entendre parler de moi. Mon compte en banque était vide de mes éxcès … Je pleurai d’un coup sans pouvoir m’arrêter et les rares passants détournaient la tête avec indifférence ou mépris, bien au chaud dans leurs manteau … Je rassemblai les quelques piècettes qu’un infirmier m’avait données pour s’acheter une carte téléphonique et appeller mes parents : son père en l’entendant lui raccrocha au nez. Je n’osai pas réessayer. J’appellai Nicolas, mon ex mais le numéro n’était plus attribué. Mon moral s’effondra à nouveau d’un coup et je pleurai en frissonnant de froid. Je marchai sur le trottoir sans but … Une horloge m’indiqua bientôt qu’il était 8 heures du soir. Le temps passe vite … Je ne savais pas où dormir et je n’avais même pas assez d’argent pour me payer une chambre d’hôtel. Je tentai tout en appellant à la charité du réceptionniste :
— Monsieur, je suis sans ressources et je ne sais pas où dormir … Pourriez-vous me prêter une chambre jusqu’à demain ?
— Casse-toi connasse … Ici, ce n’est pas l’armée du salut … Les tarées comme toi feraient peur aux clients
Affolée, je me précipitai dehors mais après quelques minutes, fis à nouveau une nouvelle tentative dans un autre hôtel.
— Monsieur … etc … etc …
Le réceptionniste fut aussi brutal et expéditif que le premier. J’essayai ainsi une dizaine d’hôtels avec le même résultat. Mes yeux larmoyants trahissaient mon désarroi. Je tentai à nouveau dans un hôtel sombre et mal éclairé, un peu plus énergique et décidée :
— Monsieur … Voilà, je suis sans ressources et je ne sais pas où dormir ce soir en attendant de rejoindre des amis en province demain matin … Je voulais savoir si vous pourriez être charitable et me permettre d’occuper pour la nuit une chambre …
— DEHORS !!! Tu pues …
— Monsieur … Soyez sympa s’il vous plait … Je pourrais être très gentille
Le réceptionniste hésita …
— Fais voir ce que tu as en dessous de tes nippes
J’eus envie de vomir … Je dézippai le devant de mon survêtement bleu sali par l’usure et la poussière presque jusqu’au bout laissant juste l’agraphe enclenchée. Je soulevai mon T-shirt d’où j’extrayai mes seins aux tétons érigés par le froid. Ils étaient blancs, lourds et la peau était un peu frippée car j’avais terriblement maigri !!! La drogue et la désintoxication m’avaient fait perdre une dizaine de kilos. Mes côtes apparaissaient sous la peau alors qu’avant, j’étais plus en chair sans verser dans les rondeurs. Mon visage s’était également creusé et ma peau avait pris une teinte grisâtre. Cependant, mes seins étaient toujours attrayants et lorsque je les saisis par dessous avec la paume de mes mains comme pour les offrir aux regards du réceptionniste, celui-ci apprécia en connaisseur. La main droite de l’homme partit sous le comptoir avec aucun doute quand à sa destination.
— Fais-en voir plus … Baisse ton froc …
Je sentis que mon repos pour la nuit devait passer par là. Mais j’hésitai tout de même car le néon éclaira le hall d’entrée au vu et au su des passants dehors jetant un coup d’oeil par la baie vitrée. Le réceptionniste insista :
— Tu attends le déluge ?
Je délaissai mes seins hors de la veste de survêtement pour dénouer la cordelette de mon pantalon. Dessous, je n’avais rien … Ce n’était pas par coquetterie ni pour exciter la population que je l’avais fait mais parce que ce que j’avais sur moi était mes seuls vêtements. Mon arrestation s’était déroulée alors que j’étais toute nue en train de se faire défoncer la chatte avec un vibromasseur et les flics m’avaient juste couvert les épaules avec une de leurs vestes tandis que les ambulanciers me transportaient en epilepsie due à mon overdose. Je ne me souvenais plus de rien … C’était les flics qui m’interrogeaient qui m’avaient tout raconté. Je baissai son pantalon sur les genoux, dégageant mon entrejambes à la pilosité blonde et hirsute. Le réceptionniste devant la vision renversa sa tête en arrière et ferma les yeux et souffla comme un phoque : sa main droite accéléra son mouvement sous le comptoir et j’aperçus juste un jet épais et blanc jaillir de sous le plan du meu ble avant de s’écraser sur le pull miteux de l’employé. Celui-ci laissa ses yeux fermés durant quelques secondes avant de gueuler :
— Bordel … Je m’en suis foutu partout … Allez casse-toi, je t’ai assez vu …
— Mais Monsieur … Vous m’aviez promis …
— Casse-toi sale putain ou j’appelle les flics …
— Monsieur … S’il vous plait … Monsieur … Vous n’avez pas tout vu.
