CHAPITRE SIX

Là, jai réfléchi. Javais fait lamour sur scène un fois, et ça navait pas été trop mal. Jai plongé dans les yeux chaleureux dAdil et lui ai souri.

Si je fais ça, je serai logée où ? Je ne vais pas rester là-dedans, et lhôtel, un mois…

Je pourrais te recevoir chez moi. Je loue une maison avec trois potes. Tu les apprécieras, ils sont jeunes, marrants ; ils parlent français car ils sont Ivoiriens.

Mmm… Moi seule au milieu de quatre mecs ? Tu veux me faire faire des heures sup…

Si tu les trouves à ton goût, rien ne tempêchera de les approcher ; de leur côté, pas de souci, je suis sûr que tu leur plairas.

Alors banco, je suis daccord pour faire un mois ici. Même un peu plus ; nous sommes le… Merde, je suis un peu perdue…

Le 6 juillet.

OK. Je peux rester à Berlin jusquau 20 août à peu près. Ça ira, tu crois ?

Adil ma tendu une robe noire et une petite culotte avant de se rhabiller ; pieds nus, je lai suivi à létage, chez le Boss. Sil a été surpris de me voir, il nen a rien montré. Il a juste interrogé mon amant du regard.

Bonjour patron. Ingrid accepte de rester ici jusquà fin août à peu près.

Oui ; je monterai sur scène avec Jo pour vos soirées.

Attends, si tu dois faire de la scène, ce ne sera pas quavec lui. Il ne peut pas assurer les soirées tout seul.

Jai hoché la tête, comprenant le problème, jeté un regard interrogatif au colosse black à ma gauche. Il ma fait un clin dil.

Patron, je peux faire des spectacles avec Ingrid, pas de problème. Et ensuite, elle rencontrera dautres hardeurs ici, elle dira si elle a le feeling, si elle accepte de performer avec eux.

Et les traitements hormonaux, tout ça, je nen veux pas.

Vautré dans son fauteuil, le boss a rigolé, la tête renversée en arrière, avant dapprouver.

Cest daccord, par contre je veux que tu sois entièrement épilée ; ta petite toison blonde, cest pas la mode ici. Adil, tu la conduis au salon, je lui retiendrai sur sa paie.

Daccord aussi ; jaimerais avoir un contrat de travail. Vous pouvez me faire ça ?

Reviens à 14 heures, tu passeras sur scène à 15 heures et ton contrat sera prêt.

Adil ma fait monter dans un berline noire et ma conduite dabord chez le docteur, à plusieurs rues de là. Il était temps, je me suis dit ; nous avions fait lamour sans préservatif ! Mais cétait obligatoire pour travailler au Centre, les services dhygiène du Lander contrôlaient souvent. Ce docteur, il avait lair davoir du fric en tout cas, vu la voiture dans son allée. Même moi je sais reconnaître une Porsche flambant neuve, surtout quand cest écrit dessus. Nous sommes entrés dans la salle dattente, vide, et le docteur nous a fait entrer dans son cabinet. Grand, chauve, dans les quarante ans, en blouse blanche, il respirait la compétence et largent. Il ma examinée nue sur un fauteuil de gynécologie, il a fait un peu la grimace en examinant mon vagin et mon anus rougis.

Cest vrai quà force de me faire prendre par Jo et surtout par Adil, mes muscles intimes étaient un peu douloureux. La discussion entre eux était animée, je nai rien compris, mais par la suite Adil a acheté un gros tube de lubrifiant en exigeant que je lutilise tout le temps.

Puis jai eu droit à une prise de sang, le docteur a rédigé une prescription du temps que je mhabillais, et nous sommes partis ; cest alors que mon guide ma expliqué que mes voies intimes avaient besoin de précautions, mais quavec lentraînement prévu, ça allait bien se passer…

Lépilation, dans un cabinet hyper clean, a duré deux heures, heureusement nous avions mangé un sandwich et bu de leau avant. Lumière pulsée, électrique, plus pommade anti-racines, jétais parée pour six mois minimum. Mon pubis ma paru bizarre après. Non que jaie eu une pilosité abondante avant, mais là il était devenu lisse et rose, me rappelant comment il était bien longtemps avant. Je le trouvais un peu trop nu et vulnérable, bombé au dessous de mon vente plat et musclé.

Il était déjà presque 14 heures, la matinée était passée sans que je men rende compte. Nous avons mangé vite fait dans un snack près du centre avant de revenir dans le bureau du patron ; debout près de la baie vitrée, il sest tourné vers moi et ma lancé :

A poil, montre-moi comment tu es foutue maintenant que ta touffe a disparu Ecarte les jambes, mains dans le dos. Bien, cest parfait comme ça.

En soupirant, jai obéi aussitôt ; il sest approché et a tourné autour de moi, je le suivais dun regard plein de défi. Je nallais pas me dégonfler non plus, javais accepté de performer sur scène dans son club et nous savions tous les deux ce que ça signifiait : je vendais mon corps pour de largent. Comme une pute. « Artiste érotique », tu parles, oui !

