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La rue, version retravaillée – Chapitre 3




Elle est partie. Elle doit avoir des doutes sur les vertus du bromure, aurait-elle eu peur den mettre assez ? Henri et moi, bière en main, nous nous postons devant larmoire et dégustons lentement une canette, puis une autre, nous marchons sur deux jambes ! Jouvre la porte du meuble. Le malheureux est là, accroupi, tenant entre ses bras les vêtements quil na pas eus le temps denfiler. Penaud, effrayé, il sort, courbé, la queue défaite entre les jambes, nous ne le faisons pas bander. Ce nest pas bien de taper à deux sur un homme seul et nu, juste pour lui faire passer le goût de revenir voler. Quil sestime heureux de ne pas recevoir de coups. On pourrait le remettre à la police pour vol avec effraction. Cest un dur, il encaisserait les coups sans chercher à esquiver, juste avec quelques grognements de douleur. Le fait de se retrouver face à deux hommes le rend doux comme un agneau. Il se souviendra de sa partie de plaisir.

« Bon, cher Marcel, parlons entre hommes. Ma femme te plaît, tu lui plais, vous êtes amants, cest évident. Faisons un marché, je te laisse baiser ma femme comme tu veux, quand tu veux ! Un instant, je reviens… »

Dans un mouchoir, je tiens un flacon.

« Connais-tu ceci… ? Non… ? Regarde mieux, prends-le en main, ouvre le chapeau, regarde. Tu sais ce que cest ? »

« Ben non ! »

« Rends-moi ça ! Cest du bromure. Si tu nies lavoir donné à Émilie pour quelle assaisonne ma gamelle, nous te faisons avaler tout le contenu, en une fois ! Tu lui as donné ça hier, vers 18 heures, au salon. Elle me la dit ! Tu nies toujours ? »

« Ben non, cest vrai, elle ma dit que tu lemmerdais au lit ! Cétait pour que tu lui fiches la paix ! »

Henri prend la parole :

« Sans ordonnance, cest une tentative dempoisonnement ! Mon gaillard, tu vas aller en prison ! Tu nas pas le droit de faire prendre un médicament caché dans la nourriture ! Ouah ! Tu es mal parti ! »

« Louis nest pas mort ! Rien ne prouve que le bromure vienne de moi. Si sa femme veut se débarrasser de son bonhomme, cest son truc, pas le mien ! »

« Oui, mais que font tes empreintes digitales sur le flacon que tu viens de prendre en main ? Tu vois, je le mets dans un sachet en plastique. Donc, je ne suis pas mort. Mais va savoir combien Émilie en a mis. Je tai gardé ma gamelle, tu vas manger mon repas de midi ! »

« Fais pas le con ! Jy toucherai plus à ta femelle, il y en a dautres, juré et tu balances ce flacon ! Ça te va ? »

« Absolument pas ! Tu nas pas à poser des conditions. Que tu tenvoies une femme consentante, nest pas répréhensible. Que tu tenvoies la mienne me rend furieux, mais puisquelle est daccord, je ne peux pas te poursuivre en justice. Tu ne las pas violée, cest clair, mais vouloir ten prendre à mon intégrité physique et surtout suggérer de le faire et fournir le moyen de passer à lacte, ça doit faire quelques années de prison ! Tu es suivi : jeudi tu embrassais ma femme devant une banque, hier vers 14 heures, tu étais dans mon lit avec ma femme, tu lui as proposé le bromure, vers 18 heures, tu as remis le paquet sur le seuil du salon de coiffure, aujourdhui, tu es arrivé dans sa voiture vers midi ! Je suis bien renseigné, oui ou non ? »

« Et alors ? Comment sais-tu tout ça ? »

« Mon petit doigt ! Tu vas faire ce que je veux, tout ce que je veux, comme je veux ! »

« Si je refuse ? »

