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Ma vie de télépathe – Chapitre 6




CH 6

Depuis quil était Papa, J.C accordait de moins en moins de réduction de tarif. Larrivée de Karine dans sa vie (et dans la mienne mais ça faut pas lui dire, je navais pas envie quil men colle une) lavait radicalement changé. Tout le pognon quil récupérait dorénavant était en partie, consacré à des petits cadeaux ou des petites attentions pour sa fille. Même si du coup ça empiétait parfois sur le temps que je passais avec elle. J.C était le seul à savoir pour mes aptitudes. Même si je couche avec sa fille Karine, je ne lui avais rien dit compte tenu de ce que mavait fait une de mes ex. En plus, javais peur quelle me prenne pour un dingue, elle qui était si cartésienne, elle ne maurait jamais cru. Surtout que, je ne me lexpliquais toujours pas, ça ne marchait pas avec elle.

Quand je disais que J.C était le seul à savoir pour mon secret ce nest pas totalement vrai. Depuis un moment, jétais sujet à des migraines et il me fallait un avis médical. Comptant sur le secret professionnel, Je suis allé en parler à mon médecin. Je me suis dit que je ne risquais rien.

Comme je le craignais, quand jai abordé la chose, le médecin ne ma pas cru. Il croyait que je me foutais de sa gueule. En même temps, faut le comprendre. Ce nest pas tout les jours quon est confronté à une situation de ce type dans son métier. Il lui fallait donc une preuve avant quil ne décide de minterner à lasile

— Ecoutez docteur, je comprends votre scepticisme mais pouvez vous admettre quune personne comme moi puisse exister ?

— Difficilement.

— Et si je vous le prouvais ?

— Oui cest ça. Vous aller me demander de penser à un nombre entre 1 et 10 ?

— Non ce ne serait pas assez probant. Non je préfère discuter avec vous de la relation extra conjugale que vous entretenez avec votre patiente suivante, celle qui est dans la salle dattente.

— je .. je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.

— Mais si vous le savez. Daprès ce que je perçois vous couchez avec elle . Une fois par semaine. Soit à lhôtel soit vous lui faites un examen gynécologique TRES poussé dans votre cabinet.

— Vous délirez complètement.

— Vous croyez ? je suis sur que dici moins dune heure vous me rappellerez sur mon portable quand vous saurez pour la petite surprise quelle vous réserve.

— De quoi vous parlez ?

— Je vous laisse la surprise. Par contre si je peux me permettre un conseil : à lavenir évitez les préservatifs bon marché. Bon bah si vous ne me croyez pas et que vous ne pouvez rien pour moi, autant partir.

Je suis parti et quarante cinq minutes plus tard, mon téléphone sonnait.

— Allo ?

— Vous le saviez comment ?

— Ah docteur ! Toutes mes félicitations au futur papa.

— Non mais sans déconner comment vous le saviez ?

— Cest simple elle pensait tellement fort à sa grossesse que ses pensées se déversaient dans toute la pièce. Peu de temps après, je la voyais se remémorer un de vos rendez-vous coquin. Après ça cétait facile de deviner.

— .. Chuis dans la merde.

— Si vous y étiez effectivement allé, dans la merde je veux dire, vous nen seriez pas là. Enfin bref.

— Vous vous croyez drôle ?

— Vu que mon partenaire au boulot a connu pire il y a quelques mois, . Oui je trouve ça drôle. Mais ne vous en faites pas, je me tairais, je ne dirai rien à votre femme . Si vous acceptez de mécouter et de me prendre au sérieux.

A la suite de ça, il a bien été obligé de me croire. On a fait des examens, un électro-encéphalogramme et selon les résultats, il en a déduis que certaines zone de mon cerveau étaient en suractivité. Lune delle restait constante et stable, ce devait être lorigine de mes pouvoirs actuels. Par contre une deuxième à coté semblait apparaitre. Une autre faculté qui séveille ? A voir. En tout cas, il allait falloir que je me fasse surveiller.

