La police n’ayant plus rien contre eux, Bertrand et Elodie furent relâchés un peu plus de vingt-quatre heures après le drame. Ce n’est que le lendemain de leur retour que Bertrand refit surface. Encore partiellement sous le choc, il préféra se lancer dans le travail plutôt que de sombrer dans la déprime. Il se demandait quand même, comment il en était arrivé là. Non pas qu’il se demandait ce qu’il s’était passé, non, mais il se demandait comment il s’en était sorti, car il avait fini par recouvrer ses esprits ainsi que des souvenirs de ce qu’il s’était passé. Il s’est parfaitement souvenu avoir reçu la vidéo de sa femme en train de se faire baiser par Dimitri. Fou furieux et laissant ses amis sans prévenir, il se souvenait avoir pris le volant, être arrivé enragé.
Il se souvenait parfaitement avoir pris son fusil de chasse, l’avoir chargé d’une cartouche et être arrivé dans la cuisine d’un coup de pied dans la porte où il vit sa femme, les seins à l’air en appui sur la table, en train de se faire prendre en levrette. Il se souvenait parfaitement avoir menacé le jeune homme qui était les mains en l’air et son engin au garde-à-vous en face de lui. Son dernier souvenir de cette soirée était d’avoir voulu tirer sur Dimitri, mais avait tué sa femme, n’ayant pas pu retenir son geste alors qu’elle s’était interposée in extremis et avait donc reçu le coup à sa place.
Alors qu’il réfléchissait à sa situation, il s’est souvenu d’une chose étrange. Alors qu’il était en état de choc, il s’est souvenu d’une voix qui lui parlait. Ça lui donnait la même impression qu’une personne qui se souvenait avoir entendu quelque chose alors qu’elle était dans le coma à l’hôpital. Il avait l’impression d’avoir vécu la même chose. De cette voix, il n’avait retenu que des bribes de phrase. Il se souvenait avoir entendu « … s’est passé quoi ? », « C’est horrible », mais surtout « je vais arranger ….. ». Cette voix, il en était certain, c’était Elodie. Il en était sûr, elle avait fait quelque chose. Ça expliquerait alors le fait que les empreintes de Dimitri se soient retrouvées sur le fusil au lieu des siennes. Il décida de ne pas essayer d’en savoir plus. Sa seule inquiétude, c’était le retour de Dimitri. S’il revenait et racontait ce qu’il s’était passé … bah ce serait parole contre parole, d’autant que les preuves étaient contre lui.
D’ailleurs, il est où au fait ? S’était-il demandé ? … « Oh et puis merde. Si je me fais choper, tant pis, j’assumerai … Mais en tout cas, je ne me livrerai pas au flic de moi-même. Après tout, je ne suis sûr de rien » s’est finalement dit Bertrand. Il aimait sa liberté, ne voulait pas la perdre, mais était prêt à tout assumer si besoin.
C’est alors qu’il s’occupait des cochons qu’il eut cependant un début de réponse. Plusieurs détails firent leurs apparitions. Tout d’abord, son diable. Lui qui aimait que tout soit rangé, comment se faisait-il qu’il soit là abandonné au milieu de la pelouse ? Ensuite et surtout, il vit alors quelque chose de brillant qui pendait au rectum d’un des cochons. Il s’en approcha et constata que c’était une chaîne en or, couverte de merde oui, mais c’était une chaîne. Il tira dessus pour la retirer complètement, ce qui fit grogner l’animal. Au bout de cette chaîne, il trouva une plaque gravée. C’était elle qui était coincée dans le cochon. En l’examinant, on pouvait voir que certains maillons de la chaîne étaient déformés, comme s’ils avaient été mâchouillés. Sur la plaque, dans le même état que les maillons, on pouvait encore y lire les lettres « D… MI… RI ».
Une vision d’horreur vint alors à l’esprit Bertrand en contemplant ses cochons. Il le savait, les cochons, ça bouffe n’importe quoi, absolument tout. Dimitri se serait retrouvé dans l’auge à cochon et ils l’auraient bouffé ? Ça aurait été possible en plusieurs heures et si tous les cochons s’y mettaient, mais comment ce serait-il retrouvé là ? se demanda-t-il ? ….. Le diable ! Avec lui, n’importe qui aurait pu transporter le corps de ce solide gaillard, n’importe qui y compris … Une jeune fille de dix-huit ans comme Elodie.
