III MISE EN MENAGE ET CONFESSIONS

Ils n’avaient pas eu envie de se séparer et Paul passa la nuit avec sa nouvelle amie. Ils avaient juste réglé le réveil une heure plus tôt que nécessaire pour lui permettre de faire un aller et retours chez lui afin de se changer et prendre ses affaires de cours et sa dissertation. Il arriva chez lui à 7 heures et trouva sa mère et Philippe dans la cuisine. Apparemment, Claude n’allait pas fort.

− Paul ! Enfin te voilà ! J’étais inquiète !

− Maman, il n’y a pas de raison… Il ne pouvait rien m’arriver.

− Ah bon ? Et qu’est-ce que j’en sais moi ? Tu étais où ? Y avait qui avec toi ?

− M’man, je te l’ai dit hier soir, j’étais avec une copine. On est allé au cinéma, au café, à la pizzeria et ensuite dans sa chambre à la citée U d’Ulm. On était tous les deux. C’est tout. Je reconnais que je t’avais dit que je rentrerai tard mais j’ai préféré rester avec elle plutôt que de rentrer à pied en pleine nuit…

− Et c’est qui cette fille ? On peut savoir ? Tu la connais d’où ? Elle a quel âge ?

− Elle s’appelle Chloé, elle est dans ma promo et elle a 20 ans, bientôt 21. Voilà ! T’es satisfaite ?

− Qu’est-ce que tu fais avec une fille de 21 ans ?

− La même chose que ce que tu fais avec Philippe, maman !

− Oui ? Bon et bien en tout cas, tu n’as pas encore 18 ans et je ne veux plus que tu sortes comme ça sans qu’on ait pu en discuter avant ! Et encore moins que tu découches !

− Mais… Maman…

− Il n’y a pas de « Mais » ; c’est comme ça, un point c’est tout !

− Euh, Claude ma chérie, si je peux me permettre, tu ne vas pas empêcher ton fils d’avoir une relation normale avec sa petite amie… Ce ne serait pas très juste.

− Et bien ils n’ont qu’à venir ici… De toute façon, c’est sans doute plus confortable quune chambre de cité U.

− Tu… me proposes d’amener Chloé ici ?

− Et bien oui, c’est ce que je te propose… Les choses changent, tu vois ; Philippe a passé la nuit dernière ici… Et j’aimerai bien que ce soit plus souvent et surtout sans le stress de t’attendre toute la nuit ! Si tu veux, vu la nuit que j’ai passée, je vais rester là ce matin. J’en profiterai pour enlever toutes les photos compromettantes, je les rangerai dans mon armoire ; je ramasserai mes culottes qui traînent un peu partout et je referai ton lit. (Paul se jette dans les bras de sa mère)

− Oh ! Merci maman ! Je ne sais pas si elle sera daccord, cest peut-être un précipité, non ?

− Ça, je men fiche pas mal ! Je ne veux plus que tu ailles traîner la nuit dans les rues et que tu découches, cest clair ?

− Bon, maman, parrain, désolé mais je vais être à la bourre si je continue.

Il se précipita dans sa chambre pour se changer, prit ses affaires, sa dissertation et s’enfuit à toute allure rejoindre Chloé qui l’attendait, comme convenu, au café en face de l’école.

− Ah ! Je me demandais, d’après ce que tu m’avais dit, ça fait au moins 5 minutes que tu devrais être arrivé…

− Tu nvas pas t’y mettre aussi, ma mère m’a fait une scène quand je suis rentré. Elle n’a pas supporté que je découche. Elle minterdit de sortir sans lui en avoir parlé avant… Elle ma gentiment rappelé que je n’avais pas encore 18 ans. Un vrai bonheur.

− Et ? Et si on veut repasser une nuit ensemble ? Il faut lui demander lautorisation combien de jours à l’avance ?

− Aucun, si on va chez moi, on est libre de faire ce qu’on veut… Ah ! Gérard, Tu me mets un café s’il te plaît ! Oui, en gros, elle serait plus prête à ce que tu t’installes chez moi plutôt que de voir son fils chéri quitter le nid trop vite… D’un certain côté, je peux me mettre à sa place. Elle doit redouter le moment où elle se retrouvera toute seule dans son grand appartement. Il lui faut le temps de sy préparer. Et puis, dans six mois, je suis majeur… Je pourrai découcher si je veux.

− Si je comprends bien, t’es en train de me proposer de venir vivre avec toi chez toi. C’est ça ?

− C’est exactement ça car je n’ai pas d’autre chose à te proposer pour pouvoir continuer à passer mes nuits contre ton corps… Et, entre nous, ce sera sans doute plus discret qu’à la cité U. Il y a moins de monde dans l’immeuble et c’est mieux insonorisé…

− T’as raison, je crois que nos ébats d’hier soir et de cette nuit en on dérangé plus d’un… J’ai même eu droit à quelques réflexions auxquelles je me suis abstenu de répondre…

− Salut les amoureux !

− Oh Salut Marjorie, ça va ?

