2 La baignade

  

 Malgré la décision prise la veille, Justine avait ouvert les volets de la salle d’étude ; la directrice connaissait son affaire, un cadre éducatif strict s’avérait indispensable à la bonne marche de l’établissement comme dans l’intérêt des pensionnaires. Sans vouloir leur refuser le droit de prendre un peu de bon temps cet été, il ne pouvait être question d’entretenir une complicité malsaine, ce genre de relation ne passerait pas inaperçue à la prochaine rentrée.

 Elle aurait dû monter à l’étage, ne serait-ce que pour vérifier la remise en ordre de la chambre ; cependant, la peur de surprendre un regard ou un geste équivoque la retenait. La jeune femme s’en voulait, un euphémisme qui permettait d’adoucir la violence de sa culpabilité. Si la découverte des novices la veille avait entraîné une excitation passagère, sa réaction aurait été d’en rire ce matin. Mais fantasmer sur des internes, se masturber en pensant à elles, allait à l’encontre de ses valeurs.

  Mal dormi ? sourit Michèle affable. Ce n’est pas la lichette de mûre qui vous a fait mal, au moins.

 La surveillante tenta de vider son esprit.

  Au contraire, j’aurais peut-être mieux fait d’en avaler davantage. Les filles ne sont pas encore en bas ?

  Non, c’est bizarre. Vous voulez que j’aille voir ?

  Inutile ! martela Justine interloquée par la brusquerie de sa réaction. Laissons-les dormir un peu, ajouta-t-elle radoucie, les vacances ne durent pas.

 La cuisinière remplit un bol de café qu’elle rallongea avec du lait tiède, une constante depuis l’arrivée de la jeune femme au domaine.

  Je suis d’accord. J’ai fait du pain perdu, vous en prendrez un peu.

 Ce n’était pas une question ; Michèle détestait voir un estomac vide quitter sa table. Elle déposa d’épaisses tranches de pain dorées à la cannelle dans une assiette.

  On peut en avoir aussi ? demanda une voix fluette à l’entrée de la cuisine. Ça sent rudement bon.

 Gabrielle osa un sourire timide comme si elle voyait la surveillante pour la première fois, Juliette dissimulée dans le dos de sa complice ne paraissait pas davantage rassurée. La mamie soupira, amusée.

  Bien entendu, installez-vous.

 D’habitude, les filles descendaient les marches quatre à quatre, inconscientes du bruit occasionné par leur cavalcade. Ce matin cependant, elles traînaient un air aussi coupable que celui de Justine, un soulagement pour la jeune femme qui avait craint de surprendre une attitude désinvolte à son égard. Aucune des trois ne se permit le traditionnel « Vous avez bien dormi ? »

 Seule Michèle s’agita dans tous les sens, fidèle à ses habitudes.

  

 Qu’avait en tête madame de Bouvreuil, la prof de philosophie, en rédigeant l’intitulé du devoir ? Bien sûr, la tentation faisait de Justine une coupable, au point de s’infliger la punition de plancher aussi sur la rédaction à venir depuis deux heures, au point d’hésiter à lire les arguments de Gabrielle et de Juliette par crainte d’y trouver une référence à l’histoire de la veille, ou pire, une justification. Oui, la jeune femme s’estimait fautive, comment pouvait-il en être autrement !

 Les filles paraissaient plus détendues depuis le petit-déjeuner, la morosité ne résistait pas longtemps à l’insouciance de la jeunesse. Assises côte-à-côte à leur pupitre, elles se focalisaient sur leur feuille en silence. Parfois, une ride d’expression marquait un front, ou une grimace soulignait la réflexion. La surveillante appréciait l’atmosphère studieuse informelle, les devoirs de vacances n’entraînaient pas la pesanteur du travail d’étude au cours de l’année scolaire.

  C’est bien, mesdemoiselles, nous reviendrons sur ce sujet demain. Pour l’instant, je me laisserai volontiers bercer par un peu de lyrisme.

 Les filles se levèrent, prêtes à suivre Justine à la bibliothèque dans la salle commune, les fauteuils y étaient confortables en comparaison des chaises fournies par l’Éducation nationale. Gabrielle se pencha à l’oreille de sa complice.

