Il était serein et se sentait détendu, le trajet jusqu’au restaurant lui parut court. Son esprit était focalisé sur ses souvenirs. Il ne se souvenait pas du tout de la nuit précédente. Tout ce dont il était certain, c’est qu’il se sentait bien. Il avait donc l’intention de profiter de cette journée de liberté. Pas de cris, pas d’insultes ni de gestes menaçants, la mégère était chez sa mère. Le déjeuner s’annonçait sous de bons auspices. Après avoir stationné sa voiture sur le dernier emplacement libre, il franchit la porte du restaurant en souriant. « Brrr ! Il fait meilleur ici. » Bien qu’il soit chaudement vêtu, le court trajet sur le parking l’avait frigorifié. Il se débarrassa de son manteau auprès de l’employée chargée du vestiaire. Le chef de rang, en le voyant déposer son vêtement s’approcha de lui en souriant.

 Bonjour, Monsieur, je ne me souvenais pas que vous aviez fait une réservation pour aujourd’hui.

En répondant à son salut et à son sourire, Alexandre prit le temps avant de faire une réponse. En arrivant, il avait vu le nombre de voitures parquées et il avait compté sur la chance. Il se racla la gorge pour gagner quelques instants supplémentaires. Il espérait que son statut de client habituel lui octroierait quelques facilités.

 Hé, bien, c’est-à-dire que, non j’ai totalement oublié de vous réserver une table. Bon, je vais être honnête, ce n’était pas prévu.

Tout en parlant, il venait de regarder la partie visible de la grande salle. Il ne put que constater que toutes les tables étaient occupées. Il sentait arriver le moment où une réponse négative lui serait donnée. Il regardait en souriant l’employé qui s’apprêtait à l’éconduire.

 Je suis franchement désolé, mais cela ne sera pas possible, nous n’avons plus de disponibilité.

Jusqu’au dernier instant, il y avait cru. Une petite contrariété qui gâchait un peu cette journée si bien entamée. Après avoir remercié son interlocuteur, il retourna vers le vestiaire pour y récupérer son manteau. Ce qui lui permit de voir que la neige annoncée la veille tombait dru. « Après tout, je ferais bien de rentrer, le sol est déjà bien couvert. » Il s’emmitoufla soigneusement pour sortir, la main posée sur la poignée il s’apprêtait à tirer le battant,

 Alex !

S’entendre ainsi hélé, le fit frémir. Le son de la voix et le ton utilisé, il s’agissait de quelqu’un qui visiblement le connaissait.

 Hihi ! Je ne doutais pas que je te retrouverais ici.

Le rire, ce rire, le fit se retourner et découvrir Sandra. Elle le regardait en souriant. Cette présence inespérée et inattendue lui rendit le sourire. Il la découvrait à nouveau, décidément cette fille savait se mettre en valeur. La robe près du corps soulignait ses courbes et sa coiffure encadrait son fin visage. À présent il ne voyait qu’elle, il avait l’impression que les bruits de la salle étaient assourdis.

 Moi non plus. Je m’en allais, ils n’ont plus de table disponible.

 Viens à la mienne, je serais ravie de pouvoir discuter avec toi.

 Je ne voudrais pas gêner tes convives.

 Mes Hihi, non, je suis seule. Je suis certaine que le gentil monsieur va faire le nécessaire pour dresser un couvert supplémentaire. Donne donc ton manteau à la jeune fille et suis-moi.

Le chef de rang s’était contenté d’acquiescer en hochant de la tête. Alexandre se contenta d’obtempérer et déposa à nouveau son manteau entre les mains de l’employée. Sandra le précédait, il la suivait en regardant son corps bouger. Que ce soit de face ou de dos, il la trouvait sublime. Elle avait obtenu une table dans le petit salon. C’était la première fois qu’il entrait dans cette pièce. Il découvrait un endroit luxueux, où le bruit de la grande salle ne parvenait pas. Le personnel avait été rapide, le dressage fait, le chef de rang était aux ordres.

 Houa ! Je ne savais même pas que ce salon existait. Comment as-tu su que j’étais là ?

 Hihi ! Je t’ai vu arriver. Je t’ai facilement reconnu même si tu avais le col relevé pour protéger tes oreilles.

 Comment m’as-tu vu arriver ?

 Hihi ! Par la fenêtre, gros bêta !

En regardant dans la direction indiquée, il se rendit compte de la présence de sa voiture derrière les vitres. Ce regard à l’extérieur lui permit de voir que la neige s’amoncelait rapidement. Il se dit qu’il rencontrerait certainement quelques difficultés pour regagner son domicile. Il se tourna vers elle en entendant rire à nouveau. Il aimait quand elle riait, il aimait ses yeux, il aimait son visage.

 Bien ! Passons commande.

 C’est que je ne

 D’accord, je vais décider pour toi.

S’adressant au serveur Sandra lui dit d’apporter ce qu’elle avait commandé précédemment. L’homme sortit de la pièce en refermant la porte derrière lui. Tout en souriant, elle s’approcha d’Alexandre et lui déposa un baiser sur la bouche. Il sentit une main lui caresser le postérieur.