− Super ! Grâce à votre remarque d’hier, j’ai repris intégralement ma disserte. J’ai évité la honte du hors sujet. Merci. Par contre j’ai pas beaucoup dormi… Enfin y en a d’autres qui ont eu du mal à dormir et pourtant ils n’avaient pas de dissertation à terminer… Vive les murs en carton pâte si vous voyez ce que je veux dire… Déjà que vous avez fait une entrée des plus remarquée hier soir… enfin.

− Comment ça des plus remarquée ?

− Et bien, ça a carrément été un truc de dingue. Il y avait peut-être la moitié de la promo devant un match de foot minable et vous avez traversé le hall sans rien voir. Tous les yeux étaient braqués sur vous. Ensuite il y a quelques connards qui ont commencé à faire des réflexions sur vous et un certain nombre de blagues salaces et de mauvais goût à votre encontre. Et un truc qui va te plaire, ma chérie, ce connard de julien a dit haut et fort que tu était, je site, « une grosse chaudasse », que tu montait avec Paul uniquement parce que tout le monde disait qu’il avait une grosse bite, il a ajouté qu’il te travaillait au corps depuis la rentrée et qu’il était sûr de te mettre dans son plumard avant Noël !

− Tout ça ! Il ne doute de rien ce crétin mais il va être bien déçu car, l’avenir le dira bien sûr, mais je crois qu’avec Paul on s’est bien trouvé…

− C’est vrai?! Oh je suis contente pour toi ! Enfin pour vous ! C’est cool ! Mais va falloir être plus discret parce que si vous nous servez la même musique tous les soirs et toutes les nuits… Je crois que y en a quelques uns qui vont gueuler…

− Non, on va aller chez Paul, je crois que ce sera mieux pour tout le monde et ça évitera d’alimenter trop les ragots et les fantasmes de quelques connards impuissants…

La journée de cours se passa tranquillement. Paul et Chloé déjeunèrent au RU en compagnie de Marjorie, bien sûr, mais aussi de Véronique, Stéphane et Jérôme. Véronique avoua à Paul qu’elle était contente qu’il ait trouvé une copine et profita du repas pour faire davantage connaissance avec elle. Quant à Marjorie, elle semblait tomber progressivement sous le charme de Jérôme qu’elle n’avait pourtant jamais mis sur sa liste des « mecs intéressants »… Chloé était finalement décidée à tenter l’expérience d’aller vivre chez Paul. Elle ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait mais elle avait besoin d’être avec lui. La difficulté maintenant était de transporter déjà le minimum nécessaire de la cité U à l’appartement de Paul. Marjorie proposa de suite son aide et Jérôme qui possède une voiture suggéra de les y conduire. « Ce sera plus facile et on ne sera peut-être pas trop de quatre ». Stéphane et Véronique proposèrent de les aider également, ils n’auraient qu’à prendre le métro pour les rejoindre chez Paul. Chloé fut ravie de ces bonnes propositions car elle n’avait somme toute pas tant de choses que ça mais ne refusait aucune aide ni aucune compagnie. Les choses s’arrangèrent ainsi et à 17 heures, Paul fit entrer ses amis chez lui et les mena directement poser toutes les affaires de Chloé dans sa chambre. Sa mère avait, comme elle l’avait promis, tout rangé et refait son lit. Ils laissèrent tout en vrac et Paul leur proposa de boire un coup. Sur la table basse, il y avait un mot pour lui qui disait simplement : « Appelle-moi à mon cabinet dès que tu rentres. Bisous, Maman ».

− Allô Maman, c’est moi…

− Oui, elle est là…

− Non, on a été aidé et puis elle n’a pas tant de choses que ça.

− Philippe ? Non je ne l’ai pas vu pourquoi ?

− C’est vrai ? C’est cool, ça me fait plaisir. Pas de problème, tu peux compter sur moi.

− Moi aussi m’man, à toute, bisous.

Paul était ravi, Philippe allait, lui aussi s’installer chez eux. Il se rendait compte que sa mère cherchait à gérer au mieux sa jalousie et la présence de son parrain faciliterait les choses. Elle avait tenu à le prévenir et lui avait demandé de préparer à manger. Ils burent un coup tous les six, Paul fit visiter son appartement à ses amis qui étaient tous impressionnés de sa dimension, de son confort et surtout de la vue splendide quil offrait sur la Seine. Puis leurs quatre amis les quittèrent et ils se retrouvèrent enfin à deux. Dès que la porte fut refermée, ils échangèrent un long baisé.

− Ça va ma chérie ? Bienvenue dans ce modeste appartement…

− Modeste ?! On pourrait en faire deux facile à l’intérieur…

− Je sais et je crois qu’à l’origine c’étaient deux appartements qui ont été rassemblés. C’est pour ça que ma chambre et d’un côté et celle de ma mère de l’autre. C’est aussi pour ça qu’on a deux salles de bain et un si grand salon. Mais en fait, ça pourrait être petit, je ne m’intéresse pas à ce genre de truc. Au début, avec ma mère, on habitait un petit truc de 25 ou 30 mètres carrés et nous y étions heureux. Quand on a déménagé, elle n’a pas spécialement voulu grand, elle avait juste besoin de confort et dintimité. En fait, je crois que Philippe n’est pas étranger au choix et à l’acquisition de cet appartement.

− Philippe, c’est l’amant de ta mère ?

