Vous pouvez lire ce chapitre (ainsi que tous les autres) en écoutant ces chansons ; cest en quelque sorte la set list de Maiden Metal :

Iron Maiden : Fear of the Dark ACDC : Thunderstruck Thundermother : Its just a tease Scorpions : Cant live without you White Lion : Radar Love Halestorm : I am the fire Lee Aaron : Judgement day Joan Jett : Do you wanna touch me Pat Benatar : Rated X Ks Choice : Not an addict Beth Hart : Whole lotta love Sass Jordan : High road easy Romeos daughter : Attracted to the animal Evanescence : What you want The Gathering : Liberty bell Heart : Barracuda Heart with Jason Bonham : Kashmir Dead Sara : Weatherman Cilver : In my head Aerosmith : Walk this way Dilana : Lithium Kobra and the Lotus : Black velvet Princess Pang : Trouble in paradise ZZ Top : La Grange Crucified Barbara : Sex Action Phantom Blue : Bad reputation Diamante : Theres a party in my pants (and youre all invited) Baby Animals : At the end of the day Nirvana : Smells like teen spirit Delain : We are the others.

Il était 6 heures quand je me réveillai. Une petite voix me disait que jallais être en retard au boulot ; une autre me disait que ce nétait même pas la peine dy aller, mais je ne me voyais pas quitter Natasha et Kristina à la va-vite. De toute façon, je serais en retard. Je me rendormis quasi instantanément, comme si mon cerveau avait raccroché au nez de ma conscience professionnelle qui avait daigné mappeler.

Cest la sonnerie de mon portable qui me tira du sommeil. Je méloignai des filles pour ne pas les réveiller.

    ─ Allô, Franck, cest Karen. Je remplace la chef. Elle ma prévenue que tu tétais tordu une cheville hier. Comme tu nétais pas là à 7 heures, je voulais vérifier si cétait ça ou une panne de réveil.

    ─ Salut, Karen. En fait, cest un peu plus compliqué que ça. Je vais être honnête : ma cheville ne me fait plus vraiment souffrir, mais je ne pourrai pas être au boulot. Ce serait un peu complexe à texpliquer au téléphone Dailleurs, il y a certains éléments que je nai pas encore. Jusqu’à quelle heure penses-tu rester au bureau ? Jespère que tu auras quelquun pour me remplacer.

    ─ Je vais me débrouiller pour ta tournée. Je resterai certainement jusquen milieu daprès-midi, peut-être plus ; je ne sais pas trop encore ce que la chef ma laissé comme boulot.

    ─ Jessaierai de passer avant que tu partes, alors. Par contre, il se pourrait que jaie besoin de beaucoup de congés

    ─ Quelque chose ne va pas ? sinquiéta Karen.

    ─ Non, bien au contraire. Je te raconterai tout à lheure ; et si je narrivais pas à temps, je tappellerai.

Karen était une fille extraordinaire. Elle avait toutes les qualités : belle, sexy, intelligente, drôle, simple et classe à la fois. Dernier atout, et pas des moindres : elle ne se prenait pas la tête plus que de nécessaire. Je me demandais bien ce quelle faisait à la poste : elle méritait tout de même mieux. Il métait arrivé de croiser des gens à des grades plus élevés qui navaient pas un dixième de ses qualités. Cest bien simple, si elle navait pas été mariée, je me serais casé avec elle. Enfin, si elle avait été daccord, bien sûr. Pourtant, son mari semblait ne pas se rendre compte de la chance quil avait.

Je me recouchai, me collai contre le dos de Natasha et passai mon bras gauche par-dessus sa taille. Je retombai rapidement dans les bras de Morphée.

Nous étions maintenant assis dans un coin tranquille dun café, prenant un petit-déjeuner copieux. Il était 9 heures 30 ; le rush du matin était terminé. Après avoir avalé leur tasse de café, la plupart des clients étaient partis, la tête basse, retrouver le ronron de la climatisation de leur bureau. Les quelques clients encore là, eux, allaient saccrocher au comptoir comme des moules sur leur rocher. Deux étudiants naviguaient de leurs cahiers aux flippers.

