Mail du 27 mai :

Bonjour ma chérie,

Et voilà, je suis arrivé à destination. Le vol était interminable, je n’en voyais pas la fin ! Souvent, je me suis dit que si c’est toi qui avais été avec moi, nous nous serions bien amusés ! Les hôtesses étaient vraiment pas mal et connaissant tes préférences, il y a bien un ou deux stewards que tu aurais trouvé à ton goût. Mais je t’avoue que je n’avais pas vraiment la tête à pousser plus loin mon imagination.

Comme je sais pertinemment qu’il y a une chose qui doit probablement t’inquiéter, alors je m’en vais te rassurer de suite : non, Typhaine ne m’a pas asticoté (ni astiqué, d’ailleurs !). On ne s’est quasiment pas parlé de tout le vol, elle avait du boulot, donc elle a passé la moitié du temps sur son ordinateur et l’autre moitié à dormir.

Une fois arrivés, on s’est rendu à l’adresse de l’avocat et au final, il s’avère qu’il n’y était pas. En fait, il travaille principalement à Los Angeles, du coup, on a loué une voiture.

Entre le jet lag et les 600 bornes pour aller à L.A. (ouais, t’as vu, je parle comme un vrai ricain !!), je te dis pas la fatigue, mais on y est arrivé un peu avant 23 heures et on s’est trouvé un hôtel. Je te rassure encore, on a pris deux chambres séparées (et non communicantes, je précise !).

Ce que je vais te dire me donne l’impression de radoter, mais tant pis : tu me manques, mon amour, tu ne quittes pas mon esprit et je ne cesse de m’imaginer quand je serai de retour près de toi. J’espère que ce jour-là, tes yeux se poseront de nouveau sur moi. Tu ne peux pas savoir tout ce que je pourrais donner pour que tu te réveilles enfin

Je te laisse du clavier, mais pas du cur, jamais.

Je t’aime fort, mon ange.

À très vite.

Flo

Après une bonne nuit réparatrice, Florian est le premier à s’attabler pour le petit-déjeuner. Si, la veille, il n’avait quasiment pas prêté attention à Typhaine, c’est tout le contraire aujourd’hui. Quand elle franchit la porte du restaurant, ses yeux se scotchent sur elle et n’en bougent plus. Elle porte un jean slim et un t-shirt boutonné ; cette tenue, au demeurant très simple, suffit à l’émoustiller et incite son esprit à s’imaginer tout autre chose qu’un simple petit-déjeuner.

 Salut, bien dormi ? demande-t-elle en s’asseyant en face de lui.

Il faut quelques secondes à Florian pour revenir à la réalité.

 Euuuh oui, très bien, merci. Et toi ?

 Super, le lit est top confort !

Florian s’efforce de décrocher son regard d’elle ; son comportement pousse Typhaine à esquisser un sourire. Elle sait très bien à quel point elle le trouble, mais malgré tout, elle préfère ne pas en jouer et embraye très vite sur le programme de la journée.

 L’immeuble de l’avocat est à Downtown, un quartier d’affaire de Los Angeles. On va y aller en taxi, ce sera plus simple, dit-elle.

 Ça marche. Même procédure qu’hier quand on y sera ? Tu parles et je me tais ?

 Vu que ça a plutôt bien fonctionné, on ne va pas changer une équipe qui gagne !

Après ce repas, ils filent à l’adresse donnée par la secrétaire et se retrouvent devant un immense building, sauf que celui-ci est beaucoup, beaucoup plus grand.

Au moment de pénétrer dans l’immeuble, Typhaine s’arrête brusquement.

 Tu vas m’attendre ici, dit-elle à Florian en scrutant l’intérieur du bâtiment.

 Pourquoi ?

 Il n’y a que des hommes à l’accueil.

 Et alors ?

Typhaine se retourne et lui offre un large sourire.

 Alors un mec sera toujours bien plus prompt à vider son sac à une femme si elle est seule que si elle est accompagnée d’un autre mec, répond-elle en ouvrant un bouton de son t-shirt pour accentuer son décolleté.

Elle se dirige d’une démarche féline vers l’entrée de l’immeuble. Il semble que sa technique porte ses fruits si l’on en juge par les nombreux regards qui se bloquent sur elle dès lors qu’elle entame la traversée du vaste hall.

Florian se place de manière à ne pas louper une miette de la scène. Il admire Typhaine en train d’abreuver sa cible de sourires aguicheurs et de regards licencieux. Elle lui offre la plus belle vue possible sur ses jumeaux, comprimés juste ce qu’il faut sur ses avant-bras, croisés sur le comptoir. Florian ricane en voyant les yeux de l’homme briller comme ceux d’un enfant à Disneyland. Il est complètement sous le charme, à l’instar de ses collègues qui n’ont pas mis longtemps à rejoindre la discussion pour profiter de ce spectacle son et lumière.

Après un petit moment à discuter, le secrétaire tend un morceau de papier à Typhaine ; elle le prend en allant effleurer sa main, le tout accompagné d’un clin d’il. Elle tourne ensuite les talons en offrant en pâture aux regards égrillards son arrière-train ondoyant généreusement ; les nombreuses paires d’yeux ne s’en décollent pas tant qu’elle se trouve dans leur champ de vision. Une fois Typhaine dehors, Florian la rejoint pendant qu’elle reboutonne son t-shirt.

 L’espace d’un instant, je me suis dit qu’il allait te sauter dessus pour te violer ! s’exclame Florian.

 Un viol, c’est quand on n’est pas consentant, répond-elle d’un ton malicieux.

 Hum sinon, t’as obtenu quelque chose ? élude Florian, curieusement gêné par la réponse de Typhaine.

 Bien sûr, tu me prends pour qui ! s’offusque-t-elle.

 Et donc ?

 L’avocat ne sera pas là de la matinée, et probablement pas de la journée aussi, mais

 Putain, mais c’est pas possible, c’est une vraie anguille ce mec ! l’interrompt-il.

 Tu veux bien me laisser finir ?

 Euh, oui, pardon.

 Merci ! Donc, mon charmant interlocuteur m’a néanmoins donné un petit tuyau : Nick Burns doit manger ce midi avec un de ses clients.

 Tu sais où ?

Typhaine dégaine alors le papier qu’on lui a donné quelques minutes auparavant. Florian y lit le nom de ce qui doit être le fameux restaurant, suivi d’un numéro de téléphone.

 C’est le numéro du resto ? demande-t-il.

 Non, celui de Matthew.

 Matthew ?

Typhaine désigne l’immeuble d’un signe de tête.

 Oh, d’accord. Ben écoute, d’ici midi, on a un peu de temps donc si ça t’amuse, va le rejoindre ! grommelle Florian.

 Je rêve ou tu me fais une crise de jalousie ? s’étonne-t-elle.

 Mais euh non, pas du tout ! bafouille-t-il en tentant piteusement de se rattraper.

Typhaine éclate de rire alors que Florian sent une bouffée de chaleur lui monter à la tête. Il se connaît et sait que son visage a pris plusieurs teintes de rouge.

 Mais non, ne t’inquiète pas, je ne vais pas t’obliger à m’attendre pendant que je m’envoie en l’air, je ne suis pas si cruelle ! dit-elle après avoir fini de rire.

Elle enroule ensuite son bras sur les épaules de Florian ; voilà un simple geste qui ne va pas arranger la coloration de son épiderme.

 Tu fais comme tu veux, t’es une grande fille, murmure-t-il presque.

Typhaine pouffe alors qu’elle marche en entraînant Florian, son bras toujours autour de lui.

 En attendant midi, on va plutôt aller voir quelques magasins sympas.

Florian s’immobilise tout net.

 T’es sérieuse ? Tu vas vraiment me traîner avec toi pour du shopping ? s’exclame-t-il.

 Je vais juste essayer quelques fringues, c’est tout, ça ne va pas prendre longtemps.

 Bah tiens, j’ai l’impression d’entendre Jenny ! À chaque fois qu’elle me dit ça, on y passe des plombes !

 Quand ta nana se réveillera, je la féliciterai d’arriver à te supporter depuis si longtemps ! Jamais vu un mec aussi râleur que toi ! s’exaspère-t-elle.

 Rien à voir, ça me gonfle de poireauter pendant qu’elle écume les rayons, c’est tout.

 Elle te demande jamais ton avis pendant ses séances d’essayage ?

 Si, bien sûr.

 Donc tu ne sers pas à rien, et tu auras le même rôle pour moi !

Florian lève les yeux au ciel.

 Bon, t’as une autre idée ?

 Euh non.

 Alors arrête un peu de maronner et suis-moi ! Le somme-t-elle.

Florian se met donc dans le sillage de Typhaine et ils se rendent sur une avenue où se suivent tout un tas de boutiques, principalement des magasins de fringues. Contrairement à ce qu’il pensait, Florian prend du plaisir à passer ce moment avec Typhaine. Ça lui rappelle Jenny, la rouquine se comportant peu ou prou de la même manière que sa compagne lorsqu’elle s’adonne à ce genre d’activité.

D’autant plus que Typhaine choisit très bien ses tenues et toutes, sans exception, lui vont à ravir. D’une robe ample et longue très légère à un style bien plus strict, aucun vêtement ne dénote sur elle. Il a bien du mal à lui trouver des défauts, son corps ayant tendance à magnifier tout ce qu’elle porte.

 Bon allez, une dernière et après, on décolle !

 Alléluia ! s’écrie-t-il en levant les mains.

Typhaine s’engouffre dans la cabine d’essayage avec un petit sourire.

Quand elle en sort, Florian manque de s’étouffer. Elle est simplement vêtue d’un minuscule short en jean bleu, assez court pour laisser apparent la naissance de ses fesses, et d’un crop top blanc, tout aussi court et moulant, et sur le tissu duquel se dessine discrètement ses tétons. Typhaine en rajoute une couche en défilant devant lui à grands renforts de poses et de regards dignes d’un top model inondé de flashs sur un podium, chose pour laquelle elle semble être parfaitement calibrée.

 Alors, t’en dis quoi ? ose-t-elle demander.

Florian est aux abonnés absent et seul son sens de la vue reste encore actif ; la bouche entrouverte, il est subjugué par l’indécence du corps qui se trémousse devant lui. Typhaine n’a pas passé ces habits par hasard, elle savait très bien l’effet que provoquerait cet accoutrement sur Florian et le troubler était l’effet recherché.

Voilà donc une mission accomplie haut la main !

Après quelques instants à se dandiner devant lui, elle repose la même question. En réponse, il remue ses lèvres pour cracher quelques grognements, reflet des pirouettes de son cerveau dans sa boite crânienne. Mais l’effervescence ne se situe pas uniquement dans sa tête. Si sa dernière érection était destinée à sa chère et tendre, c’est bien Typhaine qui, aujourd’hui, en est la cause. Et plus que la question posée par la rouquine, c’est la sensation d’étroitesse dans son boxer qui parvient à le tirer du film à caractère pornographique se tournant dans son esprit.

 Euh ben peut peut-être un peu

 Court ? l’aide-t-elle.

 Euh, oui, voilà, peut-être un peu court.

 Pourtant, à Venice beach, c’est le genre de tenue que beaucoup de nanas portent, dit-elle en se regardant dans la glace.

 Sans sans doute, mais bon, aller à la plage n’est pas au programme.

 Et pourquoi pas ? rétorque-t-elle en se retournant vers lui, si on règle notre problème ce midi, rien ne nous empêche d’y aller, non ?

 Si on règle tout ce midi, non seulement on ira, mais je te payerai aussi les fringues que tu portes en ce moment !

Les yeux brillants, Typhaine lance un sourire éclatant.

 T’es prêt à le promettre ?

 Promis, juré ! confirme-t-il.