− Oui, c’est son compagnon et mon parrain aussi. Il est super sympa. Je l’adore. Mais tu vas le connaître bientôt car elle m’a dit qu’il venait aussi s’installer là dès ce soir.

− Je croyais qu’il était marié… Il plaque sa femme ?

− Non, sûrement pas ! C’est impossible… Enfin, ceci dit ils se sont plaqués il y a longtemps. Mais ils sont d’un milieu où on ne divorce pas. Donc, cet appartement qui n’abritait que ma mère et moi devrait accueillir ce soir deux personnes de plus… Et là, ma mère m’a demandé de préparer le repas parce qu’elle risque d’arriver un peu tard pour s’en occuper.

− Cool, j’adore cuisiner.

− C’est vrai ? Moi aussi j’aime ça. Allons voir ce qu’on peut faire.

Faire la cuisine ensemble fut un vrai bonheur pour eux. Chloé découvrait une nouvelle facette de ce jeune homme si beau et si différent des autres. Tant qu’il était là, elle se sentait bien et oubliait l’appréhension naturelle qu’elle avait à l’approche de la rencontre avec cette mère jalouse et son compagnon. Ils bâtirent sans doute des recors de vitesse. En une demie heure, entrée, plat et dessert était prêt, ne restait que les cuissons qui se faisaient gentiment. Ils savouraient leur liberté en s’embrassant assis dans le canapé, Paul bandait comme un taureau et ressentait un besoin urgent de se vider les couilles. Cela fit rire Chloé qui gentiment dégagea le puissant mandrin de sa prison de tissu.

− Et bien mon chéri, te voilà dans un drôle détat Vu lheure, ça métonnerait quon puisse faire grand-chose avant larrivée de ton parrain, tu sais ?

− Oh Chloé, jai trop envie en en plus tes en train de me branler, je te signale et ça va pas maider à penser à autre chose. Ah

− Je sais mon amour, et ça mamuse, Je vais te branler jusquà ce que tu éjacules, lui dit-elle en activant sa main le long de lépaisse bite de Paul.

− Ah Chloé Je on va en mettre partout. Ah jai rien sous la main pour essuyer. Ah

− Et ma bouche, cest pour les chiens ? Quand tu sentiras que ça vient, tu me préviens, Jai simplement besoin dun petit quatre heures crémeux.

− Ah ! Ah oui, Chloé, tarrêtes pas, mmm Ah

− Oh le bel oiseau polisson, jai jamais rien vu daussi dure et doux à la fois, jespère quelle sera aussi vaillante ce soir Mm ?

− Ah ! Tinquiète pas, ah !… Elle bandera toujours pour toi Ah Ah oui

− Tu aimes ça, cochon laisse toi aller, donne moi ta crème, mon amour, jai faim dit Chloé en accélérant le rythme.

− Oh Oh oui ! Ah ! Chloé ! je Ça vient, Chloé ! Oh ! Oh oui !

Sous les doigt de la jeune fille la verge de Paul se tendit, elle était rouge et chaude et le gland violacé semblait palpiter. De son méat sécoulait déjà une belle quantité de liquide séminal. Chloé eut tout juste le temps de gober le gland quil expulsa sa sauce abondante. Elle avait surestimé ses capacités car Paul lui envoya cinq giclées épaisses qui remplirent vite sa bouche et sa gorge. Il y en avait tellement quelle ne put tout avaler et du sperme dégoulina sur son menton. Léjaculation passée, la verge reprit rapidement une proportion plus raisonnable et Chloé se redressa lair satisfaite.

− Et bien mon cochon ! Ten balances toujours autant ? Cest dingue Dit-elle avec le sourire

− Euh, oui, cest toujours assez abondant Attend, ten as plein le menton, je vais tenlever ça Répondit Paul en se penchant vers elle pour lécher les coulures de sperme.

− Pff, ah ! ah ! Mais quest-ce que tu fais ? tu lèches ton sperme ! Cest bon ?

− Drôle de question, tu sais bien le goût que ça a, non ? Oui, je lèche mon sperme, même quand je me branle tout seul, il marrive parfois de lécher ce que jai sur les doigts, tu trouves ça sale ?

− Sale ? Non, mais cest pas courant et je trouve ça drôle, cest tout.

Elle échangea avec lui un long baiser langoureux parfumé au sperme et elle était tout juste en train de ranger la bite ramollie dans le caleçon de Paul quand Philippe apparu.

− Oh, ça sent délicieusement bon ici !

− Parrain ! Sécria Paul en remontant sa braguette.

− Ça va mon garçon ? C’est toi ou cette charmante demoiselle que tu ne m’as pas encore présenté qui est responsable de ce fumet délicat ?

− Nous avons oeuvré à deux, mais je dois avouer que sans elle je ne me serais sans doute pas lancé dans une telle cuisine… Parrain, je te présente mon amie Chloé Hérault qui est avec moi à Ulm. Chloé je te présente mon parrain, le docteur Philippe Durant de Saint-Jacques, le compagnon de ma maman.

− Très honorée Monsieur.

− Ah ! ah ! D’abord, tout l’honneur est pour moi, ensuite appelez-moi Philippe. C’est beaucoup plus simple. Vous ne trouvez pas ?

