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Les machinations de Laure – Chapitre 5




Je tremble de peur, je n’ai pas beaucoup de temps… À ce que je vois, ils sont tous endormis. J’ai pu me libérer presque complètement, je ne sais pas combien de temps il me reste avant que…

Si j’avais su ! Mais qu’est-ce que nous avons pu être ballots, quand même, Alain, Malo et moi ! Rien. Nous n’avons rien vu venir. Rien compris. Ces trois salopes, elles…

Non, d’abord l’essentiel. Ceci est un appel au secours, un SOS désespéré. Laure a récupéré tous mes codes, tous mes logins, de mes boîtes mail persos et pros, de mes réseaux sociaux, tout, et elle a tout changé pour que je ne puisse plus y accéder. Tout, sauf mon compte Xstory, dont je pense qu’elle n’a jamais soupçonné l’existence. Bien sûr, j’écris sous pseudo, avec un mot de passe indevinable. J’espère, j’espère que quelqu’un lira ces lignes avant que ma fille ne parvienne à remonter jusqu’à ce compte pour tout effacer.

Si vous lisez ceci sur Xstory, appelez la police, par pitié. Alain, Malo et moi sommes prisonniers dans le Berry. Je pense que mon texte ne sera pas validé par les modérateurs du site si je désigne trop précisément l’endroit. C’est un manoir isolé, à trois kilomètres du village le plus proche. Il jouxte un bois de feuillus. Au milieu de notre terrain coule un petit fleuve qui se jette dans la Creuse à une quinzaine de kilomètres de chez nous. Nous sommes emprisonnés au sous-sol. Il faut une équipe de gendarmerie pour cerner et investir les lieux. Les domestiques sont dans le coup. Il y a des caméras partout. Peut-être des pièges, ou des armes. Faites attention si vous entrez, au nom du ciel !

Nous ne nous sommes pas méfiés. Elles nous ont endormis dans un tourbillon de plaisirs. Mais tout de même, nous… Enfin, nous avons été vraiment très bêtes.

A quelques pas de moi, Malo vient de gémir. Son sang a séché mais son visage reste tuméfié, de manière horrible. Il s’est fait tabasser hier soir et je pense qu’ils lui ont démis la mâchoire. Il voulait seulement boire un peu d’eau, et ils l’ont démoli. Quand j’y pense, moi qui suis en train de tout révéler, ils vont sûrement me tuer quand ils découvriront la vérité. Sûrement. Une peur bleue me dégouline dans le dos, une sueur froide glaçante, interminable. Je suis terrorisé. Ils sont là, devant moi. Je les vois. Ils remuent dans leur sommeil, mais pour l’instant, ils sont encore trop fatigués par leur orgie d’hier.

Quant à dire comment nous nous en sommes retrouvés ainsi… Avec Hello, Laure et Salomé, nous avons connu des mois et des mois de bonheur. En douce, elles préparaient leur petite révolution. Laquelle a eu l’idée en premier ? Laure, je pense, la conspiratrice en chef. Mais Hello m’avait mis en garde, à sa façon, quand elle m’avait dit qu’elle ne serait jamais la femme d’un seul homme, ni d’un seul groupe d’hommes. À moins que ce ne soit Salomé, la dernière venue dans notre groupe, mais si perverse, si catin… Je ne sais pas laquelle des trois a eu l’idée. Nous en avons discuté, Alain, Malo et moi, mais nous ne sommes pas d’accord. Je penche pour Laure. Mais au fond, qu’importe ?

C’était un de ces soirs où aucune des filles n’avait ses règles. Ces soirées-là, nous restions tous les six entre nous, pour des débauches privées sans invités ni domestiques. Souvent nous tentions des expériences nouvelles, nous testions des sex-toys. Je me souviens : avec le temps, Malo avait apprécié de plus en plus ces soirées. Je ne me rappelle plus exactement les détails sexuels. En tout cas, ils ont surgi. Ils nous ont complètement surpris, Alain, Malo et moi. Nous les avions congédiés dans la matinée, comme chaque samedi, et pourtant nos domestiques étaient là, au grand complet. Fringués à la paramilitaire. Leurs matraques se sont abattues sur nos corps nus. J’ai instinctivement voulu défendre Laure. J’ai bondi vers elle. Mon jardinier m’a envoyé un poing magistral dans le flanc gauche. J’en ai eu le souffle coupé. Un instant après, il m’envoyait sa ranjo dans les parties. Je crois que je me suis évanoui de douleur. C’est sûr, à un moment, j’ai perdu connaissance.