Au réveil, Natasha et Kristina mavaient annoncé que javais réussi mon entretien dembauche. Le dernier test était dune simplicité désarmante : il leur avait suffi de constater que jétais toujours à leurs côtés au matin. Elles ne comptaient plus le nombre de fois où elles sétaient réveillées seules, délaissées par un amant qui avait fui honteusement pendant leur sommeil, alors que la veille il leur jurait encore assumer et leur genre et leur appétit sexuel débridé. Elles avaient beau être très portées sur le sexe, elles nen avaient pas moins un petit côté fleur bleue. En somme, quand elles senvoyaient en lair, elles y mettaient tout leur cur. Aussi, ce matin, vautrées sur les banquettes de cuir brun, elles étaient heureuses et savouraient sans précipitation ces premières heures de la journée, cette journée qui changeait tout.

Première à se réveiller, Kristina avait fait un selfie où nous étions tous les trois enlacés, encore somnolents, puis lavait envoyé à Alexandra avec ce message : « On a un nouveau batteur ! » La photo ne laissait aucun doute sur lintimité que nous avions partagée, et elles attendaient avec impatience la réaction de leur amie.

Alexandra était furieuse depuis que Marion avait annoncé quelle quittait le groupe. On pouvait la comprendre : le moment choisi nétait vraiment pas le meilleur. Il était 11 heures quand Alexandra se manifesta. Kristina mit son téléphone sur haut-parleur. Elle aurait aimé être une mouche pour voir la tête que faisait son amie.

    ─ Jai mal à la tête ; je me suis pris une cuite hier soir, tellement jétais énervée. Vous êtes sérieuses, les filles, pour le batteur ? Parce que là, cest carrément du remplacement instantané Natasha, dis-moi, tu te doutais de ce qui se tramait et tu avais déjà commencé à chercher ? Ce nest pas possible autrement

    ─ Oui et non. Oui, je me doutais que Marion nous laisserait tomber un jour, mais franchement, je pensais que ce serait après les concerts. Et non, je navais pas commencé à chercher. Mais tu as raison, cest un remplacement éclair. Kristina et moi lavons mis à lépreuve et il sen est sorti magistralement. Hier, après un resto, nous sommes allés jouer au local. Sache quil a proposé de jouer Radar Love

    ─ Putain ! Depuis le temps que je meurs denvie de la jouer, celle-là ! Faudra que tu mexpliques comment tu as déniché cette perle ! Alors dites-moi, il est comment, son jeu de batterie ?

    ─ Il envoie du bois ! Cest du genre bulldozer ; je ne crois pas quil y ait meilleur qualificatif.

    ─ Au fait, est-il au courant de notre spécificité ? Ah, quelle conne je fais : vu la photo que tu mas envoyée, Kristina, il ne peut être quau courant !

    ─ Bon, soigne ton mal de cheveux et on voit quand on peut faire une répétition au complet. Il faudra aussi quon fasse le point ; Franck va devoir sorganiser. Nous sommes à un tournant dans la carrière du groupe, reste à bien le négocier !

    ─ Ça vous irait demain soir ? Franck, cest surtout à toi que je madresse ; cest toi qui as le plus de contraintes et dobligations, demanda Alexandra.

    ─ Je pense que ça sera trop tôt. Je passerai au bureau cet après-midi, jaurai pas mal de questions à poser à ma chef. Le temps de digérer tout le vocabulaire administratif, cela induira dautres questions. Nous sommes mercredi je propose vendredi soir. Cela vous convient-il, les filles ?

    – OK ! répondirent-elles en chur.

