Quelques jours plus tard, par une matinée grise et pluvieuse, je me rendis compte que je m’ennuyais ferme sans Océane. OK, pendant son absence, j’avais eu une invitation pour une petite fête à laquelle je me suis rendue et où je me suis amusée, c’était plutôt cool, mais ce n’était pas du tout la même chose quand elle n’était pas là. J’ai même pu faire un cambriolage chez un riche particulier sans tomber sur Black Angel, il y a deux nuits de ça, ce qui m’a rapporté une jolie somme d’argent.

Qu’est ce que j’avais, putain ? Je pensais sans arrêt à Océane sans le vouloir ; son joli sourire illuminait les moments que je passais en sa compagnie, même nos moments intimes, et lorsqu’elle n’était pas là, comme maintenant, je me sentais seule, abandonnée. Je soupirais, assise sur une chaise, les yeux fixés sur la pluie qui s’écrasait sur le bitume et fouettait les vitres, en souhaitant qu’Océane me revienne le plus vite possible. Je n’avais hélas pas eu un seul appel de sa part, pas un seul message. Rien !

Sans que je m’y attende, cette fille avait changé ma vie : moi qui pensais être une hétéro pure souche, jétais en train de virer ma cuti. Je serais tombée amoureuse d’une femme ? Ben oui, j’aimais Océane. Et après ? Simplement, je n’avais pas envie qu’elle le sache pour le moment. Je souhaitais attendre encore un peu avant de le lui annoncer. On ne sait jamais ; peut-être qu’elle ne ressentait rien pour moi. Peut-être que pour elle je nétais juste qu’une simple aventure.

Alors que jétais en train de déprimer sur son absence, tout à coup la sonnette retentit. Je me levai d’un bond et regardai à travers le judas pour savoir de qui il pouvait bien s’agir, mais le couloir était plongé dans le noir comme dans un four, et malgré ma bonne vue, je ne distinguais rien.

Qui est là ?

C’est le petit chaperon rouge, mère-grand ! répondit Océane avec entrain derrière la porte.

Folle de joie en reconnaissant cette voix douce et enjouée, je m’empressai d’ouvrir la porte, et lorsque je la vis là, face à moi, je n’ai pas pu m’empêcher de hurler ma joie, avec les larmes aux yeux en me jetant sur elle pour la couvrir de baisers. Mes cuisses enserraient sa taille  ; elle me porta avec un bras sans le moindre effort jusqu’à mon lit pour m’y allonger avec douceur. Elle s’allongea à mes côtés.

Oh, Océane, je suis si heureuse de te revoir, tu m’as tellement manquée ! lui dis-je, les larmes aux yeux.

Déjà ? gloussa-t-elle. Ça ne fait que trois jours que je suis partie, mais c’est très agréable à entendre  ; toi aussi, tu m’as manquée. Et en plus, j’ai un petit cadeau pour toi.

C’est quoi ?

TADAAAAAAAAAM ! fit-elle en me tendant un petit paquet. Le voilà ! Allez, ouvre-le vite !

Avec l’impatience d’une petite fille qui a reçu un cadeau de Noël, je déchirai le papier. J’ouvris la petite boite et découvris, perplexe, qu’il s’agit d’un objet dune forme assez fuselée.

Euuuuh… C’est quoi, ce truc ?

Ton cadeau, ma toute belle. C’est un uf vibrant sans fil télécommandé. Est-ce que tu sais comment ça marche ?

Euh…. non, je regrette.

Eh bien, cette petite chose, tu la mets en toi et tu actionnes les vitesses avec la télécommande sans fil qui est là… Enfin, la personne qui aura la télécommande, ce sera moi : c’est ça qui sera le plus amusant.

Merci, Océane, c’est trop gentil et plutôt original, mais on pourra l’essayer ce soir ou demain ? Pour le moment, je te veux toi, et toi seule, sans artifice !

Requête accordée ! fit-elle avec un grand sourire en se penchant sur moi pour m’embrasser.

Nous avons fait l’amour comme si nous ne nous étions pas vues depuis des années. Les orgasmes et positions diverses se sont enchaînés ; mon studio se remplissait de nos plaintes, gémissements, couinements des heures durant.

Épuisées, mais pleinement satisfaites, nous nous sommes quittées, après une sieste réparatrice, pour le reste de la journée. Ce soir, elle devait recevoir de la famille, mais elle ma promis de passer après ; et moi, j’ai repéré une bijouterie non loin d’ici, mais j’ai menti en prétendant regarder une série à la télé. Le soir venu, la nuit était déjà tombée, il fallait se mettre en route. Je reçus un SMS d’Océane :

"Ma soirée est assez barbante, mais je me sens joueuse. Tu veux bien mettre l’uf en toi, stp ? Bisous. Océane."

"Considère que c’est déjà fait… Hi hi. Bonne soirée, bisous. Fran."

Je glissai l’uf en moi, non sans lui avoir mis du lubrifiant au préalable, enfilai ma tenue de "Papillon de Nuit", un vieux jogging, un polo le tout par-dessus. Mon loup était caché, ainsi que mon passe-partout. Cétait parti !

Je n’allumai pas la lumière du couloir et fermai la porte sans faire le moindre bruit. Je me dirigeai vers la sortie de l’immeuble à pas de loup et pris la direction de la bijouterie à soulager de quelques cailloux.

Le secteur de la destination convoitée était plongé dans l’obscurité ; la seule lumière venait de la pleine lune. Il y avait un coin suffisamment grand pour me permettre de me changer, ce que je fis après m’être assurée d’être bien seule. Après avoir caché mes affaires, je me faufilai en direction de la bijouterie.

J’ai failli attendre ! lança une voix féminine que je connaissais.

Je tournai la tête et vis Black Angel à moins dune dizaine de mètres de moi, bras croisés, adossée à un arbre, comme si elle attendait ma visite. Merde, ça s’annonçait plus que mal ! Elle eut un petit sourire en coin en me regardant, et immédiatement, l’uf se mit à vibrer en moi. Sous la surprise, je scrutai autour de moi, les yeux écarquillés en me pliant en deux.

Océane avait déclenché l’uf au pire moment qui soit, et la seule façon pour moi de l’extraire de mon intimité qui n’avait pas tardé à mouiller sous l’effet des vibrations était de me déshabiller. Non, je ne pouvais pas me foutre à poil en pleine rue, et pas devant l’autre ! Jétais condamnée à subir les vibrations de ce truc ; mais si je ne faisais rien, Black Angel allait pouvoir m’arrêter.

Eh ben alors, quelque chose ne va pas, "Papillon de Nuit" ? se moqua-t-elle en s’approchant de moi.

Oh, toi, ferme-la, c’est pas le moment ! dis-je entre mes dents.

Tu n’as pas l’air dans ton assiette, ce soir ; mais ça m’arrange, car plus vite on en aura fini, plus vite je pourrai passer à autre chose.

Les vibrations se faisaient plus intenses. Mes jambes commençaient à flageoler, je sentais mon minou devenir de plus en plus mouillé. Jéprouvais de plus en plus de difficultés à rester debout. Je n’avais pas le choix : je devais rassembler mes dernières forces pour fuir, car je savais que toute confrontation à elle était perdue d’avance. Je commençais à haleter, à transpirer, et j’avais envie de gémir car ce truc me caressait de l’intérieur.

Écoute, je ne… hmmm… me sens pas bien… On va devoir remettre ça à plus tard, si tu veux bien ! dis-je dune voix tremblante en tentant de fuir.

Hors de question : on va en finir dès à présent !

Elle n’eut évidemment aucun mal à me barrer la route. Merde ! Si je ne réagissais pas très vite, jétais morte. Ma tête se vidait, je ne trouvais pas de solution ; je ne pouvais pas flancher, je ne pouvais pas. Mes jambes ne pouvant plus me porter, je tombai à genoux, cuisses écartées, me tenant le ventre alors que jétais pliée en deux. Les vibrations étaient plus fortes, je ne pouvais plus lutter. Je sentis un orgasme arriver. Pitié, non, pas ici, pas comme ça, pas maintenant, pas devant ma pire ennemie ! Océane, pour l’amour du ciel, arrête cet engin immédiatement, je t’en supplie !

Ben alors, tu te rends déjà ? Qu’est ce qui t’arrive ?

Ne me regarde pas ! Ne me regarde pas, par pitiééé !

Mes yeux roulèrent, ma bouche s’ouvrit, et mes mains se plaquèrent sur ma bouche afin d’étouffer du mieux possible le cri rauque qui s’échappa de ma gorge, traduisant l’orgasme démentiel qui me secouait. Je jouissais si fort que pendant une seconde j’ai eu l’impression d’uriner. L’uf s’arrêta presque aussitôt après que j’aie eu joui. Essoufflée, humiliée, pourtant heureuse sexuellement, je laissai les larmes couler le long de mes joues en tapant du poing sur le sol dans un concert de jurons. Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps comme une petite fille.

T’as gagné ! Fous-moi en taule, qu’on en finisse tout de suite !

Je ne le ferai pas ; ne compte pas sur moi ! dit-elle en déposant doucement devant moi la télécommande de l’uf vibrant.

Quoi ? Mais comment cette télécommande avait-elle pu arriver entre les mains de Black Angel ? À moins que… Non ! C’est impossible ! Lorsque je levai la tête, ce fut pour voir Black Angel retirer doucement son propre loup. J’étais médusée ! Je n’en croyais pas mes yeux !

Océane ? Alors c’était toi, en réalité ?

Eh oui, c’est bien moi. Tu ne t’es donc jamais doutée de rien ? Je croyais pourtant t’avoir laissé des indices. J’ai su qui tu étais à la minute où je t’ai vue, m’informa-t-elle en s’accroupissant devant moi pour retirer doucement mon loup en forme de papillon. Si ça n’avait pas été le cas, ta démarche, ta silhouette auraient parlé pour toi, et surtout tes yeux… Des yeux pleins de compassion et d’amour. Je n’en avais jamais vus de plus beaux que les tiens. J’ai juré de t’arrêter, mais je ne n’avais jamais prévu tout ce qui se passerait entre nous, et surtout…

Ça n’a plus aucune importance ! Maintenant, fais ton boulot de justicière, tu n’as pas le choix ! Tu as une réputation à défendre ! dis-je, les yeux baissés, le visage plein de larmes.

Non, Fran ! Je ne le ferai pas à la seule condition que tu renonces pour toujours à être du mauvais côté de la loi. Tu mérites une meilleure vie que ça, tu le sais ! Tu as des parents, des amis… Et puis… je ne veux pas te faire de mal parce que… parce que… je… je t’aime, me déclara-t-elle en baissant les yeux.

J’écarquillai les yeux. Ses mots me firent chavirer : jamais on ne m’avait fait une déclaration d’amour de cette sorte. Une déclaration vraiment sincère.

Tu… m’aimes ? répétai-je, émue.

Oui, je t’aime, Fran… me déclara-t-elle en posant sa main chaude sur ma joue. J’ai essayé de me raisonner, de lutter contre ce que je ressentais pour toi, mais je n’y suis pas parvenue. Même une justicière est impuissante pour ce qui est des sentiments. Et quoi qu’il arrive, je t’aiderai du mieux que je peux, je te le promets. Mais je t’en supplie, renonce à tes activités ! Je ne veux pas te perdre ou qu’il t’arrive quelque chose de grave.

Moi aussi, je t’aime, Océane. J’aime aussi ce que je fais, mais si c’est ce que tu veux, alors c’est d’accord, je renonce à être une voleuse. Je te le promets.

Un sourire chaleureux se dessina sur son visage, ses yeux se mouillèrent de joie et nous nous sommes embrassées tendrement, dans l’obscurité, uniquement éclairées par les rayons de la pleine lune. J’avais peut-être échoué dans la mission que je métais fixée, mais j’avais gagné une petite amie, et pas n’importe laquelle, s’il vous plaît : cette petite amie, c’était Black Angel, la célèbre justicière.

Et elle, vous pouvez me croire, vaut plus que tout l’or du monde.

FIN

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