Je ne savais pas comment mais je venais déchapper à la mort. Voir ma vie défiler devant moi mavait rendu la mémoire. Je savais tout. Javais découvert que mon associé utilisait notre boite de négoce et son réseau de distribution pour faire du trafic de matière dangereuse et illégale avec des gens peu recommandables. Cest lui qui avait provoqué mon premier accident pour se débarrasser de moi mais il avait raté son coup. Soudain je fus sorti de ma réflexion par un homme de lâge de mon père qui tapait à ma porte.
— Ça va monsieur ? Rien de cassé ?
— A priori non Javoue ne plus savoir ni ou ni quand je suis.
— Vous avez subi un sacré choc alors. Visiblement votre voiture a fait une embardée, a percuté le petit muret, là-bas, et a fini dans le champ.
— Je lai échappé belle.
— Comme vous dites. Je nhabite pas loin. Si vous voulez, je vous amène chez moi, et vous pourrez appeler votre assurance pour vous faire dépanner.
— Merci.
Jai accepté loffre de cet homme serviable avec plaisir. Cest quand je suis sorti de cette voiture et que je me suis vu dans la vitre que jai réalisé être de retour à mes vingt-trois ans. Cette voiture était la mienne. Ce même vieux tacot que je conduisais avant de me voir dans le futur. Je me touchais le visage, le corps sous le regard inquiet de cet homme qui semblait ce dire « mais il a un grain ce mec ? »
Cest quand je suis monté dans la voiture de cette homme que jai eu un choc. A côté de moi, se tenait une jeune fille. Mon sauveteur me présenta tout dabord sa femme, qui était assise sur le siège passager et sa fille Céline assise à côté de moi. Céline .. Malgré la différence dâge, je reconnaissais bien là celle devait être mon épouse. Jétais soudain assailli de question. Avais-je rêvé ? Suis-je vraiment allé dans le futur ? Tout cela avait-il été un mauvais rêve ? Je ne savais plus rien. Jétais complètement perdu. Une fois chez cet homme jai pu me faire dépanner et rentrer chez mes parents. Une fois sur place, la première chose que jai faite cest de serrer mon père dans mes bras. Le souvenir de sa mort dans le futur métait revenu en tête ainsi que la peine quelle avait engendrée. Ne sachant plus vraiment où jen étais, jai demandé à prendre des jours de repos. Mon patron étant mon père, il a bien vu que jétais ressorti de cette sortie de route complètement déboussolé.
Etant de nature cartésien, jai quand même repris ma vie en main, comme elle était, en admettant que ce que javais vu « dans le futur » nétait que le fruit de mon imagination. Curieusement, depuis notre rencontre, la jolie Céline venait souvent à la supérette. Elle était belle comme un cur et on commençait à flirter, conformément à ce que son homologue futur mavait décrit. Même si je métais dit que mes souvenirs de ce futur hypothétique nétaient que fictifs, ils restaient quand même forts. Un doute subsistait quand même mais je ne pouvais me confier sous peine de me retrouver avec une camisole de force. Au boulot à la supérette, on venait dembaucher quelquun. Quand jai vu le visage du nouveau venu, jai failli lui sauter à la gorge pour létrangler mais je me suis retenu. Ce nouveau était celui qui allait devenir mon futur associé et accessoirement mon futur meurtrier. Plus je vivais les événements plus ils ressemblaient à ces souvenir que javais rapporté du futur. Durant les mois qui suivirent, jai tâché de ne pas trop mapprocher de cette nouvelle recrue tout en restant courtois contrairement à cette version du futur où nous étions devenus les meilleurs potes du monde. Javais encore un doute sur mes souvenirs. Quils soient vrais ou non, pour linstant, ce gars ne mavait encore rien fait. Je ne pouvais pas lui reprocher quelque chose quil navait pas encore essayé et qui avait des chances que ça ne se produise pas.
