Si vous avez manqué le début.
Je m’appelle Patrick, fraîchement diplômé j’ai trouvé un travail en Allemagne à Hambourg. J’entretiens depuis plus d’un an une relation intime avec ma tante Véronique, très bcbg, sur de ma mère Anne.
Elle a 43 ans, divorcée avec 2 enfants de 9 et 11ans, elle mesure 1m72 pour 55 kg et moi, 25 ans 1m80 pour 75 kg.
Je l’ai mise enceinte courant mai, elle a accouché d’un petit garçon prénommé Hugo en décembre. Elle a intégré la même boite que moi avec un poste d’assistante de direction et nous avons vu mes parents à Pâques.
Lors d’une conversation, ma mère s’est violement disputée avec sa sur, insinuant qu’elle avait des sentiments à mon égard. Véro prenant la mouche l’a carrément mise en garde. Elle n’a ni plus ni moins émit l’hypothèse, que si d’aventure elle était amenée à coucher avec son propre neveu, elle serait loin de lui refuser son lit. Dans une rage contenue, ma mère se tut.
Nous voici de retour à Hambourg, regagnant notre appartement, même si officiellement je laisse croire à mes parents que je possède le mien.
Ma tante avait bigrement changé, d’une attitude cool, elle était devenue autoritaire et même capricieuse. Un rien l’agaçait et la vie de tous les jours en pâtissait. Le soir, elle conservait désormais sa chemise de nuit pour dormir, consciente qu’elle rompait nos liens de la sorte. Elle n’avait pas voulu s’exprimer sur le conflit, mais après une semaine de solitude, elle en ressentit enfin le besoin et se décida après le diner, quand les enfants furent couchés.
— Bon avec ta mère, j’ai peut-être mal réagi. Je ne veux plus ou je ne peux plus vivre comme ça Patrick, dans le mensonge et dans la peur, je n’y arrive plus. Dit-elle fort séduisante sans le savoir, avec le peu de maquillage lui restant en fin de journée.
— Je comprends, ça n’est pas une raison pour dormir en chemise de nuit et depuis notre retour, nous ne faisons plus rien. Ajoutai-je.
— Oh Patrick j’ai la tête ailleurs et je ne pense pas qu’à ça, contrairement à toi ! Si ça peut te faire plaisir, ce soir je me mettrai toute nue et tu seras content ! Me rétorqua-t-elle en tirant une bouffée sur sa cigarette, agacée par ma remarque.
— Et c’est pas une raison pour me faire la gueule, je n’y suis pour rien dans votre enguelade. Rajoutai-je.
— Mais je ne te fais pas la gueule Patrick, tu vois bien que je ne suis pas dans mon assiette depuis notre retour. Se lamenta-t-elle en croisant ses jambes fines.
— J’ai eu ma mère hier. Lui dis-je en faisant abstraction de ses états d’âme.
— Ah ! Et que t’a-t-elle dit ? En prenant soin d’éteindre sa cigarette.
— Au départ j’ai appelé mon père pour avoir des nouvelles et puis elle a voulu me parler. Elle était indignée de tes suggestions fantaisistes ! Nous avons longuement bavardé et elle m’a finalement demandé si tu avais osé me proposer de coucher avec toi. Je lui ai dit que nous avions évoqué cette possibilité.
— Et alors ? S’empressa-t-elle de me demander curieuse de la suite.
— Je lui ai dit que c’était une histoire entre toi et moi et elle s’est énervée en me disant "qu’elle fasse ce qu’elle veut après tout elle est majeure, si elle veut avoir des relations avec toi, ça la regarde ! De toute façon elle veut coucher avec toi à cause de Christine. ". Du coup, je lui ai répondue et je lui ai demandé si ça ne la dérangerait pas que je couche avec toi. Elle m’a dit, en terminant sèchement, que ça n’était plus la peine de mettre les pieds chez elle si c’était le cas.
— J’étais sûre qu’elle le prendrait sur ce ton-là, j’ai bien fait d’amorcer le sujet. Insinua-t-elle d’une manière bien partiale.
— Oui enfin elle n’allait pas applaudir quand même ! Tu es sa sur et tu lui annonces que tu veux coucher avec son fils unique, t’as fait fort comme on dit et le plus marrant c’est que nous ne faisons plus rien depuis que nous sommes rentrés. Dans le fond je n’ai qu’à la rappeler et lui dire que tu regrettes. Lui dis-je en la provoquant sur le plan sexuel.
— Je ne regrette rien et je t’interdis de la rappeler ! Et puis tu m’énerves quand tu dis que nous ne faisons plus rien, j’ai l’impression que nous sommes ensemble juste pour que tu couches avec moi. A par de me baiser, il n’y a rien d’autre qui t’intéresse ! S’emporta-t-elle en employant un verbe impropre à son langage habituel.
Je crus bon ne pas répondre face à de telles inepties. J’aimais profondément ma tante et ce qu’elle venait de me dire m’avait blessé, même si Véro n’avait pas complément tort sur le fond. A l’aube de mes 26 ans, j’adorais baiser ma tante et était-ce bien utile de rajouter, qu’elle n’avait jamais été la dernière non plus dans ce domaine.
Depuis une semaine, je vivais un véritable supplice chaque soir, quand elle arrivait vêtue de sa chemise de nuit. J’évitais de la regarder, mais mon sexe me rappelait à mon bon souvenir les délices de son corps. Dans mon orgueil, il fut hors de question de lui quémander un câlin. Mais à force d’attendre, ma patience atteignit ses limites.
