Elle voulait sa mort.
Non pas qu’elle lui en veuille personnellement mais son patron lui avait promis ce qu’elle désirait le plus au monde si elle lui ramenait son cur encore chaud et sanguinolent sur son bureau. Elle avait donc accepté sans hésiter.
La Chasseuse avait reconnu sa cible dès qu’elle l’avait vu. Elle avait attendu pendant des heures au détour d’une ruelle sombre que le démon qu’elle devait tuer sorte d’un club miteux où il devait probablement se gorger de chair fraiche. Après tout, il était un putain d’Avaleur, un démon qui se nourrissait d’à peu près n’importe quoi d’humain : sang, chair, énergie sexuelle, mais aussi de force vitale et même parfois d’âme. Enfin, c’est ce qu’en avait déduit les démonologues car jamais personne n’en avait été témoin.
Ces satanés démons étaient difficiles à trouver et encore plus à attraper.
La Chasseuse examina le démon sous ses traits humains. Il était fichtrement beau. Il ressemblait à ses hommes aux muscles saillants et à la mâchoire carrée qui fleurissaient sur les unes de magazines érotiques, montrant leur plastic parfaite avec un regard qui disait « Je veux te baiser » ou « je veux que tu me baise » suivant qui achetait le magazine.
Il était brun avec des cheveux courts qui retombaient en mèches folles sur son front. Sa taille devait avoisiner les un mètre quatre-vingt dix et on devinait aisément des muscles ciselés sous son t-shirt gris.
Il était accompagné de deux filles blondes en jupe courte et décolleté plongeant qui se dandinaient des hanches tout en maintenant les mains du démon sur leur postérieur.
Il devait d’ailleurs s’être déjà nourrit d’elles car leur teint était gris et leur démarche hésitante. Certainement que son but était de les achever dans un coin tranquille, ou alors de les ramener chez lui pour manger leur chair quand il aurait un petit creux.
Ils tournèrent pour aller dans un cul-de-sac sombre où ils ne tardèrent pas à disparaître aux yeux de la Chasseuse. Le démon allait donc les finir là… Quel enflure ! Voilà qui enlevait sa culpabilité de le tuer.
Elle sortit de son coin pour les suivre et se positionna derrière une benne a ordure sans être vue. De là, elle voyait distinctement les trois personnages mais elle devait trouver le moyen de s’approcher encore un peu si elle voulait être sûre de son coup. Ce n’était pas le genre de démon avec lequel on avait le droit à l’erreur. Son plan était simple, elle n’avait qu’à tirer une fléchette enduite de produit paralysant avant de récupérer son cur encore palpitant.
Elle toucha ses avant-bras pour s’assurer de la présence de ses poignards et sorti une sarbacane de sa poche. Elle y enfonça la fléchette paralysante et s’approcha sans faire de bruit en restant dos au démon.
Celui-ci était d’ailleurs en train de mordre le cou d’une de ses victime tout en tenant fermement le bras de la deuxième. Ces saloperies d’Avaleurs étaient de vrais bouchers, il y avait donc rapidement du sang partout : chose peu pratique quand on ne voulait pas affoler la deuxième personne inscrite au menu, surtout quand elle se trouvait juste à côté.
La Chasseuse continua d’observer, attendant le moment propice pour attaquer. Elle eu un rictus de dégout quand elle vit la blonde encore indemne relever sa jupe et commencer à jouer avec sa chatte devant le spectacle de sa copine qui palissait à vue d’il.
Ce ne fut que lorsque le sang commença à couler du cou de sa compagne que miss « j’aime me masturber » comprit que quelque chose clochait. Sa main passa ainsi de son entrejambe à sa bouche pour se retenir de crier. C’était le moment d’agir.
La Chasseuse s’approcha encore et tira sa fléchette qui vint directement se planter dans le cou du démon. C’était également ce moment qu’avait choisit la blonde pour se mettre a hurler tout en essayant de se dégager de la poigne de fer qui la retenait.