Au départ sceptique, ce sujet commençait à passionner mon toubib. En entrant dans son cabinet, un jour, au lieu de trouver des revues médicales jy ai vu des comics Marvel ou D.C qui dépassaient de ses dossiers (une des rares références dans la matière). De plus, sur son PC, je voyais discrètement quil essayait de trouver, sur internet, des témoignages sérieux de personnes ayant été confrontés aux mêmes phénomènes. Jai moi aussi essayé et ce nest même pas la peine. Dans 99% des cas, cest des conneries et pour le reste, les gens sont tellement vagues sur le sujet ou ne veulent pas paraître pour des illuminés quils ne sétendent pas dessus.

Au moins, avec lui javais un soutien médical. Chose que je navais pas avant et qui, en cas de problème, ne me laisserait pas tout seul.

Sinon Professionnellement ça allait toujours. Notre affaire était florissante. Pour un dossier on est parti à Montréal. Un père qui cherchait sa fille fugueuse. Elle avait suivi son mec là bas et comme ça arrive parfois, ils ont rompu. Seulement comme cest lui qui payait, elle navait rien pour repartir. On lui a payé le billet de retour (quon a rajouté sur la note de son paternel) et on est rentré avec elle. Après ce quil avait vécu avec Karine, J.C sidentifiait à cet homme.

A notre arrivée, Karine nous attendait. Elle sest jeté dans les bras de son père et me fit discrètement un clin dil plein de promesse. Oui notre relation était clandestine . Mais cest terriblement excitant. Je me souviens de la fois où elle était venue me demandé de laide sur son PC portable qui avait soit-disant choper un virus. Elle sétait pointée à lagence et quand son père avait eu le dos tourné, elle ma entraîné dans mon labo, verrouillé la porte et ma sauté dessus.

— Jai envie de toi, là maintenant.

— Moi aussi mais fait gaffe ton paternel est à coté.

— Cest ça qui est bon. Dit-elle alors quelle était à genou, en train de me retirer mon froc.

— Non sil te plait arrêtes pas là, pas maintenant Oh et puis merde tarrêtes pas, c’est trop bon. lui ai-je répondu alors quelle commençait à me sucer comme une affamée.

Plus tard alors quelle était en appuis sur mon plan de travail et moi en train de mactiver entre ses cuisses, son père nous a appelés car le café était servi. Je me suis empressé de finir, on sest rhabillé et on est sorti en feignant une conversation déjà commencé dans la pièce.

— .. Tu vois cétait rien. Y a pas de virus, cest juste un faux programme antivirus qui sétait installé à ton insu et qui réclamait de payer pour te débarrasser dune vérole qui nexiste pas.

— Merci sans toi je me serais fait avoir. Merci pour le café Papa.

Quand J.C sest retourné pour prendre le sucre, je sentais quil se posait des questions. A priori il nétait pas dupe ou du moins se doutait de quelque chose. Va falloir être plus discret. En même temps ça maurait presque déçu quil ne se doute de rien, vu le talent dont il a fait preuve pour deviner ce dont jétais capable lors de notre rencontre ..

Un jour Karine est venu nous voir. Elle était sur une enquête et elle demandait notre aide. Un homme impliqué dans une affaire denlèvement (ou détenant des infos sur la dite affaire) sétait caché dans une boite de nuit appartenant à un de ses amis et ne voulait plus en sortir. Les soupçons contre lui nétaient pas suffisants pour que sa hiérarchie autorise une descente. Du coup, elle avait pensé à nous pour agir hors du circuit habituel, juste pour le faire sortir de la boite. Après cétait à elle de jouer.

— Karine, tes sure que cest légale ton affaire ?

— Si on veut. Disons que vous navez quà le convaincre de vous suivre à lextérieur.

— Et comment on fait ? Non, parce que sans renseignement ça va être coton.

Cest là que J.C pris sur lui de parler pour nous deux, me voyant hésitant sur cette affaire.

— Ne ten fait pas. On va le faire. Fais voir la photo et dis nous où il est. On nen est pas à notre première improvisation avec Eric. Ça devrait bien se passer.

— Je ne vous ai pas tout dis .

— Tatatata ! fais confiance à ton paternel.

— Ok comme tu veux. Voila son nom, la photo et ladresse de la boite.

Quand jai lu le nom de la boite, jai flairé le piège. Elle sappelait le « 1+1 ». Le chiffre « 1 » étant utilisé par la sécurité sociale pour désigner un homme jai vu le truc arriver gros comme un camion. Mes inquiétudes se sont confirmées quand elle nous a expliqué quelle serait notre tache que J.C sétait empressé daccepter pour lui faire plaisir et sans réfléchir.

— Alors comme vous le voyez, il se planque dans cette boite gay, du quartier nord. Daprès ce quon sait, avant de sy planquer, il y allait très souvent, plusieurs fois par semaine pour y faire des rencontres et voir plus.. On est samedi, donc ce soir, jour daffluence il devrait se montrer. Jy serais bien entrée moi-même incognito mais je ne fais pas assez « couleur locale » alors que vous . Enfin bref, pour vous fondre dans la masse, je vous ai préparé des tenues. Ça cest pour Papa, et ça cest pour toi. Jai aussi récupéré une camionnette avec système découte à ma disposition. Vous mettrez ces oreillettes et ces micros. Vous verrez, elles nont rien à voir avec le model préhistorique que vous utilisez. Des questions ?

Bravo J.C pour avoir répondu sans réfléchir ! Je me préparais à répondre que finalement ça pouvait être trop risqué pour nous quand « Mister connerie » en a rajouté une couche.

— Ok donc on le fait sortir pour une raison ou pour une autre. Une fois dehors tu nous interceptes, tu le chopes et nous on part. Nétant pas flic, on pourra feindre la surprise et paraître étranger à tout ça. Comme ça tout le monde est couvert. Je me trompe ?

— Cest tout à fait ça. Je sais cest limite au niveau méthode mais je nai que ça pour le ramener et linterroger. Je prétexterai un coup de chance et que je planquais devant jusquà le voir sortir.

Je nen croyais pas mes oreilles. Ils avaient tous les deux le même esprit tordu. Ça doit être génétique. Bon . Bah je nallais pas le laisser y aller seul de toute façon alors on sest préparé.

Ma tenue cétait, un jean moulant et un T-shirt couleur flashy très prés du corps et serré avec des lunettes de soleil fantaisie et des pompes fluoes. Une fois habillé je ressemblais à Kevin, un des personnages dune Web-série amateur Geek sur une pseudo entreprise dintérim de super vilains pour super héros désuvrés, visible sur les sites de streaming : une caricature de danseur très efféminé qui se trémousse en dansant la tectonique sur les plus mauvais airs de la planète. Cest quand jétais en train de me mettre du gel pour me faire une coupe en brosse que jai entendu un cri de terreur poussé par J.C. Par télépathie je ne voyais pas tellement il était choqué de sa dégaine. Il fallait que je voie ça.

Dans le couloir, je lentendais crier « IL EST HORS DE QUESTION QUE JE SORTE DANS CETTE ACCOUTREMENT ». Ça devait être épique, fallait pas louper ça. Quand je lai vu déguisé, jai été pris dun fou rire en le montrant du doigt.

Il était fringué comme une de ses caricatures du Gay nounours gros et poilu. Il portait un gilet en cuir à même la peau sous une veste et un pantalon moule-bite eux aussi en cuir. Le pantalon avait les fesses découpées et de ces poches dépassaient menottes, chaines et autres pince tétons. Il avait aussi été affublé dune paire de grosses chaussures avec des pointes en fer et dune casquette en cuir façon Village People.

— Hahahahaha ! Bravo, tes magnifique.

— Tu peux parler toi la folle tordue Wouhouuuu !

— Oui, tiens refais le une fois sur place tu va faire un tabac.

Alors quon finissait de se préparer je me disais, debout devant le miroir « Quest ce quil ne faut pas faire sérieux ? J.C et ses mauvaises idées je le retiens. ». De son coté, pas à laise pour un sou de devoir sinfiltrer dans ce milieu, J.C sétait préparé une vasque dans laquelle il avait versé du Whisky. Il en a pris une gorgée pour se donner un coup de fouet et un minimum de courage vu quon nallait pas tarder à décoller. Il avait promis, en bon papounet, de laider et il comptait bien tenir parole pour ne pas perdre la face devant elle. On est parti en bagnole suivi par Karine dans sa camionnette. On a mis nos oreillettes ainsi quun petit pendentif au bout dune chaîne qui dissimulait un micro pouvant être activé ou non au besoin. Une fois prêt, on sest lancé avec Karine qui nous suivait depuis son fourgon.

Dès que jai posé le pied à lintérieur jai senti ce quil se passait au sous sol. Il avait été aménagé de telles sortes quils ont pu en faire un baisodrome. Il y avait au moins une bonne vingtaine de cabine plus ou moins insonorisées pour permettre à ceux qui le voulaient de senvoyer en lair quand ils le souhaiteraient ainsi quun espèce dopen-space ou était posé tout un tas dattirail SM, des matelas, canapés, balançoires et autre couchettes suspendues pour ceux qui nétaient pas gêné de faire ça devant tout le monde. Je commençais à minquiéter pour la suite des événements.

Pour couvrir plus de terrain, on sest séparé. J.C est parti au bar, haut lieu de passage, et moi je suis parti sur le dance floor. De là ou jétais, je voyais J.C. se marrer à me voir me déhancher sur la piste. Toutefois je le sentais saluer ma performance car il me savait pas trop porté sur la danse. Depuis la piste, jessayais de scanner un maximum de monde mais cétait difficile. Du coup au bout dun moment, je me suis poser sur une banquette mais visiblement on mavait remarqué.

Je sentais se rapprocher de moi un type à qui, visiblement, javais plu. Jai voulu discrètement méclipser mais il ma coincé contre un mur. Ce type cétait un grand balèze, musclé un peu comme le culturiste dorigine autrichienne à lépoque où il jouait le rôle dun robot tueur venu du futur dans les années 80. Il avait le crâne rasé, un bouc blond finement taillé et un diamant en boucle doreille. Il portait un pantalon serré et un T-shirt marcel Noir.

— Tu sais que tes mignon quand tu danses ?

— < Glurp > Je sais, merci. Je mentraîne souvent.

— Tes nouveau ici ? Je ne tai jamais vu.

— Avec mon copain, cest la première fois quon vient ..(il fallait que jévoque le fait de ne pas être seul pour tenter de mextirper de ce guêpier)

On a continué à parler mais je nétais pas rassuré car il se faisait de plus en plus pressant. Dans ma tête je pensais très fort « J.C Au secours, chuis dans la merde . ». Même si, en apparence jétais souriant je ne souhaitais quune chose cétait quil retire sa main quil promenait sur ma cuisse et qui se rapprochait dangereusement de mon entrejambe.

— Ça ne te dirait pas de venir avec moi ? On pourrait passer du bon temps au sous sol.

— Cest tentant mais là jattends mon copain.

— Arrête avec ton copain. Quest ce quil y a ? Je ne te plais pas ? Je suis sur que tes tout seul. Tu va voir. Je vais te faire jouir comme jamais.

Dans sa tête je le voyais simaginer en train de menculer comme un sauvage et me pincer le nez pour que jouvre la bouche afin quil puisse y mettre sa queue. Je me sentais très mal parti et jétais à deux doigts de tenter de me défendre et ainsi à griller ma couverture quand J.C est arrivé.

— Un conseil lami, retire de suite ta main de ma copine si tu ne veux pas recevoir la mienne dans la figure.

— Oh pardon, je ne savais pas.

J.C me tira vers lui et avec sa grosse voix, il prit ma défense.

— Je naime pas quon touche à mes affaires. Dit-il avant de me rouler une mega pelle.

Le mec sest tiré et je suis resté quelques secondes sous le choc de ce quil venait de se passer. Dans ma bouche je sentais encore le gout du Whisky que J.C venait de boire. Je commençais à me demander sil en avait pas un peu trop abusé dailleurs.

— Euh J.C, Cétait quoi ça ?

— Bah je suis venu à ton secours.

— Oui, merci dailleurs. Je me voyais mal parti. Mais, tétais obligé dy mettre la langue ?

— Fallait que ça ait lair vrai. Au fait jai repéré notre cible. Je lai vu descendre au sous sol avec un petit jeune.

— OK bah on va y aller.

A cause de la musique Karine, dans son camion, navait pas entendu notre conversation. Heureusement pour nous. Elle nous a contactés pour savoir où on en était. On sest isolé aux chiotes pour parler plus tranquillement. Quand elle a demandé ce que cétait que cette histoire de langue quelle avait cru entendre, je lui ai répondu « Non, jai dit ça tangue. Ton père a un peu abusé du bar et il a un peu la tête qui tourne ». Encore un souvenir à ranger dans la rubrique « on oublie et on évite den parler ».

Quand on est arrivé au sous sol, déjà on a perdu le signale avec Karine mais ça cétait prévu. Pour lambiance, cétait . Une partouze géante. Je ne voyais pas comment le décrire autrement. J.C lui nétait pas à laise mais les effets de lalcool le désinhibait. Un peu trop dailleurs. Ça plus la volonté de pas ne perdre la face devant sa fille et ne pas la décevoir, le faisait avancer. Ce qui a fait quil nest pas resté bloqué à lentrée comme ça aurait surement été le cas sil navait pas bu. Latmosphère était feutrée, la lumière tamisée et on sentait la moiteur des corps entrelacés dans lair. Pour couronner le tout, la musique était un passage en boucle de la chanson de Gunther : « You touch my tralala ». Bref tout pour mettre à laise.

Javais repéré notre cible parmi tous ces corps. On sest mis daccord sur une stratégie et on sest approché. Quand il nous a vu, il a de suite pensé à ce quil pourrait se passer dans un plan à trois avec nous. Il avait visiblement lesprit embrumé et était loin dêtre lucide lui aussi. Tant mieux ça allait nous servir.

— Eh vous deux ! ça va ?

— Ça dépend pour quoi ?

— Un plan à trois ?

— Cest pas impossible, Faudrait en discuter.

— Suivez-moi.

Il nous mena vers un des box dont certains étaient occupés et dans lesquels je percevais des hommes sadonnant à la luxure soit à 2, 3, 4 ou même plus mais je nétais pas pressé de le vérifier. Avec J.C, on avait convenu dun plan. Ayant eu une idée du personnage, on avait acquis la certitude quil ne rechignait pas à coucher avec nimporte qui et n importe où. On la même vu se faire un rail devant nous. Du coup, on voulait lui faire miroiter la meilleur baise de sa vie mais, comme on était sensé être un couple, on avait prévue de faire ça chez nous, avec lui et tous les accessoires quon était sensé avoir. Pour loccasion on avait changé nos noms en Jessy pour J.C et Ricky pour moi. Vu que J.C nétait plus très frais cest moi qui ai négocié laffaire. De toute façon, J.C navait pas autant dimagination pour embobiner ce genre de type (souvenez vous du jeune minot à laccueil dun hôtel qui avait du prendre du bon temps avec lamant dune de nos cibles, femme dun de nos clients enfin ex femme maintenant).

— Alors les mecs, Qui veut commencer ? Qui veut faire quoi ?

— Cest mal équipé ici . A part des capotes y a presque rien.

— Comment ça ?

— Tu verrais chez nous, on a de ces trucs .. Pleins de jolis jouets.

— C’est-à-dire ?

— Tu connais le film Brüno ? Avec Sacha Baron Cohen ?

— Tu plaisantes jespère ? Cest mon film préféré. Quand je vois ce quil fait dans le film, ça me donne envie de faire pareil.

— Tu te souviens du vélo dappartement ? Celui avec le piston qui sactionne quand tu pédales avec un god au bout ?

— Jen rêve dun truc comme ça.

— On en a un.

— Sans blague ?

— Sans blague. Jessy la un peu bricolé et, en plus davoir rajouté un deuxième piston pour nos « amis de passage », il a trafiqué la selle pour en rajouter un troisième. Ainsi pendant quil pédale, non seulement on est deux à en profiter mais lui aussi se fait goder au niveau de la selle.

Compte tenu du personnage et de son état dexcitation, il fallait envoyer du lourd pour lattirer dehors. Ce que je lui avais raconté, tout en rajoutant des détails sur une pseudo cave aménagée en atelier SM dont J.C (rebaptisé Jessy pour loccasion) était devenu un maître lavait mis en appétit. Ça plus ce quil avait bu en plus du rail de poudre quil sétait fait quelques minutes auparavant allait avoir raison de ce dépravé.

— Tout ce que tu me dis me donne leau à la bouche.

— Bah viens avec nous alors. Tu sais, on va pas te bouffer . Du moins pas comme ça. Lui ai-je dit en mapprochant de lui avec un sourire charmeur.

— Jai peur de ne pas pouvoir sortir. Tu sais je suis en planque ici, surveillé par la police.

— Et Alors ? Tu ne crois quand même pas quils tattendent à la sortie ? tu sais les flics cest des fonctionnaires. En dehors de leurs 35 heures, faut rien leur demander dautre. Ils ont le nez rivé sur leur pendule, pire quà la secu. Et puis honnêtement sils te pistaient vraiment. Tu ne crois pas quils auraient déjà fait une descente ?

— Ce nest pas faux. Ok je veux bien mais à deux conditions.

— OK lesquelles ?

— Déjà on sort par la porte de derrière.

— Redis moi ça : « la porte de derrière » mmmhhh.

— Tas lair aussi excité que moi.

Je sentais que cétait presque gagné. Il fallait juste avertir Karine de lendroit de notre sortie. Il ne restait plus que sa deuxième condition et . Oh bordel ! . Pitié dites moi que je me trompe .Ah bah non. Eh bas du coup cétait plus que compromis. Je venais de voir sa deuxième condition dans sa tête. Il y pensait très fort. Sur le moment je nous voyais repartir bredouille.

— Ok on décolle quand tu veux alors.

— Tu noublie pas quelque chose Chéri ? mon autre condition ? (merde, il saccroche)

— Cest quoi ?

Et là je le vois sapprocher de J.C en tortillant du cul.

— Jadore les nounours. Je veux bien venir mais je veux un acompte sur ma soirée. Jaime bien me faire prendre et être dominé par un gros poilu.

— Promis dès quon arrive ty aura droit. Et tu verras, Jessy cest une vraie bête.

— Tu ne mas pas comprise ma grande. Cest ici et maintenant que je veux faire ça. Avec ton mec et avant de partir.

Et merde ! Mes craintes étaient fondées. Je connais J.C, il a déjà du mal à admettre que lhomosexualité existe alors avoir un rapport avec lui, cétait inenvisageable. Je commençais à désespérer quand jai vu JC retirer sa veste. En scrutant ses pensées, je voyais déjà quil navait plus toute sa raison et .Euh je rêve ? Ce nest pas possible quil envisage de vraiment le faire.

— Jessy, je peux te parler ? Juste deux minutes.

On sest isolé dans un coin pour parler tranquillement.

— Tu peux me dire ce que tu envisages de faire là ?

— Ecoutes cest la seule solution pour le faire sortir.

— Oui mais on peut surement trouver autre chose, je ne peux pas te laisser faire ça.

— Jai promis à Karine de tout faire pour le faire sortir et je tiendrais parole. En plus, toi comme moi, on nest pas à laise ici. Plus vite on sera sorti, mieux ce sera. Et puis jai déjà enculé des femmes ça doit pas être bien différent.

— Cest lalcool et ta fierté mal placée qui parlent là. Ce nest pas parce que tu ne veux pas la décevoir quil faut accepter nimporte quoi .

Pendant ce temps là, notre cible était en train de se passer une crème lubrifiante dans le conduit.

— Alors Jessy ? tu viens ?

— Jarrive.

Me voyant tenter de lempêcher de faire une connerie, il ma pris par les épaules, a ouvert la porte, ma foutu dehors et la verrouillé après lavoir refermé. Je me retrouvais ainsi dehors pendant que je sentais J.C rouler une pelle à ce type qui devait avoir la trentaine et qui nétait pas beaucoup plus costaud que moi. Bon Bah je ne peux plus rien faire et . Ok il a vraiment lintention de lui récurer le conduit. Je le voyais se vider le reste du whisky quil avait dans sa flasque et commencer à se préparer à la main. Lui que je navais quasiment jamais vu boire, une chose est sure : il ne tient vraiment pas la distance (faut dire quil avait mis la dose). Quand il a un bon coup dans le nez, il ne se contrôle plus.

Ne pouvant plus rien faire pour lui, je suis monté aux toilettes du rez de chaussé pour prévenir ma chère et tendre quon allait sortir avec le prévenu mais par lissue de secours, derrière le bâtiment. Elle aussi sinquiétait pour son paternel. Jai essayé de la rassurer car de toute façon, étant plus costaud que son partenaire, il pouvait largement se défendre. Quand elle nous a demandé comment on avait fait, je lui ai juste dit que J.C était allé « au fond des choses » pour trouver les arguments et ainsi le faire sortir. Au moment où je prononçais ces mots, Je voyais J.C en pleine action debout à lenculer, derrière lautre dépravé, penché en appuis contre le mur et qui semblait en redemander.

Quand je suis revenu devant la porte, ils allaient bientôt finir. J.C avait tâché de faire ça vite. Après avoir fini, je les voyais se rhabiller. J.C tentait tant bien que mal de se rhabiller. Il avait la tête qui tournait et valait mieux pour nous quon se barre dare-dare avant quil ne sécroule.

On est discrètement sortie par lissue de secours. Je sentais que J.C ne se sentais pas bien mais il tentait de faire bonne figure. Quand je lui ai demandé si ça allait, sil voulait en parler, il ma répondu sèchement « Ta gueule ! ». Lautre par contre était tout joyeux et semblait tout excité par la soirée quon lui promettait. Cest par derrière (décidément cest devenu à la mode) que Karine nous aborda. Après sêtre présenté, elle la embarqué et quand on a feint de défendre le prévenu, pour nous couvrir elle nous a sorti : « Barrez vous les deux folles ou je vous fais embarquer vous aussi ».

Enfin cette soirée était finie. J.C était en appuis contre un mur dans un état semi comateux et ce fut très difficile pour moi de le ramener à la voiture. Pour éviter tout problème de voisinage je ne lai ramené quà lagence et couché dans le canapé. Mine de rien, il pèse son poids Beau papa. Cest mes lombaires qui ont apprécié.

Le lendemain, je suis parti lui chercher de quoi manger un morceau à lépicerie du coin, le genre de magasin quon qualifie comme étant « chez larabe du coin », ouvert sept jours sur sept. Il na émergé quau début daprès midi. Il avait une de ces têtes .

— Alors pas trop dur le réveil ?

— Men parle pas, jai limpression davoir les Gipsy King qui font la nouba dans mon crâne.

— Avec ce que tavais bu rien détonnant. Tu tes enfilé tout le Whisky (à défaut dautre chose).

— Hein ? Jai tout bu ? Purée mais il sest passé quoi ? Je ne me souviens plus. On a réussi ?

— Oui on a réussi, grâce à toi dailleurs. Tu ne te souviens vraiment de rien ?

— Si vaguement, je me souviens de toi sur la piste de dance .. ah si je me souviens tavoir entendu mappeler à laide car tétais coincé avec un gros molosse mais après ça cest le flou intégrale.

— Tu ne te souviens pas mavoir roulé une pelle pour brouiller les pistes ?

— Jai fait ça moi ? Oh lalalala. ! je devais être dans un état .

— Je confirme. Bon écoute, je tai amené de quoi manger. Repose toi, casse une graine et ça devrait aller mieux. On a du boulot qui nous attend demain je te rappel.

— Ouais . Je vais tacher de faire au mieux.

Je navais pas eu le courage de lui dire ce quil avait fait. A mon avis, il naurait peut-être pas voulu le savoir non plus. Il en aurait fait une attaque. Enfin bon, passons. Après cet épisode, il ma promis de mieux réfléchir la prochaine fois que Karine nous demande un coup de main.

Alors que J.C se remettait tant bien que mal de sa soirée, je minterrogeais sur une chose. Il mavait dit mavoir entendu lappeler à la rescousse. Jétais certains de ne pas lavoir fait par contre je me souvenais très bien y avoir pensé très fort. Du coup Je me suis poser la question. Cette nouvelle suractivité naissante dans ma tête en était elle à lorigine ? Et si après navoir été quun récepteur, jétais devenu capable démettre ? Si jamais cest ça, je sens que ça va être marrant. Par contre à mon avis je suis bon pour mentraîner durant des semaines, voir des mois. Ça risque de ne pas être facile.

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