« Réfléchis, comment ai-je appris tout cela ? Je dépose plainte, jai un témoin ! De plus, ma femme ta dénoncé quand je lui ai demandé qui lui avait fourni larme du crime ! Je serais étonné quelle se rétracte au tribunal pour endosser la responsabilité à ta place. Tu lui as fait du bien ! Moi aussi, mais je suis son mari ! Ta-t-elle promis le mariage ? Non ! »

« Où veux-tu en venir ? Cest un bon coup, il y en a dautres. Je ne veux pas lépouser, je préfère la liberté, je butine comme une abeille, une fleur par ci, une fleur par là. Le mariage, cest une prison, il sert à fabriquer des cocus. Je ne menvoie que des femmes mariées. Je ne risque rien, quand je les laisse tomber, les maris les ramassent ! »

« Tu vas me signer un petit mot indiquant, quà la demande de ma femme, tu lui as procuré ce bromure ! »

« Daccord ! Ça dégage ma responsabilité ! »

« Tu es malin quand tu veux ! Ensuite, tu vas continuer à la baiser pendant huit jours, comme un dingue ! »

« Mais tu es malade ! »

« Henri, passe-moi la gamelle ! »

« Bon, daccord ! Je veux bien faire une chose agréable, si tu lexiges ! Et pourquoi, huit jours ? Après, je devrai arrêter ? »

« Cest la durée minimale ! Disons, pendant huit jours au moins et après aussi longtemps que tu voudras ! Il ny a que le premier pas qui coûte, après on shabitue et souvent on se lasse ! Jai une maîtresse et je ne réussis plus à contenter deux femmes à la fois ! Cest épuisant à la fin ! Je toffre ma femme, tu la culbutes et moi je moccupe de ma maîtresse ! Tu vois, le bromure allait me faire perdre ma femme et ma maîtresse ! »

« Cest tout, si je fais lamour à ta femme, tu ne déposeras pas de plainte pour le bromure ? Et je pourrai continuer, formidable, on va être potes ! »

« Mieux, si tu ne lui parles pas de notre accord et si tu la baises bien pendant huit jours, je te rends le flacon au bout des huit jours avec ta déclaration signée : toutes les traces auront disparu ! Ah, encore une chose : mon copain Henri est célibataire, pendant huit jours, tu vas lui prêter ta copine, une dénommée Laure ! »

« Tu es de la police ? Laure ne marchera jamais ! Cest la seule fille propre de la ville ! Essaie de la décider et tu peux lemporter pour huit jours, ce soir si tu veux ! Tu vas te casser les dents ! Je me serais reposé un peu, jaurais été plus performant avec la coiffeuse. À propos, je pourrai lui prendre le petit, tu ne gueuleras pas ? »

« Tout ce qui lui plaira ! Vas-y, elle est vierge de ce côté-là ! Sois gentil, quand tu la laisseras tomber, je la ramasserai, ne la casse pas ! »

« Tu laimes encore ? Tu es un drôle de bonhomme ! Tope là ! »

« Bon, écris ta déclaration et signe cette feuille ! En sortant, tu vas au salon, tu dis à Émilie que tu veux lui faire lamour, que tu lattendras, ici, demain à midi. Si elle refuse, menace-la de raconter votre aventure à son mari. Ne dis rien dautre. Défense de rentrer chez toi avant 20 heures. Nous allons convaincre ta chérie de nous suivre ! »

« Sans la casser, hein ? »

« Promis ! On nest pas des sauvages ! Henri, dis merci ! »

Venu en voiture, il repart à pied. Je remets le bromure à sa place, prudemment. En voiture pour une coupe de cheveux gratuite au salon de coiffure. On appelle la patronne à la caisse, je reconnais la voix de Marcel.

« A midi, oui daccord ! », dit Emilie.

Il na pas eu à la menacer. Elle revient me couper les cheveux avec un grand sourire au miroir.

