L’entrevue avec Luigi dans un bar fut houleuse. Il ne digérait absolument pas le fait d’être ainsi évincé et écarté d’une source de revenus qu’il jugeait déjà importante. Il la menaçait d’aller tout raconter à son mari.
Et bien ! Vas-y mon gaillard. Gabriel et moi sommes en cours de séparation. Tu n’as plus de prise sur moi. Alors je vais sortir d’ici et tu feras ce que tu voudras mais c’est terminé.
C’est ça nous en reparlerons.
Quand tu veux et si tu insistes trop, c’est moi qui irai voir la police, et je leur raconterai comment tu joues les proxénètes Alors, choisis, mais fais-le vite. J’ai des preuves de ce que j’avance et tu ne vas pas t’en tirer comme ça ! Nous ne sommes pas toutes des idiotes mon gars.
Ça va casse-toi ! Mais surveille tes arrières tu auras de mes nouvelles.
Aline se félicitait de ce que cet échange ait lieu dans un endroit très fréquenté. L’Italien rageait vraiment de se voir ainsi mis sur la touche. Elle rentrait chez elle et s’enfermait à double tour. Elle ne serait jamais assez prudente. Dès le lendemain, elle se mettait en quête d’une maison dans un coin calme, et avec le concours de son mari, elle trouvait rapidement ce qu’il lui convenait. Son nouvel environnement lui plaisait. Le quartier était calme. Le risque d’être retrouvée par Luigi ici était quasi inexistant. Elle avait une nouvelle fois repoussé les avances de son mari. Il ne s’en était pas offusqué outre mesure. Mieux valait de toute manière le garder comme ami, elle pourrait un jour avoir besoin de lui. Puis elle reprit ses consultations à titre onéreux. Des hommes, elle en rencontrait beaucoup, mais au préalable, elle les testait sur internet. Dès que le moindre doute s’installait, elle préférait laisser tomber.
Une seule fois il lui était arrivé de succomber à une tentation absolue et elle acceptait de rencontrer un type qui se nommait Samuel. Il se disait expert dans l’art du bondage. Aline fut très vite fixée sur la médiocrité de l’individu et elle le planta devant un tas d’instruments barbares dont il ne connaissait en fait pas même les noms. Elle eut d’autres amants qui lui inculquèrent des rudiments dans divers domaines. Par exemple elle devint une adepte de la fessée. Pas celle que l’on donne, non celle reçue et elle s’était très vite aperçu du pouvoir des claques sur sa libido. Il suffisait qu’un homme lui tape sur le derrière pour que sa mouille devienne lave à cracher. Puis elle découvrait aussi d’autres petits plaisirs, discrets parfois, mais qui la menaient tous au nirvana. Un type réussissait, un soir à la faire jouir en simplement lui titillant d’une certaine façon les lobes d’oreilles.
Du sexe elle en voulait, elle en avait et c’était presque qu’heureuse qu’un mardi, lors de son sacrosaint marché, elle se retrouvait nez à nez avec Luigi. Celui-ci tenait absolument à s’excuser pour la scène odieuse qui avait mené à ne plus la revoir. Il lui narrait par le détail combien il n’était plus arrivé à oublier son corps. Elle lui fit l’aumône d’un verre dans un bar connu et il insistait une nouvelle fois, lourdement pour lui faire l’amour. C’était mal connaitre cette brune qui ne changerait pas d’avis. Il restait sur sa faim, enrageant de plus belle après cette divine créature qui se refusait sans vraiment, à ses yeux de motif valable. Comme si elle avait besoin d’un prétexte pour ne pas se laisser baiser par lui. Il ne comprendrait jamais rien à la psychologie féminine en général et à cette femme en particulier.
Il s’apprêtait à élever la voix quand Gabriel était entré dans le bistrot. Il venait de l’apercevoir et avançait vers ce couple bizarrement assorti. Elle le voyait venir à eux, comme soulagée par cette approche. L’autre immédiatement s’était tu, replié sur lui-même.
Aline comment vas-tu depuis tout ce temps ? Je vois que tu n’es pas seule, je dérange peut-être ?
