Elle oscillait d’un pied sur l’autre, hésitante face à cette nouvelle soirée. Les premières épreuves n’avaient pas été si simples, et Julie n’était pas certaine de pouvoir continuer. L’humiliation d’avoir dû demander au vendeur du sexshop de l’aider à mettre plusieurs de ses produits lui piquait encore les joues. De plus, si elle refusait de l’admettre, l’humidité qui brûlait son bas-ventre était le plus fervent témoin du plaisir qu’elle en avait retiré. La seule raison qui faisait qu’elle était encore là, était qu’elle désirait réellement rejoindre cette confrérie. Les histoires voulaient qu’en faire parti lui assurait un superbe mariage et une carrière toute aussi parfaite. Elle ignorait encore de quelle manière, mais il était certain que les femmes qui en faisaient parti étaient les plus influentes sur le campus, et les anciennes membres avaient généralement un compte en banque plutôt garni. Si Julie n’était pas idiote, elle n’était pas non plus pourvue d’une intelligence hors du commun. Elle avait besoin d’elles, même si cela signifiait devoir endurer d’autres humiliations.
« Tu hésites ? » fit une voix féminine derrière elle qui la fit sursauter, mais elle reconnut une autre potentielle recrue. Les places étaient chères, et toutes n’iraient pas jusqu’au bout. Elle, souriait avec arrogance, certaine que Julie allait finir par se dégonfler. Cette certitude affichée par la fausse blonde la fit se redresser et afficher son plus beau sourire.
« J’attendais de pouvoir faire mon entrée. Et toi, tu hésites ? » répliqua-t-elle en chassant l’une de ses mèches sombres qui faisait ressortir la pâleur soyeuse de ses traits. Julie était jolie, elle l’avait toujours su. Une taille fine, des courbes pleines, une poitrine généreuse. Peut-être qu’au fond elle aurait pu prétendre devenir mannequin, mais si elle était parfaitement proportionnée à sa taille, elle était décidément trop petite pour un podium. La fausse blonde, quant à elle, secoua la tête et grimpa les escaliers, avant de lui adresser un dernier sourire de défi, tandis qu’elle actionnait la sonnette. Ne voulant pas être en reste, Julie arriva à sa hauteur à l’instant où la porte s’ouvrit.
« Bonsoir les filles, vous êtes les dernières qu’on attendait. J’espère que vous êtes en tenue… » laissa planer la jolie rousse qui referma derrière elle. « Il y a eu deux désistements. Ce qui vous laisse plus de chances… mais pas assez pour être sûres d’être prises. Allez vous asseoir, qu’on vous explique la suite, dès que vous vous serez mises plus à l’aise. »
Elle les avait soigneusement guidées jusqu’au salon, dont les volets avaient été tirés par précaution, tandis que ses derniers mots les invitaient à imiter les autres participantes, qui avaient tombé les impaires, et dévoilé les achats qu’elles portaient, histoire de valider l’épreuve. Julie inspira une bouffée d’air tout en retirant le manteau qui dissimulait. Un simple filet argenté cherchait vainement à dissimuler sa poitrine, et remontait jusqu’à relier un collier de cuir noir qui trônait à son cou. Une jupe de cuir arrivant à mi-fesses, retenue par un lien de satin qui permettrait sans doute, une fois délié, de l’ouvrir de part en part. Un string complétait ce maigre rempart, tout en ne gâchant pas ce que le cuir dévoilait. En laissant son regard glisser plus bas, c’était quatre jarretelles réglables qui venaient retenir des bas discrets, jusqu’à se glisser dans des hauts-talons qui mentaient sur la taille réelle de Julie. En parlant d’elle, son regard tomba sur ses concurrentes, et elle remarqua avoir l’une des tenues les osées, ce qui fit revenir le rose à ses joues. D’un simple mouvement, elle se remit droite, scrutant le sol, laissant les chaînettes de son haut faire frissonner les pointes de ses seins. Et dire qu’elle s’était laissé convaincre par le vendeur…
« Souriez les filles. » déclara la meneuse de la soirée, tandis que des flashs crépitaient devant les concurrentes. Immortalisées comme des catins. Les sourires se firent à la caméra, jusqu’à ce que l’instant cesse.