Sans lui adresser un regard, je montai à l’étage dans notre duplex. Sous la couette, je l’entendis arriver et je me mis de côté, la tête tournée vers le mur. Je sentis son corps se glisser sous le drap et la lumière s’éteignit jusqu’au lendemain matin. Triste nuit.
Il fut clair que nous étions en pleine crise au sein de notre couple.
Dans la journée au bureau, Véro prenait ses distances avec moi et le soir, nos dîners se résumaient à des échanges de banalités. Ma tante ne me le montrait pas, mais en fait elle était malheureuse, mal dans sa peau.
Son coup d’éclat excessif avec ma mère avait créé une distance non seulement avec sa sur, mais bien malgré elle envers moi-même.
En analysant plus finement la situation, ma tante s’était toujours sentie honteuse de notre relation, qui était synonyme à ses yeux de trahison à l’égard de ma mère. Sans le savoir, elle s’était jetée dans la gueule du loup, en proposant par pure provocation de vouloir coucher avec moi, ou du moins de m’accueillir à bras ouverts.
Mais au fond je comprenais ce comportement de ras le bol, ce trop-plein d’une telle situation qui perdurait depuis presque deux années. Elle était lasse de se cacher à chaque venue chez mes parents, las de jouer ce double jeu tante-maitresse. Elle avait littéralement craqué à la fin du séjour et ouvert une porte pour faire accepter l’impensable à mes parents.
Il me fallait stopper cette hémorragie, pour peu qu’elle s’avèrerait fatale à notre couple.
Une fois les garçons en pyjama, elle ne se mettait plus en robe de chambre, la tenue favorite dans laquelle je la trouvais tant sexy.
Le samedi matin, j’avais emmené les garçons au judo. Je passai par la boulangerie acheter des croissants et arrivé dans la cuisine, je préparai un jus de fruit avec des oranges pressées. Fier de mon petit-déjeuner royal, je conviai ma tante en l’appelant au bas de l’escalier.
Une dizaine de minutes plus tard, elle descendit mal réveillée, pas maquillée et la ceinture de sa robe de chambre à peine serrée. Avec ses chaussons et les cheveux dans tous les sens, elle était loin d’être un sexe symbole, mais plutôt la ménagère type d’un samedi matin.
En réalité j’aimais son style négligé. Elle dégageait une incroyable sensualité, avec de plus une moue boudeuse.
— C’est sympa les croissants, mercioh je suis fatiguée et tu as emmené les garçons au fait ?
— Oui je les recherche pour 11heures. Ce soir j’aimerais qu’on parle tous les deux, de nous.
— On peut parler maintenant, on ne va pas attendre ce soir. Je t’écoute. Dit-elle blasée en croquant avec ses dents blanches dans le croissant.
— J’ai réfléchi pour nous deux et je commence à être fatigué moi aussi. Dis-moi ce qui ne va pas et crevons l’abcès définitivement. En scrutant ses belles lèvres engloutir le reste de sa viennoiserie.
— Laisse-moi du temps Patrick, il faut que je remette de l’ordre dans ma tête et je crois que j’ai fait une belle connerie finalement à Paris. Oh quand j’y repense pourquoi diable ai-je dit que j’aimerais coucher avec toi ! Qu’est-ce que je peux être conne par moment. En s’exaspérant toute seule, puis en terminant son jus de fruit.
— Il est bon ?
— Oui et j’apprécie même si je te fuis depuis notre retour. Finit-elle par m’avouer.
— Oui j’avais remarqué. Peut-être que c’est la fin de notre histoire, peut-être que tu ne m’aimes plus. Insinuai-je en prenant à mon tour un café.
— Patrick ne raconte pas n’importe quoi ! Tu sais très bien que je t’aime et rien que de te le dire, ça me gêne. Je me sens nulle, nulle d’avoir couché avec toi et archinulle d’avoir fait un bébé avec toi ! Je ne sais plus comment gérer cette situation et j’ai gâché ta vie pour donner un sens à la mienne. Termina-t-elle en se mettant à sangloter.
La situation ne m’échappait pas et Véro était beaucoup plus mal que je ne l’avais imaginée. Elle était au bord d’une dépression profonde et s’isolait de tout.
Je vins près d’elle en lui prenant la main. Elle me la serra fortement comme pour me signifier de ne pas la lâcher dans un tel moment. Mon sexe indigne se mit en érection quand elle posa son visage sur mon épaule.
Véro pleura des chaudes larmes, libérant son mal-être, tandis que je lui caressai sa chevelure en déposant des baisers sur son front.
Après un long moment, elle reprit son souffle et me demanda de lui verser un autre café. Elle secoua la tête en arrière, s’essuya ses larmes et alluma une cigarette.
— Bon Dit-elle en me faisant un petit sourire.
— Ca fait du bien de pleurer un bon coup, je veux te retrouver comme avant ! Allez ma belle Tatie, ma jeune trentenaire, ça va passer ! En passant tendrement ma main sur sa joue.
— Oh tu parles d’une trentenaireje dois faire peur à voir et je suis sûre que tu me trouves pas mal en plus. Je m’en veux pour ces derniers temps, je n’ai pas été très correcte avec toi. En tapotant sur sa cigarette.
— On savait que nous aurions des moments difficiles, le principal est de rester unis. Dernière chose Véronique, tu n’as pas gâché ma vie contrairement à ce que tu prétends, tu l’as embellie. Lui dis-je en prenant une gorgée de café.