Non, non rassure toi ! Ce Monsieur voulait te parler depuis longtemps !
Luigi n’en croyait pas ses oreilles. Elle le narguait ouvertement. Elle annonçait clairement la couleur.
Je ne crois pas pourtant que nous nous connaissions.
Non, mais ce Monsieur s’appelle Luigi. Il est un peu proxénète, tu vois le genre et je dois avouer que j’ai fait une ou deux fois l’erreur de céder à ses avances.
Tu as fait quoi ?
J’ai couché avec lui et ce brave homme m’a trouvé quelques amants qui m’ont comment t’expliquer qui m’ont permis de vivre !
Il t’a prostitué ? Vous avez fait cela ? C’est monstrueux
Calme-toi Gabriel j’étais d’accord. Mais il voulait t’en parler, ou du moins me menaçait-il de t’en toucher deux mots un petit chantage en quelque sorte alors tu pourrais lui donner les tarifs pour ce genre de blague, dans une audience correctionnelle.
Je me ferai un plaisir de te défendre devant les juges si tu décides de porter plainte. Bougre de salopard, vous êtes une ordure
Eh ! Calmez-vous je n’ai rien
C’est bon foutez le camp, je saurai encore me contrôler cinq minutes, juste le temps que vous disparaissiez et surtout ne touchez jamais plus un cheveu de ma de cette femme.
Les choses échappaient à Luigi et il filait rapidement vers la sortie. Inutile de dire qu’il ne la reverrait pas. S’attaquer à une femme était dans ses cordes, se prendre le chou avec un ténor du barreau local pouvait le mener tout droit en cabane et il n’était pas question d’aller jusque-là. Par contre le regard que portait Gabriel sur celle qui avait de longues années partagé sa vie c’était un regard chargé de regrets.
Qu’est-ce que j’ai raté avec toi ? Dis-moi Aline, où ai-je péché pour que tu te sois précipité dans les pattes d’un type pareil ? Où me suis-je planté dans notre couple ?
!
Réponds sans crainte, je ne te frapperai pas mais merde, j’ai seulement besoin de savoir, je dois comprendre sinon je ne saurai plus vivre en paix avec mon âme
Ben j’avais sans doute besoin d’une autre forme d’amour, un amour vache, une fessée de temps en temps ! J’avais envie de plus de violence ! Que mon corps subisse enfin comment t’expliquer
Je vivais avec une salope et je n’ai rien deviné tu m’as trompé longtemps avec l’autre olibrius là ?
Non ! Gabriel ! Dès la première fois, je suis partie, pour ne pas te faire de mal, pour ne pas avoir à rougir de la honte de n’être pas restée sage.
Au diable ta sagesse, tu voulais des fessées, j’aurais pu te les donner ! Tu désirais de l’amour plus violent, j’aurais su te le donner. Et moi qui croyais que tu ne voulais plus de moi, que tu n’aimais pas le sexe je me suis si souvent privé pour que tu sois au calme
Mais
Tu sais combien de fois j’ai eu envie de te coller une dérouillée, combien de fois je me suis retenu pour ne pas te sodomiser pour ne pas parfois même, te violer tant je me sentais frustré ? Et dire que pendant ce temps-là, Madame ne rêvait que de cela non, mais quel con j’ai été tu dois bien rire de moi
Mais pas du tout je crois que là, il y a maldonne. Écoute ne crie pas si fort ! Tout le monde a les yeux braqués sur nous tu ne voudrais pas que nous finissions cette conversation chez nous pardon chez toi !
Oui viens !
