Le lundi suivant, Florien était devant la porte de lappartement à Véronique à 14h tapantes. Il avait quelque peu le trac sans trop savoir pourquoi. Elle nallait pas le manger. A la main, il avait un paquet qui, lespérait-il, allait lui faire plaisir. Il se décida enfin à sonner. Peut-être était-elle sortie ? Non, Véronique, toujours aussi charmante pensa-t-il, vint lui ouvrir la porte munie de gants en caoutchouc.
-Excuse-moi, jétais en train de finir la vaisselle ! Mais rentre, voyons. Ne reste pas sur le pas de la porte.
-Désolé de te déranger. Je sais que je viens peut-être un peu tôt
-Non, non, du tout, le rassura-t-elle. Mets-toi à laise. Tu es bien chargé. Quest ce que tu portes sous le bras ?
-Ah justement ! Cest un cadeau que je voulais te faire. Une brioche aux pralines que jai faite moi-même ce matin annonça-t-il fièrement. Ou cette nuit.
-Oh mais fallait pas ! Tu veux que je devienne énorme, cest ça ? Dautant plus que cest mon péché mignon.
-Tu as encore de la marge.
-On va la goûter ensemble. Tiens, assieds-toi. Jai envie dun thé. Toi aussi ? Quest ce que tu bois ?
-Va pour un thé.
Florien observa la silhouette parfaite de Véronique aller et venir dans la pièce. Aujourdhui, elle portait un collant noir et un pull en mohair bleue. Rien dextraordinaire mais elle avait une classe folle.
Quelques minutes plus tard, ils dégustaient tout deux la brioche qui savérait délicieuse, ce que ne manqua pas de lui faire remarquer Véronique. Puis la conversation prit une tournure plus personnelle tant Florien brûlait de tout savoir sur elle.
-Dis-moi Véronique, tu as connu beaucoup dhommes dans ta vie ?
-Non. Si lon excepte quelques amourettes de jeunesse quand javais ton âge, uniquement mon mari.
-Tu le regrettes parfois ?
-Cest une bonne question. Jy pense de temps en temps. Mais je nai pas encore la réponse. Je suis pas encore assez vieille pour avoir des regrets !
-Moi, une seule fille et une idiote, tu peux me croire. Mais ça fait longtemps. Maintenant, je te connais toi.
-Tu me considères comme une femme faisant partie de ta vie ?
-Ouireconnut Florien en rosissant. Et tu me dois quelque chose. Un baiser damoureux. Tu peux pas savoir comme jétais dégouté lautre soir. Une promesse, cest une promesse.
-Je te crois, ça se voyait sur ton visage. Et jen étais triste pour toi. Je me sentais responsable puisque cest moi qui te lavais proposé.
-Alors, accusée. Seriez-vous prête à réparer vos torts ?
-Aucune objection, votre honneur.
Véronique se leva et sapprocha de Florien.
-Pas dans le salon, rectifia-t-elle. Viens.
Elle lui prit la main et le conduisit dans la chambre conjugale.
-Là. Maintenant, laisse-moi faire. Détends-toi un peu. Tu es tout crispé. Cest quand même pas moi qui te fait peur ?
Véronique se lova contre Florien et joignit ses lèvres aux siennes tout en lui caressant délicatement la nuque. Comme pour donner plus de force à son étreinte, Véronique se hissa sur la pointe des pieds et serra fort le jeune garçon contre elle. De son côté, Florien, qui semblait sêtre changé en statue de sel, se laissait faire docilement. De toute façon, il ne pouvait rien faire dautre. Son cerveau ne répondait plus. Le temps semblait sêtre arrêté. Même le paradis nétait pas assez fort pour décrire le lieu dans lequel il se trouvait en cet instant précis. La position quils occupèrent faisait quil sentait sur lui les courbes de la divine Véronique. Cela le rendait fou et il devait répondre à cette marque daffection.
Il la serra lui aussi contre elle, la soulevant légèrement par excès denthousiasme. Afin déviter lasphyxie, elle sinterrompit et avec étonnement sécria :
-Tes mains, Florien !
En effet, les mains en question avaient quitté les hanches de Véronique pour se poser sur ses fesses quelles ne se gênaient pas de caresser. Le geste avait été naturel. Florien ne sen était pas rendu compte.
