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Biographie intime d'une inconnue – Chapitre 1




Rencontre avec une inconnue

Ce jour là, je revenais dun rendez-vous professionnel et jallais remonter dans ma voiture quand une femme passa devant moi. Elle devait avoir entre 35 et 40 ans et attira tout de suite mon regard. Elle était entre le blond foncé et le châtain clair avec de longs cheveux bouclés et portait une robe blanche légère. Sans même réfléchir, je lui ai adressé un large sourire et elle ma souri en retour, ce que jai interprété comme un signe positif. Sans être un top modèle, elle correspondait tout à fait au type de femme qui me fait flasher. Elle avait de beaux yeux bleus virant au gris, une poitrine opulente que laissait entrevoir le décolleté de sa robe et des hanches larges mais bien dessinées. Elle nétait pas trop grande, ce qui est un critère important vu ma taille relativement modeste. Mes yeux ont rapidement balayé sa silhouette de haut en bas et se sont arrêtés sur ses pieds. Ils étaient petits et soignés, discrètement vernis dune teinte pastel, presque blanche, et ses sandales à lanières blanches les mettaient bien en valeur… Dans mon esprit, cétait un critère qui avait son importance Je me suis rendu compte que je devenais de plus en plus fétichiste des pieds féminins.

Quand elle a dépassé ma voiture, je lai vue de dos. Je me suis dit quelle devait avoir un cul magnifique. Jallais démarrer, regrettant que cette furtive rencontre ne se prolonge pas, quand je lai vu hésiter et pénétrer dans un café situé à langle de la rue. Jai regardé ma montre car je devais retourner à mon travail, mais, nayant pas de rendez-vous important, je nai pas résisté longtemps à la tentation de la rejoindre dans le café. Après tout que risquais-je en labordant ? A part un râteau retentissant, mais jen avais vu dautres. Cette femme me plaisait terriblement et je voulais faire sa connaissance

Jai pris avec moi le livre que jétais en train de lire : « Cinquante nuances de Grey », un best-seller qui avait fait couler beaucoup dencre et que je métais enfin décidé à acheter. Je suis donc entré dans létablissement que je ne connaissais pas et qui était plutôt sélect. Celle que javais vue passer devant moi était assise seule à une table et regardait sa montre. Jai cherché son regard et je lui ai demandé si je pouvais minstaller à sa table. Elle a semblé hésiter, puis a prononcé un « oui » timide, presque inaudible. Je me suis assis à ses côtés sur la banquette de skaï rouge et je lui ai demandé si elle avait commandé quelque chose. .Elle ma répondu quelle attendait son café et jen ai commandé un à mon tour.

Voyant quelle regardait en direction du livre que javais posé sur le coin de la table, je lui ai demandé si elle lavait lu. A ma grande surprise, elle me répondit quelle était en train de lire la suite. Je lui ai demandé si lhistoire lui plaisait. Jai senti que ma question la gênait un peu et jai décidé de donner mon avis le premier.

— Moi, je trouve que lhistoire est plutôt bien écrite, mais jai du mal à comprendre pourquoi elle a eu un tel succès

— Cest parce quelle est racontée par une femme, me répond-elle. Et puis il nest pas si courant dexplorer ce genre de fantasme.

— Cest vrai, finis-je par convenir, mais des uvres comme « Histoire dO » ou les écrits du divin marquis sont autrement plus osés et plus libertins

— Justement, minterrompt-elle encore. Cet ouvrage place lunivers si mystérieux des relations sado-maso à la portée de tous. Cest ce concept de vulgarisation dune pratique hors normes qui en a fait le succès Il est plus facile de sidentifier à Ana quà Justine

Je suis daccord avec son analyse, mais la serveuse apporte nos cafés et nous interrompons notre conversation. Je la regarde droit dans les yeux et elle me sourit. Jaime quand son visage sillumine de ce sourire qui lui donne un air coquin. Non seulement elle me plait physiquement, mais je devine quelle dispose dune grande culture. Jai déjà remarqué que ses mains sont belles et soignées, signe quelle exerce une profession intellectuelle. Je limagine enseignante ou médecin, mais pour lheure je veux tester sa perception des relations de domination dont elle me parlait si bien. Je ne cesse de fixer ses yeux, attendant quelle baisse le regard. Je sens quelle résiste, mais elle abaisse finalement les yeux. Jen déduis quelle sidentifie plutôt au personnage dAnastasia quà celui de Christian, dans lhistoire que je suis en train de lire. Tant mieux, je ne limaginais pas en femme dominatrice.

