CH 1

Qui na jamais rêvé, un jour, de pouvoir lire dans les pensées ? Personne ? Espèce de sales menteurs ! On a tous voulu savoir ce que pensent réellement les autres de soit, de pouvoir connaitre tous les secrets quon nous cache. Et bien croyez le si vous le voulez mais cest ce qui mest arrivé : Un jour, je suis devenu télépathe.

Je sais ce que vous pensez, encore un gros mytho qui se la raconte. Jimagine déjà dici, les fans de comics qui mimaginent crâne rasé en fauteuil roulant. Et bien désolé de vous décevoir mais je nai rien de commun avec le professeur Xavier des X-men (enfin presque rien). Et ce que je vous raconte est la stricte vérité.

Tout dabord moi cest Eric, un type quelconque physiquement et sans prétention. Aujourdhui, jai une vie bien remplie et épanouissante mais ce que jai vécu dans ma jeunesse a tout chamboulé.

Je nai appris que récemment ce quil se passait dans ma tête chez un neurologue. Après des examens, on ma expliqué que le cerveau est constamment parcouru par du courant électrique de très faible intensité entre les neurones et les synapses. Ainsi, se produit un champ électromagnétique dans le cerveau qui se modifie en fonction de lactivité cérébrale. Ce champ électrique cérébral sera différent selon si quelquun ment ou dit la vérité, sil pense à une photo ou une parole. Et bien en fait mon cerveau y est sensible. Jarrive à percevoir ces activités cérébrales à plus ou moins courte distance et à les interpréter. Ça cest pour le coté technique.

Jai essayé de savoir pourquoi jétais comme ça. Bien sur, nayant aucune référence concrète, sérieuse, scientifique et ayant peur quon me prenne pour un fou, je me suis raccroché aux histoires de Science Fiction. Dans les X-men, il est dit que ceux qui ont des pouvoirs latents, les voient se déclencher soit à la puberté, soit suite à un choc émotionnel intense. Cest en cherchant à comprendre comment ça a pu marriver que jen suis venu à la conclusion que lélément déclencheur avait dû être le décès de mon oncle, mon parrain.

Mon parrain et moi étions très proches et nayant pas eu denfant, il me considérait presque comme le sien. Curieusement, le hasard a voulu que je naisse le jour de son anniversaire. Ce qui a accentué notre lien familial car nous fêtions nos anniversaires ensemble. Cet oncle est mort, j’étais au collège. Cest alors que ma petite sur, qui voulait récupérer son ballon, a traversé la route alors quune voiture arrivait. Il sest précipité pour la pousser sur le trottoir den face. Il y est parvenu mais, malheureusement le choc avec la voiture lui a été fatal car il est mort dans lambulance qui lemmenait à lhôpital.

Suite à cet événement jétais inconsolable. Je restais prostré seul dans ma chambre. Je ne men rendais pas compte à lépoque mais avec le recul, je me souviens de petites migraines à proximité dappareil électriques. Ce nest quun an après cet événement que jai commencé à entendre des voix. Très étouffées tout dabord, elles se faisaient de plus en plus fortes et distinctes par la suite. Cest lors dun rendez-vous chez le médecin que jai compris. Jentendais ses questions justes avant quil ne me les poses. Ok, jétais rassuré de ne pas être dingue mais ce que je trouvais amusant a très vite été envahissant. Je ne contrôlais rien, je percevais tout. Cest en regardant un épisode de la Série Babylon 5 que jai fini par trouver un moyen de réguler tout ça. Dans cette série, il y a des télépathes et on leur apprend à focaliser leur esprit sur un mur imaginé dans leur esprit. Jai essayé en minspirant de cette méthode et, à force dentrainement, jai fini par acquérir un certain contrôle. Javais 17 ans quand jai réussi à maîtriser cette faculté. Croyez moi ça na pas été facile.

Etant un jeune ado de 17 ans, je mintéressais aux filles et à tout ce qui tourne autour. Ainsi je nétais pas surpris de faire des rêves érotiques. Des rêves qui étaient de plus en plus intenses. Je voyais ça comme quelque chose de normal jusquà ce que je constate que ces rêves, avec images, sensations et paroles nen étaient pas. En fait, une fois endormi, je ne contrôlais que partiellement mes capacités et ce que je prenais pour des rêves étaient en fait les ébats sexuels de mes parents dans la chambre à coté.

