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III – À corps perdu – Chapitre 17




Typhaine tire une dernière fois sur sa cigarette avant de mettre le mégot encore fumant dans sa bouteille de bière vide. D’un doigt, elle essuie une larme qui roule sur sa joue et regarde droit devant elle en restant à présent silencieuse.

Jamais Florian n’aurait pu croire que Fred dissimulait un tel secret. Même Jenny, pourtant observatrice, ne lui a jamais fait part d’un doute concernant la sexualité de son frère, c’est dire s’il cache bien son jeu. Typhaine apparaît alors différemment aux yeux de Florian, d’une femme qu’il imaginait comme manipulatrice et sans cur, elle est en fait blessée au plus profond d’elle-même.

 Pourquoi es-tu restée avec lui ? finit-il par demander.

 À peu près pendant la période où j’ai découvert son homosexualité, Fred a décidé que c’était le bon moment pour agrandir la famille. Il était hors de question pour moi d’avoir un enfant avant de connaître le fin mot de l’histoire, j’ai donc acquiescé en lui laissant croire que j’avais arrêté la pilule alors que je la prenais toujours. Sauf qu’avec le stress que tout ça engendrait, comme une idiote, j’ai oublié de la prendre à plusieurs reprises et ça a suffi. J’ai appris que j’étais enceinte à peine quelques jours après les révélations de Grégori.

 Tu n’aurais pas été la première femme à élever un enfant seule.

 Je sais, mais j’ai eu peur. Peur pour moi, mais surtout pour mon futur bébé. Je ne voulais pas lui offrir une vie où il n’aurait pas son père et sa mère à ses côtés. Je n’avais pas eu grand-chose pendant ma jeunesse, mais mes parents m’ont toujours apporté tout l’amour dont j’avais besoin et c’est ce que je voulais pour mon enfant. Puis je ne connaissais quasiment personne en France et je ne me voyais pas repartir en Irlande, ça aurait été la cerise sur un gâteau d’échecs déjà bien assez gros.

 Comment tu as réussi à jouer la comédie en sachant tout ça ?

Elle reste silencieuse quelques instants avant de répondre.

 Il y a un proverbe irlandais qui dit : « Si tu te trompes de chapeau, assure-toi au moins qu’il te va. ». Eh bien je l’ai appliqué à la lettre, j’ai ravalé ma fierté et décidé de faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Ma maternité a été une vraie bouffée d’oxygène, car j’ai toujours voulu avoir des enfants et je me suis donc concentrée dessus. Je ne voulais pas gâcher cette expérience, car ce que je pensais être ma plus belle histoire d’amour m’avait déjà été volé et je ne voulais pas que ce soit la même chose pour ma grossesse. Et puis il s’avère que Fred a été aux petits soins avec moi quand il a appris que j’étais enceinte, donc j’en ai profité. Je n’ai rien oublié, jamais je n’oublierai, mais la pilule est passée plus facilement. Je n’en suis pas fière pour autant, je sais que j’ai manqué de courage, mais j’ai préféré être honteuse en cachette plutôt que de l’être aux yeux du monde.

 C’est donc pour ça que tu te permets d’aller voir ailleurs.

 Oui. Ce n’est peut-être pas flagrant maintenant, mais avant tout ça, j’étais d’une nature fidèle et si Fred ne m’avait pas mis à ce point au pied du mur, jamais je ne l’aurais trompé. Mais je reste une femme, avec ses envies et ses besoins. Comble de l’ironie, le premier homme avec qui je l’ai trompé, c’était Grégori. Il a accepté de faire une exception pour moi par rapport à son régime intime habituel et bon sang, qu’est-ce que j’ai pris mon pied ! Cette seule et unique relation sexuelle avec lui a aussi un peu servi de passage de témoin vu que quelques semaines après, il a accepté un boulot ailleurs et c’est moi qui l’ai remplacé.

 Le sexe, c’est une chose, mais l’aspect sentimental ne te manque pas ?

 La tendresse dont je peux avoir besoin, c’est ma fille qui me l’offre.

 Ce n’est pas la même chose.

 C’est vrai, mais j’ai appris à m’en contenter.

Typhaine frissonne à cause d’un petit courant d’air.

 On retourne à l’intérieur ? propose Florian.

 Oui, je veux bien, accepte-t-elle en esquissant un sourire.

Ils se lèvent et rentrent dans le pub où l’ambiance générale est bien plus calme qu’en début de soirée.

 En arriver là juste parce qu’on a peur de décevoir ses parents, c’est dingue, bougonne Florian.

 Comme tu dis. Surtout que

Typhaine se tait ; elle se mord discrètement la lèvre inférieure.

 Quoi donc ? demande-t-il.

Elle soupire.

 Eh bien son père n’a pas grand-chose à lui envier, lâche-t-elle dans un souffle, presque en chuchotant.

 Me dis pas qu’il est gay lui aussi !

 Non, du tout.

 Alors quoi ?

Apparemment, l’homosexualité de Fred ne va pas être la seule révélation de la soirée pour Florian.

 Un jour où j’étais chez moi, Fred m’a appelé afin que j’aille récupérer son ordinateur qu’il avait oublié chez ses parents. Il ne pouvait pas y aller lui-même, car il était en rendez-vous pro et en avait besoin. Je suis donc allée chez mes beaux-parents et une fois arrivée près du portail, j’ai remarqué qu’une grosse berline était garée devant, puis, quelques secondes après, une belle blonde est sortie de la propriété et a grimpé dans la voiture. J’ai été étonné, car autant que j’en sache, il n’y avait pas de personne d’aussi jeune dans leur famille, et surtout d’aussi belle, je m’en serais souvenue ! Je suis rentrée juste après son départ et Hélène m’a accueilli avec une certaine gêne ; il était clair qu’elle ne s’attendait pas à me voir. Elle a rapidement desservi la table où se trouvait trois assiettes. Je n’ai pas parlé de la jeune femme que j’avais vu sortir de chez eux, juste pour voir si elle allait s’en charger, mais rien, elle a gardé le silence.

 C’était une prostituée ?

 C’est la première idée que j’ai eue, mais Hélène était présente et elle n’avait pas l’air d’être énervé comme si elle avait surpris son mari au lit avec une autre femme. J’ai tourné ça dans ma tête un bon moment sans arriver à comprendre et un jour, j’en ai parlé à Clotilde, histoire de lui demander son avis.

 C’est ta secrétaire, c’est ça ?

 Oui, on est très complice toutes les deux.

 C’est ce que j’avais cru comprendre, dit Florian en esquissant un sourire.

Typhaine tire discrètement la langue.

 Bref, continue-t-elle, je lui en ai donc parlé et elle m’a appris qu’une de ses amies faisait de l’escorting de luxe, terme plus classe pour parler de prostitution hors de prix. Elle s’est donc rencardée et de fil en aiguille, elle a fini par en savoir plus. Jean-Pierre Dutellier est un adepte de belles jeunes femmes, blonde de préférence. Jusque-là, rien d’extraordinaire tu me diras, même si quand on connaît la rigueur du personnage et sa foutue morale, ça paraît étonnant. Mais le pire dans tout ça, c’est que lorsqu’il s’envoie en l’air, il exige que sa femme ne loupe rien du spectacle, sans qu’elle n’ait le droit de participer. Et quand monsieur a terminé, elle va sagement préparer à manger pour tout le monde.

Voilà la deuxième gifle de la soirée pour Florian ; pourtant il n’avait pas tendu l’autre joue

 T’es en train de me faire marcher, là ! interroge-t-il, les yeux ronds comme des soucoupes.

 Eh non Je te rassure, j’ai réagi comme toi quand je l’ai appris.

 Pourquoi est-ce qu’Hélène ne dit rien ? Ça l’excite de voir son mari baiser d’autres femmes ?

