Vendredi 4 septembre
Maryline avait rencontré Michaël à la cantine du lycée. C’était l’ami d’une amie qui l’avait invité à sa table. Il était beau garçon, athlétique, les cheveux châtains bouclés et des yeux noisette clairs qui avaient sur le champ hypnotisé la jeune fille. Maryline n’était jamais sortie avec un garçon blanc. Elle, la fille noire d’origine ivoirienne, n’avait eu qu’un seul petit ami depuis qu’elle s’intéressait aux garçons, et c’était un noir lui aussi. Michael était plutôt mignon; en plus de ses yeux clairs il avait aussi un sourire éclatant. Il était à l’aise avec Maryline et sa copine et leur proposa d’aller le soir même au stade Charléty où il avait ses entrées. Son père travaillait dans un club de football de Paris. Il y avait un match ce soir, et les filles pourraient voir l’ambiance sympa du stade. Khedidja, la copine de Maryline, n’était pas très enthousiaste pour cette sortie. Elle refusa, au prétexte qu’elle dînait dans sa famille ce soir. Maryline ne s’était jamais beaucoup intéressée au foot, mais rien que pour passer un moment avec Michaël, elle était prête à se forcer un peu. Elle habitait chez son cousin pendant la semaine, et celui-ci ne poserait pas de problème. Khedidja l’encouragea d’un hochement de tête et d’un sourire entendu. La jeune black accepta alors l’invitation. Le garçon posa la main sur la sienne et lui donna rendez-vous à 19h45 devant le stade.
La lumière du jour commençait à diminuer quand Maryline arriva au stade. Michaël était déjà là et l’accueillit avec un grand sourire qui la fit frémir. Il lui fit la bise, et la prit par la main pour l’emmener à l’intérieur du stade. Effectivement il avait ses entrées. Une discussion avec un gars de la sécurité qui le connaissait suffit à les laisser passer. Michaël mena la jeune fille jusqu’au bord du terrain. Les travées du stade commençaient à se garnir de quelques spectateurs.
Ce soir, Paris joue contre Bayonne, dit Michaël. Le match commence dans quelques minutes. Je vais te faire voir les vestiaires. Tu pourras surement apercevoir les joueurs, si le coach le permet.
Maryline se laissa guider, suivant le jeune homme à l’intérieur de la structure. Dans les couloirs, il disait bonjour à presque toutes les personnes qu’il croisait. Il était connu. Ils arrivèrent aux vestiaires qui étaient entrouverts. Les joueurs terminaient de se préparer. Michaël poussa juste la porte pour se glisser à l’intérieur. La jeune fille le suivait comme son ombre. Il salua quelques joueurs, et leur présenta Maryline, « une copine » disait-il. Le coach battit alors le rassemblement.
Allez les gars! On y va!
Tous sortirent du vestiaire, et les deux lycéens suivirent. Ils ne pénétrèrent pas sur le terrain, ils n’y étaient bien entendu pas autorisés. Mais ils assistèrent au début du match à une place de choix, à l’entrée du couloir menant aux vestiaires. Après un quart d’heure où Michaël avait encouragé son équipe, il se rendit compte que Maryline s’ennuyait un peu.
On peut aller voir si mon père est là. Je vais te le présenter si tu veux bien.
Il prit la main de la petite black, qui dit « d’accord » alors qu’il l’emmenait déjà dans les couloirs. Il s’arrêta devant une porte ouverte, qui donnait sur un bureau. Celui-ci n’était pas grand, et encombré de papiers et dossiers épars, ainsi que de coupes et trophées. Un homme aux cheveux bouclés grisonnants s’y affairait.
Salut P’pa!
Salut fiston! Dit l’homme en se retournant.
Les deux jeunes gens entrèrent dans le bureau.
J’ai amené une copine pour qu’elle voit le stade. C’est Maryline.
Ravi… Moi c’est Pierre.
Il prit la main de la jeune fille et la serra avec énergie. Maryline remarqua le regard de l’homme qui fit un rapide aller-retour de haut en bas pour la détailler. Puis il se retourna pour terminer ce qu’il était en train de faire.