Gabriel suivait la voiture de son épouse qui remontait vers la maison. Là, rien n’avait changé, ordre immuable des choses. À peine entré, il attrapait par le cou la femme brune qui le précédait. Il la collait contre lui
Salope tu me manques. Ne crie pas laisse-moi me souvenir de ton parfum. Oui ! C’est toujours le même. Bon Dieu que tu es belle
Arrête ! S’il te plait
Mais les mots se perdaient dans une étrange rencontre entre quatre lèvres. Gaby lui roulait une pelle et les souvenirs de la douceur de ceux d’avant revenaient la hanter. Personne ne l’avait embrassé de la sorte depuis leur séparation. Ce baiser du renouveau avait un gout exquis. Elle laissait la langue jouer dans son palais, entre ses dents pour revenir en plus hardie. Elle n’avait pas prêté attention à ces mains, qui dans son dos, avaient glissé sur la chute de ses reins. Il retouchait tout, elle ne s’en offusquait pas. Il avait déjà remonté la jupe et ses doigts frôlaient la peau satinée quand elle réalisa qu’il la tripotait. Un sursaut, dernier orgueil avant la débâcle, la faisait sortir de cette torpeur qui annihilait toutes velléités de refus. Mais elle replongeait rapidement et avec délectation dans l’ivresse d’un autre baiser.
Il la soulevait comme une plume, la portait sur le tablier de la table et ne lui demandait pas son avis. Sa culotte fila le long de ses longues cuisses et elle sentait ses doigts qui écartaient sans aucun ménagement, d’autres lèvres, plus intimes celles-là. Son ventre bouillonnait, et une écume naissante enduisait déjà les doigts qui courraient le long de la faille féminine. Elle soupirait d’aise pourquoi avait-il attendu si longtemps ? Sans aucune autre préparation, sa queue sortie à la hâte trouvait le fourreau soyeux et humidifié au possible. Elle n’eut pas le temps de se raidir que la chose dure que Gabriel tenait en main, était fichée en elle. Le pistonnage puissant débutait sans qu’elle ne puisse plus vraiment réagir. C’était trop bon. Depuis combien de temps son mari ne lui avait pas fait l’amour de cette manière ?
Il lui avait remonté les cuisses sur ses épaules et s’enfonçait profondément dans son ventre. Personne ne saurait donc jamais mieux que lui faire ce genre de chose ? De plus elle réalisait qu’elle n’avait aucune crainte, qu’il était toujours l’homme doux qu’elle avait épousé.il avait seulement du temps à rattraper, de l’amour à lui prodiguer. Puis, dans le feu de son action, il la fit se mettre à genoux sur la table. Elle s’attendait à une autre pénétration plus profonde encore, plus brutale sans doute. Mais non, rien de tout ceci n’arrivait. Il caressait un long moment les deux rotondités accessibles sans peine. Et au moment où elle le pensait prêt à l’embrocher, une claque lui percutait une fesse. L’autre subissait immédiatement le même traitement et l’avalanche qui lui claquait le derrière s’intensifiait.
Elle se mordait le poing pour ne pas crier, mais contrairement à tout ce qu’elle pensait, il n’arrêtait plus et son corps de femme se mettait à réagir drôlement à cette volée de bois vert. Quand elle crut que c’était fini, c’était pour mieux sentir le retour du dard tendu. Mais au lieu de choisir l’entrée des artistes, la bête prenait le couloir sombre. Et il ne prenait pas la peine d’attendre que la légère douleur de l’intromission s’atténue. Non, il se mettait immédiatement en mouvement, la labourant en la cramponnant par les hanches. Elle n’en pouvait plus et ses cris se répercutaient partout dans cette maison qui avait abrité tant de tendresse.
Gaby qui la sodomisait, Gaby qui lui donnait la fessée, le monde tournait donc à l’envers ? Lui qu’elle n’avait jamais pensé pourvoir lui donner ce genre de plaisir, la remplissait de toute la violence de sa force tranquille. Il était doux dans la brutalité. Il ne cherchait pas à faire mal, simplement il assouvissait ses vieux fantasmes, provoquant des réactions inimaginables dans son corps de femme. La brune haletait depuis de longues minutes alors que tous ses muscles tressaillaient, qu’elle ne retenait plus aucun de ses spasmes. Et lui, loin de stopper son élan, lui donnait de nouvelles baffes sur le cul, alors qu’il persistait dans sa baise anale. La joue d’Aline frottait le tablier verni et ses ongles accrochaient tout ce qu’elle pouvait trouver. Soudain un immense frisson la parcourut des pieds à la tête et son ventre dans un long trémolo laissa échapper une gerbe de liquide. Un vrai geyser, qui submergeait tout.