— C’est beau ce que tu viens de me dire, je vais essayer de changer et puis je suis si ennuyée vis à vis de ta mère Patrick et je ne trouve pas la solutioneuh je ne vais pas quand même lui dire que je t’ai proposé de coucher avec moi et que tu as accepté ? Dit-elle d’un ton rempli d’inquiétude.
— On ne peut pas continuer ainsi, Hugo va grandir et les garçons ne sont plus dupes de notre manège. J’appellerai ma mère et je lui dirai que nous avons parlé, longuement parlé et ensuite que nous avons passé la nuit ensemble pour voir
— Pour voir ? Mais voir quoi ? Tu vas lui dire que c’était super de baiser avec moi ? En recommençant à s’emporter.
— On n’y arrivera jamais à ce train-là. Ecoute, tu lui as dit que tu étais open si je te proposais de coucher avec toi. Je te l’ai proposé et tu as accepté. Quand je l’appellerai, je mettrai le haut-parleur, d’ac’ ?
— Han ça me donne des frissons rien que de l’imaginerbon je monte prendre une douche et je m’habille. Dit-elle en se levant pour mettre sa tasse dans l’évier.
J’aimais regarder ma tante avec sa nuque élancée et sa façon de se tenir bien droite. Elle n’avait pas fait attention à sa robe, désormais entrouverte la rendant fort attirante.
L’envie de la rejoindre me traversa l’esprit, puis l’envie prit une autre direction. C’eut été maladroit de ma part et je me retrouvai en phase de séduction, comme à l’époque de mon stage à Bordeaux chez elle.
Restant seul dans la cuisine, je fis une analyse rapide de son attitude. Incapable de prendre une décision nous concernant, elle avait préféré prendre la fuite. De notre première coucherie à ce jour, ce sentiment de culpabilité était resté omniprésent.
Baignant dans une morale impure, Véronique se considérait comme une sur indigne vis à vis de ma mère. Mon idée de balancer une bonne fois pour toute la vérité l’avait irritée ou affolée. Du coup, de peur d’affronter cette terrible réalité, autrement dit la réaction farouche de ma mère, elle s’était éclipsée. Elle ne fuyait pas ses responsabilités, elle fuyait sa honte bien légitime. Je n’étais pas à sa place et je devais endosser toute le poids de notre relation, en me révélant l’initiateur aux yeux de ma mère. Cette petite stratégie allègerait probablement ses souffrances, son fameux sentiment de faute morale.
J’entendis le bruit de la douche couler. Songeur une dernière fois, je me plus à me transformer en une goutte d’eau vagabondant sur son corps.
En perle, j’aurais filé sur son front en goûtant ses lèvres. L’effet de pesanteur m’aurait envoyé directement dans une lente glissade, entre ses seins souples, puis diriger vers son bas ventre, pour ensuite m’évaporer entre ses cuisses
A une époque peu lointaine, ma tante aurait pris un air embarrassé et m’aurait fait remarquer qu’elle serait seule sous sa douche afin de la rejoindre. Mais depuis près d’une semaine, sa libido était en berne, contrairement à la mienne.
Plus le temps passait et plus mon sexe affamé réclamait son dû. Je n’avais pas d’autre solution, séduire à nouveau ma tante, mais j’allais pour cela devoir m’armer de patience.
Véronique redescendit belle comme une fleur. Mon envie de la baiser se décupla quand elle s’adressa à moi, moulée dans sa jupe avec ses jambes affolantes de sensualité.
— Patrick, en ce moment j’ai besoin de toi et je compte sur toi pour prendre soin de moi. Dit-elle d’une sincérité désarmante avec ses mollets à la peau nue en ce mois de printemps.
— Oui Véronique, tu sais donc que je suis là.
— Je ne suis pas facile en ce moment, pardonne-moi. Dit-elle en m’enlaçant joue contre joue.
— T’es ravissante. Lui fis-je remarquer en la fixant des yeux.
— Mercitu es gentil, si compréhensif et si mature. En me faisant un smack, un simple smack.
Nous partîmes faire des courses au supermarché, puis vers 11heures nous cherchâmes ses enfants. Oscar et Jules nous racontèrent leurs péripéties et je leurs proposai un endroit pour pêcher, indiqué par Richard, mon boss.
Le déjeuner fini et mon fils Hugo faisant sa sieste, les garçons dirent au revoir à leur mère si charmante et de mon côté, je dus me contenter de mon deuxième smack de la journée.
Nous trouvâmes aisément l’emplacement situé près de l’Elbe, le fleuve traversant Hambourg. Au calme avec les gaules au bord de l’eau, nous discutâmes dans l’attente d’une belle prise. Oscar me fit une confidence, à l’écart de son petit frère.
Il s’inquiétait à notre sujet, il était dans la crainte de me voir abandonner sa mère, comme son père l’avait fait précédemment. Il était bon élève, studieux et attentif.
Dans le calme, pendant que son frère jetait des pierres dans l’eau, effet nuisible pour notre pêche, je lui expliquai avec des mots simples les tracas de sa Maman.
Sans évoquer le mot honteux, je le remplaçai par embêté pour qualifier son comportement actuel. Sans évoquer non plus le terme inceste, je parlai d’une relation qui n’était pas tout à fait normale, sans me gêner pour lui dire que je dormais avec la petite sur de ma Maman. L’exercice n’étant pas aisé, Oscar termina par me demander si j’allais devenir son beau-père, moi qui était son cousin. Encore une fois, je lui apportai la réponse en lui précisant qu’il n’avait pas tort, mais que je préférais rester le chéri de sa mère selon ses propres termes.