− Entendu… Philippe.

− Voilà c’est mieux. Je vais poser mes valises, je vous abandonne 5 minutes. Soyez sages, surtout

− Tu crois quil a vu quelque chose ? Demanda Chloé en chuchotant

− Oui, je crois, tas vu comme il souriait mais tinquiètes pas, il ne dira rien, cest un homme élégant et discret.

Philippe revint rapidement, il se servit un apéritif et discuta un peu de tout et de rien avec Chloé et Paul. Comme à son habitude, il blaguait facilement et réussi à la mettre plus à l’aise. Puis, Paul et elle allèrent voir où en étaient les cuissons diverses.

− T’avais raison, il est sympa et drôle.

− T’en doutais ?

− Et bien tu sais, ce n’est pas évident… on se connaît que depuis hier soir et ce soir je débarque chez toi.

− Je sais mon cur, je t’impose un exercice difficile… mais je suis certain que ça va aller. Tout va bien se passer. (Il la prit dans ses bras et l’embrassa tendrement).

Ils reprirent leur conversation tous les trois installés dans le salon. Philippe avait un verre de whisky à la main, Chloé s’était laissée convaincre pour un martini et Paul buvait un coca quand Claude arriva.

− Bonsoir, tout le monde

− Maman !

− Bonsoir, mon Chéri, laisse-moi saluer ton amie d’abord

− Bonsoir, Madame.

− Bonsoir Chloé, ravie de vous rencontrer. Si vous pouviez éviter de m’appeler « Madame »… je préfère Claude.

− Comme vous voulez…

− Merci. Ça sent très bon… J’imagine que l’on ne doit pas ça uniquement au talent culinaire de mon fils.

− On a fait la cuisine tous les deux, mais c’est vrai que c’est plus moi qui ait aidé Chloé que l’inverse…

− Ne dis pas ça, t’as fait l’entrée et le dessert, moi je ne me suis occupée que du rôti et de l’accompagnement.

− Ne vous disputez pas, vous l’avez fait ensemble et ça sent très bon. Tant le rôti que la tarte aux pommes. Bon, excusez-moi mais je vais me changer et je reviens. Philippe mon amour, sers-moi un fond de martini que je puisse trinquer avec vous et ensuite on passera à table j’ai une faim de loup.

Elle revint après quelques minutes, trinqua avec tout le monde, à l’arrivée chez elle de Chloé et de Philippe et ils passèrent à table. Ils parlèrent de beaucoup de choses différentes, d’Ulm, de Paul, de Claude, de la conception de Paul, de la rencontre avec Philippe. Plus le repas avançait et plus Claude occupait la conversation. Ils en étaient à manger la tarte Tatin quand elle expliqua que depuis la veille, elle avait ressenti une jalousie énorme et presque de la haine à l’égard de Chloé. Elle avoua enfin que sa première idée en proposant à Paul d’amener sa petite amie chez elle avait été de ruiner cette relation naissante. Alors, elle fondit en larmes et se précipita vers sa chambre. Avant que Paul ou Philippe n’aient eu le temps de réagir, Chloé était déjà à sa suite en leur disant : « Stop ! Discussion entre filles, vous restez là et vous ne bougez pas. Je m’en occupe ».

− Parrain ?

− Oui fiston.

− Qu’est-ce qu’elles vont se dire, à ton avis ?

− Alors là, j’en sais foutre rien. T’as entendu ta copine… « Discussion entre filles ». C’est un truc à elles. Ça peut donner le pire comme le meilleur,… encore qu’il est parfois difficile de savoir ce qui est le pire et ce qui est le meilleur…

− Et… c’est quoi le pire et c’est quoi le meilleur ?

− Le pire, c’est qu’elles se vouent une haine éternelle, donc pour toi, aujourd’hui, ça veut dire que ta jolie poupée claque la porte et ne veuille plus entendre parler ni de ta mère ni de toi. Et le meilleur, c’est qu’elles deviennent les meilleures amies de la Terre et alors là, ça veut dire pour toi que tu auras deux femmes pour veiller sur toi et te dire ce que tu dois ou que tu ne dois pas faire, présider à tes choix et tout le toutim. Un vrai calvaire ! Mais, en contrepartie, ta copine peut prendre racine ici si elle veut…

− Et bien personnellement, je préférerais qu’elles deviennent les meilleures amies de la Terre. J’ai pas envie de perdre Chloé. Elle me plaît vraiment, et pas que physiquement, elle est intelligente et fine. En plus, on a plein de goûts en commun, on s’intéresse aux même courants philosophiques. Même si on nétait pas toujours d’accord, on a eu, hier, au café et puis après au restaurant, des discutions extrêmement intéressantes et argumentées. Elle est merveilleuse

− Tu es amoureux d’elle.

− Je ne sais pas. Je n’ai aucune expérience dans ce domaine. C’est la première vraiment, car je ne compte pas la nuit désastreuse avec Véronique, alors te dire si je suis amoureux… Sais-je seulement ce que c’est que l’amour ? Non, la seule chose que je sais, c’est quaujourd’hui, j’ai besoin de sa présence, de la sentir près de moi ou pas trop loin, d’être près d’elle aussi, d’être avec elle. J’ai…

− C’est bon, tu n’as pas besoin de m’en dire plus. Ce n’était pas vraiment une question d’ailleurs. Et… c’est sans doute indiscret mais est-ce qu’elle t’accepte bien ?

