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Rose effeuillée – Chapitre 3




Rose effeuillée 3

— Dis-moi que tu nas pas remarqué que ton professeur bandait comme un âne ? Il faudra que je demande à sa femme si cest un état naturel, ou si cela ne lui arrive que lorsquil est prêt à faire lamour.

— Mais pour qui me prends-tu ? Tu ne vas pas aller voir sa femme ! Tu serais ridicule.

— Comme tous les cocus.

— Chéri arrête, viens membrasser. Cesse de te faire des idées stupides et fais-moi lamour.

Pour rien au monde je ne tirerais profit dune mise en condition héritée de Gilles ! Rose est toute chaude des préliminaires amorcés avec le professeur. Nimporte quelle queue, y compris la mienne, la porterait aux nues. Je ne suis pas partisan du partage des différentes étapes en amour, du séquençage avec délimitations des tâches successives. Ce qui sous le nom de taylorisme, peut être avantageux dans la production automobile, est une hérésie dans la construction du bonheur dun couple. Je veux mener le chantier de A à Z. Il appartient au mari dentamer les préliminaires et demmener sa femme à lorgasme. La collaboration dun tiers en cours de route mène au désastre.

Rose a le feu aux fesses, son sexe bout de désir : elle a allumé lincendie dans son ventre au contact de Gilles. Jai stoppé leur élan, je nai pas signé un contrat de remplaçant le jour de mon mariage. Quelle invente un moyen de calmer ses sens, mais sans moi.Je me déclare fatigué par ma partie de tennis et je tourne le dos comme elle a si bien su le faire dans notre lit depuis le début de la semaine. Apparemment, elle navait pas préparé la rencontre de ce soir dans la forme où elle la vécue ; mais elle na pas offert de résistance à lattaque progressive infligée par le maître, supportée sans désagrément et elle a fini par succomber au charme du séducteur, heureuse et flattée peut-être de compter parmi les élues dun tableau de chasse bien rempli.

Allez donc comprendre toutes les manifestations de la vanité, Rose se donnerait-elle uniquement pour égaler dautres femmes adultères ? Le carême est passé mais jentre dans une volontaire période dabstinence. Je serai cocu peut-être mais pas père nourricier dun bâtard. Je mendors malheureux au son des soupirs de Rose en proie à un rêve érotique ou en train de se masturber.

Le mardi suivant, vers 18 heures, je sonne à la porte de Gilles. Il est à latelier avec sa cour féminine. Une magnifique blonde, aussi blonde que ma Rose est noire de cheveux, maccueille aimablement. Nous nous connaissons de vue seulement ; notre implantation dans le lotissement est récente. Elle sait que Rose fréquente latelier où son mari exerce son art. Elle est rayonnante, confiante en sa beauté, belle femme charmeuse, fière de sa réussite en amour auprès dun homme qui se vante dêtre fidèle alors quil est courtisé plus que la moyenne par ces dames en quête doccupations artistiques à la mode ou démotions nouvelles.

— Madame, jai, bien malgré moi, à vous entretenir dun sujet désagréable.

Sur son front passe une ombre, mais elle retrouve sa sérénité et mencourage du regard à poursuivre.

— Madame, votre mari entretient avec mon épouse une relation qui met mon ménage en danger et qui malarme.

— Votre femme ? Fait-elle partie de ces petites intrigantes qui harcèlent mon mari ? Je lui ai déjà conseillé assez souvent de cesser ce bénévolat avec ces paumées insatisfaites. Ça ne lui rapportera que des ennuis.

— À vrai dire, madame, et malgré ce que vous en pensez, jai quant à moi la certitude que votre mari nest pas aussi vertueux quil le prétend. Vous ouvrez de grands yeux. Jai surpris jeudi soir, à mon domicile, votre mari donnant à ma femme un cours particulier dune nature à en étonner plus dun. Jai par un retour simulé bruyant mis fin à son entreprise, à laquelle je lavoue à mon plus grand désespoir mon épouse sest prêtée avec une facilité déconcertante. Ils ont juste eu le temps de se rajuster. Mais létat dexcitation dans lequel je les ai retrouvés après avoir observé le manège attentivement depuis une cachette, a failli me livrer une épouse si bouleversée que jai dû repousser ses assauts amoureux. Peut-être votre mari a-t-il eu des restes de tendresse avec vous ce jeudi ? Cela ne me regarde pas bien entendu. Fouillez votre mémoire, vous avez peut-être le souvenir dun regain daffection qui confirmerait mes dires. Lui aussi a dû avoir besoin de rapports sexuels ou dune douche froide. Quand je suis arrivé chez moi, je nai pas pu mempêcher de lui demander sil souffrait de priapisme.