Ha! Voilà… Je savais bien que j’avais ce dossier par ici.
Alors qu’il rangeait ce dossier dans une armoire, Michaël se retourna pour sortir avec sa copine, mais Pierre les arrêta.
Attendez! Puisque vous êtes là, vous allez m’être utiles.
Il se pencha dans un coin de la pièce alors que les jeunes gens se regardaient d’un air intrigué. Pierre se retourna vers eux, un petit carton dans les bras. Il le posa sur le bureau au milieu des papiers et l’ouvrit.
Ca tombe très bien que ta copine soit là…fit-il avec un sourire. Je me demandais à qui je pourrais faire essayer ça. On a enfin reçu les modèles de tenues de pom pom girls. Il y en a plusieurs et il faut faire un choix. Mais bon, choisir comme ça c’est pas facile. Alors je me demandais si… Maryline c’est ça?… pouvait nous donner un coup de main. Jouer un peu les mannequins quoi. Il y en a juste pour quelques minutes.
Il haussa les épaules, alors que Maryline écarquillait les yeux, prise au dépourvu. Elle jeta un regard à Michaël, mais celui-ci lui sourit simplement.
Ben oui! Ce serait sympa non? Lui dit-il.
Heuuu… bon d’accord, conclut-elle, sans conviction.
OK, dit le père du jeune homme, donc on va te laisser te changer ici. Je vais fermer la porte. Il y a trois ou quatre tenues à voir. Mets déjà la première, et on t’attend au bout du couloir. On va en profiter pour voir où en est le match. Tu viens Michaël?
Sur ce, il prit son fils par les épaules et l’emmena hors du bureau, refermant la porte derrière eux. La jeune fille hésita un instant. Elle regarda autour d’elle, puis jeta un il dans le carton ouvert. Il y avait des tenues soigneusement pliées, de couleurs bleu marine et bleu ciel.
Bon… ben alors vas-y ma grande, se dit-elle.
Ca lui faisait bizarre de se changer dans ce bureau, mais elle se dit qu’elle n’avait pas le choix. Elle ôta ses chaussures, puis son jean et son t-shirt. Elle était en chaussettes, culotte et soutien-gorge blancs. Elle retira un sachet plastique du carton, et en sortit la première tenue. C’était un short avec un top sans bretelles, tous deux bleu marine avec des touches de bleu ciel. Maryline enfila le short. Il était serré et elle dut se dandiner pour parvenir à le faire monter sur ses hanches. Elle avait des formes prononcées et la tenue n’était sans doute pas à sa taille. Mais c’était juste pour essayer et aider le père de Michaël dans son choix, donc elle continua. Le haut semblait devoir se porter serré également, et surtout il n’avait pas de bretelles. La jeune fille soupira. Elle ne pouvait pas l’enfiler sur son soutien-gorge, ça serait moche. Elle regarda à droite et à gauche comme si quelqu’un pouvait surgir d’un coup, puis se décida. Elle dégrafa son sous-vêtement, l’enleva et le posa sur la chaise où elle avait mis ses autres vêtements. Ses seins étaient assez volumineux mais fermes, ils tombaient légèrement et leurs pointes étaient larges. Elle enfila le top par la tête et le descendit sur sa poitrine. Il était effectivement moulant, mais il recouvrait bien les seins même s’ils étaient compressés. Maryline était satisfaite du résultat. Elle enfila ses propres chaussures. C’étaient de fines chaussures de sport noires qui passaient bien avec la tenue. Puis elle sortit du bureau et traversa le couloir. A la sortie, depuis l’intérieur du couloir, Michaël et Pierre regardaient le match, visiblement tendus. Elle se racla la gorge et le père et le fils se retournèrent. Ils regardèrent un moment la petite black, la détaillant de manière appuyée, un sourire au coin des lèvres. La tenue mettait sa silhouette aux formes féminines en valeur, et les pointes de ses seins se dessinaient sous le top moulant.
C’est très joli dis donc! Lâcha Michaël.
Ha oui, très bien! Renchérit Pierre.