Natasha étant venue par le train, je lui proposai évidemment de la ramener, à moins quelle ait autre chose de prévu. Il fallait sy attendre, elle choisit de maccompagner. Cela tombait bien : si Karen avait besoin de plus de précisions pour me répondre, Natasha pourrait les lui donner immédiatement, en tout cas pour ce qui tournait autour du groupe, notamment les dates de concerts

Nous quittâmes Lyon en tout début daprès-midi sous un soleil de fin dhiver assez radieux. Parfois Natasha se mettait à rire toute seule en songeant à lenchaînement des dernières vingt-quatre heures. Parfois, elle se pinçait pour vérifier quelle était bien dans la réalité. Pas de doute, cétait bien moi, son facteur, qui conduisais la voiture. Nous filions vers le Sud, nous racontant chacun notre tour des anecdotes concernant la musique. Je mis un CD, une compilation de mes chansons préférées. « Enter sandman » de Metallica démarrait la sélection. Natasha, instinctivement, se trémoussa sur son siège et accompagna le chant. « Thunderstruck » dAC-DC prit la suite. Elle mannonça que ce titre faisait partie de leur répertoire. Elles souhaitaient composer leurs propres chansons, mais pour linstant elles continuaient de tourner en reprenant leurs favorites, essentiellement dans le hard rock. Nous avions parcouru une trentaine de kilomètres et laissions lautoroute. Comme nous franchissions le Rhône, je regardai les montagnes vers lesquelles nous nous dirigions. Les sommets étaient dans les nuages. De lourds nuages sombres. Dun gris saturé de bleu acier si profond et si lourd quils semblaient écraser tout sur leur passage.

    ─ Ça sent la neige

La route longeait le pied des montagnes pendant un quart dheure. Déjà, la luminosité avait fortement baissée. La route commençait à sélever le long de la pente. Quelques virages en épingle à cheveux précédaient une longue ligne presque droite qui montait assez abruptement. Avant la fin de cette longue portion, les premières gouttes de pluie sécrasèrent sur le pare-brise. Deux autres virages, puis la route basculait sur le flanc nord. Aussitôt le thermomètre de la voiture afficha deux degrés de moins et les gouttes de pluie se transformèrent en de gros flocons chargés deau qui claquaient sur le pare-brise. La route continuait son ascension inexorable, et au fil des minutes la neige se fit plus légère mais tombait plus intensément.

    ─ Tu as des chaînes ?

    ─ Non, mais ne tinquiète pas, jai encore les pneus neige. Ça suffira.

    ─ Jimagine quen tant que facteur, tu dois avoir lhabitude de conduire dans la neige.

La route entrait dans un bois qui la protégeait un peu, et surtout reposait les yeux de cet incessant rideau de flocons. Par contre, en ressortant de cette zone boisée, elle débouchait sur un plateau toujours très venté où se formaient systématiquement des congères. Heureusement, à cet instant il était encore trop tôt, mais on devinait déjà les endroits où allait saccumuler la neige. Lasphalte, long serpent noir, se revêtait lentement dune plate peau de zèbre.

    ─ Je vais passer au bureau avant de te ramener ; je dois voir Karen. Vu le temps, elle sera peut-être déjà partie. Mais si elle est restée, je préfère ne pas la faire attendre : elle doit prendre la route en sens inverse.

Natasha ne fit pas dobjection. Elle se sentait en confiance. La route revenait maintenant à labri des conifères et continuait de monter en serpentant. Il en serait ainsi jusquà destination.

Nous arrivâmes à proximité du village. La route passait légèrement au-dessus des mille mètres daltitude ; il ne restait plus quà redescendre sur le bourg. Cétait juste une question de minutes ; mais les prés étaient déjà bien blancs.

    ─ Quand je pense que je suis partie en short

    ─ Ne tinquiètes pas : sil le faut, je te réchaufferai les fesses ! répondis-je en garant la voiture à proximité de la poste. Viens, je vais te présenter Karen.

    ─ Faisons-lui une surprise : passons par lentrée des artistes. Viens par là, il faut traverser cette cour.