Ce faisant, je s’affolai en retirant précipitamment mes vêtements et les laissant tomber par terre. J’étais nue, en train de retirer mes tennis et mes chaussettes lorsque la brute sortit de derrière son comptoir avec une batte de base-ball à la main. Il fouetta l’air en ratant de peu mon visage, trébuchant tandis que je me reculai précipitamment. Ma chaussure gauche vola en l’air au moment où je m’étalai sur le dos, les hanches nues cognant douloureusement contre la marche de l’entrée de l’hôtel. Je réussis à me relever et à m’enfuir avant que le deuxième coup de batte ne m’atteigne. Je me cachai toute nue dans un recoin, grelottante attendant que la brute jette mes frusques sur le trottoir. Je me précipitai pour récupérer mon T-Shirt, mon survet et la chaussure que j’avais réussi à retirer. Je me rhabillai, grelottant dans le froid, sanglottante d’humiliation. Je n’osai plus recommencer alors je marchai vers le recoin le plus discret pour passer la nuit. Sous un pont, je se roulai en boule et essayai de s’endormir sans succès. Un clochard passa à proximité et m’aperçut, claquant des dents. Il s’assit à côté de moi en déposant son sac. Il puait mais je n’osai pas lui en faire la remarque … Il me tendit une bouteille de vin rouge enveloppé dans un sac :
— Tiens, bois petite … Ca te réchauffera
Je doutai de la pertinence du conseil mais c’était la première personne attentionnée que je rencontrais depuis plusieurs heures et je ne voulais pas le vexer. L’autre continua la conversation :
— Tu es nouvelle, toi …
— Oui, je sors d’un centre de désintoxication
Le clochard fut surpris de la finesse de ma diction peu courant dans ce milieu des sans-abris :
— Tiens, colle-toi contre moi, on va partager ma couverture. N’aie pas peur, j’vais pas te faire de mal. Tu me raconteras ce qui t’es arrivé …
Je ne me souciai plus de la crasse de mon voisin et me serrai volontiers contre lui, faisant fi de son odeur nauséabonde. Nous discutâmes longtemps, toute une partie de la nuit, avant de nous endormir serrés l’un contre l’autre. Au petit matin, nous nous réveillâmes et finissâmes la bouteille de rouge. J’avais les membres ankylosés par le froid.
— Tu sais ce que tu vas faire maintenant ? me demanda Georges, le clochard
— Je ne sais pas … Je vais essayer d’aller manger au secours populaire. Merci pour tes adresses, Georges lui fis-je en lui faisant la bise spontanément sur ses joues couvertes de barbe.
— Pas de problème, Charlie. Si tu as des problèmes, reviens par ici et tu me demandes …
— Je n’y manquerais pas Georges … Encore merci
J’allai me doucher au douches publiques et allai manger au secours populaire. C’était pour l’instant ma seule alternative. Comme je ne tenais pas à rester dans la rue, je me souvins de l’une des rares personnes qui pouvait m’aider malgré tout : Abdou, mon ancien élève. Je me souvins, en effet, qu’il avait tenté de me dissuader de me droguer à mes débuts bien qu’il ait largement profité de moi par la suite. Je resquillai pour prendre le RER et me cachai à proximité de la cité que je connaissais par coeur à force d’y avoir séjourné forcée par Kassim, le dealer. Je ne mis pas longtemps à apercevoir Abdou, épargné par la grande purge des flics. Presque aussitôt, il m’aperçut aussi et s’approcha de moi précautionneusement.
— Salut Abdou …
— Mademoiselle Gauthier … Je suis content de vous voir mais il ne faut pas rester ici, les gens se souviennent de vous ici et ils ne vous aiment pas après que vous ayez cafté auprès des flics
— Je n’y pouvais rien Abdou, ils m’auraient laissé en prison
— Je sais, je sais et je ne vous en veux pas. En plus, c’est parce que vous n’avez rien dit pour moi que je suis en liberté. Allez au café habituel près de la gare de RER, je vous y rejoindrais dans un quart d’heure.
