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Sandrine et les trahisons – Chapitre 2




Nos discussions via la messagerie interne restent quotidiennes ou presque, et Sandrine semble aller mieux, tout comme sa relation avec Hervé. Les disputes s’espacent et il l’emmène à la montagne pour la Saint-Valentin, deux jours de ski avec spa et massages. Nous avons l’occasion de nous voir, Sandrine et moi, à la fin du mois de février quand elle vient à Grenoble. Elle est bien plus détendue que lors de notre déjeuner un mois auparavant.

En mars, les discussions se font moins fréquentes et par ailleurs, tout semble aller pour le mieux désormais entre Sandrine et Hervé. Elle vient justement à Grenoble le 24 mars et nous prenons le temps de boire un café tous les deux. Je lui dis à quel point cela me fait plaisir de la voir enfin heureuse de se marier.

En avril, pour Pâques, Hervé l’emmène à Rome, une ville où elle rêvait d’aller. De retour de la capitale italienne, elle m’écrit son bonheur et sa joie, m’envoie des photos. Elle écrit à plusieurs reprises le mot "heureuse".

Une semaine plus tard, le mardi 25 avril, je me rends à Annecy. La veille, j’en avais informé Sandrine et lui avait demandé si elle voulait déjeuner avec moi. Ses réponses avaient été très courtes. Cela lui arrivait parfois lorsqu’elle avait beaucoup de travail. Je ne m’en étais pas inquiété.

Je suis occupé à envoyer un mail sur mon smartphone quand elle entre dans la voiture. Ma tête ahurie de la voir ainsi, lui arrache un timide sourire. Sandrine porte une jupe noire taille haute, mi-longue et moulante à souhait. Ses jambes sont galbées de nylon et des talons vertigineux ornent ses pieds. En haut, un top orange moulant parachève l’uvre. Elle porte des larges lunettes noires. En un instant, je comprends que ça ne va pas du tout. Elle n’a pas faim et nous laissons tomber le restaurant pour aller nous promener autour de la basilique. Sandrine doute. Elle voit tout en noir. Le week-end a été affreux et elle est même allée dormir chez une amie. Hervé lui a dit des mots forts, blessants, qui dépassaient certainement sa pensée, mais il les a dit. En marchant, Sandrine vient rapidement contre moi. Je pose ma main sur ses épaules.

Nous arrivons à un promontoire qui surplombe la ville et le lac. Pensive, Sandrine regarde au loin. Derrière elle, je pose les mains sur ses hanches :

— Tu ne dois pas tout remettre en cause. Je suis persuadé qu’il regrette ses mots.

— Il ne s’est pas excusé. Ça fait quand même trois jours.

— Sandrine, tu es jeune, tu es belle, tu vas te marier

Elle me coupe.

— Je ne veux plus en parler.

Je prends le parti de l’humour :

— Je peux au moins te dire que tu es magnifique dans cette tenue ?

— Oui, ça, tu peux. Ça fait du bien.

— Tu es sublime, vraiment. Je regrette que tu ne l’aies pas mise avant.

— C’est la première fois que je la mets pour venir travailler.

— Pourquoi ?

— Pour entendre ce que tu viens de dire.

Une pause. Je fonce.

— C’est la première fois que je te vois avec des talons aussi hauts et cette jupe pfff elle te va à merveilles. Ces fesses

Elle rit. Pour la première fois de la journée, elle rit. Je continue.

— J’adore l’encolure carrée de ton haut. Ça donne du volume à ta poitrine et c’est très sexy.

J’ai le menton sur ton épaule avec vue plongeant sur son décolleté. J’ajoute :

— Et d’ici, la vue est tout à fait agréable.

Sandrine rit à nouveau et dépose un baiser sur ma joue.

— C’est bon d’entendre ces mots. Tu es chou.

— Attends ! J’ai pas fini ! J’ai des questions !

Elle rit de plus belle.

— Je suis toute ouïe.

— J’ai deux questions exactement. Est-ce que tu portes des bas ou des collants ?

— Ah, un grand mystère, hein !

— Je dirais des bas.

— Eh non, des collants.

Je fais la moue. Elle rit encore.

— Une culotte sous ton collant ou pas ?

Elle rougit.