Elle s’approche de lui, la main tendue, et il la serre sans hésiter. Satisfaite, elle disparaît dans la cabine d’essayage, au grand dam de Florian qui ne se lassait pas de cette vue.

Elle en ressort vêtue de ses habits et part reposer les nombreuses fringues essayées pendant que Florian l’attend dehors ; il en profite pour reprendre ses esprits et calmer son érection. Il s’en veut d’avoir ressenti une excitation si intense envers Typhaine. Malgré tout, il a pris beaucoup de plaisir et il est bien forcé de reconnaître que non seulement, il aurait voulu que ça dure encore plus longtemps, mais qu’en plus, s’il devait recommencer, se serait sans sourciller. Il n’a pas le temps de se poser plus de questions que Typhaine sort à son tour du magasin.

Il est bientôt midi et ils se rendent donc au restaurant où doit déjeuner l’avocat.

Arrivés sur place, ils n’entrent pas de suite. Avant, ils se mettent d’accord sur la marche à suivre.

 Tu sais à quoi il ressemble ? lui demande-t-elle.

 Oui, je le reconnaîtrai sans problème.

 Bon, voilà le topo : on va rentrer et moi, je vais m’occuper de détourner l’attention du personnel.

 Détourner l’attention ?

 Oui, pour que tu aies le temps de le chercher. Ça a l’air d’être un établissement un peu guindé donc je pense qu’on va venir nous voir dès qu’on aura mis un pied à l’intérieur.

 D’accord.

 Essaie de le repérer rapidement, OK ?

 Je vais faire aussi vite que je peux. Et après ?

 Après, on ressort.

 Pourquoi ? S’il est là, autant aller le voir, non ?

 Non, tout du moins, pas avant d’avoir décidé de ce qu’on va lui dire, et je préfère être sûre qu’il soit là avant de se creuser la cervelle.

 Ça marche.

Ils entrent dans le restaurant.

C’est un endroit très chic, pas le genre à accueillir des touristes, à part si ces derniers ont le portefeuille bien garni. De belles dorures et des moulures en bois précieux ornent les nombreux piliers ainsi que les murs où sont aussi accrochées des peintures. Des étagères, fixées çà et là, servent de support à des bibelots probablement hors de prix.

Comme l’avait prévu Typhaine, on vient immédiatement à leur rencontre et elle s’occupe de discuter avec le serveur pendant que Florian scrute attentivement toute la salle. Il scanne chaque client, un par un et ses yeux se fixent alors dans un coin du restaurant. À une table, un peu à l’écart des autres, il repère un homme habillé d’un costume sombre. Placé de profil, il a l’air plutôt petit et enrobé avec une calvitie très prononcée, description collant parfaitement à celui qu’il recherche.

Après quelques secondes d’observation supplémentaire pour être sûr de ne pas se tromper, il s’apprête à se retourner pour prévenir Typhaine quand son regard est attiré par la personne qui accompagne l’avocat. Le visage de cet homme intrigue Florian, il l’a déjà vu quelque part, c’est certain. Il fouille dans sa mémoire et à l’instant même où il remet la main sur son souvenir, il se fige. Une intense chaleur lui brûle les joues sauf que cette fois, ce n’est pas de l’excitation, comme tout à l’heure, mais bien une rage sombre qui l’envahit soudainement. Sans lâcher sa cible des yeux, il commence à s’avancer.

 Euh, monsieur, s’il vous plaît ! l’interpelle-t-on.

Typhaine se retourne, alertée par le ton du serveur.

 Florian, non ! dit-elle en lui prenant le bras.

D’un geste, il se dégage de la main.

 Putain Florian, reviens ici tout de suite ! insiste-t-elle, sans résultat.

Il accélère le pas et se précipite vers cette table qui, à présent, catalyse toute sa colère.

Related posts

Tendre Corinne – Chapitre 1

historiesexe

Tante Gisèle, maman, et les autres… – Chapitre 21

historiesexe

Trahisons, ou le Retour de la Grande – Chapitre 13

historiesexe

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte .