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Vingt et un ans après – Chapitre 1




— Bon ! Il faut vraiment que je m’y attelle, me dis-je.

J’attrapai le premier dossier de la pile dans l’intention résolue de rédiger enfin le compte-rendu de notes qui traînaient depuis trop longtemps sur mon bureau. Je l’ouvris. A ce moment-là, j’étais presque certain de me mettre au boulot mais quand la ligne intérieure sonna un quart d’heure plus tard je consultais la liste des partants de l’après-midi à Vincennes. La quatrième course me tentait bien. Placé ou gagnant ? Je n’en étais encore qu’au stade des réflexions.

— Une nana qui veut te parler, m’annonça Fran, ma secrétaire de son ton morne d’avant dix heures du matin.

— Une cliente ? Demandai-je

— Évidemment ! Les filles que tu baises ne passent pas par mon standard. Elles t’appellent directement.

Je regardais Fran par la cloison vitrée qui sépare nos deux bureaux. Ce matin-là, au lieu de ses habituelles tenues excentriques, elle avait adopté le style de la parfaite secrétaire : petit tailleur noir et chemisier blanc boutonné très décemment. Bien sûr, horaire oblige, elle ne me rendit pas mon regard et je la vis tapoter sèchement son sous-main.

— Je te la passe ? Grogna-t-elle

— J’éludai.

— Je n’ai pas le temps. Des tas de trucs importants à faire. Je suis débordé en ce moment. Donne-lui un rendez-vous.

— J’ai essayé.

— Et ?

— Elle insiste. Elle dit que c’est urgent.

— C’est toujours urgent.

— Évidemment ! Sinon elle n’appellerait pas à l’aube.

— Que veut-elle ?

— Elle ne m’a pas raconté son histoire en détail. Je ne suis que la pauvre petite secrétaire du grand homme. On ne me dit jamais rien à moi. Je suis juste bonne à passer les communications au super détective ! Et encore ! Si on me le demandait poliment, mais non. Cette nana, elle appelle à une heure impossible, elle me dit à peine bonjour et déclare qu’elle veut te parler. Je lui demande ce qu’elle veut et là…

A mesure que Fran parlait elle se redressait sur son siège. J’attendis qu’elle finisse de m’apostropher et demandai.

— Cette nana a un nom ?

— Hein ?

— Comment s’appelle-t-elle ? Elle t’a quand même donné son nom.

Fran jeta un coup d’il à son bloc.

— Fabienne Lafaix, lâcha-t-elle.

Ce nom me disait vaguement quelque chose. Je réfléchis tout en regardant Fran s’agacer et la mémoire me revint. Le lycée ! Vingt ans auparavant, une des filles du premier rang toujours mal fringuées d’un jean et d’un gros pull et dont je ne me souvenais guère du visage. Une de celles que je n’avais jamais eu envie de brancher.

— Alors ! Fit Fran. Je te la passe ou je lui raccroche au nez. Décide-toi !

Je laissais tomber le journal.

— Envoie ! Dis-je.

Le téléphone émit un chuintement bizarre puis Fran jura, trouva le bon bouton de son standard, dit quelques mots et une voix féminine se fit enfin entendre.

— Je parle bien à Eric Amblin ?

— Oui, c’est moi.

— Je suis Fabienne Lafaix. Nous nous connaissons depuis longtemps.

— Le lycée Albert Camus ?

— C’est ça. De la seconde à la terminale. Nous avons eu me bac la même année. Ça fait un bail. Nous pouvons nous tutoyer ?

— Certainement.

Le silence se fit un instant. Sans doute Fabienne s’attendait-elle à ce que je montre un peu plus de surprise ou d’intérêt.

— Ce que j’ai à dire n’est pas si facile, reprit-elle avant de s’interrompre à nouveau.

— Je t’écoute… Je suppose que tu m’appelles à titre professionnel.

En disant cela, je me maudissais d’avoir, un soir de désuvrement, remplis le formulaire d’inscription d’un site Internet d’anciens camarades de classe en précisant mon métier. Une fois expédiée cette conversation qui me barbait déjà je me promis d’effacer mon profil. Les clients qui m’importaient savaient comment me trouver.

— Je me lance, annonça Fabienne. Tu te rappelles sans doute que…

Pendant que je l’écoutais, plutôt distraitement, me raconter tout ce que j’ignorais de son existence, ses études, ses différends boulots, son mariage et son divorce, je tapais son nom sur mon ordinateur. Putain ! La fille que je découvrais n’avait plus rien à voir avec celle dont je me souvenais vaguement. Fini les gros pulls et les tenues informes. Je fis défiler les photos et agrandis celle sur laquelle Fabienne s’appuyait au tronc d’un palmier. Elle portait le haut d’un bikini blanc et un paréo. Ses cheveux blonds retombaient sur ses épaules, ses seins tendaient magnifiquement le fin tissu du soutien-gorge, sa silhouette n’attirait pas la moindre petite critique et Fabienne fixait l’objectif d’un regard des plus faciles à décrypter. J’étais prêt à parier que dans les trois minutes qui avaient suivi la prise de cette photo la bite du gars qui tenait l’appareil s’était trouvé à la fête. J’imaginais aussitôt. Fabienne taillant une pipe. Fabienne prise en levrette. Fabienne chevauchant le gars.

Les seins de Fabienne tressaillant à chaque coup de bite. Fabienne allongée sur le côté une jambe relevée. Fabienne debout enserrant le tronc du palmier. Fabienne sur le dos. Fabienne… Merde ! Je voulais être à la place de ce type et le plus vite possible.

Du coup, mon intérêt pour ce que j’entendais se renforça nettement. J’interrompis même le monologue.

— Tu as des soucis ?

— J’allais y venir… Je…

— On te fait chanter ? Un ex encombrant ?

— On me menace. Je n’en ai pas encore parlé aux gendarmes de mon bled. Je ne voudrais pas que ma petite affaire fasse trop de vagues. Je cherche l’aide d’un professionnel qui saura ne pas se faire remarquer.

— Je suis invisible. Peux-tu me parler un peu plus de ces menaces ?

— Je reçois des invitations très désagréables à foutre le camp. Une ou plusieurs personnes trouvent que je perturbe un peu trop la paisible vie du coin où j’habite.

— Tu as des soupçons ?

— Pas vraiment…

— La liste des suspects doit être longue dans ce cas.

Fabienne éclata de rire.

— Tu as deviné juste, dit-elle quand elle eut cessé. Elle est très longue. Je ne pourrai même pas en faire le compte exact.

— Et qui cette liste comporterait-elle ?

— Oh ! Un tas de gens. Des épouses cornues, des types qui se croyaient irrésistibles et ont été déçus, des mères de famille qui tenaient à ce que leurs garçons restent puceaux le plus longtemps possible. Tu vois de quoi je veux parler ?

— Très clairement.

— Je ne te choque pas ?

Je faillis répondre d’une enthousiaste «pas du tout, au contraire » mais me retins à temps et me contentais d’un «non » que je m’efforçai de rendre le plus neutre possible. Peine perdue. Fabienne rit encore.

— Je suis contente que tu régisses ainsi, dit-elle ensuite mais tu dois être un spécialiste des histoires de cul.

— Pas vraiment. D’habitude je travaille pour des compagnies d’assurances.

— Mais le sujet t’intéresse ? Mon affaire également ?

— Evidemment !

— Quand peux-tu venir me voir ?

J’avais déjà ouvert mon agenda. Du coin de l’il, j’apercevais Fran qui gesticulait pour attirer mon attention. Selon son habitude et sous le prétexte de l’enregistrer je savais qu’elle écoutait la conversation. Sans doute avait-elle également fait les mêmes recherches que moi et trouvé les mêmes photos. Je l’ignorai. Je connaîtrai l’opinion de Fran bien assez tôt. J’étais certain de la voir débouler dans mon bureau à peine la communication terminée.

— Tu habites toujours en région parisienne ? Demandais-je à Fabienne.

— Non. A une quinzaine de kilomètres de Romorantin.

— En province !

— Oui, en province. Mais je te rassure, la région est maintenant à peu près civilisée. Les téléphones portables fonctionnent et il y a déjà quelques années qu’on ne tire plus à vue sur les étrangers. Viens un de ces prochains week-ends.

— Je peux samedi.

— Si vite ?

— Bien sûr. Juste deux ou trois trucs à décommander et j’arrive.

— C’est vraiment gentil de ta part. Tu logeras à la maison.

