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Rêve ou réalité. – Chapitre 1




Dans le grand verger, à labri dun mirabellier aux fruits dor, sur une couverture allongée, je cherche un peu de fraîcheur en ce chaud mois daoût. Lherbe na pas été fauchée, je me crois à labri des regards. Nue comme Eve je parcours un roman érotique descendu du cinquième rayon de la bibliothèque paternelle. Je laisse divaguer mon imagination et errer entre mes jambes mes doigts légers. 

Au fil des lignes je me représente une paire de fesses rondes et charnues soumise à une caresse ferme, elle cède à la pression du tranchant dune main et dans la moiteur de lécartement montre au fond dun entonnoir plus sombre, couronné de plis serrés, le point noir dun trou aux parois à défricher. Un doigt curieux voudrait découvrir lintérieur, prendre sa température, éprouver son élasticité, connaître sa réactivité. Je mouille mon index et en me contorsionnant je me plante une phalange dans le petit trou. Étrange sensation, légère douleur. Je préfère limage suivante dune bouche qui se ferme sur un pénis, ma bouche autour de la verge de Louis mon jeune copain. Il madore quand je le suce. Je porte mon pouce à la bouche, mes lèvres lhumectent, ma langue le caresse, je le suce comme un nourrisson affamé. Ah ! Si cétait le machin de Louis. Mais Louis nest pas là aujourdhui. Jai des envies folles. Mes doigts ne les calment pas, au contraire chaque caresse en appelle dautres. Ma masturbation nest pas un remède, cest un excitant. Dexcitation en massage je tremble, un frisson me secoue. Brutal, mon plaisir sépanche en cyprine, je jouis.

Il fait lourd à lombre de mon mirabellier. Mes paupières clignent. La lecture pourtant excitante mélange les seins sucés, les visages plongés sous une poitrine ou enfouis entre deux cuisses tremblantes, les poils hérissés dune touffe pubienne. Deux cuisses enserrent une main caressante, arrêtent sa progression vers une vulve. Mes cuisses forment un étau sur ma main droite arrivée au contact de mon sexe. La femme de ma lecture, allongée sous un homme musclé au pénis fier et dur, cest moi. Je mouvre sous lui, comme dans le livre, je suis humide, mon sexe exhale son parfum. Mes jambes libèrent laccès. Mon index se couche sur ma fente, va, vient en surface, donne aux lèvres de ma fente la chair de poule. Mon clitoris séveille à nouveau et sort sa pointe, recherche le frottement délicat du doigt. Lindex marque un temps darrêt tout en haut de la vulve, appuie et tourne sur mon bouton chargé délectricité. Cest si bon. Je fais durer le contact. Mon ventre tressaille. Ma main se déploie sur les chairs gonflées par un afflux de sang. Mes doigts atteignent le vestibule de mon fruit éclaté, épanoui et comme un sexe dhomme dur, me pénètrent, me fouillent, me font gémir, cest mon deuxième orgasme. Je jouis, je tremble, mes doigts poisseux coulent sur la couverture. Le livre tombe. Je somnole, je mendors, je prolonge mon rêve voluptueux.

Je dors, les yeux fermés, je rêve vaguement. Une éponge humide et tiède lave mon épaule. Cela mouille et chatouille à la fois. Cest agréable. Léponge se déplace, caresse mon dos. Ah ! Je me suis tournée pendant mon sommeil, je suis à plat ventre sur ma couverture, larrondi des fesses tendu vers le ciel. Quelque chose frotte les muscles de mes jambes, monte et les rafraîchit. Léponge lave lintérieur de mes cuisses, me fait trembler de peur et de désir, passe entre mes fesses, taquine mon cul. Quel farceur ma trouvée ? Louis samuse parfois à effleurer ma peau avec une tige dherbe. Mais Louis est loin. Et limpression est si différente. Il faut que je me retourne, je dois voir ce qui se passe, qui samuse à découvrir mon corps et à lexciter. Je ramène mes coudes sous ma poitrine pour me relever, je tire mes genoux sous mon ventre, je suis presque à quatre pattes, croupe innocemment relevée, peut-être trop exposée. Encore un effort pour reprendre mes esprits.

Oh ! Quest-ce que cest ? Mon mouvement est salué par un grognement effrayant, paralysant. Je mimmobilise et jattends. Mon visiteur joue au chien méchant. Il réussit à meffrayer et à me bloquer. Cette fois léponge sattaque à ma foufoune. Dans cette position cétait fatal, mon abricot se fend et attire le regard. La chose parcourt mon sexe de bas en haut, de façon plus appuyée que précédemment. Doucement je jette un il. Un nouveau grognement sort de la masse énorme plantée derrière moi. Cest un homme à la peau un noire. Il me lèche. Lodeur du liquide vaginal de ma masturbation lattire. Je ne vois pas sa tête. Il me lèche à grands coups de langue, il nettoie ma chatte odorante. Sa langue doit être énorme, il la presse toujours plus fort. Cest un connaisseur, il insinue son muscle en appuyant entre les grandes lèvres, déniche mes nymphes et les nettoie avec gourmandise. Jamais Louis ne ma autant troublée avec sa langue et ses lèvres. Pourtant Louis quand il veut Oh!

Linconnu sacharne sur mon clitoris. Un index tourne dessus, décrit de petits cercles en haut de ma chatte. Que cest énervant, mais que cest fameux. Il me titille longtemps, ne sarrête pas, puis lèche avec application, cherche dans les plis, coins et recoins les effluves de mes orgasmes génitaux. Je ne me suis pas parfumée, il fait chaud, je transpire, il a lair dapprécier. Sa langue fouineuse se fait râpe, sinsinue entre les nymphes. Elle fait reluire ma moule et gonfle de sang en ébullition ma vulve. Inutile dessayer davancer pour échapper à la râpe, elle me met le feu au bas-ventre, me chamboule de la tête au pied, me fait appeler de mes vux des flammes plus ardentes. Mes nerfs sont tendus, je sens le sang affluer dans mes parties, le plaisir excessif devient insupportable, je geins. Il grogne. Les frottements cessent.

Devant ma figure arrive le visage au nez aplati, rond et jovial, dun individu de grande taille. Un visage rieur, plein de malice. Il me regarde, approche sa grosse bouille de mon nez, me salue dun vif coup de sa large et épaisse langue toute rose. Aussi noir et imposant soit-il, je trouve à mon lécheur un air bienveillant. Il ma à la bonne, menvoie un deuxième coup de langue sur le nez, puis saisit ma tête entre ses mains et se lance dans la toilette de ma tête, de ma peau, de mes joues, de mes oreilles, de mon front, de mon menton, de mon cou, de mes cheveux : tout y passe. Jen rirais si je navais pas aussi peur. Il minspire confiance, mais aussi cette crainte que chacun ressent en face de linconnu, de linattendu. La figure mouillée à la bave, je le vois entreprendre un cercle autour de mon corps arrêté dans la position fatigante où je me suis figée quand il ma révélé sa présence. Peu à peu, imperceptiblement je réussis à me tenir sur les mains. Mon adorateur lape, lèche mes hanches, passe un peu sous mon ventre, suce mes poils pubiens, soccupe de mes reins, pointe sa langue sur ma rose, la flagelle. Cest enivrant. Il souffle comme un soufflet de forge.

— Ah! Non

Je proteste. Sur ma croupe il a placé deux grosses pattes, des paluches aux paumes claires. Je nai pas pu retenir mon cri. Il a grogné longuement et vient se poster face à mon visage. Il retrousse ses lèvres et me montre ses dents. Ce grand gaillard est étrange, il ne parle pas, est-il muet ? Avec une langue pareille ce nest pas imaginable. Ciel ! Mes craintes croissent : qui est-il, comment a-t-il pénétré dans ce verger clos ? Dun coup de sa grosse main il massommerait. Que me veut-il ? Sa façon curieuse de me traiter, de mouiller tout mon corps de salive et de sattarder sur mes parties intimes me donne une idée de plus en plus précise de ses intentions. Cest terrible. Il me terrorise. Que faire ? Surtout ne pas bouger, ne pas leffrayer, ne pas lexciter, garder son calme ma-t-on appris. Cest plus facile à dire quà faire. Ma frayeur se traduit physiquement. Mon urine sécoule, trempe mon sexe et mes jambes, je ne contrôle plus mes muscles. La grosse tête cherche doù viennent lodeur et le bruit. Il se dirige vers mon arrière et la langue large sabreuve à la source et recommence la toilette de mon abricot. Je reçois les chocs de sa tête massive contre mes fesses. Un trouble extraordinaire me soumet. Je mattends au pire. Le pire se produit : de chaque côté de mes cuisses puis de mes hanches les bras musclés avancent et enserrent ma peau. Un poids imposant sabat sur mon dos. Mes genoux cèdent, mes bras aussi. Me voilà couchée et sauvée. Je fais la morte.

Lassaillant nen a cure. Si cétait un violeur, il aurait déjà fini de me posséder. Il prend son temps pour me séduire. Il me contourne à genoux dans lherbe. Comme le ferait un gros chien, de la tête il frappe mes côtes, ma taille, pousse mes hanches. Je suis le mouvement imposé et me voici couchée sur le dos, tétons énervés pointés vers la voûte céleste. Jai à peine le temps dapercevoir tout le corps débène.

Sa masse sétend en diagonale sur mon corps, jambes et bas-ventre sur mon épaule gauche et ma poitrine, ventre collé au mien mais à lenvers et crâne sur mon mont de Vénus. Il rampe vers mon sexe, fait pénétrer de force sa bouche entre mes cuisses et reprend son jeu de langue sur mon clitoris. Frissons et tremblements se multiplient. Ce cadeau tombé du ciel daoût est un expert du cunnilingus. Ses cuisses velues balancent de droite à gauche. Entre mes seins écrasés se développe un impressionnant tube chaud et humide quune petite élévation du torse dévoile. A la base de cette queue majestueuse pendent deux boules à laspect fripé. A lavant de ces testicules le cylindre violacé grandit et grossit au contact de ma peau, y laisse une traînée humide et visqueuse semblable à la trace dun escargot. Le va-et-vient de larrière-train de lhomme noir frotte ce pénis entre mes seins.

— Aïe, mon apparition sénerve, mordille mes cuisses, les ouvre en les relevant. 

Maintenant il se met à quatre pattes, avec souplesse saute au-dessus de moi et va se planter face à mon sexe entre mes jambes. Jai voulu les fermer, il a tiré dessus et les a poussées vers lextérieur. Jai dû ouvrir en grand langle où il sinstalle pour mieux lécher ma vulve et mon entre-fesse. Mon odeur et mes fuites lui plaisent. Va-t-il mécorcher la peau lisse à force de passer cette langue sur toute la largeur du passage du clitoris à lanus ? Il mélectrise. Je devrais crier, appeler au secours, hurler pour le mettre en fuite. Je nen ai pas le courage, en ai-je seulement lenvie ? Je me tais. Au sortir de mon rêve, je suis curieuse de connaître la suite. Curieuse et même désireuse. Allongé entre mes jambes il souffle dans ma toison pubienne, immobile, ses yeux dirigés vers mon visage. Ne pas bouger ne pas bouger. Lui ne se dit pas la même chose. Il semble attendre une autorisation, un ordre. Je lui souris pour lamadouer. Comment interprète-il mon sourire? Sa réaction est instantanée.

