La nuit avait maintenant complètement remplacé le crépuscule au ciel mauve dans cette campagne rieuse que Fabrice .M connaissait comme sa poche. Les premières atteintes du sommeil se manifestaient sous forme de picotements dans les yeux tandis quil se languissait darriver enfin chez lui.
Soudain, ses phares firent sortir de la pénombre une jeune auto-stoppeuse. La jeune fille, blonde et mince, tendait mollement le pouce. Lassitude suite à des échecs répétés ou confiance en sa capacité à faire sarrêter les automobilistes, surtout masculins ?
Après un court instant de réflexion, Fabrice décida de la faire monter à bord. Après tout, un peu de compagnie na jamais fait de mal à personne. Les abords dégagés lassuraient par ailleurs quaucun malandrin embusqué ne risquait de se manifester. On à beau jouer les jolis curs, cela nempêche pas une certaine prudence.
Il rétrograda et arrêta sa voiture avec souplesse le long de la route déserte en cette heure tardive. La lune blanche envoyait sa lumière spectrale sur la jeune femme qui prenait des allures fantômatiques, baignée quelle était dans ce halo spectral.
Vous allez dans quelle direction ?
Quimporte du moment que ce nest plus à pieds.
Cest un juste raisonnement, allez montez !
La fille monta à bord avec nonchalance, se carra dans le siège passager avant de boucler sa ceinture, le tout avec des gestes automatiques. A la lumière du plafonnier, Fabrice put détailler sa passagère dans de meilleures conditions. Elle devait avoir dans les vingt-deux, vingt-trois ans, pensa t-il.Plutôt jolie et bien faite. Dune beauté un peu glacée, le regard inexpressif perdu dans un visage figé aux traits fermes et bien dessinés. Un piercing sous la lèvre narrivait pas à rajouter une touche de fantaisie à cette fille étrange dont les cheveux raides lui tombant aux épaules étaient visiblement teints. Sa chevelure brune au naturel se révélant sous les artifices de la coloration. Elle était simplement vêtue dun pantalon informe de couleur verdâtre et dun débardeur de couleur à peine plus recherchée. Fabrice se dit quil était dommage de voir une si jolie fille ne pas se donner la peine de se mettre en valeur. Ses bras dénudés laissaient voir des tatouages représentant des toiles daraignée. Les mains aux doigts longs terminés par des ongles bien entretenus étaient animées dun étrange mouvement continu. Son cou était cerclé dun curieux collier. Fabrice nen avait jamais vu de tel. La matière indéfinissable qui le constituait comportait une série de huit dessins ésotériques aux formes vaguement humanoïdes.
Quest-ce que cest ? dit-il, autant par curiosité que pour entamer la conversation.
Quoi ?
Le collier, là, quest-ce que cest ?
Vous venez de le dire, cest un collier.
Très drôle. Non, mais sérieux, je nen ai jamais vu de pareils. Et ces dessins étranges, quest-ce que ça représente ?
Cest comme toutes choses, vous le saurez en temps voulu.
Cest sur cette phrase sibylline que sacheva cette ébauche de dialogue entre eux. Cette fille a vraiment lair bizarre, pensa Fabrice, pourvu que ce ne soit pas une junkie. Il se surprit à regarder les bras de la jeune femme, mais sans repérer de traces suspectes, genre piqûres ou excoriations. Rassuré sur ce point, Fabrice tenta une nouvelle approche.
Vous navez pas de bagages ? Vous ne devez pas venir de bien loin.
Disons que je sais madapter. Et les gens sont souvent des hôtes parfaits.
Il faut voir, mais cest vrai quune plastique comme la vôtre, ça doit aider.
Plutôt, dailleurs jugez par vous-même.
Sans autre forme de procés, la fille retira son débardeur, puis sans la moindre hésitation, elle dégrafa son soutien-gorge, dévoilant des seins assez volumineux et tentateurs.
Fabrice était estomaqué. Rien de tout cela ne lui paraissait réel.