− Tu parles de… Et bien oui, il faut le faire en douceur, mais on y arrive. Hier soir, la première fois, je l’ai laissée faire. La deuxième fois, je n’étais pas encore ressorti alors c’était beaucoup plus simple… Ensuite, durant la nuit, on a eu un troisième rapport mais c’est moi qui suis entré tout seul… très doucement et ce matin pareil… oui, elle m’accepte bien comme tu dis.

− Très bien. Bon, parlons d’autre chose… Et je vais me resservir une autre part de cette excellente tarte Tatin… Tu sais que c’est mon dessert favori ?

− Crois-tu, depuis le temps que je te connais, que je l’ignorais ?

C’est à ce moment que Claude et Chloé revinrent. À voire leurs yeux, elles avaient dû pleurer toutes les deux. Elles se seraient l’une contre l’autre et sembrassaient chaleureusement. Elles étaient, sans aucun doute, devenues les meilleures amies de la Terre. La fin du repas fut joyeuse, Philippe déboucha une bouteille de champagne et, une fois n’est pas coutume, Paul en accepta un doigt au fond d’une flûte. Tous étaient joyeux. Claude, en voyant l’heure tourner sur la pendule du salon, reprit son rôle de mère.

− Dites les jeunes vous n’avez pas cours demain ? Il serait peut-être temps d’aller vous coucher, vous ne croyez pas ?

− Non, on na pas cours demain maman… Le jeudi, on a juste cinq heures de philo le matin, mais la prof nous a dit aujourd’hui qu’elle ne serait pas là demain.

− « Juste cinq heures de philo »… je n’imagine même pas comment c’est possible…

− Tu sais parrain, je ne suis pas certain que d’avoir des heures de cours d’anatomie ou de physiologie comme maman et toi en avez eu ça m’aurai plu mais, très sincèrement, les cours de madame Robert, c’est un régal.

− Si vous le dites… je vous crois sur parole. Mais moi aussi je crois que j’irais bien me coucher…

Tout le monde débarrassa la table et chaque couple se dirigea vers sa chambre. Une fois nus sous la couette, Paul et Chloé discutèrent de la soirée et elle lui dévoila ses premières impressions.

− Tu sais, au début, j’étais vraiment inquiète… mais j’aime bien ta mère.

− Vous avez pas mal parlé toutes les deux, qu’est-ce que vous vous êtes raconté ?

− On a discuté entre filles… On s’est raconté des trucs personnels. Ta maman m’a vraiment émue… elle s’est vraiment ouverte, dévoilée, mise à nue… Elle avait besoin de parler alors, je l’ai écoutée et j’ai cherché les mots que je pouvais pour la réconforter.

− Elle t’a parlé de moi ?

− Elle m’a surtout parlé d’elle au départ, de ses parents, de son frère, des épreuves par lesquelles elle était passée quand elle a été virée de chez elle. Tu savais qu’elle a dormi plus de huit jours dans la rue, enceinte sans pour autant abandonner la fac et tout en cherchant du travail ? Elle est vraiment forte… Elle ma parlé aussi de moments heureux, de Philippe et de sa fille Virginie… Mais elle m’a surtout parlé des épreuves de sa vie. Et quand elle pleurait, moi je pleurais aussi et je la prenais dans mes bras pour la consoler… Et puis, elle ma parlé de toi, et plus précisément de vous… de la difficulté d’élever un enfant seule, de votre proximité et de jusqu’où vous aviez été dans votre relation amoureuse… J’ai alors compris d’où venait sa souffrance et pourquoi, s’efforcer de ne pas être jalouse de moi, pour elle, était un défi particulier. Ce n’est pas une banale jalousie d’une mère pour son fils… Je… j’ai pleuré en pensant à la douleur qu’elle devait ressentir, je lui ai dit à quel point je comprenais cette souffrance et toute sa peine. Je l’ai reprise dans mes bras, nous pleurions comme des madeleines. Et je l’ai remercié de toute cette confession et de sa franchise envers moi. Sans qu’elle me le demande, je lui ai parlé de ce que je ressens pour toi, et que je n’avais encore jamais ressenti… j’ai fait le détail de toutes les qualités que tu as et qui m’ont sauté aux yeux depuis deux jours. Et je lui ai fait part, sans l’exprimer dans ces termes, de la certitude irrationnelle d’avoir rencontré l’homme de ma vie…

− Oh… Chloé, mon amour…

− Oh, Paul, serre-moi fort, prends-moi dans tes bras… j’ai tant besoin de toi !

Il la serra très fort, la câlina, l’embrassa et… lui fit l’amour. Les cris de plaisir et de jouissance de Chloé envahirent l’appartement. Claude et Philippe, qui faisaient l’amour en silence se lâchèrent. Les deux couples jouissaient à l’unisson et l’orgasme de Chloé déclencha tous les autres. Comme la veille, les deux jeunes gens remirent ça dans le quart d’heure qui suivit ; leur coït dura plus longtemps cette fois. Chloé était transportée par une succession d’orgasmes qu’elle manifestait bruyamment par une suite ininterrompue de « Ah ! Je jouis ! ». Claude et Philippe, faute de pouvoir dormir, commentaient le spectacle sonore.