Rassuré par toutes mes réponses, nous remballâmes les gaules avec zéro poisson dans la musette et Jules, tête basse se sentit coupable avec ses jets de pierre. Pour contenter ce petit monde, je décidai de faire un tour dans le port, afin d’y voir les immenses cargos, véritables barques flottantes.
A notre retour, les garçons racontèrent à leur mère, non pas notre partie de pêche désastreuse, mais les monstres flottants. Fatigués, épuisés, ils montèrent prendre une bonne douche et mangèrent de bonne heure. Avec la télé installée dans la chambre d’Oscar, nous eûmes une paix relative en entendant les bruits de leur jeu vidéo.
Au retour, j’avais eu l’idée de m’arrêter chez un fleuriste pour offrir un bouquet de roses à leur mère, tendre attention récompensée par un troisième smack de la journée.
Véro s’absenta pour coucher les garçons et un haussement de voix se fit entendre suivi de bruits de claquement de portes également. Après un long moment silencieux, Véro se présenta dans la cuisine en poussant un ouf de soulagement.
A sa tenue, je poussai intérieurement un waouh de satisfaction, puisqu’elle s’était décidée comme au bon vieux temps de se mettre en robe de chambre. Nous ne fîmes aucun commentaire à ce sujet, préférant aborder celui qui fut le plus brûlant du moment.
Elle s’installa face à moi, assise sur sa la chaise puis croisa ses jambes en allumant une cigarette. Je remarquai au passage sa ceinture parfaitement serrée, tout comme sa chemise de nuit entièrement boutonnée.
— Bon Patrick, les garçons dorment dorénavanteuh tu crois que ce serait une bonne idéeenfin, je veux dire si tu appelles ta mère et que tu lui expliques pour nous, tu le ferais quand ? Me demanda-t-elle bien fébrile en balançant son pied significativement.
— Je peux le faire dès maintenant, mais je dois te poser une question. Si je téléphone, te sens-tu prête pour affronter leur réaction ? Ce sera irréversible.
— Oui, Anne m’avait dit qu’elle me soutiendrait quoiqu’il advienne et de toute façon je ne supporte plus cette situation. En leurs disant, je me sentirais libérée, même si je mesure le coup sur la tête qu’on va leurs porter. Et puis je ne vais pas te mentir, notre relation en souffre de plus en plus et je ne souhaite pas atteindre le point de non-retour avec toiet comment direj’ai besoin de me sentir comme avant avec toi. Me confia-t-elle difficilement.
— Je vais appeler et mettre le mode haut-parleur et surtout tu ne dis rien, tout s’entend. Lui conseillai-je en scrutant ses doigts fins éteindre son mégot.
Je pris mon portable pour composer automatiquement le numéro. Le bruit de la composition de chaque chiffre ressembla à un roulement de tambours.
Dans un geste commun, nous rallumâmes chacun une cigarette et la tonalité se fit entendre. Mon père décrocha et je lui demandai si ma mère était à ses côtés, ce qui fut le cas.
— Papa, j’aimerais te dire quelque chose au sujet de Véronique et de moi.
— Attends, il vaut mieux que je te passe ta mère. Me dit-il, alors que Véro tirait sur sa clope comme une malade.
— Bonsoir Patrick, alors raconte-moi à propos de Véro. S’enquit immédiatement ma mère.
— Et bien hier soir, elle n’avait pas les garçons et du coup je l’ai invitéehum pour dineret puis nous avons passé une charmante soirée, après je lui ai proposé de la raccompagneret euh nous avons repris un verre chez elle et écouter de la musique. Avec la musique on a dansé un slow, tu m’écoutes toujours Maman ?
— Oui je t’écoute et j’attends la suite. Répondit-elle rapidement.
— Bah on avait un peu bu et j’ai commencé à embrasser Véronique eteuh j’ai passé la nuit chez elle. Je voulais que tu sois au courant, c’est pour ça que je t’appelle enfin que je vous appelle pour être honnête avec vousenfin voilà quoi. Dis-je penaud.
— Jejemais c’est pas possible Bredouilla-t-elle bouleversée.
— Mais ne te mets pas dans cet état, on a fait une connerie, un point c’est tout et comme ça vous le savez, on ne va pas en faire tout un plat. Ajoutai-je pour dédramatiser mon acte incestueux.
En finissant ma phrase, j’eus pour réponse un long silence. Véro avait les yeux fixés sur moi, attentive à chaque mot prononcé. Elle était comme moi, en attente de leur réaction voire de leur décision. Nous nous regardions sans penser, nous étions suspendus dans le vide.
— Tu es seul Patrick pour parler ?
— Oui. Répondis-je en me perdant à nouveau dans le mensonge.
— Donctu as couché avec ta tante mais ça ne m’étonne qu’à moitié. Excuse-moi, j’ai un peu de mal à parlerla semaine dernière, dès que tu ouvrais la bouche, j’en étais gênée pour elle à sa façon de te regarder. En fait je pense qu’elle est amoureuse de toi depuis que tu es venu à Bordeaux etlele déclic, eh bah ça était ce choc de voir la très jeune compagne de son ex te draguer ! Elle a eu peur de te perdre et s’est jetée dans tes bras. Je connais bien ma sur, elle sait qu’elle plaît aux hommes et n’a pas supporté la comparaison avec cette fameuse Christine. Rends-toi compte, elle en a 29 alors que ta tante en a 43 ! Elle s’est servie de toi et je ne la croyais pas capable de me faire une chose pareille ! Ne lui dis pas que tu m’as appelée, je préfère l’oublier.