Son bras droit franchit ma hanche gauche, le bras gauche imite le droit. Il avance sur mon ventre, peu à peu, rampe, pousse sur ses pieds, nos transpirations facilitent les glissements peau sur peau, il progresse sur moi par petits bonds. Les poils de sa poitrine chatouillent mes seins. Sa bouche mimpose silence. Oh ! Oui, Oh ! Mes jambes forment un port, genoux remontés. Contre mon sexe bute une pointe, elle cherche lentrée, tape en haut, de côté, en face. Une grosse main se porte sur ma vulve, mouvre. Instinctivement et malgré le poids je fais basculer mon bassin pour mieux accueillir le sexe. La verge en érection cogne trop haut. Il gronde et il tape, tape, en vain. Las de me rater il bondit, me soulage de lécrasement une seconde et offre à ma bouche son énorme membre. Il me barbouille la figure de sécrétions transparentes, sagite sous mon nez.

Pour protéger mes lèvres je saisis le sexe entre mes mains. Aussitôt comme sil avait pénétré un orifice il entame un va et vient à allure folle entre mes doigts. Le sexe sallonge, paraît encore plus long, le prépuce recule, dégage le gland, saccroche derrière ce renflement de taille impressionnante. A deux mains je maintiens la colonne dont le nud fendu pointe vers mon visage. Je résiste, il insiste et vlan ! Par saccades des jets de sperme chaud éclaboussent mes yeux et toute ma face. Je clos mes paupières Il est soulagé, cesse son agitation, se retire, sallonge parallèlement à moi, contre moi malgré la chaleur et notre transpiration. Il dégage une odeur forte, sauvage. Il a des manières policées quoique frustes. Son silence mimpressionne, sa patience métonne. Il a attendu un signe de moi, même si mon sourire la trompé. Que signifiait dailleurs mon sourire, je ne le sais pas moi-même. Fatigué il se couche à côté de moi, tête sur les avant-bras. Jattends. Dort-il ? Je vais me lever et profiter de leffet de surprise pour me réfugier dans la maison. Je place mes coudes et jentreprends de me tourner sur le côté libre. Je bascule, je replie mes genoux. Ca y est, je suis à quatre pattes, prête à bondir comme un coureur de cent mètres.

— NON !

Il a de la voix ! Son cri me met en garde, coupe mon élan et plus vif que moi, mon voisin saute sur mon dos, cale ses bras autour de ma taille et exécute une danse amoureuse. Son gland bat mes fesses, trouve ma raie, tape plus bas. Ma position favorise ses mouvements. La pointe de la verge force, explore les petites lèvres de ma cramouille, glisse vers le bas, suit le chemin humide, et dun coup de rein puissant le type menvoie un bout de son sexe dans le vagin. Son truc est énorme, distend douloureusement mes parois. Il sen fout, il entre en transes, cherche à aller toujours plus loin en moi, se heurte à lutérus, se retire, revient, frappe au fond, cogne et arrose mon conduit, me bourre de liquide chaud au milieu duquel ses mouvements produisent un bruit dévier quon vide. Le foutre déborde, dégouline sur mes cuisses et souille ma couverture. Pourtant le gars reste en moi. De nouveau il pousse. Ses jambes écrasent mes mollets, son ventre épouse mes fesses, il reprend un interminable va et vient, pour la deuxième fois il se raidit en moi, se tend. Mon vagin cède à la pression, le nud se plante au fond de mon ventre, simmobilise. Quatre ou cinq giclées de liquide brûlant cognent mes parois. Je jouis violemment, au bord de lévanouissement.

Je mécroule, il mécrase mais ne me quitte pas, collé, prisonnier de létroitesse de mon vagin.

Enfin le bouchon saute, le sperme me quitte, sécrase sur la couverture, souille mon livre. Je relève la tête à linstant où le grand noir, vêtements sur le bras, senfuit vers le fond du verger, queue et balloches au vent et dit:

— Merci. Je repasserai demain. Si tu aimes !

Pour une fois la réalité lemporte sur la fiction. Je nai pas besoin du bouquin pour menfoncer dans une autre rêverie à caractère sexuel. Demain, peut-être, si Louis nest pas là, je revivrai un film muet. Voudra-t-il me sodomiser ?

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