Chapitre 05 : La fugitive.

Hermine Grange est une jeune femelle de 19 récoltes, mesurant 5 pieds 3 pouces de haut pour un poids de 90 livres. Elle doit son nom au fait qu’elle a été trouvée dans la dépendance d’une des fermes qui appartiennent à l’école de magie de Pôle-D’art, alors qu’elle était à peine âgée de quelques jours. Son prénom quant à lui vient de la teinte de ses cheveux, qui bien qu’ils fussent encore clairsemés avaient une blancheur inhabituelle, rappelant celle de certains hauts-elfes, alors que tout le reste de son petit corps potelé laissait penser qu’elle était humaine. Elle a été recueillie par le doyen de l’école de magie, également appelée Pue-Le-Lard par les apprentis mages, parce qu’elle est située juste à côté des abattoirs de la ville de Parici. Cet homme vénérable alors âgé de 70 récoltes, qui s’appelait Arbuste D’ambre-Et-D’or, l’a gardée près de lui car il a senti en elle un potentiel magique très fort. Dès qu’elle a été en âge d’apprendre et bien qu’elle soit orpheline, elle a pu le faire puisque son tuteur a payé ses frais d’instruction.

Bien entendu on n’enseigne pas la magie à n’importe quel âge, étant donné que cet un art dangereux. Pour cette raison un enfant ne peut devenir apprenti qu’à partir d’environ 12 récoltes. Mais avant cela il peut intégrer Pôle-D’art, dans laquelle on lui enseigne bien entendu l’écriture et la lecture, mais aussi l’histoire et la géographie, et parfois les sciences pour ceux d’entre eux qui sont les plus doués. C’est pour cette raison que les personnes qui sont considérées comme étant érudites, et qui sont en fait des apprentis qui étaient peu doués pour la magie, sortent de cette école prestigieuse. Arbuste D’ambre-Et-D’or, était également appelé Abuse D’emblée Dort par ses étudiantes les plus âgées, parce qu’il sombrait dans un sommeil réparateur dès qu’il avait atteint avec elles la quête de jouissance. Cependant il n’a pas pu enseigner l’Art De Galipett à Hermine, qui pourtant devenait plus belle de jour en jour, puisque lorsque cette dernière n’avait que 15 récoltes alors que le vieillard en comptait pour sa part 85, cet homme vénérable bien qu’encore vert a trépassé.

Il était à ce moment-là en compagnie d’une de ses meilleures élèves, et ce dans bien des domaines, et qui porte le nom de Padmey Mémoila. Cette étudiante polyvalente était en train de lui administrer un Fourrage De Galipett digne des plus grandes prêtresses de la Déesse, accroupie au-dessus de lui alors qu’il était allongé sur le dos, ce qui n’est possible que lorsque le membre viril du mâle a des dimensions largement supérieures à la normale.

Malheureusement le cur du vieil homme s’est subitement arrêté de battre, il s’en est allé par conséquent heureux, ce qui n’a pas du tout été le cas de celles qui sont restées pour les regretter, lui et son bâton magique. Arbuste D’ambre-Et-D’or a été remplacé par un autre professeur d’une quarantaine de récoltes, dont le nom était Pal Toqué, qui lui jalousait Hermine non seulement à cause de sa puissance magique maintenant avérée, mais aussi parce qu’elle repoussait ses avances parfois pressantes. À cause de ces harcèlements beaucoup prenaient la jeune femelle en pitié, cependant personne n’osait s’opposer au nouveau doyen qui avait toute autorité dans l’enceinte de Pôle D’Art. Sans cesse rudoyée, et malgré ses capacités largement supérieures à la normale, Hermine a perdu sa confiance en elle. C’est probablement pour cette raison qu’un soir, alors que le pervers avait réussi à la coincer dans une salle d’étude dans le but de lui faire subir ses premiers outrages, bien que l’apprentie-mage voulût juste se défendre, ce mâle s’est retrouvé émasculé sans qu’elle sache comment cela était arrivé.

Il s’est vidé de son sang devant elle en hurlant, alors qu’elle était tétanisée, mais personne n’est venu au secours du malfaisant. Hermine a réussi à s’enfuir de l’école avant que les Gens-D’armes n’arrivent, grâce à la belle Padmey, mais aussi avec la complicité de ses amis Ron La Belette et Harry Le Potier, et elle a ensuite vécu cachée puisque recherchée.

— x-X-x-

Mais revenons à notre histoire. Mella en comprenant que la jeune femelle en face d’eux a la capacité de lancer des sorts, lui dit :

— Nous on est des Aventuriers, et on cherche le Tertre Sanglant dans le but d’accomplir une quête.

Puis elle ajoute, tandis que Gardain est en train de s’étrangler d’indignation :

— Voudrais-tu te joindre à nous ?

Le nain intervient, alors qu’il a repris un peu de ses capacités :

— Par Cimonie (1), t’es complètement zinzin !?! Tu vois pas que c’est une mendigote !!

Mais la jeune elfe lui répond, avec un aplomb qui dément la naïveté réputée des gens de son peuple :

— Je te ferai dire que si j’ai pu lui poser la question, c’est parce qu’elle a été sélectionnée tout comme nous. C’est ce que nous a dit Colissimo, seulement tu ne l’as pas écouté…

En effet, Hermine a elle aussi été victime de « La soif d’aventures », qui lui a été insufflée par les Dieux à l’insu de son plein gré, mais poussée par la nécessité de rester dissimulée, elle n’y a pas réagi de la même manière que ceux qui sont à présent en face d’elle. Cependant elle a été rattrapée par son destin, et elle réfléchit avant de leur dire :

— J’en serais enchantée, même si mes capacités en tant que mage restent à démontrer étant donné que j’ai quitté Pôle D’art avant d’avoir terminé ma formation. Cependant tu sembles négliger un détail. Je suis recherchée, et par conséquent je risquerais de vous attirer des ennuis.

Mella lui répond :

— Si c’est la volonté des Dieux que tu te fasses partie de notre Compagnie, je doute fort que de simples mortels aussi puissants soient-ils, réussissent à aller contre cela. Par conséquent tu vas venir avec nous, et leur messager qui ne devrait pas tarder à nous faire sursauter, nous dira ce qu’il en est exactement.

Hermine est tentée de dire oui, car pour elle ne plus avoir besoin de se cacher et pouvoir vivre à nouveau normalement serait une renaissance, par conséquent elle en a très envie. Cependant, ce qui la fait hésiter c’est qu’elle risque de mettre en danger ces jeunes gens, qui ont l’air très sympathiques même si le nain est un peu revêche. Après avoir pesé le pour et le contre, elle leur dit :

— Si vous avez réellement la faveur des Dieux, j’accepte mais à une condition.

C’est la jeune elfe qui demande :

— Laquelle ?

— C’est que vous soyez tous les trois d’accord. Car je sais que des chasseurs sont sur mes traces, et si vous m’acceptez dans votre groupe ça ne sera pas sans danger.

Krill qui n’a pas encore ouvert la bouche, mais a compris l’essentiel de la conversation, lui fait :

— Si y en a qui t’embêtent, on va les fracasser !

Puis il ajoute plus doucement :

— Et pis on pourra niq… euh… copuler…

La jeune humaine ouvre alors de grands yeux, avant de demander :

— C’est quoi niqeuhcopuler ?

Mella éclate alors de rire, avant de lui répondre :

— Copuler comme des lapins, c’est comme ça qu’on appelle la quête de jouissance dans ma forêt. Les barbares quant à eux disent niquer, et les nains font la bête à deux dos. Et chez vous les humains ?

— On dit faire des grivoiseries, et moi ça me va à condition que cela reste dans les limites de l’Art De Galipett.

Gardain est resté silencieux et renfrogné, aussi la jeune elfe se tourne vers lui pour lui demander :

— Tu as une objection à faire, mon Petit Barbu ?

Il lui répond non sans logique :

— Si tu as raison et qu’elle fait partie de ceux qui ont été choisis par les Dieux, je crois quon na pas trop le choix.

Puis il ajoute en dévisageant avec envie le magnifique visage de la damoiselle, ce qui dément son ton méfiant :

— Mais je l’aurai à l’il.

— x-X-x-

Ils se rendent donc tous les quatre à l’auberge, et le propriétaire dit en voyant arriver Hermine :

— La pouilleuse elle reste dehors, j’veux pas d’ça chez moi !

Mella lui répond sur un ton enjôleur :

— Elle est mon invitée, et elle sera beaucoup plus présentable lorsqu’elle aura pris le bain que je vous avais demandé de me préparer.

— C’est que… elle est vraiment très sale… Après il faudra nettoyer le baquet, alors ça fera une pièce d’or.

Gardain ouvre la bouche pour protester, mais l’elfe pose sa main sur son épaule et répond avant lui :

— C’est d’accord. Et vous nous préparerez aussi un salon pour que nous puissions nous restaurer tranquillement ce soir.

Puis elle ajoute à l’intention de ses compagnons mâles :

— Vous nous attendez ici les garçons ? On sera de retour dans un petit moment.

Les deux filles s’en vont sur l’arrière de l’auberge, où se trouve une pièce destinée aux ablutions, pendant que Gardain apprend à Krill qu’il peut dépenser son argent en achetant de la bière, qui d’après lui qui est un expert en la matière, se laisse boire dans cet établissement. Il l’a en effet goûtée pendant le repas qu’ils ont pris quelques heures plus tôt, et étant donné qu’il en a bu trois pintes elle ne doit effectivement pas être mauvaise. Heureusement Mella et Hermine ne restent pas très longtemps absentes, vu que le jeune barbare n’avait jamais bu d’alcool avant ce jour, et il est par conséquent déjà grisé. Si elles ont été rapides, cela est dû au fait que les elfes n’ont pas pour habitude de se pomponner, puisque dès qu’elles sont propres elles se lancent un charme de beauté-instantanée pouvant durer jusqu’à une journée entière, qui lisse leurs cheveux et peut même leur faire la coiffure à laquelle elles pensent. Cependant, même si elles ont la possibilité d’appliquer ce charme à d’autres personnes qu’elles, Mella ne connaissant pas les goûts d’Hermine préfère s’abstenir en ce qui concerne sa chevelure.

Après avoir joué pendant un petit moment de la flûte pour activer le charme, elle préfère sortir de son sac une lanière de soie, avec laquelle elle attache la crinière à présent parfaitement lissée de la jeune humaine en queue-de-cheval haute. Lorsqu’elles retournent dans la pièce principale de l’auberge, la nouvelle membre de leur compagnie est à présent vêtue de la tunique verte et des anciennes bottes de la jeune elfe, puisque cette dernière n’a pas voulu s’en séparer en les vendant, sans doute pour des raisons sentimentales. Lorsqu’ils les voient arriver leurs compagnons restent la bouche ouverte, étant donné que la quémandeuse qu’ils ont rencontrée un peu plus tôt, a été remplacée par une femelle à la chevelure blanche et brillante. Malgré l’air soucieux que la jeune humaine affiche à présent, les deux mâles la trouvent magnifique.

— x-X-x-

Ensuite ils vont dans le salon que Mella a réservé. Lorsqu’ils en ont refermé la porte Colissimo apparaît en les faisant sursauter tous les quatre, et il leur dit :

— Paix et prospérité les Zaventuriers. Je suppose que vous savez pourquoi je suis venu.

Bien entendu Hermine est la plus impressionnée de la Compagnie puisqu’elle a compris de qui il s’agit, et que contrairement aux autres c’est la première fois qu’elle voit un Dieu, même mineur, pour de vrai. C’est Gardain qui n’a à présent plus de doutes sur le fait que la jeune humaine fasse à présent partie de leur groupe, qui répond :

— Eh bien, puisque cette fois personne n’a rien fait pour mériter l’ascension, je suppose que vous venez pour la nouvelle.

— Vous avez à la fois raison et tort Messire Nain, mais nous parlerons de l’ascension plus tard.

— Par Exemple (2) !!! Mais qu’est-ce qu’elle a encore fait pour mériter d’augmenter de niveau ?! Pis d’abord on a pas entendu le gong !

Colissimo hausse un sourcil, avant de répliquer :

— Il est en effet étrange que vous ne l’ayez pas entendu. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il n’a pas retenti, puisque après tout ce n’est pas le Cor Tonitruant. Cependant, comme je l’ai déjà dit nous en reparlerons plus tard, puisque pour l’instant nous allons nous intéresser à la Superbe Hermine Grange.

À ce moment précis apparaît aux pieds de la jeune femelle un sac à dos elfique, identique à ceux que les autres Zaventuriers ont déjà reçus, ce qui la fait sursauter une deuxième fois. Le Dieu mineur comme d’habitude ne semble pas le remarquer, et il poursuit :

— Nous avons comme équipement de base une robe de mage lavande à capuche, en soie de vers-armés très résistante contre toutes les armes qui ne sont pas enchantées. Une paire de sandales à lanières de cuir renforcées, à talons-stylets équilibrants de 1 pouce de haut. Ensuite il y a un bâton de mage novice en noisetier de 2 pas (3) de long, ayant la capacité de stocker 10 sorts de faible capacité. Ajouté à cela il y a le livre des actes, recensant toutes les actions connues vous apportant des points à vous et à vos compagnons, et qui se mettra à jour automatiquement lors des progressions. Plus un livre de sorts dans lequel seront répertoriés tous les sorts que vous aurez appris. Ajouté à ceux-ci, un parchemin de guérison légère pour soigner les petites blessures. Il vous permettra de lancer une incantation ayant l’effet correspondant qui le détruira, ou alors vous pourrez le recopier sur votre livre de sorts, ce qui aura pour lui le même effet. Mais vous pourrez ensuite le stocker dans votre bâton, qui pourra se recharger au fur et à mesure.

Et pour terminer 10 pièces d’or pour vos frais de cheminement.

Hermine remercie Colissimo comme il se doit, puis elle lui dit :

— Étant donné que vous êtes un Dieu, vous n’ignorez rien de ma situation avant que je ne rencontre mes nouveaux amis. Par conséquent, vous devez être conscient du fait que ceux qui sont à ma recherche vont perturber la suite de leur quête.

— Cette quête est à présent vôtre, Superbe Hermine Grange, mais vous n’avez plus à vous inquiéter de vos ennuis passés, puisque nous avons veillé à effacer de la mémoire de ceux qui vous voulaient du mal jusqu’à votre souvenir. Cependant, si les personnes qui ont mis votre tête à prix vous ont maintenant oubliée, ceux qui sont à votre poursuite se souviennent de vous, car nous avons estimé qu’ils seraient pour votre Compagnie un bon entraînement avant d’entrer dans le Tertre Sanglant. Mais rassurez-vous, ils ne sont pas si nombreux que cela, et ne devraient pas être bien difficiles à combattre, étant donné que vous êtes désormais quatre avec des aptitudes complémentaires. Bien, si vous le permettez à présent nous allons parler de la progression, et je vais pour commencer vous énumérer le décompte des points.

Gardain se renfrogne aussitôt, mais le messager continue visiblement amusé :

— Nous avons donc un Fourrage De Galipett à 100 points, plus un marchandage à 10 points pour chaque pièce d’or obtenue en plus de la valeur courante, c’est-à-dire 510 points pour 51 pièces d’or. Ce qui nous fait un total de 610 points, dont 310 sont reportés au niveau suivant, qui ajoutés au bonus de 60 points, nous donne un nouveau solde de 370 points.

— Mais… mais…

C’est bien évidemment notre ami de 4 pieds 5 pouces qui tente de protester, et il sursaute lorsqu’un minuscule paquet fait de l’étoffe habituelle apparaît tout à coup à ses pieds. Colissimo qui est maintenant hilare, lui dit :

— J’ai donc le plaisir de vous annoncer Messire Nain que vous avez atteint le deuxième niveau, et comme à chaque fois les Dieux ont décidé d’améliorer quelque peu votre équipement. Voici donc un anneau de protection mineure contre la magie. Ceci pourrait vous sembler peu de chose, mais il vous immunisera contre jusqu’à 5 sorts de faible intensité, et se rechargera au rythme dune protection par journée. Et bien entendu s’ajoutent à cela 20 pièces d’or pour vos frais de cheminement. Mais nous allons à présent, si vous le voulez bien, passer à l’ascension proprement dite.

Il tend alors son bras pour placer sa main à plat 3 pouces au-dessus de la tête de Gardain, dans un geste toujours aussi théâtral, tout en continuant à parler :

— Votre dextérité et votre constitution étant vos caractéristiques principales, elles sont par la volonté de Dieux augmentées d’un vingtième de leurs quantités de départ.

Puis il ajoute ensuite sur un ton ironique :

— Vous devez maintenant penser à l’un de vos attributs physiques que vous souhaiteriez voir améliorés, et il le sera.

En apparence rien ne change, mais Gardain met aussitôt une de ses mains sous sa cotte de mailles, à hauteur de son entrejambe, et il murmure :

— Oui, elle a l’air plus grosse.

Ce qui fait sourire Mella et Hermine, mais aussi Colissimo qui disparaît comme il est apparu, en faisant sursauter les quatre Zaventuriers.

— x-X-x-

Pendant le repas qui s’ensuit, qui est plus que copieux et offert par Mella, les trois compagnons expliquent à leur nouvelle amie les règles de progression qui les mènent à l’ascension. Ensuite, la jeune humaine qui les a écoutés leur raconte sa vie, en commençant par les raisons qui l’ont poussée à quitter l’école de magie de Pôle-D’art, et ce qui s’est passé ensuite :

— J’ai aujourd’hui 19 récoltes. J’ai erré pendant bien des saisons à travers la contrée ne sachant pas trop où aller, vivant de mendicité et cachant qui j’étais sous des haillons, puis sans trop savoir pourquoi j’ai dirigé mes pas vers la côte, poussée par un besoin que je ne pouvais pas m’expliquer. Je suis arrivée dans la cité de Port-Six-Reines, dans laquelle je me suis rendue au temple de Galipett. Les prêtresses m’ont recueillie, elles m’ont nourrie, lavée et vêtue de neuf, puis je suis devenue une servante de la Grande Déesse.

Gardain l’interrompt pour demander :

— Ce qu’on dit sur ces prêtresses, c’est la vérité ?

— J’ignore ce que l’on a bien pu te raconter, mais une servante doit donner la jouissance à des mâles en leur prodiguant le Fourrage De Galipett 1 000 fois, avant de pouvoir progresser dans la hiérarchie, ce que j’ai fait en 2 mois alors que j’étais niaise en arrivant.

Hermine marque alors une pause, sans doute pour leur laisser le temps d’assimiler cette information, ce qui permet à notre ami le nain de calculer la fréquence des quêtes de jouissance de la jeune femme. J’en profite pour ouvrir une nouvelle petite parenthèse au sujet du calendrier en usage dans la Terre De Mille Lieues. Il faut 363 jours pour faire une année, c’est-à-dire le temps que met La Ronde pour faire un tour complet autour de La Chaude. Et cette révolution est divisée en 11 mois de 33 jours chacun. Le mot mois étant dérivé du mot moisson, il a par conséquent une signification similaire à celle qu’il a sur La Terre. Il en va de même pour les saisons, qui sont également au nombre de quatre sur La Ronde, mais elles ont des durées différentes. La plus longue qui regroupe 4 mois est appelée les Récoltes. Suit une saison de 2 mois qui se nomme la Réparation, puis une autre de 2 mois qui est la Préparation, et la dernière qui est la saison des Semailles dure 3 mois. L’année quant à elle débute lors du plus long jour, qui se trouve être à la moitié de la saison des Récoltes.

De plus, étant donné que lorsque les jours sont les plus courts, La Voyageuse qui est la deuxième étoile éclaire les nuits, alors que pendant les Récoltes elle est éclipsée par La Chaude et n’a par conséquent aucun effet ; il n’y a pas vraiment d’hiver. En tout cas pas de ceux que nous connaissons sur La Terre, sauf lorsque La Voyageuse est éclipsée à son tour par La Vagabonde, ce qui ne se produit qu’une fois tous les 6 ans. Mais dans La Terre De Mille Lieues, il s’agit alors d’hivers comme nous en connaissons dans le sud de la France, c’est-à-dire qu’il ne gèle pas et qu’il ne neige que rarement sauf dans les montagnes. Mais revenons à notre histoire, puisque Gardain qui est parti du royaume de Kazador au début du mois de Nuits-Tranquilles, qui est le deuxième de la saison des Semailles (4), en est arrivé à une moyenne d’un peu plus de 15 Fourrages De Galipett par jour. Il demande stupéfait :

— Par Exemple ! Comment tu as pu arriver à tenir une telle cadence ?!

— La quête de jouissance n’est pas une torture, loin de là. De plus, les prêtresses possèdent des baumes, qui appliqués aux bons endroits évitent les irritations dues à de trop fréquents ramonages. Après ces deux mois de servitude, j’ai suivi un apprentissage pour devenir l’une d’entre elles. J’ai bien entendu commencé par la Promesse De Cemenss, mais aussi les Baisers De Galipett, le classique, le profond et le tube, et ensuite la Broche De Galipett et le Gavage, sans oublier les Broutages De Préry que nous nous faisions entre-nous. Malheureusement, pour atteindre ces quêtes de jouissance il faut la plupart du temps des mâles, et comme chacun le sait ces derniers parlent beaucoup plus que les femelles.

En entendant cela notre ami le nain fait la grimace, mais Hermine ne semble pas s’en apercevoir et continue :

— Et j’ai atteint une telle réputation que j’étais beaucoup demandée, ce qui explique également que je ne sois restée servante que deux mois. Mais avoir une bonne réputation n’est pas toujours bénéfique, puisque ceux qui me recherchaient ont fini par me retrouver. Bien entendu ils n’ont pas pu m’arrêter puisque j’étais dans l’enceinte du temple, mais l’un d’entre eux y a pénétré en dissimulant un stylet (5) dans son trou à déféquer, et a tenté ensuite de m’occire. Heureusement il n’y est pas parvenu et il a été éliminé par les gardes, mais je n’étais plus en sécurité et j’ai dû par conséquent fuir à nouveau. Ce que j’ai pu faire discrètement grâce aux prêtresses, et après de nouvelles errances je suis arrivée ici, où vous m’avez trouvée.

Le récit des aventures de la jeune humaine a provoqué des réactions très mitigées de la part de ses nouveaux compagnons, puisque Mella est triste pour leur nouvelle amie, et Krill s’est ennuyé parce qu’il n’a pas compris grand-chose. Mais Gardain quant à lui, malgré tous ses malheurs, n’a pas pu empêcher sa saucisse nouvellement redimensionnée de gonfler dans ses braies, en l’écoutant évoquer toutes ces quêtes de jouissance dont il ignore encore certaines.

— x-X-x-

Cependant Hermine a à présent un autre genre de quête en tête, puisqu’elle leur dit :

— Je ne vous ai pas menti et je sais vraiment où se trouve le Tertre Sanglant, puisque je l’ai appris en étudiant à l’école de Pôle-D’art. Mais le problème c’est qu’il se trouve tout au nord-est de la contrée, et que nous sommes au centre, ce qui représente pour y arriver un cheminement d’environ 200 lieues.

Ses amis réfléchissent à ce qu’elle vient de leur annoncer, tandis qu’elle sort un morceau de buis de sa besace rapiécée, et qu’elle ajoute :

— C’est une baguette de téléportation mineure, et avec elle je pourrais tous nous y emmener instantanément. Seulement pour pouvoir le faire il faudrait que je visualise le lieu, et que même si je l’ai vu sur une gravure, je n’en ai qu’un vague souvenir. Par conséquent cela représente le risque que je me trompe, et qu’on se retrouve à un endroit différent. Ce serait sans danger, mais il nous faudrait attendre une décade avant que je puisse utiliser la baguette à nouveau, et tenter un autre essai dont la réussite ne serait toujours pas assurée. Par conséquent je ne vois que deux solutions, soit on va à Parici pour essayer de se renseigner, soit on tente l’expérience et risquant de nous éloigner de ce que nous cherchons. D’ailleurs, je vous signale que je ne sais toujours pas ce que c’est, puisque je suppose que notre quête ne commencera que lorsque nous serons entrés dans le tertre.

C’est Mella qui lui répond :

— Une fois qu’on y sera, on devra trouver le Sceptre Du Tocard, mais nous n’en savons pas plus à son sujet.

— Ce nom me dit vaguement quelque chose, et cela va peut-être me revenir. En attendant, comme je suis la dernière arrivée dans la Compagnie, j’estime que ce n’est pas à moi de décider ce qu’on doit faire pour y arriver.

Gardain intervient :

— Il est vraiment sans dangers ton moyen de voyager ?

— Comme je l’ai déjà dit, le plus gros souci serait qu’on n’arrive pas à destination, sinon il suffit de faire l’incantation correctement, ce qui est à ma portée. Mais cela n’est pas sans danger puisqu’on ne sait pas ce qu’on va trouver en arrivant, et il se pourrait qu’il y ait du monde pour nous accueillir. D’ailleurs cela me semble plutôt logique, car s’il s’agissait d’une simple promenade ça ne serait pas une quête.

Mella conclut cette discussion en disant :

— Pour l’instant on va aller se coucher, et on prendra une décision demain. J’ai réservé une chambre dans cette auberge et on peut y dormir à quatre, donc tu es la bienvenue.

Et Krill qui les a écoutés en silence, ajoute :

— Ouais. Mais avant on va niq… euh… copuler !

À suivre…

Notes :

1) Cimonie est la Déesse de l’avarice. Elle est souvent invoquée par les nains.

2) Exemple : Dieu des comparaisons.

3) Un pas équivaut à soixante centimètres.

4) Semailles correspond à notre printemps.

5) Un stylet sur La Ronde est un talon aiguille, mais d’une manière plus générale c’est un poignard fin.

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