— Ne sois pas si dure, nous étions deux. Argumentai-je, face à ma tante essuyant ses joues pleines de larmes.
— Oui mais elle n’a pas dit non ! Même avec Jacques, bref son ex elle se tapait un type dans la boite, mais ça n’a pas duré longtemps et en plus c’était un vieux ! Alors tu parles ! Elle s’envoie son jeune neveu dont elle est en admiration. Elle a toujours, je te dis toujours voulu faire l’intéressante, être la reine de la soiréeil ne fallait en avoir que pour ses beaux yeux ! Bonje m’énervelaisse-moi le temps d’encaisser, je t’embrasse mon chéri. Dit-elle en sanglotant.
— Oui mais je pense qu’elle t’appellera, elle se sent autant honteuse que moi.
— Honteuse ? Mais a-t-elle elle conscience d’avoir couché avec mon fils et toi Patrick ? Tu couches avec ta tante et ça ne te dérange pas plus que ça ? S’emporta-t-elle en entendant au loin la voix de mon père pour tempérer sa colère.
— Hier j’ai oublié qu’elle était ma tante et puis elle me plaitmais bon, le mieux c’est qu’on se rappelle.
— Oui bonsoir. En coupant immédiatement son téléphone.
Un silence de plomb régna dans la pièce.
Ma tante absente, manipulait son paquet de cigarette. L’ambiance était devenue pesante et la douche avait été froide, pour ne pas dire glaciale.
Ma mère, comme prévu avait accusé le coup au départ, mais je fus loin de penser qu’elle s’emporterait de cette façon. Elle lui avait, en ignorant sa présence, infligé un coup de gifle magistral. Véro groggy, ne savait que faire, quelque peu confuse que ma mère m’ait révélé son adultère peu glorieux avec un type âgé, dont elle ne m’avait jamais soufflé mot.
Visiblement embarrassée par cet aveu inopiné et pressentant ma déception, elle prit les devant pour se justifier de ne m’avoir rien dit.
— Pour le type de la boîte, je ne t’en ai pas parlé. Ca n’a duré que deux mois et il avait 60 ans, Jacques s’en foutait complètement. C’était il y a cinq ans et après la naissance de Jules, nous avions de moins en moins de rapports, pour n’en n’avoir plus du tout à la fin. Alors un jour un consultant, comme on dit, a débarqué au bureau pour une mission. Il m’a draguée habilement, il était drôle etça a duré le temps de la mission. Par contre Anne a exagéré en disant que je m’étais jetée sur toi à cause de Christine, normal, elle ne connaît pas notre véritable histoire et je ne suis pas jalouse de cette petite allumeuse. Argumenta-t-elle.
— Chacun a ses petits secrets.
— Tu dis ça d’un ton, on croirait que je t’aie menti. Je n’ai jamais eu l’occasion de t’en parler et ça n’a aucune importance. Tu ne vas pas faire comme ta mère et me faire des reproches, toi aussi ! J’en ai pris pour mon grade à ce que je sache et dire que Anne me soutiendrait quoiqu’il adviennepff !
— Véronique, nous n’avons pas parlé de Hugo. Ecoute-moi parce que je te sens à bout de nerf, on va aller se coucher calmement et laisser passer du temps. Ma mère me rappellera, certainement pas demain ni après-demain. Je doute fort qu’elle te téléphone à son tour avec ce qu’elle a dit. Allez viens, on va se coucher. Lui proposai-je en la prenant par la main.
— Oui Patrick. Répondit-elle en saisissant ma main tendue.
Ma grande blonde se leva et m’accompagna en haut. Une fois couché, je l’attendis confortablement installé dans le lit. Elle sortit de la salle de bain et se débarrassa de sa robe de chambre pour rester en chemise de nuit. Elle la conserva pour se glisser sous la couverture, sachant fort bien que cela m’insupportait de ne pas l’avoir à poil auprès de moi. Mais l’heure ne se prêta point à une pseudo-négociation de ma part, laquelle aurait débouché sur une espèce d’engueulade entre nous. Elle me fit mon quatrième smack de la journée et éteignit sa lampe de chevet.
Le lendemain, les garçons joyeux avalèrent leur petit-déjeuner sous le regard bienveillant de leur mère. Quant à Hugo, il but entièrement son biberon.
A neuf heures, elle arriva pimpante au bureau. Vêtue d’une jupe et d’un chemisier, elle prit place à son bureau et Richard n’eut plus qu’à lui fournir une masse de dossiers pour la journée. Il l’avisa d’une réunion du staff en milieu d’après-midi.
Au cours de la réunion, il nous annonça des changements venus de la direction basée à Tokyo. Richard était muté à Paris, quant à moi, j’étais promu directeur de la succursale de Marseille. Connaissant fort bien les dirigeants, Zusu père et fils, j’y vis dans cette mutation un clin d’il de Ken, le fils Zusu, pour retrouver la France ainsi que le climat du Sud, même si ce ne fut pas Bordeaux. Ma tante, présente en prenant des notes, m’adressa un petit sourire, signe de sa réjouissance de rejoindre un endroit moins moribond pour ses enfants.
Hambourg possédait un certain charme, mais les garçons réclamaient les joies de la piscine avec l’été qui approchait. Il ne fallait pas se cacher la face, nous étions situés au Nord de l’Allemagne avec un ensoleillement pauvre.