  Vachement bien roulée, la pionne, susurra-t-elle admirative. À ton avis, elle couche avec des filles ? 

 Transparente sous le soleil par la fenêtre ouverte, la robe d’été mettait en valeur une silhouette voluptueuse. Inconsciente de se donner en spectacle dans une posture lascive, Justine laissa les pensionnaires apprécier les petits seins pointus, le dessin harmonieux du ventre, la taille fine sous des hanches larges, les cuisses galbées. Puis, comme si cela ne suffisait pas, elle leur offrit la vision de ses fesses rondes sous la cambrure des reins, une invitation à la suivre.

  Qu’est-ce que j’en sais ? pouffa Juliette les yeux brillants. Oh ! tu ferais bien des choses avec elle, avoue. Tu l’as entendue parler de se toucher à deux.

  Arrête, se dédouana vivement Gabrielle, c’est toi qui voulait qu’on se branle hier soir. Je parie qu’elle ne porte pas de soutien-gorge…

 Justine se retourna sur le pas de la porte de la salle d’étude, souriante, sans se douter d’être au centre de la discussion.

  Allons, mesdemoiselles, venez. Encore une heure de lecture, puis nous profiterons de cette magnifique journée à l’extérieur. J’ai cru comprendre que Michèle préparait un pique-nique.

 Soucieuse de préserver une certaine distance, la surveillante préférait abandonner les remerciements à la cuisinière.

  

 Une sensation bizarre tira Justine de sa torpeur. Deux heures venaient de s’écouler à la lecture d’un roman, la première allongée sur le ventre et la seconde sur le dos, bercée par les chuchotements de la forêt de chênes sessiles à quelques mètres. La sieste s’était imposée après un copieux déjeuner de salades composées et de viande froide, non un de ces repos régénérateurs imposé par la fatigue, plutôt une délicieuse léthargie qui laissait l’esprit divaguer à mi-chemin entre le rêve et la conscience.

 Les pensionnaires côte-à-côte l’observaient, les bras croisés sur les poitrines gonflées par des soupirs audibles du château, destinés à tirer la surveillante de sa torpeur. Justine leur avait fait la promesse d’une agréable surprise à venir après la digestion ; si celle-ci l’avait oublié, délibérément ou non, l’impatience juvénile qui brillait dans les regards lui rappelait son engagement. La jeune femme se redressa juste assez pour tenir en appui sur les coudes.

  Monsieur Robert a nettoyé le bassin de la fontaine à votre intention, vous pouvez vous y baigner.

 Confrontée à la stupeur de ses protégées, Justine retint un soupir attendri ; les filles la dévisageaient, le regard teinté d’admiration et de remerciement mêlés. Avaient-elles à ce point manqué d’attention dans leur enfance pour ressembler ainsi à des gamines extasiées un matin de Noël ? Sans doute était-ce la raison de leur présence au domaine. En tout cas, semblable réaction avait valeur à elle seule de récompense.

  On n’a pas de maillot de bain, bafouilla Juliette comme pour s’assurer de la réalité de la suggestion.

  Un peu de cran, mesdemoiselles, s’esclaffa la surveillante, nous sommes à l’abri des regards indiscrets.

 Décidée à leur accorder un minimum d’intimité, Justine se leva, la tête tournée vers le bâtiment.

  Je vais chercher des boissons fraîches, j’en ai pour cinq minutes.

 Les filles attendirent d’entendre les pas souples sur le gravier pour se débarrasser rapidement de leurs vêtements.

  

 Sans le revêtement de marbre blanc et un puissant triple jet en son centre actionné par une pompe électrique, fontaine eut été un bien grand mot pour désigner le bassin de cinq mètres de diamètre sur un de profondeur. Soumise selon ses dires à des contraintes économiques, la directrice n’ordonnait sa mise en fonction qu’une fois par an, lors de la visite officielle des riches donateurs.

 Robert s’était contenté de nettoyer la piscine hors-sol improvisée puis de la remplir, le montant de la facture ne soulèverait aucune suspicion de la comptabilité. Une lourde bâche noire réchauffait l’eau et la protégeait des salissures occasionnées par les petits animaux du parc. La surveillante avait tenté d’expliquer le principe du réfléchissement des rayons du soleil au vieux bonhomme, celui-ci s’était vite senti dépassé.

 Mi assise mi allongée sur la pelouse entretenue avec une attention So British, Justine savourait les aventures de Tom Sawyer le long du Mississipi. Un paysage bucolique, un excellent roman, le babillage des oiseaux en fond sonore, un panier généreusement garni de douceurs sucrées cette fois par Michèle attentive au goûter, que demander de plus. La vie au Domaine des Tilleuls ressemblait à de véritables vacances, le bonheur perceptible des pensionnaires suffisait au sien. Elle jeta un il à sa montre.

  On ne doit pas renter déjà, s’offusqua Gabrielle ayant surpris le geste, il est encore tôt.

 Prudente, la jeune femme examina mentalement la distance qui la séparait du bassin, elle referma le livre par acquit de conscience.

  Non, rassurez-vous.

 Soudain, mue par la pompe dans l’atelier de l’homme à tout faire, une flèche d’eau jaillit du centre de la fontaine, la puissante gerbe s’éleva à deux mètres de hauteur puis retomba en pluie fine. Le bond des filles surprises lui rappela l’image d’ondines nues aperçue dans un magazine d’art figuratif. L’érotisme suggéré la poussa à replonger dans la lecture, tournée sur le ventre.

  Il s’agissait d’une petite plaisanterie concoctée entre Robert et moi, la pompe ne redémarrera plus. Continuez à vous amuser, mesdemoiselles.

  Venez vous baigner avec nous, l’eau est délicieuse.

 La voix de Juliette portait le germe du délit, l’invitation n’avait rien d’un acte de pure bonté. Désarçonnée, Justine fit semblant de n’avoir rien entendu, la blague avait ranimé le caractère joueur des filles.

  Allez, mademoiselle, implora Gabrielle dans une surenchère improvisée, il y a de la place pour trois. Quel dommage de garder ses vêtements sous un soleil de plomb.

 Tiraillée entre le besoin de se rafraîchir et la hantise de se retrouver encore une fois en mauvaise posture, la jeune femme accepta de se mettre à l’eau ; toutefois, personne ne la forcerait à quitter ses sous-vêtements. Entre la fin de l’étude et le pique-nique, elle avait eu la bonne idée de mettre un soutien-gorge.

  

 Déconcertée d’être l’objet d’un examen soutenu, Justine précipita le déshabillage au détriment de sa robe d’été, incapable de savoir de la cotonnade ou de ses joues ce qui était le plus coloré à l’instant d’avancer vers le bassin. La boule au ventre lui rappelait le trac ressenti lors de quelques prestations au théâtre amateur pendant ses études à Tours, quand le professeur assis au premier rang la toisait.

 La fraîcheur de l’élément liquide lui fit oublier tout le reste, la jeune femme prudente prit soin de se mouiller les bras puis le ventre avant de s’immerger lentement jusqu’au cou. En se redressant, elle ne remarqua pas de l’autre côté du bassin les pensionnaires serrées l’une contre l’autre se congratuler.

 Le soutien-gorge sans armature mouillé confirmait l’observation de Gabrielle dans la salle d’étude le matin même, la fine dentelle ne dissimulait rien des deux jolies poires tendues aux tétons incurvés dans les aréoles sombres. La surprise vint de l’entrecuisse à fleur d’eau ; malicieuse, une petite culotte assortie empêchait la toison noire de protéger la fente moulée aux regards. Ainsi, la présence du tissu détrempé servait de révélateur à l’intimité au lieu de la camoufler.

 De son côté, la surveillante peinait de plus en plus à ne pas focaliser son intérêt sur les nudités exposées d’une manière aussi provocante, volontairement ou non, le chahut des filles tenait de l’appel à la luxure. Elle se mordit la lèvre inférieure dans l’espoir de retrouver par la douleur un minimum de sérénité, la volonté de résister à une brusque montée de désir.

 Les pensionnaires l’aspergèrent, comment leur en tenir rigueur après la blague de la pompe. Elle accepta de rentrer dans leurs jeux, le rire aurait peut-être un effet salutaire puisque la souffrance infligée n’en avait eu aucune. Sinon, une nouvelle séance de masturbation soulagerait la tension. Se caresser deux fois en deux jours, cela ne lui était pas arrivé depuis l’adolescence.

  

 Michèle aurait pu retrouver la douceur de sa maisonnette près de la grille d’entrée à l’affreuse peinture verte écaillée par les années après le dîner pris en commun dans la cuisine ; toutefois, elle trouvait toujours un prétexte à rester au fourneau le week-end et pendant les vacances. Soucieuse de connaître la raison de l’air absent de la surveillante, la mamie déposa la bouteille de liqueur de mûre sur la table.

  Alors, cette baignade !

 Justine se contenta d’un laconique « Délicieuse » lâché sans entrain. La jeune femme semblait peu encline à la conversation ; l’alcool la tentait davantage ce soir. Elle avala une première rasade cul sec puis se resservit, indifférente à la suspicion qu’inspirait une attitude grossière. La proximité imposée par les pensionnaires dans le bassin, sa propre désinvolture, laissait des traces dont elle devait se purifier. Michèle haussa des épaules, le moment paraissait bien choisi de dévoiler son plan.

  Avec Robert, on a pensé qu’on pourrait vous emmener avec les filles à Eymoutiers pour le feu d’artifice du 14 juillet. Personne ne le saura.

 Le sourire de Justine ne refléta aucune joie véritable, à peine le désir d’abandonner les décisions à d’autres, de ne plus être l’autorité de référence. Le second verre subit le sort du premier. Quitte à transgresser le règlement, autant en abuser. Juliette et Gabrielle méritaient de respirer un peu hors de la vertueuse institution du Domaine des Tilleuls, elle aussi.

  D’accord. N’en parlez-pas, on leur fera la surprise.

  

 La bouteille de mûre avait pris une bonne claque, la surveillante aussi. Les dents lavées une fois, puis deux, rien n’avait pu débarrasser son haleine de l’odeur persistante. Maintenant, la lecture ne l’inspirait pas, événement assez rare pour être souligné. Même le courage de se mettre en pyjama lui manquait.

 « Mademoiselle ! »

 Conséquence d’un léger abus d’alcool, du surmenage, des trop longues semaines de solitude, elle refusa de se laisser abuser.

 « Mademoiselle ! »

 Le doute n’était plus permis ; la jeune femme toqua à la porte de la chambre voisine et entra sans attendre. Les lits étaient de nouveau réunis, ou peut-être n’avaient-ils pas été séparés ce matin. Quelle importance ! Le sourire des filles assises en tailleur excluait l’accident ou un malaise, le reste lui apparaissait secondaire.

  Oui ? se contenta-t-elle de lancer en guise de question.

  On voulait vous dire merci, susurra Gabrielle fébrile, personne n’a jamais été aussi sympa avec nous.

 L’intention valait de l’or aux oreilles de Justine ; toutefois, l’intuition lui intimait une certaine méfiance, ces deux-là savaient parvenir à leur fin. À bien y réfléchir, ou était-ce une vision de l’esprit déformée par l’abus de crème de mûre, elles avaient multiplié les provocations. Fallait-il voir dans la posture lascive des complices collées l’une à l’autre un jeu de séduction ?

  C’est une juste récompense à vos efforts, n’en parlons plus.

  À quel âge vous avez embrassé un garçon ?

 La question de Gabrielle indolente contre l’épaule de Juliette n’avait rien d’innocent, Justine en était persuadée. Elle refusa néanmoins de condamner la curiosité légitime qui l’avait obsédée si longtemps. Le premier baiser, l’instant romantique par excellence, toutes les filles en rêvaient. Il n’appartenait pas à la surveillante de répondre, ni même à l’éducatrice, la demande était adressée à la jeune femme.

  J’avais 16 ans, gloussa cette dernière penaude. Pour être franche, ce n’est pas mon meilleur souvenir.

 L’impatience du garçon, l’intrusion brutale de la langue râpeuse dans sa bouche, la salive trop abondante, la difficulté à respirer, Justine avait rapidement déchanté quant au choix du prétendant. Pour un garçon déboussolé par une brusque poussée hormonale, un baiser accordé signifiait souvent la volonté de la fille d’aller plus loin, une acceptation de passer à l’étape suivante.

  Peu importe l’âge, le choix de la personne est plus important.

  

 Les pensionnaires se concertèrent un instant puis dévisagèrent la surveillante, celle-ci ne put s’empêcher de les trouver belles. Les sourires esquissés sur leurs lèvres n’avaient rien d’énigmatique, au contraire, elles assumaient l’indécence de la situation. Le désir se manifestait, impérieux, et permettait toute les audaces.

  Vous avez déjà embrassé une fille ? demanda Juliette dont une main s’égara sur la joue de sa complice.

 Le geste se voulait provocateur, comme les effleurements dans la fontaine, la caresse subtile d’un sein sur son bras, le frôlement d’un pubis contre sa main. Le comportement ne signifiait rien d’une orientation sexuelle assumée ou non, il répondait à une attente. Le hasard avait placé une femme sur leur route à cet instant précis, elles étaient prêtes à se faire lesbiennes pour connaître le plaisir. Un homme aurait aussi subi leurs avances à sa place.

  Non, mais la technique reste la même. C’est une question de ressenti personnel, le principal est de se sentir à l’aise avec la personne. Vous avez certainement essayé, vous deux, pouffa Justine certaine de ne pas se tromper. Montrez-moi.

 La jeune femme s’attendait à un refus, au moins à une hésitation, quelle ne fut pas sa surprise de voir ses protégées effleurer leurs lèvres pincées avant de presser les bouches béantes l’une contre l’autre, la maladresse en était touchante. 

  Pas comme ça ! s’esclaffa-t-elle dépassée par la tournure des événements. Laissez-moi vous montrer.

 Une main affirmée dans la nuque sous les soyeux cheveux blonds, Justine ne sentit aucune réticence. Elle fit connaissance avec les lèvres par des frôlements légers, presque timides, puis insistants, de plus en plus humides. Gabrielle se laissa aller, gagnée par la douceur. Quand une langue se faufila à l’orée de sa bouche, un réflexe amena la sienne à sa rencontre. Sans précipitation, la préceptrice dosa la profondeur d’un long baiser enivrant, sensuel. L’abandon de son élève la ravit.

  À mon tour, s’imposa aussitôt Juliette les lèvres tendues.

 Le rayonnement exceptionnel de sa complice l’incitait à réclamer sa part, Justine s’en amusa intérieurement afin de ne pas la vexer.

 « Oui, à toi », gloussa-t-elle avant de goûter les lèvres impatientes, sans s’inquiéter de la portée de ses actes.

  

 Comment s’étaient-elles retrouvées toutes les trois en travers du grand lit improvisé, dénudées jusqu’à la taille, entremêlées dans une étreinte baroque ? La renonciation de l’une face à l’insistance sournoise des autres résultait d’un processus entamé bien avant ces derniers jours, Justine devait l’admettre ; les filles avaient joué de leur situation pour la séduire.

 La main de Gabrielle sur sa poitrine tandis qu’elle embrassait Juliette n’avait entraîné aucun rejet, juste un frémissement de plaisir, au point de prolonger le baiser à l’infini. À la hardiesse malhabile, sa première réaction fut d’expliquer la réceptivité des seins, leur sensibilité à l’art délicat de la caresse. Inévitablement, les demoiselles sollicitèrent de sa part un cours pratique. Comment refuser quand la nature avait doté les demandeuses de si appétissants atouts ?

 Dans un ultime sursaut, la surveillante décida de mettre un terme au supplice. Au diable l’hypocrisie, elle éprouvait une furieuse envie de se caresser, de soulager enfin l’énorme tension sexuelle accumulée depuis des heures.

  Je vous souhaite une bonne nuit, mesdemoiselles. Demain, vous serez libres d’aller et de venir dans le parc toute la journée. Il n’y aura pas d’étude dirigée.

 Peut-être, avec un peu de chance, ses protégées renonceraient à l’inclure dans leurs jeux.

Related posts

A.D.D.C. – Chapitre 10

historiesexe

Dégradation d'un soumis – Chapitre 4

historiesexe

Julie, pute de l'école – Chapitre 12

historiesexe

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte .