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Je veux être webmaster – Chapitre 4




8 heures 30. On sonne.

-Oh! La, la. Un instant, jarrive. Pieds nus, Pat cours, ne ferme pas la porte du WC pour son pipi matinal, se précipite sur le bidet, revient à la porte de la salle de bain, crie

-Jarrive, patientez.

Enfin, en hâte elle fait entrer le visiteur. Je reconnais sa voix

-Tu es encore en chemise de nuit à cette heure!

-Je ne travaille pas aujourdhui. Serge ne ma pas réveillée. Cest bizarre, chaque matin, je lui prépare son petit déjeuner. Il sest couché pas content. Dabord il ma soupçonnée de le tromper avec toi parce que tu mas ramenée hier soir.

-Ha, ha, ha. Heureusement quil ne nous a pas vus hier sur le canapé. Il ta fait une crise pour une broutille. Ha, lidiot.

-Ensuite, il nest pas content que je veuille moccuper des personnes âgées. Il me voit déjà fatiguée, harassée, croulant sous la tâche. Je mimposerais de trop lourds sacrifices pour lachat de notre demeure, il préfère y renoncer plutôt que de me voir payer « ce prix monstrueux »

-Ah! Quel con. Le jour où il saura quel genre de ménage tu vas faire, ça sera drôle. Il te la interdit?

-Non, mais ça lui déplaît tellement, quil a refusé de faire lamour hier soir. Ca mennuie.

-Encore plus con! Ne tinquiète pas, tu mas mis en appétit, et je suis prêt à te prendre sur le champ. Enlève-moi tout de suite cette chemise et je vais te donner ta ration vitale de sperme.

-Non, ce matin tu viens pour la signature des contrats. Il a beau ronchonner, jaime mon Serge. Je ne lui ferai pas de cornes. Ce que nous avons fait hier était professionnel, ce que je ferai dans les studios le sera également. Ca ne compte pas comme de coucher avec un amant, ce nest pas tromper. Si une nuit, au studio tu viens jouer un rôle avec moi, ça entrera dans cette catégorie, ce sera devant des internautes, un spectacle. Faire lamour, ici, avec toi, serait une infidélité. Et il nen est pas question.

Derrière ma porte entrouverte jaurais de quoi me réjouir si jétais capable de saisir les nuances, mais elles méchappent, un coup de bite est un coup de bite, le plaisir « professionnel » est du plaisir comme le plaisir pris avec son conjoint.

-Très bien. Tu as réfléchi, tu as choisi quelle activité?

-Je veux de largent, le plus dargent possible, le plus vite possible, le plus proprement possible. Donc tu me fais tous les contrats et selon la demande je ferai le métier. Cest clair?

-On ne peut plus clair. Tu fais le bon choix. Des filles aussi décidées que toi peuvent se faire de trois à quatre mille par mois. Le jour où tu lui présenteras tes économies, ton jaloux te sautera au cou. Jai préparé les formulaires. Tu les lis et tu les signes. Un exemplaire de chaque pour toi. Ne les laisse pas traîner si tu ne veux pas dembrouilles avec ton cocu professionnel. Ca cest la carte du studio, avec ladresse du site internet. Ceci cest ma carte personnelle: le jour où tu as des questions, ou si tu as envie de faire lamour avec quelquun qui taime et qui respecte ta liberté, appelle-moi.

-Et comment serai-je payée?

-Chaque jeudi je tamènerai lenveloppe du salaire gagné la semaine précédente. Cela te convient-il? Tu as remarqué que pendant les trois mois à lessai, chaque partie peut rompre le contrat unilatéralement à tout moment. Ensuite lengagement est de six mois avec un préavis de trois mois. Cest pour assurer une certaine stabilité du personnel. En cas de rupture abusive prématurée tu devras une indemnité égale à un mois de salaire moyen la première année et deux mois à partir de la deuxième année. Le licenciement pour manquement aux obligations définies dans chaque contrat ne donne lieu à aucune indemnité. Voilà, tu sais lessentiel. Ah, tu peux commencer dès demain si tu le veux Tu as signé, il manque ma signature.

-Dépêche-toi de signer.

-Il est de tradition, dans la profession, de signer après avoir obtenu des candidats un cadeau en nature. Refuses-tu toujours de faire lamour avec moi, ici, ce matin?

-Je nai rien lu de tel dans les contrats. Cest du chantage.

-Si tu ne eux pas tenir compte de nos usages, libre à toi. Rappelle-moi quand tu seras décidée.

Jentends le bruit des chaises.

-Tu sais, cest purement professionnel. Réfléchis vite

-Vu sous cet angle, si cest professionnel, je mincline.

-Alors, allons dans ton lit. Jai une petite heure à te consacrer sur mon temps de travail. Je vais te faire oublier le forfait de Serge, hier soir.

Quelle soumission. Je nen reviens pas. Il faut que je voie la différence entre un adultère ordinaire et un adultère professionnel. A pas de loup jarrive à hauteur de la porte de ma chambre. Tournée vers le miroir de larmoire, Patricia remet en place des mèches rebelles. Le zigoto finit denlever son slip, attrape sa quéquette, se masturbe pour lui donner consistance.

-Chérie, viens maider. A genoux, cest lheure de la pipe. Tu as deux mains, une bouche chaude, fais le nécessaire pour me rendre présentable.

Elle sexécute sans mot dire. Elle doit être vexée de devoir plier.

-Dis, cest professionnel. Tu as lu les contrats: tu dois donner entière satisfaction. Tu ne dois pas bouder. Tu dois tappliquer. Les mains me branlent, les lèvres me sucent et la langue tournoie. Tu as compris. Continue avec application. Cest mieux, mais, je le sais, « peut mieux faire. » Voilà, il suffit de vouloir. Attention aux dents, ne mords pas. Si tu mestropies je ne pourrai pas signer.

. Là-haut lexercice prend de la voix. Les deux partenaires se sont mis au diapason, les gémissements répondent aux cris de ravissement. Cest purement professionnel. Quils continuent. Les illusions senvoleront delles-mêmes. Je nai pas à me montrer désagréable. Jai un regret, jamais je ne pourrai suivre les exploits vrais ou simulés de Patricia sur mon moniteur, le soir quand, quand elle fera du nettoyage. Il faut que je me libère demain, pour la suivre à ladresse bidon.

Me voici voyeur. Ils sont occupés en un 69 bruyant, agité. Elle dessus, me présente son plaisant arrière- train. Les globes savoureux des fesses tremblent, se contractent puis se détendent sous la pression de la langue fureteuse qui balaie la raie avant de retourner au bouton irrité. Les deux bras de Claude maintiennent ferme la masse charnue, elle sursaute en soufflant mais ne peut lui échapper. Du fouillis de chairs humides il réclame un arrêt. Na-t-elle pas compris, elle sacharne sur le braquemart, décidée à lui vider les couilles.

Alors il la rejette sur le dos, se retourne et sallonge sur elle, étalon furieux, queue tendue, dure et endolorie. Elle se demande encore ce qui lui arrive, mais sent linvasion pressée, insistante, brûlante. Ses lèvres gonflées de sang, ses lèvres sucées, mordues, égratignées, douloureuses nopposent pas de résistance à la poussée violente du gland épais et durci. Il senfonce, pénètre, va au bout et entame léternel va et vient du mâle en rut dans la chaleur humide de sa femelle soumise et avide.

Cest un coït enragé, emporté à cent à lheure. Et sous lassaillant brutal, la cavale rue, enroule son dos, jette ses fesses soulevées vers le pieu qui veut la clouer au matelas. Cest une lutte terrible où lon ségosille. Je ny vois rien de professionnel. La passion lemporte sur la raison, seule compte laction violente et libératrice. On ne sait plus, on ne raisonne plus, on pousse, on creuse, on veut se fondre à lautre, se perdre en lui. Ils se cherchent, se poussent pour mieux se trouver, lune vers le haut, lautre vers le bas. Cest le combat pour réaliser lunion, la fusion sans cesse désirée, impossible. Au paroxysme de la tension, quand la femme est prise de tremblements irrépressibles et quand le sperme secoue la verge bandée pour aller féconder en jets puissants, cest le moment dun quasi évanouissement avant le retour à la réalité. Lui sest vidé en grognant, elle remplie du liquide se soulage en borborygmes insensés. Les souffles sont courts

Patricia gît à côté du conquérant abattu. Je redescends. Ils ont épuisé leurs forces et leurs réserves pour aujourdhui. Je le comprends en entendant Claude:

-Heureuse. Oui, cétait bon. Tu as un sacré tempérament. Pourquoi te priver dun pareil plaisir? Il suffit de sy mettre. Bien allons signer. On recommence quand tu veux, où tu veux, comme tu veux!

Cest fait. Il remercie pour laccueil, pour le bon entraînement professionnel.

-Et si un jour tu quittes ton cocu, viens chez moi. Tu auras toujours une place spéciale dans mon cur. Nos corps sont en harmonie. Nous connaîtrons des moments merveilleux aussi souvent que tu le souhaiteras.

-Grand merci pour ces contrats. Tu me rends un fier service. Je suis heureuse du coup de pouce que je vais donner à mon Serge. Je bous dimpatience, jirai visiter le studio cet après midi. Et puis non, je fais un peu de toilette et jy vais immédiatement. Mon petit Serge tu vas voir ce que tu vas voir.

-Oui, mais sois discrète. Sil se doute de quelque chose il va détruire tes plans. Je te félicite pour lamour que tu lui témoignes, cest touchant ce dévouement. Je pars en vacances pour quelques jours, jai bien recruté dernièrement, mais cest épuisant à force. Tu dois comprendre après mavoir vu à luvre. Ne tinquiète pas, nous sommes bien organisés.

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