 C’est ce que je pensais, mais d’après ce qu’ont dit les filles qui sont allées chez lui, elle n’avait pas du tout l’air d’être excité, bien au contraire. C’était plutôt comme si elle était obligée, qu’il ne lui laissait pas le choix, et par-dessus le marché, elle a aussi le droit à des réflexions blessantes.

 Elle est soumise à ce point ?

 Hélène n’a jamais rien fait de sa vie, elle n’a jamais travaillé et sa seule « réussite », c’est d’avoir épousé un homme qui est devenu riche. Pour moi, elle a peur d’être rejetée et de se retrouver sans rien si elle proteste, donc elle se tait. C’est un peu à l’image de son fils.

 Ça me paraît gros quand même

 Peut-être, mais à part le lui demander, ça va être difficile d’en savoir plus.

Florian avait toujours vu Fred et ses parents comme des personnages très à cheval sur leurs principes, mais il se rend compte qu’il était complètement à côté de la plaque, comme probablement la quasi-totalité des personnes qui les connaissent, Jenny y compris.

 Et comme cerise sur le gâteau, reprend Typhaine, peu après cette nouvelle découverte, j’ai rencontré Julien qui m’a montré les photos de Jenny ! Pour elle aussi, j’ai été étonné, car elle jouait toujours à la petite fille modèle quand je la voyais, et je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse faire ce genre de choses.

 Pourquoi avoir poussé Julien à envoyer les photos à Fred ?

 J’ai voulu lui donner une leçon, comme une forme de vengeance contre ma belle-famille.

 Sauf que contrairement à son père et à son frère, Jenny ne blessait personne.

 Je sais, mais en quelques mois, j’avais découvert que mon mari se servait de moi pour dissimuler son homosexualité et que mon beau-père s’amusait à baiser des putes en obligeant sa femme à regarder. J’étais en colère, vraiment, et c’est Jenny qui a pris pour les autres. Après coup, je l’ai regretté, surtout quand tu es venu chez moi pour plaider sa cause.

 Pourquoi ?

 Parce que j’ai vite compris que tu étais amoureux d’elle et je me suis dit qu’elle valait mieux que son père et son frère. Puis je ne voulais pas tout gâcher.

 Ça ne t’a pas empêché de coucher avec moi, dit-il d’un ton moqueur.

Typhaine part d’un petit rire mélodieux.

 Tout le long de ma grossesse, j’avais les hormones en folie et ma libido crevait le plafond, donc c’était hors de question pour moi que je te laisse repartir comme ça, d’autant plus que tu m’avais dérangé en plein milieu d’une séance de masturbation !

 Et pour Marion ? lance-t-il soudain.

Le sourire de Typhaine s’efface doucement de son visage. Puisqu’on est en plein dans les confidences, Florian se dit que c’est le moment ou jamais d’en savoir plus à ce sujet.

 Pour ça, j’avoue que je n’étais pas fière.

 Pourquoi l’avoir fait, alors ?

 C’est Jenny qui m’a appris ta relation avec Marion un jour où l’on a déjeuné toutes les deux. Hormis ses photos coquines, jusque-là, je voyais ma belle-sur comme une nana froide qui cachait ses sentiments, si tant est que son cur, que je croyais de pierre, puisse en avoir. Mais quand elle m’a parlé de cette histoire, j’ai été étonné de constater à quel point ça la touchait. Elle souffrait, même si elle ne me le disait pas clairement. Elle ressentait quelque chose pour toi, c’était flagrant, donc je me suis dit que j’allais mettre mon grain de sel, même si je savais pertinemment que ça allait me retomber dessus. C’était un peu une façon de me rattraper pour les photos. Mais je te promets que je n’ai pas été inutilement méchante avec Marion.

 Je sais, elle m’a tout raconté.

 Comment elle va, d’ailleurs ? Elle s’en est remis ?

 Oulah, oui. Elle s’est trouvée un mec dont elle est folle amoureuse aujourd’hui.

 Bon, ça va alors. Si on rajoute ta relation avec Jenny, ça me fait relativiser mes actes !

Florian sourit. C’est vrai qu’en voyant l’évolution de la situation, cette décision aura, au final, causé plus de bonnes choses que de mauvaises.