J’allai au café mais n’entrai pas car je n’avais pas assez d’argent pour consommer. Abdou arriva et m’invita à entrer. Nous nous racontâmes nos parcours respectifs. Abdou avait redoublé sa terminale et était toujours au lycée. Je le suppliai :
— Abdou, j’ai besoin de m’en sortir … Aide-moi
— Je ne peux pas, vous êtes trop connue ici
— S’il te plait Abdou … Je ne sais même pas où dormir cette nuit.
— Je peux vous prêter la clé d’une des caves où les keums font parfois des tournantes … Il n’y a rien de prévu pour le moment
— Ca me dépannera mais il faut que tu me trouves quelques chose … Prête-moi du fric …
— Je suis raide mais j’ai un pote à Evry qui pourra vous faire bosser …
— S’il te plait … Je ne veux plus tapiner …
— Non, Non, ce n’est pas son genre : il kiffe les meufs uniquement pour lui … Mais son type de boulot c’est autre chose …
— C’est quoi ? Ce n’est pas dealer au moins.
— Non, et en plus une che-blan ne réussirait pas à vendre sur le marché. Je ne peux pas vous le dire avant de savoir s’il veut de vous … Il faut juste que vous soyez prête à faire des trucs zarre-bi.
— Dans quel genre … Dis-moi …
— Je ne peux pas mais il faut que vous soyez p rête … Mais c’est bien payé …
— Tant pis, j’ai trop besoin de fric
— Et puis, de toute façon, vous pourrez arrêter quand vous voudrez : il ne me refusera pas ça s’il vous prend dans son équipe.
— Très bien …
— Pour la cave, il faut que vous attendez la nuit pour vous y rendre sans vous faire voir. Je vous filerai à bouffer. On dit neuf heures ?
— Merci Abdou
— Attendez avant de me remercier
Il partit en payant la conso. J’errai dans la ville avant d’aller, au point de rendez-vous. J’attrappai un rhume à force d’avoir froid … Abdou surgit de l’ombre lorsque je m’approchai de l’entrée de la cité et jetta sur moi une casquette et un manteau autant pour me protéger du froid que pour me cacher, moi et mes cheveux blonds clairs aux regards d’éventuels malveillants. Ce faisant, Abdou m’entraîna en m’enserrant les épaules avec son puissant bras musclé. Je ne voyais rien et me laissais juste guider par Abdou. J’entendais juste des commentaires de gens que nous croisions :
— Yo mon frère … T’as choppé une Tass-Pé ?
— Yo, répondit Abdou
— C’est une Te-Pu ou une Princesse ?
— Une Princesse
— Oooohhh … respect …
Je lui demandai sous ma casquette rabattue :
— C’est quoi une Princesse ou une Te-Pu, Abdou ?
— Une Princesse est une meuf qu’on ne partage pas. Une Te-Pu en est une qu’on fait tourner.
— Trop heureuse d’être une Princesse.
— C’est juste pour donner le change, Mademoiselle Gauthier. Vous savez bien que je vous respecte.
— Je sais …
J’entendis une clé tourner dans une vieille serrure avant qu’Abdou ne déserre son étreinte. Je me redressai et retirai la casquette : je fis tournoyer ma tête pour faire tomber mes cheveux blonds en cascade. Abdou referma la porte à clé derrière eux et alluma un plafonnier. La faible lueur me permit de constater qu’Abdou avait sommairement amménagé la cave. Un matelas était posé par terre.
— Vous avez une bassine derrière le placard pour vous laver, ainsi qu’un pot de chambre. Je vous ai apporté des vêtements de rechange et sur le matelas, je vous ai apporté deux couettes et des draps pour cette nuit.
— C’est parfait Abdou … Merci … Et pour le boulot ?
— Mon pote me contactera demain … Surtout, vous ne sortez pas d’ici sans que je ne vienne vous chercher.
Je fermai la porte à clé derrière Abdou quand il repartit. Aussitôt, je m’allongeai et m’endormis d’une traite jusqu’à ce que j’entende des bruits de pas derrière la porte. Ce n’était rien … juste des utilisateurs d’autres parties du sous-sol qui ne se doutaient pas qu’une jeune femme squattait derrière la porte de l’une d’elle. J’étais incapable de savoir l’heure qu’il était : un rai de lumière traversait le sol au niveau de la porte m’indiquant que le jour était levé depuis longtemps.
Le soir, Abdou revint :
— Bon, j’ai eu mon pote au téléphone. Il veut bien vous faire bosser Mademoiselle Gauthier mais je ne sais pas si c’est une bonne idée que vous acceptiez sa proposition.
— Ah bon … et tu proposes quoi d’autre ?