Nous entrâmes sans faire de bruit. Je tentai de localiser Karen afin de la surprendre ; elle ne semblait pas être dans son bureau. Jentendis des voix venant du guichet : une féminine et une masculine. Javais du mal à identifier exactement la voix féminine. Elle ressemblait pourtant à celle de Karen, mais plus tremblante. Oui, cétait bien cela. Puis la voix masculine : une voix énervée. Quelque chose danormal se passait. Je fis signe à Natasha de me suivre tout en plaçant mon index devant ma bouche. Dans le bureau de Karen, il y avait les écrans de contrôle des caméras de surveillance. Effectivement, je pus voir un homme pointant une arme en direction de Karen. Je réfléchis à toute vitesse. Mon regard se porta sur la pelle à neige appuyée contre le mur.

    ─ OK ! Natasha, jai besoin de ton aide. Ne tinquiète pas, tu ne risques rien. Je veux que tu ressortes et ailles vers lentrée. Tu vois, là, cette porte donne sur un couloir. Lentrée nest pas directe. Je voudrais juste que tu ailles vers la porte dentrée du bâtiment et que tu la fasses claquer pour faire diversion. Mais vraiment claquer ! Après tu t éloignes, juste en cas

    ─ Mais toi

    ─ Tu vois, sur sa gauche, il y a une porte. Quand tu feras claquer la porte, je foncerai et lui donnerai un bon coup de pelle.

    ─ Fais attention à toi ; ce nest pas le moment de mourir en héros. Trois femmes comptent sur toi, plaisanta-t-elle, pour se donner du courage et surtout se rassurer.

Jaccompagnai Natasha jusqu’à la porte donnant sur la cour et refermai. Je repassai devant le bureau des chefs, saisis la pelle. Jespérais que Karen ne me remarquerait pas approcher dans le couloir : sa réaction pouvait mettre mon plan en lair. Heureusement, elle me tournait légèrement le dos. Je me glissai dans la petite pièce donnant accès à la salle publique où se trouvait lagresseur. La main sur la poignée de la porte, jattendais la diversion de Natasha. Il ne fallait pas que je me trompe sur le sens douverture de la porte. Je lavais fait tant de fois, mais tellement machinalement que je nétais plus aussi sûr. Mon instinct me dictait de la tirer à moi. Je croisai mentalement les doigts.

Soudain, je pensai que la porte devait être fermée à clé, sinon lhomme ne serait pas resté dans la salle publique. Une chance, la clé était sur la porte. Je la tournai avec une infinie précaution pour gagner quelques dixièmes de seconde qui pourraient savérer précieux. La porte claqua. Natasha avait bien réussi son coup : le bruit était plus violent que je lavais imaginé. Jentrouvris très vite la porte, massurant que la diversion attirait bien lattention de lagresseur. Il reçut la pelle sur le crâne sans comprendre ce qui lui arrivait. Par précaution, je poussai larme du pied, mais il semblait vraiment improbable quil se réveille tout de suite.

Jespérais que Karen ne sévanouirait pas avec le contrecoup. Je lui demandai dappeler la gendarmerie. Par la fenêtre je fis signe à Natasha dentrer. Instinctivement, elle alla réconforter Karen. Les gendarmes arrivèrent. Ils appelèrent les pompiers pour sassurer que lhomme à terre allait se réveiller, puis ils lembarquèrent pour quil finisse de rêver en cellule.

Facteurs et gendarmes se connaissaient assez bien dans les petites agglomérations rurales. Aussi, lorsquils nous interrogèrent sur les circonstances de lagression, ils ne furent pas aussi tatillons au moins dans la forme que pour dautres affaires. Pour ma part, je leur expliquai mon rôle, ce qui savéra finalement assez court. Je leur montrai comment javais procédé. Ils notèrent tout sur un calepin ; je naurais quà passer plus tard à la gendarmerie pour signer ma déposition. Puis ils me laissèrent pour interroger Karen. Ils se montrèrent prévenants et ne la noyèrent pas sous un torrent de questions. Malheureusement, cela prendrait un peu de temps, et avec la neige qui continuait de tomber, je me demandai sil serait judicieux de la laisser prendre la route. Après tout, je pouvais bien lhéberger. Je mapprochai deux et les interrompis :

    ─ Excusez-moi de vous couper Karen, si tu veux me passer ton téléphone, je vais prévenir ton mari que tu seras en retard.

