Ah, ça y est, la semaine est finie et c’est enfin le week-end. Quelle invention merveilleuse ! Ne plus penser au boulot pendant plus de 48 heures, c’est le pied ! Le samedi, par exemple, il y en a qui vont voir des amis ou de la famille, d’autres qui travaillent, d’autres qui bricolent   ; ben moi, mon sport préféré ce jour-là et quand mes comptes me le permettent c’est le shopping. J’ai essayé d’inviter ma sur, mais hélas sa petite est tombée malade   ; donc, en bonne maman responsable, elle est restée chez elle pour s’en occuper. La plupart de mes amis ne sont soit pas disponibles, soit ils ne sont pas dans la région.

Qu’importe, puisque je fais ça très bien toute seule. Lors de mes emplettes, je m’étais habillée d’un leggins noir et d’un tee-shirt long avec des chaussures ouvertes, vu le beau temps qu’il faisait. Je flânais dans une des innombrables rues marchandes de la capitale à regarder les vitrines qui me donnaient envie d’entrer ou pas dans le magasin, lorsquà travers la vitrine de l’une delles j’ai eu la surprise d’y apercevoir mon patron qui regardait les vêtements disposés sur les présentoirs. Lorsque nos regards se sont croisés, je lui souris   ; il m’invita à le rejoindre d’un signe de la main, et débordante d’enthousiasme, j’acceptai.

― Bonjour, Salomé, me dit-il souriant et en tendant sa bouche vers la mienne pour m’embrasser. Ça va ?

― Attends, est ce que t’es seul ? demandai-je en balayant le magasin du regard à la recherche de sa copine (que je n’ai d’ailleurs jamais vue).

― Oui, ma copine bosse le samedi.

― Tant pis pour elle… dis je en l’embrassant tendrement. Ça va ?

― Quand tu es avec moi ça va toujours mieux.

― C’est gentil, répondis-je, rougissante, en souriant. Et c’est réciproque.

Oups, je ne savais pas ce qui m’était passé par la tête, mais cette phrase est sortie toute seule   ; je me sentais un peu bête de l’avoir dite, même si je le pensais sincèrement.

― Moi aussi je suis seule, hélas. Mon fiancé est avec des potes, et ce soir ils vont voir un match de foot   ; donc, voilà déclarai-je en haussant les épaules.

― Accepterais-tu qu’on fasse les magasins ensemble ? me proposa-t-il.

― Évidemment, avec plaisir ! répondis-je, toute pétillante.

Nous regardions un peu chacun de notre côté dans les rayonnages, et je remarquai une robe bicolore noir et blanc qui serait parfaite pour le boulot ou pour recevoir à la maison. Je la pris et décidai de l’essayer après avoir vérifié ma taille. Je choisis une des rares cabines vides et fermai l’épais rideau qui me séparait désormais du monde extérieur. Je retirai mon tee-shirt, voulus enfiler la robe et constatai avec regret qu’elle disposait d’une fermeture Éclair dans le dos. Je commençai à l’enfiler, mais impossible d’atteindre la fermeture, quels que fussent mes efforts pour y parvenir. Je me décidai à sortir la tête de la cabine afin de chercher mon patron du regard lorsque je le vis enfin. Je lappelai doucement  :

― Frantz, tu peux venir s’il te plaît ? Je crois que je vais avoir besoin de ton aide.

― J’arrive.

Au bout d’un instant il me rejoignit dans la cabine en prenant bien soin de refermer le rideau.

― Qu’est ce quil se passe ? chuchota-t-il.

― Tu peux m’aider à fermer la robe, s’il te plaît ? lui demandai-je en me tournant et en relevant mes cheveux afin qu’ils ne se coincent pas.

― Pourtant elle est accessible ! se moqua-t-il. T’es pas douée, dis donc…

― Ça va ! Tu peux m’aider, s’il te plaît, au lieu de me dire ça ?

― Et voilà ! Madame est servie ! me dit-il, ayant joint le geste à la parole. Elle te va super bien ; tu es toujours aussi belle… m’informa-t-il en me toisant de la tête aux pieds. Regarde-toi dans la glace.

Je me regardai dans le miroir, ajustai certains détails, vérifiai qu’elle ne me boudinait pas, étant donné qu’elle était plutôt près du corps. Mais me retrouver seule avec lui dans un endroit très exigu avait un je ne sais quoi de troublant. Il a dû le sentir, parce qu’il mit ses mains sur mes hanches. De nouveau, je rougis puis, comme pour accompagner, les papillonnements se firent encore ressentir.

― Surtout ne dis rien… me chuchota-t-il au creux de l’oreille.

― Quoi ? murmurai-je, ne comprenant pas de quoi il parlait.

Dans le miroir, je vis sa main relever doucement le bas de ma robe et la diriger sur mon leggins en direction de mon intimité. Je savais où il voulait en venir.

― Frantz, non, s’il te plaît, pas ici ! Je t’en prie On va nous surprendre ! suppliai-je à moitié paniquée en chuchotant et lui attrapant la main baladeuse.

― Ne t’inquiète pas : avant de te rejoindre, j’ai donné un petit pourboire à la vendeuse pour ne pas qu’on soit dérangé… me susurra-t-il. Et puis, t’en fais pas  : je suis sûr qu’elle en a vu d’autres.

