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La rencontre – Chapitre 5




Christine retire doucement sa main dégoulinante de son sexe et remonte vers son visage que Christine couvre de petits bisous pour la calmer.

— Ma chérie, ma chérie, calme-toi… Je t’aime.

Elles restent allongées, tendrement enlacées, sans plus bouger. Christine ferme les yeux.

La brûlure de sa gorge desséchée la réveille brutalement.

— Qu’est-ce qui t’arrive ? demande Nathalie.

— Il faut que je boive, je meurs de soif !

— C’est parce que cette chambre est surchauffée. C’est moi qui ai poussé le chauffage pour qu’on soit bien toutes les deux.

— Tu as bien fait. C’est bon cette chaleur. J’ai l’impression d’un petit paradis terrestre où on pourrait rester et vivre toutes les deux, toutes nues.

— Oui, un drôle de paradis : deux ève sans Adam !

Elle se lève et prend deux bouteilles d’eau minérale dans le minibar réfrigéré caché sous un rayonnage.

Christine boit goulûment. Nathalie ouvre les rideaux et reste debout devant la fenêtre. La nuit est tombée.

— Il doit commencer à se faire tard. Il va falloir rentrer.

— Déjà !

— Alain nous attend pour le dîner. Il a voulu te préparer une spécialité pour t’accueillir.

— Il sait cuisiner ?

— Oui, oui, et il sait aussi plein d’autres choses !

Elle rit tout bas et reste debout, pensive, le regard perdu dans la nuit qui s’installe sur Lausanne.

Christine l’interroge.

— Tu l’aimes très fort ?

Elle reste silencieuse, puis Christine l’entend dire, comme pour elle-même, sur un ton à la fois rêveur et sérieux.

— Je crois que c’est vraiment lui, l’homme de ma vie.

Est-ce l’effet de la pénombre ou celui de la fatigue ? Cette phrase toute simple lui paraît étrange et pleine de mystère. Les yeux, soudain, lui piquent un peu et Christine prie en silence pour que son amour reste toujours vivant. ?trangement, Christine n’éprouve aucune jalousie. Christine est seulement heureuse que le coeur de Nathalie soit rempli par un si fort et si beau sentiment.

— Allez, prépare-toi !

Christine se renfrogne.

— Pas si vite ! Pas comme ça ! Nathalie, ne rompt pas le charme de notre premier rendez-vous secret ! Je veux rester encore un peu, faire durer cet instant, demeurer le plus longtemps possible dans cette chambre, notre première chambre d’amantes.

Elle a du entendre ses pensées, car elle reprend :

— Ne fais pas cette tête ! On aura encore plein de moments pour nous ce week-end. Alain doit de toute façon travailler dimanche.

Christine se lève à contrecoeur et s’avance vers elle. Elles regardent ensemble la nuit s’installer sur Lausanne. Au loin, quelques lumières clignotent sur le lac qu’on devine plus qu’on ne le voit. Elle la prend par la taille et Christine pose sa tête sur son épaule.

— ?a y est, je suis de nouveau chez moi, c’est à dire dans ses bras ; les murs de ma maison, c’est le parfum de son corps, le goût de son sexe, les larmes de ses yeux. Quel étrange sentiment ! Quel amour bizarre, à la fois si violemment charnel et si tendrement amical… Une amitié particulière ? Une passion qui ne ressemble en tous cas à rien de ce à quoi je m’attendais, à rien de ce que j’espérais et dont je ne sais même pas où j’ai envie qu’elle me mène. La seule chose dont je sois sûre, c’est que je ne veux pas me résister.

Elles restent un long moment enlacées, silencieuses. Puis il leur faut se rhabiller. Nathalie lui fait mille caresses pendant que Christine remet un peu d’ordre dans sa toilette, mille compliments sur la jolie lingerie que Christine avait choisie, sur sa toilette, sa coiffure.

— C’est pour toi que je l’ai choisie.

— Tu es adorable, j’ai envie de te manger.