« Hé, me dit Henri, que veux-tu que je fasse de cette Laure ? Je suis marié et heureux en ménage ! »

« Je pensais la même chose jusquà mardi midi ! Laure nest pas pour toi, mais pour moi ! Tu vas nous aider à déménager ! »

Est-elle daccord pour venir vivre avec moi ? Marcel nest pas infaillible. Jexplique à Laure la situation : Marcel, amant dEmilie et tout et tout. Mon intention de divorcer, lhuissier convoqué à 12h 30 demain, à mon domicile, pour un constat dadultère.

« Marcel et ta femme, ça va faire du bruit ! Que va dire la bouchère, elle aussi, y passe régulièrement. Elle nest pas la seule dailleurs. Il ne se gêne pas pour raconter ses bonnes fortunes, cest un vantard indiscret et lécho aussi est indiscret. Deux ou trois de ses bons amis ont cru obtenir mes faveurs pour prix de leur rapport. Tu vois le genre. Je me suis demandé, parfois, sils nétaient pas en train de me tester pour le compte de Marcel. Espérait-il moffrir en partouze si je le trompais ? Je lai craint, je me suis défendue, il na rien trouvé contre moi ! »

« Moi je me trouve si bien contre toi ! Demain, Marcel va obtenir une publicité inattendue ! La plus surprise sera Émilie. Ils pourront se consoler ! »

« Mais tes affaires et ta maison ? »

« Le divorce pour faute obtenu, je retrouverai ce qui me revient ! Pour les autres, toi et moi, faisons connaissance à loccasion du constat. Notre rapprochement nest-il pas postérieur à la faute ? Nous quittons deux infidèles, nous trouvons un logement et nous pouvons nous consoler ! Restons discrets ! »

« Tu mutilises pour te venger ? »

« De qui ? De quoi ? Je ne ferai plus confiance à ma femme : je divorce ! Marcel te trompe et téchange pour pouvoir continuer : tu fais comme il te plaît ! Je touvre mes bras, tu ty blottis ou non ! Tu peux assister au constat ou ne pas venir. Tu penses que je texploite ? Je croyais avoir de la chance de te retrouver au moment où tout semblait sécrouler. Je veux te faire confiance. Si tu maimes et si tu le veux, tu seras ma femme ! Je nai que ça à toffrir. Que décides-tu ? »

« Je te fais confiance. Déménageons ! »

Henri et la camionnette sont très utiles. Laure est à labri. Je peux retourner à la maison pour ma dernière nuit.

Émilie me trouve mauvaise mine. Je reconnais un malaise général, partant de lestomac et répandu dans tout le corps, une grosse fatigue. Pour me narguer elle se promène nue dans la maison. Je ne réagis pas. Elle peut se réjouir de lefficacité de sa mixture au bromure : elle a mis la dose, mon zizi doit être rentré dans mon ventre, elle peut parader sans crainte.

« Non, ma chérie, excuse-moi, je regrette, mais je ne me sens pas un homme ! Cela ira mieux demain, peut-être ? Je nai même pas envie de faire lamour, cest incroyable ! Je ne me reconnais plus, je suis désolé de te priver ! »

Elle me plaint, se réjouit intérieurement, saura se montrer patiente. Elle me fait la leçon : jai été superbe deux soirs de suite, jen paie les conséquences. Elle me console, faussement désolée : ce nest jamais quune panne accidentelle ! Son amour pour moi nen souffrira pas. Elle se moque, ironique : pourtant, elle attendait un feu dartifice, promis ce matin ! Mais, après lexercice de laprès-midi, je ne devrais pas métonner dune défaillance ! Elle va samuser un peu avec mon cadeau, cest un substitut, mais cest moi qui le lui ai offert. À la suite dune prémonition ? Elle me torture moralement et pousse laudace jusquà devenir odieuse :

« Tu nas pas une maîtresse qui tépuise ? Regarde-moi dans les yeux et jure que tu mes fidèle ! »