Oh bordel ! Je pouvais, en directe Live, assister à ce quil se passait dans leur chambre à coucher. Je ne vous raconte pas le choc que ça a été. Avant je ne percevais que les paroles et les pensées. Maintenant javais limage et certaines sensations. Je venais de passer de la radio à la télé en odorama. Et, croyez moi, cétait de la HD, Dolby Surround et tout ce qui va avec, pas de lanalogique (enfin de lanal si parfois . Souvent même).

Comme je contrôlais nettement mieux éveillé, le seul moyen que javais trouvé cétait de rester éveillé jusquà ce quils finissent leurs galipettes pour pouvoir dormir plus sereinement ensuite. Autant vous dire quil y a eu des ratés. Pas facile de ne pas cauchemarder avec à lesprit sa mère suçant la queue du paternel. Ou encore de ressentir partiellement la douleur anale de sa mère quand le père la bourrait comme un sauvage parce quelle aimait ça. Entre ça et les courtes nuits, fallait pas sétonner que je fasse une sieste en rentrant du lycée.

Justement parlons-en du lycée. Jai fini par trouver une utilité à mon pouvoir pour remonter un peu mes résultats. Ah, je vois à votre sourire en coin que vous avez déjà deviné. Bah oui je lavoue jai triché tout simplement. Au début jétais un peu gauche. Déjà, comme je ne capte que ce que jappelle « les pensées de surface » (ce que pense la personne à linstant même), quand jessayais de capter quelque chose je nobtenais pas forcement ce que je cherchais. Au départ, je me trompais de cible. Je visais le prof. Mais à part sa liste de course pour le repas du soir ou les horaires de son prochain rendez-vous chez le médecin, je navais rien. Et cest après plusieurs essais infructueux que jai fini par comprendre. Ce nest pas le prof quil faut viser, ce sont mes camarades de classe. Bah oui. Le prof, lui, sen fout du contrôle sur le moment. Par contre la classe entière est focalisée dessus. Y en a bien un, sur le nombre, qui a la réponse que je cherche.

Mes années de lycée, nont pas été très glorieuses. Déjà parce que lécole ça ne mintéressait pas plus que ça et puis jétais plus concentré sur le fait de mentraîner à bloquer toutes ses voix dans ma tête. Je mintéressais plus à mon équilibre cérébral, quà réviser mes cours, fallait choisir ses priorités.

Cest pourquoi à 17 ans je me retrouvais en classe de première, première STT Comptabilité gestion. Pourquoi cette filière ? Et bien dabord, parce que le prof de physique chimie, en seconde, ma toujours dit que, jamais je naurais mon BAC et quensuite, selon la prof de français, ce serait très difficile pour moi. En STT, exit les sciences et place à léconomie et à la compta. En plus le français, comme la philo, était coefficient deux. Bref, Un choix par défaut pour minimiser les risques. Malgré tout ça, je men suis, malgré tout, plutôt bien sortie sur la fin. Et durant ces années jen ai fait des découvertes.

Déjà, il y a eu ma première fois, une semaine avant mes 18 ans. Ce que javais appris sur la chose malgré moi, lors des rapports nocturnes de mes parents ont finalement servi à quelques choses. Déjà, je savais à quoi mattendre. Mais surtout janticipais les demandes de ma partenaire. Quand je lentendais penser « Jai envie quil membrase » je lembrassais. Quand elle avait envie que je la caresse ou qui je me serve de ma langue sur une zone sensible je le savais et je le faisais. Du coup ça sest super bien passé. Javais même prétendu lavoir déjà fait . Ce qui nétait pas forcement faux car pour me préparer je métais forcé à passer (subir plutôt) plusieurs nuits dans la tête de mon père alors quil besognait ma mère.