— Ouais, il est là le blême : je n’ai rien d’autre …
— OK alors il faut que je m’y lance alors …
— Si vous voulez attendre quelque temps …
— Je ne peux pas : je n’ai rien d’autre que le tas de nippes que tu vois par terre là-bas. Mais qu’est-ce qu’il a de si terrible ce boulot ?
— C’est Malik … Vous vous souvenez de Malik ?
— Oui, je lui avais fait cours quelque temps … Un peu plus jeune …
— C’est ça … Ces parents ont déménagé zone sud … Il y est devenu un caïd
— Mais … Il ne devrait avoir que 17 ans
— Ouais mais il a un créneau qui lui fait du fric comme pas possible … Et c’est là que je voulais en venir …
— Oui ?
— Son truc, c’est organiser des combats
— Et alors ?
— Un combat de … femmes. Un catf ight.
Je commençai à comprendre … Je pâlis … Ma voix vacilla …
— Et …
— Il se souvient de vous et quand je lui ai parlé de vous, il a bien voulu vous faire faire un essai.
— …
— Les combattantes se font un fric monstre … 5000 balles par combat … C’est parce qu’elles sont rares
— Mais … Ce n’est pas possible Abdou, il n’a que 17 ans !!!
— Il a le soutien des gros bonnets et il leur rapporte … Mais je sais que ce n’est pas pour vous …
— Merde … 5000 balles par combat tu as dit ?
— Oh non … Vous n’allez pas accepter Mademoiselle Gauthier ? Les pitt-bulls ne sont rien à côté des filles qui combattent … En plus elles sont en condition physique et plus jeunes … 18 ans maximum … après, elle ne sont plus au niveau … trop amochées …
D’un coup, je m’effondrai en pleurs …
— Je n’ai plus rien … Je ne suis plus rien, Abdou … Je voulais enseigner car j’aimais les enfants … Je voulais en avoir une ribambelle, être entourée d’une grande famille … Et regarde où j’en suis … Mes parents ne veulent même plus entendre parler de moi et, même quand je leur ai écrit une … lettre … quand j’étais en prison … il me l’ont renvoyée soigneusement cachetée dans une autre enveloppe … Tout le reste de ma famille, des notables de province, ont le même comportement … Pire, une tante est venue exprès me voir au centre, juste pour me cracher au visage et repartir … Regarde-moi : je n’ai même pas encore 30 ans et je suis une loque qui ne sait plus où aller … J’ai besoin de fric pour aller dans un endroit où personne n’a jamais entendu parler de moi …
On ne pouvait plus m’arrêter entre deux sanglots … Abdou était pâle devant le désarroi de son ancienne prof. Je continuai :
— Alors 5000 balles, tu te rends compte ? Dis … Est-ce que tu te rends compte ?
— Oui, je sais Mademoiselle Gauthier mais …
— Mais, quoi ?
— Ca ne vous servira à rien si vous mourrez …
— Ca ne peut pas être pire que maintenant, non ?
— Dites pas ça, Mademoiselle Gauthier …
— Il faut être réaliste, Abdou … Et même tapiner ne me rapportera jamais autant … Et de toutes façons, plus jamais ça …
Abdou ne dit plus rien et se contenta d’acquiéser, puis finallement résigné devant mes sanglots continus :
— Alors, si vous acceptez, il peut organiser un combat samedi soir, dans trois jours … Mais vous allez vous faire massacrer, Mademoiselle Gauthier …
— Tant pis, du moment que je suis payée … C’est quoi les règles de son combat à la con à Malik ?
— C’est comme de la lutte mélangée à la boxe … pas beaucoup de règles … Vous devez être en string et torse nu avec un casque sur la tête … Et il faut combattre jusqu’à K.O ou épuisement … Ah oui, vous serez enduite d’huile que les prises soient moins assurées et surtout … pour exciter les hommes de l’assistance …
— Mais c’est de la barbarie … Merde, mais vous n’avez aucune considération pour les femmes ici ?
— La vie est ainsi faite Mademoiselle Gauthier … Mais moi, vous savez, j’ai évolué : je vous aime bien, je vous admire … Tout ce que vous avez enduré avec Kassim m’a forcé le respect … Je crois même que j’étais un temps amoureux de vous … quand nous avions fait l’amour …
— Ce n’est p as vraiment le terme qui convient … Mais je préfère qu’on oublie ça …
— A vot’ aise …
— Je fais quoi en attendant samedi ?
