Les 12 servitudes d’Hélène : êta et les Jeux d’Apollon (suite) –
La tension ne cessait de monter dans l’amphithéâtre où les dix dernières candidates intégralement nues se tenaient au centre de la scène, sous les regards avides d’un public de plus en plus excité et des trois juges, impavides sous leur il pervers et devant le spectacle de ces dix sublimes beautés. Elles se tenaient fièrement droites, dans leur nudité sans voiles. Pourtant, lorsque la nuit serait tombée, neuf d’entre elles s’engageraient, malgré elles, dans une longue année de servitude, une seule et unique devenant l’épouse Du Dieu de la Beauté, le prestigieux Apollon….
Aux commentaires graveleux avait succédé un lourd silence. Tous avaient les yeux rivés sur les dix jeunes femmes restantes qui, lentement, avaient commencé à tourner en rond, les unes derrière les autres, au son lent et régulier d’un tambour venu des entrailles rocheuses de l’amphithéâtre. Elles marchaient… Puis lentement, le tambour commença à accélérer et la marche se fit plus rapide et plus légère, avant d’aller plus vite encore, chacune commençant à se libérer du suivisme imposé au début, pour effectuer quelques pas divergents. Peu à peu, d’autres instruments s’ajoutaient au tambour et la marche devenait danse. Les dix femmes continuaient d’évoluer à la queue-leu-leu en cercle, mais chacune s’affranchissait des autres, choisissant d’effectuer de nouveaux pas, adoptant de nouvelles positions, dans le seul but de séduire, pour être choisie. C’était une sorte de cercle mouvant et dansant de chair et de chevelures qui tournoyait maintenant au rythme de plus en plus frénétique de la musique. Sous le regard fixe et vicieux des juges et hypnotisé du public, les dix corps nus se mouvaient maintenant dans une sorte de frénésie de plus en plus érotique, les attitudes de chacune devenant de plus en plus lascives, de plus en plus suggestives. De mémoire d’habitants de l’île Sacrée, on avait jamais vu une telle débauche d’exhibitions toutes plus impudiques les unes que les autres…
Il est vrai que la présence dêta suscitait une folle motivation chez ses rivales. La belle esclave blonde n’avait aucune retenue, aucune limite. Forte de ses multiples expériences et de tout ce qui lui avait été imposé depuis son réveil sur la plage et donc de ses aventures, elle savait comment user de la souplesse de son corps si parfait pour provoquer une inextinguible excitation chez n’importe quel mâle, et idem elle aurait pu aussi chez les femmes tout autant, tellement elle dégageait une sensualité hors norme. Mais les règles de la Cité contraignaient celles-ci à rester en leur demeure au-cours de la Cérémonie du choix de l’épouse du Dieu. En remarquant du coin de l’oeil les évolutions de leurs concurrentes, toutes avaient été saisies par l’impudeur extrême de cette redoutable compétitrice qui les entraînait vers des choix que, malgré leur motivation, elles n’auraient sans doute jamais osé effectuer. Ce sont donc dix femelles déchaînées qui faisaient onduler leurs corps, commençant par des déhanchements improbables pour lépoque pour ensuite ouvrir leurs jambes et cuisses largement, se penchant en avant, croupe face au public, mimaient des caresses, écartaient linstant de quelques caresses impudiques de leurs mains leur sexe afin de les exposer à lassemblée, puis se caresser les seins, les épaules, le ventre, les hanches sensuellement et lensemble devenait vraiment très scabreux à faire rougir le Dieu Eros lui-même !
Les simples mortels qui garnissaient abondamment les tribunes ne pouvaient que succomber à un tel spectacle qui les laissaient sans voix et provoquaient des érections en passe de devenir douloureuses tant elles duraient… C’était un sabbat frénétique qui animait maintenant la scène et même les musiciens, dans les coulisses, peinaient à suivre le rythme effréné des dix femmes qui se livraient à la plus fougueuse et perverse des chorégraphies. Jamais homme n’avait vu auparavant de telles positions, jamais vu des femmes effectuer de telles acrobaties afin de rendre visibles et accessibles les parties les plus secrètes de leurs corps qui se nimbaient maintenant d’une fine couche de sueur, tant leur danse était forcenée ! Déjà, deux femmes s’étaient écroulées, incapables de soutenir le rythme imposé par une êta en transe, qui parvenait à contorsionner son corps d’incroyable façon, parvenant à effectuer de véritables acrobaties sans jamais refermer ses cuisses qu’elle gardait toujours largement ouvertes en direction des trois juges totalement subjugués. Une troisième concurrente venait de s’écrouler, trop essoufflée la bave aux lèvres, le corps fourbu, tandis qu’une autre s’enfuyait de la scène, honteuse d’avoir pu se laisser ainsi entraîner à une telle exhibition, tenaillée par le sentiment que son honneur de femme honnête était définitivement entachée, dans quelque partie lointaine du Péloponnèse qu’elle se fut enfuie !
Soudain, un gond retentit et toutes les femmes s’immobilisèrent, avant de se redresser et de reformer un cercle vertueux et immobile au centre de la scène. Les juges demeuraient immobiles tandis que, peu à peu, le calme revenait dans l’enceinte sacrée. Six des fiancées du Dieu Apollon se tenaient debout, les yeux baissés, droites, leurs corps brillant de transpiration… Sur les trois demeurant au sol, il y en avait une assise, prostrée, n’osant plus bouger tandis qu’elle tentait de retrouver son souffle, les deux autres écroulées sur le sol, inanimées, évanouies Les trois juges se concertaient dans un étonnement frappant, ils nen revenaient pas dun tel spectacle si osé, comme sil avait été agencé par les Divinités (qui sait ?!). Perplexes, ils commentaient entre eux le spectacle qui venait de se dérouler sous leurs yeux pervers, laissant à l’assemblée le temps de retrouver ses esprits après l’inattendue et incroyable frénésie qui s’était emparée des dix dernières postulantes. Peu à peu, les hommes réunis dans les tribunes retrouvaient un peu de sérénité, et leurs esprits se libéraient lentement de l’incroyable impudeur dont ils venaient d’être les témoins fascinés, envoûtés et presque gênés par moments.
Après de longues minutes de concertation, les trois juges se levèrent enfin et le plus âgé prit la parole dans un lourd et respectueux silence. Il ordonna d’abord que l’on évacue celles qui n’avaient pu tenir le rythme imposé par la danse folle de êta… Puis, il désigna l’une des six jeunes femmes et il lui fit signe d’un simple geste de la main qu’elle devait elle aussi s’éclipser définitivement. Les cinq candidates éliminées furent à leur tour ramenées vers le bâtiment où elles allaient être parquées, dans l’attente du jour où elles seraient exposées et vendues pour un an d’esclavage aux riches familles de la Cité Sacrée, en punition de leur échec… Mais c’est sur les cinq "rescapées" que portaient tous les regards… C’est parmi elles que seraient désignée la seule digne de devenir l’épouse du Dieu Apollon pour une année. Le plus âgé des juges énonçait maintenant les noms des cinq :
— Dionée d’Athènes, Léto de Cythère, Maïa de Pella la macédonienne et Xéna de Sparte, vous avez honoré Voscités en parvenant jusqu’à ce moment des Jeux d’Apollon… enfin, êta l’apatride, tu complètes ce prestigieux quinté… C’est l’une de vous qui sera désignée cette nuit pour devenir l’épouse du Dieu de la Beauté pour l’année à venir. Celle qui devra Lui donner charmes et plaisirs. Je déclare donc l’ouverture des épreuves finales et vous invite à donner le meilleur de vous-même !
Puis, il regagna sa place. Tous les regards observaient les cinq finalistes des Jeux Sacrés qui venaient, l’une après l’autre, se prosterner face à la très haute statue d’Apollon qui se dressait, immense et recouverte d’or au coeur même de l’arène. D’abord Dionée, d’Athènes. Brune au regard noir et au port noble. Elle semblait toujours digne et élégante, mais lorsque la danse avaient basculé dans les mouvements les plus crus, elle n’avait rien cédé à ses rivales et s’étaient montrée des plus délurées. Pour honorer Athènes, elle était prête à tout endurer ayant fait vu de faire honneur à sa cité dont elle plaçait l’honneur au-dessus de tout, même de toute forme de dignité pour elle-même… Après elle, s’avança la blonde Léto de Cythère aux formes généreuses mais si parfaitement harmonieuses, à la peau laiteuse. Elle avait été éduquée par les prêtresses du sanctuaire d’Aphrodite depuis son plus jeune âge pour vaincre dans ces Jeux et assurer l’union d’Aphrodite et Apollon… Maïa venait après elle. Une abondante crinière rousse cascadant sur ses épaules, la peau dorée et tavelée de tâches de rousseur, les hanches larges conçues pour engendrer la progéniture du Dieu, elle avait une démarche féline qui mettait en valeur une croupe aux formes splendides. Xéna lui succéda, de son corps sèchement musclé mais agrémenté d’une lourde paire de seins fermes aux tétons sombres et larges. Elle seule avait les cheveux courts, encadrant sévèrement un visage d’une finesse extrême et des yeux d’un vert profond. On oubliait ses attitudes parfois un peu trop martiales par la grâce toute féminine qui l’habitait dans chacun de ses gestes
Dernière à venir se prosterner aux Pieds du Dieu, êta n’avait rien à envier à ses quatre rivales. Bien au contraire, le public qui était pourtant sous le charme de chacune des quatre femmes venues déposer leur corps en offrande à Apollon, resta muet devant la beauté hors norme qui était celle de l’inconnue. Lorsqu’elle vint poser son front dans la poussière aux Pieds du Dieu, arrondissant son dos et faisant saillir sa croupe, il n’y eut plus un seul bruissement alentour. Le silence complet dans lassemblée qui était comme subjugué, tétanisé par lincroyable et Divine beauté dêta la blonde. Tous l’admiraient… Il n’était pas possible de dire pourquoi êta leur semblait plus belle. Pourtant, elle semblait incarner ce mot comme nulle autre ne le pouvait. Même face à quatre splendides créatures dune beauté aussi parfaite, tous voyaient qu’êta demeurait encore un cran au-dessus, inexplicablement… Divinement Pour les hommes rassemblés, il ne faisait aucun doute qu’elle était la favorite de ces Jeux. Pourtant, il ne suffirait pas d’être la plus belle, les épreuves à venir allaient imposer aux cinq prétendantes de faire preuve de bien des qualités et leur façon de faire de leur corps un instrument de plaisir serait essentiel !
Leur offrande faite, les cinq jeunes femmes éblouissantes dans leur impudique nudité reprirent place au centre de la scène. Elles étaient prêtes à tout pour se montrer dignes de devenir la nouvelle épouse du Dieu de la Beauté. Quatre surtout, car pour êta, il s’agissait avant tout de ne pas être une nouvelle fois asservie. Elle était habitée par une farouche envie de gagner, non pour Apollon, mais pour elle-même ! Elle aussi s’apprêtait à subir toutes les exigences, tous les outrages, non pour la gloire d’une Cité, puisqu’elle n’en avait point à sa connaissance, mais pour elle ! Elle gagnerait les Jeux et séduirait Le Dieu… et obtiendrait de Lui la liberté et la mémoire, c’est ce qu’elle s’était juré au moment d’entrer dans l’arène…
(A suivre)