Il est resté immobilisé comme ça, un temps sans trop y croire, mais ça expliquerait tout. C’était plus fort que lui, il voulait savoir. Il le savait, les cochons peuvent conserver des aliments jusqu’à quatre jours dans leurs intestins parfois. Il a repéré les déjections les plus fraiches et, dans l’une l’elle, il trouva les restes d’une montre. Ce qu’il restait du bracelet en cuir était décoloré et lacéré. L’habitacle de la montre, lui, était déformé et marqué par les marques dents de celui qui l’avait mangé. Il reconnaissait cette montre. Bertrand l’avait offerte à Dimitri pour sa majorité. Il se mit à avoir des regrets d’avoir agi sous le coup de l’émotion. Il aurait voulu que tout cela ne se produise jamais, mais c’était trop tard. Il s’est alors repris, mais avant, il alla chercher un saut utilisé pour des prélèvements vétérinaires. Il repéra les déjections porcines les plus récentes et les mit alors dans le seau avant de le refermer avec un couvercle hermétique.
Bertrand savait qu’Elodie en savait plus qu’elle avait prétendu. Il était prêt à assumer pour sa femme si la police venait l’interroger, sans pour autant être prêt à se livrer, mais ne voulait pas payer pour la disparition de Dimitri. Dans l’hypothèse où ses suppositions étaient vraies. Durant les jours suivants, ses amis et plus globalement les habitants du village sont venus le voir pour lui présenter ses condoléances. L’un de ceux qui jouait au Poker avec lui et chasseur comme lui au passage avait même lancé une cagnotte pour les obsèques. Christine fut enterrée très vite une fois le corps rendu par la gendarmerie. Ce fut une belle et émouvante cérémonie. Ce n’est que plus tard qu’il reprit véritablement ses esprits. Il n’avait pas oublié ce qu’il avait trouvé et comptait bien éclaircir tout ça.
C’est une semaine après les obsèques que Bertrand décida de mettre les pieds dans le plat. A la fin de sa journée, il convoqua Elodie juste devant l’enclos aux cochons. Une fois qu’elle fut arrivée, il jeta ce qu’il restait de la montre et de la chaîne par terre.
Bertrand, cest quoi ces trucs ?
Devine ! Tu ne les reconnais pas ?
On dirait la chaîne et la montre de Dimitri.
C’est ça. Et tu sais où je les ai retrouvées ?
Non, dit-elle alors avec de l’inquiétude dans la voix.
Figure-toi que la montre était dans une crotte de cochon et la chaîne pendait encore à la porte de sortie. Tu ne saurais pas comment elles seraient arrivées là par hasard ?
….. Non, je ne sais pas, dit-elle alors encore plus inquiète.
Dommage. Je ne sais pas qui s’est arrangé pour balancer Dimitri aux cochons, mais il m’a bien rendu service.
C’est vrai ? Et ben en fait, c’était moi ! dit-elle alors toute fière et souriante avant de se rendre compte qu’elle venait de se faire piéger.
Mais qu’est-ce qui t’a pris ? T’es complètement dingue ?
Mais je ne voulais pas que tu ailles en prison moi. Je me sentais coupable après t’avoir envoyé la vidéo…
Ah parce qu’en plus c’est toi qui m’as envoyé cette merde ? J’aurais préféré que tu ne fasses rien. Rien de tout ça ne serait arrivé.
Tout ce que je voulais c’était que tu divorces pour me mettre avec toi. Je t’aime, tu sais. Alors quand j’ai vu la situation dans laquelle tu étais et que c’était de ma faute, jai voulu réparer. Je ne voulais pas que tu ailles en prison.
Et tu as fait comment ?
Quand j’ai vu que Christine était morte, j’ai eu l’idée de faire porter le chapeau à Dimitri. J’ai mis mes gants et j’ai fait comme dans les films. J’ai nettoyé le fusil et la douille pour effacer tes empreintes. Oh, et puis je t’ai aussi nettoyé les mains et les avant-bras pour retirer les traces de poudre. J’ai vu ça dans un film. Après, j’ai mis le fusil dans les mains de Dimitri pour y mettre ses empreintes.
