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Rencontre improbable – Chapitre 1




Elle était la seule femme de l’entreprise. Elle n’avait pas cinquante ans, mariée deux enfants, petite, les cheveux longs châtain foncé. Elle ne se maquillait pas et s’habillait simplement et sobrement, de peur d’être importunée par ses collègues de travail. Nous avions une petite intimité, elle me confiait ses petits soucis du quotidien et moi, un jour de mal-être et en confiance, je lui ai confié un secret qu’elle promit de garder pour elle. C’est elle qui corrigeait les fautes d’orthographe de mes courriers, mais aussi, des petits textes que j’écrivais pendant mes déplacements. Elle était ma première lectrice. Quand je travaillais au bureau, nous déjeunions ensemble dans un petit restaurant de la zone industrielle près de notre entreprise.

J’arrivais toujours au restaurant très tôt de façon à ne pas attendre trop longtemps. Ce jour-là, elle n’avait pas pu m’accompagner. Dans le resto, j’étais effectivement le premier client. Je m’installais de façon à ne pas tourner le dos à la salle et commandais un whisky dont je suis friand, mais sans être réellement connaisseur. Ballantine sans eau ni glaçon.

Alors que je savourais mon doux breuvage, deux dames dune quarantaine dannées sont entrées, lune brune avec une queue-de-cheval assez grande, vêtue dun jean, de bottes jusquaux genoux, un manteau trois quarts. Le genre de femme qui alimente immédiatement mon imagination. Lautre, un peu plus petite, cheveux courts, jupe et blazer très jolies elle aussi (le genre de femme qui, aussi, alimente immédiatement mon imagination). La première entra en mignorant totalement, suivie de son amie qui elle me gratifia d’un magnifique sourire auquel je répondis.

Elles s’installèrent à une table proche de la même, la brune en face de moi. Petit à petit, la salle se remplit.

Déjeunant seul, mes yeux allaient, avec discrétion, d’une table à l’autre regardant les gens sans penser à rien de précis. Mon regard s’est peut-être un peu trop attardé sur la jolie brune en face de moi, son visage me rappelait quelqu’un, mais qui ? Elle dut s’en apercevoir, car elle m’envoya un de ces regards noirs que je qualifierais de noir foncé.

Elle se leva, vint vers moi, l’allure décidée, s’appuya des deux mains sur la table et me dit calmement, mais avec autorité, les yeux dans les yeux :

Je t’interdis de me regarder comme cela.

Son tutoiement et son aplomb m’empêchèrent de soutenir son regard, baissant les yeux, je me suis confondu en excuse. Elle s’est rassise à sa table et de peur de la déranger de nouveau, je me suis installé sur la chaise en face de la mienne, lui tournant le dos. Elle revint me voir pour m’interdire de lui tourner le dos.

Tu te remets à ta place et tu regardes ton assiette, compris ? me dit-elle.

Je m’exécutais donc, ne sachant plus que penser, ni où j’étais…

J’ai donc terminé mon repas, le nez rivé sur mon portable. J’ai pris un café et me suis levé pour aller vers le comptoir régler ma note. Puis, je me suis dirigé vers la sortie en prenant soin de ne pas la regarder. Passant près d’elle, elle me saisit au "vol" par le poignet, m’obligea à me pencher pour l’entendre me dire:

Tu es pressé ?

Oui, je vais au travail.

Eh bien, tu vas attendre cinq minutes.

Pour seule réponse, je me mis à bredouiller je ne sais pas quoi.

Bien, en attendant, tu vas nous offrir un café. N’est-ce pas ?

Oui, bien sûr.

Son amie semblait bien amusée de la situation.

Elle me fit signe de masseoir à leur table et elles ont continué leur conversation sans se préoccuper de ma présence. Nous sommes sortis ensemble et avant de nous séparer, elle me demanda mon numéro de téléphone, mon adresse et mon prénom.

Sylvain.

Sylvain ? Je préférerais Sylvie. Qu’en penses-tu ?

Bin je ne sais pas euh… Si tu veux.

Après m’avoir giflé sans retenue :

Si vous voulez Madame. Répète.

Je m’exécute.

Bon, à partir de maintenant, tu es à ma botte, quand je te siffle, tu accours. Compris ?

Oui, Madame.

Bien ! Me caressant la joue avec un sourire menaçant, à bientôt, Sylvie. Mais avant, me désignant ses pieds, à genoux et embrasse. Je regardais autour de moi et obéissais.

Jallais me relever quand sa copine me désigna elle aussi ses pieds qu’elle avait très jolis.

Arrivé au bureau, Barbara était là.

TU vas bien, tu as une drôle de tête.

Non non, tout va bien, j’ai trop mangé, je crois. En riant.

Le reste de l’après-midi, j’avais énormément de mal à me concentrer. Je m’inquiétais un peu de la suite de cette aventure et comment cela a pu arriver.

Puis la routine a repris ses droits, je suis parti en déplacement à Carroz près de Nice, donc assez loin de chez moi, quand un soir je reçus un appel:

C’est Madame, alors tu t’amuses bien à Carroz.

Mais comment savez-vous où je suis ?

Ta gueule. Dorénavant, tu me signales tous tes déplacements si tu ne veux pas avoir d’ennuis.

Mais je n’avais pas votre numéro.

maintenant, tu l’as alors dès que tu rentres, tu m’appelles. ET tant que nous y sommes, je t’interdis de te soulager, car je suppose que c’est une pratique que tu apprécies.

Sans conviction, euh non.

Ouais ! Toujours est-il que je ne veux pas d’une branleuse comme esclave. Alors, prends garde à toi.

Ce soir-là je fus dans l’impossibilité totale de lui obéir et je ne risquais pas grand-chose là où j’étais. Je ne tenais plus…

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