— Vous restez ici, je vais essayer de tenir éloigné mes potes et après vous aurez de quoi aller à l’hôtel …
— Exact …
— Surtout, vous ne bougez pas et ne sortez pas …
— Oui … Oui …
Le samedi arriva : Abdou et moi nous rendîmes discrètement au lieu-dit où était organisé le combat. Rien à l’extérieur ne laisserait présager l’activité qui règnerait dans ce hangar désaffecté. Une fois à l’intérieur, c’était une marmite bouillante, surchauffée … inondée de monde … Ca me rappellait des sales souvenirs, comme lorsque j’avais débarqué dans l’appart de Kassim. Mais, ici, il y avait beaucoup plus de monde … une centaine au moins … Personne ne nous remarqua entrer. Personne sauf Malik qui s’approcha vêtu d’un manteau de fourure argenté. Cet accoutrement ne parvenait pas à masquer son visage juvénile.
— Ahhh … Mademoiselle Gauthier … Yo Abdou …
— Yo Malik …
— Bonsoir Malik, renchéris-je, pas franchement rassurée
— Je vous ai fait une petite place au coin du hangar, derrière le rideau … Je vous ai prêté un string et un casque … Une Tas-Pé va vous aider à vous préparer … Tu viens Abdou ? On va causer affaires …
Une petite Noire trappue me tira par la main et m’attira vers la guérite …
— Toi, la Te-Pu blanche, tu fais pas chier et tu suis bien ce qu’il faut faire … La prochaine fois, je ne serais plus ta boniche, s’adressa-t-elle agressivement.
Une Noire, de même pas 20 ans, aux muscles saillants visiblement entretenus dans une salle de musculation était déjà installée sur l’une des coiffeuses dans la guérite. Elle eut un rictus de contentement en me voyant, la frêle ancienne petite prof.
— C’est toi que je vais défoncer ? Oui, c’est toi … Tu vas pleurer, salope …
Je me sentis défaillir. Ma future adversaire m’intimidait, déjà prête, le corps enduit d’huile, portant juste un string noir qui se confondait avec le mat de sa peau. Ses tétons noirs étaient érigés fièrement au bout de deux globes à la tenue parfaite et droite. Elle portait un casque de boxeur qui luiprotégieat le visage. L’autre Noire, celle qui était chargée de ma préparation, tira sans ménagement mon manteau par le col pour le lui retirer. Je me retrouvai en T-Shirt, tandis que l’autre continuait en me passant la main autour des hanches pour déboutonner mon jean en-dessous duquel, j’étais évidemment nue (la générosité d’Abdou n’a pas été jusqu’à me fournir des dessous). Mon adversaire éclata de rire en voyant ma toison blonde :
— Ca va être un plaisir de t’arracher la touffe jaune … salope !
Elle sortit de la guérite en me bousculant manquant de me faire étaler. L’autre Noire imperturbable et aussi agressive arracha presque mon T-Shirt : j’étais nue … La fille jeta un string rouge à mon visage et aussitôt, je m’empressai de le mettre. Après plusieurs minutes de préparation, j’étais fin prête, le coeur battant la chamade … J’avais le corps presque dénudé, luisant, les poils et les tétons hérissés par la température glaciale du hangar … mon string me rentrait dans les fesses et la fente, me faisant mal mais ça n’était pas ce qui me gênait le plus … Non, ce qui me gênait c’est que j’avais une peur panique comme jamais auparavant … Je mesurais seulement que, frêle demoiselle trop âgée pour ce monde de violence, trop Blanche pour ce monde de Noirs, trop faible au milieu de mes adversaires, monstres de musculature, j’allais me faire massacrer … Que ces quelques milliers de francs allaient être chèrement gagnés … Ma jeune préparatrice me poussa hors de la guérite devant les centaines de parieurs et spectateurs qui hurlèrent de bonheur devant la promesse de sang … Les yeux brouillés par les larmes, je tombai à genoux tellement ils flageollaient mais aussitôt des mains me remirent debout brutalement puis me poussèrent vers le milieu du hangar, un immense rond de sable au milieu duquel se tenait mon adversaire du jour entraperçu quelques minutes plus tôt, fièrement dressée, haranguant la foule comme un tribun. Je réussis à rester debout aussitôt que les mains qui m’avaient portée me lachèrent et je mimai ridiculement la pose d’un boxeur en levant les bras devant mon visage …