« Est-ce toute la confiance que tu as en moi ? Tai-je jamais posé une question aussi humiliante ? Supposer que tu aies un amant neffleurerait pas mon esprit ! Ne profite pas dun malaise passager pour maccabler ! »

« Pardon mon amour, je te taquinais. Viens au lit. Nous allons nous reposer et demain cela ira mieux ! »

Elle a revêtu une nuisette neuve, transparente, sest penchée et ma mis ses seins sous le nez, sest tournée pour ramasser son string et a exposé ses fesses appétissantes et son sexe affolant : toute la panoplie des poses érotiques y est passée. Cruellement, à lhomme affaibli par le bromure, elle a fait ressentir le regret dêtre subitement incapable de faire lamour à une femme aussi désirable. Seulement voilà, je navais pas vidé ma gamelle, pas avalé de bromure et malgré sa trahison je nétais pas de bois. Aussi, quand, pour me souhaiter une bonne nuit, elle voulut, par moquerie, empoigner, sous la couverture, mon sexe défaillant, elle eut la surprise de trouver un membre en pleine érection. Nen croyant pas sa main, elle voulut voir, souleva la couverture, se pencha. Jeus juste à pousser un peu sur la nuque, elle venait de voir le miracle, elle le reçut en bouche.

Puisquelle avait fait semblant de regretter le feu dartifice, elle y eut droit. Sa provocation avait vaincu les effets supposés du poison. Longtemps, ma main la maintint accroupie, bouche remplie. Elle se mit à luvre, on ne demande pas de carte didentité à une bite en bon état, on suce. Elle suça. Je dénouai ses cheveux, je gratouillai ses seins, jenvoyai une main par-dessus la croupe, attaquer le sexe moqueur, je mis un doigt sur la rose entre ses fesses, mes caresses parcoururent toutes les parcelles de peau à portée de main. À son tour, elle fut prise de frénésie amoureuse et le doux combat continua. Je lui fis des adieux définitifs salés, sucrés. Je lui fis perdre la tête, oublier lamant. Elle délira, me déclara que jétais le plus merveilleux des amants.

« Ne dis pas de sottises, je tai épousée vierge, tu nas aucun élément de comparaison, en dehors de ce vibromasseur ! »

Elle ne chercha pas à contredire le cocu naïf. Elle évitait sagement déveiller des soupçons. Maimait-elle encore un peu, beaucoup ou pas du tout ? Je la méprisais à cause de sa trahison, je la détestais à cause de lutilisation du bromure et je la haïssais à cause de la comédie quelle venait de jouer en étant fausse consolatrice, cruelle tentatrice et maintenant, consommatrice sans pudeur et sans cur. Je me vengeai à chaud en ravageant son sexe avec le gros vibreur en guise de bouquet final. Elle saurait que nimporte quelle mécanique peut procurer des frissons, que nimporte quelle queue peut légaler pour faire jouir, mais que lamour, le respect, la fidélité, lassistance sont plus difficiles à trouver et à conserver. Si donc, elle avait la mauvaise idée de vouloir continuer à me cocufier, demain elle paierait cash.

Au matin, je lui fis remarquer que pour la deuxième fois, ma gamelle dégageait une odeur étrange.

« Tu nas pas aimé hier ? Tu aurais dû le dire, je voulais te faire plaisir en variant les menus. Tu as mangé ton repas, hier ou tu las jeté ? »

« Jai fait un échange avec Henri et jai mangé le sien, il a apprécié le mien ! »

« Ça explique tout ! »

« Ça explique quoi ? »

« Tu nas pas supporté la nourriture de ton ami et tu as eu un malaise passager, étonnamment court, heureusement ! Tu vas sur quel chantier, aujourdhui ? »

« On sera en déplacement, ne mattends pas avant 19 heures, il y a un boulot fou ! »

« Mon amour, tu te dépenses trop ! Bon courage ! »

« Toi aussi, pense tout fort à moi et sois sage ! »

Elle a les mains libres. Le chat sera absent toute la journée, ne se doute de rien, la souris pourra danser.