− Ils ont la forme les jeunes… un peu bruyants mais en forme, remarqua Philippe amusé.

− Un peu bruyants ?! C’est un doux euphémisme, mon chéri, mais c’est surtout elle qui crie et on va finir par le savoir qu’elle jouit… et ça dure… je me demande ce que Paul lui fait pour qu’elle crie comme ça.

− Oh, je ne pense pas qu’il lui fasse quelque chose de si extraordinaire mais ils doivent être bien en phase, c’est tout. Et puis Paul est quand même équipé d’un instrument qu’elle doit bien sentir passer… Je pense que ça doit jouer…

− Mm… et puis, c’est le deuxième service. Ah ! Elle a changé de registre, il n’y a plus que des « A »… (Comme la veille Chloé excitait son clitoris). Il n’y en a peut-être plus pour longtemps…

− Sans doute… je ne sais pas ; on dirait bien que ça dure quand même…

− Il va la tuer, c’est pas possible un truc pareil… J’ai jamais entendu ça !… Oh mon dieu ! Ça y est ! Il l’a tuée… non mais t’a entendu ce cri !

− Impressionnant, un vrai bouquet final… mais ils étaient deux à crier. Ils ont dû se tuer tous les deux… mais j’imagine qu’on les trouvera bien en forme demain matin… Et maintenant que le spectacle est terminé, je pense qu’on va pouvoir dormir tranquille.

Le reste de cette première nuit fut en effet très calme et reposante pour tout le monde. Bien qu’ils n’aient pas cours, Paul et Chloé étaient réveillés de bonne heure et la faim les tira du lit.

− Tu sais, c’nest pas la peine de t’habiller, tu mets juste un t-shirt et une culotte, ça suffi. Généralement, c’est la tenue d’intérieur dans cette maison.

− Je vais quand même pas me balader en petite culotte devant ta mère et Philippe…

− Eux seront en slip et petite culotte et moi, je serai en caleçon… mais tu fais comme tu veux.

− Tu me prêtes un t-shirt parce que tous les miens sont courts et comme je n’ai que des strings… j’ai pas envie de montrer mon cul à tout le monde.

Quand ils arrivèrent dans la cuisine, Chloé constata que Paul n’avait pas menti. Claude était en train de préparer du thé et du café. Elle avait un t-shirt qui ne lui couvrait pas la moitié des fesses et un shorty assez sexy en dentelle. Ils s’installèrent tous les trois pour manger et bavarder bientôt rejoints par Philippe. Plus Claude observait Chloé et plus elle se disait que son fils était bien tombé. Elle repensait à leur discussion de la veille, à la tendresse et à la compassion que la jeune fille lui avait témoignée. Elle prit, pour elle, une décision : elle ferait tout ce qu’elle peut pour que Chloé se sente bien et que sa relation avec son fils soit durable…

Au fil des mois, Chloé se sentait de mieux en mieux chez Paul. Elle se sentait chez elle… Ils jouissaient d’une grande liberté et sortaient tant qu’ils voulaient ; tant qu’il était accompagné de Chloé, Claude ne s’inquiétait pas pour son fils. Son amour pour Paul grandissait de jour en jour et la réciproque était vraie. Avec le temps, il gagnait en assurance et leurs ébats se faisaient plus intenses. Ils travaillaient et révisaient ensemble et Paul l’aidait beaucoup. Elle était de plus en plus impressionnée par ses capacités. Il faisait en une heure ce qui lui en prenait trois. Elle n’avait jamais vu quelqu’un lire autant et à une telle vitesse. Il retenait tout et elle comprenait mieux comment il arrivait à suivre des cours de droit à luniversité en parallèle de ceux de lENS.

Chloé s’entendait à merveille avec Claude. Les deux femmes avaient tissé une relation très amicale et même complice. Elles s’offraient des après-midi de soldes et de shopping durant lesquelles Claude ne pouvait s’empêcher de gâter sa « belle-fille ». Elles en revenaient souvent chargées et toujours très amusées. Elles se parlaient de tout, sans gêne et sans tabou, et n’avaient aucun secret l’une pour l’autre. C’est ainsi qu’elles en vinrent, un jour à reparler des sentiments ambigus de Claude pour son fils et de la relation qu’ils avaient eue par culottes interposées.

− Tu sais Chloé, plus j’y pense et plus je suis contente que tu sois là avec nous. Paul est très heureux avec toi… tu as beaucoup de chance.

− Tu es toujours un peu jalouse, n’est-ce pas ?