« Mesdemoiselles, je vois que vous avez toutes jouées le jeu, certaines montrant une motivation plus poussée que les autres, et nous en tiendront compte. Pour la suite de cette intégration, je vais vous expliquer les règles, et vous serez libres de repartir… avec cette tenue, et juste cette tenue, si vous préférez abandonner. »
Un frisson glacé parcourut le dos de Julie… non, elle ne voyait pas rentrer ainsi, impossible. Sa réputation serait finie si elle le faisait, et d’un simple regard en biais, elle vit le même genre d’émotion circuler sur le visage des autres filles.
« Comme vous le savez, nous avons une alliance avec une autre confrérie… » Ça, elles le savaient, oui. C’était dans celle-ci qu’elles se trouveraient sans doute un futur époux. « Ce sont eux qui vont juger la tenue qu’ils préféreront, en vous accordant d’autres points, qui s’ajouteront à ceux que vous avez déjà récolté. Ils vont vous faire passer certaines épreuves pour déterminer les plus méritantes, et vous devrez leur obéir avec le sourire. »
Julie le gardait bien en tête, ce fameux classement. C’était lui qui déciderait si oui ou non, elle pourrait devenir l’une d’entre elles. Et si ses calculs étaient bons, pour l’instant, elle était un peu à la traine. Raison pour laquelle elle s’était laissé convaincre par le vendeur pour lui permettre de lui enfiler cette tenue, qu’elle avait achetée avec son propre argent. Elle s’était trop investie, et si elle devait s’exhiber devant un groupe de garçons pour gagner, elle le ferait. « Je préfère arrêter… » déclara l’une des candidates, qui s’en alla effectivement sans son manteau, mais elle était l’une des moins sexy. Sa motivation n’était peut-être pas aussi poussée que la sienne, pensa Julie. Néanmoins, c’était sans doute le dernier instant pour partir, même si laisser une photo d’elle vêtue ainsi à des filles qui ne seraient pas ses surs lui donnait le vertige. Il était trop tard pour faire demi-tour. Alors elle releva la tête, et attendit la suite.
« Les autres restent toutes ? » Le groupe acquiesça sous le sourire de la meneuse, tandis qu’une autre fille ouvrait la porte pour inviter le jury à entrer dans la pièce. Il s’agissait des types les plus en vu de l’université et l’arrogance était inscrite sur leurs visages. Ils étaient séduisants pour certains, d’autres l’étaient moins, mais les regards qu’ils lancèrent en direction de Julie la firent rougir un peu plus et baisser les yeux en ne sachant plus vraiment si elle avait eu raison de rester.
« On va commencer par un petit défilé accompagné d’une petite présentation… après tout, nous allons élire les meilleures d’entre vous. Julie, à toi l’honneur. » désigna-t-elle après avoir remarqué l’attention que les hommes présents portaient à sa tenue et à son attitude.
Julie sentit son cur battre plus vite, comme s’il désirait s’évader de sa poitrine. Elle ferma brièvement les yeux avant de les rouvrir, affichant un sourire sur ses lèvres pour respecter les consignes. Elle s’avança, se déhanchant lascivement sous le regard des hommes présents, laissant les fines chaînettes faire durcir sa poitrine. Puis elle s’immobilisa, menant un doigt à ses lèvres qu’elle mordilla brièvement, avant de venir placer cette main sur sa taille.
« Je m’appelle Julie, j’étudie la communication, et je suis prête à tout pour vous plaire. »
Elle termina sur un clin d’il, avant de pivoter et de revenir à sa place. Lorsqu’elle se retourna, elle put voir deux hommes en train de se caresser à travers leurs pantalons, et surtout, une caméra. Bon sang ! Elle venait de se conduire comme une véritable salope devant une caméra. Si c’était rendu public, elle était fichue. Il était décidément trop tard pour tout arrêter. Où qu’on lui demande d’aller, elle irait…