— N’hésite pas. Je ne demande que ça !

Dans l’ascenseur, elles restent silencieuses. Nathalie règle la note d’hôtel. Les deux jeunes femmes de la réception sont un peu interloquées de les voir partir si vite. Gênée, Christine reste en retrait, mais en bonnes professionnelles, elles ne posent aucune question. Tandis que Nathalie est occupée à signer le reçu de sa carte de crédit, Christine les surprend à s’échanger un regard de connivence qui semble signifier : ? On voit vraiment de tout dans ce métier. ? Elles osent à peine les regarder et Christine a l’impression qu’elles sont encore plus gênées qu’elle. Christine s’enhardit et, s’avançant à son tour, leur sourit avec un regard candide. La plus jeune se met à rougir en croisant son regard. Christine est toute émoustillée de voir l’effet qu’elle lui fait… Nathalie remarque son petit manège et vient lui prendre le bras pour l’entraîner vers la sortie. Elles leur lancent un joyeux ? Au revoir ? auquel elles répondent en coeur sans plus se donner la peine de cacher leur amusement.

En redescendant vers la gare, Christine trébuche sur les pavés, épuisée par le voyage et par tant d’émotions. Il fait frais et le quartier autour de la gare est très animé. Sa valise n’a jamais été aussi lourde. Nathalie a pitié d’elle et s’offre à porter son deuxième sac. Elle l’entraîne dans un escalier à l’intérieur de la gare qui mène vers ce que Christine croit d’abord être une station de métro et qui s’avère être une station de funiculaire.

Christine aime bien les funiculaires. Parfois elle va à Montmartre rien que pour prendre le funiculaire avec les touristes. Christine trouve les funiculaires amusants, le mot même de ? funiculaire ? la met en joie. Elle aime bien l’articuler : ? fu-ni-cu-laire ?. Ce mot est plein de fantaisie. Dans sa tête, Christine construit des vers de mirliton. ? En montant dans le funiculaire… j’ai mis mon cul à l’air… Je fus niquée le cul à l’air… et je pisse sur un dromadaire… ? Christine se sermonne en riant intérieurement :

— Christine ! Tu n’as plus dix ans ! Le pipi caca à ton âge, quelle honte !

La petite cabine commence son trajet en grinçant et les immeubles défilent paisiblement devant elles à mesure qu’elles descendent vers le lac. Une vieille dame très digne leur sourit en s’asseyant en face d’elles. Christine répond à son sourire. Son regard croise le sien, puis celui de Nathalie. Christine prend la main de sa chérie dans la sienne. La fatigue de la journée l’accable, Christine pose sa tête sur son épaule, elle sent un baiser dans ses cheveux, Christine a chaud, Christine est bien. Une station plus loin, la cabine s’immobilise et la vieille dame se lève pour sortir. En sortant, elle les regarde avec une petite lueur d’amusement dans les yeux et les salue d’un ? Bonsoir Mesdemoiselles ! ? sonore et souriant. Elle doit être dure de la feuille, mais elle ne doit pas être idiote. Son regard est plein de vivacité, d’intelligence. Christine a le sentiment qu’elle a comprit ce qu’il y avait entre Nathalie et elle.

À la sortie du terminus, Nathalie l’emmène dans une rue un peu en surplomb et les voici devant son immeuble.

— Tu vois, ce n’était pas loin.

— Joli immeuble…

— Nous habitons le dernier étage.

Elle a dit qu’ils habitent ? le ? dernier étage, et pas ? au ? dernier étage.

— Vous avez tout l’étage pour vous ?

— Oui. En fait, nous avons tout l’immeuble pour nous. Alain en a hérité après le décès de ses deux parents il y a une dizaine d’années. On utilise le dernier étage et on loue les autres.

— Beau patrimoine. Vous n’avez pas besoin d’une conseillère fiscale particulière ?

Elle rit.

— Oui, très particulière ! Mais tu sais, à l’échelle de Lausanne, notre ? fortune ? reste très modeste.

