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Je suis un jouet entre ses mains – Chapitre 7




L’après-midi est encore pire que le précédent. Hier, j’étais chamboulée ; mais aujourd’hui, en plus, je suis frustrée ! Ce qui s’est produit dans cette chambre d’hôtel m’a bien excitée, et je ne parviens pas à penser à autre chose. « J’ai hâte de retrouver Thomas ce soir ! » À cette pensée, la honte me submerge : je suis en train de prendre du plaisir à le tromper !

Obnubilée par mon excitation, j’en arrivais presque à oublier mon dégoût, ma peur, et surtout Thomas ; et ça, c’est impardonnable. Quelques larmes m’échappent, que je parviens heureusement à contenir assez vite. Par chance, aucun collègue ne le remarque. J’évacue tant bien que mal toutes ces pensées de ma tête pour le reste de l’après-midi.

Le soir, mon excitation n’est toujours pas redescendue, mais je n’ose pas sauter sur Thomas lorsqu’il rentre. « Pourtant, j’en ai envie ! », Mais j’ai trop honte.

Il prend une douche, puis me rejoint pour le repas. Je ne dois pas avoir une très bonne mine, puisqu’il s’enquiert à deux reprises de ma santé. Je lui dis que ça va, mais je me doute qu’il n’est pas dupe.

Nous n’échangeons que peu de mots ce soir-là, ce qui est très rare. Il est presque aussi pipelette que moi d’habitude, ce qui fait que le silence n’est pas courant à la maison. Mais aujourd’hui, silence radio. Nous regardons la télé puis allons nous coucher. J’ai encore du mal à m’endormir, rongée par la peur et la culpabilité, mais j’y parviens finalement, car je suis vraiment trop épuisée des courtes nuits précédentes.

Le lendemain, je ne suis pas surprise de trouver un mail de mon mystérieux partenaire en allumant mon ordinateur. Il est encore plus laconique que la veille : « Comme d’habitude. »

À l’heure dite, je suis devant la porte de la même chambre que la dernière fois. J’hésite une seconde, puis j’entre. Il est là, dans sa tenue habituelle. Il m’invite d’un geste à rejoindre le lit. Je m’exécute, récupérant au passage la feuille qu’il a laissée sur la couverture :

Déshabille-toi et allonge-toi sur le lit.

Décidément, il n’est pas très bavard, même à l’écrit.

À peine moins gênée que la veille, je me déshabille prestement. Je ressens de nouveau un petit frisson en me retrouvant nue devant lui, mais pour la première fois, cela m’excite aussi.

Il s’approche de moi dès que je me suis allongée sur le dos, puis il attache mes mains, une à une, au montant du lit. Je suis totalement offerte à son désir, à ses caprices. « Que voudra-t-il faire ? » La question me terrifie, et pourtant, je sens que je commence déjà à m’humidifier. « Ce n’est pas possible, je suis une vraie salope ! » Il me cache les yeux, puis il se déshabille. La routine habituelle. Ensuite, il monte sur le lit avec moi. Je le sens tout proche. Est-il nu ? Est-il beau, d’ailleurs ?

Une main se pose sur ma cuisse, ce qui me fait sursauter. C’est très perturbant de ne pas savoir où il est ni ce qu’il va faire. « C’est excitant aussi. » Sa main caresse ma cuisse, bientôt rejointe par l’autre. Il la presse légèrement, comme s’il me massait. C’est très agréable. J’adore sa douceur. Je panique un peu en revanche lorsqu’il m’écarte les cuisses, car je sens qu’il veut se glisser entre elles. « Il ne va pas me pénétrer ? » Cette idée me terrifie…

Non, je ne veux pas faire ça, lui dis-je.

Il ne répond pas, mais ses caresses reprennent sans qu’il ne tente de forcer mon intimité. Il cherchait peut-être seulement une meilleure position. Il me passe les mains tout le long des cuisses, des genoux jusqu’à la naissance des hanches, mais sans toucher mon sexe. C’est terriblement excitant de ne pas le voir, de ne rien pouvoir faire, de ne pas savoir ce qu’il veut.

Mais c’est frustrant aussi.

Au bout d’un moment, je souhaite presque que ses mains se rapprochent de mon sexe, le caressent… « Arrête ! Pense à Thomas. » La honte me submerge, mais c’est le moment qu’il choisit pour justement frôler mon vagin. Un tremblement me secoue. Je réalise à son contact que je ne suis pas humide, mais trempée…

Il recommence à masser les cuisses, délaissant mon sexe. Le fourbe ! J’oublie tout de nouveau lorsqu’il me touche ; le désir reprend le dessus jusqu’à tout emporter… et il arrête !

Je sais qu’il joue avec moi, qu’il sait exactement quand et comment me procurer du plaisir. Et, mon Dieu, que c’est bon !

Ses mains s’arrêtent sur mes genoux, puis reprennent lentement, très lentement, leur ascension de mes cuisses. Jusqu’où vont-elles aller ? Où vont-elles s’arrêter ? Je tremble littéralement de désir.

Ses mains font une petite halte en atteignant le haut de mes cuisses ; elles me caressent légèrement, puis elles remontent. « Continue, continue… Je t’en supplie, continue ! » Il est très proche maintenant, je sens déjà des picotements me parcourir le vagin… Mais il s’arrête et repose ses mains sur mes genoux. « Oh non ! » Je suis à deux doigts de le supplier de me caresser, mais je refuse de me laisser aller ainsi. Je ne peux pas accepter d’être consentante ! « Tu l’as déjà fait, pourtant. » Je chasse cette idée : je suis ici parce que je n’ai pas le choix, j’ai besoin de m’en convaincre.

Et pendant ce temps, il repart à l’assaut de mes cuisses, plus lentement que jamais. Lorsque ses mains approchent de mon sexe, je sens une goutte de mon lubrifiant intime s’écouler le long de ma cuisse. « Ce n’est pas possible, je n’ai jamais été excitée à ce point ! »

Ses mains sont maintenant toutes proches, ses doigts commencent à effleurer mes lèvres… Cette fois, il continue. Je sens ses deux index se réunir sur les bords de ma fente, puis l’un d’eux se glisse à l’intérieur. Il le fait coulisser jusqu’à atteindre le clitoris… Et là, quelque chose d’improbable survient : j’ai un orgasme ! Pas aussi puissant que ceux de la veille ou de l’avant-veille, mais un orgasme tout de même. Alors qu’il ne m’a qu’effleuré le clitoris…

C’est dire mon excitation !

Il me laisse quelques secondes pour me remettre, puis il applique ses lèvres contre mon vagin et commence un merveilleux cunnilingus. Il est très doué. Tellement que mon excitation repart en même temps que mon désir… Au bout d’une petite dizaine de minutes de ce traitement, je suis de nouveau quasi-folle, je perds la tête. Je veux le sentir en moi, enfin.

S’il vous plaît, faites-moi l’amour… gémis-je d’une voix suppliante.

Tu en es sûre ? me demande-t-il.

Sa voix me surprend : elle sonne faux. Je comprends qu’il utilise quelque chose pour la travestir. « C’est donc sûrement quelqu’un que je connais. »

Oui, j’en suis sûre, réponds-je enfin tandis qu’il continue ses caresses.

Et Thomas ? me demande-t-il.

La honte me saute de nouveau au visage, mais beaucoup moins forte. Je suis complètement dévorée par le désir, au point que j’en oublie tout le reste.

Faites-moi l’amour, répété-je, rendue folle par son doigt qui titille toujours mon clitoris.

Des décharges parcourent mon corps.

Tu veux le tromper ?

Je veux vous sentir en moi.

Tu veux le tromper ? répète-t-il.

S’il vous plaît, insisté-je, décidée à éluder sa question.

Il arrête ses caresses. « Non, non ! »

Tu veux le tromper ? demande-t-il encore une fois.

Oui ! hurlé-je. Oui, je veux le tromper avec vous, je veux que vous me baisiez comme une chienne, là, dans cette chambre d’hôtel !

Il ne répond rien, mais s’insère en moi d’un coup sec. Je lâche un hoquet de surprise, mais les vagues de plaisir me submergent rapidement et me font tout oublier.

Il me lime d’abord avec tendresse, puis avec une certaine sauvagerie. Tant mieux, c’est ce que je veux ! Je ne peux pas me retenir, je hurle comme une salope. Je gémis, je lui dis que c’est bon, que j’aime ce qu’il me fait, que jamais je n’ai pris mon pied comme ça.

Puis un nouvel orgasme me submerge, et je lui hurle alors que je l’aime. Non pas une fois, mais plusieurs. Encore et encore, comme une interminable litanie :

Je t’aime ! Je t’aime ! Je t’aime !

Il se répand alors en moi, et cette soudaine décharge me fait revenir à la réalité. Je prends tout en plein visage, d’un seul coup.

J’ai trompé Thomas.

Je me suis humiliée comme la dernière des actrices pornos.

J’ai trompé Thomas de mon plein gré.

C’est moi qui lui ai demandé de me baiser, j’ai insisté.

J’ai trompé Thomas de mon plein gré, sans protection.

Alors je pleure, je pleure ; tellement malheureuse que je voudrais mourir. Je ne le sens même pas se retirer, m’enlever mes menottes, ni se rhabiller. Je ne pense qu’à Thomas, à tout ce que j’ai brisé. Notre couple, mais aussi moi-même. Mon estime de moi-même.

Je l’entends qui s’apprête à quitter la pièce, mais il se retourne juste avant de franchir la porte et s’adresse à moi :

Je n’aurais jamais mis fin à notre relation virtuelle, j’en avais trop besoin. Et jamais je ne t’aurais dénoncée ; je ne suis pas un monstre. Je sentais juste que c’est ce que tu voulais, mais que tu n’osais pas. Alors j’ai pris les devants.

Mes larmes redoublent : il a raison, je suis responsable de tout !

Ne t’inquiète pas, me dit-il encore. Tout est fini, tu as été une amante formidable. Je ne te torturerai plus, tu peux reprendre ta vie.

Puis il quitte la pièce.

Non, je ne peux pas reprendre ma vie.

Ma vie est brisée.

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