Soudain, il sursauta.
Zut! J’ai oublié l’appareil photo. Attendez-moi là.
Il courut en direction du bureau. Maryline resta debout face à Michaël, n’osant pas poser les yeux dans les siens. Le jeune homme ne dit rien, arborant juste un sourire amical. Deux minutes plus tard, son père revint, un appareil photo numérique à la main. Il se mit dos au terrain, et demanda à la lycéenne de poser pour lui.
Voilà, tiens-toi droite s’il-te-plaît. CLIC. C’est bon, tourne-toi, que je prenne de dos. CLIC. Voiiiilà. C’est dans la boîte. Tu peux aller mettre la deuxième tenue s’il-te-plaît. Allez, on va faire vite.
Maryline retourna au bureau. Elle ôta la première tenue et enfila en vitesse la deuxième. C’était un autre short avec un top à manches longues cette fois. C’était toujours aussi serré, mais la jeune fille se sentit un peu moins dénudée. Elle se dépêcha de retourner voir les deux hommes. Ils semblèrent satisfaits de l’effet de cette deuxième tenue, et Pierre prit de nouvelles photos. La troisième tenue comprenait une minijupe droite et un mini t-shirt qui dévoilait le ventre. Enfin, la quatrième et dernière était elle aussi constituée d’une minijupe, plus évasée celle-là, et d’un top à manches longues et ventre nu. Pierre prit les dernières photos. Derrière eux, le match continuait.
Bon voilà, on a terminé. Avec ces photos, on fera notre choix. On verra ce qui plaît, et si on peut envisager de constituer un groupe de pom pom girls, dit Pierre.
En tout cas, on en a déjà une belle ici, ajouta son fils avec un grand sourire.
Maryline sentit ses joues se réchauffer et baissa les yeux.
C’est gentil, mais je crois pas être bonne pour ça, murmura-t-elle.
Ca c’est ce que tu crois, dit Pierre. Allez, tu peux aller te rhabiller. Et n’oublie pas de remettre les tenues dans le carton s’il-te-plaît.
La jeune black ne se fit pas prier et retourna au bureau. Elle ferma la porte derrière elle, et enleva sa tenue sans perdre de temps. Elle la rangea dans son plastique comme elle l’avait fait avec les autres et replaça le tout dans le carton. Elle tendit la main vers la chaise où elle avait posé ses vêtements, puis se rendit brusquement compte qu’ils n’étaient pas là. La chaise était vide. Elle regarda tout autour d’elle, se demandant si elle ne les avait pas posés ailleurs. Mais elle ne trouva rien. La jeune fille commença à paniquer. Elle était juste en culotte et chaussettes. Machinalement, elle appela:
Mon… monsieur Pierre?
Elle posa son bras devant son torse pour cacher un tant soit peu sa poitrine, et se dirigea vers la porte. Mais celle-ci s’ouvrit avant qu’elle ne l’atteigne, et Pierre passa la tête et entra.
Ouiiiii?
Maryline recula précipitamment de trois pas. Le père de Michaël devait se trouver juste derrière la porte pour avoir entendu le faible appel de la jeune fille et être entré si vite. Elle appuya davantage son bras contre sa poitrine, consciente d’être quasi nue devant cet homme.
Je ne retrouve pas mes vêtements. Je les avais pourtant laissés là, dit-elle d’une voix hésitante en indiquant la chaise vide de sa main libre. Quelqu’un a du les changer de place.
Oui… c’est moi. Je les ai mis en sécurité.
Maryline écarquilla les yeux, incertaine de la manière dont elle devait interpréter l’aveu de Pierre. Celui-ci referma la porte derrière lui.
Je… je peux les récupérer? Demanda la lycéenne.
Éventuellement, répondit l’homme avec un sourire en coin. Ils sont dans cette armoire, dont j’ai la clé.
Il indiqua de la main une armoire fermée, et sortit une clé de sa poche. Il l’agita devant lui.
Mais pour que je l’ouvre, il faudra faire quelque chose pour moi.
Il agitait toujours la clé. Comme il ne parlait plus, Maryline demanda:
Qu’est-ce que vous voulez?