Ah oui et comment t’as fait ? Il s’est laissé faire ?
Oui c’était facile, il était inconscient.
Comment ça ?
Bah je suppose qu’avec le coup de feu, Christine l’a poussé en arrière et qu’il s’est cogné la tête sur le coin de l’étagère. Il avait une trace de sang derrière le crâne et le coin de l’étagère était déformé comme s’il avait été enfoncé. D’ailleurs, j’ai retourné la planche pour que ça ne se voie pas. C’est que ton fusil, ce n’est pas un pistolet à eau. Je me souviens quand je t’ai vu t’en servir la première fois…
Laisse tout ça pour plus tard et viens-en à l’essentiel. Continue.
Je me suis dit que tu resterais quand même en danger si la police le trouvait. Alors j’ai pris une bâche, j’ai roulé Dimitri dedans, mais j’ai vu qu’il était lourd. Alors…
Alors tu es allé chercher le diable pour l’amener ici. C’est pour ça que je l’ai retrouvé dans la pelouse.
… Oui.
Bon sang … ôte-moi d’un doute, il était mort quand tu l’as balancé aux cochons ?
Ah bah ça, je ne sais pas. En tout cas, il était inconscient.
Bon sang, mais tu te rends compte de ce que tu as fait ? Si ça trouve, il était encore vivant.
Désolé, mais je n’ai pas fait attention. Et puis j’ai voulu faire vite. Je te signale que sans moi, aujourd’hui, tu serais en prison.
… Ouais ce n’est pas faux.
Ça me soulage de t’avoir dit tout ça. On va pouvoir faire …
Rien du tout.
Comment ça rien du tout ?
Ecoute, tout ce que tu m’as dit, je l’avais déjà deviné, mais j’espérais me tromper. J’aurais préféré que tu n’aies rien fait. J’aurais tout assumé moi-même.
Mais si je l’ai fait, c’est pour toi, pour nous.
Ecoute, faut que j’encaisse tout ça.
Tu ne vas pas me dénoncer quand même ?
Bien sûr que non. Ça reviendrait à me dénoncer moi-même et si je peux m’en sortir, je ne vais pas cracher dessus. Mais par contre, j’ai besoin de rester seul un moment.
Elodie se retrouvait seule comme ça, devant ce qu’elle avait fait. Elle qui avait espéré que lui sauver la mise allait faire naître chez Bertrand un sentiment de reconnaissance et qu’elle pourrait s’en servir à la manière d’un « J’ai fait quelque chose pour toi en te sortant d’une sacrée merde alors maintenant tu vas faire quelque chose pour moi » … Et bien, c’était raté. Pendant qu’il la laissait seule, Bertrand, sortit son téléphone de sa poche et appuya sur lecture. En fait, il venait d’enregistrer leur conversation. Avec ça, plus les prélèvements qu’il avait déjà et qu’il comptait faire les jours suivants il s’est dit qu’il était couvert ; en tout cas pour le cas de Dimitri. Bertrand est resté dans son mutisme durant des jours, presque une semaine. Lui et Elodie ne faisaient que se croiser épisodiquement. Ils se parlaient à peine et puis un jour tout a changé.
Elodie était en train de préparer les gamelles de granulés pour les animaux. Elle se demandait si elle allait rester. Ce qu’elle voulait c’était Bertrand. C’était pour lui qu’elle était restée. Elle avait fait en sorte qu’il n’aille pas en prison, mais il n’avait pas réagi comme elle l’espérait. S’il n’y avait plus d’espoir avec lui, elle ne voyait plus de raison de rester. C’est alors qu’elle était dans ses pensées quelle a senti quelqu’un dans son dos. A peine eut-elle le temps de réaliser que c’était Bertrand, que ses seins étaient déjà agrippés par celui qu’elle convoitait. Les mains de Bertrand palpaient frénétiquement les seins d’Elodie. Elle ne savait plus quoi dire ni quoi faire tellement elle était surprise. « Peut-être a-t-il changé d’avis ? » pensa-t-elle. Elle tenta de se retourner dans le but de l’embrasser, mais il l’en empêcha en la plaquant face contre la table sans dire un mot. Elle sentit alors les mains de Bertrand lui retirer son pantalon et sa culotte.
