La musique et ses couleurs 8/8

Une situation, une envie et aucun regret juste du bonheur ?

Jai repris des habitudes. Celles de me lever tôt, daller au parc tout proche, de courir de bonne heure le matin. Je ne veux plus de ces rencontres dun instant, de ces étreintes qui me donnent un plaisir fou, mais sans vraie vie amoureuse. Je nai pas souhaité continuer à faire lamour avec Francine, elle peut tout aussi bien vivre avec son avocat. Mon affaire elle sest tassée et plus personne ne men reparle. Jai été une dernière fois auditionnée par une femme juge qui avait bien du mal de trouver les mots pour qualifier ce qui métait arrivé. Elle semblait surtout satisfaite de voir que je ne ferais rien contre cette justice pas juste du tout. Jai bien senti quelle respirait mieux lorsquelle a compris que jétais sérieuse quand je parlais de ne pas remuer le passé, de ne pas faire remonter les mauvaises odeurs de ces moments pourris pour moi.

Son stylo sur le papier puis les phrases écrites sur des feuilles blanches par une greffière zélée retraçaient en quelques lignes cette tentative doubli de ma pénitence forcée. Je crois que nos pontes avaient choisi une femme pour mentendre, car seule une dentre nous pouvait, si cétait possible, concevoir ce besoin danonymat après des moments si difficiles. Sortie dun bureau aussi austère que la fonction de celle qui loccupait, je me suis remise en selle, seule, mais jai gardé la enfin ma maison. Les fenêtres sont maintenant agrémentées de jolis rideaux et de volets roulants que je baisse chaque soir. Alain nest pas très loin, mais je ne laimerai jamais, même si javoue que mes tripes gardent encore le souvenir de sa queue plantée en elles. Ma vie se résume comme beaucoup de femmes seules à des horaires de bureau, des repas pris dans la solitude.

Sur le plan sentimental, cette affaire ma fait sans doute aussi comprendre que jétais capable daimer autant les corps féminins que ceux plus rugueux des hommes. Au hasard des rencontres que jai faites, depuis que cette histoire est terminée, jai joui avec lun et lautre sans distinction de sexe. Javoue cependant que parfois je préfère la souplesse et la douceur des nanas, elles savent mieux cerner nos envies et définir nos priorités. Mais cest sans doute dû au fait que nous savons ce que nous aimons et que nous sommes capables de le retranscrire en caresses sur des corps analogues au nôtre. Mais je garde aussi au fond de moi, lenvie de ses sensations que donne un sexe mâle qui pourfend ma chatte, qui sintroduit ailleurs aussi et principalement, jaime les fellations. Mais je ne privilégie ni les hommes ni les femmes, cest juste un choix lors de certaines rencontres.

Puis au fil du temps, jaspire à plus de sérénité, à une certaine stabilité dans mes relations. Jai quitté Mélanie et son Gino qui devenaient trop envahissants, et progressivement, me suis détachée du milieu dans lequel javais mis un pied, peut-être un peu trop rapidement. Depuis des semaines, jai repris des études pour faire ce dont jai toujours rêvé. Bien sûr, il marrive de croiser, parfois Alain, mais nous avons fait le point. Il est bien conscient quaimer ne suffit pas. Pour que lamour au sens beau du terme, soit un cadeau du ciel, il faut quil soit partagé des deux. Je ne pourrai jamais être amoureuse de lui, bien que parfois je me retienne de lappeler, pour le plaisir de partager encore un peu de sexe. Il est un très bon amant. Francine a eu quelques crises avant de comprendre que je ne serais jamais tout à fait une femme à femme, même si nos jeux de langues et de mains avaient su menflammer parfois.

Gilles est toujours en couple avec mon amie et ses deux enfants partagent leur temps entre Mélanie et Gino et ce couple que leur mère forme avec lui. Je fréquente maintenant des endroits un peu comment dire osés où le mélange des sexes est permis ! Dans ces boites, je peux puiser tout à loisir, pour ne pas dire piocher dans un cheptel qui me donne un certain plaisir anonyme. Jadore par-dessus tous, ces hammams et ces saunas où je peux me balader nue sous une serviette. Je jauge et regarde, sans scrupules des hommes et des femmes qui sont là pour les mêmes raisons que moi. De temps en temps, oh ! Pas souvent, je le concède, je me laisse aller à une pulsion qui memporte vers celui-là ou celle-ci, sans état dâme. Je laisse faire la nature et prends en rendant parfois également le plaisir que lon me donne.