Quand je suis revenu à moi, j’étais dans le studio de montage attenant à notre atrium, comme nous avions fini par l’appeler. Notre lieu d’orgies souterrain, quoi. Alain sanglotait de douleur. Il saignait du nez. Malo râlait. Je pense qu’ils avaient dû lui fracturer une dent. Moi, j’étais perclus de douleurs.

Nous étions tous trois assis sur une chaise, ligotés, entravés, menottés. Nous n’avions à première vue aucun moyen de sortir, ni d’appeler du secours, sauf via les ordinateurs disponibles sur le bureau, juste devant. C’est un peu plus tard, ce jour-là, en essayant d’alerter les secours par email, que je me suis aperçu que tous les mots de passe de mes comptes avaient été modifiés. Ça, j’en suis sûr, seule Laure a pu le faire.

En tout cas, devant nous, de l’autre côté de la vitre sans tain, et répercuté sur les écrans des ordinateurs dans le studio, un spectacle inouï s’offrait à nous. Laure, Hello et Salomé s’en donnaient à cur joie dans le jacuzzi, avec nos domestiques. Tous. Ces salopes. Elles mettaient en uvre toutes leurs connaissances, toute leur expertise, toute leur perversité.

Après des mois d’orgie presque quotidienne, nous avions perdu de vue la réalité de ce que nous faisions avec elles. Mais là, dans la douleur des coups, dans l’obscurité du studio, dans la violence des images qui s’imposaient à nos yeux, je crois que nous avons compris. Ce que nous voyions était… inconcevable. Littéralement. Quelque chose résiste dans l’esprit humain, face aux extrêmes. Quelque chose de fondamental, d’animal, de primal, même.

Nos filles, nos surs, allaient jusqu’au bout. Jusqu’au fond de l’obscène et de l’indicible. Elles s’encourageaient les unes les autres. Emportés par leurs éclats de rire et leurs halètements de plaisir, les domestiques leur faisaient tout ce qu’elles demandaient. Tout, quoi. Vraiment tout.

Nous sommes juste derrière le miroir, Alain, Malo et moi. Nous sommes réduits à les regarder. Avec les jours, nous avons perdu toute notion du temps. Parfois, elles s’en vont et elles éteignent la lumière. Nous ne savons pas combien de temps. Des heures ? Des jours ? Mais elles reviennent toujours, avec leurs manières de mantes religieuses. Et nous, nous les regardons. Nous les regardons sans fin. Trois paires d’yeux scrutant dans le noir, le nez sur une vitre sans tain, tant de perversité et de débauches. Quand elles se souviennent de notre présence, c’est pire. Elles ne se privent jamais de venir nous rendre visite. Parfois pour nous faire jouir de la manière qui leur passe par la tête. Parfois pour nous maltraiter. Quand elles entrent dans le studio avec un ou plusieurs de nos ex-domestiques, nous savons que nous allons passer un sale quart d’heure. Ils nous frappent, chaque fois ; et elles, elles peuvent à la moindre envie nous pisser dessus, nous chier dessus, nous forcer à bouffer du foutre à même leurs chattes ou leurs culs. Elles n’hésitent jamais à nous humilier. Laure m’a dit une fois… Non, même cela, je ne peux pas l’écrire.

Elles nous laissent sans soin des jours durant. Sans rien à manger. Nous attendons dans nos excréments qu’elles condescendent à nous nettoyer, à nous soulager, pendant qu’elles orgasment sans fin dans des débauches sans limite. J’ai vu ma fille, ma maîtresse, et la sur d’un ami, chacune défoncée à un degré inouï, relâchant du foutre par tous les orifices. Je pleure en écrivant ces lignes. Je souffre à un point atroce, physiquement et mentalement. Sous mes yeux, à dix pas de moi, je vois les corps de ma maîtresse, de ma fille et de Salomé couverts de sperme en train de sécher, vautrés au milieu d’une dizaine de mecs qu’elles ont rendus complètement flasques. Elles ont réussi, une fois encore. Mais ils sont vigoureux comme des percherons, ces salopards qui nous torturent depuis des semaines. Tout à l’heure, ils auront faim, ou alors l’un d’entre eux se mettra à bander dans son sommeil. Et quand ils s’éveilleront…

Aidez-nous, au nom de Dieu ! Ils vont nous tuer si… Ils s’ébrouent, ils vont se lever… Juste le temps de presser « envoyer cette histoire »…

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