11-
Nous repartîmes faire du shopping. Mais cette fois, Diamond nous accompagna.
Elle avait encore change d’apparence. Finie la SM. Elle portait une perruque blonde mi-longue, un tailleur-jupe et des escarpins toujours à hauts talons que la couture de ses bas prolongeait à l’infini.
— Appelle-moi Diane, dit-elle.
— Tu te travestis depuis longtemps ? osé-je demander
— Depuis mon adolescence. Mais mes parents n’ont jamais accepté. Une fois mes études terminées, ils m’ont mis à la porte. Max m’a embauché et ça été le coup de foudre. Voilà en résumé, ma vie.
— Merci, dis-je, conscient que cette courte révélation réveillait des souvenirs douloureux.
Nous passâmes la journée dans Paris. Trois femmes, qui n’en étaient pas vraiment, en goguette. Je remarquai que beaucoup d’hommes se retournaient sr notre passage. S’ils savaient ce qu’on cachait sous nos jupes, leur sourire grivois ne resterait pas longtemps sur leurs lèvres.
Le soir approchait et avec lui l’heure de vérité. Plus ça allait, et moins j’étais serein. Mes amis s’en étaient aperçu et s’en amusaient.
— Ma chère Laurène, commença Max, tu nous as menti. Et ça, c’est pas bien. Normalement, les petites menteuses comme toi sont punies à coup de cravache. Mais comme tu as des circonstances atténuantes, tu échapperas à cette sentence.
Par contre, tu n’éviteras pas de nous donner à tous les trois du plaisir avec ta bouche et surtout, ton joli petit cul.
Ouf ! C’était bien moins pire que je ne l’avais imaginé, surtout après avoir entendu pendant presque une semaine les bruits et les cris venants de la chambre de Max et Diamond. Ou Damien. Ou Diane. Je ne savais plus.
Et puis, j’avais toujours du mal à me faire à mon nouveau prénom, Laurène. Et encore moins à parler de moi au féminin.
Je m’acquittai de ma dette, suçant les trois sexes avant de les prendre à tour de rôle entre mes reins. Encore une fois, j’éprouvai un certain plaisir à être de l’autre côté de la barrière.
Le dimanche fut beaucoup plus tranquille. On se promena dans la ville et Max me montra quelques immeubles dans lesquels je pouvais venir habiter, si toutefois, j’étais d’accord pour quitter ma studette et me rapprocher de lui.
Helena repartir le lendemain pour Rio. Les affaires l’attendaient.
Quant à moi, je fis mon premier jour à l’atelier en tant que Laurène. Beaucoup me félicitèrent sur ma transformation, me trouvant très féminine. Certaines disaient même que j’étais bien mieux en fille qu’en garçon.
Par contre, je me rendis vite compte que rentrer tard le soir en jupe et talons hauts étaient assez mal vu dans mon quartier. Très vite, je fus la cible de quolibets et propos déplacés. Ce qui m’amena à emménager temporairement chez Max.
Et c’est ainsi que je quittai mon exigu appartement versaillais loin de tout pour une immense demeure dans un quartier chic. Max avait très bien compris que la cohabitation chez lui ne me convenait pas et j’emménageai un mois plus tard dans un deux pièces près de la gare du Vésinet. Max se porta caution et le dossier fut rapidement bouclé.
Si ma vie de fille se passait finalement plutôt bien dans cette grande ville anonyme qu’était Paris, je redoutai mon retour chez mes parents et mon petit village où beaucoup me connaissais.
Aussi, j’optai pour une tenue pas trop voyante, presque androgyne : jean, pull, baskets et pas de maquillage. Seuls détails qui trahissaient ma nouvelle apparence étaient le sac à main et la coiffure.
— Maman, je suis là ! dis-je en apostrophant ma mère devant la gare.
Elle me dévisagea et me détailla de pied en cap.
— Je ne t’avais pas reconnue, me dit-elle. Tu as … changé.
— C’est le but recherché, dis-je. Qu’est-ce que tu en penses ?
Elle hésita, comme si elle cherchait ses mots pour ne pas être blessante.
— Je ne m’attendais pas à un tel résultat. Pour être franche, je craignais que tu sois la caricature du travelo. Mais non, rien de tout ça. Tu es vraiment féminine.
— Merci Maman. J’avais peur d’avoir fait tout ça pour rien.