Tout est et reste anonyme, sans nom. Si le type que je rencontre dans ces boites insiste trop, je le jette sans ménagement, et je dois dire que rarement une femme ma poursuivie de ses assiduités en dehors de ces clubs. Comme quoi, il existe bien quelques différences, au moins dans les comportements. Je nai aucun critère particulier, cest seulement à linstinct et il marrive fréquemment de ne faire quun bref passage le samedi soir, dans certains établissements et quaprès avoir pris un verre, que je me paie toujours, je rentre chez moi pour me délasser devant la télévision. Par contre je peux aussi consommer et quand je le fais, cest sans modération, mais après mêtre bien fait comprendre. À savoir que lheureux élu ou la chanceuse avec qui je décide de franchir le cap ne doit en aucun cas tenter dobtenir un rendez-vous en dehors des murs qui vont nous voir faire lamour.

Jusque-là pas de problème ! Tous ont respecté, mais cest peut-être aussi parce que je suis dune méfiance absolue. Je ne donne aucune indication pour que lun ou lautre me situe géographiquement, je crois que cest mieux ainsi. La justice a oublié bien vite jusquà mon nom, mais jai reçu un jugement qui me réhabilitait ! Cest la moindre des choses, je suppose. Le blabla habituel, le jargon judiciaire incompréhensible pour le commun des mortels qui justifie quelque part que je ne veux pas de réparations pécuniaires, mais revirginise cependant mon casier judiciaire. Je ne leur en demandais pas autant. Alors quand en sortant de la salle où je pianote avec un vrai professeur de musique, je tombe nez à nez avec Jean-Marie le policier, rien ne minterdit de faire un brin de causette.

Ses muscles puissants qui roulent sous un tee-shirt bleu nuit, me font un effet étrange. La force tranquille qui se dégage de cet homme est surprenante. Il se précipite vers moi.

Claude ! Quelle surprise ! Quest-ce que vous faites par là ?

Je sors de mon cours de musique. Du piano ! Jaimerais en faire mon gagne-pain.

Ah ? Je ne savais pas que vous jouiez du piano.

Il y a tant de choses que vous ignorez de moi.

Je ne demande quà apprendre. Vous mavez laissé un sacré souvenir lautre soir

Celui dune belle salope sans doute ? Cest bien comme ça que vous appelez les filles qui couchent comme je lai fait, non ?

Pas du tout ! Le salaud de lhistoire serait sans doute moi ! Jai encore mauvaise conscience de enfin davoir pu profiter dune situation équivoque.

Vous mavez juste remis les idées en place. Ça ma fait du bien. Et puis, jai adoré cette ce temps passé avec vous.

Vous êtes étonnante. Je suis ravi de toute façon que vos affaires se soient arrangées. Et vous dire que jai aimé serait en deçà de la vérité aussi

Je crois que ma bonne étoile veille sur moi.

Tant mieux alors. Vous avez le temps de prendre un pot ?

Oh ! Bien sûr, jai toujours tout mon temps. Je ne travaille plus dans ce bureau où vous mavez connu ! Divergence de point de vue et dopinion, avec ma patronne ! Mais je lui garde toute mon estime, elle ne ma jamais jugée et ma permis de retrouver une vie normale. Jai récupéré aussi ma maison, celle de mon mari et moi un coup de chance !

Je suis heureux pour vous. Tiens, il y a un bar par-là ! Vous me suivez ?

Avec plaisir

Ce quil appelle un bar ressemble plus à une sorte de boite de nuit. Une musique assez violente est distillée par un groupe sur une estrade. De petites tables accueillent des couples comme nous, en vadrouille nocturne. La fille qui nous sert à des cheveux immensément longs. Ils lui descendent jusquau milieu du dos. Elle nest vêtue que dun body serré à la taille, dune jupe noire et de bas résille. Des talons hauts défiants les lois de léquilibre forment la terminaison basse de ses longues jambes. Je juge que cest une belle femme, dans les vingt-cinq, trente ans. Au bout de quelques minutes, je sais déjà que ma conversation avec Jean-Marie est plus que limitée. Nous navions aucun atome crochu et sans doute le soir où je me suis laissée aller, jétais trop peu lucide pour men rendre compte. Un réel besoin daffection qui nest plus présent aujourdhui. Je ne sais pas comment lui faire comprendre que la fête sil en espère une, naura pas lieu.