La fille retira ensuite ses chaussures de trekking puis son pantalon, laissant toute la grâce de son corps irradier au regard de Fabrice. Elle se pencha avec souplesse vers le plancher et retira ses chaussettes blanches qui rejoignirent le tas de vêtements à ses pieds. Elle fini par retirer sa culotte quelle balança sur le tableau de bord, près du volant sur lequel Fabrice se crispait comme jamais.
Voilà, vous pouvez constater à quel point je suis bien foutue.
Fabrice navait plus du tout hâte de regagner son domicile. Si seulement cet intermède érotique pouvait se poursuivre indéfiniment, songeait-il.
Ses pensées furent interrompues par la fille dont la main sattaquait aux boutons de son pantalon .Très vite, les doigts fureteurs baissèrent le pantalon avant de sattaquer au slip. Fabrice se retrouva bientôt le slip aux chevilles, exhibant une érection impossible à contenir désormais. La fille acheva de retirer slip et pantalon pour le confort du conducteur autant que pour atteindre ses propres objectifs.
La main de la fille se referma sur le sexe, lui prodiguant une savante caresse. Le membre de Fabrice durcicait plus que jamais tandis quune vague de chaleur accompagnée de délicieux fourmillements gagnaient lensemble de son bas-ventre. La fille mis bientôt sa bouche à contribution et enfourna le gland quelle se mit à sucer comme une friandise. Elle avala ensuite la totalité de la verge, suçant vigoureusement tout en jouant de la langue autour du mandrin de chair.
Alors que Fabrice était sur le point déjaculer, la fille, avertie par une sorte de sixième sens, retira le sexe de sa bouche et entreprit de se le fourrer dans la vulve. Fabrice, tout à sa joie, collabora pleinement et senfonça progressivement dans le nid accueillant .Ses coups de boutoir démarrèrent aussitôt avec vigueur. Sa partenaire se révélait désormais passive, comme si la fièvre des premiers instants lavait vidée de toute son énergie. Tout à son affaire, Fabrice ne se posait pas de questions et continuait inlassablement ses mouvements de va-et-vient dans le ventre chaud de la fille, profitant au maximum de ce corps si désirable. Ses mains empoignèrent les seins de la demoiselle et les malaxèrent en cadence, suivant le rythme de ses coups de reins. Cest vraiment le genre de truc auquel on ne peut croire tant que ce nest pas arrivé, songeait-il tout en besognant sa partenaire. Pour une fille froide au premier abord, elle est plutôt chaude du cul.
Le regard de la fille était devenu fixe, ses membres raides tandis que son ventre palpitait détrange façon. Tout à son plaisir, Fabrice ne sétait rendu compte de rien jusquà ce quelle le serre dans ses bras avec une force insoupçonnée tandis que la douceur de sa peau faisait maintenant place à un contact désagréable, froid et dur.
Interdit, il regardait la métamorphose saccomplire.La bouche, démesurément agrandie, livrait passage à deux espèces de mandibules tandis que deux excroissances poussaient de chaque côté de la tête maintenant complètement déformée. Fabrice essaya de se dégager en vain. Il essaya de croiser le regard de ce qui fut une jeune file mais ne put quapercevoir les huit yeux noirs et ronds de lénorme araignée quelle était devenue. Les crochets venimeux senfoncèrent dans son thorax entraînant une paralysie rapide avant que lénorme arachnide ne le dévore goûlument.Dans un dernier sursaut de conscience, Fabrice aperçut un dessin rouge au niveau de labdomen du monstre, caractéristique de lespèce des veuve noires.
Epilogue.
Voilà qui nest pas banal, pensa lhomme qui sarrêta malgré tout à hauteur de la jeune femme. Il attendit que sa vue shabitue à la lueur des phares avant dabaisser la vitre électrique.
Vous allez où exactement ?
Quimporte, tant que ce nest pas à pied.
Pour sûr, et surtout en pleine nuit.
La fille monta tandis que le conducteur embrayait déjà.
Cest drôle ce truc que vous portez au cou. dit-il en jetant un il sur le bijou orné de neuf figurines vaguement anthropomorphes.Ca représente quelque chose de particulier ?
Je crois que vous allez bientôt être fixé, répondit la fille blonde en commençant à retirer son débardeur.
FIN