Non, en fait, mes plus grandes découvertes se sont faites dans lenceinte même du lycée. Tout dabord à la cantine. Parfois quand je passais avec mon plateau je percevais furtivement des cris de jouissance érotique. Au bout de quelques semaines jai fini par comprendre que ça venait de léquipe de cuisine. Ils employaient, avec laide dune association daide à la réinsertion de personnes en difficulté, plusieurs commis de cuisine, homme et femmes. Cest en effleurant la main de lune delle que jai vu limage de la jeune fille en train de se faire prendre sauvagement par le gras cuisinier en chef dans la remise sur les sacs de patates. Et bien ! Il ne semmerde pas le gros Roger. Cest là aussi que jai compris, quavec un contact direct, je pouvais aller plus loin dans lesprit des gens. Cest comme en informatique. Le wifi cest bien mais c’est pas toujours très fiable ni performant. Alors que brancher son PC en réseau par un câble Ethernet cest sur que ça marche et au niveau qualité cest meilleur.

Cette perception accrue sest confirmée quand, au détour dun couloir, jai percuté une des profs danglais du lycée. Elle semblait pressée et, en voulant laider à ramasser ses affaires, nos mains se sont frôlées. A ce moment là, je la voyais, comme si javais été à sa place, en train de sucer la queue dun type, ventrue en costume cravate qui lui caressait la tête en proférant des injures à son encontre. Cet homme, javais déjà entendu sa voix mais je ne parvenais pas à deviner qui cétait. Jai lâché laffaire jusquà ce quun jour, une annonce passe au micro par les hauts parleurs dans les couloirs du lycée. Cette annonce, cétait le proviseur qui la passait. Cétait aussi sa voix que javais reconnu. Ok . La miss se tape le proviseur cest elle que ça regarde après tout. Dautant quà chaque fois que je la croisais dans les couloirs, se dirigeant vers le bureau de son amant, elle avait le sourire. Parfois, en ressortant du lycée, je longeais le bâtiment de la direction et passais très près de la fenêtre du bureau du proviseur. En me concentrant un peu, je pouvais percevoir ce quil sy passait et croyez moi, la prof prenait cher dans le derche et elle semblait aimer ça.

Des histoires de coucheries dans les corps professoral jen ai perçu pas mal. Entre les couples illégitimes entre collègues mariés chacun de leur coté, les histoires naissantes entre célibataires, on ne simagine pas ce quil peut se passer derrière la porte de la salle des profs. Jaurais pu en écrire un bouquin et en plusieurs tomes. Evidemment il y avait aussi les histoires entre élèves ; des histoires aussi profondes et spirituelles quun épisode dHélène et les garçons. Mais celle qui ma le plus choqué, je lai perçu lors dun Bac blanc. Plus précisément lors de lépreuve de compta, quon appelait, dans le jargon : létude de cas.

Jétais en difficultés et javais du mal à men sortir. Oui je sais, vous vous demandez pourquoi je nai pas triché tout du long. Cest que ce nest pas si simple. Car, focaliser mon esprit sur un seul en particulier, sans percevoir tous les autres et choper une migraine, ça demande du temps, de la concentration et beaucoup deffort. Même si avec les années et lexpérience, jy arrivais de mieux en mieux.

Dans la classe, il y avait une fille, une blonde du genre Barbie Pétasse. Contrairement aux idées reçues (larchétype de la blonde stupide stéréotypée), au vu des résultats quelle obtenait, on pouvait dire quelle était la meilleure dans la classe. Du moins en ce qui concernait la matière en question. Alors, Je me suis dit « autant taper dans le haut de gamme ». Au moment où jentre dans son esprit, jai failli avoir une attaque. Je me voyais comme si jétais à sa place, en train de sucer un homme endimanché, visiblement costaud et bien bâti, sous une table avec une main qui me caresse les cheveux. Sur le coup je me suis dit « merde, elle ne peut pas penser à autre chose ? » jusquà ce que je vois mon regard fixer celui de lhomme en question. Cet homme cétait le prof de compta, celui qui surveillait lépreuve. « Ah Ouais elle fantasme sur lui .Je vois pas où est le mal après tout. Ce type, cest une armoire à glace, un poil bedonnant, dun âge avancé, bien sapé et . Eh mais attendez une minute Ce nest pas en fantasme ! Cest un souvenir. Cette pute se tape le prof ! Je comprends mieux comment elle a daussi bons résultats ».

