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Un mariage réussi – Chapitre 13




CHAPITRE 13 – CONTROLE DES COMPETENCES

Les secrétaires m’ont adoptée, sauf Josette qui me fait la gueule depuis mon dernier ’entretien’ avec Julien. Nous déjeunons ensemble au restaurant d’entreprise, ce qui déplaît au quatuor de macho. Ils n’osent pas nous l’interdire mais se méfient de nous. J’ai peur des représailles pour mes nouvelles amies, mais elles m’assurent qu’elles s’en fichent et que pour elles c’est un réconfort de contempler leur figure de malcontent lors des repas. Leur sérénité de façade ne me convainc pas. Un soir je surprends Carole en pleurs au sortir du bureau de mon chef.

— C’est rien, c’est rien me dit-elle.

Je l’entraîne de force aux toilettes pour dame et la confesse. Marc et Paul le DRH, lui ont imposé ensemble une fellation.

— Ils mettaient leur sale engin dans la bouche, puis ils m’ont aspergé de sperme, j’en avais partout.

Effectivement j’essuie des traces dans ses cheveux.

— Pourquoi tu portes pas plainte ?

— Oh non ! Tu te rends compte ? Qu’est-ce qu’il dirait mon mari ? Puis ils me mettraient à la porte !

— Je te soutiendrai.

— Ma pauvre fille tu t’illusionnes sur ton influence. Tu verras, toi aussi tu les subiras et comme nous.

— Va à la police alors.

— Ça ne servirait à rien. Une fille a essayé, les policiers lui ont ri au nez. Elle a été mise à pied sans indemnité. Alors mieux vaut faire le dos rond et supporter sans rien dire.

J’ai tenté de la raisonner, en vain. Faut pourtant que cela cesse ! Vers qui me tourner ? Julien ? Jacques ? Non, ils compatiront mais n’agiront pas. Denis ! Lui saura me conseiller.

— Patiente jusqu’au prochain conseil d’administration, répond-il à mon grand étonnement. Tu verras, les ennuis de tes amies ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir.

Je raccroche perplexe. Qu’est-ce que le conseil d’administration a à voir dans cette affaire ? Puis je reprends confiance, Denis ne m’a jamais laissée tomber.

En interrogeant mes nouvelles amies sur leur travail, je me rends compte que leurs patrons respectifs se reposent entièrement sur elles et en récoltent tous les lauriers. Raison de plus pour débarrasser l’entreprise de ces parasites. C’est peut-être à cela que Denis pensait en parlant du conseil d’administration. En attendant, je fais une enquête discrète pour savoir s’il n’y a pas d’autres victimes du quatuor infernal. Ce que je découvre me conforte dans ma détermination de tout changer dans cette société. Les quatre directeurs font des émules parmi l’encadrement subalterne masculin. Il n’est pas rare de voir un contremaître sortir d’une pièce isolée en se rajustant et juste derrière, une jeune ouvrière les larmes aux yeux qui tire sa jupe la tête basse, pendant que ses collègues féminines détournent le regard. Cela me révolte, j’ai horreur des relations sexuelles non librement consenties.

C’est au retour d’une de ces visites impromptu dans les ateliers que Nadine m’informe la voix chevrotante que nous sommes convoquées toutes les deux par Marc juste avant la fin du travail. Son inquiétude est contagieuse. Que nous veut-il ? Il a sûrement eu vent de mes visites dans l’entreprise et me passera un savon. Bah ! J’en ai vu d’autre et ce n’est pas cela qui me fera changer d’attitude.

Annie la secrétaire n’est pas à son poste. Je frappe et entre la première après y avoir été invité. Marc est assis derrière son bureau. Il est tout rouge. La porte se referme derrière nous, je me retourne et blêmis. Joseph, Paul le DRH et Luc, le directeur de la production font barrage et nous empêchent de nous enfuir. Leur sourire sardonique n’est pas de bon augure. Ils m’ont, non, ils nous ont tendu un guet-apens à Nadine et moi. S’ils croient que je vais m’effondrer, les supplier, ils vont être déçus. Je fais face.

— Je n’aime pas la façon dont vous m’avez convoqué, monsieur le directeur, la prochaine fois vous viendrez vous-même dans mon bureau.

— Ta gueule !… Il y a beaucoup… de… Shii !… de choses que tu… Mmh !… tu n’aimeras pas… en sortant d’ici.

Qu’a-t-il à bafouiller ainsi ?

— Mais si, mais si, intervient Joseph, elle aimera je vous certifie, n’est-ce pas ma petite salope ? J’ai raconté à mes amis comment tu savais obtenir mes faveurs. Ils ont hâte que tu leur fasses une démonstration.

— Plutôt crever !

— Ne dis pas ça ! Tout à l’heure c’est toi qui supplieras de le faire.

Nadine tremble comme une feuille. Je devine que ce n’est pas la première fois qu’elle subit le quatuor. Si les trois autres ressemblent à Joseph elle a des raisons de craindre leur perversité… et moi aussi…

— Si je comprends bien, il s’agit d’un conflit entre vous et moi. Laissez Nadine en dehors de tout ça.

Marc lève la main pour parler, mais n’y parvient pas. Les autres le regardent goguenard.

— Na… Nadine… je… Atten… Attendez… Aaaah ! … Aaah !… Aah !… Ah ! Ça va mieux ! Je disais, Nadine reste ici, pour le moment. Elle doit se faire pardonner de ne pas m’avoir averti de tes visites dans l’atelier. Ça n’arrivera plus n’est-ce pas ma petite Nadine ? Je peux compter sur toi ?

— Ou… oui monsieur.

— Je serai magnanime avec toi ce soir. On ne te demande qu’une petite gâterie à Luc dont tu es la préférée. Tu vois, je sais être généreux quand on est correct avec moi… Quant à toi, continue-t-il en s’adressant sous la table, sors de là !

Je suis stupéfaite de voir Annie, dépoitraillée émerger à coté de Marc. Elle lui taillait une pipe ! Voilà pourquoi il bafouillait !

— Tu peux rentrer chez toi, je fermerai le bureau.

Annie reboutonne son chemisier et s’apprête à sortir.

— Tiens, tu oublies ça ! raille-t-il en tendant un petit slip qu’il montre à ses copains. Mes amitiés à ton mari.

La jeune femme lui arrache le bout de tissu et part en claquant la porte.

— Elle nous a pas dit au revoir ! Tu tolères un tel manquement à la politesse ? ironise Joseph.

— Bah ! C’est pas grave, ça ne l’empêchera pas d’être fidèle à son poste demain matin.

Pendant ce temps, Nadine s’est agenouillée devant Luc et a sorti la verge encore souple.

— Aaah !… Ouiii !… continue.

— Le tableau serait plus joli si elle était à poil, suggère Paul.

— Bonne idée.

Joseph, se penche sur la jeune femme et déboutonne son corsage.

— Ne t’arrête pas, ma toute belle, continue à satisfaire mon compagnon.

Il la débarrasse du chemisier, dégrafe le soutien-gorge, et soupèse les seins.

— T’as de beaux nichons, Paul a eu raison de demander de les montrer… soulève le cul que j’enlève la jupe… là… la culotte maintenant… oui… Tu es une bonne fille ! ajoute-t-il en flattant les fesses nues. N’est-ce pas qu’elle est mignonne notre petite Nadine ?

Laquelle Nadine n’a cessé de sucer la queue luisante de salive ! Elle sait y faire, alternant les lèches sur la tige avec l’avalement du gland. Ses joues se creusent quand elle enfonce l’engin dans sa gorge tout en chatouillant les testicules. Le spectacle serait jouissif, si je ne devinais qu’il ne s’agit là que d’un hors d’ouvre.

— Ou… Oui… bafouille Luc sur le point de jouir. Aaah !… Ouiiiiii !

— Oui ! Pompe-le, bois tout ! s’amuse Joseph devant la moue de la pauvre fille qui peine à déglutir.

— Aah ! Tu es une suceuse de première, la félicite Luc.

— Ce n’est rien en comparaison avec Sylvie, vous m’en direz des nouvelles, s’exclame Joseph.

S’il croit que je vais leur faire plaisir, il se fout le doigt dans l’oil et jusqu’au coude ! Je ne suis pas tranquille. Tout ce qui vient de se passer n’est qu’amuse gueule, c’est moi qui constitue le plat de résistance. Ça va être ta fête ma pauvre Sylvie !

— Bon, décide Marc, tu peux partir Nadine. Et n’oublie pas ! Rapporte-moi les faits et geste de Sylvie. Elle ne te dira rien, fais-moi confiance.

La jeune femme ramasse ses affaires. Elle veut renfiler son slip.

— Non, habille-toi dehors. Si tu rencontres les gars de la sécurité sois gentille avec eux et avertis-les que nous en avons pour un bon moment… A nous maintenant ! Commence-t-il dès que la porte s’est refermée. Il nous est parvenu que tu t’intéresses à…

— Ne crois-tu pas que cette dame est trop fière ainsi ? l’interrompt Joseph.

— Tu as raison. A poil Sylvie !

Je tarde à obéir. Paul arrache mon chemisier dont plusieurs boutons sautent.

— Plus vite que ça ou nous nous en chargeons !

Je quitte tous mes vêtements.

J’ai la satisfaction de lire l’admiration dans leurs yeux lorsque je me redresse et leur fais face.

— Oh ! Cette chatte lisse est du plus bel effet. Un exemple à suivre ! déclare Marc. Bon, où en étions-nous ?

— Attends ! Il faut qu’elle se mette à quatre pattes pour entendre nos reproches, demande Joseph en appuyant sur mes épaules. Aidez-moi vous autres.

Paul se précipitent. Ils sont plus forts que moi et je me retrouve en position humiliante.

— Bon, reprenons. Sylvie pour quelle raison vous enquêtiez dans les ateliers au lieu de faire votre travail ?… Vous ne voulez pas répondre ? Qu’à cela ne tienne ! Vous empiétez sur les prérogatives de Paul. Il est juste qu’il vous corrige.

Clac !

— Aooouh !

Le dénommé Paul m’a surpris en cinglant mes fesses de sa ceinture que je n’ai pas vu défaire.

— Aïiimmh !… Mmmh !… Mmmh !

Je serre les lèvres, m’efforçant de ne pas gémir sous les coups. C’est aussi douloureux que la cravache de Suzanne.

— Ces zébrures sont du plus bel effet, ça me rappelle quand tu étais encore parmi nous à la maison, s’amuse Joseph qui passe la main entre mes fesses. Maintenant qu’elle sait de quoi nous sommes capables, elle va faire étalage de ses talents de suceuse. Qui passe en premier ?… Personne ?… Vous avez tort.

Il déboutonne son pantalon et sort son sexe qu’il présente à mes lèvres. Je détourne la figure.

— Ah ! Tu ne veux pas ? Tenez-la vous autres ! Ouvrez-lui la bouche !

Il enfonce de force le gland. Je referme les mâchoires.

— Aooouuuh !… La garce !… Aoouh ! répète-t-il en tenant sa verge endolorie. La garce ! La salope ! Elle m’a mordu.

Il prend la ceinture des mains de Paul et m’en cingle plusieurs coups violents sur les fesses le dos la poitrine. Je subis en gémissant.

— Arrête ! commande Marc. Tu sais bien que nous ne devons à aucun prix la blesser, le commissaire ne couvrira pas si elle porte plainte avec certificat médical.

Joseph lâche la ceinture. Il se préoccupe de son sexe. Du sang perle sur la peau. Bien fait pour lui !

— Ne te réjouis pas, me prévient-il, ça m’empêchera pas de t’enculer tout à l’heure !

— Bonne idée déclare Paul, si on s’y mettait tout de suite ? Ouvrez-lui le cul !

— Attends, j’ai ce qu’il faut, s’empresse Marc en me passant sous les yeux le manche de son coupe-papier.

Il va m’enfoncer ça dans le fondement ! Aïe ! L’ivoire froid se fraye un passage. Ne pas résister, m’ouvrir plutôt pour éviter la douleur.

— Voilà elle est prête, A toi l’honneur Paul !

On me prend aux hanches. Aooummh ! Le salaud ! Il s’est enfoncé à sec !

— Ouah ! Qu’elle est étroite !

— Etroite Sylvie ? Après un mois passé chez nous ? C’est pas possible ! déclare Joseph. Elle doit serrer les fesses. Attends, je vais la décoincer.

Il pince un téton qui pend sous ma poitrine.

— Mmmmh !

— Ah oui ! Tu as raison, ça va mieux !… Han !… Oh ce cul !… Ouiii !… Un délice… Han !… Ça serre juste ce qu’il faut… Ouiii !… Aaaah !… je pars !

Il s’extrait du sphincter. Je n’ai pas le temps de jouir du vide dans mon intestin qu’une autre queue prend la place.

— A mon tour, déclare Marc pendant que Paul se termine de quelques coups de poignet et éjacule sur mon visage.

De nouveau, dans mon dos fusent les exclamations de macho satisfait.

Comme son collègue, Marc vide ses testicules sur ma figure et mes cheveux.

— A ton tour Luc. C’est vraiment un bon coup !

— Je préfère devant.

— S’il n’y a que ça pour te faire plaisir, s’empresse Joseph… Allez debout !… Plus vite que ça ! ordonne-t-il en me tirant par les cheveux. Pouah ! La salope ! Elle est dégeulasse, pleine de foutre !

Je vacille sur mes jambes. J’ai le cul en feu. Je remercie mentalement Luc de choisir l’autre orifice. Je n’aurais pas supporté une autre introduction anale. Ils m’entraînent vers le bureau sur lequel ils m’allongent à la renverse. Marc et Paul tiennent chacun une cuisse qu’ils écartent.

— Regarde cette chatte ! dit Joseph à Luc. Elle t’attend, fais-la jouir cette salope qu’elle se souvienne de nous.

Luc s’avance. Entre mes yeux brouillés, je vois sa queue. Est-ce l’effet de loupe des larmes ? Elle semble énorme ! Une chance de ne pas l’avoir dans le cul, elle m’aurait déchirée. Je tente désespérément de penser à des moments agréables pour déclencher l’écoulement de cyprine. En vain ! Aaah ! Il entre ! Que ça fait mal quand le vagin est à sec ! Les frottements deviennent vite insupportables. Les ondes de souffrance annihilent toute autre sensation. C’est aussi douloureux que tout à l’heure dans le cul. Je gémis.

— Je vous l’avais dit, triomphe Joseph, elle jouit ! C’est une vraie salope ! Attends, je vais te faire encore plus jouir. Aidez-moi vous autres.

Ils nous transportent Luc et moi et le font asseoir sur un canapé, moi au-dessus. Non, ils ne vont pas ?… Si ! Une double pénétration ! Je bloque le hurlement que la douleur de l’introduction anale m’arrache. Surtout ne pas leur donner la satisfaction de me voir les implorer.

— Mmmsshhiih !

— Tiens prends ça ! Ah ! Tu croyais que ma queue serait inutilisable ? Mauvais calcul ! Prends encore ça !

— Aooouh !

Le cri que je pousse alerte ses collègues.

— Calme-toi Joseph ! Faut pas la blesser on te répète.

En comparaison avec la violence des premiers coups de queue, la suite est presque supportable. Il n’empêche, j’ai l’impression que mon ventre va éclater. Deux verges se présentent sous mes doigts. Je n’ai plus de volonté, tout pourvu que ce calvaire finisse. Machinalement je les manchonne, concentrant toute mon énergie à supporter la douleur lancinante entre mes cuisses. Une des queues quitte ma main. Je la retrouve entre mes lèvres. Je n’ai pas la force de la mordre et la laisse aller et venir dans ma bouche. Je n’entends plus leurs gémissements de bête, tout se brouille dans mon esprit, je suis dans un brouillard complet. Une sensation de délivrance me réveille : Ils sortent leur sale pine de mon ventre après s’être vidés. J’entends vaguement Marc engueuler Joseph :

-T’as fais le con ! Je t’avais bien prévenu qu’il ne fallait pas la blesser !

— Ce sera rien, s’excuse mon beau-frère. Elle en a vu d’autre !

— N’empêche que ça saigne. On va mettre des mouchoirs en papier. Tu devrais avertir ton pote des urgences, qu’il arrange le coup si jamais elle va se faire soigner à l’hôpital.

— Tu… tu as raison.

Je sens qu’ils renfilent mon slip. Quelque chose me gêne entrejambes. Ils me rhabillent sans un mot. Dans une demi-conscience je perçois leur inquiétude.

— Ce sera rien, ce sera rien, persiste à déclarer Joseph comme s’il voulait s’en persuader.

— Toi la fille t’a pas intérêt à raconter ce qui vient de t’arriver sinon la séance d’aujourd’hui n’est rien en comparaison à ce que nous te réserverions, sans compter les répercutions sur ta vie professionnelle, menace Paul.

— Un conseil, précise Joseph, ne compte pas trop sur mon père pour te soutenir. Il prévoit de me transmettre le pouvoir prochainement, et ton mari ne fera pas le poids devant nous. T’as pas idée de ce qui t’attend si tu te plains à lui.

— Calme-toi Joseph. Je suis sûr qu’elle a compris la leçon et que nous n’aurons pas besoin de recourir à ces extrémités, intercède Marc. Par exemple, je suis persuadé que dorénavant elle aura à cour de me laisser les bénéfices de ses futurs succès commerciaux au lieu de se pavaner comme dernièrement, n’est-ce pas Sylvie ?

— J’ai hâte de la voir participer à une de nos petites sauteries intimes. Je suis impatient de vérifier ses capacités buccales que nous a tant vantées Joseph, sourit Paul.

Seul Luc reste silencieux détournant les yeux quand nos regards se croisent. Je les laisse parler à leur guise tout en remâchant mes désirs de vengeance. S’ils croient que leurs menaces me font peur !

Je me retrouve dans le couloir. Je n’ai qu’une idée en tête : téléphoner à Denis, lui seul saura ce que je dois faire. Cette pensée m’insuffle le courage nécessaire pour atteindre mon bureau où je m’enferme. Ils ne viendront pas me chercher là croyant que je suis rentrée me réfugier à la maison.

— Denis ! Denis ! Ils ont osé !

— Quoi ma fille ? Parle plus lentement je ne comprends pas.

Il me fait répéter, me calme. Il me demande si je connais un médecin de confiance. Le docteur Jean ! Celui qui m’a permis de le contacter !

— Qu’il t’examine sans délai ! Demande-lui de faire des prélèvements avant de te nettoyer. Demain matin, je porte plainte en ton nom auprès du parquet du Mans car je n’ai pas confiance dans les policiers locaux. N’aie pas peur, ils ne s’en sortiront pas cette fois. Ils vont bientôt comprendre leur erreur de s’attaquer à toi. J’aurais cru pourtant que la séance lors de ta délivrance avait mis du plomb dans la cervelle de ton imprudent beau-frère, tant pis pour lui.

Aurai-je la force de conduire jusque chez le docteur ? Oui, il le faut. Je ne rencontre personne dans les couloirs. Mon bas ventre me fait toujours souffrir. Rester assise sur le siège est un véritable supplice que j’endure soutenu par la pensée de la vengeance.

Le bon docteur que je réveille est horrifié par l’état de mon anus. Il fait les prélèvements dans le sphincter, le vagin, les cheveux, sans que j’aie besoin de lui demander.

— Je vais vous conduire à l’hôpital.

— Non ! Pas l’hôpital !

Il me regarde étonné.

— C’est pourtant le meilleur endroit pour se faire soigner, je vous assure. Vous êtes déchirée, peut-être on vous posera des points de sutures.

— Non… ils ont dit que… que leur pote… snif… aux… aux urgences… allait…

Je n’arrive pas à poursuivre. Le docteur complète de lui-même.

— Allait s’occuper de votre cas et minimiser les conséquences, n’est-ce pas ?

— Ou… snif… oui.

Il réfléchit un instant et prend le téléphone.

— Je m’adresse à une collègue en qui j’ai confiance… Allô Martine ? C’est Jean…

Je suis trop perturbée pour suivre la conversation. Je ne peux maîtriser le tremblement qui m’agite. Le docteur repose le combiné :

— Nous sommes attendus au service gynécologie. Le pote de vos bourreaux n’y a pas accès. Allons-y.

Dans le service, nouveaux examens, nouveaux prélèvements. C’est une jeune interne qui me soigne. Malgré la douceur de ses mains, je ne peux m’empêcher de gémir quand elle écarte le sphincter pour contrôler le saignement.

— Je vous rassure, inutile de poser des points, la déchirure est peu profonde. Les lésions dans le vagin sont aussi superficielles. Je vous prescris une pommade à appliquer matin et soir. Dans deux ou trois jours, vous serez guérie… euh, physiquement car la blessure psychologique est plus lente à cicatriser en cas de viol. Vous auriez intérêt à consulter un psychiatre, je peux vous en indiquer d’excellents. Je vous conseille aussi de porter plainte. Nous avons assez de constatations et de prélèvements pour confondre vos agresseurs qui ne pourront pas prétendre que vous étiez consentante.

Le docteur Jean me ramène à mon domicile.

— Je passerai dans la matinée pour voir comment vous supportez le choc.

— Je vous remercie docteur.

— Ce n’est rien… euh… J’ai été surpris de vous revoir, savez-vous. Je croyais que vous aviez quitté la ville, du moins c’est ce qui se disait.

— J’y suis revenu, je ne loge plus chez mes beaux-parents mais je travaille à l’usine.

— C’est là-bas que vous avez été agressée n’est-ce pas ?… Votre beau-frère ?

— Entre autres, ils étaient plusieurs.

— N’hésitez pas à porter plainte.

— L’interne de l’hôpital me l’a déjà recommandé.

— Suivez son conseil, il est temps que leurs agissements cessent.

Il me tend deux papiers.

— Voilà une ordonnance et un certificat d’incapacité de travail de huit jours.

— Oh non ! Pas tant ! J’ai des contrats à préparer, trois jours maximum… je vous en prie.

Il compte sur ses doigts.

— Nous sommes jeudi, reposez-vous ce week-end, vous reprendrez le travail mardi, accepte-t-il en corrigeant la feuille de soin. Prenez un somnifère pour cette nuit, sinon, vous ne dormirez pas.

— Merci docteur.

Je le quitte après un léger baiser sur la joue.

Jacques me reçoit affolé.

— Qu’est-ce qui t’es arrivée ? J’étais inquiet ! J’ai téléphoné à l’usine, on m’a dit que tu étais restée tard mais que tu étais partie ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

— Oh rien, la routine : ton frère et ses trois acolytes se sont amusés avec moi comme avec les autres femmes.

— Ils t’ont agressée ?

— Ah tu vois ! T’étais au courant de leurs agissements, et tu ne disais rien !

— Euh… J’avais pas de preuve.

— Ben maintenant tu en as une de preuve ! Demain je porte plainte !… Non, ne me touche pas ! J’ai encore mal tu sais…

Il m’accompagne dans le lit, me fait prendre un cachet. Il insiste pour me cajoler. Je m’endors tendrement bercé dans ses bras.

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