− Je suis encore trop jalouse, tu devrais dire. Si tu savais comme je t’envie… pratiquement tous les jours, en fait… à chaque fois qu’il t’embrasse et surtout quand vous… pardon, Chloé, je ne devrais pas… mais quand vous faites l’amour, quand je vous entends, j’aimerais être à ta place… Oh mon dieu ! Si tu savais comme j’en ai honte…

− Il n’y a pas de raison, Claude… Qui peut avoir honte d’aimer et de désirer quelqu’un ? Ce n’est pas contrôlable… Il n’y a jamais eu de passage à l’acte entre vous, c’est bien ce qui prouve que tu as su garder la maîtrise de toi. N’aies pas honte, ni de ça ni de toi…

− Tu es trop indulgente avec moi, Chloé. Je ne t’ai jamais tout dit à ce sujet…

− Je pense que tu m’en as dit beaucoup, au contraire… Qu’y aurait il à rajouter au fait que l’un et l’autre vous soyez masturbés en pensant à l’autre. Vous ne l’avez pas fait ensemble. Vous n’avez pas couché ensemble, tu ne l’as pas embrassé sur la bouche… vous avez simplement fantasmés l’un et l’autre…

− Il y a le fantasme et il y a plus… viens avec moi, je voudrais te montrer quelque chose…

Claude emmena Chloé dans sa chambre, ouvrit une armoire et en sortit un épais classeur.

− Je vais te montrer jusqu’où j’ai été et comment j’ai cultivé les fantasmes de Paul à mon sujet… Comment j’ai activement entretenu sa libido incestueuse… Tu vas savoir quelle mère indigne je suis.

− Qu’est-ce que c’est ?

− C’est un cadeau que j’ai offert à Paul… avec l’aide de Philippe.

Les deux femmes étaient assises sur le lit et Claude ouvrit le classeur. Chloé n’en croyait pas ses yeux. Sa belle-mère lui racontait le plaisir qu’elle avait pris à faire ces photos obscènes en se faisant jouir, à chaque séance dans une culotte différente qui accompagnait la série de photos. Elle pleurait, elle avait honte… Chloé tournait les pages avec lenteur, étudiait chaque photo, en observait les détails… Il était évident qu’elles avaient été faites pour Paul et uniquement pour lui. Leur but était évident : susciter en lui une émotion, un désir, une excitation. L’ouvrage aurait pu être vulgaire, mais il était beau, artistique et d’un érotisme torride… Il était aussi tellement dérangeant si on considérait qu’il s’agissait de l’oeuvre d’une mère pour son fils. C’était une véritable transgression sans doute. Pourtant Claude n’avait pas abusé de son fils ; il n’y avait pas de crime… Chloé tournait les pages, observait ces culottes bien emballées dans leur pochette en papier de soie. Elle se sentait désorientée. Elle aurait, sans aucun doute, dû se montrer outrée, choquée. Elle aurait dû traiter Claude de mère indigne, perverse et détraquée. Elle aurait dû la juger, la condamner. Elle aurait peut-être dû s’enfuir, quitter les lieux et cette famille de cinglés. Elle aurait dû… mais elle ne pouvait pas. Elle ne le voulait pas. Son esprit était confus. Elle ne savait que penser ; elle ne savait pas quoi en dire… Elle regardait cette femme effondrée de chagrin, de honte et peut-être de remords qui pleurait à côté d’elle… Cette femme qu’elle avait apprise à connaître depuis plus de quatre mois et dont elle appréciait tant les qualités. Elle posa le classeur ouvert à côté d’elle et prit Claude dans ses bras, sur son épaule.

− Qu’est-ce que tu dois penser de moi. Tu dois me détester, me maudire…

− Pourquoi le ferais-je ? De quel droit pourrais-je te juger, te détester ou te maudire. D’autres le feraient sans doute. te traiteraient de perverse ou de détraquée et condamneraient la portée incestueuse de cet ouvrage… mais moi, je ne le ferai pas. Je ne peux pas. Regarde toi objectivement… Regarde ce que tu as fait pour Paul. Je ne parle pas de ça mais du reste. Je parle de ta vie et de la sienne. Paul est un garçon brillant et équilibré, intelligent, sûr de lui et surtout heureux. Il est bien dans sa tête et bien dans sa peau…

− Tu y es pour beaucoup Chloé ; c’est grâce à toi…

− Oh non, ce n’est pas grâce à moi. Bien sûr que nous sommes bien ensembles et que nous nous fortifions l’un l’autre, mais moi c’est comme ça que je l’ai trouvé le premier jour et c’est pour ça que je suis amoureuse de lui. C’est toi qui l’a élevé et qui en a fait ce qu’il est aujourd’hui… Tout ce qu’il m’apporte, je te le dois, Claude. Quant à toi, tu es une femme forte, déterminée, courageuse, généreuse et, sans aucun doute, une bonne mère. Combien de femmes étant passées par des épreuves semblables aux tiennes ont si bien réussi l’éducation de leur enfant ? Aucune, tu es la première que je croise comme ça. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu as su lui donner de l’importance. Tu as sacrifié beaucoup pour lui. Toute ta vie, tous tes efforts ont été pour lui… ça se voit, ça se sent. Alors crois-moi Claude ce n’est pas de la honte que tu devrais ressentir ce soir mais de la fierté ! Tu devrais être fière de toi, Paul est fier de toi et Philippe aussi, c’est indéniable. Quant à moi je suis très fière de te connaître, et tellement heureuse de vivre avec Paul, ici, parmi vous.

− Chloé… je… je ne sais pas quoi te dire, tu es trop bonne avec moi… Tu es merveilleuse. Paul à vraiment beaucoup de chance de t’avoir rencontrée… et de commencer sa vie d’homme en compagnie d’une femme qui l’aime.