Rien d’important, dit-il avec un sourire plus large encore. Je veux juste que tu baisses ton bras, que tu ne te caches pas devant moi. Après, j’ouvre l’armoire et tu te rhabilles.
La jeune fille resta bouche bée. Pierre voulait qu’elle lui montre ses seins? Elle était seule avec lui dans ce bureau. Que pouvait-elle faire? Est-ce qu’il se contenterait de ça? Elle hésita, piétinant doucement sur place. Elle ne pouvait pas rester nue comme ça. Il semblait qu’elle n’avait pas trop le choix. Alors elle s’immobilisa, et baissa le bras. Son regard se posa sur le sol à côté d’elle.
Soudain, un flash la fit lever la tête. Elle avait oublié que le père de Michaël avait l’appareil photo dans sa main. Il venait de prendre un cliché d’elle seins nus! Une expression de peur s’inscrivit sur son visage, et elle remit le bras pour cacher sa poitrine. L’homme lui fit un signe de la main pour la calmer.
Baisse ton bras, encore une et c’est fini, lui dit-il fermement.
Il agita encore la clé dans la main qui ne tenait pas l’appareil.
Allez, ce n’est rien. Baisse-moi ce bras. Tout de suite.
Cette fois, il n’avait plus de sourire sur les lèvres. Son expression était même plutôt menaçante. Maryline n’osa pas résister. Elle baissa le bras, et lui dévoila ses seins. Il y eut un autre flash. Puis Pierre alla vers l’armoire, introduisit la clé et ouvrit.
Voilà c’est fini. Tu vois je tiens parole.
Il tendit les vêtements à la jeune fille. Elle les prit contre elle.
Je te laisse te changer. Merci encore pour avoir essayé les tenues. Ça nous sera très utile, et puis ça t’allait très bien, quoi que tu penses.
Il n’avait plus l’air menaçant. Il souriait même. Il quitta le bureau, laissant la jeune fille seule. Celle-ci ne se fit pas prier et se rhabilla rapidement.
La fin de la soirée fut moins intéressante qu’elle ne l’aurait souhaité, même si Michaël fut adorable. Ils dînèrent dans un fast-food puis le garçon la raccompagna au métro. Maryline gardait en tête ce que le père de Michaël lui avait fait faire. Elle était heureuse que ce vieux pervers n’ait pas profité de la situation pour aller plus loin. C’était d’ailleurs un peu étrange. Il aurait sans doute pu en profiter un peu plus. La jeune fille se força à essayer d’oublier ces pensées, et ne dit pas un mot à Michaël, de peur de gâcher ce qui pourrait éventuellement se passer entre eux.
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Lundi 7 septembre
Maryline avait passé le week-end chez son père, et avait presque pu oublier l’épisode un peu gênant du stade. Elle avait repensé quelques fois à Michaël, qu’elle avait trouvé très gentil et avec qui elle avait malgré tout passé une bonne soirée. Elle l’aimait bien, et s’imaginait bien sortir avec lui, mais elle se refusait à se jeter aveuglément dans ses bras.
Le dimanche soir, elle était retournée chez son cousin qui l’hébergeait, pour pouvoir être au lycée le lendemain matin.
Le lundi, ce n’est qu’après le repas du midi à la cantine que la jeune fille revit Michaël.
Hey! Dommage que je t’aie pas vue à la cantoche, on aurait mangé ensemble, lui dit le jeune homme.
Oui, en plus j’étais toute seule, c’est bête, répondit Maryline.
Ils marchèrent un peu dans la cour en discutant de choses et d’autres. Michaël tripotait son téléphone mobile en parlant. Le courant passait bien entre les deux lycéens. Ils étaient à un bout de la cour, à l’écart du brouhaha de la foule des élèves.
Tiens, tu devrais voir ce que j’ai sur mon téléphone, dit soudain le garçon avec un sourire moqueur.
Pourquoi? C’est quoi? Demanda Maryline en tendant la tête.
