Je dédicace spécialement cette histoire à Stephaniedel qui m’a inspiré ce récit et m’a fourni les idées de départ.

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Ce que je vais vous raconter s’est déroulé il y a quatre ou cinq ans.

Je vis depuis quinze ans dans un coin charmant de Haute-Normandie dont je suis originaire.

Après mes études de médecine effectuées dans la capitale régionale, j’étais néanmoins resté exercer dans cette ville.

Mon petit-frère, après avoir suivi un cursus dans les métiers de bouche, n’avait eu de cesse de vouloir revenir vivre dans notre campagne natale.

Ce qu’il fit, après avoir suffisamment mis d’argent de côté. En effet il racheta un important commerce à F., le bourg principal, ce qu’il lui permit enfin de se mettre à son compte comme traiteur.

Les affaires marchaient bien pour lui. Il ne gagnait pas des millions mais au prix de semaines de 50 à 60 heures d’un dur labeur, sa petite famille et lui avaient un train de vie honnête.

Dans ces coins de campagne il y avait jusqu’à la fin des années 90 relativement assez de médecins. Mais étant tous à peu près de la même classe d’âge, ils se mirent à partir en retraite les uns après les autres sur une courte période.

La ville de F. (4500 habitants), se retrouvait presque sans médecins. Mon frère, que j’allais voir assez régulièrement lors de certaines fêtes, m’informa de cette problématique. Il me dit un jour :

"Pourquoi tu ne changerais pas de coin, que tu ne laisserais pas ta clientèle de la ville (ville de R.) et que tu ne reviendrais pas t’installer ici à F. ? »

Sur le moment, l’idée ne m’avait plu guère. Mais au fil des mois qui passèrent j’y réfléchis régulièrement, et je finis par me dire "pourquoi pas ?"

Cela faisait des années que je pensais à ma campagne ; la grisaille, le stress et l’agitation de la grande ville commençaient à me peser.

Sans compter que pour le prix de ma petite maison j’aurais là-bas, à la campagne, une grande propriété.

Je laissai donc ma clientèle et m’installai dans le bourg. Je n’eus pas à attendre les patients qui affluèrent dès le début.

Je m’achetai une vieille bâtisse, une ancienne fermette, pour vraiment pas cher dans un petit village charmant de L. situé à moins de 8 km de F. Elle nécessitait quelques travaux de rénovation mais rien de bien exorbitant.

Petit à petit je m’investis dans la vie locale.

Le village de L. comptait à peine 400 habitants, sa mairie n’était pas plus grande que mon double séjour. Le directeur de l’école (3 classes) faisait office de secrétaire de mairie (à temps partiel, en fin d’après-midi, après sa classe.)

Mais si les politiciens cherchent toujours un point de chute à se faire parachuter maire dans une grande ville (comme si c’était une tête de pont pour conquérir un jour un poste plus important au Conseil Général ou Régional, voire, surtout, un poste de député), les vocations pour diriger ces petites communes où on en recueille surtout des responsabilités et des emmerdements ne font pas légion.

Il y a même des petits villages où il n’y a plus de candidature.

C’est ce qui faillit arriver pour L. Le maire, vieil agriculteur en retraite, perclus d’arthrose, finit par casser sa pipe, et personne, même au sein du Conseil Municipal, ne souhaitait se présenter aux élections anticipées.

J’étais le médecin de F. qui habitait la commune, un notable, un intellectuel (même si j’étais ni politicien ni un gestionnaire) et on vint me chercher. Avec des arguments cherchant à minimiser la chose (les communautés de communes allaient bientôt s’occuper de tout, il n’y aurait plus grand chose de laissé aux communes…), on essaya de me séduire, de me passer de la pommade.

Finalement, surtout pour ne pas laisser les administrés (dont je faisais partie) livrés à eux-mêmes et à la radinerie de la préfecture, je cédai et acceptai.

Je fus donc élu avec 100 % des voix (mais pas 100 % de participation), comme un apparatchik d’une république bananière.

La tâche, quoiqu’elle me stressât beaucoup au début, ne fut finalement pas si ardue.

Je dus surtout réunir autour de moi une liste qui devint mon conseil municipal. Les réunions se passaient bien.

Ma vie professionnelle – quoique intense – me convenait.

Au bout de six ans, je rempilai, présentant de toute façon la seule liste. Mais il y eut un peu de changement : certains conseillers décidèrent de ne pas se représenter.

Sur ma nouvelle liste j’intégrai une jeune femme, Stéphanie, qui vivait depuis peu dans la commune. Elle avait racheté avec son compagnon une sorte de petit château très délabré. Le bâtiment en jetait un peu du haut de ses trois siècles d’existence, mais le travail à réaliser pour le retaper était considérable.

Tout à fait charmante elle était venue me rencontrer pour me proposer sa candidature.

Elle vivait en couple mais n’avait pas encore d’enfants ; aussi, me dit-elle, elle avait un peu de temps à consacrer à la commune, d’autant qu’elle ne travaillait pas à temps plein.