Après tout ce qu’il a appris ce soir, ainsi que depuis le début de ce voyage, il ne voit plus Typhaine comme une garce manipulatrice. Elle a pris ce rôle-là par la force des choses, à cause de tout ce qu’il lui est arrivée, mais elle est tout le contraire. La colère et la frustration ont participé à lui donner une sale image qu’elle utilise comme un bouclier pour se protéger et atténuer la douleur des blessures qu’elle a subit.

Après encore un moment à discuter, ils prennent un taxi pour rentrer à l’hôtel. Beaucoup de choses se bousculent dans l’esprit de Florian, et l’alcool aidant, il a beaucoup de mal à contrôler ses pensées. Quant à Typhaine, à présent, son compagnon de voyage est l’une des rares personnes qui en sachent autant sur sa vie ainsi que tous ce qu’elle cache. Elle ressent un pot-pourri de sentiments nouveaux envers son confident, elle le considère différemment maintenant qu’elle n’a quasiment plus aucun secret pour lui.

Le trajet se passe en silence, si l’on excepte le chauffeur qui fredonne à voix basse une chanson qui résonne faiblement dans l’habitacle. Typhaine et Florian ne se regardent pas, mais il y a une tension palpable entre eux. Arrivés à l’hôtel, ils prennent la direction de leurs chambres respectives, l’un à côté de l’autre, en se laissant une distance de sécurité pour qu’aucun contact, même accidentel, ne soit possible.

Leurs portes sont séparées de quelques mètres à peine et c’est Florian qui, en premier, arrive à la sienne. Il s’arrête devant et Typhaine fait de même, mais quelques mètres plus loin cependant.

 Bon merci pour cette journée et cette soirée, c’était super cool, dit-il en souriant.

 Merci à toi, j’ai beaucoup apprécié aussi, répond-elle sobrement en lui rendant son sourire.

Florian met sa carte dans la serrure électronique pendant que Typhaine pivote pour continuer son chemin. Après avoir entrouvert la porte, il ferme les yeux et prend une grande inspiration.

 Typhaine ? l’appelle-t-il.

Elle se retourne vers lui d’une traite, comme si elle attendait ou espérait qu’il l’interpelle.

 Oui ? souffle-t-elle.

 Euh ça te dirait de de venir boire un dernier verre ? balbutie-t-il.

Les premières secondes, Typhaine n’a aucune réaction, puis ses lèvres s’étirent.

 Je croyais que tu estimais avoir assez bu pour ce soir, dit-elle d’un ton narquois.

 Eh bien on aura qu’à trinquer à l’eau.

Typhaine étouffe un petit rire. Elle patiente pour la forme avant de donner sa réponse.

 Va pour un verre d’eau, accepte-t-elle en revenant lentement sur ses pas.

Florian ouvre la porte en grand et Typhaine rentre dans la chambre.

 Fais comme chez toi, dit-il en refermant la porte.

Typhaine s’assoit timidement sur le bord du lit pendant que Florian va dans la salle de bains. Il en revient avec deux verres et en tend un à son amie ; elle rigole avant de se relever et de le prendre. Ils font s’entrechoquer les deux récipients avant de boire en ne se lâchant pas des yeux. Ce verre d’eau n’est qu’un prétexte pour la pousser à rentrer dans sa chambre, elle le sait très bien et a accepté en toute connaissance de cause. À présent, elle attend, avec une impatience qu’elle a bien du mal à dissimuler, de découvrir la vraie raison de cette invitation.

Florian récupère les verres vides et les pose sur une table avant de se remettre face à Typhaine. Elle ne bouge pas d’un iota et son rythme cardiaque s’accélère alors que Florian s’approche tout près d’elle. D’un doigt, il écarte une longue mèche de cheveux orangée du bord de son visage pour la ramener derrière son épaule. Il parcourt la peau de son bras du bout de ses doigts jusqu’à arriver à la main de Typhaine qu’il emprisonne avec délicatesse avant que leurs doigts ne s’entremêlent.