Le jeune homme lui tendit l’appareil pour qu’elle voie l’écran. Elle mit quelques secondes à distinguer correctement, se tordant le cou pour éviter les reflets du soleil. Elle eut soudain une bruyante inspiration de surprise. Ce qu’elle vit, c’était la photo d’elle seins nus; l’une de celle prise par le père de Michaël. Le garçon, lorsqu’il vit que la jeune black avait compris de quoi il s’agissait, retira le téléphone de sa vue.
Comment tu as eu ça? lança Maryline qui avait envie de crier mais retenait sa voix. Efface-là tout de suite s’il-te-plaît!
Elle joignit le geste à la parole et tenta d’attraper l’appareil, mais Michaël était bien plus grand et fort qu’elle et il n’eut aucun mal à le soustraire à sa vue.
Pas question que je l’efface, non, dit-il. Elle est bien trop belle. Je l’ai beaucoup regardée tu sais. Je crois qu’elle ferait un malheur avec les autres garçons.
Il continuait de marcher doucement en parlant, suivant une zone herbeuse qui longeait un des murs extérieurs de l’établissement, s’éloignant de la cour. Maryline ouvrit grand les yeux. Il était impensable qu’il montre cette photo à d’autres garçons. Elle fit quelques pas rapides pour revenir au niveau du jeune homme.
Non! Tu ne peux pas la montrer à d’autres? Tu ne peux pas faire ça? Lui dit-elle. Ca serait trop la honte pour moi. Même toi tu n’aurais pas du la voir. Je sais pas pourquoi ton père a voulu la prendre. Il m’a forcée. Tu devrais l’effacer, elle devrait pas exister cette photo. S’il-te-plaît?
Elle tentait de l’apitoyer avec un accent implorant dans la voix, mais sans succès. Lui semblait s’amuser de la situation, souriant toujours.
Nan nan, l’effacer, pas question je t’ai dit. Elle est trop jolie. Par contre, peut-être que je peux la garder pour moi, c’est possible. Je sais pas hein? J’ai envie de partager quand même.
Il jeta un regard moqueur à la jeune black. Celle-ci sentit qu’elle pouvait peut-être le faire changer d’avis.
Je ferai ce que tu veux s’il-te-plaît, dit-elle. Garde-là au moins pour toi. Maintenant tu l’as vue, c’est trop tard. Mais je veux pas que d’autres la voient.
Ce que je veux? Michaël sauta sur la perche tendue par Maryline.
Heu, oui… Je peux surement faire quelque chose pour toi non? Et tu gardes ça secret.
Elle l’implora encore du regard. Le jeune homme sourit, puis continua de marcher sur l’herbe en longeant le mur, avec un signe de la main.
Suis-moi.
Il emmena Maryline hors de vue de la cour. Le brouhaha des élèves était beaucoup moins audible. Il s’arrêta dans un coin de gazon isolé entre les murs du lycée et le mur d’enceinte de l’établissement. Derrière, des arbres bloquaient fortement la vue des bâtiments que l’on devinait plus loin. Le jeune homme se posta face à la lycéenne, et son expression devint plus sérieuse.
Ici on sera tranquilles. On ne va pas perdre de temps pour éviter des ennuis. Voilà… la photo est superbe, et tu n’as pas à en avoir honte, au contraire. Mais c’est un peu frustrant de n’avoir qu’une photo. Moi, ce que je voudrais c’est voir ça en vrai. Montre-moi tes seins Maryline.
Il appuya sa dernière phrase d’un regard au fond des yeux de la jeune fille. Voilà où il voulait en venir. Il était bien comme son père. Son regard profond empêchait Maryline de réfléchir à la situation comme elle le devrait.
Tu garderas la photo juste pour toi si je le fais? Demanda-t-elle.
Promis.