Je sirote lentement une « vodka-orange » et Jean-Marie a sans doute saisi que je nétais pas disposée à lui accorder une fois encore mes faveurs. Au bout dun long moment, après des échanges plutôt stériles sur la pluie et le beau temps, il se lève et prend congé. Je reste là, assise seule dans cet endroit où la musique menivre quelque peu. Deux ou trois couples se sont réunis sur un parquet prévu pour la danse et mon Dieu, je me dis quaprès tout, on a quune vie. Je commence à tourner solitaire, sur un air envoutant. Mon corps se balance au rythme daccords latino. Un type seul aussi vient se coller devant moi, espérance toute masculine dès quune femme est disponible à leurs yeux. Je lui tourne le dos volontairement et accoudée au zinc de la boite, la demoiselle aux longs cheveux me fixe.

Ses yeux en amandes dont je ne distingue pas la couleur, ne me lâchent pas du regard. Dès que nos prunelles se croisent, elle me fait un large sourire. Je réponds timidement par une sorte de grimace, mais elle ne sen offusque pas ou bien me juge-t-elle soumise aux caprices de la musique syncopée. Puis en tournant sur le parquet, je regarde mieux cette femme. Ses hanches sont fines, elle est élancée et mince pour ne pas dire maigre. Ses cheveux oscillent entre le brun et le noir sans que je sache vraiment à la lumière artificielle, définir vraiment sa couleur naturelle. Elle aussi me dévisage, impassible, comme attendant un geste, une invitation de ma part. Je ne sais pas ce quelle veut. Le type qui visiblement me drague ouvertement, revient à la charge. Collant le gaillard ! Et je me balance en cadence dans lautre sens.

Jai quitté des yeux la femme aux cheveux dont la couleur méchappe. Mais lautre zèbre, ne me lâche plus. À nouveau il se dandine devant moi, et je fais un autre demi-tour, tout en méloignant de lui. Ce qui a pour effet de me rapprocher de la serveuse et du bar. Je stoppe mes déhanchements pour venir finalement masseoir sur un tabouret haut, près du comptoir. Elle passe derrière le zinc et vient à ma hauteur. Alors entre deux accords, elle se penche vers moi.

Vous voulez boire quelque chose ? Une autre vodka ?

Le type a cessé également de tourner et comme un loup qui flaire une proie, il est là tout proche, à chercher comment engager la conversation.

Vous prendrez bien un verre avec moi !

Bon ça va ! Tu vas laisser madame tranquille François ! Tu vois bien quelle veut être peinarde. Alors, arrête dinsister lourdement

Puis revenant à ma hauteur.

Alors ce verre ? Je vous loffre ? Maintenant que jai éconduit ce loustic qui court après tous les jupons qui passent sur notre piste de danse, vous prendrez bien un verre avec moi !

Je je ne sais pas vraiment si cest raisonnable !

Raisonnable ? Mais bon sang ! Nous naurons quune seule vie, alors autant la vivre du mieux possible ! Et puis zut après tout ! Laissez-vous tenter

Elle a déjà saisi le verre et la glace tinte au fond. Le liquide incolore qui coule dans celui-ci et vite marié à un jus dorange. Elle pousse devant moi ce joli cocktail et sen sert également un, dune couleur étrangement bleutée. Nous trinquons toutes les deux et elle me déshabille littéralement du regard. Aucune gêne dans ces deux prunelles que je distingue mieux et dont la teinte tire sur le bleu. Ses tifs aussi sont plus en vue et je sais quelle nest pas totalement brune. Elle a comme des reflets roux qui se mélangent à la masse longue de sa chevelure. Elle doit les teindre, sinon elle serait dun rouge feu superbe. À nouveau ses lèvres sapprochent de mon oreille, et elles effacent lespace dune phrase, la mélodie que lorchestre joue.

Vous voulez que lon aille faire un pas ou deux à lair frais ?

 !

Je hausse les épaules et lui fait signe que les clients tout autour elle se rapproche encore une fois.

Cest moi le boss ici, alors on peut y aller si vous voulez !