Typhaine est comme paralysée, la bouche légèrement entrouverte laissant s’échapper une respiration chaude et saccadée. Elle fixe Florian qui avance son visage lentement vers elle jusqu’à écraser ses lèvres sur les siennes. Elles partent dans une danse langoureuse, s’effleurant presque à certains moments avant de se coller de nouveau l’une à l’autre. Les yeux fermés, Typhaine déguste la douceur de ce baiser. Voilà des siècles qu’un homme ne l’avait plus embrassé de cette façon, et quand Florian s’arrête, il lui faut une poignée de secondes pour ouvrir de nouveau les yeux et se sortir de la torpeur dans laquelle elle était plongée.

Son regard brun-noir planté dans le vert envoûtant de celui de Typhaine, Florian esquisse un sourire ; il vient de céder à une tentation qu’il a tant de fois repoussée. À quelques centimètres de sa partenaire, il observe chaque détail de son magnifique visage, chacune de ses courbures, comme pour se l’approprier mentalement.

 C’est c’est pas bien, on ne devrait pas, chuchote Typhaine, hypnotisée par son amant.

En guise de réponse, il enroule ses bras autour d’elle pour l’enlacer et l’embrasser, bien plus langoureusement cette fois ; au départ passive, Typhaine donne des accents encore plus passionnés à ce baiser. Tout s’accélère, des caresses de leurs mains sur leurs corps aux mouvements de leurs langues, parties dans une danse frénétique. Quand ils stoppent cette étreinte enflammée, ils sont tout deux à bout de souffle. Leurs lèvres ne restent jamais très loin l’une de l’autre, se frôlant régulièrement, puis se collant ensemble quand le magnétisme qui semble les attirer devient trop puissant.

Les mains de Florian remontent vers les épaules de Typhaine et ses doigts crochètent les lanières de la robe. Lentement, il la fait glisser au sol pendant Typhaine le fixe d’un regard fiévreux ; la peau de son visage est rougeoyante et son cur bat la chamade.

Elle recule puis s’assoit sur le lit avant de s’y allonger. Seulement vêtue d’un tanga et d’un soutien-gorge blanc, elle offre son corps sculptural à Florian qui la dévore du regard. Il l’a tant de fois fantasmé et désiré qu’à ce moment précis, rien ni personne ne pourrait le faire partir de là où il est. La seule chose qui habite son esprit est la vision de cette déesse qui s’abandonne à lui. Il la rejoint sur le lit et entreprend de faire glisser ses lèvres sur sa peau en partant de ses pieds, dégustant la saveur sucrée de son épiderme, jusqu’à arriver à son visage.

Tout en s’embrassant avec passion, ils se mettent à nu pour finir dans le plus simple appareil et laisser leurs corps se mélanger et s’unir. Typhaine lâche prise comme elle ne l’a plus fait depuis trop longtemps. Florian n’est pas qu’un simple amant, pas plus qu’elle n’en est folle amoureuse, mais elle prend le meilleur de ces deux mondes pour construire une expérience hors du temps. Elle ne réfléchit plus, ne pense plus, elle est simplement guidée par ses désirs.

Il n’y a pas 36 femmes avec qui Florian a été si complice sexuellement. Il fait l’amour avec la même passion qu’il le ferait à sa compagne, mais c’est bien Typhaine, et uniquement elle, qui occupe ses pensées. S’il n’a pas oublié Jenny, l’espace de cette nuit passionnée, il a laissé de côté son souvenir pour permettre à son plaisir de s’exprimer librement.

                                                                               *************

Quand Florian ouvre les yeux, il se demande d’abord où il se trouve. Il reconnaît vite sa chambre d’hôtel dont les murs sont zébrés par des rayons de soleil se faufilant entre les rideaux. Il scrute la pièce, ses affaires sont disséminées un peu partout et deux verres d’eau à moitié vide sont posés sur la table, en face du lit.