Elle me révèle quelle est venue boire un café car cest ici quelle doit retrouver son mari. Je lui réponds que je suis ravi quil soit en retard et je lui demande sil est jaloux.

— Pas trop Mais pourquoi me posez-vous cette question ?

— Parce que jai la ferme intention de vous draguer, lui réponds-je avec assurance en avançant ma main vers la sienne.

Mes doigts effleurent alors les siens et remontent vers la paume de sa main. A ma grande satisfaction, elle ne la retire pas. Je manipule son alliance pour lui montrer que ce symbole dattachement, voire de soumission à un autre homme ne me dérange pas. Je lui demande enfin son prénom et lui révèle que je me prénomme Gilles. Elle sappelle Marie et mexplique quelle nhabite pas dans le département. Elle est venue à Bordeaux pour la journée avec son mari et il devait la retrouver ici. Je sens quelle sinquiète et je lui assure que je la ramènerais chez elle, si jamais il ne venait pas.

Juste à ce moment là, la sonnerie discrète de son Smartphone retentit et elle décroche. Cest son mari qui lui apprend quil a été retenu par un de ses clients et quil aura une bonne heure de retard. Je profite de sa brève conversation pour lui reprendre la main. Cette fois, je la sens nerveuse, mais elle ne refuse pas le contact. Jen déduis que je ne la laisse pas indifférente.

Puisque le retard de son mari nous laisse une heure, je lui explique que je nai pas pu résister, en la voyant entrer dans le café, à lirrésistible envie de la rejoindre. Je lui révèle que, normalement, jaurais dû retourner à mon travail, mais que je ne pouvais pas laisser passer loccasion de venir lui parler.

Je lui explique quun de mes rêves secrets serait décrire et, pourquoi pas, de publier la biographie intime dune inconnue. Elle sourit et me fait remarquer que je risque de tomber sur une femme à la vie ordinaire et insipide. Je lui réponds que, si la vie sexuelle de cette femme nest pas assez riche pour susciter la curiosité des lecteurs et des lectrices, ce sont ses fantasmes que nous explorerons ensemble. Ce nest pas parce quelle se sera pas livrée à des pratiques sexuelles hors norme, parce quelle nest pas une adepte de la double pénétration, ni une habituée des partouzes, parce quelle na même jamais fait lamour autrement que dans la position du missionnaire avec son conjoint, que son subconscient ne regorge pas de fantasmes dignes dintérêt.

Je sens quelle est intriguée par ma démarche et jen conclus quil est temps de porter lestocade.

— Cest une femme comme vous, Marie, quil me faut !

— Et pourquoi moi ? répond-elle.

— Parce que votre physique ma poussé à vous rejoindre ici, lui dis-je. Jaime vos beaux yeux bleus aux reflets dacier. Je sais que je me plairais à décrire votre chevelure abondante et vos lèvres sensuelles qui illuminent votre visage quand vous souriezJai été séduit tout de suite par votre poitrine opulente, par vos hanches majestueuses et par vos jolis pieds. Je naime pas les femmes ternes et insipides

— Vous ne savez rien de moi ! Qui vous dit quil y a matière, dans ma vie, à écrire un roman ou la moindre nouvelle ?

— Justement, réponds-je, quand je vous ai suivie, ce nétait quun audacieux pari construit sur des critères physiques. Mais maintenant, je suis pleinement convaincu que vous êtes lélue, celle dont je veux, dont je dois écrire lhistoire ! En quelques phrases, vous mavez laissé entrevoir une finesse desprit, une cérébralité et une ouverture aux choses du sexe que prouvent vos lectures. Permettez-moi dexplorer votre intimité, dévoilez-moi vos secrets les plus intimes, je vous en prie

Tout en lui déballant ma tirade, jai pris ses mains entre les miennes et je les ai puissamment serrées lune contre lautre. Je voulais quelle sente une force et une détermination qui contrastaient avec mes suppliques verbales.

Marie me regarda droit dans les yeux et me sourit. Je devinais quelle était presque prête à relever ce défi insensé : faire confiance à un inconnu qui lavait abordé dans la rue et dont elle ne savait rien.

— Je dois avouer que cette expérience mexcite, mavoua-t-elle. Jaime les défis et celui-ci en est un de taille. Mais serez-vous à la hauteur de mes attentes ? Saurez-vous traduire mes émotions ? Consacrerez-vous toute votre énergie à cette uvre ? Vais-je devenir le centre de votre attention comme Ana lest pour Christian dans votre roman ?