Lépouse a lair consternée, mais ma dernière phrase lui arrache un éclat de rire :

— Oh ! Vous alors, vous ny allez pas par quatre chemins. Vous lui avez vraiment posé cette question ? Et qua-t-il répondu ?

— Labsence de réponse ma suffi. Et ma femme, rouge de la racine des cheveux au plus profond de son décolleté chiffonné et en sueur, est restée aussi muette que lui. De mon poste dobservation, jai suivi les manuvres de votre époux pour amener ma femme à labandon. Il a su la chauffer longuement par des frôlements, des caresses de plus en plus appuyées, des attouchements précis et des encouragements pour louvrage peut-être mais surtout destinés à créer un climat deuphorie qui faisait tomber toutes les résistances. Croyez-moi, il est maître en la matière. Et la soumission de ma femme me révolte.

— Le lui avez-vous dit, au lieu de venir vous plaindre chez moi qui ny peux mais ?

– Madame, vous pourriez maider à mettre un terme rapide à cette dérive. Des échos que jai recueillis mincitent à penser que votre mari est coutumier du fait. Il se trouve malheureusement que le conjoint trompé est généralement le dernier informé. Sans lassiduité exagérée de ma femme et son empressement à remplacer les absentes pour le rangement du matériel le mardi soir, en fin de séance, je serais resté aveugle. Mon attention éveillée par trois retards consécutifs, je me suis mis à surveiller la première leçon à domicile donnée par votre Gilles à ma femme, malgré mon opposition clairement manifestée à Rose.

— Comment, il irait chez vous en dépit de votre refus?

– Tous deux ont décidé de ne pas tenir compte de mon avis. Jai donc assisté à léchauffement progressif de ma femme trop passive par un séducteur habile, jusquau moment où il allait se passer des choses définitives. Pour vous éclairer, permettez-moi dêtre précis : quand votre mari a introduit un doigt dans la vulve de ma femme, jai jugé que pour une première fois, il était allé assez loin. Jai donc simulé ce retour qui a mis fin sur le champ à lentreprise en cours. Je suppose que les partenaires sont restés sur leur faim, sans savoir que javais éventé leur secret. Il est donc plus que probable quils tenteront prochainement darriver à la satisfaction de leur besoin.

— Ce nest pas possible. Avez-vous observé sans préjugés ?

-Pour vous convaincre de la véracité de cette affaire, chasser le doute et obtenir une preuve irréfutable de linfidélité de votre mari, je vous fais une proposition. Jusquà présent, ils nont pas consommé leur union. Il est donc fort probable que jeudi, alors quils penseront que je serai au tennis entre 18 et 20 heures, sans tarder, bien avant mon prévisible retour, ils vont vouloir concrétiser, apaiser la tension quils ont créée. Si vous le souhaitez, je vous invite à assister en direct à notre cocufiage respectif. Pour la réussite de lopération, vous devrez taire jusquaprès-demain soir ce que je viens de vous révéler. Soyez prête à suivre votre mari quand il se rendra chez moi, venez vous poster discrètement devant chez Noblet, au carrefour. Je vous rejoindrai pour vous conduire à notre observatoire.

-Si vous voulez mesurer toute létendue de la félonie, il faudra attendre quils soient réellement passés à lacte. Vous pourrez alors aller sonner à la porte ou frapper aux vitres pour couper leur élan. Je pense quil serait bon que je ne me montre pas, pour me permettre de les surprendre à mon tour en cas de récidive dans les semaines à venir. Insultez bruyamment ma femme, traitez-la daguicheuse et de tous les qualificatifs choisis, emmenez votre époux pris en flagrant délit dadultère, secouez-le. Mais surtout quil ne sache rien de notre présence. Faites-lui jurer de ne plus recommencer, menacez-le de divorcer sil le faut puis faites semblant de lui accorder votre pardon une toute dernière fois. Nous pourrons ensuite tester la valeur de ses serments. Je ne manquerai pas de vous tenir informée, sil devait y avoir une suite.