 Hum ! Je suis ravie, je ne pensais pas pouvoir te retrouver aussi rapidement. J’ai d’excellents souvenirs de cette nuit.

 Mon corps semble s’en souvenir, mais ma mémoire me fait toujours défaut.

 Hihi ! Oui, mais je vois que ton escargot lui se rappelle bien.

Tout en parlant, elle lui malaxait le sexe, il s’abandonnait à cette caresse. On venait de toquer à la porte, ils se séparèrent. Le serveur entra en poussant un chariot et sans perdre de temps prépara ce qu’il venait d’apporter. Moins de cinq minutes plus tard, il avait quitté la pièce les laissant seuls à nouveau. Ils s’étaient attablés en face l’un de l’autre, ils mangeaient silence. Alexandre savourait ce qui leur avait été servi, il souriait à la jeune femme. Le mot escargot lui revint en mémoire. Pourquoi avait-elle utilisé ce terme ?

 Heu j’aimerais te poser une question

 N’hésite pas, tu es Alexandre le Grand.

Il avait baissé les yeux au moment de la réponse. Il eut le sentiment qu’elle se moquait de lui. En la regardant, il vit au contraire qu’elle lui souriait et que son regard était tendre. Il fut un peu surpris et cette sensation le fit frissonner.

 Pourquoi as-tu dit escargot en parlant de mon sexe ?

 Hihi ! C’est pour ça que tu es un peu

Elle le regardait en souriant, puis lui prenant les mains elle se pencha au-dessus de la table pour l’embrasser sur la bouche.

 Ne te fâche pas, chacun est comme il est. J’ai dit escargot parce que ton sexe n’est pas grand, ni gros. Ceci dit, je l’aime énormément.

Elle le tenait toujours fermement par les mains en le regardant dans les yeux. La dernière fois qu’il avait été question de la dimension de son sexe, c’était lors d’une dispute avec sa femme. La mégère savait comment le blesser, chaque fois elle réussissait. Aujourd’hui, ce qu’il voyait dans les yeux de Sandra lui disait le contraire. Il hésitait à faire une réponse, il finit par répondre au sourire qui lui était adressé.

 Oui, c’est vrai, tu as raison, mais c’est la mienne.

Au moment où elle allait répondre, ils entendirent toquer à la porte.

 Excusez-moi, je dois desservir et je pense que vous allez devoir partir.

 Avons-nous été trop longs ?

 Excusez-moi madame, ce n’est pas ce que je veux dire. Ce sont les conditions météo qui se sont aggravées. Il neige de plus en plus.

En même temps qu’il parlait, il leur montrait l’extérieur où la neige s’accumulait. Ils n’eurent pas besoin de se concerter pour sortir de la pièce. Elle l’avait rejoint dans l’entrée du restaurant.

 Allons chez moi, c’est plus prêt. Viens, ma voiture est certainement prête à partir.

 Je ne veux pas laisser la mienne sur le parking, je te suis.

L’idée d’être obligé de revenir plus tard ne lui convenait pas. Même si la proposition de Sandra était alléchante, son côté macho venait de lui dicter sa conduite. Il dut galérer un bon moment avant de pouvoir dégager le pare-brise et les vitres du côté passager et conducteur. Il avait mis son moteur en route avant de commencer le déblaiement. L’habitacle était presque chaud quand il put enfin s’asseoir derrière le volant. La grosse voiture de Sandra n’avait pratiquement plus de neige quand il arriva à sa hauteur. Le trajet fut long, mais ils arrivèrent à destination sans encombre. Ce ne fut qu’une fois dans la belle demeure qu’il se souvint de l’existence de sa femme. Il connut un instant de panique qui ne cessa qu’au moment du souvenir du petit mot sur la table de la cuisine. « Danièle est chez sa mère et à deux heures de route par temps sec. Avec cette neige, j’ai au moins un jour de répits. » De le dire à haute voix venait de le rasséréner.

 Pfff ! Je suis contente d’être rentrée. Il y a au moins vingt centimètres de neige. Heureusement que j’ai des réserves. À qui parlais-tu, mon petit chéri ?

S’entendre ainsi interpeller le fit frissonner, il en oubliait presque sa mégère de femme. Il l’imita en déposant son manteau sur le meuble de l’entrée. La température de l’habitation l’incitait à se détendre. La jeune femme revenait vers lui en souriant, elle marchait pieds nus. Il la trouvait belle à faire damner un saint.

 Tu es vraiment mignon, sais-tu ? Excuse-moi, je n’avais pas remarqué que tu avais mis un costume et une cravate pour aller au restaurant. Peut-être voulais-tu fêter quelque chose ?

 Danièle m’a laissé un mot pour me dire qu’elle se rendait chez sa mère, c’est pour ça que je me suis habillé pour aller au restaurant pour profiter d’une journée de liberté. Je n’aime pas les tenues négligées et les visages non rasés. À un moment, j’ai cru que c’était foutu. Et puis tu m’es apparue, donc tout va bien.

 Je suppose que tu parles de ta femme. Oh le coquin, tu t’es fait beau pour aller draguer. Moi non plus je n’aime pas voir un visage avec une barbe de plusieurs jours. Cela fait sale, mais il paraît que c’est la mode. Tu as raison mon chou, c’est une bonne journée. Par le plus grand des hasards, nous sommes à nouveau ensemble. Vu la quantité de neige annoncée, nous avons au moins deux jours devant nous. Hihi ! j’ai plein d’idées.

En souriant, il la regardait venir vers lui d’un pas souple et félin. Il l’observait en se demandant ce qu’elle avait voulu dire en parlant d’idées. Par certains côtés, elle l’intimidait un peu, il se sentait subjugué. Il fixait les yeux de la jeune femme, il aimait cette couleur, il y voyait des reflets dorés. Avec en plus, maintenant il en était certain de la tendresse.

 Allez ! Ne reste pas planté dans l’entrée, allons dans le salon.

Le prenant par la main elle l’entraîna derrière elle en riant. Il se laissa emporter vers l’endroit désigné. Elle riait, l’entendre lui fit oublier les dernières craintes. Il joignit son rire à celui de Sandra. Il ne sut comment elle l’avait fait, mais il se sentit projeté sur la grande banquette en cuir fauve. La lumière ondoyante de la cheminée entourait le profond siège. Alexandre était surpris de voir qu’elle n’était pas aussi frêle que ce qu’il avait pensé. Il n’avait pas eu le réflexe de réagir, aussitôt, elle lui sauta dessus en riant. Il s’ensuivit une bagarre, ce fut le sentiment qu’il en eut. Elle venait d’entamer une lutte.

 Mais, que fais-tu ?

 Hihi ! Je suis plus forte que toi. Si je gagne, tu feras tout ce que je veux.

Il avait l’impression d’être retombé en enfance quand gamin il jouait de la sorte. Le perdant devant faire des gages. Son instinct macho le fit réagir et pendant quelques instants il réussit à inverser la situation.

 Hihi, mais c’est qu’il voudrait faire le méchant.

À nouveau, elle venait de rétablir son avantage et au passage la veste et la cravate furent endommagées. Entendre le craquement des coutures et le tissu se déchirer lui redonna un coup de fouet. D’un coup de rein, il réussit à se mettre à califourchon sur son adversaire qui riait toujours. Alexandre se demandait comment elle faisait pour rire et conserver autant d’énergie.

 Hé ! Fais attention, la veste est foutue. Il suffisait de me le dire je l’aurai retirée, la cravate est morte elle aussi.

 Non c’est plus amusant comme ça. Ne t’en fais pas, tu en auras d’autres.

Maintenant, elle avait sa robe fourreau remontée jusqu’à la taille. Il pouvait voir les longues jambes, les bas tenus par le porte jarretelle et une belle culotte en dentelle. Il était déstabilisé, essayant d’imaginer ce qui se cachait derrière ce tissu. Alexandre se demandait comment elle pouvait dissimuler son sexe. Une fois encore elle avait profité de son manque d’attention, la chemise n’avait pas résisté à l’assaut.

 Hum, oui, tu es vraiment mignon. Tu n’es pas très poilu, j’aime ça.

 Et toi tu es vraiment belle. Et si nous arrêtions ? Je me rends, tu as gagné.

 Ha ! Dommage ! J’aimais bien te déshabiller pendant que tu essayais de me résister. Tu es donc prêt à m’obéir et faire tout ce que je te demanderais.

 Heu, oui, qu’as-tu l’intention de me demander ?

 Mets-toi nu, j’ai envie de te voir nu. Ce soir au moins, tu es conscient de ce que tu fais. Je sens que nous allons nous amuser.

En lui souriant, elle se leva, le libérant ainsi de son emprise. Sans attendre allongé sur le cuir, il fit ce qu’elle venait de lui demander. Le pantalon et son slip rejoignirent les chaussures et les chaussettes sur le sol. Dans la même position, il la regardait en souriant, attendant ce que la jeune femme allait lui dire. La robe était restée dans la même position, dévoilant la jeune femme de la taille au pied.

 Hihi ! Je vois que tu me regardes pendant que je regarde. J’aime beaucoup ton escargot, mais je n’aime pas les poils. Nous enlèverons tout ça.

 En effet, je te regarde parce que tu es belle. Tu me plais parce que tu ne cries pas et que tu ris souvent. Mais, il n’y a que les femmes qui font ça.

 Chut ! Tu as promis.

En s’agenouillant devant lui, elle entama une fellation. La caresse buccale le fit taire, une main s’était faufilée entre ses fesses pour lui titiller la rosette. Une autre lui pinçait un téton, il frissonnait et gémissait sous cet assaut très agréable. Machinalement, il posa sa main sur la tête de la jeune femme lui caressant les cheveux. Il se sentait aspiré, mordillé, englouti par cette bouche vorace. Son bassin répondait aux sollicitations, il avait l’impression d’être un instrument que l’on faisait habilement vibrer.

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