Émilie est arrivée. Marcel la suit de près, ils montent à létage. Marcel se jette à leau, veut profiter au mieux de mon autorisation et se payer sur Émilie, du départ de Laure. Il a bien dormi et se retrouve les burnes pleines, il est prêt, il va tirer un sacré coup. Émilie lui annonce la bonne nouvelle, son mari est sur un chantier au loin. Ils vont enfin saimer sans contrainte de temps et sans crainte dune interruption surprise. Par la porte du garage, je fais entrer lhuissier, maître Konsta. Rapidement, je lui raconte ce qui se passe. Au-dessus, Marcel et Émilie, nus jouent à lattrape. Nous entendons la fuite dun pas léger, poursuivi autour de la table du salon par un pas plus lourd. Ã lappui de son constat, lhuissier utilisera la déclaration écrite et signée de Marcel, accablante pour la femme adultère. Avec précaution nous ouvrons la porte entre la cave et lentrée.

« Non, les seins ne comptent pas ! Tu dois me tenir, on recommence ! »

La course reprend.

« Cette fois, je te tiens, jolie cavale ! Allez, au plumard et que ça saute ! Attends, un petit verre à la santé de ton mari et maintenant, on baise ! Embrasse-moi, ma poule ! Ça va, tu es en forme ? Louis ta fichu la paix hier soir ? »

Le faux-cul. Il sait que je nai pas avalé le bromure. Sil veut arriver à ses fins, il doit faire du cinéma.

« Bof, il a quand même réussi à bander un peu ! Mais avec la dose daujourdhui, jai peur quil ne sendorme au travail ! Lala ! Dis-moi, pour venir me relancer au salon de façon imprudente, tu devais avoir envie de moi ? »

« Après le coup manqué, regarde, jai des couilles comme ça. Allez, suce un peu, jai nettoyé mes bijoux de famille ! Comme tu mas laissé le choix dans la date, je vais te mettre le doigt dans la chatte ! Euh, euh ! Elle nest pas bonne, celle-là ? Tu comprendras quand mon doigt te chatouillera la chatte ! »

« Aïe ! Doucement ! Tu as entendu, hier après-midi, comment Louis ma baisée, un vrai sauvage ! Cest drôle comme il devient brutal, tout à coup ! Alors, de grâce, sois plus doux ! Jai les muqueuses en bouillie, le clitoris à vif ! »

« Tu ne sais plus ce que tu veux ! Mardi, tu adorais ma vigueur ! Bon, as-tu de la vaseline ? Oui, ce tube va faire glisser mon zob en douceur ! Je vais être le roi de la pénétration sans douleur ! Attention, le petit train arrive ! La locomotive va entrer dans le tunnel ! »

« Ooh ! La vache, ça brûle ! Doucement, bon sang, je ne suis pas une vache, même si tu te prends pour un taureau ! Mets-y un peu de sentiment »

« Hihihi ! Elle a du sentiment, ma vache, elle a du sentiment ! Tu connais la chanson. Hé, on baise, je ne suis pas ton mari. Je suis bien enfoncé au chaud. Ne ténerve pas, tes petites douleurs vont disparaître. Détends-toi. Garde le sentiment pour ton cocu de mari ! Tu laimes, ce con ? »

« Bien-sûr, cest mon mari ! »

« Ah ! Je ne comprends pas les femmes, elles aiment un homme et passent leur vie à le tromper ! Il vaut mieux être célibataire, toujours prêt, comme les scouts ! Quand même, quest-ce que vous avez dans la tête ? Enfin cest bon. Profitons de la vie ! »

« Tu es là pour philosopher ou pour baiser ? Bouge un peu ou je vais mendormir ! »

« Cest-ce que je disais, vous ne savez pas ce que vous voulez ! Bien, je lime ! Tu ne gémis plus ? Euh…, tu me sens ? Cest pas trop rude ? Tu aimes au fond ? Oui, tends-toi, accroche-toi ! »

« Je ne me souvenais pas, ta queue est vraiment épaisse ! »

« Je sais une queue de concours ! Une queue de chef ramoneur ! Là où elle passe, les toiles daraignées trépassent ! »

Emilie rit de ses facéties. Faire rire une femme, cest mettre un pied dans son lit. Je ne suis peut-être pas assez rigolo.

