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UN GENDRE ATTENTIONNE – Chapitre 8




LA SOIRÉE PRIVÉE (SUITE)

Arrivé chez lui, il se couche après une bonne douche. La défection de Juliette lui laisse un goût amer et lempêche de reconnaître que la soirée na pas été mauvaise. Il sendort en ruminant sa rancur. Ce nest que vers quatre heures du matin que le bruit de la clé dans la serrure le réveille.

— Cest toi ?

— Oui mon chéri.

De sentendre appeler mon chéri accroît son ressentiment.

— Cest à cette heure-ci que tu rentres ? lapostrophe-t-il dune voix acerbe lorsquelle pénètre dans la chambre et commence à se déshabiller.

— Oh ! Pas de reproche sil te plait, sinon, tu vas dormir sur le canapé !

Pierre se calme et laisse de la place à sa femme.

— Pfou ! Je suis vannée ! Quelle soirée !

— Raconte. Quas-tu fais ? Je ne tai pas vu de tout le temps que jy étais, juste aperçu avant de partir.

— Moi non plus je ne tai pas vu Mais excuse-moi mon chéri, je suis trop fatiguée. Je nai même pas le courage de prendre une douche et pourtant jen aurais besoin Je te raconterai demain. Bonne nuit.

Juliette glisse entre les draps et sendort quelques minutes plus tard. Pierre sapproche de sa femme. Cette odeur ! Du sperme ! Quelles folies a-t-elle commises ? Avec combien dhommes a-t-elle fait lamour ? Non, pas lamour ! Baisé ouais ! Forniqué comme une bête ! Il le lui reprochera demain non pas demain, tout à lheure au réveil

Pierre écoute la respiration tranquille. Comment peut-elle être si sereine après ce quelle a fait ? Puis, il se calme. Que peut-il lui reprocher ? Ils sont allés ensembles dans ce club échangiste, ce nétait pas pour y enfiler des perles ! Lui-même en a profité avec comment sappelle-t-elle déjà ? Ah oui ! Manon. Ce nest pas la faute à Juliette sil na pas joui quand Arthur la enculé, malgré le plaisir ressenti. La prochaine fois il fera attention et gardera les bourses pleines, tant pis pour Lucienne ! La prochaine fois ? Voilà quil pense y revenir ! En a-t-il vraiment envie ? Pierre se remémore le déroulement de la soirée. Quen a-t-il retenu ? Pas grand chose. Non, il ny retournera pas. Juliette ira seule si elle le désire, il ne len empêchera pas. Est-ce que leurs relations qui semblaient séquilibrer vont en pâtir ? Pourvu que non ! Le sommeil écourte ses réflexions.

Pierre émerge vers huit heures. Juliette dort encore du sommeil du juste. Avec précaution il sort du lit, puis de la chambre après avoir enfilé un peignoir. Il prépare le petit déjeuner en sifflotant. Il nimportunera pas sa femme, nexigera pas le récit de la soirée. Libre à elle de le dévoiler si elle le désire. Libre à elle de retourner dans le club si cela est nécessaire à son équilibre. Il ne laccompagnera que si elle insiste pour sa présence. Il lui fera comprendre quil accepte ses conditions, toutes ses conditions pourvu quils restent ensembles et quils puissent partager quelques instants de bonheur.

Il remplit un plateau quil transporte dans la chambre. Juliette sétire.

— Bonjour ma chérie. Tu as bien dormi ?

— Ouah ! Trop court. Oh ! Cest gentil davoir préparé le petit déjeuner.

Elle linterrompt au moment où il va installer le plateau sur lit.

— Non, pose-le sur la table, je risque de le renverser. Je me lève tout de suite. Verse-moi juste une tasse de café noir sil te plait sans sucre merci Ah ! Ça va mieux !

Pierre reprend la tasse vide pendant que Juliette enfile un déshabillé translucide qui le fait sourire. Ils dévorent les tartines grillées, les pots de yaourt et les fruits quil avait préparés. Il finit sa tasse avant elle et la regarde manger. Quelle est belle ! Non, il ne voudrait pas la changer pour une minette !

— Quest-ce que tu as à me dévisager ? demande-t-elle.

Il sourit sans répondre.