    ─ Non, appelle plutôt mes parents ; Romain est encore au boulot. Demande à mon père daller chercher mon fils chez la nounou. Merci, Franck.

Jappelai donc les parents de Karen. Sa mère répondit ; je lui expliquai la situation et lassurai que tout allait bien. Puis je linformai de la météo locale et de mon intention dhéberger sa fille pour la nuit.

    ─ Je nai pas encore eu le temps den parler avec elle. Si elle tient absolument à repartir, je la descendrai chez vous. Quoi quil en soit, elle vous appellera pour vous prévenir de son choix.

    ─ Merci beaucoup, Monsieur. Merci pour tout !

    ─ Je vous en prie ; cest un plaisir de prendre soin votre fille.

Je rendis le téléphone puis me tournai vers Natasha. Je lui fis part de mon souhait dhéberger Karen pour la nuit. Je ne voulais pas laisser Karen seule chez moi, ni Natasha seule chez elle. Elle proposa donc de nous retrouver tous les trois ou chez elle, ou chez moi.

    ─ Chez moi : il faut que je nourrisse mes chiens.

Je sortis dans la cour pour prendre lair et me rendre compte de lépaisseur de neige au sol. Me détendre ! Je ressentais le contrecoup après la tension et lagitation. Natasha me rejoignit et remarqua mon coup de fatigue.

    ─ Toi, tu as besoin dun petit remontant. Une petite récompense bien méritée pour notre héros Et puis avec ce froid, il me faut quelque chose de chaud dans le ventre.

Elle se baissa et ouvrit mon pantalon tout en me regardant dun air faussement innocent. À tout instant, on pouvait nous voir par lune des fenêtres donnant sur la cour, mais avec un peu de chance, personne naurait envie de regarder dehors par ce temps. Natasha semploya à me faire jouir le plus rapidement possible. Pas la peine de séterniser : à tout instant, nimporte qui pouvait accéder à la cour. Elle ne détourna pas ses grands yeux bleus, pas même quand elle reçut mon sperme dans la gorge.

Il était temps de retourner voir Karen. Les gendarmes sapprêtaient à partir. Ils navaient pas fini de linterroger, mais, dune part, Karen montrait des signes dépuisement, et dautre part ils nallaient pas tarder à être appelés pour des sorties de route. Ils avaient lessentiel et reviendraient voir Karen pour les détails lorsque tout serait redevenu calme.

    ─ Merci, Franck, pour ton sang-froid, mais fais quand même attention à toi quand tu te lances dans laction enfin, ce nest pas comme sil y avait des hold-up tous les jours, par ici ! Veille sur ta collègue : elle risque davoir quelques coups de blues les jours qui viennent.

    ─ Soyez sans crainte, je men occupe.

Les gendarmes prirent congé. Je fis le point avec Karen. Elle accepta ma proposition, ne se sentant pas la force de conduire avec cette neige. Je laidai à fermer le bureau ; ce nétait pas encore lheure, mais les circonstances limposaient.

    ─ Natasha propose que nous passions la nuit chez elle, mais si tu préfères nous pouvons aller chez moi. Nous devons toutefois passer chez Natasha pour quelle se change. Tu as le temps pour choisir, tu nous diras une fois sur place.

  ─ OK. Tu habites loin, Natasha ?

  ─ Environ vingt minutes dici.

  ─ Si ça ne te dérange pas, je préfère rester chez toi ; je crois quune fois au chaud, je naurai aucune envie de ressortir.

  ─ Karen, tu devrais appeler tes parents maintenant pour les avertir ; Natasha habite en pleine forêt, les communications passent mal, surtout avec ce temps. Installez-vous dans la voiture, je vais chercher du pain.