La réunion terminée, Richard me prit à part. Il m’expliqua être convoqué au siège japonais et cela l’emmerdait, d’après ces propres termes, profondément. Il s’agissait simplement d’exposer le bilan de notre exercice et les objectifs que nous nous étions fixés. Ce fut tout naturellement que j’acceptai de le remplacer, sans remords au regard de la situation dégradée de mon couple.
Le soir-même, je commandai mon billet pour le lendemain avec un retour prévu pour mi-juin. J’avais en effet décidé d’y rester deux semaines pour plusieurs raisons. La première fut d’ordre matérielle, avec mon déplacement prévu dans le Sud de la France et le deuxième fut purement sentimental. Au lieu de séduire ma belle Tatie, je me détachais d’elle de jours en jours. Le soir, nous eûmes une conversation et bien qu’elle fut en robe de chambre, je ne prêtai guère attention à elle.
— Tu pars demain et tu ne m’as même pas demandé mon avis pour Marseille ?
— Mais je n’ai pas le choix et franchement, Hambourg ne va pas me manquer beaucoup, je serai bien là-bas, je serai au soleil. Lui répondis-je en employant uniquement la première personne du singulier.
— Oui tu seras bien là-bashum quelque chose ne va pas ? J’ai l’impression que tu t’en fous de moi, on ne parle plus comme avant, tu ne me fais plus de câlins comme j’aime En devenant subitement coquine.
— Ca ira mieux quand je rentrerais, je l’espère. Tu m’as dit que tu allais changer, être pleine de vie et tu restes dans la morosité depuis plus de deux semaines, depuis le coup de fil de ma mère dont je n’ai pas de nouvelles d’ailleurs
— Aide-moi, je n’arrive pas à encaisser le coup et ma stupidité de Paris ! Je m’en veux tellement d’avoir été aussi conne et depuis quelques temps, tu t’éloignes de moi. Tu me quittes pour deux semaines, ma sur ne veut plus me parlerje suis perdue, complétement paumée Patrick. En se tenant le front avec la main, puis en pleurant intensément, se vidant de toutes ses émotions.
— Je reviens dans deux petites semaines et après nous parlerons de Marseille. Rappelle-toi ce que je t’ai dit, nous devons être égoïste, ne te soucie pas de ce que pense ma mère ! On s’en tape royalement, tu es avec moi et nous allons partir au soleil. Avant j’ai dit à Yan que nous serions à Biarritz, rien que nous deux dans un mois. En me mettant à ses côtés pour la serrer contre mon épaule.
— Oui j’aimerais partir avec toi, mais comment fait-on avec Hugo ?
— On trouvera, sèche tes larmes. Autant t’es super sexy le matin comme le soirmais quand tu pleures, tu perds de ton sex-appeal Tatie ! En lui caressant la joue puis le coin de ses lèvres.
— En plus tu arrives à me faire rire ! Oh là là je suis dans un état.
Je ne regrettai pas mon choix. En quittant Véro pour deux semaines, j’étais certain à mon retour qu’elle m’apprécierait davantage. Certes je la laissai dans un état dépressif, mais en y regardant de plus près, ma tante était top canon, mais avait un caractère de cochon et finalement, elle n’avait que ce qu’elle méritait. Son attitude à mon égard était incompréhensible et indirectement, elle reportait son mal-être sur ma propre personne. Il fallait bien trouver un coupable dans notre histoire pour se donner bonne conscience et Véro l’avait fait. Mais le fait de lui résister, de l’ignorer l’insupportait, elle qui avait pris pour habitude de n’essuyer aucun refus émanant d’un homme.
Finalement, ma mère n’avait pas eu tort, affirmant haut et fort qu’elle aimait, malgré son apparence timide, parader en soirée. Etant la petite dernière de la fratrie, elle pouvait se comporter en petite fille gâtée, à laquelle il fallait céder à la moindre de ses volontés.
Ce fut pour cette raison notamment que je m’éloignai d’elle, désireux de la voir prendre conscience de mon caractère sociable et de ma disponibilité vis à vis d’elle. Tout en restant humble, je ne me considérais pas non plus comme une personne qualifiée d’irremplaçable, même si cette considération aurait été loin de me déplaire.
Durant mon séjour au Japon, l’accueil chaleureux réservé par Monsieur Zusu père me renforça dans le degré d’estime qu’il me portait. Fort d’une histoire ancienne derrière une glace sans tain, une complicité sans faille nous unissait et dans la plus pure tradition japonaise, je respectais Zusu père qui savait combien il pouvait compter sur ma loyauté, valeur si chère à ce pays. Au passage je saluai son fils Ken, désormais devenu au fil du temps mon ami, en le remerciant pour mon poste dans la cité phocéenne. Les objectifs pour l’année en cours étaient en bonne voie et l’année écoulée avait été fleurissante.
Le soir, dans ma chambre d’hôtel, je reçus un texto de Véro : -es-tu arrivé ? Bise ta Véro-. Je lui renvoyai – oui parfait, tu me manques. Patrick-. Puis un second :- c’est dur quand tu n’es pas là, tu me manques terriblement. J’embrasse mon neveu adoré-. Je finis par : – toi aussi, t’es une nana géniale. Tendres pensées-.
Ces échanges me parurent bien banals, concrets dans la forme et sans aucune note d’humour ou d’allusion d’ordre sexuel, ce qui aurait été déplacé de ma part.
