Chapitre1
J’ai 31 ans. Depuis 10 ans, je vis avec un homme plus âgé que moi et je suis totalement à lui. En relation BDSM, je suis sa soumise. Ce n’est pas ce que vous pourriez imaginer de prime abord. Je suis une femme indépendante, j’ai un job passionnant et lui est féministe. Je ne suis pas sa bobonne, je ne l’attends pas à la maison en préparant de petits plats. L’histoire qui suit est une histoire d’amour et de sadomasochisme.
Il y a 10 ans, j’étais étudiante. Une amie de lycée, ma meilleure amie, me parla de son professeur de philosophie à la fac, « absolument génial ». Je l’ai donc accompagné à un de ses cours. Amphi bondé, assise sur une marche, je suivais son cours, totalement séduite par cet homme qui avait 25 ans de plus que moi. Il était élégant, drôle, cultivé, en un mot: parfait. Plusieurs fois, nos regards se sont croisés. A la sortie du cours, mon amie me parla de lui en termes enamourés comme une étudiante amoureuse de son prof, c’est-à-dire fascinée. Moi non. Je n’étais pas fascinée, mais tout simplement amoureuse.
Il est génial, non ?
Il est séduisant.
Toi aussi tu craques ? Je me donnerais bien à lui… Mais tu sais qu’il a rembarré plein de ses étudiantes. Il a un principe: ne jamais coucher avec ses élèves.
Je ne suis pas une de ses étudiantes…
La suite de la discussion nous mena à un pari: j’avais deux mois pour sortir avec ce prof talentueux. Je me mis à la tâche le soir même. C’est-à-dire étudier via le Net son profil, son travail. Je vis qu’il donnait la semaine suivante une série de conférences. Je m’inscrivis donc. La première était un truc organisé par France Culture: 1000 personnes dans la salle. J’avais bien opté pour un look « sexy chic étudiante intello » c’est-à-dire un jean moulant, un chemisier blanc assez ouvert qui mettait en valeur ma plastique. Je suis brune, je mesure 1m67 pour 52 kilos. J’ai de petits seins, ronds, fermes, la taille fine, des hanches assez étroites, de longues jambes et les yeux noirs avec une peau très blanche et une pilosité insignifiante. En arrivant assez tôt, je pus avoir une place au premier rang. Sa conférence fut un délice et une fois de plus, nos regards se croisèrent. La deuxième conférence était en plus petit comité.
Il fallait vraiment suivre son blog pour le savoir et nous ne devions être qu’une cinquantaine ce soir-là. Le printemps ayant daigné se présenter, je pus opter pour une robe portefeuille noire, des bas et des talons ; un rouge à lèvres rouge à tomber. Il me vit encore. Mais cette fois, j’avais prévu une suite.
A la fin de la conférence, quelques intellos « rive gauche » (je suis parisienne) vinrent lui parler de son dernier livre. Je l’avais dans mon sac et je me décidais à lui demander quelques explications sur un passage que je trouvais contestable. Je n’avais pas, dans mon plan, prévu de faire l’oie blanche admirative du brillant homme. Il me vit m’approcher. Je devais dégager quelque chose d’extrêmement sensuel, car les autres personnes me laissèrent la place. Me voyant avec son livre, il prit un stylo.
Une dédicace peut-être ?
Ah non, pas du tout. Je ne suis pas une groupie.
La phrase lui plut :
Alors pourquoi mon livre ?
Je voulais avoir quelques précisions sur un passage qui me déconcerte.
Ah ? Lequel ?
Mon joli poisson était ferré sur le terrain intellectuel. Nous commençâmes cet échange, toujours en présence de deux doctorants et une prof de philo d’une fac parisienne qui avait visiblement la même idée que moi derrière la tête et me fusillait du regard. Elle avait immédiatement vu la rivale. Moi aussi. Elle devait avoir un peu plus de trente ans, rousse, sensuelle, élancée, belle. La salle devant être rendue, nous allâmes prendre un verre dans un bar à côté, dans le 5e. Jolie soirée de débat sur la pertinence de sa vision du passage du néolithique et l’émergence d’une pensée philosophique avec la sédentarisation. Je sais, cela ne vous excite pas du tout, mais je me dois de poser que notre relation n’a pas commencé par la petite étudiante sexy qui se fait sauter par un prof brillant. Nous avons commencé sur un pied d’égalité, ou presque. Le terrain intellectuel étant balisé, je pouvais passer au sexe. Car durant cette soirée, je n’ai eu qu’une seule envie, finir dans son lit.