— En fait, mon haut est un body. Mais c’est drôle que tu poses la question, car les mecs ne savent pas que la plupart des collants peuvent être portés à même la peau.

— Ça t’arrive ?

— Parfois.

Elle rougit et rit.

— Tu avais une autre question ?

— Oui. Est-ce que les quatre boutons en haut de ton body sont des vrais ou est-ce de la décoration ?

— D’après toi ?

— Même de là, c’est difficile à dire Je pense quand même que c’est une vraie ouverture.

Sandrine ne répond pas immédiatement. Elle se pince les lèvres avant de murmurer :

— Alors ouvre

De ses hanches, je remonte les mains à sa poitrine que je prends garde à ne pas toucher. Délicatement, j’attrape le bouton noir et essaye de l’ouvrir. Il cède. C’est une vraie patte de boutonnage. Je ne sais alors pas ce que je dois faire. Mes doigts tiennent les pan de son haut sans bouger. Sandrine dit :

— Il y en a quatre

Je tremble et j’ouvre maladroitement les trois autres boutons. Quand je lâche le tissu, les gros seins de Sandrine poussent sur les pans et se dégagent un peu plus. Toujours au-dessus de son épaule, je n’ai d’yeux que pour ces deux gros globes laiteux que je vois presque entièrement. Je commence à bander. Sandrine souffle :

— J’espère que ça te plait

Je pousse doucement mes hanches contre ses fesses.

— Beaucoup

Mon entrejambe heurte son postérieur. Je vais me reculer mais sa main attrape ma cuisse pour me maintenir tout contre elle. Elle bouge doucement et son souffle se raccourcit. Elle m’embrasse le menton. Je tourne la tête, touche ses lèvres. Nos bouches s’entrouvrent, nos langues glissent l’une contre elle. Sandrine se tourne et nous nous embrassons avec tendresse et passion.

Nos lèvres se détachent. Ce baiser n’a rien de volé : non seulement il est parfaitement consenti mais la durée, l’intensité et le plaisir de cet échange trahissent notre désir. Je m’attendais néanmoins à ce regard angoissé, cette peur qui saisit soudain, à cette inquiétude sourde. A ce rejet.

Sandrine recule d’un pas, sourit un instant avant que son visage ne devienne grave. Elle reboutonne son décolleté et dit :

— Allons-y

Nous faisons quelques pas en direction de la voiture quand elle fait soudain volte face et retourne sur le promontoire. En larmes.

— Je ne sais plus ce que je fais Je vais dans un sens puis dans l’autre. J’ai confiance puis je perds pied. Je suis heureuse puis j’ai peur. Je veux me marier puis j’ai envie de renoncer.

— T’as peur de quoi, enfin ?

— J’ai peur de moi, j’ai peur de notre engagement. Je n’ai pas envie de divorcer dans deux ans. J’ai peur de me lasser du mariage, de me lasser de lui.

— Ça fait quoi ? Neuf ans que tu es avec lui ? Pourquoi te lasserais-tu ?

Elle ne répond pas tout de suite. Elle baisse la tête.

— Depuis quelques temps, quatre ou cinq mois environ, quand ça ne va pas fort, il m’est arrivé de penser à d’autres mecs. Je me dis que je n’ai connu que lui et je vais me marier. Et je ne sais pas ce que je dois en penser. Et quand j’angoisse, je me dis qu’après le mariage, ce sera trop tard et

Elle hoche la tête.

— C’est complètement nul, je sais, et je ne devais pas penser à ça

Elle lève les yeux.

— Je ne devais pas dire ça, mais il y a surtout un mec à qui je pense.

Elle fait un pas vers moi.

— Et il embrasse super bien.

Elle lève la tête et nous nous embrassons à nouveau, longuement.

C’est un sourire qui termine le baiser. Je lui souris :

— On va aller manger, on va retourner au travail et je ne te reverrais plus d’ici au samedi 10 juin à la cérémonie. Je pense que c’est mieux ainsi, ça évitera de faire des bêtises.

Elle rit. Elle me prend la main et nous nous retournons à la voiture. Il ne se passe rien d’autre jusqu’à notre retour au bureau. Je passe tout de même la saluer avant de repartir en fin de journée. Nous nous écrivons durant la semaine et elle me remercie pour ma réaction.

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