Une flaque incroyable sur la table, laissait entrevoir la violence de l’orgasme de la brune. Le mari lui sa bite toujours tendue, sortie brutalement par la vigueur de la jouissance de sa femme, attendait qu’elle se calme quelque peu pour revenir finir son ouvrage. Elle levait la tête, prête à lui murmurer quelques mots quand il la pourfendait de plus belle. Pas de ménagement ; pas de pause, pas d’armistice, elle voulait de l’amour guerrier, alors qu’elle subisse ce pieu qui la perforait. Elle voulait de la bite violente, il saurait bien la rendre heureuse. Ce type qui la tringlait, d’une si brillante façon, n’avait plus que l’apparence de son mari. Il était devenu en quelques minutes une brute qui enculait, baisait sans aucun remords. Elle aimait ça
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La joute s’achevait par un match nul. Lui aussi avait éjaculé, mais en elle cette fois, sans se soucier de la prise ou non d’une pilule quelconque. Après tout elle aimait ça et bien qu’elle assume. Elle se relevait le dos fourbu, les reins cassés. Il n’y était pas allé de main morte, mais bon sang, ce que c’était bon. Elle avait joui comme une damnée. Et en lui roulant un dernier patin, il espérait bien qu’elle allait revenir au bercail. Elle l’avait trompé ! Qu’à cela ne tienne, il saurait bien oublier ! Elle voulait de la nouveauté, des moments forts ? Eh bien ! Il saurait trouver les ressources pour qu’elle s’épanouisse, mais avec lui. Il se laisserait tenter par un libertinage de bon aloi. Les couples échangistes qui faisaient les beaux jours des clubs supporteraient bien un peu de concurrence. C’était décidé, il allait lui donner ce qu’elle attendait.
Assise sur leur canapé de leur salon, elle écoutait Gaby lui débiter ses attentes. Elle n’avait plus envie de tout abandonner, les risques encourus s’avéraient trop fréquents. S’il voulait à nouveau d’elle, s’il lui garantissait d’autres soirées comme celle passée là, pas de souci, elle serait de nouveau sa compagne pour un long moment. C’était là qu’il avait gagné des points. Puis libertiner lui plaisait bien à elle également. Ça lui assurerait surtout une sacrée garantie de tranquillité. Il lui parait même de l’aider si elle voulait continuer à se vendre. La seule condition qu’il y mettait, qu’elle le fit quand il était dans la maison. Elle n’en revenait pas d’écouter tous ces arguments et devait se rendre à l’évidence, soit il était devenu dingue, soit il l’aimait à en crever.
Elle choisissait de lui faire confiance et le lendemain ses affaires réintégraient la maison conjugale. Elle se réservait le droit de vendre ou non la maison fraichement acquise. Du reste, elle voulait voir comme les choses évolueraient avant de prendre une décision, dans un sens ou dans l’autre. La vie reprenait rapidement un cours normal, bien que Gaby, très attentif à donner à son épouse une plus grande attention, restât d’une vigilance exacerbée. Puis alors qu’elle ne s’y attendait pas, un soir, il ne revint pas seul à la maison. Il lui présentait celui qui rentrait avec lui comme un collègue venu du sud de la France. C’était aussi certain que l’ami en question avait un accent bien prononcé. Elle imaginait déjà qu’ils allaient tous les deux travailler dans le bureau de Gabriel. Ayant sans doute un projet de boulot commun.
Le nouveau venu, d’une tranche d’âge équivalent à la leur, était jovial. Il semblait rempli d’un humour plaisant et se montrait d’une galanterie hors du temps. Il savait encore tirer la chaise de la femme de Gabriel, ou attendre que la maitresse de maison soit enfin à table pour entamer le déjeuner. Des usages perdus de vue de nos jours, mais qui faisaient toujours mouche dans l’esprit d’Aline. Son mari lui avait présenté Elias et même son petit nom restait un mystère. Une toute petite particularité, mais celle-ci avait une importance tout de même Elias avait une jolie peau d’un noir absolu. Il ne s’était pas appesanti sur ses origines, mais il était aisé de deviner que cet homme-là n’était pas de souche métropolitaine. Si d’aventure, ses regards accrochaient les formes somptueuses de l’épouse de son ami, il ne les laissait pas trainer de manière trop ostentatoire sur elle.