Désormais, elle mappellera Paul et je lappellerai Sylvie. En quelques phrases nous nous mettons daccord. Je la quitte et me dirige vers latelier, je veux empêcher Rose de se dévouer une fois de trop dès ce soir. À vingt heures précises, jassiste au départ des premières, j entre dans la salle, je salue Gilles fort cordialement. Comme je fixe un certain point de sa personne, il est ennuyé. Rose mexplique avec embarras quelle sest engagée pour un nouveau remplacement , alors que le fou rire secoue la troupe qui séloigne à lextérieur. Le rangement se fait rapidement. A la fin, jentraîne mon épouse vers notre domicile par le chemin le plus court, laissant à Gilles le soin de fermer le local.

À jeudi, risque-t-il. À quoi Rose répond : – Oui, à jeudi

Deux jours plus tard, avec raquette, balles et tenue sportive, je saute dans ma voiture. Mon rétroviseur mapprend que Gilles va au rendez-vous, attendu par Rose. Elle a déjà disposé une partie du matériel sur la toile cirée avant mon départ, comme pour me faire savoir que les cours continuent malgré ma méfiance Jai pris mes précautions pour assurer mon retour à lobservatoire. Je suis le même chemin que la semaine précédente et au même point jarrête lauto. Sylvie mattend à lendroit prévu et nous rejoignons larrière de la maison. Tout témoin extérieur qui a vu Gilles sintroduire chez nous, constatera à notre arrivée que nous tenons une réunion !

Nous regarderons à tour de rôle en évitant les bruits. Il ny a quune chaise dans notre local technique, la galanterie veut que Sylvie loccupe. Je pourrai éventuellement observer par-dessus sa tête. À lintérieur, son mari et ma femme sont déjà enlacés. Ils garderont les activités manuelles pour la fin. Sylvie les regarde sembrasser avec la fougue et lavidité daffamés qui attendent leur repas depuis longtemps. Jappuie sur les épaules de la blonde pour éviter une intervention prématurée. Rose a mis en musique de fond une série de slows. Étroitement enlacés, ils tournent lentement, langoureusement, en parfaite harmonie. Quand une main se libère, cest pour sattaquer aux boutons de chemise ou de blouse ou pour partir en exploration dun sein ou dune fesse.

Gilles compte pour acquis les travaux dapproche de la semaine précédente et passe directement à la suite du programme. Dabord toute en retenue, Rose ose de plus en plus, soffre aux caresses les plus directes. Le volcan est entré en éruption ; est-ce la nouveauté de la situation, la découverte de ce nouveau partenaire, qui lui donnent ces audaces que je ne lui connaissais pas ?

Sylvie les observe avec plus de curiosité que dindignation, elle semble avoir oublié quun des deux acteurs qui se déshabillent en se trémoussant est son mari. La scène lémoustille et je dois repousser sa main qui se portait vers mon sexe. Je place ma main gauche sur sa bouche et lui rappelle que nous ne devons pas nous faire remarquer. Tiens, Rose porte des dessous que je navais jamais vus, string étroit à dentelle mauve et soutien-gorge de même matière qui sert de présentoir à ses tétons durcis par les succions et les caresses.

En tirant sur lélastique du string Gilles la fait disparaître dans la fente culière. Quand ils sont nus, je vois pointer un pénis de taille normale dressé vers son nombril. La main de Rose sen empare et elle lattire vers la table. Elle dégage les pinceaux et les petits pots. Gilles est collé à son dos et lui mordille la nuque. Rose lui fait face, il place ses mains sur ses épaules, recule légèrement pendant quelle plie les jambes pour se retrouver à genoux en face du membre viril en érection.

Nous ne voyons que le dos de lhomme. Puis, après une pipe qui na pu quaccroître sa vigueur, il pousse Rose contre le bord de la table, passe ses mains sous les fesses rebondies, la soulève et la dépose sur la table, la couche sur le dos, lui relève les jambes bien haut et se penche sur le sanctuaire, la grotte qui se disait mienne. Le mouvement de sa tête sinterprète facilement dautant que Rose entame une mélopée gratifiante pour le dispensateur de plaisir. À voix basse, je tire Sylvie de sa contemplation :

— Ça va être le moment dintervenir, nous allons sortir. Essayez dentrer par la porte, si elle est fermée frappez à la fenêtre et collez votre visage au carreau, surtout appelez très fort votre mari par son prénom, il ne cherchera pas à senfuir. Dès quils auront ouvert, entrez en hurlant comme une furie pour quils pensent que vous les avez vus. Insultez ma femme et tirez votre mari vers votre maison. Rendez-vous samedi au marché, à 10 heures.

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