Le temps était superbe. Un après-midi de septembre encore ensoleillé où la tiédeur nous envahissait les sens et nous plongeait dans une sorte d’extase merveilleuse. Elle m’avait invité à prendre un verre à la terrasse d’un pub sympa et nous sirotions un cocktail appelé : Jazzy Fuzzy.

Elle posait sur moi son regard marron clair qui me troublait tant et semblait amusée de mon embarras. Dieu comme elle savait ce que j’éprouvais pour elle !! Mais bon, elle adorait jouer et nous n’en parlions pas trop…

Le flirt avec elle avait pris des proportions incontrôlables. Elle me faisait des avances et comme je craignais de la décevoir, je me défilais toujours. Alors elle se mettait en rogne contre moi, et je revenais inévitablement vers elle, amoureuse et aimantée… Impossible de la fuir, j’en étais totalement dingue.

Tandis qu’elle me proposait des jeux coquins, je regardais ses lèvres si douces remuer, son sourire qui me faisait mille fois craquer, sa main qui cherchait la mienne et me causait tant d’émois. Puis ses yeux, plantés dans les miens, enracinés dans les miens, ses yeux comme un ciel immense qui m’aspiraient et me donnaient un goût de liberté infini, ses yeux d’or m’envoûtaient totalement. J’étais sa captive volontaire, elle régnait en souveraine absolue sur mon coeur qui ne demandait qu’à la couvrir d’amour.

Dégustant toujours doucement notre cocktail, elle me lança un ultimatum. Je devais accepter ses offres ou me tirer. Elle me menaçait en souriant, avec espièglerie, mais je la savais sérieuse. Le jeu avec elle n’avait pas de limite. Elle aurait pu me quitter à cet instant et pour toujours, seulement par jeu. J’eus peur de la perdre et je m’inclinai.

Je l’amenai chez moi. Je devais l’initier. Je n’avais pas la prétention d’être à la hauteur. Elle ne savait presque rien des femmes. Quelques petits attouchements sans conviction… Pourquoi m’avait-elle choisi ?? Je l’ignorais. Et quoique je ne pouvais que m’en réjouir, je ne pouvais m’empêcher de me dire que j’étais bien trop maladroite pour elle.

Mon appartement n’avait rien d’extra. Un long couloir sombre sur lequel s’ouvraient des pièces assez petites menait à une cuisine minuscule. ?videmment, elle me chopa aussitôt engagées dans le couloir. Elle avait attrapé ma main et me tirait vers elle. J’avais l’impression que mon coeur était un fou furieux qu’on retenait prisonnier malgré lui tellement il se débattait dans ma poitrine. Sa main pressait la mienne avec tant de force, j’étais muette. Muette et tremblante. Son regard toujours maître du mien, elle s’approcha, son ventre se colla au mien et je sombrai dans une intensité que je connaissais pas.

Je sus que je n’éprouverais plus jamais rien de semblable en dehors d’elle. Je sus que mon destin était lié à elle. Je sus que j’étais à elle.

Elle m’embrassa, je l’embrassai. Doucement, tendrement, langoureusement, nos lèvres intimidées par tant d’émotions. Je caressai ses lèvres de ma langue et sa langue répondit à la caresse si vivement. Ce baiser intemporel se prolongea si longtemps, comme si nous tentions de mélanger nos âmes dans cet alambic de chair que devenait notre bouche. Je souffrais et j’aimais en cet instant comme je n’avais jamais ni souffert ni aimé… Tout mon être était entièrement livré à sa bouche.

Mes mains n’avaient pas quitté son visage pendant ce baiser, les siennes s’étaient aventurées pudiquement sur mon dos. J’adorais effleurer sa joue, son menton, son front, son cou adorable, ses oreilles si fines… J’y insérai délicatement l’index avant d’y glisser la langue, ce qui la fit frissonner. Juste l’idée de lui procurer le moindre frisson me jetait dans un bonheur indescriptible. Mes mains finirent par descendre sur ses épaules et de là, chutèrent entre ses seins pour se poser sur ses hanches. J’avais si peur de la toucher. Si peur de ne pas correspondre à ses attentes…

Mon désir d’elle m’envahissait, me paralysait. Je la voyais comme ces trésors que l’on découvre par hasard, après avoir usé sa vie à les chercher, mais que l’on n’ose même pas frôler de peur qu’ils disparaissent à tout jamais. Elle était plus précieuse que tout pour moi.

Rasant tous les murs, nous finîmes dans mon lit. Elle m’y avait jetée et me chevauchait tout en maintenant mes poignets au-dessus de ma tête. Je la renversai, par jeu, et devint plus dominatrice soudain. La chevauchant à mon tour, je la fixai avec tout l’amour du monde, de mon monde, et je l’embrassai encore et encore. J’aurais pu, à ce moment, tordre mon slip tellement la morsure des sensations était vive et provoquait chez moi un ruisseau entre mes cuisses. Je souhaitais que ce bien-être fut partagé et que sa culotte soit dans le même état que la mienne… Dieu que je priais pour ça.

J’eus alors l’idée de la pousser au bout de mon jeu. Mon idéal de jeu ! Je la déshabillai doucement. Elle ne m’opposa aucune résistance. Vraisemblablement, elle voulait découvrir les secrets de mon coeur. J’ouvris son chemisier et vis ses seins, adorables. Je posai ma main sur son ventre satiné et une chaleur suave se diffusa dans ma paume. Lorsque la pointe de ses seins entra en contact avec le bout de mes doigts, une décharge magique me dévasta les tripes. Je me bagarrai un peu avec son jean pour lui enlever, elle portait un string noir, affolant. Je disposai du string et découvris un autre fabuleux trésor.

Elle était nue ! Majestueuse et divine. J’étais médusée !

Je sortis une plume de ma table de chevet. Une très longue plume, rouge, striée de noir, et j’entrepris de la caresser avec le bout de cet objet si doux. Son regard coquin se posa sur moi, interrogateur. Je lui souris, pour la rassurer ; je l’aimais tant ! La plume caressa ses épaules et son cou, glissant sur sa peau comme un velours chaud. J’imaginais que le bout de ma langue et l’extrémité de cette plume ne faisaient qu’un. Je ressentais au plus profond de moi les moindres frémissements de son corps. Je décollais, je m’envolais… Le monde n’existait désormais plus en dehors d’elle, elle devenait le monde !

La plume dégringola, espiègle, jusque sur la pointe de son sein droit. Le téton durcit d’un coup, le souffle de ma belle amie se fit plus hésitant et l’ambre de ses yeux se troubla, me sembla soudain moins clair. Ses paupières mi-close, elle avait ce regard de fauve malicieux qui joue la clémence avec son future repas avant de l’assassiner, ses paupières mi-close me jetaient dans une incertitude effroyable quant à ce qu’elle ressentait réellelemnt pour moi. Je n’étais sans doute qu’un divertissement pour elle, une expérience qu’elle aurait tôt fait de prolonger ailleurs, dans d’autres lits avec des sujets plus bandants…

Toujours armée de ma plume, je continuai mes effleurements sur ses bras, qu’elle avait si délicats, sur son ventre qui m’apportait tant d’émois, sur ses cuisses, qu’elle avait si satinées. La plume frôla son pubis et un courant sembla la traverser. Je l’embrassai. Amoureusement, passionnément, langoureusement… Je l’aime encore…

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