Avec le temps, javais appris à faire la différence entre un fantasme et une scène réelle passée ou présente. La scène réelle, ayant déjà été vécue ou en cours, mapparaissait claire, en couleur, avec un son impeccable et aussi avec des sensations. Le fantasme lui mapparaissait en noir et blanc ou couleur sépia, un son qui résonne, avec de lécho et sans sensation daucune sorte. Là, la scène que je percevais, javais la vue, le son, le gout et lodorat. Cest dailleurs léjaculation du prof dans la bouche ma camarade qui men fit sortir. Beurk cétait dégueulasse.

Jai donc repris mon épreuve en trouvant la réponse qui me faisait défaut chez un autre. Cependant je ne cessais de jeter un coup dil entre les 2 amants du jour. Ainsi, Je voyais ma camarade le regarder fixement tout en mimant discrètement une fellation avec son stylo. De son coté le prof, lui souriait. Javais envie de savoir ce quil avait dans le crâne, ce gros dégueulasse. Javoue que jai été surpris car, sous ses airs dhomme de bonne condition, bien élevé, fier chef dentreprise et expert comptable à mi temps dans son cabinet, se cachait un gros vicelard limite violent. Je lai de suite deviné quand jai vu la seule pensée quil avait à lesprit (en fait cétait tellement violent pour moi à lépoque que je ne suis pas resté pour voir la suite). Je le voyais, avec elle, tous deux nus, lui la bourrant comme un sauvage. Il avait mis sa cravate autour du cou de sa partenaire et la tenait ainsi en laisse alors quil lui détruisait le sphincter en levrette. Il lui donnait régulièrement des fessées et la traitant de salope, catin, trou à bite, . Jen passe et des meilleurs.

Comme quoi, entre lapparence et ce quest véritablement la personne, parfois, y a tout un monde.

Cest comme ça quà la fin de lannée, on a appris que cette pauvre fille, non seulement na pas eu son diplôme, compte tenu que ce nétait pas son amant qui lui corrigeait sa copie, mais en plus se retrouvait, seule et avec un polichinelle dans le tiroir. Bravo ma grande tas tout gagné ! En même temps tu las bien cherché : coucher avec un homme marié qui ne voyait en toi quun déversoir à foutre .

Mon pouvoir ne ma pas servi quà tricher ou à espionner les gens. Ça a aussi permis de sauver une vie. Je mexplique. Un jour aux environs du mois de janvier, alors que jétais en terminale, une rumeur planait sur certains élèves qui auraient été surpris dans les toilettes du gymnase, une fille en train de sucer son mec, puis sanctionnés. Il ny avait rien de vérifié, bien sur, mais avec le téléphone arabe, cest très vite devenu lhistoire sordide dune fille soit disant violée lors dune tournante sur le parking en pleine nuit par une demi douzaine de type. Vous connaissez comment les jeunes peuvent exagérer et déformer les faits. Curieusement, surfant sur cette rumeur, une autre, beaucoup plus grave est sortie du bois. Un prof « aurait » fait des attouchements à une élève. Ce prof cétait le prof de sport.

Il était de notoriété pour toute la classe que ce nétait pas le grand amour entre nous, lui qui me ridiculisait parfois devant tout le monde à cause de mes piètres performances (pour sa défense, je ne faisais pas vraiment defforts non plus), mais javais du mal à limaginer comme ça. Je lavais déjà croisé une fois, en famille, avec ses enfants et . Non ça ne collait pas au personnage. En questionnant discrètement un pion, jai fini par connaitre lidentité de lélève en question. Il sagissait dune élève de première. En poussant plus loin mon investigation, jai appris que cette fille était, curieusement, celle qui sétait fait surprendre avec son copain dans les toilettes du gymnase. Ainsi ce nétait pas une rumeur.

Vous vous demandez surement comment jai su tout ça car les pions, ou le personnel du lycée ne sont pas sensés divulguer ce genre dinfo aux élèves. Et bien, en fait, ce nest pas si difficile. Quand on sait comment le manipuler, lesprit humain est en fait très fragile. Il suffit de parler à une personne dun sujet gênant pour quinconsciemment, elle y pense, même une fraction de seconde avant de penser à autre chose. Il me suffisait de pousser ceux que jai interrogé dans la bonne direction pour que, sans parler et en évoquant ce que je voulais savoir, ils me révèlent ce que je voulais obtenir.