Elle fait un geste et un grand escogriffe que je navais pas même remarqué, dans un coin vient à toute vitesse. Ils discutent un instant sous les flonflons qui nous entourent et le type se met à sa place au bar. En loucedé, il me reluque et quand il voit que je le suis des yeux, il me fait un large sourire. Nous achevons nos verres et elle memboite le pas pour un séjour à lextérieur, que jimagine de quelques minutes. Mais devant la porte, elle me tire par le bras.

Venez. ! Allons venez avec moi, nous serons mieux au calme pour discuter.

Je ne comprends pas bien, mais elle sengage en me trainant à sa suite dans des escaliers qui conduisent à un appartement situé au-dessus de la boite de nuit.

Ouf ! Un peu de silence ! Je vous jure, ça fait du bien quand ça sarrête. Je suis le patron du bar-dancing et jai de temps en temps lavantage de me faire une pause comme celle-là.

Je je vous avais prise pour une serveuse !

À loccasion, jadore encore servir en salle. Jai fait cela depuis ma jeunesse. Ici, cétait la boite de mes parents, jai ça dans le sang.

Ah ! Daccord, alors je comprends mieux. Et vous êtes donc devenue la patronne.

Non ! Le patron

Je ne saisis nullement ses propos, mais si elle préfère le masculin au féminin pour son job cest encore son affaire. Son appartement me semble bien coquet comparé au mien. Ici, tout est basé sur des tons noirs et rouges ! Un savant mélange des deux, décliné sous toutes les formes possibles, ce qui donne un certain cachet à lensemble parfait. Cest beau et jen prends plein les yeux. Elle a retiré ses chaussures et soudain me semble beaucoup plus petite.

Voilà ! Cest mon royaume et peu de gens ont la chance de le visiter je vous lassure. Je suis René, le propriétaire de tout ceci.

Le geste vague de la main englobe sans doute limmeuble tout entier. Et elle me fait signe davancer et de masseoir sur un canapé roux. Du bout des fesses, je me pose sur le cuir doux au toucher. Elle est debout près dun immense miroir et la pièce se reflète totalement dans celui-ci, rendant encore plus imposant son salon.

Je vais me faire un thé ! Vous voulez quelque chose de chaud ou préférez-vous un alcool ?

Non merci ! Je ne suis pas trop thé, mais si vous aviez un café, ce ne serait pas de refus. Et puis le vous me semble trop cérémonieux ! Je peux opter pour le tu réciproque ? Je mappelle Claude et pour le moment, je suis des cours de piano.

Je nosais pas te le demander, mais cest vrai que je suis ravie de briser la glace. Ce soir cest assez calme, côté piste de danse ! Parfois jai quelques enragés qui un peu comme ce François ! Oh ! Ce nest pas un méchant garçon, mais il simagine que toutes les femmes lui courent après et je dois un peu comme pour toi, le remettre à sa place.

Bon, je nétais pas seule au début de la soirée et lami enfin celui qui maccompagnait sest découragé quand il a senti quil naurait sans doute rien ce soir mais la musique ma rattrapé et jaime danser.

Jai bien vu. Ce nest pas souvent quune jolie femme reste seule chez moi. Elles sont souvent en couple et si tu reviens un vendredi soir ou un samedi, je ne suis pas sûr que tu trouves de la place sur le parquet.

Tout en discutant, elle a fait bouillir de leau et un sachet odorant de thé vert infuse dans une grande tasse. Jentends aussi chanter une cafetière genre « expresso » qui elle aussi, distille autour de nous une odeur qui chatouille mes narines. En portant un plateau avec les deux récipients remplis de liquide fumant, elle revient vers le canapé sur lequel je ne bouge plus. Sans se poser dautres questions, elle sassoit tout près de moi et ses jambes gainées dun nylon ajouré se découvrent largement, alors quelle prend lassise toute proche.

Tu vas me trouver audacieuse, mais je te trouve belle.

 ! Merci !

Jai sans aucun doute rougi au compliment. Il me surprend alors que je ne my attendais nullement. Cest arrivé comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Et la rousse ne se départit pas de son calme ou flegme je ne sais pas comment dire.