− Tu sais quoi, je crois, moi, que Paul a doublement de la chance… il vit entouré de deux femmes aimantes et amoureuses, toujours près de lui pour le soutenir, le choyer et le dorloter.

− Maintenant que tu as vu cet album, je ne sais pas quoi en faire, je devrais le détruire, je pense,… je ne sais pas comment.

− Je crois que Paul n’apprécierait pas… il est très sentimental, notre petit chéri. En plus, je trouve que c’est une véritable uvre d’art, très belle et surtout terriblement érotique. Je ne t’en voudrais pas si tu la lui rendais… maintenant que j’en connais l’existence.

− Lui rendre ?

− Et pourquoi pas ? Je suis certaine que ça lui fera plaisir… et à toi aussi d’ailleurs. On pourrait le faire ensemble, pour lever toute ambiguïté…

− Je… Tu es sûre ?

− Certaine ! Et maintenant, nos hommes ne sont pas encore près de rentrer. Du moins pour Paul c’est sûr, son entraînement de karaté fini dans une heure et le temps qu’il rentre, il en a bien pour une heure et demie et Philippe, je ne sais pas, mais si c’est comme d’habitude, il ne devrait pas être là avant non plus. Alors je te propose que nous allions prendre un bain ensemble, je vais m’occuper de toi, te dorloter un peu. Tu as une mine affreuse et un grand besoin de te détendre…

− Un bain ? Toutes les deux ?

− Bien sûr ! T’as jamais fait ça ? Tu verras c’est très agréable.

Claude se laissa faire. Chloé s’occupa d’elle, la lava, la shampouina et lui massa les épaules. Puis Chloé la pris dans ses bras pour l’allonger contre elle, sur sa poitrine. Elle pouvait entendre battre le cur de la jeune fille qui lui caressait la tête en lui murmurant : « laisse-toi aller, Claude, détends-toi ». Alors elle se laissa gagner par une douce torpeur, elle se sentait vraiment bien.

Paul récupéra lalbum de photos que Claude avait fait pour lui mais sa mère ne lui rendit pas les autres que son parrain lui avait données avant. Elle les remit à Philippe en lui demandant de ne plus les divulguer car elle les trouvait trop vulgaires. Le printemps arriva et Paul eut 18 ans. Sa mère, avec le soutien de Chloé, insista pour qu’il s’inscrive et passe son permis avant l’été. Ce qu’il fit de mauvaise grâce. Il estimait qu’une voiture à Paris était un luxe parfaitement inutile. C’est l’argument de pouvoir conduire sur les routes des vacances qui l’emporta de justesse après des heures de débat philosophique.

Les vacances arrivèrent vite, juste après sa Licence de droit et, pour la plus grande joie de sa mère et de Chloé, son permis de conduire. Quelques jours après, Philippe arriva avec une surprise… il lui remit une pochette enveloppée dans du papier cadeau. À l’intérieur, Paul découvrit un trousseau de clefs, une carte grise et une attestation d’assurance à son nom.

− Mais… Qu’est-ce que… ?

− Mon garçon, je te croyais intelligent mais tu vas me faire douter. Tu as dans les mains les clefs et les papiers d’un luxe inutile…

− Oh ! Heu… Merci, merci beaucoup parrain ! C’est… mais pourquoi ? C’est trop !

− Non, ce n’est pas trop. Et pourquoi ? Je vois déjà trois raisons valables. La première, très égoïstement, ça me faisait plaisir ; la deuxième, ça me faisait plaisir et la troisième, ça me faisait plaisir. Et plus sérieusement il y a très longtemps que j’avais envie de te faire un beau cadeau de ce type. Ta mère m’avait interdit de t’offrir un scooter pour tes 14 ans, considérant que les deux-roues sont des engins de mort, alors elle ne pouvait pas me refuser de t’offrir une voiture. Pour le choix de la marque et du modèle, nous avons eu un peu de mal à nous mettre d’accord… Je voulais qu’elle ait de la reprise et de la puissance alors que ta mère préférait un veau. Chloé ne souhaitait pas se prononcer, mais finit par soutenir mon point de vue. Pour la marque, nous avions sélectionné trois modèles concurrents, mais les essais que nous avons faits tous les trois ont été unanimes. Enfin, la couleur, je n’ai pas vraiment eu mon mot à dire, ces dames ayant trouvé mes goûts ringards… enfin j’espère qu’elle te plaira. Elle a bien évidemment toutes les options utiles. Si tu ne lis pas tes papiers tu ne seras pas ce que c’est…

− Une… une golf ! Oh parrain mais tes complètement fou, merci ! (Paul se jette dans les bras de Philippe).

− Tu vois mon garçon comme ça, cet été, Chloé et toi pourrez bouger plus librement. J’ai cru comprendre qu’entre les vacances avec nous, la virée en amoureux, les visites chez sa mère et chez son père plus les deux semaines avec les copains, vous allez avoir un peu de route à faire. Bon tu devrais peut-être aller l’essayer maintenant. J’ai réservé une table pour quatre dans mon restaurant favori à Boulogne, tu vas nous y conduire.

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