— Et tu me raconteras tous les détails.

Je n’avais jamais eu à m’occuper d’une affaire comme celle-ci mais j’imaginais très bien comment j’allais m’y prendre. D’abord réduire la liste des suspects à quelques-uns, ensuite récupérer un échantillon de leur écriture que je confierai à un graphologue en même temps que les lettres. Si l’expert obtenait un résultat il ne me resterait plus qu’à persuader le corbeau d’arrêter de poster ses courriers. Je savais faire.

Convaincu d’avoir un bon week-end de baise devant moi je choisissais déjà le meilleur itinéraire pour me rendre en Sologne. J’y serai en deux heures en venant de Paris.

— Tu viendras seul ? Demanda Fabienne.

— Euh…

Mon imagination travailla encore. Se pourrait-il que Fran et Fabienne…

— Amène ton épouse, proposa celle-ci. Tu es sans doute marié ?

— Ma secrétaire ! Répondis-je, poursuivant mon idée.

— Tu es marié à ta secrétaire ?

— Non ! Je me demandais s’il lui plairait de m’accompagner.

Fran gesticulait de plus en plus. Si je l’avais regardée franchement j’aurais pu lire sur ses lèvres tout ce qu’elle me débiterait dès qu’elle le pourrait.

— Pas de problèmes. La maison est assez grande. Viens avec ta secrétaire si elle est de meilleure humeur que lorsqu’elle m’a répondu.

— Le week-end Fran est toujours de bonne humeur.

— Tant mieux. Plus on est de fous plus on s’amuse.

Avais-je compris la remarque de la bonne façon ? J’en étais presque certain mais Fabienne ne me laissa pas le temps de m’interroger davantage. Elle enchaîna sur quelques renseignements indispensables pour trouver sa maison apparemment perdue au fond des bois et conclut la conversation.

Je me replongeais dans la contemplation des photos.

La porte de mon bureau s’ouvrit à la volée.

— Alors toi, lança Fran, on peut dire que tu es le roi des couillons !

— Pourquoi ? C’est mon métier de venir en aide aux clients qui me sollicitent.

— Justement ! Les clients ! Tu n’as rien oublié ?

— Je ne vois pas… Je connais le problème de Fabienne, je sais où elle habite, nous sommes convenus d’un rendez-vous… Non, vraiment je ne vois pas.

Fran s’avança et s’appuya des deux paumes au plateau vitré de mon bureau.

— Tu ne vois pas ! Tu es vraiment distrait quand une nana qui affiche ses photos sexys sur Internet te demande de s’occuper de ses petits problèmes.

— Ils m’ont l’air bien réels et sérieux ses problèmes.

— C’est possible. Mais combien seras-tu payé pour les résoudre ? Combien va nous rapporter l’affaire ? Tu lui as parlé de tes honoraires ?

Mon expression fit ricaner Fran.

— Tu aurais dû me regarder au lieu de t’en abstenir soigneusement. Mon message était clair. Le fric !

Elle fit glisser son index droit contre son pouce et continua.

— Si elle avait connu tes tarifs, elle aurait sûrement été moins prompte à t’engager. Note bien également qu’elle n’a pas parlé d’aborder la question plus tard.

— Je suis capable d’un geste amical !

— Très amical, en effet. Tu vas bosser gratuitement un week-end.

— C’est mon problème.

— Un peu le mien également puisque tu penses m’emmener avec toi.

— Tu ne veux pas venir ?

— Tu rigoles ? Je ne voudrais rater le spectacle pour rien au monde. Je n’ai encore jamais vu mon patron se faire payer en nature. C’est bien ton intention ? N’est-ce pas ?

Je dus l’avouer.

— J’en étais sûre ! Clama Fran. Tu es un obsédé. Une simple photo et tu oublies l’essentiel : faire rentrer la monnaie.

— N’exagère pas Fran. Je sais qu’il est maintenant plus de dix heures et que tu as retrouvé tout ton tonus mais ne m’engueule pas.

— Tu ne vas pas en plus faire ton patron grognon ! Quand je parle d’obsédé c’est franchement un compliment. D’habitude tu comprends un peu mieux, tu es plus marrant et nettement plus intéressé par le montant des factures.

C’était vrai. Je n’avais aucune raison de m’énerver ni de grommeler comme je venais de la faire. Oui, j’avais été un couillon de ne pas considérer la demande de Fabienne comme une affaire ordinaire. Oui, je suis un obsédé mais je n’aime pas qu’on me le fasse observer. Oui, les remarques de Fran étaient justifiées. Je lui souris.

Fran est ma secrétaire depuis que je me suis installé à mon compte il y a trois ans. Elle a vingt-huit ans, un dressing géant et une vie sexuelle très active à laquelle je participe régulièrement. Aucuns de ses traits ou de ses caractéristiques physiques ne sont en eux-mêmes spectaculaires : c’est l’ensemble qui crée le charme. Ainsi, lorsqu’elle déclare, «il me manque cinq centimètres » ou, «si je me faisais refaire les seins ? » et encore «je devrais porter des lentilles de couleur » je réponds toujours «ne change rien tu es parfaite ».

— Puisque tu seras là, repris-je, tu pourras faire le compte des heures de boulot et celui des frais.

— Ça ne va pas être facile. Tu bosses quand tu baises ?

— Parfois…

— Et si j’avais prévu autre chose pour ce week-end ?

— Tu n’as jamais de projets précis deux jours à l’avance.

— J’aurais pu. Depuis hier j’ai un nouveau numéro de téléphone dans mon répertoire.

— Il s’appelle ?

— Anne-Laure ! Et c’est une experte pour ce qui est de lécher une chatte. Elle m’a fait décoller plusieurs fois et je pense qu’elle a également été très satisfaite des évolutions expertes de ma petite langue.

Pour bien se faire comprendre, Fran joignit le geste à la parole. La démonstration me fit un effet tangible.

— Je vois… Dis-je.

— Que vois-tu ?

— Ce à quoi ta soirée a ressemblé. C’était chez toi ?

— Chez elle. Un adorable petit appartement du VII°… Troisième étage, porte de gauche, mobilier moderne et lit confortable. Vraiment confortable… J’y serais bien restée toute la matinée.

Fran fit le tour du bureau et vint se placer à côté de moi. Je poursuivis mes questions.

— Tu l’as rencontrée où cette Anne-Laure ? Dans une boîte ?

— Non, dans un bar d’hôtel tout ce qu’il y a de plus agréable et de chic. Un endroit où les rencontres sont de qualité. Pas un seul gros lourd à l’horizon.

— J’imagine le genre : consommations hors de prix, discrétion de rigueur et conversations choisies. Et même pas la possibilité de palper un cul pour faire son choix.

— Il faut être plus habile que tu n’es ! Moi, j’ai la technique.

— Pour palper les culs des clientes de bars d’hôtels agréables et chics ?

— Je sais m’adapter à toutes les situations et je ne suis pas très adepte de la méthode directe. Je respecte les convenances. Je ne suis pas entrée dans ce bar en demandant : « Il y a de la chatte disponible, là-dedans ? ».

— Tu cherchais une nana ?

— Un mec aurait fait l’affaire aussi. Hier soir, j’avais vraiment besoin de décompresser. Avec les journées que je me tape ici. Tu sais à quelle heure j’ai terminé ?

— Non. Plus tard que d’habitude ?

— Dix-sept heures trente-sept exactement. Je l’ai noté.

— A cause d’un client ?

— D’un type qui se renseignait. D’après ce qu’il a bien voulu me dire, il soupçonne un de ses employés de puiser dans la caisse. J’ai essayé de lui faire comprendre que tu ne prenais plus cette sorte d’affaires mais il n’a pas vraiment saisi. Encore un qui n’écoute pas les secrétaires. Tu n’auras qu’à te montrer plus explicite s’il rappelle et tu me dois, grâce à lui, sept minutes d’heures supplémentaires.

— Bizarre que tu termines toujours en retard quand je ne suis pas là.

— Le fait est. Si tu avais été là tu l’aurais constaté. CQFD. Je n’invente rien.

Fran posa une fesse péremptoire sur l’accoudoir de mon fauteuil et continua.

— Et s’il n’y avait eu que ce type pour m’agacer ! Dans l’ascenseur, j’ai dû subir la présence d’un des mecs du cabinet comptable du quatrième étage, celui qui a des grosses lunettes et trois cheveux sur le crâne, le métro était bondé et puait et en arrivant chez moi, il y avait deux factures au courrier. Tu comprends que j’aie eu envie de boire un verre.

Je m’associais à ses soucis en posant ma main gauche sur sa hanche. Elle ne parut pas s’en apercevoir. Quand Fran était lancée jamais elle n’interrompait son histoire.

— Je connaissais déjà ce bar pour y être allée deux ou trois fois, poursuivit-elle. Il n’est pas très loin de mon appartement. Environ dix minutes de marche en regardant les vitrines. Je m’étais changée. J’avais mis ma tenue de drague numéro trois, une de celles qui sont bon-chic-bon-genre à quelques détails près.

Les détails et les choix vestimentaires tiennent une grande place dans la vie de Fran et je la connais suffisamment pour qu’elle n’ait pas besoin de tout m’expliquer. J’imaginais sans peine ce dont elle voulait parler. La tenue de drague numéro trois devait être une petite robe noire savamment décolletée, discrètement fendue sur une jambe complétée d’une veste courte et d’une paire de jolis escarpins.

— La clientèle était assez nombreuse. Quelques couples, un groupe qui parlait affaires à une table du fond et une bande de filles. En les écoutant, j’ai compris qu’elles travaillent toutes dans le quartier et se réunissent une fois par semaine dans ce bar.

— La réunion hebdomadaire pour picoler un peu, échanger les potins et débiner les collègues ?

— Tu n’imagines pas à quel point ! J’ai appris des tas de choses en me mêlant aux conversations. Le stagiaire d’un cabinet d’avocat a un beau petit cul et se tape une des associées, le chef de service d’une des nanas n’assure pas plus de trois minutes, le collègue d’une autre est malheureusement homo, il y a un gars d’un service informatique qui a une bite énorme etc, etc…

— Elles ne parlaient que de cul, ces filles ?

— Pas uniquement mais le sujet est devenu exclusif quand Anne-Laure est arrivée. Elle m’a tout de suite plu, grande, blonde, expansive, les cheveux courts, à peu près de mon âge et il n’y avait pas besoin de la regarder deux fois pour connaître ses préférences exclusives. Une gouine pure et dure. De la chatte, de la chatte et que de la chatte. ! Tous les mecs présents avaient compris. Pas un n’a même tenté sa chance.

— Ils n’avaient pas essayé de te draguer auparavant ?

— Un ou deux… Rien d’intéressant, aucun charme, des mecs nuls et imbus qui sentaient le mauvais coup à cent mètres mais ne va pas t’imaginer que c’est par dépit que j’ai passé la nuit avec Anne-Laure.

— Loin de moi cette idée.

— J’espère bien ! Je fais mes choix comme je l’entends. Si j’ai envie de me taper un mec, je lui fais comprendre, si deux bites me tentent, je me les trouve, si je veux m’organiser un trio avec une autre nana, je me débrouille. Tu le sais bien.

— Oh, oui !

— Hier, quand j’ai vu arriver Anne-Laure j’ai décidé que ce serait une soirée sans bite et que j’allais me taper cette fille. Je n’ai pas tardé à me rendre compte qu’elle avait pris la même décision.

— Au contraire de toi ta nouvelle copine est une adepte de «la méthode directe » ?

— Plutôt, oui ! Elle n’était pas entrée dans ce bar depuis dix minutes que j’avais déjà sa main sur la cuisse.

— Comme ça ?

Je venais de tenter une reproduction du geste d’Anne-Laure tel que je l’imaginais.

— Un peu plus haut, dit Fran

— Carrément !

— Eh oui. A peine plus et elle me touchait la chatte.

— C’était possible ?

— Bien sûr ! Je ne m’étais même pas encombrée d’un de mes mini-strings.

— Oh ! Fis-je, en me promettant bien de vérifier si Fran n’était pas aussi peu vêtue aujourd’hui.

Elle poursuivit.

— Les autres filles avaient bien remarqué où se trouvait la main d’Anne-Laure. Plus d’une en était verte. Je ne suis pas fait que des copines hier.

— Tu étais tombée au milieu d’un groupe de lesbiennes ?

— Toutes ne l’étaient pas, je te rassure. Certaines filles étaient même assez choquées mais la plupart auraient bien aimé être à ma place avec une main féminine entre les cuisses.