La noire aussitôt que je fus vaguement prête, tourna autour de moi en jouant de ses jambes. Je tentais de tourner sur moi-même pour faire face à son adversaire mais ma garde insuffisante ne m’empêcha pas de recevoir un coup de poing au ventre ce qui me coupa le souffle … et je baissai ma garde, laissant ma voluptueuse poitrine sans défense. Aussitôt, la Noire en profita : elle me décocha un terrible coup de poing au milieu de la poitrine, ce qui atteint seulement mon sein droit. Je ressentis une terrible douleur qui se répercuta dans mon cerveau, si bien que je partis en arrière sous le choc et me retrouvai assise par terre. Mon adversaire se précipita pour me saisir par la ceinture de mon string et me tirer pour me remettre debout. L’huile fit rater la prise de la jeune Noire et je réussis à se relever pour s’enfuir … Mais cette fuite ne servait à rien : les spectateurs nous entourant me repoussèrent au milieu du ’ring’, profitant au passage pour me peloter et me pinc er les tétons roses. Mes seins se recouvrirent bientôt d’ecchymoses, surtout là où mon adversaire m’avait atteint de son poing. Je hurlais sans discontinuer et même sans s’en rendre compte sous l’effet de la terreur. La Noire m’attrapa et me tira sur le string (seule prise possible pour un corps à corps). Pas pour longtemps : l’élastique cassa et mon string resta entre les mains de mon adversaire qui le brandit comme un trophée. Une clameur montait de la foule exprimant son contentement devant la tournure des évènements … Affolée, je n’étais même plus capable d’exprimer une quelconque pudeur : je cherchais toujours à m’enfuir mais le public me repoussait toujours au milieu du ring … Une main m’arracha carrément une touffe de poils blonds au pubis ce qui accentua mon cri … Telle une lionne, mon adversaire bondit sur moi qui lui tournais le dos et entoura mes hanches de ses puissantes cuisses musclées ébène, me chevauchant debout comme un cheval. Je m’affaissai sous le p oids et tomba à genoux tandis que la Noire me bourra de coups de poings sur le côté, au niveau des hanches, des seins. Je gémissais, suppliais on ne sait qui pour qu’on m’épargne … Ma détresse, au contraire attisait l’excitation de la foule … La Noire se détacha de moi mais saisit ma queue de cheval blonde, qui s’échappait du casque et me traina derrière elle, faisant le tour du ring pour m’exhiber à la populace … Enfin, elle m’acheva en lui décochant un terrible coup de poing au visage. Malgré le casque qui amortit fortement le coup, je sentis sa pommette éclater sous l’impact : je m’évanouis derechef, le sang coulant le long de mon menton. Je ne vis plus ce qui se passait, je compris juste avant de sombrer dans l’inconscience que le combat était terminé au grand dam du public, au bout de cinq minutes …
*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
Malik se précipita au milieu de la scène pour arrêter le jeu, contenir la foule. Ses sbires me soulevèrent évanouie et m’emportèrent. Je me réveillai dans un lit, un gros pansement me couvrant la partie gauche tuméfiée du visage. Allongé près de moi, Malik me caressait les cheveux et le corps à travers le drap qui recouvrait mon corps lavé et dénudé.
— Malik … Qu’est-ce qui s’est passé ? Où est Abdou ?
— Chuutt, reposez-vous Mademoiselle Gauthier … C’est terminé … Abdou est rentré mais il repassera demain. En attendant vous êtes mon invitée … Vous dormirez dans mon lit
Ce faisant il m’entoura les frêles épaules blanches de ses petits bras musclés noirs. Il me souffla dans le cou, comme jamais ça ne m’était plus arrivé depuis plus d’un an. Je m’aperçus comme une évidence refoulée que le soulagement après la peur, l’abstinence m’avait donné envie de faire l’amour. Malik se glissa sous les draps et se faufila comme une liane entre mes jambes. J’eus quelques protestations mal assurées mais mes yeux se révulsèrent rapidement : la chaleur du corps de Malik contre le mien, sa juvénilité comme soignant le corps et l’âme abimée m’excitaient. Comme toujours, le mélange des couleurs, sa soumission à un mâle, défiant ma raison et ma culture faisait exploser le pic de mon désir. Et c’est déjà le corps humide et accueillant que je sentis le corps de Malik atteindre son but et glisser contre le mien. Une érection maximale se faufila et atteint sans tâtonner ma douce ouverture. Malik souffla :
— J’ai toujours fantasmé sur vous dès que je vous ai vue au lycée, Mademoiselle Gauthier
— Hinn … Malik, on ne devrait pas … Tu es mineur et je suis beaucoup plus vieille que toi …
— Tous les matins, je ne rêvais que de vous prendre sur la table, de vous arracher votre pantalon moulant votre petit cul …
— NoOonn … arrêêêete … arrêêêêêêê … te … s’il te plait …
— Et vous criiez comme une chienne, le pantalon sur les genoux, le slip mal écarté pendant que je vous montais comme une jument …
J’eus le souffle coupé quand Malik se projeta d’un coup dans mon ouverture béante. Malgré sa ’brutalité’, Malik coulissa comme un piston trop huilé dans ma chatte dégoulinante de mouille. Je ne pus retenir un :
— Aahh
— Hi Hi … Ma prof de français est en train de me faire un cours sur l’éducation sexuelle.