Puis, des souvenirs émergent, ceux de la journée et de la soirée d’hier. Lui reviennent à la mémoire tout ce qu’il a appris sur sa belle-famille, les secrets, les mensonges, puis la tristesse que Typhaine a eu du mal à retenir à l’évocation de ces moments douloureux.

Et c’est à l’instant même où la belle rousse débarque dans son esprit que des sensations se mêlent aux souvenirs. Son cur bat plus vite alors qu’une réminiscence, d’abord floue, de la nuit passée lui reviennent. Au début, ça lui paraît tellement irréel qu’il a du mal à y croire, puis il regarde le drap froissé, à côté de lui, et se penche pour le sentir. Quand l’odeur envahit ses poumons, chaque parcelle de son corps frémit alors que les images de la nuit passionnée vécue avec Typhaine lui apparaissent maintenant d’une clarté étourdissante. Il pousse un long soupir en s’allongeant de nouveau, puis il ferme les yeux et sourit pendant que dans sa tête, se déroule le scénario nocturne.

Il devrait se sentir mal d’avoir couché avec Typhaine et surtout d’y avoir pris un tel plaisir, mais il n’en est rien. Elle l’a toujours attiré, c’est un fait, et après tout ce qu’il a vécu avec elle durant ces quelques jours, ce sentiment a pris encore plus d’envergure. Jenny et Typhaine ont plus de points communs qu’il ne l’aurait pensé. Ce sont toutes les deux des femmes fortes qui dissimulent, derrière une forme de froideur, une grosse sensibilité. Il est compliqué de les percer à jour, ça prend du temps, mais quand ça arrive, on découvre enfin ce qu’elles cachent derrière leurs boucliers. Le prix à payer est celle d’une attraction à laquelle il est difficile de résister.

C’est de cette manière dont il est tombé fou amoureux de Jenny. S’il ne peut pas en dire autant de Typhaine, elle a néanmoins réussi à le troubler bien au-delà d’une simple attirance physique. Sa petite amie est ancrée en lui, il ne peut pas l’oublier, il ne peut pas ne plus l’aimer, mais Typhaine est là, bien présente. Elle se situe simplement à un autre niveau.

Un petit claquement métallique, celui d’une serrure qui se déverrouille, le sort alors de ses pensées ; il tourne la tête et voit la porte s’ouvrir lentement. La tête de Typhaine finit par apparaître.

 Tu es réveillé, c’est bon ? demande-t-elle.

 Il semblerait !

Elle sourit et rentre dans la chambre puis va ouvrir les rideaux en grand, inondant la pièce d’une lumière éclatante. Florian ferme d’abord les paupières et les rouvre lentement pour permettre à ses yeux de s’habituer à cette soudaine luminosité. Une fois la période d’adaptation terminée, il voit Typhaine, appuyée sur le rebord de la table ; elle est vêtue d’une robe mi-longue légère, bleu foncé.

 Ça fait longtemps que tu as émergé ? l’interroge-t-elle.

 Une dizaine de minutes à peu près. Il est quelle heure, d’ailleurs ?

 Bientôt dix heures et demie.

 Ah oui, quand même ! s’étonne Florian. Mais t’es levée depuis quand ?

 J’ai dû me réveiller vers huit heures.

 Avec la journée chargée qu’on a passé hier, c’est étonnant !

 J’ai pas besoin de beaucoup de sommeil. Même à l’époque où Ludivine venait de naître et que je me levais souvent la nuit, j’étais pas plus fatiguée que ça.

 C’est le rêve de toutes les mères d’enfant en bas âge, ça ! Et tu as fait quoi depuis que tu es levée ?

 Douche, café et puis je suis allée faire quelques emplettes.

 Tu as acheté quoi ?

 De quoi obtenir des images, si tant est que Shama arrive à pénétrer le saint des saints.

 Et c’est quoi ta méthode ?

Typhaine sourit.

 On verra ça plus tard, élude-t-elle. J’ai aussi appelé Sarah, la sur de Peter.

 Pourquoi ?

 Je voulais obtenir quelques infos sur les habitudes de Stover, les endroits qu’il aime fréquenter, notamment.