— Et qu’est-ce qu’il fait dans la vie ton petit mari ? Tu m’avais dit qu’il était dans la publicité ?

— C’est comme ça qu’il a commencé, mais maintenant, il travaille plutôt dans l’édition.

— Dans ton domaine ?

— Non, pas du tout. Il s’occupe de deux collections de livres pour la jeunesse en langues française et allemande pour le compte d’un éditeur de Z?rich.

L’entrée de l’immeuble est superbe avec du marbre, des tapis, des miroirs biseautés. Elles pénètrent dans le vieil ascenseur en bois sombre. Christine case comme elle peut sa valise dans l’étroite cabine et elles montent lentement. Nathalie en profite pour se serrer contre elle. Christine a peur que ses voisins ne les surprennent car la cabine est vitrée, mais Nathalie ne semble pas s’en soucier. Ses mains virevoltent partout sur elle. Elle lui roule un patin qui l’électrise mais la peur d’être surprise la paralyse. La cabine s’immobilise bientôt au dernier étage.

Nathalie ouvre la porte de l’appartement avec un badge électronique. Ce confort l’impressionne, rien à voir avec son petit immeuble parisien et sa misérable cage d’escalier ! La porte blindée s’ouvre silencieusement. L’appartement est plongé dans l’obscurité.

Christine entend une musique en sourdine, musique romantique, il lui semble reconnaître une pièce de Schuman. Tout est calme, un peu de lumière filtre de la cuisine. Nathalie suspend leurs manteaux dans l’entrée et la guide tout de suite vers sa chambre.

— Viens, tu seras bien ici. Je suis vraiment heureuse que tu sois venue. Tu aurais dû le faire plus tôt. C’est un vrai bonheur de nous être retrouvées !

Elle vient vivement se serrer contre elle et l’embrasse à pleine bouche.

— Arrête ! Tu es folle, ton mari !

— Ne t’inquiète pas, il est en train de cuisiner et il est bien trop occupé pour venir

Elle ne se lasse pas de l’embrasser mais la nervosité de Christine l’empêche de s’abandonner. Christine a une trouille bleue que son mari ne les surprenne. Comprenant qu’elle n’arrivera pas à se rassurer, Nathalie renonce à ses caresses et l’emmène vers la cuisine d’où s’échappent de délicieuses odeurs de pâtisserie.

— Alain ! On est là !

Christine découvre le dénommé Alain penché sur le four, surveillant la cuisson d’un gâteau dont l’odeur lui met l’eau à la bouche. Il se redresse et leur sourit gentiment. Christine croise un regard bienveillant.

— Bonsoir ! dit-il avec un délicieux accent suisse.

— Alain, Christine est contente qu’elle puisse enfin te rencontrer.

— Nous sommes vraiment heureux que vous ayez pu venir. Nathalie était très impatiente de vous recevoir et moi aussi, j’avais hâte de faire votre connaissance. Vous devez être fatiguée après ce voyage. Je vous ai préparé de quoi vous restaurer. J’espère que vous aimerez.

Alain a le cheveu clairsemé. Nathalie se serre tendrement contre me. Christine a un petit pincement de jalousie en la voyant si radieuse mais la bassesse de ce sentiment fugitif ne résiste pas une seconde au spectacle de son bonheur. Alain est d’une tête plus petit que Nathalie. C’est attendrissant de les voir ensemble. Il a presque l’air fragile, sa peau claire de natif des rives du Léman fait contraste avec la chair colorée de Nathalie. Sa voix est chaude et douce et prend son temps. Son français est raffiné mais naturel, sans afféterie. En additionnant leurs âges respectifs, Nathalie et elle, elles ne doivent pas dépasser le sien de beaucoup. C’est pourtant lui qui semble presque timide devant elles. Son regard est très clair, un peu naïf. Christine imagine que s’occupant de littérature pour les enfants, il porte sur le monde un regard différent, un peu magique. Il dégage une chaleur et un calme communicatif. Bref, Christine est sous le charme.