— Tu es tellement impatient de savoir ce qui mest arrivé hier soir ?

— Pas du tout ma chérie. Si cela te gêne, ne dit rien.

— Ça me gêne un peu, mais je te le révélerai si, je le veux ! Mais auparavant, raconte-moi ta soirée.

— Quest-ce que tu veux savoir ?

— Tout !

Pierre sexécute et fait le récit complet de ses aventures. Lappréciation des performances de son époux par son amie émeut Juliette tandis que lévocation des délires dArthur et Guenièvre la fait rire aux éclats !

— Jaurais aimé voir ça !

— Tu étais occupée ailleurs ma chérie.

— Cest un reproche ? murmure-t-elle les sourcils froncés.

— Pas du tout, il était convenu que nous nous séparerions pendant la soirée. Que faisais-tu en cet instant ?

— Oh ! Je sais pas peut-être cest quand ils euh Mais laisse-moi commencer par le début.

— Je ten prie.

— Tu sais, dès mon entrée dans la salle commune jai été harponnée par deux copains de Mu Manon qui mont entraînée dans une salle isolée. Je nen menais pas large. Je me rassurais en pensant quil y avait du monde à proximité et que je pourrais crier et appeler au secours sils me voulaient du mal

Juliette sinterrompt. Pierre patiente. Il devine quelle a besoin de temps pour rassembler ses souvenirs.

— Jules et Joseph quils disaient sappeler

Elle raconte comment Jules la baisée, debout, par derrière pendant que Joseph lui mettait sa pine en main et lobligeait à le masturber. Obligeait ! Juliette ricane intérieurement en prononçant le mot. Ce nest pas exact, elle lavait fait de bonne grâce en imaginant que cétait la verge de Pierre dont elle trayait le jus. De penser quelle et son mari pouvaient sembrasser, se caresser pendant quun inconnu la prenait par derrière a déclenché une profonde jouissance, mais ça, elle nose pas lavouer à son époux. Elle tait ses états dâme et raconte comment, avant de recommencer ses deux guides lavaient prêtée (Ce sont leurs propres termes, insiste-t-elle) à un homme qui ouvrait la porte.

— Il faisait bien lamour celui-là ? interroge Pierre.

— Pas mal, mais trop rapide à mon gré euh comme toi il ny a pas si longtemps de ça.

— Et ensuite ? la presse Pierre peu désireux de saventurer sur ce chapitre.

Juliette raconte comment Joseph la fait mettre à quatre pattes et la prise par derrière pendant que Jules présentait son sexe à sa bouche.

— Tu las sucé ? Il ta imposé une fellation ? Un pompier ? Jusquau bout ?

Son épouse acquiesce de la tête à chaque question. Pierre est vexé, non, plutôt chagriné car Juliette a toujours refusé les rares fois où elle la sucé, daller jusquà la conclusion de cette caresse.

— Tu as avalé ?

— Ou Non.

Non, elle na pas avalé. Surprise par le brusque déclenchement elle na pas sorti le dard à temps et la première giclée a inondé son palais. Elle a gardé le sperme en bouche jusquà ce quils la libèrent et lautorisent à se nettoyer aux toilettes. Elle a eu tout le temps den goûter la saveur écurante au début, puis à la longue pas si désagréable que ça. Lexpérience la laissée perplexe. Elle ne simaginait pas quand Jules la forcé à ouvrir la bouche, apprécier de recevoir la semence masculine. Osera-t-elle le refaire avec Pierre ? Ou ne pourra-t-elle laccepter que dun étranger ?

— Cest en sortant de cette pièce avec Jules et Joseph que tu mas aperçue.

Juliette passe rapidement sur ce qui a suivi. Elle nest pas fière de son comportement. Elle ne peut répondre à une question de Pierre sur le nombre de partenaire. Elle ne sait plus. Beaucoup. Trop. Elle a honte maintenant. Surtout davoir toléré que Jules lencule, une première pour elle. De ne pas se remémorer tous les hommes qui lont honorée ou dont elle a sucé le sexe, lemplit damertume.

Pierre ressent son désarroi. Il se place derrière sa femme, toujours assise et appuie sa tête contre son ventre. Il croit que son épouse veut garder pour elle le souvenir de cette soirée.

— Si cela te gêne, ne me raconte plus.

Elle lui prend la main et la frotte contre sa joue. Elle est bien là, avec son époux. Pourquoi a-t-elle eu cette idée saugrenue de club échangiste ? Sur le coup, sauf quand Jules se soulageait dans son cul, quest-ce quelle a joui doit-elle reconnaître ! Mais à présent, loin de lexcitation, dans le calme de leur chambre, il ne reste que du dégoût. Et Pierre ? Ne va-t-il pas apprécier cette nouvelle façon de vivre leur sexualité, lui ?

— Dis mon chéri ?

— Oui ? encourage-t-il.

Sa main quitte la joue pour se perdre sur la rondeur de la poitrine et agacer le tétin.

— Réponds-moi franchement Elle ta plu notre soirée ?

— Euh

— Parle sans détour, dis-moi la vérité Je ten prie.

— Elle ma plu, jen conviens, mais la prochaine fois

— Que voudras-tu faire la prochaine fois ? interrompt-elle.

— Rien justement. Je voulais dire que la prochaine fois, je ne taccompagnerai pas.

— Tu mabandonnerais ?

— Je te conduirai jusque chez ton amie si tu le désires, mais je ne rentrerai pas.

— Vrai ?

— Vrai !

Juliette se lève dun bond et se jette au cou de Pierre.

— Tu es un amour mon chéri !

Cela le chagrine de voir sa femme le remercier de son abnégation, mais il sefforce de cacher ses sentiments.

— Je ne veux pas te priver de ton plaisir. Je ne men sens pas le droit.

— Tas rien compris ! Moi non plus je nai plus envie daller là-bas. Je ne regrette pas ce que nous avons fait mais une fois, ça ma suffit. Je croyais que toi, tu voulais continuer.

— Ma chérie

Un long baiser les unit.

Pierre passe le bras sous les fesses de Juliette et la soulève pour la transporter. Elle est un peu lourde et il a de la peine à rejoindre le lit. La sonnerie du téléphone le surprend et il laisse choir son fardeau, heureusement sur les draps froissés.

— Excuse-moi ma chérie, cest le téléphone qui ma perturbé.

— Passe-le moi.

La personne au bout du fil est bavarde. Juliette lance de temps en temps un oui, un non ou une onomatopée pour meubler et monter quelle écoute toujours. A la fin elle dépose le combiné.

— Cest ta fille !

— Quest-ce quelle veut ?

— Nous dire bonjour.

— Cest tout ?

— Elle nous invite à passer la soirée et la nuit puis

— Ce nest pas tout ?

— Elle dit que Roméo aurait besoin de nous cet après-midi et pour la journée de demain.

— Besoin ? Pourquoi ?

— Elle a été évasive mais jai cru comprendre euh que

— Que linfirmière chargée de monsieur Georges est absente ?

— Euh Francine na pas mentionné Georges.

— Ah ! Elle veut te faire baiser par un autre ! Tu acceptes ?

— Euh Tu es jaloux ?

— No-on Non ! Je ne suis pas jaloux de ces pauvres malades.

— Francine a bien précisé que Roméo parle de nous deux. Je pense que tu seras mis à contribution

— Tu Tu crois ? Comment ?

— Je nen sais rien mon chou.

— Bah ! On verra le moment venu, inutile de se mettre martel en tête. Que faisions-nous quand ta fille nous a interrompus ?

— Cest aussi la tienne je te fais remarquer euh Ah oui ! Nous nous embrassions.

— Que dirais-tu de continuer ?

En réponse, Juliette sempare de la bouche de Pierre.

— Aah ! soupire-t-il en reprenant haleine.

— Oh ! On dirait que tu as envie de moi, mon chéri.

— On ne peut rien te cacher.

— Jen profite tout de suite car ce soir, jai bien peur que tu sois moins en forme.

— Tu as raison, un bon tient vaut mieux que deux tu lauras

Il fouille sous le déshabillé.

— Aaah ! Ôtes-le sil te plait

Pierre se redresse, enlève son peignoir puis celui de sa femme. Entièrement nu le couple senlace et sétreint

(A suivre)

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