 Tu as appris ce que tu voulais ?

 Oui, je pense que ça devrait bien nous servir. On en parlera quand Shama sera arrivée.

Ils restent tous deux silencieux, puis Typhaine se crispe légèrement.

 Pour ce qu’il s’est passé cette nuit, je ne veux pas que tu penses que si je t’ai dit tout ce que j’ai pu te dire hier, c’était juste pour t’amadouer afin de coucher avec toi. Je ne t’ai pas non plus incité à boire pour ça.

Florian lance un petit rire.

 Je te rappelle que c’est moi qui t’ai proposé de venir dans ma chambre, pas le contraire, et puis je ne compte pas me retrancher derrière l’alcool justifier mes actes. Je l’ai fait parce que j’en avais envie, tout simplement.

 Tu crois que Jenny approuverait ? lui demande-t-elle presque en chuchotant.

 Pas plus que Fred, j’imagine. Je pense qu’on avait tous les deux besoin de ça.

 Donc, on s’est servi l’un de l’autre.

 En quelque sorte.

Typhaine sourit, car Florian a visé juste. Elle avait grand besoin de ressentir une forme de tendresse masculine tout comme il fallait qu’il distille ce trop plein d’amour et d’envie qui s’accumulait en lui depuis l’accident. Typhaine est ce qui se rapproche le plus de Jenny et c’est tout naturellement qu’il lui a offert la même passion qu’à sa belle.

 Je ne crois pas avoir déjà été aussi complice avec Fred que je ne l’ai été avec toi depuis qu’on est aux États-Unis, confie-t-elle en détournant ses yeux vers la fenêtre.

 Je suis désolé pour toi, Typhaine, vraiment, tu mérites mieux que ce qu’il t’offre. Maintenant, je ne veux pas te laisser croire que ce qu’il s’est passé entre nous va plus loin que

 Je sais, ne t’inquiète pas, le coupe-t-elle en le regardant de nouveau, tu as raison, j’en avais besoin, ça m’a fait un bien fou de ressentir à nouveau ce genre de choses, mais je te rassure, je ne compte pas prendre la place de ta petite amie.

Il s’observe en silence.

 Merci pour ce qu’il s’est passé, dit-elle.

Ses yeux brillant de sincérité et son sourire franc prouvent la gratitude qu’elle ressent envers lui.

 Merci à toi aussi, répond-il.

L’un comme l’autre meurent d’envie de réitérer leur nuit de luxure, mais ils savent aussi que cette fois, ce ne serait clairement pas raisonnable.

 À quelle heure doit arriver Shama ? finit par demander Florian.

 Vers 14h30.

 Bon, ça me laisse le temps d’aller me doucher.

 Tu vas petit-déjeuner, après ?

 Non, je me rattraperais ce midi.

Typhaine sort de la chambre.

Si Florian est d’accord avec le principe de ne pas avoir remis le couvert avec la rouquine, sa queue, parfaitement dressée, semble ne pas l’entendre de cette oreille.

 La récréation est finie, on se calme, dit-il en se mettant une petite tape sur le gland.

Il rigole tout seul et file à la douche.

Une fois rafraîchit et bien mieux réveillé et surtout moins excité , il s’installe devant sa tablette pour écrire un message à Jenny.

Mail du 29 mai :

Bonjour ma chérie,

Je pense avoir trouvé un moyen pour arranger nos affaires. Pour ça, j’ai dû demander à Shama de venir me rejoindre. Ses grandes capacités en termes de perversion, dont on a si souvent profité tous les deux, vont nous être d’une grande utilité. Le chemin est encore long avant de pouvoir se réjouir, mais je m’efforce de garder en mémoire la raison pour laquelle je fais tout ça, c’est-à-dire toi.

Tu me manques, Jenny, et j’espère que toi aussi, de ton côté, tu t’accroches et te bats pour revenir parmi nous. Je ne t’oublie pas, jamais.

À bientôt, mon amour.

Je t’aime.

Flo.

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