Jai eu tout de suite un petit béguin pour toi. Jai vu le grand gaillard qui est arrivé en ta compagnie. Ça ma rendu quelque part un peu jaloux

Je note au passage cette manie de parler au masculin ! Enfin rien de bien grave, tellement de gens maintenant ne pratiquent plus correctement la langue française je ne vais pas relever pour si peu. Elle se redresse légèrement, décollant son corps du dossier et sempare du café quelle me donne dans la main. Je touille lentement le breuvage sombre dans lequel elle a laissé tomber un morceau de sucre. Quand elle boit son infusion, je fais la même chose et nous restons le temps de siroter nos boissons, dans un silence absolu. Elle a les yeux fixés sur mes cuisses qui sont, elles également, relativement découvertes par ma jupe remontée.

La position sur le divan, il est vrai, ne facilite pas le maintien en position correcte de mes cotillons. Et mes mains empruntées par la tasse que nous tenons ne permettent pas non plus de tirer ceux-ci vers le bas. Puis, si elle voit deux jambes, elle nen perdra pas la vue et jen pense autant alors au diable le puritanisme mal placé. Les choses sont assez étouffantes pourtant. Pour quel motif mon cur se met-il à battre à cent à lheure ? Dire que cest encore une femme qui me donne des sueurs et pas vraiment froides, un comble ! Elle remet sa tasse vide sur le plateau et japproche la mienne du même lieu quand elle me prend par le poignet. Je nesquisse encore aucun mouvement de recul lorsque sa tête pivote et vient à la rencontre de la mienne.

Pourquoi ai-je senti dinstinct quelle allait membrasser ? Mais pourquoi surtout, je ferme les yeux, en attendant ces lèvres qui vont se coller aux miennes ? Qui peut mexpliquer cette espèce de passivité à vivre ma vie, comme une spectatrice de ces évènements pourtant bien réels ? Les deux petits gnomes à lintérieur de mon cerveau se tirent la bourre. Lun rit de ce qui arrive et mencourage à aller de lavant et le second tente de me faire réfléchir sur ce qui va se passer. Ça bout sous mes cheveux, mais je ne refuse absolument pas cette bouche gourmande qui sempare de mes lèvres. Le diablotin mincite à ouvrir largement mes lippes, langelot lui me supplie de nen rien faire. Qui croyez-vous qui va gagner cette étrange bataille ? Le lilliputien vêtu de blanc ou le porteur de fourche tout en rouge ? Le temps que je réagisse, Renée a déjà une main sur ma nuque, mattirant, me pressant contre son visage.

Cest goulument quelle me fourre dans le bec sa langue dune douceur exquise, je dois le reconnaître. Forte de cet avantage, elle laisse se promener sa seconde mimine sur mon dos, frictionne tendrement mon corsage. Le succube se moque du chérubin lui intimant lordre de rendre les armes. Ils se font face plus que jamais, et sous mon crâne, cest épique. Je veux, je refuse, je refuse, je veux mais mon corps lui dans tout cela ! Et bien, il prend le parti du petit cornu et sengage dans un processus que je ne connais que trop bien. Il fond, se répand en une humidité qui ne cesse daller en saccentuant. Le nain blanc se replie dans un tiroir secret de mon cerveau. Il a perdu cette guerre des sens une fois de plus.

Elle a rapidement trouvé les boutons qui masquent mon soutien-gorge. Alors sa bouche quitte mes lèvres pour se porter sur, dans un premier temps, les bonnets qui les recouvrent. Voyant quils deviennent gênants, elle sempresse de retirer les manches de mon caraco de chiffon pour enfin faire glisser le cache nichons, et elle semble experte en dégrafage de ce genre dobjet. Alors les lèvres goutent aux fruits tendus par une sorte dexcitation. Et elle doit trouver les fraises qui surmontent mes seins à son gout puisquelle persiste à mâchouiller mes deux tétons. Je souffle, respire de plus en plus intensément. Les mains ne sarrêtent pas à ma poitrine, poussant lavantage que je leur ai laissé, pour se faufiler plus bas, flirtant avec la ceinture de ma jupe.

Comment Renée sy prend-elle pour me la retirer ? Je ne men préoccupe nullement. Mais quand ses doigts frôlent dangereusement lélastique de ma culotte, jai seulement une seconde dhésitation. Le Séraphin tente de sinterposer, mais il est immédiatement éconduit par le mini Satan qui le refoule. Cette fois il ne reviendra plus et laisse le terrain à ladversaire. Je me rends moi aussi alors que mon ventre commence à faire frémir tous les pores de ma peau. Ma culotte na pas su rester sur mes fesses, mais sans doute que je nai pas vraiment voulu la garder à cet endroit. Du reste, il me semble bien que jai soulevé le derrière pour faciliter la glissade. Je ne men plains plus. Jaurais mauvaise grâce à le faire bien sûr.