— Ouiiihhh … Non Nonnnn, s’il te plait arrête … arr … êtee … Aïe … Mmhhh … Mmhhh
— C’est encore mieux que dans mes rêves … Vous êtes bonne Mademoiselle Gauthier …
— Mmmmhhh … C’est bon … Noon … arrête … On ne peut pas …
Ce ’Mademoiselle Gauthier’ et ce vouvoiement avec lesquels il s’évertuait à me qualifier m’excitaient encore plus … me faisaient grimper aux rideaux … Mes protestations s’ammenuirent petit à petit …
— Ooohhh
— Oh Mademoiselle Gauthier !!! Vous jouissez déjà … Vous êtes une bonne prof, consciensieuse
— Ooohh … Je viens … Je viens … Je jouis … Mets-la au fond … Ouihhh
— Dites-moi que je suis un bon petit élève … un bon amant …
— Ouiii … Tu es le meilleur … Mets-la moi encore, s’il te plait … Mets-la au fond
— Sentez, encore un coup de pine dans votre jolie chatte … Elle est bonne celle-là hein ?
— Oooohhh … Je … Je jouis … encore …
— Encore ? Mais vous êtes une vraie fontaine Mademoiselle Gauthier … De mieux en mieux … Je vais vous arroser la chatte Mademoiselle Gauthier … Comme ça vous porterez au plus profond de votre être mon empreinte …
— Noonnn, ne jouis pas … dans mon ventre … Mets-une capote … Mets une capote s’il te plait … Mets une … Aaaahhh
— Arrhhhhh … Trop tard … C’est trop bon … Oohhh c’est trop bon
Trop tard en effet : Malik inonda mon ventre fécond longuement … Dans un réflexe commun de deux amants, nous nous serrâmes l’un contre l’autre : toujours à quatre pattes, le derrière offert aux coups de reins de Malik, je me reculai pour me blottir au creux des reins de mon ancien élève Noir et recevoir, tant qu’à faire, du mieux possible sa semence … Cela m’arrachait des miettes de plaisir supplémentaires. Je savais que je risquais le pire car mes dernières menstruations remontaient à plus de dix jours mais je me sentais faussement dédouanée en ayant prévenu Malik avant, même si celui-ci n’en avait eu cure … Malik, de son côté se souda bien à mes fesses blanches, écartant du mieux possible la raie des fesses couverte de sueur pour profiter de chaque centimètre carré de peau. Il se sentait l’homme le plus puissant de la Terre à cet instant précis. Tel un tribun ayant harangué la foule, Malik s’écarta dédaigneusement et sortit de mon corps qui, privé de soutien s’écro ula comme une poupée de chiffons sur le lit de mon ancien élève, le visage enfoncé dans le coussin moelleux, haletante et trempée de sueur. Malik admira les traces de sécrétions que, frissonante, j’avais laissé sur son corps à peine pubère : une auréole de sueur luisait sur son ventre, là même où je m’étais collée pour me faire honorer par Malik. D’épuisement après tant d’émotions et de fatigue, je somnolai et ne sentis presque pas Malik me relever les cheveux et me déposer un baiser tendre dans le cou. Malik s’endormit également, nu le corps ébène collé le long de mon corps filiforme albâtre, moi-même agitée de soubresauts dans mon sommeil. Malik s’endormit mais se réveilla de temps en temps et, à chaque fois, il saisit à pleine main ma fine chevelure blonde, comme s’il ne mesurait pas sa chance de posséder cette pouliche blonde. Au bout de quelques heures, n’y tenant plus, il se releva sur son coude et de l’autre main, il tira violemment mes longs cheveux blonds, toujours endormie sur le ventre, le drap recouvrant à peine mon corps offert. De l’autre main, Malik, complètement redressé, enfonça le pouce dans mon vagin et leva le poignet vers le haut, me forçant ainsi à me remettre à quatre pattes. Emergeant à peine de son sommeil, je suivis le mouvement sans me rendre compte. Malik présenta alors son sexe gonflé à bloc contre mes sphincters et d’un coup de rein puissant força mon ouverture serrée.