Ainsi, je savais que cette fille cétait fait surprendre par le prof en question, dans une situation délicate et que curieusement, quelques semaines plus tard, le même prof sétait fait accuser dattouchement par elle. Curieuse coïncidence nest il pas ? Cette fille et moi, on avait une connaissance commune et, prétextant vouloir lui parler, je lai rejointe, elle et miss « pipe aux chiottes » au réfectoire. En évoquant cette histoire qui se répandait au lycée comme la misère sur le monde, je percevais un mot qui résonnait très fort en continu : « vengeance ». Bon bah cétait clair. Cette salope était prête à ruiner la vie du prof (privée et publique) et sa réputation. Tout ça parce quelle cétait fait punir pour avoir été surprise avec la bite de son copain dans la bouche.

Au moins je savais tout. Par contre, un dilemme soffrait à moi : Que devais-je faire ? Laissez la situation tel quel senvenimer et au final ruiner la vie dun innocent ? Ou aider le prof de sport en risquant de me dévoiler ? Je haïssais cette situation ou plutôt je haïssais ce cas de conscience qui me tiraillait les entrailles. OK je ne le porte pas dans mon cur mais personne ne mérite ça. Je me souvenais de cette phrase du film Spiderman : « un grand pouvoir entraîne de grandes responsabilités ». Maintenant, je connaissais parfaitement la portée de cette phrase. Jai fini par aller voir le proviseur pour lui proposer mon aide.

Au début, il était comme la fosse quant à laide que je pouvais lui donner sur cette affaire : sceptique. Il a vite changé davis quand je lui ai dit : « soit vous acceptez mon aide et vous pourrez arrêter cette histoire avant quelle ne saggrave, soit vous restez dans votre bureau, à vous envoyer la prof danglais en attendant que ça passe ». A la suite de cette phrase, et après lui avoir dit que je savais tout en lui donnant même des détails sur leurs ébats, il a très vite verrouillé la porte de son bureau.

— Qui vous la dit ? personne nest au courant. Cest elle qui a lâché le morceau ?

— Non, elle na rien dit. Mais jai mes sources. De plus, même si je ne savais rien, vous venez de me le confirmer. Et puis quand on sait lire entre les lignes et interpréter le comportement humain Ce nest pas si dur de deviner.

— .. OK, même si jai encore un gros doute sur votre aide dans cette histoire, je veux bien accepter laccepter.

— Ne vous en faites pas. Si je négocie bien vous devriez très bientôt obtenir des aveux complets de la petite Jessica. Ainsi vous pourrez continuer à copieusement labourer lentrejambe de mademoiselle Verniot tranquillement dans votre bureau.

— Ah ! parce quen plus vous savez qui est en cause ? Et je peux savoir comment vous lavez su ?

— Secret défense. Disons juste que je lai appris de la même manière que . Je devine votre intention daller désormais faire vos galipettes à lhôtel bon marché du centre ville, connu pour louer des chambres à lheure.

— Vous lisez dans les pensées dites-moi ?

— Restez réaliste. On nest pas dans la quatrième dimension. Jai juste déduis quaprès vous avoir prouvé que vous nétiez pas si discret, vous envisageriez un autre lieu de rendez-vous.

Oups, jai failli me griller. Heureusement jai réussi à retourner la situation comme une galette bretonne. Je suis sorti de son bureau avec laccord de tenter ma chance pour résoudre ce problème qui allait entacher sa carrière. Il ny avait quun problème : comment jallais le faire ? Bah oui, même si javais pu lui laisser limpression davoir un esprit de déduction supérieur à la moyenne, il restait tout à faire. Dautant quobtenir des aveux cest bien, mais le faire devant témoins cest mieux. Sinon elle pourrait tout nier et là ce serait sa parole contre la mienne.

Jai entrepris un travail de fond. En allant voir la connaissance commune que javais avec cette fille, je glissais souvent, en évoquant la rumeur, que je nétais pas mécontent de ce qui arrivait au prof. Que si jen croisais le responsable, je lui paierais un verre compte tenu que nous étions, lui et moi, loin dêtre des amis. Au fil de mes conversations en présence de la fautive, je percevais quelle comprenait que javais quelques griefs contre lui. Je pressentais un élan de sympathie à mon égard. Après quelques jour je suis allé la voire directement.

— Salut, Jessica

— Ah tiens salut .. Eric cest ça ?

— Oui cest ça. Dis moi je voudrais te parler dun truc.