— Je vous le promets, lui répondis-je sans hésiter. Convenons dune période dessai. Disons, dun mois Nous échangeons nos coordonnées de messagerie et je mengage à retranscrire les éléments que vous voudrez-bien me livrer sur votre intimité. Je vous promets de vous envoyer ma production dans les 48 heures suivant vos révélations, même si je dois y passer mes nuits. Durant cette période dessai, vous aurez le temps de juger de mon style et de mon aptitude à restituer vos émotions. De mon côté, je pourrai juger de votre engagement servile à ne rien me dissimuler, à me confier vos moindre secrets que, peut être, vous-même ne connaissez pas encore Je veux tout savoir et tout révéler de vous Marie !

— Si je mengage, je jouerai le jeu me répond-elle. Je ne suis pas du genre à ne pas tenir mes engagements

Jugeant le moment opportun, je me rapproche delle sans lâcher ses mains et je dépose un baiser délicat dans son cou. Elle est subtilement parfumée et je reconnais « Angel » et sa saveur inimitable qui me rappelle une de mes maîtresses. Elle ne refuse pas la marque de tendresse que je viens de lui prodiguer, mais son bref coup dil en direction de la rue me prouve quelle craint larrivée inopinée de son conjoint. Je lâche ses mains et soulève ses cheveux pour lembrasser à nouveau dans le cou.

— Durant cette période dessai, chacun de nous pourra arrêter sa collaboration sans préavis et sans explication, mais à lissue de celle-ci, lengagement deviendra définitif

— Définitif ?

— Oui, jusquà ce que nous ayons décidé tous les deux, conjointement, dinscrire le mot fin à votre histoire.

— Et si je ne respecte pas mes engagements ?

— Je veillerai à ce que vous les respectiez, Marie. En cas de défaillance, je vous harcèlerai. Je mimmiscerai dans votre vie privée de manière insupportable Vous acceptez la règle du jeu ?

— Je ne mengage pas encore, me répondit-elle. Même si jen ai envie

Je lui souris, convaincu quen son for intérieur, elle a déjà dit « oui ». Je pense quil est temps de tester son aptitude à accepter une certaine forme de soumission. Je prends dans ma poche une carte de visite avec mes coordonnées et mon adresse mail et je lui dis que jattends son premier mail pour avoir le moyen de communiquer avec elle et que son envoi marquera le début de la période dessai. Elle prend la carte et la range dans son sac à main.

— Maintenant, jaimerais vérifier que vous êtes capable de relever des défis, comme vous lavez prétendu tout à lheure

— Jaime les défis, me glisse-t-elle avec un nouveau sourire qui me fait fondre.

— Eh bien, montrez-moi que vous êtes capable, dès aujourdhui, de me livrer quelque chose de particulièrement intime Vous allez vous rendre aux toilettes, vous retirerez votre petite culotte et, à votre retour, vous la glisserez dans ma poche Chiche ?

Elle baisse les yeux et rougit. Je ressens un plaisir intense de lavoir ainsi troublée. Elle reste plusieurs secondes à regarder le sol, sans prononcer une parole, puis soudain elle se lève.

— Chiche ! me répond-elle en prenant la direction des toilettes. Commandez-moi un autre café, je ne mabsente pas longtemps

Je la regarde séloigner, essayant de deviner à quoi ressemblera ma surprise, grâce à la transparence de sa robe, mais elle disparaît déjà dans lescalier qui mène au sous-sol. Je commande deux cafés et, quand elle revient, elle sassoit de nouveau à mes côtés. Sans un mot, son poing fermé se glisse dans ma poche et elle y dépose son string humide. Je meurs denvie de le sortir et demplir mes narines de ses effluves intimes, mais je ne veux pas la choquer et je me contente de vérifier rapidement que la pièce de lingerie satinée se trouve bien dans ma poche.

Nous buvons tranquillement notre café et elle me laisse poser la main sur sa cuisse, guettant toujours lentrée du café. Je regarde ma montre. Cela fait presque une heure que son mari la appelée. Je lui annonce que je vais la laisser reprendre sa vie conjugale et que jattends son mail pour que nous explorions ensemble les concours de sa sensualité. En me levant, je dépose un tendre baiser sur ses lèvres et je méloigne, emportant dans ma poche le trophée intime auquel jaspirais.

Je rejoins ma voiture et je prends mon téléphone portable. Le numéro que jai enregistré dans mon répertoire et que jappelle répond immédiatement.

— Allo, Patrice ? Cest Gilles

— Oui, comment ça sest passé ?

— Merveilleusement, lui dis-je. Ta tendre épouse ne porte plus de culotte sous sa robe. Son string est dans ma poche

— Incroyable ! Je la rejoins vite, me dit-il, tu me raconteras cela en détail

— Bien sûr, je te lai promis.

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