« Ça va beaucoup mieux, mon bébé. Hé…, hé…, hé, Humm ! »

« Cest bon, tu me remplis, je sens les pulsations de ta verge ! Tu sens, je te fais des anneaux ! Oh ! Baise plus vite, baise plus fort ! Encore, dedans et ton doigt dans mon cul ! Oh, euh… ! »

« Oui, mais je ne vais pas pouvoir attendre longtemps à ce rythme, tu mexcites ! »

« Ooh, hum, euh, euh, aaaaah !

« Vlan, prends-ça, prends, tiens, tiens ! »

Le train est parti, le piston pistonne à fond, plein gaz. Lhuissier nous fait signe. Difficile métier. Lhabitude des interventions ne lempêche pas de ressentir des émotions. Laure de lindex désigne la bosse dans son pantalon et étouffe un fou-rire.

Dans un cri de plaisir mêlé de douleur, Émilie senvole, le coq pousse son cocorico et maître Konsta fait irruption en se présentant dune voix de stentor. Son entrée glace de stupeur les deux acteurs. Marcel se bloque dans ma femme, tourne la tête, mais ne peut pas se dégager des deux jambes nouées autour de ses reins. Laure hurle de colère, insulte son compagnon, envoie une rafale de gifles et de coups de poings. Ses cris font redescendre de son septième ciel, la femme comblée. Ses pieds libèrent le garçon-boucher, il se relève, sort du vagin, un piston dégoulinant du sperme à peine éjaculé. Il est stupéfait, yeux hagards, dépité de se voir de nouveau coupé dans son élan, mais lâche une dernière bordée dans la toison noire finement ciselée de ma fausse blonde avant de retomber sur le dos, étendard dressé vers le lustre, gras, en début de détumescence. Émilie, hébétée, reste cuisses ouvertes, offrant la vue sur le reflux de liqueur séminale, tandis que se referme son sexe maculé. Sacré Marcel, cest vrai quil est bien monté. Il ne comprend pas.

« Tu avais dit huit jours ! »

« Mais, mais, mais… ! », balbutie Emilie.

« Bon, ça va, jai compris ! » déclare lamant. « Ma pauvre Laure, eh oui, cest comme ça, tes cocue : bon voyage ! Tu vois la belle femme qui veut de moi ! »

« Ah, non, cest faux ! Je suis mariée à ce monsieur ! Louis, dis-leur ! Je ne veux pas de Marcel ! »

Lhuissier se marre.

« Louis, tu sais, je taime… ! », pleurniche la coiffeuse, en cachant, dune main, son pubis arrosé.

« Moi, je naime pas le bromure ! Officiez, Maître ! »

Maître Konsta constate, relève les identités, obtient de Marcel, rabroué par sa conquête, confirmation quil est lauteur de lattestation à propos de la fourniture de la drogue. Le désaveu la rendu furieux.

Il signe, grommelle !

« Marcel, la voie est libre. Je ne veux plus delle !

« Louis, où vas-tu ? Reste, je vais texpliquer ! Je suis ta femme, ne me quitte pas ! »

La présence de lhuissier a donc réveillé sa mémoire, elle mesure soudain les conséquences de la situation. Lhuissier reluque avec envie la désolée : elle aura un avenir, à le voir bander. Mon bonheur est ailleurs. Laure cache sa joie. Une autre vie souvre devant nous !

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