Les petites dents aiguisées qui ont un grand moment pris en tenailles mes mamelles les quittent presque trop vite maintenant pour venir fourrager en chur avec les mains, dans cet entrecuisse que Renée a largement ouvert. Elle me lèche dans un premier temps sur toute la longueur de la faille baveuse et cest inexplicablement les miennes de pattes qui cramponnent la caboche de lautre femme, de peur quelle narrête ce quelle vient à peine de commencer. Cette foutue langue est partout à la fois, et je ne suis plus vraiment consciente, sauf de ce bien-être qui sinvite en moi. Les premières crispations secouent mon corps de la tête aux pieds. Ma lécheuse sarrête, surprise, avant de replonger dans les profondeurs de cette foufoune qui narrête plus de pleurer de bonheur.

Je suis transportée je ne sais où, fermant les yeux, laissant ma tête vaciller de gauche à droite et lautre persiste, déjouant adroitement chacun de mes coups de reins, pour ne pas être éjectée de lendroit où elle se cantonne. Cest magique, cest merveilleux et je jouis soudain, sans aucune retenue, sans pouvoir endiguer cette montée de spasmes sur laquelle mon esprit maintenant surfe en totale liberté. Je suis non plus secouée, mais je ne suis quune immense secousse, une incroyable femelle qui prend son pied. Je geins sans discontinuer, et mes mains senfoncent dans la jungle des cheveux roux, sans prendre aucune précaution. Quelques-uns font les frais de cette gerbe de plaisir qui métreint et mentraine sur des pistes inouïes.

Renée me laisse me calmer sans pour autant retirer son museau de la fourche que ses mains maintiennent écartée. Puis quand elle sent que je suis enfin alanguie et moins possédée, elle se recouche contre moi. Dans ce geste elle me serre le poignet pour lentrainer vers le centre de son corps. Je maperçois quelle est toujours entièrement vêtue. Je cherche en tremblant le moyen décarter les nippes qui se trouvent sous mes doigts. Voyant que je ny parviens visiblement pas, Renée se lève et retire toute seule son chemisier. Elle retire également son soustingue et deux obus affolants éclatent devant mon regard. Une envie irrépressible dy coller mon bec vient me titiller et je mempresse de la satisfaire. Sa poitrine est dune fermeté surprenante, ses tétons peu développés. La femme qui me maintient légèrement en retrait de son corps en profite ainsi pour soulever son bassin, pour me permettre de faire glisser ses bas résille.

Comme moi elle est presque nue, elle ne porte plus que le slip du body dont le dessus pend sur le canapé. Mais ce dernier me cache encore ce sanctuaire dans lequel je veux, faire une prière. La femme se couche contre moi et soudain un long frisson me parcourt. Lorsque la main lancée dans la découverte de mon double vient flirter avec sa culotte, je pousse un cri. Un cri de surprise ! Stupéfaite je retire mes doigts, mais cest sans compter sur celle de Renée qui la ramène vers sa cible. Et là je découvre avec fascination, lobjet qui ne devrait pas être là. Je comprends soudain le pourquoi du masculin des propos de mon hôte. Mes phalanges maintenant shabituent progressivement à la présence dun vrai sexe dhomme, palpitant et raide. Finalement il savère que ma Renée est en fait un René !

oooOOooo

Curieuse, je me sens toute molle et pas du tout prête à me sauver à la vue du loup. Non ! Cette chose mattire, menivre même. Je me sens presque rassurée de savoir quune moitié delle est femme, lautre partie homme. Cest excitant et alors que mon cerveau capte le pourquoi de ce que je prenais pour des fautes de français, il mindique également cette envie de la femme-homme, de lhomme femme. Jaspire, cest le mot cette masculinité grandissante dune bouche avide, et caresse la féminité de mes mains pressées. Il ou elle, peu importe puisquils sont indissociables, apprécie soudain ce regain dattention. Mes lèvres courent sur un sexe hyper tendu, alors que mes doigts malaxent deux tétons minuscules certes, mais sur deux seins bien charnus. Je suis éperdument prise au jeu de mes sens déboussolés.