Je revins avec deux gros pains de campagne. Autant la neige pouvait fondre entièrement dès demain, autant nous pouvions nous retrouver bloqués pendant deux jours. Mieux valait être prévoyant. Natasha sinstalla à larrière pour tenir compagnie à Karen ; solidarité féminine. Il ne faisait pas encore nuit, mais les nuages compacts ne laissaient passer que peu de lumière. Karen parlait avec ses parents, puis avec son fils. Tous les trois souhaitaient rencontrer celui qui avait tiré leur fille dune mauvaise situation. Je leur promis que je viendrais les voir dès que possible.

Nous pénétrâmes dans la forêt et je mengageai sur le chemin qui menait à la maison de Natasha. Sous les épaisses et obscures frondaisons des conifères, le monde avait basculé dans un mode binaire en noir et blanc. À labri du vent, les flocons tombaient mollement. Tout semblait immobile, figé dans une gangue blanche. Sur la banquette arrière, Karen, les yeux fermés, se laissait bercer par le roulis de la voiture. Un instant je la crus endormie.

Une fois arrivés, Natasha soccupa de nourrir ses chiens tandis que je montrais la salle de bain à Karen. Je lui conseillai de prendre tout son temps pour se détendre. Comme je ne connaissais pas encore vraiment la maison de Natasha, je tournai un peu en rond pour trouver quelque chose à faire. Cette météo capricieuse se prêtait bien à un feu de cheminée ; Karen serait certainement enchantée de se détendre devant la chaleur des flammes après sa douche.

Jallai dabord faire chauffer de leau pour préparer du thé puis retournai au salon. Je mis du bois dans lâtre, et rapidement une bonne odeur de chêne brulé envahit la pièce. Je profitai enfin dun peu de calme et laissai mon regard errer tout autour de moi. Je navais pas encore eu loccasion de visiter la maison, et jen découvrais la décoration. Je mapprochai dune étagère où étaient disposées diverses représentations dours. Cela allait de petites statues artisanales provenant de pays où cet animal était encore massivement implanté à des bijoux stylisant un ours. Natasha semblait collectionner tout ce qui concernait ce plantigrade.

Sur lun des murs, une magnifique peinture signée Julie Salmon représentait un ours noir au pelage hirsute et luisant. Luvre était dun réalisme époustouflant qui donnait lenvie de passer la main comme pour caresser lanimal. Je contemplais cette immense toile quand Natasha entra, apportant le thé. Elle vint se blottir contre moi et nous plaisantâmes un instant sur le fait que ma vie avait pris une tournure mouvementée depuis que je la connaissais, soit à peine plus de trente heures.

    ─ Ce nest quune petite partie de ma collection. Tu as déjà vu ma sculpture dans lentrée, mais jai encore plein de choses : des livres, dautres peintures plus petites que celle-là en général qui décorent les murs de ma chambre, des gravures enfin bref, je suis une inconditionnelle de lours.

    ─ Tu ne mas cependant pas lair dhiberner.

    ─ Détrompe-toi ! En plein hiver, je ne sors que rarement de ma tanière.

Karen nous rejoignit. Elle prit une tasse de thé et sinstalla tout près du feu. Elle se sentait vidée. Elle faisait bonne figure, mais je sentais que quelque chose en elle était prêt à se casser. Je ne savais pas trop si je devais attendre que cela arrive tout seul ou si je devais laider à faire sortir ce quelle avait sur le cur.

    ─ Je suis désolée, intervint Karen. Tu voulais me voir pour régler tes affaires, et au final cest toi qui maides avec les miennes. En fait, depuis quelque temps, tout part à vau-leau dans ma vie. Je suis lasse. Romain passe ses soirées avec ses copains, et quand il rentre, je dors depuis déjà longtemps. Je nen peux plus. Au début je lengueulais, mais autant pisser dans un violon.

    ─ Je comprends, bredouillai-je, un peu surpris par la soudaineté de la déclaration. As-tu essayé de faire un peu comme lui sortir avec des amies sans toccuper de lui ?

    ─ Les rares fois ou jai essayé, il rentrait encore plus tard que moi la loose totale !

Elle se sentit soudain gênée de sêtre épanchée de la sorte et tenta de se reprendre en changeant de sujet. Je lui expliquai mes projets avec Natasha. Karen était ravie par cette histoire, somme toute rocambolesque. Lheure tournait et Natasha suggéra de manger une fondue bourguignonne. Pendant quelle sortait la viande du congélateur, elle me demanda de nous servir lapéro. Karen approuva lidée ; lalcool laiderait certainement à se détendre. Elle avait certainement eu la même idée car elle descendit son verre de Martini tout schuss ! Au bout de son deuxième verre, son regard était bien plus brillant quà laccoutumée.

La fondue fut, elle aussi, bien arrosée. Latmosphère était bien plus détendue à présent. À chaque morceau de viande tombé, cétait un gage ! Il y eut bien sûr la série des verres à boire cul-sec ; Natasha dut chanter le générique dune série ou dune émission télé, ce qui fut très compliqué puisquelle ne regardait jamais la télé. Elle interdit à Karen daller aux toilettes jusquà nouvel ordre. Mauvais timing : au bout de cinq minutes elle se dandinait déjà sur la chaise. Mais inconsciemment, la soirée bascula à ce moment-là. Au morceau de viande suivant que je laissai échapper, Karen regarda Natasha comme si elle demandait son autorisation pour exiger un gage plus personnel. Amusée et curieuse, Natasha lui laissa carte blanche.

    ─ Franck, jaimerais que tu me broutes le minou. Cela fait tellement longtemps que Romain Je suis désolée, Natasha.

Karen était confuse et gênée. Visiblement, elle semblait soulagée davoir osé, mais ne savait pas trop à quoi sattendre de la part de Natasha.

    ─ Sil te plaît, Natasha Je crois que cest ce qui me ferait le plus de bien.

    ─ Je ne suis pas du genre à laisser quelquun dans un tel état de manque ; et comme je suis sûre que Franck en meurt denvie, jaccepte volontiers ton gage, mais ne crois surtout pas que je vais tenir la chandelle ! Mais avant, va aux toilettes : je nai pas besoin dune fontaine au milieu du salon.

La soirée ne faisait que commencer ! Puisque Karen était si frustrée, il était hors de question de ne lui faire quun simple cunni, aussi bon puisse-t-il être. Je lembrassai ; ses lèvres étaient parfaites. Subtiles et charnues. Je lui mordillai le lobe de loreille, titillai le pavillon du bout de ma langue. Natasha, qui sétait placée derrière elle, glissa ses mains sous son pull et lui pelota les seins. Elle alternait morsures et coups de langue sur la nuque et sur son épaule droite. Puis rapidement, Karen éjecta son pull. Son soutien-gorge en dentelle blanche était un merveilleux écrin pour sa poitrine que je laissai aux bons soins de Natasha. Jentamai ma descente, marquant une pause vers le nombril. Je mordis, léchai, lapai du nombril aux hanches, longeai laine.

Karen dégrafa les boutons de son jeans, signe quelle ne voulait ou ne pouvait plus attendre. Je saisis le pantalon par la ceinture et le fis glisser lentement. Je plaquai mes mains sur ses fesses et ma bouche contre sa vulve. Je léchai dun grand coup de langue la dentelle blanche de son string qui couvrait un pubis entièrement glabre, comme je les aime. Karen gémit et sabandonna totalement à nos caresses. Natasha se débarrassa de son débardeur noir et dégrafa son soutien-gorge. Elle sallongea sur le canapé, entraînant Karen avec elle. Elle lui ceignit la taille de son bras droit, pressant sa poitrine contre le dos de ma ravissante collègue ; de la main gauche, Natasha jouait, martyrisait les tétons à travers la dentelle.