— Je suis sûre que Christine vais me régaler, ça sent vraiment très bon.

La cuisine est effectivement délicieuse. Alain leurs sert un petit vin suisse très frais pour accompagner les plats. Il rit beaucoup en les écoutant raconter leurs frasques d’étudiantes. Ils mangent le fameux gâteau qui tient ses promesses. Parfois Christine croise le regard pétillant de Nathalie qui semble lui dire :

— Alors, tu comprends ? Tu comprends pourquoi je me suis fait ? bousculer ? par ce petit monsieur ?

Ils se lèvent pour débarrasser la table et Christine sent soudain toute la fatigue de la journée lui tomber dessus. Nathalie s’en aperçoit et lui propose d’aller se coucher sans plus attendre :

— Tiens voilà des serviettes de bains et un peignoir. N’hésite pas à occuper la salle de bain du couloir à ta guise. Alain et moi utilisons celle qui est attenante à notre chambre. Bonne nuit ma chérie !

Elle pose deux baisers sonores sur ses joues. Son regard malicieux semble dire ? Tu sais bien que je préférerais une autre sorte de baiser, coquine ! ? Dans un geste un peu désuet, Alain s’incline pour la saluer. Christine ne peut malheureusement pas dire qu’il est ? vieille France ?. Il lui faudrait plutôt dire ? vieille Suisse ? mais ça n’aurait alors plus aucun sens. Cela dit, Christine aime bien, ça change agréablement des machos habituels. Il la vouvoie et Christine est contente que, de toute la soirée, il n’ait même pas envisagé une seconde de la tutoyer. Christine aime sa distance amicale. Elle repense au dernier ? mec ? avec qui elle est sortie. La vulgarité de l’expression ? mec avec qui je suis sortie ? convient parfaitement à ce souvenir. Ce petit con ne la connaissait pas depuis un quart d’heure qu’elle entendait cette phrase idiote et rebattue :

— On peut se tutoyer, hein ?

Christine s’est alors promise que le prochain qui lui sortirait ça, elle lui répondrait du tac au tac :

— Non, on ne peut pas !

— Pourquoi ?

— Parce qu’on n’a pas envie, parce que c’est comme ça et que si ça ne te plait pas, tu n’as qu’à aller pleurer chez ta mère.

Il avait naturellement tenu à la ramener chez elle. Dans la voiture, en bas de son immeuble, il lui a dit niaisement :

— Tu m’invites à prendre un dernier verre ?

Comme ça faisait longtemps que Christine n’avait pas baisé, Christine n’a pas dit non et s’est laissé faire. Finalement, elle s’est ennuyée tout au long de cette soirée idiote et même, quand il l’a baisée, Christine ne pensait qu’à trouver le moyen de le faire repartir le plus vite possible.

— Bon, c’est vrai, je suis un peu injuste avec lui. Il n’était pas si bête que ce que je veux bien dire. Je dois reconnaître qu’il a été doux et attentionné avec moi et qu’il m’a quand même fait bien jouir. Même si ce n’est pas un souvenir d’une sensualité époustouflante, il mérite un minimum d’égards et de reconnaissance… La reconnaissance du ventre, en quelque sorte ! Mais je me souviens que, même en jouissant, j’avais encore l’impression de perdre mon temps avec lui. Et puis de toutes les façons, ce soir, j’ai envie d’être injuste, d’être méchante. J’en ai envie parce que je me sens forte, forte de l’amour qu’il y a entre Nathalie et moi. Pourtant, je ne me fais pas d’illusion, je sais que notre passion devra rester très discrète, pour ne pas dire secrète. Je sais que sa vie est ici à Lausanne, avec Alain. Mais malgré tout, malgré cette fragilité, je suis sûre que notre liaison si passionnément physique n’est pas pour elle une simple distraction, un simple piment pour sa sexualité de femme mariée. Il y a quelque chose de trop fort dans ce plaisir que nos corps savent faire naître pour que nos vies à l’une et l’autre n’en soient pas bouleversées, transformées. je le sens, je le sais, j’en suis sûre, je suis forte de cette énergie érotique, je suis invincible.