Lorsque papa me vit, la déception et presque du chagrin se lisait sur son visage. Mais il tacha de faire bonne figure malgré tout. Pourtant, ils n’arrivaient toujours pas à m’appeler Laurène. Et moi non plus d’ailleurs.
Si Laurent était connu dans le village, Laurène, elle, laissait indifférente. Et cela m’allait très bien. Il serait toujours assez tôt pour donner des explications.
Je passai le week-end sur mes croquis que j’avais laissé de côté depuis quelques mois.
— Maintenant que tu es une fille, du moins en apparence, dit Maman lors du repas, tu vas pouvoir porter tes propres créations.
Je m’arrêtai net, ma fourchette devant la bouche. Je lui jetai un regard surpris, comme si elle avait dit la pire des âneries.
— Ne me regarde pas comme ça ! reprit-elle. Ça fait des années que tu dessines des robes, des jupes et à part un ou deux essais, c’est juste des croquis. Alors pourquoi ne profiterais-tu pas de ton nouveau statut pour donner vie à tes dessins ?
Ce n’était pas la pire des âneries. Au contraire, c’était l’idée du siècle. Pourquoi n’y avais-je pas pensé moi-même et plus tôt ? D’autant plus qu’avec mon nouveau salaire, je pouvais acheter tous les tissus qu’il me fallait.
— Maman, tu es fantastique ! dis-je tout joyeux.
— Je sais. Une maman est toujours fantastique.
Papa haussa les épaules.
Le plus dur fut de choisir par quel modèle commencer. J’en avais des dizaines et une fois de plus, je fis appel à Maman. On s’arrêta finalement sur un tailleur-jupe.
— D’ailleurs, j’aimerai bien te voir en fille, dit Maman. Pas en pantalon comme aujourd’hui.
— Oh ! dis-je un peu étonné de cette demande. Tu sais maman, me travestir ce n’est pas une volonté personnelle. C’est juste pour le boulot. Je ne vais pas faire ça toute ma vie.
— Peut-être, rétorque maman. Mais autant jouer le jeu jusqu’au bout, non ?
— Bah, si ça peut te faire plaisir …
Je repris le train le lundi matin et me rendis directement à l’atelier. Je n’avais pas posé mes affaires que Damien me tomba dessus :
— Max t’attends cet après-midi pour un rendez-vous avec une cliente. Voilà l’adresse. Rentre te changer et te préparer.
Je pris le post-it où était noté le lieu du rendez-vous : un palace parisien rue de Rivoli.
Je repris mon manteau et rentrai chez moi.
J’enfilai un collant et passai un tailleur. Je soignai mon maquillage, chaussai des talons hauts. J’appelai Max pour avoir plus de détails.
— Très bien, dis-je, on se retrouve dans le salon de l’hôtel.
J’avais le trac. Non pas de me balader en fille, ça c’était acquis et tous s’accordaient pour me dire que l’illusion était quasi-parfaite. C’était mon premier rendez-vous pour les nouvelles fonctions qui m’étaient désormais assignées et l’idée de rencontrer une cliente prête à débourser plusieurs milliers d’euros pour des modèles d’exception, et ainsi assurer le chiffre d’affaires de la société me rendait fébrile.
J’entrai dans le hall de l’hôtel. Si on m’avait dit qu’un jour je mettrai les pieds dans un tel endroit, j’aurai bien ri. Mais aujourd’hui, c’était une réalité. Mes talons fins claquaient sur le marbre. Je m’approchai du la réception demandant si Max Duchamps était arrivé. L’employé fit le tour du comptoir et m’accompagna dans un salon richement décoré.
— Ah, te voilà ! dit Max en s’extirpant d’un fauteuil aussi cosy que profond. Pile à l’heure. Bon les modèles sont déjà montés. On y va ?
— Je te suis
Nous primes l’ascenseur, arpentâmes les couloirs et entrâmes dans une vaste salle de réunion. Des boissons froides et chaudes étaient posées sur un plateau en argent, ou du moins dans un métal qui y ressemblait. Un paravent était déployé dans un coin de la salle.
J’installai les tenues sur le portant et attendîmes la cliente en buvant une tasse de thé.
Elle arriva enfin, une femme très chic mais un âge indéfinissable. Son chirurgien esthétique lui devait surement sa piscine ou sa dernière Ferrari. Elle fit l’éloge de Max, m’ignorant presque.
Elle regarda le portant, examinant les robes sous toutes les coutures et en retins trois d’entre elles.
— Laurène, tu passes celle-ci, demanda Max.
Je me glissai derrière le paravent et me changeai.
Je défilai pour cette riche américaine qui, finalement voulut voir sur moi les deux modèles écartés.
Elle essaya ensuite les robes et procédai à quelques menues retouches.
— C’était un plaisir, dit Max en prenant congé.
— Vos créations sont toujours aussi … magiques. C’est un honneur pour moi de les porter.
Max se fendit d’une courbette. Pour quelques milliers de dollars, il pouvait facilement oublier toute dignité.
— Mademoiselle, lança l’américaine, merci beaucoup pour votre travail.
Elle me tendit une enveloppe.
— Merci mais Je … je suis gênée.
Elle me lança un regard noir.
— Ne soyez jamais gênée. Soyez vous-même et soyez fière de l’être. It’s what makes the difference between the winners and the losers.
Je restai confuse, les joues rouges. Max me fit un clin d’il compatissant.
12-
L’enveloppe contenait presque l’équivalent d’un mois de mon nouveau salaire. En dollars bien évidemment.
— Si tu veux, je peux gérer tes pourboires, me dit Max. Tu sais ou tu ne sais pas, mais déposer de telles sommes en liquides sur ton compte en banque ne va pas être sans … inconvénients. Je parle des impôts bien sûr.
Je lui lançai un regard suspicieux.
— Eh ! Je ne vais pas te le piquer, t’inquiète. J’en ai déjà bien assez. Mais je sais comment le placer pour qu’il te rapporte un peu sans que ça se voit. A moins que tu en aies besoin pour te faire plaisir.
— Laisse-moi réfléchir, répondis-je.
— Sinon, je peux te dire que tu as été parfaite. Le fait de voir les modèles portés a décidé notre cliente. Et je t’avoue que je ne pensais pas qu’elle achèterait tout.
— Tant mieux alors. Je n’aurais pas fait tout ça pour rien.
— Allons fêter ça. Je t’invite.
Nous retournâmes au salon et on s’installa dans les fauteuils moelleux. Max commanda une bouteille de champagne.
Tous les soirs, après le travail, je filai au marché Saint-Pierre, la Mecque des tissus. Je voulais absolument commencer la réalisation de mon tailleur ce week-end. Le plus dur fut de choisir la couleur. Finalement, je me décidai pour un blanc cassé.
Je rentrai chez moi directement. Ma petite valise ne contenait quasiment que les tissus. Et pour la première fois, j’allai me présenter à mes parents en jupe. Maman ne me reconnut pas sur le quai de la gare.
— Tu es vraiment … une femme, dit-elle.
Visiblement, elle n’arrivait à se faire à l’idée que je pouvais être si féminine et je me demandai si cela n’allait pas remettre en cause sa tolérance envers mon nouveau choix de vie. Je redoutai d’autant la réaction de papa qui, lui, ne l’acceptait que du bout des lèvres.
Mais cela se passa plutôt bien, se contentant d’un « Très jolie » poli. Le lendemain, je mis maman à contribution. Seulement vêtu d’une culotte noire en lycra, je lui demandai de me mesurer sous toutes les coutures, mesures que je consignai religieusement en première page de nom nouveau carnet de croquis.
Je redessinai mon tailleur et procédai aux premières découpes de tissus. J’avais choisi de commencer par la jupe, le plus simple à faire. La principale difficulté était dans la longueur. Je la voulais courte, façon Mary Quant.
Il me fallut presque deux mois pour terminer mon uvre. Mes parents furent les premiers critiques. Papa resta muet mais ses yeux parlaient pour lui. Maman resta sans voix.
— Ça te va super bien, dit-elle. Je regrette presque que tu ne sois pas née fille. Ça te fait des jambes superbes. Tu vas faire des jalouses, crois-moi !
J’étais rassuré et je pouvais continuer dans ma voie.
Entre temps, j’avais eu de nouveaux rendez-vous avec des clientes de passage à Paris. Mes prestations en tant que mannequin puis retoucheuses étaient très appréciées. Une des premières clientes avaient même vanté mes qualités. Et à chaque fois, je repartais avec une enveloppe que je donnais à Max pour faire grossir mon placement.