Elle dégagea un des seins de la prison de tissu, loffrant comme un fruit savoureux au contact de ma bouche. Je posai la paume de ma main contre la moiteur de son entrejambe. Karen me supplia de passer ma langue sur ses lèvres et son clitoris. Avant de lui accorder ce plaisir, je jouai avec son clitoris du bout du doigt ; elle se tordit de plaisir comme si chaque contact déclenchait une décharge électrique. Je passai mes mains sous ses cuisses, soulevai son bassin, offrant plus aisément ses orifices à ma bouche. Je lui dévorai le cul goulûment, frottant mon nez contre sa vulve barbouillée de cyprine que je me fis un devoir de boire. Natasha décapuchonna le clitoris afin que chaque coup de langue lui arrache moult cris. Karen se retourna, faisant face à Natasha ; elles sembrassèrent dans une sensuelle et délicate étreinte.

Jintroduisis deux doigts dans son vagin pour les lubrifier puis les fis pénétrer dans son anus. Je glissai mon pouce dans son vagin puis resserrai mes doigts dans un mouvement de pince. Je malaxai la mince paroi entre mon pouce et mes autres doigts. Karen se cambra et émit un râle qui ne voulait pas finir. Elle seffondra, la tête sur la poitrine de Natasha. Elle se serait bien volontiers occupée de ses seins, mais un orgasme la terrassa.

Je me penchai pour embrasser Natasha à pleine bouche ; ma verge sengouffra dans le fourreau détrempé de Karen qui recula pour sassurer de sempaler sur toute la longueur. Je la pénétrai avec délectation, chaque coup de boutoir étant ponctué dun « Oui ! » sonore.

    ─ Ma chère Karen, je crois que tu es maintenant suffisamment excitée pour que je puisse te faire une petite surprise Je suis sûre que tu aimeras, murmura Natasha.

Je saisis les seins de Karen à pleines mains et lattirai contre moi tout en continuant daller et venir avec entrain entre ses cuisses. Natasha en profita pour se déshabiller complètement. Karen marqua sa stupeur en découvrant lengin de belle taille, mais elle comprit très vite quelle en tirerait plus davantages que dinconvénients. Elle se jeta sur cette verge inattendue mais bien tendue et lavala goulûment. Elle téta le gland puis se lenfonça jusquà la gorge et remonta la hampe dune langue agile. À nouveau, elle téta le bout puis recommença. Mais ce nétait pas dans sa bouche que Natasha voulait jouir ; elle se retira.

Elle attrapa mon sexe quelle présenta contre la rondelle ; Karen ne fit aucune objection et je la sodomisai sans trop de résistance. Natasha la pénétra à son tour. Je sentais sa verge progresser dans le vagin de Karen. Quelques millimètres de muqueuses nous séparaient, autant dire presque rien ! La sensation provoquée par la bite de Natasha qui allait et venait contre la mienne était divine. Ne voulant pas éjaculer trop vite, je ralentis le rythme; javais un autre plan. Pour linstant, je profitai de ma position pour passer ma langue le long de la colonne vertébrale de Karen. Parvenant à la nuque, je lui donnai un petit coup de dents.

Je me retirai et rejoignis Natasha pour une double pénétration vaginale. La sensation verge contre verge était ainsi décuplée. Plus question de se retenir, de faire en finesse : jattrapai Karen par les hanches et donnai de grands coups de queue. Je parvins rapidement au point de non-retour. Tout à sa jouissance, Karen se contracta et ma queue fut prise en étau entre celle de Natasha et les muscles vaginaux. Je déchargeai tout mon foutre dans une dernière poussée. Ressentant également les contractions du vagin et celles de ma bite, mon foutre brûlant qui se répandait sur sa queue, Natasha ne put se contenir plus longtemps et jouit à son tour. Karen avait la cramouille engluée et ruisselante. Nous restâmes en elle encore un instant, frottant délicatement nos sexes lun contre lautre, comme pour mélanger nos spermes. Karen, elle, restait immobile, clouée par un orgasme dune intensité insoupçonnée.

Natasha se retira ; je limitai. Elle lécha le sperme sécoulant de lorifice, prit ma verge en bouche pour la nettoyer. Elle glissa sa langue entre les lèvres de Karen, sabreuvant des sécrétions mêlées. Karen prenait encore son pied, et avec le cunnilingus que lui faisait Natasha, elle ne redescendrait pas de sitôt de son petit nuage.

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