— AAAAAAAAAAAAAAAAAÎÎÎÎEEEEEEEE … Hhh (sanglots)
— Hmmmhhh … C’est bon … Faut savoir souffrir un peu Mademoiselle Gauthier … Vous n’avez pas fini votre cours …
— (Sic) … Sniff … Snifff … Tu … me fais mal … Malik … Aïe
— Un peu de patience … Vous allez aimer dans peu de temps …
Pour atténuer mes souffrances, je suivis la cadence des coups de reins de Malik, me soumettant du même coup à cette humiliation suprême. La souffrance me faisait ouvrir la bouche et tirer la langue pour prendre de l’air, suffoquant dans cette position peu académique, le dos creusé, la tête redressée à en faire mal, bien tirée en arrière par la main de mon amant accrochée aux racines blondes de ma chevelure d’or. De son autre main, Malik tira sur mon téton, comme s’il voulait arracher le globe mammaire de son support. Je souffrais mais commença à simuler un plaisir avec des petits gémissements. Malik triompha :
— Lààà … Vous voyez ? Vous aimez …
— HHhhh Ouiiihhh
Je me crispai … crispai mes sphincters autour de la massue noire qui martyrisait ma fragile ouverture. Malik éxultait :
— Je viens … Je viens … Arghhhh …
A gros bouillons, il m’inonda les entrailles. Ne lui en voulant pas de m’avoir fait mal, je passai la main derrière son dos et saisis les fesses musclées de mon amant et les pétrit comme si je manipulais une douceur, les yeux fermés débordant de larmes de douleur. Malik se retira, conscient d’en avoir trop fait et se rallongea auprès de son ancienne prof et se mit à nouveau à me carresser la tête, essuyant les gouttes de larmes qui brouillait mes jolis yeux bleus. Pour la première fois, il m’embrassa sur la bouche langoreusement. Je lui rendis son baiser, baveux, tendre. Pour la première fois depuis plus d’un an, je me sentais vraiment bien malgré ces incohérences dans ma situation. Après tout, puisque je n’étais plus grand chose pour pas mal de monde, fréquenter un mineur ne pouvait constituer un délit, surtout si ce mineur irait avant tout faire un tour en prison si on lui demandait des comptes. Je me blottis entre les bras de Malik. Il avait une jambe ramenée sur mes ha nches. J’avais les jambes écartées sur le lit et je voyais une trainée nette blancheâtre s’écouler le long des cuisses. Mon entrejambes était rouge et mon anus me brûlait comme si on m’avait mis un suppositoire aux piments. Nous nous endormîmes comme des biensheureux. Je me réveillai la première et tel un serpent me faufilai sous le drap et goba entre mes lèvres le morceau mou de chair qui m’avait sodomisée quelques heures plus tôt. Malik ne se réveilla pas ou fit mine mais sa massue se redressa au fur et à mesure que la langue de son ancienne prof coulissait le long. Lorsque je le sentis proche, je voulus s’écarter mais un étau serra mon cou, m’obligeant à garder la position tandis que Malik donna des coups de reins sévères dans le vide, écrasant mon visage contre son pubis. Piégée, j’eus un haut-le-coeur avec l’arrondi qui écrasait ma luette mais réussis à ne pas vomir. La bite de Malik agité de soubresauts cracha un sperme lourd, épais directement au fond de la gorge de s a petite prof. Immobilisée, je fus également secouée des mêmes soubresauts que Malik, les membres désarticulés agités dans tous les sens comme une grenouille disséquée en laboratoire. J’avais à nouveau les larmes aux yeux, à la limite de l’étouffement …
Malik attira mon visage à son niveau en me tirant les cheveux à pleine main …
— Vous serez ma reine, Mademoiselle Gauthier … Vous voulez bien ?
— …
— Ici, c’est moi le chef alors celle qui sera ma femme aura le même respect que moi …
Faute de mieux, je cédai à la facilité … J’oubliai que je voulais juste l’argent que pouvait me rapporter mes combats et me tirer au loin de cet enfer de la région parisienne. Bêtement, je cédai : je devins la maîtresse de Malik qui était très fier de l’exhiber tel un bibelot. Ce gamin réussissait tout : tout lui arrivait dans les mains, argent, femme sans résistance.
J’étais mal à l’aise mais la sécurité que savait me procurer Malik me suffisait pour me refaire une personnalité, fusse-t-elle bancale et sans avenir lointain …
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