Nous nous quittâmes, sous le regard toujours aussi noir de sa collègue plus âgée que moi qui devait penser pouvoir conclure et était furieuse de la venue de cette « jeune pute ». Elle ne l’a pas dit, mais ses yeux le gravaient au laser dans les miens. Malheureusement, prise dans mon élan intello, j’avais juste omis de lui laisser quoique ce soit pour que nous puissions nous revoir. Il connaissait mon prénom, mon nom… J’étais dans le métro, me disant que j’avais été vraiment cruche lorsque je vis qu’une carte de visite avait été glissée dans son livre. Sa carte de visite ! Avec son numéro perso. Je saute sur mon téléphone et j’envoie un SMS.
Heureuse découverte…
Vous voulez poursuivre cette soirée en tête à tête ?
Oui.
Il me laisse l’adresse d’un bar, je saute hors de mon wagon, attrape une correspondance. C’est en arrivant dans le bar que je me suis dit « Quelle conne, il te siffle, tu viens ». Et en le voyant me sourire et se lever « Mon Dieu, que ce type est beau ».
La conversation ne porta pas du tout sur le même sujet. Il avait très bien compris que cette jolie jeune femme qui n’était pas une de ses étudiantes était venue à son cours, à ses conférences pour le draguer.
Vous voulez être mon amante ? Votre présence n’est en rien innocente… je n’ai rien contre, mais je vais être extrêmement clair avec vous. Je suis totalement adepte du BDSM.
Ce type est extraordinaire ! Il a devant lui une très jolie étudiante, toute fraîche, visiblement prête à se donner totalement et il pose non pas une condition, mais un contexte: BDSM ou rien. J’évite de lui faire le coup de la débile de service. Internet existe et le BDSM n’est pas un truc hypermystérieux pour moi. J’ai même un peu pratiqué. Sans doute pas comme lui qui me révèle 25 années de pratiques, de club et même une production littéraire publiée à la Musardine.
Vous êtes extrêmement jolie, désirable, mais je préfère poser cela avant tout. Vous avez 25 ans de moins que moi et j’ai des pratiques sexuelles… différentes. Ne commençons pas quelque chose qui n’a aucun avenir. Je n’aime pas les choses tièdes.
Moi, je suis en train de ruisseler dans mon string. Je regarde ce type qui n’a rien d’un pervers qui me dit qu’il a envie de moi, mais attachée et fouettée et j’ai juste envie que cela se réalise. Il est minuit, j’attends qu’il me propose de venir chez lui et il me dit d’y réfléchir et de le rappeler demain. Il me propose de me déposer chez moi en voiture. Alors que nous sommes arrivés en bas de chez moi, je me jette à l’eau.
C’est oui.
Appelez-moi demain.
Et me voilà plantée sur mon trottoir, les jambes en guimauve, heureuse et n’arrivant pas à croire que je vais rentrer seule. Je monte quatre à quatre les étages, j’allume mon ordinateur et je tape dans le moteur de recherche « bdsm-vidéo ». Je commence par du soft, passe par des scènes de gang bang pour arriver à des femmes fouettées violemment. Ma robe a déjà volé, mon string est trempé et je me masturbe frénétiquement en m’imaginant à leur place, sous les coups de ce fouet tenu d’une main ferme par lui, bien évidemment. Je crois que je fais toute ma nuit à parcourir tout ce qui est possible de voir sur le bdsm, toujours excitée par le « pire ». Je m’endors épuisée, mais dès mon réveil, je branche mon portable et envoie un SMS.
oui, mille fois oui.
La réponse arrive :
Rendez-vous chez moi, 19h.
Avec une adresse à Montreuil…