Elle voulait lui faire face, mais d’une main, elle fut maintenue sur la table par Bertrand qui la força à écarter les jambes. Ce n’est que quelques secondes plus tard qu’elle sentit alors le bout du gland de Bertrand qui semblait vagabonder sur son entrejambe mis à nu. A peine eut-elle le temps d’essayer de lui poser une question qu’elle obtint qu’un gros « SILENCE » de sa part avant de le sentir la pénétrer.
Elodie réalisait à peine ce qui était en train de se passer. Bertrand, cet homme qu’elle convoitait, était en train de la prendre violemment contre la table. Elle était heureuse, mais elle voulait participer, elle tenta bien de parler, mais il lui répondit un « TA GUEULE » avant même d’avoir fini sa phrase. Elle essaya de se retourner, mais il la tenait fermement pour ne pas qu’elle bouge. Elodie sentait le membre dressé de Bertrand accélérer sa cadence jusqu’à l’entendre jouir et le sentir se rependre dans son ventre. Elodie réalisait à peine qu’elle venait de faire l’amour avec Bertrand. A peine eut-elle le temps de se relever que Bertrand s’était rhabillé et était déjà sorti. Elle finit alors ce qu’elle était en train de faire, espérant donc pouvoir lui parler au moment du dîner.
Le soir, après le travail, Bertrand préparait le repas. Elodie n’osa pas lui adresser la parole, ce n’est qu’une fois servi qu’elle osa aborder le sujet.
Bertrand … Au sujet de ce qu’il s’est passé cet après-midi …
Oui ? Tu veux savoir quoi ?
Bah… J’aurais voulu participer un peu.
Bah t’étais là. Donc t’as participé.
Oui, mais …
Mais quoi ? C’était trop rapide c’est ça ? Ecoute, j’avais juste besoin de me vider les balloches. C’est tout. C’était pourtant ce que tu voulais non ?
Oui, mais plus tendre, plus doux… Enfin pas comme ça quoi.
OK je vais y réfléchir… Ah au fait, il faudra que je te montre un truc après manger.
Ah ? ….. OK.
Ils ont mangé et après, Bertrand montra alors, dans une pièce fermée à clé, une dizaine de seaux hermétiques fermés. Il demanda à Elodie d’en ouvrir un et elle constata qu’il était rempli de merde. Il lui expliqua alors, après lui avoir fait écouter l’enregistrement où elle expliquait comment elle avait agi avec Dimitri que tout ceci était son assurance qu’elle ne dise rien au sujet de Christine, car, si elle parlait, il la balançait. L’enregistrement plus la merde porcine qui devait, malgré tout, contenir de l’ADN de Dimitri, allait lui éviter de porter le chapeau pour quelque chose qu’il n’avait pas fait. S’il se faisait pincer pour Christine, il était prêt à l’accepter, mais pas pour l’autre. C’est voyant qu’elle était coincée, qu’Elodie eût peur de connaître sa motivation.
Mais pourquoi tu fais ça ?
C’est juste pour m’assurer que tu ne diras rien. Sinon je serais obligé de te balancer.
Tu veux me faire chanter c’est ça ?
Non, juste assurer mes arrières.
Et je suppose que tu vas me demander de faire quelque chose ?
Oui, je veux que tu remplaces Christine dans mon lit.
C’est vrai ? demanda-t-elle alors avec un grand sourire.
Oui ! Je me suis dit finalement « Autant en profiter ». Et puis, après tout c’est elle qui m’a trompé.
Oh Super ! je suis super contente.
Donc on est d’accord ? Personne ne dit rien. C’est dans l’intérêt de personne.
Promis.
On couche ensemble, mais tu me laisses faire ce que je veux.
C’est d’accord !
Et donc dès demain, tu passeras tes affaires dans ma chambre.
Même tout de suite si tu veux.
Non pas ce soir. Ce soir, on va fêter ça. Tu vas étrenner ton nouveau lit conjugal.
Avec plaisir, lui dit-elle alors en passant ses bras autour du cou de son futur amant pour l’embrasser.
C’est après une bonne grosse galoche que Bertrand la porta dans ses bras façon jeune mariée.