Ce nest quaprès les mois de juin 2016 que jai compris que javais vraiment vu lavenir. Tout dabord il y a eu les films au cinéma. Quand je suis allé voir le dernier film X Men, Je me suis souvenu avoir été déçu par ce navet. Avant dentrer dans la salle je me suis dit « Pitié, pourvu quil ne soit pas aussi décevant que celui que jai visionné sur ma plaque ». Et bien si, je lai trouvé aussi décevant que la première fois. Cétait le même film. Ça voulait dire quavec tous les films que jai vu dans ce futur, je me suis gâché mon plaisir. En même temps, je ne pouvais deviner que jallais revenir en 2016, déjà que je ne comprenais pas comment je métais retrouvé en 2048 . Mais ce qui ma vraiment fait réaliser que je métais retrouvé trente-deux ans plus tard, cétait cette fusillade dans une boite gay en Floride et lassassinat dun couple de policiers à Magnanville. Ça, jamais jaurais pu linventer.
Quand jai fini par accepter cette réalité je me suis dit « Merde, ça veut dire que je vais crever aplati comme une crêpe dans le sous-sol dun bâtiment en ruine ? Hors de question ! » Et oui connaissant ce que me réservaient certains choix que javais fait, Javais loccasion unique de pouvoir changer ça. Par contre une chose mest revenue à lesprit. Si effectivement jai vécu lavenir ça voulait dire que cest durant cette fête danniversaire, à laquelle jai été invité, que jallais déflorer Céline.
Le souvenir de toutes ces nuits, à coucher avec elle mest revenu en tête. Allais-je être à la hauteur ? Je commençais à vraiment flipper. Je me suis aussi souvenu que jallais gagner au loto lannée suivante. Je me souvenais de tout : la date et les numéros que jallais jouer. Je me souvenais aussi que ces gains et ma volonté de partir monter ma boite allait être lélément déclencheur de la dispute avec mon père . « Bof jai un an pour y réfléchir » me suis-je dit.
Cétait la fête danniversaire. Céline avait invité tous ses amis. On sest super bien amusé mais moi je scrutais ma montre. Je savais que le moment fatidique approchait. A la fin de la soirée, les invités commençaient à partir et dautres, qui avaient prévu de dormir là se sont couchés. Cest là quelle me demanda de la suivre car elle avait quelque chose à me montrer. On est allé dans sa chambre et elle a retiré sa robe. Elle était nerveuse et moi aussi. Depuis quon se fréquente on sest déjà retrouvé nus dans la même pièce. On a failli le faire plusieurs fois mais elle ne se sentait pas prête à faire le grand saut même si elle mavait déjà sucé et quon sétait caressé. Sans se parler on sest compris et je me suis déshabillé à mon tour. On sest embrassé, on sest allongé sur le lit et on a continué tout en se caressant.
— Jérôme . Cette fois je me sens prête. Je veux que tu sois mon premier. Tu las déjà fait ?
— Ne ten fais pas je ferais attention. Lui ai-je dit.
Vous remarquerez que je ne lui ai pas répondu clairement. Je ne voulais pas lui mentir car dun point de vue purement technique Jen étais au même niveau quelle, cest-à-dire zéro mais je comptais bien me servir de ce que javais vécu dans le futur pour que ça se passe au mieux.
Tant quon sembrassait ça allait mais elle est devenue nerveuse après mavoir sucé. Cétait la première fois que jallais lui faire du bien, je la sentais frétiller sous mes coups de langue. Puis, quand jai senti que cétait le moment, je me suis allongé sur elle, je lai pénétré et jai commencé mon petit manège. Au départ, je la voyais faire la grimace mais quand je lui ai demandé si elle voulait que jarrête elle ma plaquée contre elle et ma dit « ne tarrête pas, continue » et cest ce que jai fait. Peu à peu, je lai senti se détendre et se laisser aller. Elle a du apprécié car, quand jai fini par jouir et que je me suis retiré, elle ma demandé « cest tout ? Cest déjà fini ? ». Fallait pas trop men demander non plus. Cétait ma première fois à moi aussi. On sest couché et on sest endormi lun contre lautre.
Le lendemain matin, jétais dans les vaps et un peu somnolant quand jai entendu la mère de Céline lappeler. Jai soudain réalisé que si sa mère entrait dans la chambre, elle allait nous surprendre tous les deux à poils dans le lit. Cest là que jai senti les mains de Céline me pousser hors du lit et je suis tombé par terre. Elle eut juste le temps denfiler un T-shirt et de remonter le drap sur elle avant que sa mère nouvre la porte.