— On t’attend à la maison ce soir, m’annonça Damien au détour d’un couloir.
— Faut que je me … prépare ? demandé-je avec un sous-entendu des plus explicite.
— C’est toi qui vois. Si tu en as envie, on fera ce qu’il faut pour te faire plaisir.
Je n’avais pas fait l’amour depuis la fameuse soirée où Max, Diamond et Helena m’avaient défloré. J’avais pris un certain plaisir et le souvenir de ce moment me donna des picotements au niveau du bas ventre. Oui, j’avais envie de recommencer.
J’arrivai toute pomponnée chez Max. Diamond me fit entrer, toujours dans une tenues aussi exotique qu’érotique. Cette fois, elle portait une sorte de cuissarde à la cambrure prononcée mais sans talon. Et plus surprenant encore était l’espèce de queue de cheval qui semblait être accrochée à son cul.
— Alors, comment tu trouves mon petit poney ? demanda Max égrillard.
— … Surprenant, dis-je après avoir tenté de trouver le mot approprié
— Tu pourras la chevaucher tout à l’heure si tu en a envie. Mais avant, il faut qu’on parle de choses sérieuses.
Je m’installai dans le fauteuil tandis que Diamond servait l’apéritif.
— C’est pour toi, me dis Max en me tendant une enveloppe en papier kraft.
Je m’attendais à retrouver le fruit de mes pourboires. Mais il n’en fut rien. J’y trouvai un passeport et une carte d’identité. Ce qui ne m’étonna pas vraiment puisqu’on avait fait des photos d’identités et pris mes empreintes. Là où j’avais tiqué, ce fut lors de la séance photo qui fut faite en tant que fille. Mais Damien puisque c’est lui qui m’avait accompagné, avait balayé mes questions d’un geste de la main.
Sauf que mes nouveaux papiers d’identité étaient au nom de Laurène et non pas Laurent.
— Comment c’est possible ? demandé-je. Laurène n’existe pas officiellement.
— Maintenant si, répliqua Max.
— Ce que je veux dire, c’est qu’en temps normal, le changement d’identité prend du temps et on doit montrer plein de documents.
— Disons que je connais quelques raccourcis, concéda Max sans entrer dans les détails.
Et je n’en demandai pas plus. De toute façon, je n’aurais pas eu les réponses.
— Je ne sais pas quoi dire, soufflé-je en regardant ma photo sur mon passeport tout neuf.
— J’ai bien une petite idée, dit Max taquin. Mais continue de tourner les pages.
Ce que je fis. Et sur la première page des visas, je notai le tampon de celui des USA.
— On va aux Etats-Unis ?
— Eh oui ma chérie. On part la semaine prochaine. On aura les billets bientôt.
Je n’en revenais pas. J’allais aux States. Moi qui n’étais jamais quitté mon pays, même pas pour aller en Espagne ou en Angleterre.
— Ce sera la première fois que je prendrai l’avion, avoué-je d’une petite voix.
— Y a un début à tout !
Nous passâmes à table. Toujours un repas traiteur. Puis retour au salon, où, après le café, je me mis aux pieds de Max pour le remercier comme il se devait. Diamond, allongée sur le sol s’occupait de moi. Max me sodomisa le premier. Je retrouvai les sensations de la dernière soirée sensations qui me semblaient être encore plus délicieuse.
Max se retira, un peu essoufflé et me laissa monter Diamond. Je retirai sa queue de cheval qui s’avérait être un plug de bonnes dimensions.
Max revint en moi pendant que je m’occupai de son assistant si particulier.
Nous jouîmes ensemble sauf Diamond que je suçai jusqu’à l’éjaculation. Elle remplit ma bouche avant de partager sa propre semence dans un baiser passionné. Puis elle remit son plug en place.
Je restai dormir chez Max. je fis un détour par mon appartement pour me changer et décidai enfin de mettre mon tailleur créé par mes petits doigts. Tout le monde s’accorda pour le trouver superbe, très beau, qu’il m’allait divinement bien ou qu’il me faisait des jambes sublimes.
Je buvais du petit lait mais me gardais bien de dire que c’était moi qui l’avais fait.
— Superbe, fit Max lors de sa visite quotidienne. Tu l’as trouvé où ?
— Dans une petite boutique dans Paris. Mais je serai incapable d’y revenir.
— Dommage, fit ma voisine