— Parce que cette main était entre tes jambes maintenant ?

— Ma jupe le permettait.

J’esquissai une nouvelle reproduction. Les jambes de Fran se resserrèrent. Je ne me tins pas pour battu. Elle continua.

— Nous avons bu deux verres en nous tripotant de plus en plus. Le barman semblait ne s’apercevoir de rien. Les autres filles étaient parties discuter plus loin, les mecs ne nous regardaient pas. J’avais la chatte en feu et hâte que la soirée se poursuive dans un endroit un peu plus adapté.

— Tu lui as proposé ?

— Je n’en ai pas eu besoin. Elle m’a juste dit comme si c’était une évidence : « on va chez moi ». Au moment où nous avons quitté le bar de cet hôtel elle m’a roulé une première pelle. Une bonne grosse pelle comme je les aime, bien profonde, passionnée, tout ce qu’il faut pour mettre en appétit. Un vieux Monsieur qui rentrait chez lui après avoir promené son chien s’est arrêté pour nous regarder. Il n’avait pas du tout l’air offusqué, tu peux me croire. Je suis même certaine qu’il aurait bien voulu en voir plus.

— Vous avez laissé ce pauvre homme sur sa faim ?

— Je pense qu’Anne-Laure ne l’avait même pas remarqué. Elle ne s’intéressait qu’à moi. Elle m’a entraîné chez elle. Trois rues à parcourir et nous étions arrivées. Je t’ai déjà décrit son appartement ?

— Oui ! J’ai surtout retenu le lit confortable.

— Il y avait aussi un fauteuil, un guéridon, un canapé. Nous les avons tous essayés avant de finir au lit.

— Rapide, la fille !

Fran s’offensa presque.

— Parce que tu crois que je suis restée inactive ! C’est moi qui l’ai plaquée au mur de l’entrée à peine avait-elle refermé la porte de l’appart ! Je lui ai retiré sa jupe et une très mignonne petite culotte. Anne-Laure a une chatte magnifique ! Entièrement épilée, des lèvres fines, une merveille ! Je lui ai bouffé aussitôt. Elle a apprécié.

— Je n’en doutais pas.

— Tu te rappelles comment je m’y prends pour faire jouir une nana ?

— Je crois bien…

— Je commence toujours par bien lui ouvrir la chatte. Je cherche le clito, je lèche, je suçote, j’aspire, j’agace du bout de la langue. Je ne mets un premier doigt qu’après quand la fille commence à bien onduler sur ma bouche.

— Tout un art…

— Je ne te le fais pas dire. J’ai enchaîné par un deuxième doigt sans négliger le clitoris pour autant. Je sais aussi me servir de mon pouce. Je l’ai fait jouir très vite.

— Fran un, Anne-Laure zéro, commentais-je assez bêtement.

Ma chère secrétaire ne me le fit pas remarquer. Magnanime, elle employa le même langage

— Ma nouvelle copine a égalisé tout de suite après. C’est elle qui m’a déshabillée. Je me suis agenouillé sur un fauteuil et elle m’a collé sa langue juste là où cela fait le plus de bien. Je m’offrais autant qu’il est possible, le cul en l’air, les mains agrippées au dossier du fauteuil. Anne-Laure m’affolait ! Le plaisir montait et je le faisais savoir.

— Halètements, soupirs, gémissements… Fis-je

— Et un peu plus ! Je l’encourageais à continuer mais quand j’ai senti un sein se coller à ma chatte j’ai carrément crié. Je ne l’avais pas vu ôter son chemisier en soie, ni son soutien-gorge. J’ai été aussi surprise que comblée. Tu ne peux pas savoir le plaisir que procure un téton quand il caresse une chatte, en suit les contours, s’enfonce un peu… C’est divin !

J’avalai ma salive avec difficulté.

— Sans doute… Bredouillais-je.

Fran continua sur le mode exalté sans avoir paru m’entendre.

— Divin, vraiment divin. J’étais tout à coup au paradis. Anne-Laure pressait ses seins contre moi. Ses mamelons étaient durcis. J’aurais voulu qu’elle puisse me baiser ainsi. Je les adorais ces tétons ! Je voulus les sucer. Je me retournai, les pris dans ma bouche. Ils avaient le goût de ma chatte. Je les embrassais, les étirais entre mes lèvres, les titillais de la pointe de ma langue. Anne-Laure m’a collé un doigt dans le sexe. J’ai décollé aussitôt ! Un bon gros orgasme qui m’a fait trembler.