-Tu pourrais me gifler. Et tu ne fais rien. Jen déduis que tu aimes ça.
-Ce nest pas désagréable reconnut-elle. Mais fait attention. Avec une autre femme que moi, ça passera peut-être moins. En tout cas, ça faisait longtemps que je navais pas embrassé quelquun comme ça, ronronna-t-elle sur son épaule.
Lorsque sa bouche avait quitté la sienne, Florien avait ressentit comme un terrible sentiment de manque.
-VéroniquePuis-je les voir ? Juste un instant. Rien quun instant, supplia Florien.
-Mais de quoi parles-tu ?
-De tes fesses. Je les sens sous mes mains. Elles ont besoin de moi. Je men occuperai bien. Je te le promets.
-FlorienNon. Ne brûlons pas les étapes. Ce serait dommage. Je tassure. Ne tombons pas dans le piège inverse en allant trop vite.
-Mais VéroniqueTu ne sais pas ce que jendure depuis lautre jour et même depuis que je te connais. Je pense à toi tout le temps. Cest pas une passion subite ou stupide. Je ne peux pas men empêcher. On est allés trop loin pour reculer maintenant. Je sais quon finira par le faire. Je le sais depuis la première fois que je tai vu même. Ça parait peut-être un peu irrationnel comme ça, je sais pas. Mais jen suis convaincu.
Véronique soupira. Elle ne pensait pas que la situation la gênait, non. Ni même lui échappait. Cet adolescent avait jeté son dévolu sur elle et lui faisait la cour avec ses arguments un peu naïfs. Elle en était honorée. Elle avait tant envie de lui faire plaisir. Elle était juste surprise par tant dardeur. Et de la sincérité de ses sentiments.
-Daccord, daccord. Une dernière chose. Je sais que tu ne le feras pas mais ne dis rien à personne. Ça reste entre nous bien entendu ?
-Évidemment ! Je nose pas un seul instant imaginer que je pourrais en parler à qui que ce soit. Tu es à moi. Je te veux pour moi tout seul.
-Bon. Recule un peu alors.
Avec grâce, elle descendit lentement son collant qui laissait apparaître un tanga noir des plus ravissants. Avec un sourire, elle se retourna. La pièce de lingerie alla bien vite rejoindre le collant. Florien avait du mal à déglutir. Le spectacle qui soffrait à ses yeux était presque irréaliste. Il était persuadé de rêver et pourtant non. Véronique était bien là à lui montrer la partie la plus charnue de son anatomie uniquement parce quil le lui avait demandé. Le fessier était parfait. Rond, ferme et doux. Ne pouvant résister à un tel appel, il entreprit de les caresser comme sil sagissait dune offrande accordée par un dieu. La peau était fine et dune extrême douceur. Véronique avait tressaillit. Un peu honteuse de se retrouver dans cette position.
-Florien. Le plaisir des yeux seulement. On avait dit.
Mais elle ne fit rien pour se dégager. Une voix intérieure, de plus en plus forte, intima à Florien de les embrasser, de leur accorder toute lattention quelles méritaient. Il ne pouvait lui désobéir. Il népargna pas la moindre parcelle de peau. Mille baisers se mirent à pleuvoir sur les exquises rondeurs de Véronique. Cest un jeu dont il ne se lasserait jamais.
Il eut soudain un flash. La vision dune étreinte sauvage. Florien et Véronique entièrement nus soffrant lun à lautre, à la fois dans un moment damour et de plaisir. Il la voyait crier, sabandonner contre lui vaincue par ses caresses. Lui, sabandonnait en elle, crachant sa semence au plus profond de sa matrice.
-Florien ? Tu es sûr que ça va ?
Véronique se rajustait. Il aurait aimé la voir entièrement nue. Cest dans cette tenue quelle devait être la plus belle. Mais il savait par avance quelle lui répondrait que le moment nétait pas encore venu ou quelque chose du genre. Il commençait à la connaître sa Véronique.
-Je vais aussi bien que possible, merci. Jétais juste troublé. Cest beaucoup démotions dun seul coup.
-Lespace dun instant, je tai trouvé bizarre. Mon pauvreJe me demande si jai bien fait.
-Non, tu sais très bien comme jen ai envie.
-Je lai senti tout à lheure. Ce sera la prochaine fois. Je moccuperai exclusivement de toi.
-Je ne vais pas tenir dici là. Tu es sûr que tu ne veux pas quon prenneun petit peu davance ?
-Cest tentant mais non, je suis désolée, je vais devoir te faire souffrir encore un petit peu plus. De la frustration naît le désir. Garde-le pour notre prochaine rencontre. Nous en avons assez fait aujourdhui.
Un peu vexé, Florien demanda :
-Tu nas pas aimé ? Jy ai mis tout mon cur.
-Tut tut. Là nest pas la question. Ne sois pas ronchon.
Elle lui caressa les cheveux.
-Tu es pressé mais cest normal. Crois-moi, je comprends très bien. Et je suis très flattée de lattention que tu me portes. Jai adoré ta manière deenfin tu vois quoi. Mais je veux quon y aille doucement. Savourer. Tu verras, ça sera encore meilleur.
-Comment veux-tu que je rentre comme ça ? Cest gênant.
Il lui montra la bosse significative qui ornait son bas-ventre.
-Oui, jen conviens. Et dans le RER, je ne te dis pas reconnut-elle. Pas très discret.
-Tu plaisantes mais ça ne maide pas lui reprocha Florien tout en lattirant contre elle.
Il voulait quelle sente la bosse contre elle, quelle comprenne lintensité de son désir. Elle ne pouvait pas le laisser comme ça. Cétait impossible. Si elle avait la moindre once de pitié, elle ferait quelque chose. Nimporte quoi. De son coté, cette érection contre son ventre déclenchait en elle une multitude de sentiments. Se jeter sur lui, lui arracher se s vêtements, et sentir ce sexe en érection au plus profond delle. Satisfaire leurs besoins sexuels. En ayant bien à lesprit quelle navait plus son mari en face delle, un homme quelle aimait mais dont leur dernier rapport remontait à tellement longtemps quelle ne sen souvenait même plus. Non, là cétait un adolescent, pratiquement un homme, en parfaite condition physique qui la désirait. Elle était sur le point de céder à la tentation mais se raisonna. Cétait elle la plus âgée des deux et de loin. Cétait à elle de réfréner ses ardeurs et surtout celles de son jeune partenaire.
-Florien, stop, lui intima-t-elle en se dégageant doucement. Maintenant, ça suffit.
-Juste la caresser alors ? Pas une pipe mais juste avec tes mains, tes doigts fins. Ça me calmerait et je tembêterai plus pour ce soir.
-Florien. Non. Tu es têtu comme garçon. Mes fils ne sont pas comme toi.
-Ah ! Puisque cest comme ça.
Véronique navait pas prévu cette réaction de colère.
-Puisque cest comme ça, reprit-il, je men vais. Et tu me reverras plus ! Tu ten fous de ce que je peux penser et éprouver pour toi. Ça te passe par-dessus la tête. Tu dois te dire « ce mec, il est pas sérieux, il cherche quà samuser, il me prend pour un morceau de viande dans une vitrine, une énième conquête, cest de son âge, etc, etc » alors que pas du tout. Je te respecte infiniment. Surement plus que ton mari qui est incapable de prendre soin de toi. En tout cas, cest pas limpression quil donne. Mais bon, si ça te satisfait, tant mieux.
-Où tu vas ?
-Je rentre chez moi. Jai plus rien à faire ici. Je perds mon temps. A part mentendre dire : patiente, un jour peut-être, tu verras
.
-Cest ridicule Flo. Et tu nes pas comme ça. Plus tard, quand tu réfléchiras, tu regretteras de têtre emporté comme ça.
-Cest ce quon verra. Tu es un peu trop sûre de toi, ma belle. Regarde-moi bien parce que cest la dernière fois que tu me vois. Salut. Et bonne chance. Tu mérites mieux.
Florent sen fut vivement en claquant la porte derrière lui, laissant une Véronique quelque peu désemparée. Elle soupira, hocha la tête et arrangea un peu le lit et se persuada quune bonne douche lui remettrait les idées en place. Quel dommage quelle ne puisse pas faire à Florien la même suggestion !