Le démon abandonna son repas qui s’effondra sur le sol pour tâter son cou et en retirer la fléchette. Puis il tourna la tête vers la Chasseuse.
A cet instant, la Chasseuse le détesta encore un peu plus. De son observatoire, elle n’avait pas eu l’occasion de voir ses yeux d’un noir profond de ceux qui transpercerai les murs. Ni de voir son expression de concupiscence lorsqu’il posa son regard sur elle. Et maintenant qu’elle était face à lui, elle se sentait mise a nue, comme un vulgaire steak de viande prêt à être dévoré. Mais le pire dans tout ça, était qu’elle mouillait comme une folle devant son regard de prédateur.
Tout en maudissant ce désir qu’elle n’avait jamais autant éprouvé pour un homme, elle rechargea sa sarbacane et tira une nouvelle fléchette. Mais pour une raison inconnu, celle-ci n’eut pas plus d’effet que la première.
Le démon se décida à lâcher le poignet de sa proie toujours en vie qui détala sans demander son reste pour se diriger vers la Chasseuse. Celle-ci, voyant que le paralysant n’agissait pas, sortit ses poignards de ses encoches et prit une position de combat. Qu’importe comment elle allait s’y prendre, elle devait ramener ce foutu Avaleur à son patron.
-Je sens ton désir, femme.
Au son de cette voix profonde qui faisait référence à sa culotte trempée, la Chasseuse se dandina sur ses jambes, faisant frotter ses cuisses l’une contre l’autre pour essayer d’apaiser son sexe moite. Ce qui n’eut pour effet que de l’exciter d’avantage en titillant son clitoris gonflé contre son jean.
Le démon s’approcha d’elle d’un pas sûr. Il se mouvait avec grâce et précision, dans une attitude qui s’apparentait à celle des prédateurs ayant piégé leur proie et se délectant du moment où celle-ci cherche encore une solution pour sauver leur peau alors qu’il n’y en avait aucune.
La Chasseuse savait qu’elle devait se méfier. Les Avaleurs étaient des êtres plus rapides que la normale et plus fort physiquement.
Elle s’approcha lentement et attendit que le démon porte le premier coup. Ce qu’il fit un quart de seconde plus tard. Elle réussit à l’éviter de justesse et roula sur le côté tout en entaillant au passage la jambe de son adversaire. Le sang de celui-ci coula mais la plaie était trop superficielle pour représenté un réel handicap.
La Chasseuse lança alors son deuxième poignard juste au moment ou le démon se retournait vers elle. Celui-ci l’arrêta en plein vol avec sa main avant de se jeter sur elle, la plaquant au sol, une main serrant sa gorge.
-Tu m’a privé d’un bon repas, petite. Et je vais me faire un plaisir de te le faire payer.
La Chasseuse le poignarda alors dans l’abdomen avec le couteau qui lui restait. Cela lui permit de se dégager de l’étreinte du démon et de s’éloigner en rampant.
L’Avaleur cracha de rage et retira le poignard tout en attrapant la cheville de la Chasseuse alors que celle-ci cherchait à se remettre debout. Il tira d’un coup sec pour la ramener à côté de lui et l’emprisonna de ses membres, veillant à ce qu’elle ne puisse plus bouger.
La Chasseuse voyait sa dernière heure arriver. Elle espéra que le démon la tuerait rapidement pour qu’elle ne souffre pas trop longtemps mais se rendit compte qu’il avait d’autre projets pour elle.
-Je vais m’amuser un peu avec toi, petite, lui dit-il. Tu vas venir avec moi dans mon royaume et je compte bien me délecter de ta présence pendant un long moment. De toute façon, si j’en juge par ta chatte mouillée d’excitation, tu le désir aussi, n’es-ce pas ?
-Vas en enfer sale pourriture !
-Comme c’est amusant, c’est justement là que nous allons, répondit-il avec un sourire perfide sur les lèvres.