— Va z y.

— . Ouais . Mais pas ici. Je nai pas envie quon nous entende . Cest personnel.

— OK, Où ?

— Suis-moi.

Je lai alors mené dans un couloir discret car très peu fréquenté, hormis par des amoureux de passage qui souhaitaient se bécoter à labri des regards.

— Euh si tu mas amené ici pour me rouler une pelle. Autant te le dire : cest non.

— Non ce nest pas pour ça. Je nai pas envie de finir comme le prof de sport.

— Comment ça ? Je ne comprends pas ?

— Oh que si tu me comprends, et même très bien si jen juge à ton iris dilaté (fallait que je passe pour un type genre mentaliste en plaçant ce détail).

— Bon viens en au fait parce que jai cours après.

— Ok Je sais tout sur lhistoire avec le prof.

— Pardon ?

— Je me suis mal exprimé. Je sais que cest toi qui prétends que le prof ta touché dun peu trop près.

— Ah ça écoute laffaire est en cours. Je ne peux pas en parler.

— Je comprends. Je voulais juste te féliciter pour ta petite manuvre.

— Pourquoi donc ?

— Oh voyons ne joue pas les ingénues, pas avec moi. Je sais que tu tes fait surprendre avec ton copain. Je dois dire quil nest pas très discret sur le sujet .

— Le salop ! Il devait la fermer.

— Cest rien ça. Mais je dois dire que le petit tour que tu as joué au prof, cest du grand art.

— Quel tour ?

— Bah laccuser dattouchement en représailles.

— Cest curieux enchaînement des événements ?

— Bon ok tu veux quoi pour te taire ?

Cette phrase sonnait comme un aveu.

— Moi ? Oh mais rien. Je voulais juste te remercier. Au moins grâce à toi, on est débarrassé de ce con. Je ne pouvais plus lencadrer. Mon seul regret aura été davoir été devancé.

— Et bien écoute Merci. Je ne mattendais pas à ça et désolé davoir été plus rapide que toi.

— Rassure toi je ne dirais rien. Je nai pas envie quon me prenne pour ton complice. Je voulais juste te dire merci et te féliciter. Par contre, je me demande comment tu comptes prouver ce que tu avances.

— Ne ten fait pas pour ça. Jai déjà tout prévu. Jai lu une affaire similaire sur internet. Je vais prétendre quil était beaucoup plus insistant avec moi, quand il nous tenait pour quon ne tombe pas en cours de gym.

— Astucieux.

— Nest ce pas ? Je dirais quil me mettait souvent sa main au cul et ça devrait suffire pour ne serait ce que semer le trouble en ma faveur.

— Du grand art.

Elle a passé de longues minutes à me déballer sa stratégie, toute confiante quelle était, sans se douter de ce quil se passait dans son dos. Avant de lamener dans se couloir, juste devant la porte de la salle dinformatique, Javais prévenu le proviseur de sy rendre avec le CPE, Un autre prof, son adjoint et une des membre du personnel dentretien pour sassurer dune personne neutre, étrangère à laffaire, dans le groupe. Je savais la porte suffisamment mince pour quon entende ce quil se passe dans le couloir depuis lintérieure de la salle. Grace à ma capacité, je savais que tout ce petit monde entendait notre conversation. Je sentais leur dégoût envers cette fille qui semblait si fière delle sur le moment. Ne pouvant en entendre davantage, le proviseur ouvrit la porte.

Au moment où la porte sest ouverte jétais pris de cours, car ce nétait pas prévu. Toutefois en regardant les yeux du proviseur (et surtout en lisant ses pensées), je devinais les mots « faux complice ». Jai pris un air surpris, les yeux écarquillés et la main tremblante.

— Monsieur le proviseur ? .. V Vous étiez là ?

— Oui, Et jen ai suffisamment entendu. Tous les deux dans mon bureau, tout de suite.

Un instant jai eu peur. Mais en fait, je percevais, par cette phrase, sa volonté de vouloir me couvrir aux yeux de la coupable.

Cest ainsi quon sest tous retrouvé dans le bureau du proviseur, genre conseil de discipline. Le proviseur nous déballa tout ce quil avait entendu (pour la forme, devant la coupable et pour lever toute ambiguïté). Puis, il nous pris, chacun notre tour, individuellement.