Christine s’endort en pensant à elle.

Le soleil entrant à flots dans la chambre, la réveille.

Christine s’étire, repousse la couette et s’assied au bord du lit, les cheveux en bataille. Elle se traîne paresseusement vers la fenêtre. La vue sur le lac est splendide, le soleil d’automne est étonnamment chaud à cette heure matinale. Enfin, pas si matinale que ça, il est déjà dix heures passées. Christine avait vraiment besoin de repos ! Elle enfile le peignoir de bain que Nathalie lui a donné hier soir, Christine se brosse rapidement les cheveux pour être présentable et trouve la cuisine. Alain est en train de finir son petit-déjeuner. Il l’accueille d’un large sourire et lui propose toute sortes de bonnes choses pour une espèce de brunch improvisé.

— Il fait un temps splendide ici, bien plus chaud qu’à Paris.

— Oui, c’est une espèce d’été indien que nous avons cette année.

Nathalie entre dans la cuisine :

— Bonjour ma chérie ! Tu as bien dormi ? Tu as vu ce temps ? C’est vraiment une journée pour la voile, non ?

— Vous faites du bateau ?

— Alain a un petit voilier qui est amarré sur le quai de la Navigation, juste en dessous de chez nous. Tu aimerais ?

— Oui, mais je n’y connais rien du tout

— Pas de problème, c’est moi qui pilote et de toute façon, on ne va pas faire de la compétition, dit Alain.

— Je suis partante.

— Alors on va se faire un super petit déjeuner. Comme ça, on pourra profiter des heures les plus ensoleillées de la journée. Tu verras, c’est très agréable, on peut s’installer au soleil sur le pont et… en avant pour le bronzage ! ?

Alain parti, elles prennent leur temps pour bien déjeuner, Nathalie et elle

— Nathalie, je n’ai pas de maillot de bain !

— Moi non plus !

Christine en reste muette. Elle hausse les épaules.

— Sur le lac, personne ne nous voit. On est libre.

— Et Alain ?

— Ne t’inquiète pas, il a l’habitude et de toute façon il a horreur des bains de soleil. Il préfère s’amuser à tirer des bords.

Christine est un peu réticente, mais elle se laisse finalement convaincre. De toute façon, Christine n’a pas vraiment le choix.

Alain est déjà parti préparer le bateau. Nathalie et elle marchent gaiement sous le soleil. La rue est calme. Christine porte une robe légère et il fait encore un peu frais. En frissonnant, Christine prend le bras de Nathalie pour se serrer frileusement contre elle. C’est bon.

Nathalie achète le journal au kiosque devant la station de funiculaire. Un peu plus loin, devant le bâtiment du club nautique, sur un superbe voilier, une silhouette leur fait de grands signes. Christine reconnait Alain.

— Bienvenue à bord ! Prenez tout votre temps, y’a pas le feu au lac ! dit-il en accentuant volontairement son accent suisse.

— Magnifique ! C’est ça ce que vous appelez un ? petit voilier ? ?

— C’est vrai, il n’est pas si petit. Venez, je vais vous faire visiter.

Ce voilier est un vrai bonheur, une petite merveille. Christine s’attendait à un ? optimiste ? amélioré et découvre un vrai bateau. Alain lui fait visiter son bijou qui fait au moins vingt mètres. Deux cabines, des couchettes confortables dans la première et un grand lit de bois blond dans la cabine des propriétaires. Tout brille et est d’une propreté méticuleuse. La barre en bois précieux est presque une pièce de collection. Elle qui ne m’intéresse pas du tout à la voile, Christine se sent toute excitée à l’idée de se trouver sur ce splendide bateau. C’est tout nouveau pour elle, Christine collectionne les nouveautés en ce moment. La voilà embarquée dans une drôle d’aventure !

Nathalie détache solennellement les cordages du quai et saute à ses côtés sur le bateau qui commence à s’éloigner. En pouffant, elle chuchote à son oreille :

— Tu as vu comme je sais y faire avec les bites d’amarrage ? j

Décidément, elles retombent en enfance toutes les deux !

À la sortie du port, Alain coupe le moteur. On n’entend plus que le vent qui pousse doucement le bateau et le clapotis des vagues. C’est un enchantement. Les bruits de la ville ont disparus. Ne restent que le ciel immense, la parfaite horizontalité du lac et le bonheur d’être là, vivante, pour quelques heures privilégiées qui rendent presque irréelle la routine consciencieuse et bornée de sa vie d’avocate fiscaliste.

Le soleil est très haut à présent et il fait chaud comme en été. Christine se promène de long en large sur le pont, Christine veut tout voir. Elle a toujours eu un peu peur de l’eau et c’est presque sa première expérience sur un bateau. Dans le cockpit, Alain se concentre sur le pilotage du bateau que pousse une légère brise. Il n’a pas mis beaucoup de voilure et pour ne pas l’effrayer, il la réduit encore en actionnant des commandes électriques. Le bateau glisse paisiblement. Sur le pont avant, Nathalie installe un parasol.

— Viens, on va s’installer pour un bain de soleil.

— À tout à l’heure Alain

— À tout à l’heure les filles. Ne m’abandonnez pas trop longtemps, le navigateur solitaire aime quand même bien la compagnie !

Cachée derrière le parasol, Nathalie l’accueille en riant. Elles étalent les serviettes de bain et en deux secondes les voilà nues comme des bébés. Christine sent le vent frais sur sa peau tendre, sensible. La température est idéale. Le soleil la réchauffe. Christine est bien, allongée à côté de Nathalie. Elles s’amusent à s’enduire mutuellement de lotion solaire en n’oubliant pas d’en profiter pour faire glisser leurs doigts dans leurs intimités les plus sensibles. Christine passe sa main sur la poitrine de Nathalie qui frémit sous la caresse, les yeux fermés. Elle se retourne sur le ventre et Christine passe sa main luisante de lotion entre ses fesses. Christine la masse doucement en y passant un peu plus de temps, et même beaucoup plus de temps qu’il n’est convenable. Nathalie se cambre légèrement pour faciliter son entreprise. Au moins, voilà un petit trou du cul qui n’aura pas de coup de soleil ! Son audace l’étonne. Christine jette un coup d’oeil rapide et anxieux derrière le parasol, vers le cockpit, mais Alain ne peut rien voir, absorbé qu’il est par le pilotage du voilier. Il ne peut pas abandonner le gouvernail et de toute façon, le parasol les dissimule entièrement. C’est d’ailleurs sa seule fonction puisqu’elles sont en plein soleil…

Elles sont à présent entièrement couvertes de lotion. La moitié du flacon a du y passer tellement elles y ont pris du plaisir. Allongées côte à côte, elles échangent de longs baisers sensuels, leurs peaux luisantes glissent l’une sur l’autre, chaque geste fait naître des ondes de douceur amoureuse qui résonnent jusqu’au plus profond de leur être. Leurs corps semblent se découvrir à nouveau comme pour la première fois. Elles prennent tout leur temps, d’ailleurs qu’est-ce que le temps ? Christine ne sait plus. Le temps, ce sont des petites secondes, des petites minutes et ici il n’y a plus rien de petit, il n’y a plus que l’immensité de leurs désirs et de leurs vies ouvertes comme leurs corps, comme leurs sexes.

— Je meurs de soif ! Tu veux boire quelque chose ? Ne bouge pas, je te rapporte un verre bien frais.

Toujours nue, Nathalie se glisse souplement sous les haubans comme un joli petit pirate et disparaît dans le cockpit. Christine entends des rires, la voix d’Alain. Christine ne comprend pas ce qu’il dit. Ses paroles sont étouffées par la vitre, leur écho emporté par le vent.

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