A la fin de mon séjour, Zusu père me fit entrevoir que le poste de Marseille n’était qu’un tremplin pour les années à venir. Très vite il me laissa comprendre que Richard, après sa mutation parisienne, prendrait vraisemblablement les commandes de l’Amérique du Sud. L’idée de me retrouver à Paris, donc près de mes parents ne fut guère réjouissante, à moins d’un revirement peu probable de la position de ma mère.
Je lui répondis ne pas être pressé, préférant procéder par étape. Mon attitude posée plut à Zusu père, lequel suggéra à Ken d’en prendre de la graine.
Zusu était un fin stratège dans les affaires, mais manquait cruellement de psychologie avec son fils. Ken était encore jeune et il se devait de combler des lacunes incombant à son manque de maturité.
Pas de tape dans le dos pour se dire au revoir, je me contentai juste d’un signe de la tête avec le père et d’une brève accolade avec Ken.
Avec 12 heures de vol agrémenté d’une escale, j’arrivai à Hambourg avec une légère fatigue en pleine nuit.
La porte d’entrée franchie, toute la petite famille dormait et en guise de repas improvisé, deux ufs au plat firent l’affaire. J’entendis des pas pour enfin apercevoir ma tante.
Visiblement peu réveillée, elle se frotta les yeux et vint me faire un smack pour s’asseoir ensuite. Elle avait les traits tirés et avec sa robe mal serrée et sa chemise entrouverte, mais elle n’en demeurait pas pour le moins fort séduisante.
— Ca fait du bien de te voir, c’était long deux semaines. Dit-elle en prenant un verre d’eau.
— Oui c’était long et toi comment te sens-tu ?
— Détendue mais fatiguée à cette heure ci ! Il est près de cinq heures, tu veux te coucher ? Me demanda-t-elle en s’étirant puis en buvant d’une traite son verre.
— J’ai un peu dormi dans l’avion, par contre je vais aller prendre une bonne douche. Les enfants vont bien ?
— Oui ils n’ont pas arrêté de te réclamer, à eux aussi tu leurs as manquéshum tu as eu des nouvelles de ta mère depuis la dernière fois ? En croisant les bras.
— Non aucune, ça ne m’étonne pas et ce soir je vais l’appeler pour lui dire comment ça va. Répondis-je en rangeant mon assiette sale dans le lave-vaisselle.
— Laisse ! J’aurais pu le faire et va prendre plutôt ta douche, je n’ai plus envie de dormir et j’ai envie de te sentir contre moi. En se levant à son tour pour m’enlacer.
— J’aime te voir comme ça le matin, tu es, disons pétillante ! M’exclamai-je en lui glissant un baiser dans le cou.
— J’allais oublier, c’est vrai que je suis une nana géniale, comme tu m’as dit dans un texto. En me caressant la nuque et en posant sa joue contre la mienne.
Véro n’était pas encore sortie d’affaire, elle restait dans un état dépressif avec un besoin de tendresse évident. Du coup sa libido était devenue quasi inexistante et en ajoutant l’angoisse de rappeler ma mère le soir-même, elle en avait la tête ailleurs.
Toute la journée fut dédiée à un compte rendu pour Richard, qui me remercia mille fois d’y être allé à sa place. Je dictai à mon assistante les préparatifs pour mon départ pour Marseille, ou du moins les directives pour mon successeur. En effet, le moins de juillet se profilait à l’horizon et il me fallait déjà chercher un logement.
Véro n’était pas la seule à avoir la tête ailleurs, j’appréhendais moi aussi quelque peu mon coup de fil de ce soir. Je m’attendais à des questions directes. J’avais couché avec ma tante, avais-je recommencé ? Mon départ pour Marseille, allait-il entraîner celui de Véro ? Et la question cruciale concernait mon fils, allais-je avouer à ma mère qu’elle était devenue grand-mère sans le savoir ? Il me fallait garder mon calme, rester méthodique et protéger ma belle quadra.
— Les garçons, vous dites bonsoir à Patrick et vous montez vous coucher, je ne veux plus entendre de bruit. Leurs ordonna-t-elle avec fermeté.
— On a pas le droit de jouer dans la chambre d’oscar ? Demanda Jules timidement.
— Non ! Et je ne le répéterai pas ! Montez et brossez-vous les dents et si vous faites du bruit, c’est Patrick qui montera. Leurs affirma-t-elle en guise de représailles.
Les garçons obéirent à leur mère, nerveuse comme jamais. Véro ne les rejoignit pas, ainsi je ne pus la contempler dans ma tenue fétiche. Elle croisa ses jambes sans fin et alluma une cigarette sans m’en proposer, trop préoccupée par notre situation. Songeuse, elle tira une bouffée en l’expirant vers le plafond et enchaîna.
— Patrick, pourquoi c’est toi qui appelle dans le fond ? Anne, enfin ta mère nous fait la gueule, à moi surtout. Elle pourrait faire le premier pas.
— Ne dis pas n’importe quoi et n’inverse pas les rôles s’il te plaît. Je l’appelle comme ça nous serons fixés.
— Et euhsi elle te demandeenfin si on l’a refait, que vas-tu lui dire ? En tortillant une de ses mèches.
— Véronique, si je lui dis qu’on a couchés une fois, nous repartons au point de départ. Ce n’est pas ce que tu veux, tu m’as bien dit que tu ne supportais plus notre situation ! Ca fait presque deux ans que l’on vit dans le mensonge, le déni le plus total avec mes parents et je ne vais pas non plus lui dire que ma tante est une baiseuse hors pair ! Lui dis-je pour la décoincer.