— Eric, je ne sais pas comment vous avez fait mais bravo. Avec tous ces témoins, on va pouvoir désamorcer cette affaire avant quelle naille plus loin. Comment vous avez fait pour lui faire dire tout ça ?

— Quand on connait le personnage, cest facile. Il faut la pousser dans la bonne direction, flatter son ego .

— Oui mais là ça tiens presque de la magie.

— Non cest de la psychologie élémentaire.

— Je pense que vous me cachez quelque chose mais tant pis. Je nirais pas plus loin. Malheureusement, pour vous récompenser, je ne peux rien faire à part vous gratifier de mon soutien lors dune éventuelle admission dans une école quelconque. Vous comprendrez que, par soucis déquité, je ne puisse rien faire pour votre BAC.

— Secrètement, je lespérais . Sans trop y croire mais bon . Je vous comprends.

On a continué à parler entre nous durant un bon quart dheure. A la suite de ça, je devais sortit du bureau avec une mine déconfite.

— Alors, quest ce quil a dit ?

— Bah jécope de nombreuses heures de colle, réparties sur plusieurs semaines, pour navoir rien dit. Ça mapprendra tiens. Je men sors plutôt bien je trouve. Ça aurait pu être bien pire. Par contre, je ne veux pas te faire peur mais, il sait tout, il a tout entendu et il est très remonté contre toi. A mon avis, tu risques de prendre cher. Tas plus intérêt à te montrer honnête. Si tu le prends pour un con tu risques de morfler encore plus.

Cette dernière phrase navait pas dautre but que de linciter à tout dire delle-même. Nétant plus avec eux, je ne pouvais plus les épauler. Bien entendu, les pseudos heures de colle que jétais sensé faire nont jamais eu lieu. Cétait juste pour noyer le poisson. Jai appris par la suite quelle et ses parents ont été convoqués discrètement, ainsi que les témoins et les délégués des parents délèves. Ils ont finalement convenus dun accord : elle retire sa plainte et quitte le lycée sans que ça aille plus loin et le prof ne les traîne pas devant les tribunaux en diffamation. Laccord fut accepté et on ne la plus jamais revu.

Dans cette affaire, javoue avoir été assez habile. Personne ne se doutait de la manière dont javais uvré. Tant mieux ! Ayant demandé la plus grande des discrétions sur mon implication dans cette affaire, personne nen a jamais rien su. Un jour, rien que pour la forme, le proviseur ma convoqué. Jignorais pourquoi mais jy suis allé.

Quand je suis entré, il était affalé dans son fauteuil, le teint légèrement rouge. Quand je me suis assis, je sentais la présence dune autre personne dans la pièce. Faisant semblant de voir des pieds dépasser de dessous le bureau, javais deviné que la prof danglais sy trouvait. En le regardant, il me fit signe de sa main, dabord en pointant son bureau du doigt, puis en mimant une fellation et en finissant par un signe de point levé le pouce en laire. Il me fit passé une feuille sur laquelle était écrit « elle me suce sous le bureau, faites semblant de ne rien savoir. ». Je sentais son excitation face à cette situation. Etant donné que je savais déjà tout et quil était le seul à le savoir, il avait organisé cette situation dans laquelle je sentais le malaise de la prof qui contrastait avec son excitation. Il voulait se faire un délire et sen amuser. Pourquoi pas. Cest lui que ça regarde. Je nallais pas le cafter à sa femme de toute façon.

En fait, il mavait convoqué pour me récompenser comme il le pouvait. Il avait obtenu de la compta, la possibilité de me rembourser mes frais de cantine pour la fin de lannée. Super ! Jallais pouvoir bouffer gratos. A cela il me confia une enveloppe contenant un chèque libellé à mon nom dun montant égale au frais de cantine pour le reste de lannée. Je ne suis pas resté longtemps dans son bureau ne voulant pas le déranger plus longtemps. Je savais quil allait être très occupé après mon départ.

Avec cette histoire, je commençais à peine à entrevoir les possibilités qui souvraient à moi. Cette faculté nouvelle que personne ne semblait deviner me faisait voir le monde différemment. Par contre, ce pouvoir mavait un peu flingué ma scolarité. Reste à savoir ce que jallais pouvoir faire de cette nouvelle vie.

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