Les convulsions provenant des profondeurs de son bassin me confirment que je suis parvenue à lui faire vivre un orgasme. Le premier orgasme que je donne à quelqu’un ! Je suis ravie d’être arrivée à ce résultat !
Une fois la tourmente passée, Lima desserre progressivement ses cuisses, dégageant ainsi ma tête. J’en profite pour venir m’allonger auprès d’elle et nous échangeons de longs baisers pendant chacune parcourent amoureusement de ses mains, les épaules, le dos et les seins de l’autre.
— As-tu faim ? Me demande Lima.
— Oui, je ne sais pas quelle heure il est. Oh ! Déjà neuf heures ! Il est plus que temps de dîner.
— Ce ne sera pas très long à préparer, nous allons faire au plus simple : tomates, charcuterie, fromage et pêches !
— D’accord, je vais mettre la table.
Nous nous affairons chacune de notre côté, qui à mettre le couvert, qui à sortir les provisions du panier.
— Tu sais, Lima, je me sens bien ainsi toute nue. Cela ne me serait jamais venue à l’idée de rester ainsi auparavant. Maintenant, mes vêtements me semblent, comment dire ? Inappropriés, c’est cela !
— Je préfères pour ma part te voir nue ! Encore que le plaisir de déshabiller quelqu’un est quelque chose d’assez délectable. C’est comme éplucher une banane, ajoute-t-elle en riant.
— Merci pour la banane !
— Oh je ne voulais te vexer, Muriel. C’est la première image qui m’est venue à l’esprit. Est-ce parce que j’adore les bananes, ce qui est rigoureusement vrai ? Est-ce à cause de la connotation sexuelle de la banane ?
— Je parie pour la deuxième solution !
Nous éclatons de rire et nous mettons à table
— Je te montrerai ce que je fais avec une banane, me promet-elle. Il est vrai que bientôt tu auras droit à une belle banane, d’après ce que j’ai compris.
Je reste un instant silencieuse.
— Oui, mais je suis un peu décontenancée. Lorsque je disais préférer perdre mon pucelage avec un homme, je ne pensais pas que ma Tante Christine allait se proposer d’organiser tout cela. Je pensais que cela pourrait attendre.
— Madame t’adore, je pense. En tout bien tout honneur, crois-le. Elle va faire tout son possible pour te rendre heureuse.
— Justement ! Je ne suis pas sûre d’être très heureuse de la voir organiser la chose. J’aurais aimé avoir l’occasion de choisir, je crois. J’appréhende un peu, je l’avoue.
— Fais lui confiance, tu ne le regretteras pas.
— Tu as déjà connu un homme, toi ?
— Plusieurs ! Cela ne me déplaît pas du reste. En vérité, je crois que seule ta Tante est vraiment lesbienne. Nous autres aimons tous les plaisirs de la chair. En solitaire ! Avec une femme, ou plusieurs ! Avec un homme…
— Ou plusieurs !
Lima reste immobile un instant. Puis, elle me verse un verre de rosé.
— Tu aimerais cela ?
— Plusieurs hommes en même temps. Je ne sais pas. Je vais déjà commencer avec un.
Nous sommes arrivées au dessert, et Lima commence à éplucher sa pêche.
— En fait, me dit-elle, la banane n’est pas le fruit le plus approprié pour une analogie avec le déshabillage d’une femme. La pêche, avec ses formes rondes est plus évocatrice. Regarde, ne dirais-ton pas tes fesses ?
Je regarde la raie qui parcoure le fruit et peut effectivement évoquer la raie des fesses.
— Mes fesses, Pourquoi mes fesses ? Pourquoi pas les tiennes ?
— Ah çà ! Parce que je peux facilement admirer les tiennes. C’est plus difficile pour les miennes.
— Et les abricots ?
— Dis-moi Muriel, ne deviendrais-tu pas grivoise ?
— Cela t’évoque quoi, les abricots ?
— Ta chatte adorée bien sûr, mais je préfère le goût de ta chatte.
Nos langues se mélangent à nouveau pendant quelques secondes. J’ai du mal à me reconnaître.
Nous débarrassons la table et nous occupons de la vaisselle.
Alors que je suis en train d’essuyer un verre, mon regard tombe sur le carton des affaires de ma mère que j’avais récupérées à l’Institut Médico-légal. Une chape de plomb s’abat sur moi et j’éclate soudainement en sanglots.
Lima me prend tendrement dans ses bras.
— Pleure, ma puce. Cela va te faire du bien.
Après deux-trois minutes, je relève ma tête de son épaule où je m’étais blottie.
— Ce carton contient les affaires de ma mère. Le souvenir est revenu tout à coup !
Je me dégage doucement des bras de Lima.
— Je vais quand même jeter un il à ses affaires.
— Attends, je vais t’aider.
Nous posons le carton sur la table et je commence à sortir les vêtements de Maman. Les déchirures de sa veste et de sa jupe attestent de la violence du choc. Voici son sac à main, également en piteux état. Je l’ouvre machinalement.