Je le sentais juste derrière moi, silencieux mais attentif. Il ne me touchait pas, mais son regard me brûlait et je devais prendre sur moi pour rester immobile. Ma respiration oppressée gonflait ma cage thoracique mais ma petite poitrine bien ferme restait tendue, les pointes roses érigées. Enfin jai pu me rhabiller, lire le contrat de travail (écrit en allemand, jai eu vite fait, jai compris que les date, jusquau 23 août). Je lai signé, me disant que je pouvais faire confiance à Adil, au moins.

Puis jai dit au-revoir au boss pour gagner les vestiaires où javais pris une douche, un siècle plus tôt me semblait-il. Adil ma embrassée sur le front avant de partir ; Jo était là et ses yeux brillaient de convoitise.

Jai la trouille, Jo. Je suis complètement terrorisée.

Plus que hier soir ? Je comprends ; là tu verras, cest cars de touristes Ossies et polak ; Gueulards mais pas méchants. Tu as ton planning, déjà. Tu as vu ?

Médusée, je vis une feuille plastifiée scotchée à côté du grand miroir. Sous la lumière crue, je me trouvai pâlotte. Je mapprochai pour lire :

« INGRID : 16H JO/ 18H AD/ 20H JO / 22H MA-JA / 00H ME-TH »

Hé ! Cest quoi, tout ça ?

Tes passages sur scène. Tu en as cinq, je crois. Attends, je regarde… Oui, Avec moi, puis Adil, puis moi, puis deux doubles. Pour finir en beauté.

Tu déconnes ? Non, à ta mine. Merde.

Cest les GB qui temmerdent ?

Oui, déjà. Mais aussi les types, je sais pas qui cest, moi ! Et javais dit au boss que je voulais dabord connaître les hommes avec qui…

Tu verras, ils sont biens tous les quatre. Max, Jamie, Mémet et Thomas. Bien montés, endurants et attentifs. Tu nauras aucun souci avec eux, et tu les rencontreras tous avant.

Je nétais pas très convaincue, mais je verrais bien. Je nallais pas me bloquer au premier obstacle non plus. Mais cinq séances dans la soirée, je nallais pas arrêter !

Dis-moi, les séances durent combien ?

Presque une demi-heure ; entre vingt-cinq et vingt-huit minutes en fait. Les numéros senchaînent. Et nous y allons dans une demi-heure ! Allez, à la douche ! Puis je vais te faire un cunni pour te mettre en condition avant dy aller.

Ainsi quand nous sommes montés sur scène jétais chaude comme la braise. Je portais des bas résilles rouges fixés à un porte-jarretelle rouge et noir. Je nen avais jamais mis encore, mais je trouvai cet ensemble un peu vulgaire ; pas de culotte, pas de soutien-gorge, juste des escarpins à talons hauts de huit ou neuf centimètres sur lesquels je tanguais dangereusement au bras de mon partenaire. Nous avons enlevé nos peignoirs juste au moment dentrer sur scène, et jai pu apprécier la conscience professionnelle de Jo qui bandait comme un cerf.

Comme la veille, il ma prise longtemps en variant les positions, en donnant pour son argent à un public nombreux. Il y avait presque autant de femmes que dhommes, de tous âges. Et tout le monde criait, nous encourageait ; un public enthousiaste et bon enfant, chope de bière à la main. Cette ambiance ma rassurée et dès lors je me suis lâchée, moffrant sans pudeur à mon partenaire.

Alors tu vois, cest pas si terrible, petite française. Et tu es trempée.

Oui, tu ma si bien léchée tout à lheure… Merci, Jo. Allez, défonce-moi plus fort maintenant.

Non, il nous reste presque dix minutes encore, et je ne veux pas jouir.

Je lui ai échappé pour mappuyer sur la table et lui offrir ma croupe bien cambrée, totalement impudique jai écarté mes fesses à deux mains en articulant « viens ! ». Il ma couverte posément, sa verge raide sengouffrant dans mon sexe marécageux, le dilatant à nouveau à sa mesure. Dans cette position il me prenait profondément, me faisant apprécier sa belle taille. Jai commencé à gémir sous ses assauts maîtrisés et jai tourné la tête pour lencourager. Ses yeux sombres brûlaient mon épiderme tellement il était emporté par la frénésie de cet accouplement.

Il sest reculé pour poser son épieu sur mes fesses et je lai supplié de revenir en moi, de machever et de me conduire à lorgasme. Il a attendu une bonne minute avant daccéder à ma demande et de minvestir dune ruée puissante. Jai crié, ravagé par un orgasme dévastateur ; là, sur scène, devant de nombreux spectateurs excités, je me suis mise à trembler en poussant des cris rauques. Heureusement que Jo me tenait car mes jambes en coton tremblaient et ne me soutenaient plus. Il ma couchée sur la table pour me besogner en violents coups de boutoir qui me dévastaient, avant demplir ma matrice de semence en rugissant de plaisir.

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