En un mot, c’était un homme poli. Il avait dans le milieu du samedi après-midi proposé une sortie pour tous les trois. Aline cependant avait déjà prévu la soirée et elle ne savait plus trop quoi faire. Gabriel se montrait diplomate et finalement, les deux mâles suivaient les envies de cinéma de la belle. Ravie elle avait passé un long moment à se mettre sur son trente-et-un ! Mais elle aimait se sentir belle et le que ce soit pour aller danser ou en salle obscure, c’était toujours une occasion de sortir. Alors qu’elle finissait son maquillage, son mari était venu la trouver.
Elias est un collaborateur de choix, mais c’est aussi mon ami.
J’ai compris mais je pense lui faire honneur, non ? Me serais-je mal comportée à tes yeux envers lui ?
Pas du tout et je dirais plutôt que j’espérais que tu serais un peu plus attentive à le rendre heureux. Il n’a d’yeux que pour toi mon ange. Et ma foi je serais du genre partageur ce soir tu saisis.
Je crois oui je pense que je comprends ce que tu veux dire. Je te ferai plaisir si c’est ce que tu désires mais je ne veux pas de coup de jalousie ou autres bêtises de ce genre.
Non ! Tu peux te rassurer je serai un mari complaisant, mais participant aussi tu piges ?
Cinq sur cinq, Monsieur mon homme !
Gabriel déposait sur les lèvres de sa femme un long baiser. Celui-ci intervenait seulement une fraction de seconde avant que son gloss ne s’étale sur les lippes harmonieuses. Il venait de lui demander de passer à la casserole et finalement, elle n’y était pas hostile. De plus le type avait de beaux restes, ce qui ne gâchait rien. C’était un signe que désormais, il voulait lui aussi vivre une autre sexualité, et elle n’allait surtout pas lui en tenir grief. Et puis ce qui ne gâchait rien, Elias avait une belle prestance. Après tout, elle jugerait le moment venu de ce qu’elle donnerait ou pas à ces deux mâles. Elle avait fait pire, donc ce ne serait pas un problème. Quand ils partirent pour le film, elle n’avait plus peur du tout après tout Gabriel saurait bien la protéger.
La salle n’était pas vraiment complète quand ils arrivèrent. Gabriel montait au dernier rang, et s’installait tout au bout de la dernière travée de sièges. Aline, tout naturellement prenait place à ses côtés et Elias, quant à lui retrouvait à sa droite. Sur la toile, les actualités défilaient et d’autres spectateurs continuaient à remplir les gradins. La lumière ne permettait pas de trop se montrer audacieux, mais chacun des trois attendait un peu d’obscurité. Envisager un jeu dans le fond d’une salle sombre réjouissait déjà la jeune femme. Sa culotte en faisait les frais, et une humidité commençait à la coller à sa peau. Le noir se penchait vers elle, mais seulement pour apostropher son mari
Gaby ! Tu veux quelque chose ? Des pop-corn ? Une glace, et vous Aline ?
Non, merci. Tout est bien pour le moment.
Gaby non plus ne désirait rien. Il se sentait un peu tendu d’être si proche et si loin de toutes ces pensées qui s’agitaient sous son crâne. Il avait passé de longues minutes avec son ami, à parler de ce qui pourrait se faire, l’exhortant à oser. Quand il avait réussi à décider son collègue, c’était dans sa caboche qu’un signal d’alarme s’était allumé. Il avait maintenant qu’ils étaient à pied d’uvre, un trac pas possible. Il se demandait s’il serait en mesure de supporter, s’il aurait du plaisir à la voir, et seulement à la savoir touchée par cet homme. Dire que l’idée lui était venue spontanément et qu’Aline n’avait pas discuté ne l’avait pas rasséréné pour autant. Mais le vin était tiré et il devrait le boire sans doute jusqu’à la lie. De temps à autre, ses regards obliques allaient de l’un à l’autre de ses complices.
Aline était belle avec une sorte de rictus sur les lèvres, un embryon de sourire. Pensait-elle prendre un peu de plaisir avec son copain ? Imaginait-elle qu’il allait lui faire aussi l’amour en même temps qu’Elias ? En tous cas, sa joie rayonnait et elle était radieuse. Il se serait collé des baffes, d’avoir osé demander à son collègue de passer le week-end à la maison. Il se serait flagellé de l’audace dont il avait fait preuve pour parler à ce type de ce qu’il aimerait voir faire à son épouse. Mais il ne pouvait nier aussi qu’une barre inconnue lui creusait le ventre, alors qu’assis tous les trois à ce dernier rang, il imaginait pas grand-chose finalement. Les images qu’il recevait de son cerveau se bloquaient immédiatement à la seule force de sa raison. C’était inconcevable pour lui.
Cette femme qui était la sienne, qui lui avait avoué avoir fait les pires saloperies avec des mecs qui la payait, cette femme il allait la partager avec un autre et c’était de son propre chef, de sa propre initiative qu’elle était assise au milieu de leurs quatre mains. Et chaque fois qu’il croisait le regard du noir il avait l’impression que l’autre se moquait de lui. Oh ! Rien de bien flagrant, seulement des petits détails réels ou imaginaires. Mais comment démêler le vrai du faux dans la tête des autres ? Il devait paranoïaque au premier degré. Les rampes de lumières qui soudain venaient de plonger la pièce immense dans un noir relatif, n’étaient pas faites pour l’apaiser. Il lui semblait que chaque bruit qu’il percevait venait du fauteuil d’Elias. Il se mordait les lèvres pour ne pas foutre le camp de cet endroit qui allait lui voler une part de lui, une part d’humilité.
La veste légère que portait son épouse se trouvait maintenant en travers de ses genoux, masquant toutes les entreprises que Gabriel évoquait, à tort ou à raison. À diverses reprises, il crut voir le vêtement léger remué, et il serrait les doigts de sa femme si fortement qu’elle se pencha vers lui.
Doucement avec mes doigts, doucement s’il te plait. Je ne pourrai plus m’en servir tout à l’heure si tu les casses maintenant.
Elle avait murmuré cela dans l’oreille de son mari, avec une sorte de rire de gorge. Une goutte de sueur perlait sur le front masculin, perle que ne pouvait pas voir Aline. À nouveau elle avait retrouvé sa place, le dos sur le long dossier d’un fauteuil de velours rouge clair, un siège très confortable. Elle jetait un il de l’autre côté du noir qui se tenait près d’elle. Les deux places suivantes restaient vacantes. Une aubaine sans doute. Sans faire un seul geste brusque, elle crispait sa main sur le genou de Gabriel. Il tressaillait aussitôt. Sans faire plus de bruit, son autre bras se tendit doucement, et elle fit exactement la même chose sur le bas de la cuisse de son autre accompagnateur. Il ne bronchait pas non plus.
Fort de l’autorisation donnée par son, mari, Elias jugea bien de faire décrire à sa propre main un mouvement la portant vers la cuisse de la belle. Une sorte de doux frisson la fit remuer légèrement. Maintenant, son mari devait être au courant de ce qui se passait. Elle laissait cette patte noire, caresser sa peau mate. Le long frisson qui parcourait ensuite la brune ne pouvait pas échapper à Gabriel. Comme elle avait aussi laissé son bras flirter avec la cuisse de son mari, il pensait que ces soubresauts étaient dus à une attente trop longue. Alors il envoyait en exploration sa menotte qui lissait lentement la partie de la jambe d’Aline qui échappait au tissu de la jupe. Puis il remontait tout doucettement ce long fuseau soyeux, avant de plonger vers le compas formé par la réunion des deux gambettes.
À l’instant où sa main abordait la dentelle de la culotte, elle se trouvait en contact avec une autre louche venant de l’autre côté de la belle. Un mouvement de repli, vite réprimé et il tournait son visage vers son ami. Dans l’obscurité de la salle, seules deux billes blanches apparaissaient. Puis il voyait également briller deux belles rangées de quenottes. Elias lui souriait gentiment, comme pour le remercier de ce cadeau qu’il lui faisait. La pointe de jalousie ne s’enfuyait pas alors que les doigts se réunissaient de nouveau sur la culotte. Parallèlement à cette tension violente, une autre poussée, lui montrait que la situation pouvait aussi se trouver être d’un érotisme accru. Il bandait sans effort, sachant que son épouse était tripotée pour de bon, autant par sa paluche que par celle de son ami.
Elias de son côté aussi, avait la queue qui poussait sa braguette. Et la pression exercée par la paume féminine qui insistait à cet endroit-là n’était pas faite pour arranger les choses. Aline soupirait ! Difficile de camoufler plus longtemps cette incroyable envie à son mari. Du reste elle venait de le voir fixer le possesseur de l’autre mimine. Gaby avait les yeux rivés sur son meilleur ennemi, mais il n’avait pas dit une parole. Alors, la jeune femme en tournant la tête, venait pour lui donner une récompense digne de cette soirée. Elle collait ses lèvres sur celles de son homme. La langue immédiatement qui entrait en action électrisait le mari.
Mais par contre, cette simple manière de l’embrasser avec volupté, l’empêchait du même coup de poursuivre avec sa main ses investigations plus gênantes pour leur complice. Celui-ci sans se faire prier, lançait son majeur dans la bataille, ou plus exactement, dans la faille qui, déjà en pleurait de joie. Il avait suffi de deux ou trois mouvements dans le ventre de la brune pour que déjà elle pousse d’étranges petits cris. Bien entendu, elle tentait en se mordant les lèvres de rester la plus discrète possible. Mais pas moyen de les retenir tous ils s’échappaient d’elle des murmures plaintifs.
Elle se laissait branler dans une salle quasiment pleine de spectateurs et son mari assistait à ce spectacle sans broncher. La peur de la perdre avait donc eu un effet bénéfique sur ce dernier ? Un court instant, en fermant les yeux, elle en doutait, puis elle s’enfonçait dans cette envie poignante qui la pénétrait partout, au rythme des phalanges qui coulissaient en elle. C’était trop bon, un délicieux gout d’interdit qui la ravissait de plus en plus. Plus jamais, elle ne ferait machine arrière ! Que Gabriel soit d’accord ou non n’y changerait plus rien. Désormais, elle voulait vivre sa sexualité, avec ou sans lui, mais toujours à cent à l’heure.
Et soudain en elle un volcan venait de s’ouvrir, crachant non pas de la lave bouillonnante, mais un liquide clair qui lui inondait le bas du ventre. Elle cherchait de l’air s’accrochant au bras de son mari, lui plantant les ongles dans la chair. Elle avait l’air d’un zombie, d’une affamée, d’une toxicomane en manque, à ceci près que ce n’était que le sexe sa drogue. Sa tête se berçait sur son cou de gauche à droite, ses yeux se révulsaient et elle ne pouvait plus vraiment retenir ses cris presque sauvages. Une partie de l’avant-dernier rang de fauteuil tournait les regards vers cette femme qui couinait.
Elle arrachait brutalement la main qui la fouillait. Elias ne s’en offusquait pas pour autant. Il avait bien senti que cette femme venait de prendre son pied. L’orgasme qu’elle avait eu, présageait d’une issue heureuse à cette soirée. Et il avait la ferme intention de la baiser le plus longtemps possible, à la première occasion. Il la voyait se blottir à demi couchée, dans les bras de son mâle. Et il tendait lui, sa main vers son ami. Celui-ci attrapait la patte et la serrait en signe de connivence. L’un était satisfait de ce que l’autre avait offert, et Gaby semblait heureux de voir que la brune en avait bien profité. Toute la dernière partie du film fut plus calme. Aline se serrait toujours du côté de son mari. Il lui fallait sans doute le ménager.
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A suivre