Il avait gagné, brisé toute résistance ; c’est vrai que j’en avais également envie, et mon entrejambe devint rapidement trempé. Sa main plongea sous mon leggins pour me caresser tendrement. Lorsque la pulpe de son doigt toucha mon clito, je me raidis  ; mes mains lui saisirent les fesses pour l’attirer encore plus contre moi, ma tête roula sur son épaule, mes yeux se fermèrent et j’éprouvai à ce moment-là toutes les peines du monde pour étouffer un feulement de bien-être et de surprise mélangés. Peu à peu, le bonheur me submergeait, le monde n’existait plus, mon amant me procurait trop de plaisir.

Sa main libre me caressait le sein gauche par-dessus la robe, sa bouche me couvrait de baisers dans le cou   ; l’orgasme montait, j’étais stimulée d’une façon divine. Je me sentais mouiller ses doigts qui glissaient facilement sur mon petit bourgeon d’amour, j’avais mal tellement j’étais devenue excitée. Les clients autour de nous savaient peut-être ce qu’il se tramait dans la cabine en cet instant, ils pouvaient discuter et continuer leurs achats, je m’en fichais. L’orgasme arrivait   ; il allait être fort, et je ne pourrais pas m’empêcher de l’exprimer.

J’attrapai sa tête pour l’embrasser comme une folle ; je soupirais, haletais, j’avais le regard dans le vide. Il me caressait toujours par derrière ; l’orgasme me gagnait, et lorsqu’il plaqua sa main sur ma bouche, mes yeux roulèrent et je me lâchai sur ses doigts dans un râle qui n’a pas pu être complètement étouffé. Mes jambes flageolaient, j’étais en sueur, haletante ; je ne savais plus où j’étais. Il me retint dans ses bras un moment pour m’empêcher de tomber. Il ne me lâcha que lorsque mes jambes purent de nouveau faire leur travail. Jétais en train de lui donner un mouchoir pour qu’il s’essuie les doigts lorsquon entendit la vendeuse s’adresser à nous derrière le rideau.

― Euh… Veuillez m’excusez Messieurs-Dames, mais si vous avez terminé votre essayage, pourriez-vous sortir de la cabine, je vous prie ? Des clients attendent leur tour.

― Euh… Oui, oui, j’ai fini, l’informai-je en remettant mes affaires. Je prends la robe, de toute façon. Je sors tout de suite.

Je me changeai en quatrième vitesse, et sortis de la cabine avec la robe sur le bras, suivie de près par Frantz. À cet instant-là, dans la boutique, toutes les conversations sarrêtèrent. Je sentais les regards dirigés vers moi, regards que je n’osais pas affronter tant j’étais rouge de honte, malgré ma satisfaction. Je payai la robe à la caissière qui était aussi pivoine que moi, et nous sortîmes à toute vitesse avec mon achat. Je savais que jallais devoir attendre un petit moment avant de remettre les pieds dans ce magasin, moi. Nous marchions dans la rue avec Frantz lorsque mon portable se mit à sonner : c’était Denis qui m’appelait. Qu’est-ce qu’il voulait encore ? Quoi qu’il en soit, je devais répondre pour le savoir.

― Tu veux bien m’excuser une minute ? demandai-je à mon accompagnateur.

― Je t’en prie.

Je m’éloignai un peu de lui en décrochant.

― Oui, mon cur ? dis-je machinalement, bien que je nétais pas si heureuse que ça de l’entendre.

― Salomé, il faudrait que je te parle immédiatement ! me dit-il d’un ton grave. T’es chez toi, là ?

― Oh là, oh là, une minute   ; qu’est ce quil se passe ? Eh non, je ne suis pas chez moi.

Tout à coup, une grande inquiétude m’envahit. Était-il au courant de mon adultère ? Avais-je commis une imprudence ? M’avait-il vue sortir de la cabine d’essayage avec Frantz ? Se doutait-il de ce qu’on venait d’y faire ? Non, impossible, nous nétions pas dans le même quartier, et surtout pas dans la même ville.

― Je suis en route pour chez toi ; tu peux y être dans peu de temps ? Il faut que je te parle.

― Attends, calme toi, je suis occupée, là. Quest-ce que t’as à me dire de si important ? m’impatientai-je.

― Je ne peux pas le dire au téléphone ; j’ai besoin de te voir au plus vite. Sil te plaît

― Bon, OK, j’arrive, soupirai-je, déçue de devoir interrompre ma séance shopping. Je t’aime ! lâchai-je sans le penser.

― Je t’aime.

Je raccrochai et retournai vers Frantz.

― Navrée, mais je dois rentrer chez moi au plus vite : je crois que j’ai une obligation qui vient de me tomber dessus.

― Il y a un problème ?

― Non, rassure-toi… Enfin, je ne pense pas. On se voit lundi au boulot ?

― OK. Alors à lundi.

― À lundi, et merci pour… enfin… merci ! dis-je en lui prenant les mains tout en lui souriant tendrement, faisant allusion à ce qu’il venait de se produire dans la cabine.

― De rien ! me dit-il en souriant. C’est juste dommage qu’il y ait eu autant de monde…

― Tout à fait ; allez, je dois filer.

Nous nous embrassâmes tendrement et je le quittai à contrecur. Des tas de questions à propos de Denis se bousculaient dans ma tête pendant le trajet du retour. Qu’est ce qu’il avait à me dire de si important qui ne pouvait pas être dit au téléphone ? Pourquoi cet empressement ?

Je le vis qui attendait devant la porte de l’appartement, le visage fermé Il avait dû se passer quelque chose de grave pour qu’il fasse cette tête-là ; s’il avait su qu’il était cocu, j’aurais sûrement déjà été traitée de tous les noms.

Une suite ?

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