— Ma puce, tes invités sont en train de prendre leur petit déjeuner. Tu nous rejoins ?
— Jarrive maman. Laisse-moi le temps démerger.
Quand sa mère est partie, Céline est revenue vers moi en me demandant « ça va ? » et en sexcusant de mavoir jeté par terre. Au moins le choc sur le sol mavait réveillé. Pour éviter quon ne me voie sortir de sa chambre, je suis sorti par la fenêtre après mêtre rhabillé. Je suis alors parti les rejoindre au salon et, avec tout le monde, on a pris notre petit dej. Un à un, ils sont tous partis. Quand ce fut mon tour, le père de Céline voulu me parler.
— Dites-moi Jérôme, vous avez dormis dans votre voiture ?
— .. Eux . Oui, cest ça.
— Bah voyons. Je sais très bien que vous avez dormi dans la chambre de ma fille. Je ne vous empêcherais pas de recommencer sauf si vous continuez à piétiner les fleurs que nous avions planté sous sa fenêtre.
— . Oups je suis désolé je nai pas fait exprès. Je navais pas réalisé où javais mis les pieds. Lui répondis-je en regardant les stigmates du massacre floral que lon voyait dépasser de mes semelles de chaussure.
Cet homme avait bien compris ce quon avait fait cette nuit. Il nétait pas comme ces pères surprotecteurs qui cherchent à garder leurs filles pures. Il savait que sa fille allait y passer un jour ou lautre alors autant que ce soit avec un gars quil connaissait et quil appréciait. A partir de ce jour il sest mis à me tutoyer comme si jétais de la famille, moi je navais pas le courage den faire de même.
Avec Céline on était ensemble. Avec mes parents et les siens on a pu saménager un petit nid douillet, en attendant davoir notre maison à nous. Moi de mon côté, javais une inquiétude. Allais-je avoir les mêmes enfants avec elle si je changeais les événements ? Probablement non malheureusement. En tout cas, il y avait quelque chose sur lequel je pouvais agir cest la mort de mon père, et la mienne par la même occasion. Il me suffisait de tout simplement ne pas massocier avec mon futur assassin. Quoi ? Qui me dit quil me suffirait aussi de ne pas gagner au loto ? Oui cest une solution en effet mais non. Si jai la possibilité de gagner plusieurs millions deuros, je ne vais pas me gêner. Ça aidera à payer le mariage, la maison, les frais pour les gosses, . Et accessoirement racheter la ferme de mon beau père avant quelle ne se fasse saisir par le fisc. Chose que je navais pas pu faire dans le futur car tout était passé dans la création de la boite.
Bon, bah . Que faire maintenant ? Je connais les événements qui vont se produire . Cest frustrant dailleurs car si jen informe les autorités, ils vont me demander comment je suis au courant. Et là, soit le passe pour un fou, soit pour un complice ayant des infos quils vont pouvoir me soutirer dans un établissement style Guantánamo local. Cest frustrant de savoir que des gens vont mourir et de ne pouvoir les prévenir. Le mieux reste de se taire. Je vais quand même tenter de reproduire les circonstances de la conception de mes enfants. Mine de rien je my étais attaché, surtout la dernière avec ses couettes. Elle me faisait craquer.
Il y a quelques jours, une des anciennes copines de Céline qui habite maintenant sur Nice nous avait invités pour le 14 juillet. Elle avait prévu de nous faire profiter des festivités locales sur la promenade des anglais. Jai proposé non, jai insisté pour quon le fasse lannée prochaine et que ce soit plutôt elle qui vienne chez nous. On est en 2016 et comme je connaissais les événements . Enfin bref tout le monde maura compris. Bon vous mexcuserez mais Céline mattend dans notre chambre. Elle ma dit avoir une surprise pour moi et ça sent le petit ensemble en dentelles . Mmmh. Elle qui est déjà appétissante au naturel, je sens que je vais passer une bonne nuit.