Et René râle de plus en plus fort sous mes attouchements désordonnés. Je sens quil y trouve son compte, pour la moitié tellement virile. Renée quant à elle, apprécie que mes dents pincent les excroissances brunes de ses deux nichons aussi développés que les miens. Il, elle se laisse faire en se tortillant comme un ver sur le sofa qui subit nos ébats. Et quand joublie ces deux nibards, cest pour mieux passer mes cuisses au-dessus de ce visage si tendrement glabre. Je me frotte éhontément sur le visage de femme au sexe dhomme. Du reste je mapplique à téter cette bite raide, je mévertue à pomper ce nud qui fait la différence. Même les petites boules velues qui sont sous le mât voient mes doigts. Je les soupèse, les triture, les malaxe, comme pour me dire que je ne rêve pas.

Et non ! Ce sont bien des couilles, chaudes et douillettes qui sont entre mes doigts, des burnes que jétire, que je cajole et les gémissements de René sont les expressions sonores de mes bienfaits. Sil crie trop fort, je relâche mon étreinte et gobe sa queue pour passer ma langue sur le casque lisse. Bientôt une perle de liquide arrive, prémices à ce déferlement que je veux à tout prix éviter. Je nen persiste pas moins à me frotter sur le nez, sur le menton, à me satisfaire et à mouiller sur la figure de cette femme aux attributs masculins. Il râle, elle lèche aussi ma fente baveuse au possible. Et ses bourses continuent à être tripotées, pour ne pas dire écrasées, par mes mains qui sassurent ainsi de la souplesse de la peau du sac qui les contient.

Un gémissement plus violent que les autres, un soubresaut dans ma bouche de lanimal vivant que jy loge, moblige à une retraite précipitée. Le premier jet est dune intensité rare. La giclée de sperme éclate en une longue trainée blanche sur ma joue. Cest légèrement gluant et passablement collant. Puis dautres petites rincées, finissent léjaculation de ce René qui de ce côté-là na rien à envier aux autres mecs. Alors pour dobscures raisons qui me dépassent largement, mon corps à moi soffre aussi une nouvelle tournée de plaisir. Ça débute par les muscles de mes cuisses qui ne mobéissent plus du tout. Je suis comme tétanisée de partout, tremblante et parcourue par des milliers daiguilles qui senfoncent dans ma peau.

Je nen peux plus de ce frottement qui mélectrise et mes jambes serrent cette tête qui se trouve entre elles, mes mains se crispent sur la bite quelles nont pas lâché. Elle sous moi a sans doute un mal de chien à respirer, ce dont je nai cure. Je prends un plaisir indéfinissable, un plaisir monstrueux avec cette demi-femme, avec cette erreur, moitié homme. Lorsque mes mouvements saccadés se calment quelque peu, les bras de Renée me repoussent sur le côté et nous gisons lun près de lautre, à demi engoncés dans le tas que forment nos vêtements sur un tapis de laine au toucher doux. Comment sommes-nous venus atterrir sur ce dernier ? Mystère ! Je viens de vivre un des moments les plus intenses de ma vie de femme.

Je réalise que je tiens toujours le flambeau, certes un peu moi glorieux, mais quand même loin dêtre dune mollesse déconcertante. Il me colle aux doigts, et cest la bouche de Renée qui sévertue à laver les traces de son éjaculation de mon visage. À petits coups de langue, comme le ferait un jeune chien, elle lape doucement les coulées laiteuses, tout en se cramponnant à moi, dune manière irréelle. Peur que je file à langlaise ? Trouille de cet après qui nous force à nous taire ? Je nen sais rien, mais ce que je sais cest que le moment que je viens de vivre est quelque chose qui vient de me marquer comme au fer rouge. Ce cette enfin René, ou Renée, je ne sais plus vraiment comment lappeler, cest une bombe.

Tous mes sens en éveil me rappellent que celui ou celle-là représente en une seule et même personne les deux morceaux de ce que jaime chez une femme et un homme. Le tout enfermé dans un corps unique, et javoue que cest géant. Avoir des seins et le bonheur de trouver une queue aussi, dans un même être, cest dément, et merveilleux pour moi. Les deux entités qui se battaient dans mon crane sont maintenant main dans la main, unanimes dans lexpectative de lémoi qui fait soudain battre plus que la normale, mon cur dans ma poitrine. Ils nont plus à se battre, juste à regarder ce qui se passe, spectateurs attentifs de ma reddition programmée. Je ne sais rien de ce qui marrive, je sens seulement que lui, quelle, est là pour moi, que cest ce que je cherchais depuis la fin de mes ennuis.

Mon ventre réclame à nouveau comme dans un cri, une visite que cette femme peut lui offrir. Et je recommence avec tendresse les gestes innés qui vont je lespère faire revivre la baguette de la fée Carabosse. Ma bouche retrouve le chemin de ce pistil incongru sur ce corps de déesse. Jentreprends une nouvelle approche buccale de cette queue et tout y passe. Des baisers sur la bouche féminine, au pelotage des mamelles de Renée. Je ne me prive de rien, ne la prive de rien non plus et en fille bien éduquée, elle me rend la monnaie de ma pièce. Puis cest le côté mâle qui entre en action, sévertuant à senchâsser en moi, tenon en mortaise, pour une menuiserie des plus assidues. Elle membrasse, il me baise, je suis à elle, à lui, je suis à eux.

Notre corps à corps dure jusquau petit jour, et cest seulement la fatigue intense qui nous arrête. La volonté de continuer est grande, mais ce sont les forces pour le faire qui viennent à manquer. Nous nous écroulons ivres de passion, ivres de sexe, sur le tapis de nos amours. Elle a posé son bras en travers de mon corps, me montrant par là quelle me demande de rester. Je ne refuse pas cette étape de ma vie, je suis bien, et dans ma tête et dans mes baskets. Je nai pas, plus envie de bouger, seulement restée étendue là, à me cramponner à ce, à cette enfin comment dire ? Elle dans ses attitudes, lui dans sa virilité ! Quelle explosion de bonheur dans ce mélange sublime et ce dosage harmonieux deux !

Après :

Mes doigts courent sur le piano. Tout autour, dans la boite repeinte et réaménagée de neuf, les couples dansent sur le parquet verni. La musique qui sort des touches que mes doigts frappent, cest autant de petits elfes qui viennent percuter les oreilles des danseurs. Ils tournent, tournent sans se lasser. Mes yeux sont clos, je lis dans ma tête la partition et mes mains sont seulement le prolongement de mes pensées. Jentends bien sûr les gens au bar, les rires, mais rien ne peut me déconcentrer. Sous mes phalanges qui vont et viennent au gré des gammes et des accords quils libèrent, les hommes et les femmes sur la piste senlacent et se frôlent. Une main vient se poser comme un papillon sur mon épaule et je perçois le bruit sympathique du verre qui glisse sur le dessus de linstrument.

Le parfum qui mentoure cest celui de la nouvelle Renée, celle qui accompagne ma musique, celle qui fait la route avec moi. Elle est là et sa seule présence est devenue une drogue. Jai ce besoin de la sentir, de la savoir toute proche, tellement présente. Elle est là chaque soir, alors que les airs que mes mains recréent chaque jour envoutent nos clients. Nous avons réussi ce ménage à trois que personne ne décèle nulle part dans nos attitudes. Elle est plus à moi que personne, je nappartiens plus quà eux. Jadore lindéfinissable perversité de ces corps reliés en Renée et nous faisons lamour tantôt comme deux femmes, parfois comme un couple mixte. Mais nous y trouvons un plaisir sans arrêt renouvelé, toujours différent.

Je suis musicienne et je joue pour nous trois dans ce bastringue aux allures élégantes. Je fais tourner les amoureux et tous ceux qui voudraient le devenir sur des airs insensés. Puis quand vient lheure où les gens sages se couchent, nous fermons nos portes et fenêtres aux regards de ce monde indiscret. Nos parties de jambes en lair sont mémorables et je nai plus jamais éprouvé le besoin dun homme puisque jai René ! Je nai plus eu envie dune femme non plus Renée est là. Et celui-ci ou celle-là, moffre toute une palette de couleurs aux variantes multiples. Chaque moment est inoubliable, chaque instant est un paradis à lui seul. Envoutante et féminine, rassurant et viril, jai trouvé en eux deux le remède à tous mes maux alors que volent les notes pour les autres

En vous souhaitant à tous de trouver le bonheur la vie est parfois une belle saloperie mais cest si bon de la vivre aussi !

Fin

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