J’avais eu du mal à savoir exactement ce qu’elle exerçait comme métier. Elle bossait à une quarantaine de kilomètres. Elle m’avait parlé d’un job d’assistante R.H. mais je lus sur la profession de foi qu’elle dut rédiger qu’elle se présentait comme "responsable des ressources humaines dans une entreprise de taille moyenne".

Je souris un peu en le lisant, mais je me dis que ses missions devaient être un peu floues, et que du coup, elle s’était un peu mise en valeur en gonflant légèrement l’importance de son poste.

Qu’importe me dis-je alors. La fille n’était pas sotte, avait un bon bagage, s’exprimait clairement, savait rédiger, et même si je ne pouvais pas être sûr de ce qu’elle m’avait raconté à propos de son cursus, elle était largement plus intelligente et dégourdie que la moyenne des habitants de ce petit village.

Elle était plutôt à l’aise pour s’exprimer en public, plutôt volontaire et pas du genre à rechigner quand il fallait se charger de missions pas toujours évidentes. C’est du moins ce que je découvris ensuite, quand elle fit partie de mon conseil municipal.

Par ailleurs, c’était une fille plutôt jolie et bien faite, brune aux cheveux mi-longs, souriante et avenante, qui passait bien auprès des gens qu’elle devait rencontrer.

Elle était plutôt élégante, pas bcbg, mais n’arborant ni le look vestimentaire campagnard des femmes du cru, ni celui baba-cool des Parisiennes qui ont fait leur retour à la terre.

Elle était fine et relativement discrète comme j’aime les femmes, avec un goût toujours sûr et une allure très féminine, en tout cas suffisamment pour ne pas laisser les hommes indifférents lors de son passage.

La nouvelle équipe était plutôt sympathique et nous arrivions à bien travailler ensemble. Les gens se parlaient, il n’y avait pas de conflit, et chacun s’acquittait au mieux de ses missions, en fonction de son temps disponible. Nous avions tous des rapports cordiaux et nous communiquions facilement, même si j’évitais d’appeler dans la journée ceux qui exerçaient un boulot prenant.

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Deux ans après ces élections municipales Stéphanie nous apprit qu’elle allait convoler avec l’homme qui partageait sa vie. Nous en fûmes bien entendu tous ravis.

En tant que premier magistrat de la ville c’est moi qui devais officier et marier le jeune couple.

En discutant un soir de la vie locale avec mon frère, il m’apprit que Stéphanie lui avait commandé le buffet pour le vin d’honneur. J’étais ravi pour lui et il n’était pas mécontent car, la crise étant passée par là, il avait accusé une baisse de chiffre d’affaire depuis deux ans, et commençait, certains mois, à avoir du mal à joindre les deux bouts.

C’était un buffet pour plus de 180 personnes et cette commande ne pouvait pas mieux tomber.

Ma belle-sur allait dresser le buffet avec l’aide d’un extra qui devrait servir les convives, tout ceci dans la grande salle des fêtes de la ville de L.

Les mariés et leurs invités devaient ensuite festoyer dans un restaurant situé à une trentaine de kilomètres.

Stéphanie nous avait raconté ça, même si elle ne s’épanchait pas trop sur sa vie privée.

Etant plutôt discret, je lui avais posé peu de questions, ne cherchant pas à en savoir plus. C’était ce soir-là, juste assez pour être poli et alimenter la conversation.

Je célébrai donc dans la petite mairie le mariage de Stéphanie et de son compagnon. Très peu de gens pouvaient rentrer dans la toute petite salle (qui n’avait, de mémoire d’homme, pas accueilli de cérémonie de mariage depuis bien longtemps.) Aussi, fis-je un long discours, insistant sur l’honneur que nous faisait ce couple de jeunes gens de s’être venus s’établir dans notre petite commune et d’y convoler.

Nous étions en été et la mariée avait choisi une élégante robe blanche fuseau, descendant jusqu’aux chevilles, qui lui laissait les épaules nues et libres. Une tenue chic mais plutôt sobre, sans fioritures, sans dentelles. Les bras étaient nus (pas de gants ni de tulle donc.) Elle arborait une ravissante coiffure et ne portait pas de chapeau.

Cette simplicité dans le style l’honorait. Ca n’était pas ce genre de filles qui voulait en mettre plein la vue à tout le monde et à ses invités, pas de clinquant, pas de bling bling. Ils n’avaient pas loué de Limousine. C’était la grosse berline de son père qui les conduisit à la salle des fêtes.

Au vin d’honneur je félicitai à nouveau les mariés, faisant connaissance avec la famille proche qui était peu nombreuse. Les parents et les beaux parents étaient âgés et demeuraient pour les uns à l’étranger, pour les autres à plus de cinq cent kilomètres.

Ma belle-sur, aidée de son commis, s’affairait, visiblement heureuse que leurs affaires rebondissent un peu.

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