Depuis un bon moment je ne trouvais plus de position confortable sur mon fauteuil. Normalement assis, le dos bien collé au dossier, cela n’allait pas. Si je m’avançais sur l’assise, non plus. En m’appuyant aux accoudoirs, c’était encore pire et si j’essayais d’adopter une position intermédiaire un vrai désastre.

Fran finit par remarquer mes contorsions.

— Pourquoi remues-tu comme cela ?

— Devine ?

Elle se pencha puis dit.

— Tu bandes ?

— Heureusement.

— Je t’ai filé la gaule avec mon histoire !

— Un braquemart d’enfer !

— Et, bien sûr, la gentille petite secrétaire devrait s’interrompre pour éponger son patron.

— Je n’ai pas dit cela mais je n’aurais rien contre…

— Tu n’as pas peur que nous tombions dans le pire des clichés pornos ?

— Nous avons déjà accepté ce risque de nombreuses fois.

— C’est vrai.

Fran parut peser le pour et le contre et dit à l’issue d’une courte réflexion.

— Bon… Je vais d’abord terminer mon histoire. Tu peux te branler en m’écoutant.

— Trop aimable.

Je sortis ma bite illico.

— Anne-Laure et moi avons fait trois autres étapes avant de rejoindre son lit, continua Fran. Nous sommes passées par le guéridon dont je t’ai déjà parlé puis sur le canapé du salon. Nous avons fait une petite pause à la cuisine le temps de manger une tranche de saumon fumé et nous sommes reparties à l’assaut. Ça ne t’intéressera pas si je te décris les jolis bibelots du couloir ?

— Non.

— La décoration de sa chambre ?

— Pas plus.

— Sa collection de sex-toys ?

J’émis une sorte de borborygme.

— Ah… Parce que… Réussis-je seulement à dire.

— Oui, oui. Tu as très bien entendu. Une très belle collection de jouets d’ailleurs. Il y avait de tout pour se faire plaisir. Des godes de toute taille, des boules de Geisha, des doigts chinois, des dongs, des vibros et un bon gros gode-ceinture avec lequel elle m’a bien défoncée. Tu imagines bien que je n’ai pas tardé à lui rendre la pareille. Je me défends drôlement bien avec ce genre d’engin. Il faudra que je pense à m’en acheter un.

— Ne note pas cela sur un post-it que tu laisseras traîner ensuite sur ton bureau. Un client pourrait le voir. Imagine sa tête.

— Et alors ?

— Il pourrait croire qu’il n’a pas choisi une agence sérieuse…

— Les indiscrets, je les emmerde et de toute façon je ne vais pas différer cet achat très longtemps. A la pause, je file au sex-shop du coin !

— Toute seule comme une grande ?

— Exactement. Toute seule comme une grande. Je sais ce qu’il me faut. Le même que celui d’Anne-Laure. Le modèle parfait !

— Celui dont tu as si bien su te servir ?

— Anne-Laure a adoré ! Je l’ai enfilé dans toutes les positions du Kama Soutra plus quelques autres de mon invention.

— Je sais que tu ne manques pas d’imagination.

— Anne-Laure aime la fantaisie et la grosse défonce, les rythmes rapides.

Je me branlais également sur une cadence de plus en plus soutenue mais la main de Fran se posa sur la mienne pour accélérer encore mon mouvement.

— Doucement ! Fis-je. J’ai les couilles au bord de l’ébullition.

— Seulement au bord ? Avec tout ce que je raconte. Je pourrais me sentir vexée.

— Si tu veux me voir gicler il te faudra employer les grands moyens.

— Ma petite bouche experte ?

Nous ne craignions rien. La porte des bureaux ne s’ouvre que de l’intérieur, aucun client n’avait rendez-vous ce matin-là et j’avais plusieurs heures devant moi avant de me rendre en banlieue pour affaire. Fran était au courant de tout cela aussi bien que moi.

Elle tira mon siège en arrière, passa devant moi, retroussa sa petite jupe qui la gênait et emboucha ma bite.

Je fus promptement vidangé.

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