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Comme chien et chat – Chapitre 1




Moi, je m’appelle Wavo.

Pour faire court, mes amis m’appellent Wav’. J’ai 19 ans et je suis de race féline. Avec mon visage fin, mes yeux en amandes, ma fourrure grise à reflets de glace, mon museau délicat, j’ai naturellement du succès auprès de la gente féminine! Malgré tout, je ne me suis jamais aventuré plus loin d’un baiser un soirée.

Ce soir, j’en ai justement une avec mes amis de natation. J’en fait depuis maintenant 6 ans, et sans avoir un niveau digne de compétitions, ce sport m’a permis de développer progressivement mes épaules et mes abdos, si bien que maintenant, ma carrure de sportif m’attire bien des regards. Enfin assez parlé de moi! Je vais bientôt partir à ma soirée; Louka, mon ami de toujours, doit passer dans peu de temps. J’entends une voiture…

Eh oui, c’est bien lui! Je descends de mon appartement en quatrième vitesse, pendant qu’il klaxonne à réveiller tout le quartier! J’arrive dans la rue, le repère sans problème et grimpe dans sa voiture. Il démarre en trombe. Je le salue et nous plaisantons pendant le trajet. Je l’ai rencontré en classe quand nous étions en primaire. Il a un an de moins que moi, il n’a son permis que depuis peu, ce qui ne l’empêche pas de rouler à tombeau ouvert! C’est un loup gris, presque noir, avec quelques mèches brillantes teintes en violette. Il est aussi sportif, mais à préféré la course aux sports aquatiques. Lui non plus n’a jamais eu, que je sache, de copine ou même de copain!

Nous sommes maintenant arrivés. La soirée commence à peine, l’ambiance n’est pas exceptionnelle! Notre arrivée dynamise les gens. Ils connaissent déjà Louka que je leur avait présenté il y a quelque temps déjà. Nous nous installons dans un canapé avec trois de mes amis qui nous passent des bières qui traînaient. Après quelques bouteilles, la tête déjà un peu embrumée, nous lançons un jeu à boire. Nous sommes peu, une dizaine, heure tardive oblige! Celui qui boit le moins entre deux personnes reçoit un gage.

Les punitions commencent par des humiliations peu dérangeantes, sans jamais aller dans l’excès. Cette soirée n’était pas une réussite… L’ambiance n’était pas vraiment au rendez-vous, même avec l’alcool. Soudain, une voix me tire de mes pensées. C’est à moi de boire, semble-t-il! Je suis face à l’ancien gagnant, mon ami Fovi, passablement éméché.

Je décide instantanément de le laisser gagner, la soirée me pèse, je n’ai qu’une envie, rentrer chez moi. Après un ou deux shots, je prétends que je n’en peux plus. Mon rival mais non moins ami propose, non sans s’y reprendre à trois reprises que j’embrasse mon ami Louka. C’est arrivé sans prévenir, je rigole jaune et proteste en souriant: Bon allez déconne pas et donne un vrai gage! Il bafouille Mais… Mais je déconne pas moi…. Il rigole bêtement, accompagné des autres qui sont à peine dans un meilleur état que lui. Contraint, forcé, je m’approche de Louka.

Il semble aussi gêné que moi. Je dépose un smack rapide sur les lèvres. Ça vous suffit? dis-je, énervé et honteux. Ils sont trop bourrés pour protester. Je prends Louka par l’épaule et l’entraîne hors de la maison pour partir. Une fois passé le seuil de la porte, il se retourne soudain et me plaque contre un mur. Paniqué, je me débats mais sa force est impressionnante, je peux à peine bouger! Il glisse sa main derrière ma tête et m’embrasse soudainement. C’est autre chose que mon baiser de tout à l’heure!

Nos museaux sont collés, et je sens sa langue forcer mes lèvres closes. Je résiste quelques secondes, puis, sentant qu’il se retire doucement, je les entrouvre doucement et aventure également ma langue au-dehors. Je ne sais pas ce qui me prend, tous mes complexes ont disparus, je l’embrasse fougueusement, si bien qu’il peine à suivre mon rythme. Je prends sa tête à pleines mains et pendant de longues secondes (une éternité…), nous sommes collés l’un à l’autre, grands, beaux, irresponsables! Nous nous dégageons simultanément.

Durant une minute, nous nous regardons, haletants et stupéfaits. Encore sous le choc de ce baiser électrisant, nous nous dirigeons en silence dans la nuit dans sa voiture. Il me ramène chez moi, pas un mot n’est échangé. Loin d’être perturbé par l’alcool ingurgité cette nuit, il me semble être extra-lucide, percevant chaque chose, la respiration de Louka, le moteur ronronnant, les phares jaunâtres au loin, les étoiles, ma main sur ma cuisse, le goût de la langue de Louka sur mes lèvres, un goût fort, d’alcool mais aussi d’une fragrance sauvage, d’humus et de forêt, son odeur de loup. Il me tape sur l’épaule.

Je sursaute, avant de réaliser que je suis devant chez moi. Je le remercie du trajet d’une voie rauque, un peu en état de choc encore, et me dirige vers mon chez-moi chancelant, l’esprit incertain, consterné…

Je ris doucement intérieurement, constatant que je suis autant en émoi qu’une ado embarrassé pour ça première fois dans une boum.

Je grimpe péniblement les escaliers et m’écroule habillé sur mon lit.

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