Maryline soupira. Ça ne serait qu’un moment à passer. Elle l’avait déjà fait pour son père, alors pourquoi pas pour Michaël, qu’elle aimait bien finalement? Elle hésita un moment, regardant de droite et de gauche. Puis elle se décida. Elle portait un t-shirt serré avec un large col en V sur un simple pantalon. Au-dessus, elle avait une veste d’été un peu fashion. C’est ce qu’elle enleva d’abord, et pour ne pas mettre le vêtement à terre, elle le tendit à Michaël. Il le prit et le posa sur son avant-bras. Ensuite, elle osa poser son regard dans les yeux du jeune homme. Ce qu’elle y vit lui donna une bouffée de chaleur. Elle soupira, attrapa le bas de son t-shirt, et le souleva jusqu’au-dessus de sa poitrine, emmenant au passage la brassière qu’elle portait en-dessous. La forme de ses seins apparut, les pointes aux larges auréoles fièrement dressées vers Michaël. Celui-ci eut une lueur de désir dans les yeux, mais se maîtrisa car il ne voulait pas montrer à quel point il appréciait la vue. Au contraire, il fronça les sourcils.
C’est pas comme sur la photo. Je vois pas bien. Enlève ton t-shirt et ce qu’il y a en-dessous.
Son ton était ferme. La jeune fille hocha la tête de côté, hésitante, puis ne vit rien d’autre à faire que d’obéir. Elle retira le t-shirt et la brassière par-dessus sa tête. Michaël tendit le bras où était déjà la veste. Elle y posa ses autres vêtements. Elle était maintenant torse nu devant le jeune homme. Sa respiration s’accéléra. Michaël mit son téléphone devant son visage. Maryline eut un mouvement réflexe, mais le garçon la stoppa.
Ne bouge pas!
Il prenait une photo. La jeune black resta immobile, mais osa quand même parler.
C’est juste pour toi hein? Tu promets?
Oui oui, je le promets.
Il prit quelques photos, puis ajouta:
Tourne-toi, je voudrais voir tes fesses aussi. Et baisse ton pantalon.
Quoi? Mais il n’était pas question de ça?
Allez, fais-le et après c’est fini. Ou alors je vais montrer ça à mes potes.
Non non!… ok ok, je vais le faire.
Elle avait failli l’insulter, puis s’était ravisée. Il ne fallait probablement pas le mettre en colère, il pourrait mal réagir. Elle décida de jouer son jeu en espérant que ça n’irait pas plus loin. Quoique? Elle se tourna donc dos à lui, et dégrafa son pantalon, avant de le baisser sur ses cuisses. Elle tourna la tête et vit Michaël prendre d’autres photos. Elle serra les lèvres. Ses fesses rebondies étaient à peine couvertes par un petit slip rose.
C’est bon, c’est fini. Rhabille-toi.
Maryline remonta son pantalon et le ferma avant de se retourner. Le jeune homme était de nouveau tout sourire et tendit à Maryline son t-shirt.
Ma brassière d’abord, lui demanda-t-elle.
Non non, répondit-il. Je la garde. Tu n’as pas besoin de ça sous ton t-shirt. Tes seins se tiennent très bien tout seuls et ils sont bien faits. Pourquoi les cacher sous des tas de tissu?
Maryline soupira, comprenant qu’elle n’avait pas les cartes en main pour le faire plier. Elle prit donc le t-shirt et l’enfila.
D’ailleurs, continua Michaël en lui tendant sa veste, à partir de maintenant tu ne mettras plus de soutien-gorge ou de brassière comme tu dis. Je veux que tes seins soient nus sous ton vêtement. Ce sera la règle pour que ces photos restent bien cachées au fond de mon téléphone. Tu as compris?
Maryline enfila sa veste. Elle réfléchit aux propos du jeune homme, ne comprenant pas bien ce qu’il cherchait. Pourquoi il ne lui demandait pas de sortir avec lui? Il pourrait obtenir d’elle plus que des photos, c’est sur. Mais là, la menace de voir les photos circuler parmi les garçons du lycée, c’était simplement impossible. Elle acquiesça donc de la tête.
Mmm oui, j’ai compris.
Ses sentiments envers le garçon étaient contradictoires. Elle lui en voulait de ce qu’il lui faisait, mais en même temps elle ressentait toujours cette attirance envers lui. Elle le voyait comme une sorte de gentil salaud, un truc difficile à comprendre.
En tout cas, elle ne resta pas avec lui, les cours reprenant peu de temps après. Toute l’après-midi, elle sentit ses seins bouger plus que d’habitude sous son t-shirt, c’était une sensation étrange. Son col en V profond montrait le début du sillon entre les deux globes, et la lycéenne avait l’impression que tous les garçons avaient les yeux rivés dessus. De plus, sous le seul tissu du t-shirt, ses tétons étaient plus visibles qu’auparavant. Elle fut d’autant plus soulagée lorsque la journée de cours se termina et qu’elle put rentrer chez son cousin, où elle logeait la plupart du temps. Et même là, elle dut supporter les regards en coin de son cousin, qui avait forcément remarqué quelque chose.
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Mardi 8 septembre
Le lendemain matin, le temps avait complètement changé. Il pleuvait à verse et la température avait chuté. Maryline opta malgré tout pour une tenue encore un peu estivale, enfilant un débardeur et un pantalon, complété par des escarpins plats. Elle pensa évidemment à ce que lui avait dit Michaël, sa fameuse « règle » pour les photos: pas de soutien-gorge ou de brassière. Elle supposa que cela signifiait qu’elle ne devait rien mettre d’autre non plus qui aurait pu couvrir ses seins sous le débardeur. Heureusement celui-ci la couvrait bien, cachant plus de choses que son col en V. Elle fit donc comme le jeune homme le lui avait dit, et resta la poitrine libre sous son vêtement. Par-dessus sa tenue, elle mit une parka et partit au lycée avec son sac sur l’épaule.
Ca faisait drôle de retrouver la même sensation que la veille, ses seins qui ballotaient de droite et de gauche et de haut en bas aux moindres mouvements. Cependant, protégée par la parka dehors sous la pluie ou en prenant le bus, Maryline ne se sentait pas du tout indécente. Ce fut lorsqu’elle arriva au premier de ses cours et qu’elle dut enlever sa parka qu’elle se sentit moins assurée. Les premières minutes elle avait l’impression que seins étaient outrageusement moulés par le débardeur, et que ses tétons se dessinaient trop nettement. Elle ne cessait de guetter les regards des garçons qu’elle soupçonnait de l’épier en douce, et tentait de cacher le maximum en mettant ses bras devant elle. Puis le temps passant elle fit moins attention et se détendit, même si parfois elle se cachait encore derrière ses bras. Finalement, elle décida qu’elle pouvait suivre cette règle sans trop de difficultés.
C’est d’ailleurs ce qu’elle dit à Michaël lorsqu’elle le vit de nouveau le midi, au moment du repas cette fois. Ils étaient seuls face à face à une table. Dans le brouhaha de la cantine, ils pouvaient se parler, pas trop forts, sans se faire entendre des voisins les plus proches.
Alors tu as fait ce que je t’ai dit donc? Demanda le jeune homme entre deux fourchetées.
Oui je l’ai fait, répondit la petite black avec un air de défi. Et toi? Tu tiens ta promesse?
Il haussa les épaules, et avala une bouchée avant de répondre.
Jusque-là oui. Mais je demande une preuve de ce que tu dis pour continuer à la tenir.
Une preuve? Fit-elle d’un air vexé.
Elle ouvrit sa parka qu’elle avait préféré garder sur elle en mangeant, pour le laisser voir la silhouette de sa poitrine serrée sous le débardeur.
Voilà, c’est pas une preuve ça?
Ben pas vraiment, fit Michaël en jetant à peine un coup dil. Tout ce que je vois c’est un débardeur, rien d’autre. C’est ce qu’il y a en dessous que je veux voir.
Heuuu… Je pourrais te le montrer peut-être… enfin surement je veux dire. On trouvera un coin comme hier, et hop tu verras que je ne mens pas.
Elle savait bien qu’il était évident qu’elle ne portait pas de soutien-gorge. Le garçon voulait juste voir ses seins.
Non pas plus tard, je veux voir ça maintenant, dit-il sèchement.
Tu délires? Maryline ouvrit des yeux tout ronds. Ici? Dans la cantine?
Oui, pas de quoi faire cette tête-là. Tu me montres un téton discrétos. Personne ne regarde. Il n’y a pas de danger.
La jeune fille était outrée. Elle n’aurait jamais pensé qu’il ose lui demander ça. Et si elle refusait? Il allait revenir sur sa promesse sans doute. Elle ne voulait pas tenter le diable. Elle se dit qu’elle allait le faire, lui montrer un bout de sein, là dans la cantine au milieu de tout le monde. Et cette pensée fit monter une bouffée de chaleur en elle. Elle regarda le lycéen, fit comme si de rien n’était, une main sur la table et l’autre s’affaira sur son ventre pour attraper le bas du débardeur. Un coup dil circulaire pour vérifier que personne ne faisait attention et elle remonta le tissu jusque sous sa poitrine. Elle s’arrangea pour que la parka soit juste assez ouverte mais pas trop. Et d’un coup, elle dévoila son sein gauche, à peine une seconde, et rabaissa le tissu. Elle tenta de rester stoïque, comme s’il ne s’était rien passé.
Alors? Tu as bien vu non?
Oui, répondit Michaël avec un grand sourire. Je suis convaincu. C’est très bien.
Il laissa de côté le sujet, et continua le repas en discutant de tout autre chose. Il demanda notamment à Maryline si elle aimerait assister à l’un de ses entraînements de foot. Ça se passait le jeudi après les cours. Elle serait la bienvenue. La jeune fille ne refusa pas, disant seulement qu’elle ne savait pas encore. Elle demanda juste si son père serait là. Ils en étaient au dessert.
Pourquoi? Demanda le jeune homme. Tu veux encore poser?
Non non, bien sur… dit-elle d’un air gêné. C’était juste pour savoir.
Dommage. Tu étais jolie avec une jupette de pom pom girl. Tu devrais mettre des jupes de temps en temps. Tiens! Ben t’as qu’à en mettre une demain.
Il était souriant comme s’il venait d’avoir une idée lumineuse. La petite black, elle, était beaucoup moins enthousiaste.
J’aime pas trop les jupes, tu sais.
Mmm je vois, dit-il d’un air plus sérieux. Je vais devoir en faire une règle alors. Je veux que demain et tous les autres jours tu mettes une jupe, ou alors une robe. Ce sera la règle numéro deux. Et tu dois bien suivre les deux règles si tu veux que les photos restent visibles de moi seulement.
C’est de la triche! rétorqua Maryline. Tu changes notre accord, t’as pas le droit.
J’ai le droit, parce que c’est moi qui ai les photos. Par contre, en parlant de triche, pas de triche de ton côté hein? Une jupe c’est une jupe, et pas de pantalon ou autre leggings en-dessous d’accord? Sinon ça ne compte pas.
Et des collants? Je peux, des collants?
Nan, pas de collants non plus, c’est moche. Des bas, peut-être… il pouffa. Mais je pense pas que ce soit ton style. Bon, tu as bien compris les règles alors?
Oui oui, j’ai compris, fit la lycéenne dépitée.
Le seul problème, mais elle ne lui dit pas, c’est qu’elle n’avait pas une seule jupe dans ses affaires de la semaine. Elle se dit qu’elle devrait faire les boutiques le soir-même pour s’en acheter une. Ce fut son souci de l’après-midi, et du coup elle remarqua à peine les garçons qui jetaient un regard discret sur sa poitrine.
Après les cours, elle alla directement dans un supermarché où elle savait pouvoir trouver ce qu’elle cherchait à un prix raisonnable. Elle n’avait pas de gros moyens et ne voulait pas ruiner son argent du mois, même pour sauver ses photos du regard de tous les garçons du lycée. Elle trouva une robe qui devrait convenir, aucune jupe présentée ne la satisfaisant. C’était sa taille, une robe droite en jean, serrée et entièrement boutonnée sur le devant, qui devait s’arrêter à peu près au-dessus du genou. La jeune black n’avait pas la possibilité de l’essayer dans ce magasin, mais elle le fit dès qu’elle fut rentrée chez son cousin. La robe lui allait comme un gant.
A suivre…
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