— Oh mon Dieurien que d’y penser et ça me donne la chair de poule ! Si tu pouvais prendre des exemples moins marquants, bonalors tu téléphones. Conclut-elle désabusée face à cette réalité devenue si cruelle.
Patiemment je composai le numéro de téléphone de mes parents. Ma mère absente, je tombai sur mon père à qui j’expliquai mon séjour au Japon, ainsi que ma mutation. Il écouta et me posa quelques questions purement matérielles. Profitant de l’absence de ma mère, je lui demandai des nouvelles et la suite s’avéra peu glorieuse.
— Ta mère vit très mal ce que tu as fait avec ta tante, moi aussi d’ailleurs. Mais nous nous posons la même question, où en êtes-vous dorénavant, vous partagez le même lit ?
— Pas exactement, nous l’avons fait une fois et je l’ai invitée ce soir chez moi. Papa, si tu arrives à comprendre que je considère Véronique comme une femme et non pas comme ma tante, tu feras un grand pas pour admettre mon bonheur. Et puis Véro est aussi malheureuse que Maman, je sais que pour vous ça n’est pas facile de reconnaître que nous couchons ensemble. Insinuai-je.
— En effet, tu es notre fils unique et il faut bien t’avouer que nous sommes déçus, nous avions de telles espérances pour toi, que tu rencontres une jolie fille de ton âge et que vous ayez des bébés. Avec ta tante, mon garçon tu vas nulle part. Elle pourrait être ta mère et désormais elle a trois enfants. Je sais que Véro est une jolie femme, mais sa vie est faite si tu vois ce que je veux dire. Pour toi, la tienne ne fait que commencer. Ne gâche pas tout et nous oublierons Dit-il d’une voix sincère.
— Papa, je te le dis entre nous et ne le répète en aucun cas à Mamanmais euh le jeune banquier, tu sais celui qui a fait le petit dernier, Hugoet bah
— Oui c’est toi le père, je m’en doutais un peu depuis ton stage à Bordeaux et c’est là-bas que tout a commencé avec elle. Bref nous sommes devant le fait accompli. Bon je n’en parle pas à ta mère, elle va en faire une maladie et me voilà grand-père ! Bah tu n’as pas fait les choses à moitié, au moins tu as l’honnêteté de me le dire.
— Est-ce que tu pourras dire à Maman qu’elle appelle Véro ? En voyant ma tante me faire des signes confus, désapprouvant mon initiative.
— Je ne te promets rien, j’essaierai. Ou alors elle peut la rappeler d’ici une heure, elle sera rentrée et je lui parlerai de ton coup de fil. Si sa sur fait le premier geste, ça ne pourra que l’apaiser dans un premier temps. Suggéra-t-il.
Après cette longue conversation, Véro était déconfite par l’analyse de mon père, lui rappelant à son bon souvenir qu’elle aurait, qu’elle pouvait être ma mère. De plus, fallait-il ajouter cette phrase pleine de bon sens, dans laquelle il m’avait fait remarquer que ma vie commençait et que je n’avais pas d’avenir avec une femme de son âge ? Fallait-il insister sur leur déception quant à l’avenir qu’ils s’étaient imaginés pour leur fils unique ?
Ce coup de fil avait enfoncé ma tante mentalement. Mon père, avec une analyse logique avait démonté notre conte de fée. Mais il avait omis le facteur essentiel en ne s’attachant qu’à des formalités purement matérielles, le facteur sentimental. J’étais amoureux de ma tante et cela suffisait à mon bonheur, mais je n’avais pu lui confier un tel aveu.
S’en suivit une conversation morne avec ma somptueuse quadra.
Elle se sentait nulle, minable et redoutait une confrontation téléphonique avec sa sur. Elle avait tout simplement honte d’elle-même, ses vieux démons avait refait surface. Elle se retrouvait dans la peau de la sur indigne, impure de s’être affranchie des codes moraux de cette société, guidant nos destinées, gérant nos propres-désirs. Ca n’était plus le fruit du hasard, si dorénavant elle refusait tout rapport avec moi et rien que le fait de partager son lit avec son neveu relevait de la bassesse pour elle.
Pour extrapoler, nous étions à l’arrêt devant un passage à niveau avec face à nous, une barrière imposante nous empêchant de traverser. Sur ladite barrière, un large panneau annonçait "relation tante-neveu strictement interdite" et pour lever cette fameuse barrière, il suffisait d’appuyer sur une touche. Difficile à atteindre, le précieux sésame symbolisait l’aval de ma mère, ou plus exactement le non-rejet de sa petite sur.
Véronique refusa de la rappeler me l’avoua.
— Je savais qu’un jour je serais devant le fait accompli et ce jour est arrivé. Je ne peux téléphoner à Anne, j’ai trop honte de ce que j’ai fait, de ce que je lui ai fait. C’est au-dessus de mes forces, je m’en sens incapable Patrick, tu arrives à le comprendre ? Dit-elle à la fois émue, confuse et en larmes.
— Oui je te comprends, je vais le faire à ta place, mais il faudra bien que tu lui parles un jour. Ca va faire une heure, alors je l’appelle ? Tu te sens prête si elle veut te parler ?
— Pas du tout ! Mais bonavant je monte me changer, je préfère être à mon aise. En quittant sa place sans rien ajouter.
Durant ce temps, je décidai d’app